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  • Le nouveau plan de Sanchez pour se rapprocher d’Alger

    Le nouveau plan de Sanchez pour se rapprocher d’Alger

    Tags : Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, Sahara Occidental,

    L’Espagne présidera l’Union européenne pendant le deuxième semestre 2023. Elle compte en profiter pour organiser un sommet UE-rive sud méditerranéenne et tenter un rapprochement avec Alger à cette occasion.

    L’Espagne n’en finit pas de compter ses pertes, occasionnées par la détérioration de sa relation avec l’Algérie, provoquée par le revirement de Sanchez sur le Sahara occidental. Cette détérioration des relations entre les deux pays impacte particulièrement les opérateurs économiques de certaines filières ibériques qui montent régulièrement au créneau pour dénoncer la position de leur chef du gouvernement sur la question sahraouie qui les a plongés dans les bras de la banqueroute. C’est le cas notamment des céramistes et des vendeurs de viande rouge dont le marché algérien constituait le gros de leur chiffre d’affaires.

    Aussi, l’Espagne de Sanchez nourrit l’espoir d’un réchauffement de ce lien brutalement rompu avec l’Algérie. Selon le media ibérique ABC qui cite des sources diplomatiques, Madrid compte mettre à profit la présidence de l’Union européenne qu’elle assumera durant le deuxième semestre 2023 pour tenter un rapprochement avec Alger. Cela se ferait, selon la même source, à l’occasion d’un sommet entre l’UE et les pays de la rive sud méditerranéenne que l’Espagne voudrait organiser pendant les six mois où elle présidera l’Europe. Le chef de la diplomatie espagnole Manuel Albares en a fait la proposition une première fois pendant le 7e Forum de l’Union pour la Méditerranée qui s’est tenu à Barcelone. Le chef du gouvernement Pedro Sanchez a ensuite pris le relais et a soumis une nouvelle fois l’idée à ses pairs lors d’une réunion européenne cette semaine à Alicante.

    Cette rencontre UE – rive sud Méditerranée devrait, telle que formulée par Madrid, se pencher sur les questions migratoires mais, selon ABC, le but recherché est surtout d’avoir une occasion de se rapprocher des dirigeants algériens. La même source ajoute que la démarche de Madrid a déjà reçu l’appui du chef de la diplomatie européenne, l’Espagnol Josep Borrell.

    La date du sommet n’a pas encore été proposée, mais selon les diplomates cités, si elle venait à se tenir, cette rencontre aura sûrement lieu à Bruxelles, et sûrement pas en Espagne, car Madrid veut éviter que l’Algérie refuse d’y prendre part s’il se tient sur les terres ibériques.

    Toujours selon les mêmes sources diplomatiques espagnoles, même « si techniquement il y aurait du temps pour organiser une rencontre de ce type, les préparatifs ou les programmes n’ont pas encore commencé, car il reste à définir la portée et l’objectif de la rencontre».

    L’Espagne de Sanchez veut mettre la question euro-méditerranéenne au centre de l’agenda de sa présidence pour « vendre » son sommet à ses partenaires européens, mais elle risque de se heurter aux répercussions de sa prise de position. Comme l’a noté le journal ABC, Sanchez a mis fin à la tradition de tous les gouvernements qui l’ont devancé. « C’est pourtant la première fois qu’un déséquilibre aussi brutal se produit avec les deux principaux acteurs de la rive sud de la Méditerranée que sont l’Algérie et le Maroc », écrit le média espagnol. Enfonçant le clou, il ajoute que « depuis que Pedro Sanchez a pris unilatéralement la décision de rallier les positions marocaines sur le Sahara occidental, les relations algériennes avec l’Espagne ont traversé l’un des pires moments de leur histoire».

    Ainsi, comme l’écrit ABC, l’Espagne va donc « essayer de lisser les bords » de sa relation tendue avec Alger. En vérité, Sanchez cherche surtout à sauver sa tête, mesurant l’étendue des dégâts occasionnés par son ralliement aux thèses marocaines, condamné autant par ses opposants qu’au sein même de la coalition qui lui permet de gouverner. Sanchez et son parti, le PSOE, tentent de revenir dans les grâces des Espagnols et remonter dans les sondages pour se présenter dans une meilleure posture aux législatives de décembre 2023. Des législatives qui se tiendront donc pendant le semestre où l’Espagne présidera l’UE, et c’est là que Sanchez pourrait buter sur un autre obstacle. En effet, selon les diplomates espagnols, l’Algérie pourrait demander à ce que le sommet UE-rive sud méditerranéenne soir repoussé à l’après-législatives espagnoles, autrement dit avec le gouvernement qui sortira de ces élections.

    D.B

  • Le Maroc et l’Espagne cachent la vérité sur le drame de Melilla

    Le Maroc et l’Espagne cachent la vérité sur le drame de Melilla

    Tags : Espagne, Maroc, migration, Melilla, migrants subsahariens,

    Six mois après la mort de 37 personnes à la frontière de Melilla, les familles des personnes disparues ajoutent leurs voix à une nouvelle campagne internationale pour la justice.

    L’échec désastreux des autorités espagnoles et marocaines à dévoiler la vérité sur la mort d’au moins 37 personnes originaires d’Afrique subsaharienne et sur la disparition de 77 autres après les événements mortels survenus à la frontière de l’enclave espagnole de Melilla, ainsi qu’à garantir que justice leur soit rendue, « sent la dissimulation », a déclaré Amnesty International dans un rapport publié avant les six mois de la tragédie.

    Intitulé « Ils l’ont frappé à la tête pour voir s’il était mort. » Éléments attestant de crimes de droit international commis par le Maroc et l’Espagne à la frontière à Melilla, le rapport (résumé et recommandations disponibles en français) détaille les événements survenus lorsque des personnes migrantes et réfugiées d’Afrique subsaharienne ont tenté de traverser la frontière depuis le Maroc vers l’Espagne le 24 juin. Une reconstitution de ces événements en trois dimensions est également disponible via ce lien.

    Aucun des deux pays n’a mené d’enquêtes efficaces et transparentes pour établir la vérité sur les événements de cette journée. De manière répétée, les autorités marocaines ont empêché les familles et les organisations expertes de chercher les personnes disparues.

    « Alors que nous commémorons ces tristes événements, six mois plus tard, les autorités espagnoles et marocaines continuent de nier toute responsabilité dans le carnage de Melilla. Les preuves s’accumulent au sujet de multiples violations graves des droits humains, notamment d’homicides illégaux et de mauvais traitements de personnes réfugiées et migrantes, en plus de l’absence d’informations, à ce jour, sur l’identité des personnes décédées et le sort des personnes disparues », a déclaré la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard.

    « Cette situation sent la dissimulation et le racisme, en même temps qu’elle remue le couteau dans une plaie déjà douloureuse. Il est essentiel que les deux gouvernements fassent éclater la vérité et la justice au sujet des événements de cette journée, afin que rien de tel ne se reproduise à l’avenir ».

    À partir de témoignages oculaires, de séquences vidéo et d’images satellite, le rapport dresse un tableau détaillé et terrible de ce qui est arrivé lorsque 2 000 personnes migrantes et réfugiées ont tenté de pénétrer à Melilla en traversant un poste-frontière appelé « Barrio chino ». Compte tenu du manque de transparence des deux gouvernements, Amnesty International a écrit aux autorités marocaines et aux autorités espagnoles pour leur demander de partager des informations sur le mandat et l’état d’avancement des enquêtes. L’organisation a également communiqué un résumé de ses conclusions aux deux gouvernements en novembre. Elle n’a reçu aucune réponse.

    Le rapport montre que les événements du 24 juin étaient prévisibles et que la perte des vies humaines aurait pu être évitée. Il révèle qu’au cours des mois et des jours précédents, les personnes réfugiées et migrantes présentes autour de Melilla ont subi de plus en plus d’attaques des forces de sécurité marocaines. Les agents ont brûlé et détruit toutes les affaires de beaucoup de ces personnes, qui ont fini par se regrouper par milliers et marcher jusqu’à la frontière, où elles se sont heurtées aux autorités marocaines et espagnoles qui ont fait un usage illégal et meurtrier de la force.

    À mesure qu’elles approchaient, les policiers les ont arrosées de pierres et de tirs de gaz lacrymogènes dans des espaces sans issue. Beaucoup de personnes blessées ont continué de recevoir des coups alors qu’elles étaient à terre, à moitié inconscientes, sans réaction ou respirant difficilement.

    « Cette situation sent la dissimulation et le racisme, en même temps qu’elle remue le couteau dans une plaie déjà douloureuse. »

    Zacharias, un Tchadien de 22 ans, a déclaré à Amnesty International : « les forces de sécurité marocaines et espagnoles nous jetaient de tout : bombes lacrymogènes, pierres, balles et munitions en caoutchouc… Nous ne voyions rien et nous pouvions à peine respirer. »

    Environ 400 personnes se sont retrouvées bloquées dans une petite zone entourée de murs, acculées par les forces marocaines. Le Laboratoire de preuves d’Amnesty International a aidé à construire un modèle immersif en trois dimensions et une reconstitution visuelle des faits qui offrent une perspective glaçante des événements et des actions des forces de sécurité, susceptibles de constituer de la torture et d’avoir abouti à des homicides illégaux.

    « On aurait dit que les policiers marocains nous avaient laissés libres d’arriver jusque là, puis nous avaient coincés… Ils ont commencé à nous envoyer des grenades lacrymogènes, des bombes acoustiques… Chacun essayait d’aller où il pouvait, c’était le chaos » a expliqué Omer, un Soudanais de 21 ans, à Amnesty International.

    Salih, un Soudanais de 27 ans, a déclaré à Amnesty International : « La police espagnole nous a aspergé les yeux pendant que la police marocaine nous jetait des pierres à la tête. »
    Ni les autorités marocaines, ni les autorités espagnoles n’ont fourni de secours médicaux rapides et adaptés aux personnes blessées ; elles ont notamment refusé l’accès à la zone à une ambulance de la Croix-Rouge, alors que des dizaines de personnes étaient abandonnées à leur sort en plein soleil, sans assistance pendant au moins huit heures.

    Une personne interrogée par Amnesty International a déclaré que les agents des forces de sécurité espagnoles avaient forcé des personnes blessées à retraverser la frontière vers le Maroc, quand bien même elles « saignaient ou présentaient des blessures ouvertes ». Un grand nombre des victimes de renvois sommaires vers le Maroc ont été emprisonnées et ont subi de nouvelles violences et atteintes aux droits humains. Un garçon soudanais de 17 ans a déclaré à Amnesty International qu’avec « toutes les personnes capturées, ils ont été conduits en prison par la police marocaine, où ils étaient frappés à la tête à coups de marteau jusqu’à ce que mort s’ensuive. D’autres personnes sont mortes pendant leur passage à tabac. »

    Il est estimé que 500 personnes ont été conduites en autocar dans des régions éloignées du pays, où elles ont été abandonnées sur le bord de la route, sans soins médicaux, après avoir été dépossédées de leurs affaires. Certaines ont déclaré à Amnesty International avoir été transférées de force à plus de 1 000 km.

    Ni le gouvernement marocain, ni le gouvernement espagnol n’ont diffusé les résultats préliminaires d’aucune enquête sur le nombre de personnes décédées et sur les causes de leur mort. Par ailleurs, ils n’ont annoncé à aucun moment avoir ouvert d’enquête sur l’usage de la force par les agents à la frontière. Aucun des deux gouvernements n’a diffusé les images enregistrées par les caméras de vidéosurveillance le long de la frontière et les autorités espagnoles ont refusé d’ouvrir une enquête indépendante.

    Au lieu d’aider les ONG et les familles des personnes mortes et disparues, les autorités marocaines ont rendu leurs recherches pratiquement impossibles. Cette situation est éprouvante pour les familles qui cherchent à retrouver la trace de leurs proches. Jalal, le frère d’Abdel Shakour Yehia, un Soudanais de 24 ans, a déclaré à Amnesty International : « si mon frère était vivant, il nous aurait contactés. Je pense qu’il est a été victime de disparition forcée ».

    Après des mois sans aucune nouvelle de lui, Huwaida, la nièce d’Anwar – un Soudanais de 27 ans disparu depuis le 24 juin – a vu des vidéos et des photos de son corps, apparemment sans vie, qui avaient été publiées en ligne. Elle a déclaré à Amnesty International : « Sans lui, il n’y a plus de rire ni d’action. Sa mère pense beaucoup à lui. Elle veut savoir ce qu’il s’est passé. Je vous supplie de nous aider à obtenir justice. »

    Depuis plus de dix ans, les expert·e·s des Nations unies expriment leurs inquiétudes au sujet du traitement discriminatoire des personnes subsahariennes à cette frontière. Le 1er novembre 2022, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée a déclaré que les violences de Melilla « sont révélatrices de la situation actuelle aux frontières de l’Union européenne, à savoir, une exclusion des personnes racisées et des violences mortelles déployées pour ne pas laisser entrer les personnes originaires d’Afrique ou du Moyen-Orient, ainsi que les autres populations non blanches ».

    « L’usage illégal de la force à Melilla laisse une tache indélébile, non seulement sur les mains des forces de sécurité marocaines et espagnoles, mais aussi sur celles de toutes les personnes qui défendent des politiques migratoires racistes, susceptibles d’engendrer des préjudices et des violences contre les personnes qui cherchent à franchir les frontières. Au lieu de fortifier ces frontières, les autorités doivent ouvrir des voies sûres et légales pour les personnes cherchant refuge en Europe », a déclaré Agnès Callamard.

    « Les autorités marocaines et espagnoles doivent communiquer de manière transparente sur le mandat et les limites de toute enquête en cours ; elles doivent non seulement garantir l’efficacité de l’exécution de ces enquêtes en coopérant pleinement avec elles, mais aussi veiller à ce que leur mandat soit élargi pour inclure les allégations de racisme. »

    Complément d’informations

    Les États ont le droit de prendre des mesures pour empêcher toute entrée non autorisée à leurs frontières, mais ils doivent le faire d’une manière qui n’enfreigne pas les droits humains.
    Au cours des mois écoulés depuis le 24 juin, de plus en plus de détails des événements ont été mis au jour et les autorités espagnoles et marocaines subissent une pression croissante.

    À l’issue d’une visite à Melilla, fin novembre, la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a critiqué publiquement le fait que les demandeurs et demandeuses d’asile présents au Maroc n’avaient aucun accès « réel et effectif » à l’asile au poste-frontière, ce qui laisse aux personnes migrantes peu d’autres choix que d’essayer de traverser la frontière illégalement.

    Par ailleurs, le médiateur espagnol a conclu, après une enquête préliminaire et une visite à Melilla, qu’au moins 470 personnes migrantes et réfugiées avaient été renvoyées sommairement au Maroc depuis l’Espagne, et a rappelé à l’État son obligation de prévenir les mauvais traitements.

    Amnesty International, 13/12/2022

    #Maroc #Espagne #Migration #Melilla

  • Ce n’est pas Pedro Sanchez qui a écrit la lettre publiée par le Maroc

    Ce n’est pas Pedro Sanchez qui a écrit la lettre publiée par le Maroc

    Tags : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, autonomie,

    Un éminent expert espagnol met les pieds dans le plat : Ce n’est pas Pedro Sanchez qui a écrit sa lettre de trahison !

    Question de Diarto Fuera Aventura : Situons-nous le 14 mars de cette année lorsque le président du gouvernement, Pedro Sánchez, a envoyé une lettre au roi du Maroc, Mohamed VI, d’accord au millimètre près avec le gouvernement du Maroc, où il est dit que l’autonomie de le Sahara à l’intérieur du Maroc est l’option la plus réaliste et la plus crédible Quelle est la portée réelle de ce changement de position manifesté par le gouvernement espagnol ?

    Réponse de Carlos Ruiz Miguel, professeur de droit constitutionnel à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (USC) : Je suis clair que cette lettre a été signée par Sánchez, mais il ne l’a pas écrite. Il a été analysé et la syntaxe établit qu’il a été écrit par un Français arabophone, par les Marocains eux-mêmes. Il n’a été écrit par personne du gouvernement espagnol. Il lui a été attribué et il a été contraint de le signer. Il contient des erreurs si épaisses qu’elles montrent qu’il n’a pas été écrit en Espagne, de sorte que même le nom du ministère des Affaires étrangères a été mal orthographié.

    Tout est dit. Ou presque. Cet éminent professeur, expert de la question sahraouie, nous suggère en filigrane que le chef du gouvernement espagnol est victime d’un odieux chantage de la part des responsables marocains. Peut-être pas seulement à cause des juteuses affaires de sa femme au Maroc. Avec l’aide du logiciel espion Pegasus, les services de Yacine Mansouri et Abdellatif Hammouchi ont dû récolter une information tellement compromettante qu’ils ont poussé Pedro Sanchez à accepter de s’humilier en signant cette lettre de capitulation que des inconnus ont écrite pour lui.

    La meilleure preuve, c’est que Nasser Bourita et son ministère des Affaires Etrangère n’a pas pris la peine de respecter les convenances diplomatiques. Il a en effet rendu public cette humiliante lettre alors que Pedro Sanchez se trouvait encore en visite au Maroc, obligeant ce dernier à réintégrer en extrême urgence la Moncloa pour éteindre les débuts d’incendie politiques et institutionnels qui commençaient à se déclencher un peu partout. Bref, les exemples ne manquent pas, qui illustrent sinistre ascendant qu’a pris Rabat sur Madrid.

    Cet éminent professeur en détaille quelques-uns dans cet entretien, où il parle aussi des manières à la hussarde adoptées par le Maroc dans ses négociations sur les frontières maritimes. La classe politique et la société civile doivent se réveiller enfin, et prendre conscience que leur royaume, bel exemple de monarchie démocratique et constitutionnelle, jadis puissance maritime incontournable, vient de tomber sous les fourches caudines d’une monarchie dictatoriale, belliqueuse, expansionniste et indigne de confiance. Avis!

    El Ghayeb Lamine

    N.B : Carlos Ruiz Miguel est professeur de droit constitutionnel à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle (USC) et directeur du Centre d’études sur le Sahara occidental (CESO) de cette université. Auteur de divers ouvrages sur le Sahara Occidental.

    Source : La Patrie News, 09/12/2022

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Pedro_Sanchez

  • Qatar 2022 : Le Onze marocain fait rêver

    Qatar 2022 : Le Onze marocain fait rêver

    Tags : Maroc, Qatar 2022, Coupe du monde, mondial, Espagne, match,

    Le Maroc devient la 4e équipe africaine à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du monde, après le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010.

    Inédit! Il y aura bien un représentant africain en quarts de finale de la Coupe du monde 2022. Surprise des poules, le Maroc a sorti l’Espagne aux tirs au but (0-0, 3-0 t.a.b), hier, en 8es de finale du Mondial qatari. Le gardien Yacine Bounou a repoussé deux tirs espagnols pour envoyer les Lions de l’Atlas en quarts de finale pour la première fois de leur histoire. Une première pour le Maroc qui se qualifie pour la première fois de son histoire en quarts de finale d’un Mondial. Après un match âprement disputé (0-0), les Marocains auront été les plus adroits face au but lors de la séance de penalties. Les Lions de l’Atlas ont pris le dessus sur la Roja, Championne du monde 2010, dans une séance où trois Espagnols ont manqué leurs tentatives.

    Seul représentant africain, encore en lice, le Maroc affrontera le vainqueur du dernier huitième entre le Portugal et la Suisse. Héroïque pendant 120 minutes, le Maroc a accompli un immense exploit. Le Maroc devient la 4e équipe africaine à atteindre les quarts de finale d’une Coupe du monde, après le Cameroun en 1990, le Sénégal en 2002 et le Ghana en 2010.

    Dans un match relativement fermé, les Espagnols ont comme souvent eu le ballon la plupart du temps mais ont cette fois eu du mal à en faire quelque chose. Pendant toute la première mi-temps, les hommes de Luis Enrique se sont heurtés au bloc très compact des Marocains, qui se sont montrés plus dangereux que leurs adversaires par leur jeu en transition, mené notamment par un Sofiane Boufal intenable sur son côté gauche. Avec quelques rares occasions des deux côtés, les deux équipes rentrent aux vestiaires sur un score nul et vierge.

    Le deuxième acte repart sur les mêmes bases, et si l’Espagne tente d’apporter de la vitesse et du tranchant dans ses offensives avec les entrées d’Alvaro Morata, Carlos Soler ou encore Nico Williams, ils ne parviennent pas à faire sauter le verrou marocain, qui reste très solide. La Roja peine à trouver ses attaquants. La rencontre s’ouvre un peu en prolongations.

    Malgré les derniers efforts de l’Espagne, très poussive dans la seconde période des prolongations face à une défense marocaine héroïque, aucune des deux équipes n’arrive à faire la différence, c’est donc aux tirs aux buts qu’elles se sont départagées au grand bonheur des Lions de l’Atlas qui poursuivent leur rugissement. En fin de compte, l’Ibère n’est pas aussi rude que ça!

    L’Expression, 07/12/2022

    #Maroc #Espagne #Match #Qatar2022 #Coupe_du_monde

  • Diario República: La princesse Leonor et Moulay El Hassan

    Diario República: La princesse Leonor et Moulay El Hassan

    Tags : Maroc, Espagne, princesse Leonor, Moulay El Hassan,

    Dans le passé, les empires ont été renforcés et les royaumes ont évité les guerres avec des mariages d’état et de convenance politique et militaire. Et c’est dans cet esprit qu’il ne serait pas mauvais que, au moins, l’Espagne et le Maroc nous offrent à la Coupe du monde au Qatar un bon geste d’amitié avec la présence de la princesse Leonor et de Mulay Hassan dans la loge VIP du match de football qui, ce mardi, entouré d’une forte tension politique et émotionnelle, opposera les équipes nationales espagnole et marocaine en huitième de finale.

    Nous n’allons pas spéculer sur un éventuel mariage entre les princes héritiers des royaumes d’Espagne et du Maroc et leurs dynasties respectives, les Bourbons et les Alaouites, car un tel mariage est inimaginable. Et encore moins pour une conception politique et sans amour. Bien que cela donnerait naissance à un puissant État hispano-marocain et transméditerranéen (avec des antécédents possibles dans « Al Andaluz »), qui intégrerait le territoire marocain dans l’Union européenne.

    Mais il semble inévitable que, dans quelques années, la reine Aliénor d’Espagne et le roi Hassan III du Maroc assumeront tous les protagonistes de leurs nations respectives de part et d’autre du détroit de Gibraltar, et un bon traité de paix, d’amitié et de coopération entre les deux pays ne peut être exclu.

    Mais, pour l’instant, nous avons devant nous le huitième de finale de la Coupe du monde au Qatar où les  » enfants de chœur  » de Luis Enrique, âgés d’une vingtaine d’années, affronteront une équipe alaouite puissante, physiquement et tactiquement, dans un match qui s’annonce tendu et équilibré. A la suite de quoi des incidents comme ceux qui se sont produits en Belgique et aux Pays-Bas pourraient éclater en Espagne et au Maroc en raison de la victoire du Maroc sur la Belgique.

    Gardons donc la fête en paix, surtout maintenant que le président Sánchez a « donné » au roi Mohamed VI le Sahara occidental. Parce que Sánchez est toujours très généreux avec ce qui ne lui appartient pas, même si cela fait partie de la souveraineté nationale.

    Et tout comme il a donné le Sahara à Mohammed VI, il a gracié les putschistes catalans, la police de la route de Navarre à Bildu, les lois « oui, c’est oui » et « Trans » au ministre maladroit Montero, le crime de sédition à Junqueras et le crime de détournement de fonds à Puigdemont. Et divers cadeaux au PNV, car Sánchez est « un fleuve » pour le populisme confédéral.

    Et les habitants de Ceuta et Melilla tremblent à l’idée qu’un de ces jours, Sánchez pourrait vouloir offrir davantage de cadeaux à Mohamed VI, dans la lignée de ce que l’ancienne ministre (des gouvernements ZP) Trujillo, qui a proposé comme solution aux problèmes de logement en Espagne ce qu’elle a appelé des « solutions de logement », c’est-à-dire des appartements de 25 mètres carrés avec des services à l’extérieur de la pièce, vante.

    Cependant, compte tenu de la situation sportive actuelle du Maroc (le gouvernement de Rabat voudrait que Luis Enrique utilise Marlaska comme gardien de but, car c’est une « passoire »), il serait préférable de penser à une « solution de logement » du type jaima. Mais dans un plan modeste et non comme cette somptueuse Jaima que Kadhafi a fait venir en Espagne à l’époque d’Aznar, le conquérant de Perejil, à qui le leader libyen a offert un beau cheval arabe appelé « El rayo del líder ».

    Après tout, comme l’a écrit Manuel Machado, nous avons encore dans ce pays « l’âme narde de l’Arabe espagnol ».

    República, 05/12/2022

    #Maroc #Espagne #Princesse_Leonor #Moulay_el_hassan

  • Maroc : Les révélations sur le drame de Melilla laissent des questions sans réponse

    Maroc : Les révélations sur le drame de Melilla laissent des questions sans réponse

    Tags : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, migration, migrants africains,

    Le gouvernement de Rabat garde le silence officiel après avoir répété qu’il a agi de manière « responsable ». La principale ONG humanitaire impute à l’Espagne et au Maroc une « responsabilité partagée », alors que l’on ignore toujours où se trouvent les 77 personnes disparues.

    L’enquête conjointe de plusieurs médias, dont EL PAÍS, qui reconstitue la tragédie du 24 juin à la frontière entre Melilla et Nador a été reçue au Maroc dans le silence officiel. Les questions soulevées dans le documentaire restent sans réponse, au-delà du mantra du caractère exceptionnel du saut vers la barrière frontalière par des centaines de migrants soudanais.

    « Ce qui s’est passé ce jour-là était très différent de ce qui s’était passé auparavant », réitère une source proche du dossier à Rabat avant de faire référence à la déclaration du vali (gouverneur) Khalid Zeruali peu après la tragédie. M. Zeruali, directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère marocain de l’Intérieur, a imputé aux « réseaux criminels de trafic (d’êtres humains) la responsabilité de cette attaque quasi militaire, menée par des assaillants ayant le profil de miliciens originaires de pays déstabilisés par la guerre ».

    Le ministre marocain des affaires étrangères, Naser Burita, a reconfirmé la position officielle à Barcelone la semaine dernière. « Ce n’était pas un événement normal, ni dans son origine ni dans sa procédure (…) et ce n’était pas un mouvement spontané. C’était quelque chose de très violent, de très nouveau », a-t-il souligné, justifiant que les autorités marocaines ont géré la situation « de manière responsable », malgré le fait que les forces de sécurité étaient débordées.

    « L’image récente de trois Subsahariens arrivant aux îles Canaries cachés dans le gouvernail d’un bateau après 11 jours de traversée dangereuse depuis le Nigeria montre qu’il y a des gens qui sont prêts à tout (pour changer de pays) », soutient la source consultée à Rabat. « Le modus operandi à Melilla était différent de ce qui se fait habituellement. Les assaillants n’ont pas suivi le parcours classique consistant à se jeter contre les barrières, mais ont décidé d’occuper un poste (frontalier) », précise-t-il en réponse aux critiques sur la passivité des forces de sécurité marocaines (deux cents agents) qui ont été déployées alors qu’une colonne de centaines de migrants se dirigeait vers la frontière.

    Jadija Inani, responsable de l’immigration à l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), la principale ONG humanitaire du pays maghrébin, ne partage pas cette justification. « Il est très surprenant que les forces de sécurité ne soient pas intervenues pour disperser les migrants soudanais qui se dirigeaient vers la barrière frontalière », dit-elle. « Nous avons émis l’hypothèse qu’ils voulaient les encercler pour leur couper la retraite et les laisser bloqués entre les barrières du passage et les forces marocaines et espagnoles ».

    Le président de l’AMDH de Nador, Mohamed Amín Abidar, s’attache à l’analyse des causes. « Après la normalisation des relations (entre le Maroc et l’Espagne), il y a eu un changement radical dans les formes d’intervention contre les personnes qui tentent de franchir la clôture de Melilla. Une plus grande coordination hispano-marocaine a conduit à une militarisation inhumaine de la frontière », critique M. Abidar, qui reproche aux gouvernements espagnol et marocain leur « responsabilité partagée » dans ce qui s’est passé le 24 juin.

    La réponse initiale donnée par le vali des affaires migratoires marocain reste le point de référence de la doctrine brandie par Rabat face aux voix critiques. « Ce qui s’est passé est un véritable drame que nous déplorons », a souligné peu après M. Zeruali à propos de l’incident survenu au poste frontière de Barrio Chino, entre Nador et Melilla. D’autre part, il a souligné la lutte intense menée par les forces de sécurité contre les mafias de la traite des êtres humains au Maroc, où 1 300 réseaux ont été démantelés au cours des cinq dernières années.

    Dans des déclarations à l’agence de presse étatique MAP, le directeur de la migration et de la surveillance des frontières a précisé que, depuis 2016, le Maroc a contenu 145 tentatives d’entrée à Ceuta et Melilla. Cette information officielle ne faisait pas référence à l’irruption, en mai 2021, de plus de 10 000 migrants qui ont réussi à entrer illégalement à Ceuta, dont 1 500 étaient considérés comme des mineurs.

    L’Association marocaine des droits de l’homme insiste également sur un autre point d’interrogation qui pèse sur les forces de sécurité : la passivité avec laquelle les agents des deux côtés de la frontière ont observé les Subsahariens blessés sans leur apporter d’assistance médicale. « Le documentaire qui vient de sortir coïncide avec notre analyse », déclare Abidar, responsable de l’ONG à Nador. « L’absence d’équipes médicales sur le terrain pour soigner des centaines de migrants est en grande partie à l’origine du nombre élevé de morts : 27, selon nos rapports, et non 23, comme l’indiquent les chiffres officiels. Les migrants ont été retenus pendant neuf heures encerclés sans être secourus », ajoute-t-il.

    Aucune nouvelle pour les familles au Soudan

    L’organisation humanitaire marocaine a dressé une liste de 77 personnes portées disparues, selon les témoignages recueillis auprès d’autres migrants et les appels reçus des familles des migrants. « Nous avons envoyé une lettre au ministère de l’Intérieur pour savoir où ils se trouvent, mais jusqu’à présent nous n’avons pas reçu de réponse des autorités marocaines », regrette Inani, directeur de l’immigration de l’AMDH.

    « Nous avons parlé à des parents et à des migrants qui ont pris part (au saut de la frontière) », révèle Abidar dans une conversation téléphonique depuis Nador. « Et ils nous ont confirmé que toutes les personnes portées disparues se trouvaient près de la clôture de Melilla et n’ont plus donné signe de vie ». Le président local de l’organisation qui a concentré les enquêtes de la société civile marocaine sur la tragédie du 24 juin dit ne pas avoir de réponses officielles pour identifier « clairement » les corps et répondre aux questions des familles qui se trouvent au Soudan ou dans des pays européens. « La seule chose que nous savons », conclut-il, « c’est que les corps sont toujours à la morgue et que les tombes qui ont été creusées dans le cimetière de Nador sont toujours vides ».

    El Pais, 05/12/2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migration

  • Ceuta et Melilla: La Coupe du Monde déchire les supporters

    Tags : Espagne, Maroc, Ceuta, Melilla, Coupe du Monde, Qatar 2022, Mondial, Sahara Occidental,

    Le match entre l’Espagne et le Maroc rassemblera des millions de fans des deux côtés du détroit de Gibraltar autour des écrans dans les bars et les salons pour voir quel pays pourra se qualifier pour les quarts de finale.

    Dans le minuscule territoire nord-africain de l’Espagne, Ceuta, les sentiments entre espagnols et marocains, musulmans et chrétiens se mélangent souvent de manière imprévisible.

    Sulaika Houseïn, 26 ans, originaire de Ceuta, se sent « 100% espagnole ». Pourtant, lorsque le match débutera mardi au Qatar, ses sympathies pencheront vers le Maroc, la terre de son grand-père.

    « Je suis espagnole et je veux que l’Espagne gagne, mais je suis pour le Maroc. … Quand le Maroc joue, quelque chose bouge en moi », a-t-elle déclaré dans le parc de jeux couvert où elle travaille. « Qu’ils gagnent quelque chose, pour que les gens puissent dire, ‘regardez, le Maroc n’est pas seulement un ‘pays pauvre. »

    Certains matchs de la Coupe du monde deviennent surchargés de couches de symbolisme politique, comme le match entre les États-Unis et l’Iran la semaine dernière. L’Espagne et le Maroc sont loin d’être des rivaux géopolitiques, mais leur relation longue et complexe fera sans aucun doute partie de la toile de fond du match à Al Raillane.

    Ceuta, perchée sur un isthme avec un promontoire historiquement considéré comme le plus petit des piliers d’Hercule de l’Antiquité, est une possession espagnole depuis 1580. Sa population mixte, composée de chrétiens et de musulmans, de résidents et de travailleurs journaliers espagnols et marocains, vit en relative harmonie derrière une clôture frontalière que de nombreux migrants désespérés venus de toute l’Afrique considèrent comme leur dernière barrière vers une vie meilleure.

    Cependant, cette ville de 85.000 habitants est récemment devenue le point de mire de la plus grande crise diplomatique de l’histoire récente entre Madrid et Rabat.

    En mai 2021, le gouvernement marocain a laissé des milliers de jeunes migrants originaires du Maroc et des pays subsahariens se déverser à Ceuta, que le Maroc ne reconnaît pas officiellement comme territoire espagnol.

    Cette décision a été interprétée comme une riposte du Maroc à la décision de l’Espagne d’autoriser un dirigeant indépendantiste de la région disputée du Sahara occidental à être traité pour le COVID-19 dans un hôpital espagnol. Cette décision, combinée à la fermeture de la frontière par le Maroc pendant deux ans pour contrôler la pandémie, a porté préjudice à l’économie des deux côtés de la frontière. Les tensions n’ont été apaisées et la frontière rouverte qu’après la rencontre du premier ministre espagnol avec le roi du Maroc Mohammed VI en avril.

    Mais pour de nombreuses personnes comme Housseïn, qui vivent ou travaillent à Ceuta, il n’est pas déchiré en deux par le jeu. Il s’agit plutôt d’un scénario gagnant-gagnant : Ils seront heureux que l’Espagne ou le Maroc atteignent les quarts de finale et feront tout pour que le vainqueur aille jusqu’au bout et porte le trophée de la Coupe du monde au Qatar.

    Mohamed Laarbi, 28 ans, gère un bar à Ceuta qui diffuse tous les matchs de la Coupe du monde. Il est espagnol de troisième génération et soutient pleinement l’Espagne. Quel que soit le résultat, il ne s’attend pas à ce que le match entraîne de graves problèmes comme les émeutes qui ont eu lieu en Belgique et aux Pays-Bas après la victoire du Maroc sur la Belgique.

    « Le Maroc joue bien, mais quand ils rencontreront l’Espagne, ils se heurteront à un mur », a-t-il plaisanté. « Et alors le match sera terminé. C’est tout. »

    Malgré tout, Laarbi reconnaît que lui et les autres musulmans de Ceuta ou de l’autre territoire espagnol de Melilla, plus à l’est sur la côte, sont pris dans un no man’s land. « Les Marocains disent que nous ne sommes pas marocains, que nous sommes des fils d’Espagnols, tandis que les Espagnols de la péninsule (ibérique) disent que nous ne sommes pas Espagnols », a-t-il dit. « Il y a des gens de la péninsule qui, quand vous dites que vous êtes de Ceuta, vous devez leur montrer où c’est, et ils disent « c’est l’Afrique ». »

    L’équipe du Maroc est le reflet des liens avec l’Espagne, où les Marocains constituent la plus grande communauté étrangère avec 800.000 résidents dans un pays de 47 millions d’habitants. Plusieurs joueurs marocains jouent dans des clubs espagnols, notamment l’attaquant de Séville Youssef En-Nesyri et le gardien de but Yassine Bounou. Le talentueux arrière-droit Achraf Hakimi, joueur du Paris Saint-Germain, est né à Madrid.

    Pour Mohamed Touzani, coiffeur de 35 ans à Ceuta, le message est clair : profiter du jeu.

    Originaire du centre du Maroc, Touzani vit dans différentes régions d’Espagne depuis 15 ans et dit que c’est « comme chez moi ». Comme beaucoup de personnes ayant des racines marocaines, il a une maison de l’autre côté de la frontière. Il prévoit de regarder le match avec des amis espagnols dans ce qu’il appelle un bar « chrétien » de Ceuta. Il encouragera le Maroc.

    « Le football est le football, et la politique est la politique. Nous allons donc jouer un match de football et passer un bon moment, mais dans le respect. C’est la chose la plus importante », a-t-il déclaré. « Le Maroc a le rouge et le vert (dans son drapeau), l’Espagne a le rouge et le jaune. Nous avons cela en commun. Nous sommes voisins, et nous devons vivre comme si nous étions frères. »

    #Maroc #Espagne #Coupe_du_monde #Mondial

  • Pourquoi Madrid ne veut pas clarifier l’affaire Pegasus

    Pourquoi Madrid ne veut pas clarifier l’affaire Pegasus

    Tags : Espagne, Pegasus, Pedro Sanchez, Maroc, Ignacio Cewmbrero, espionnage,

    L’exécutif n’a pas poursuivi la société israélienne qui fabrique le « malware », n’a pas demandé d’explications à Israël ni exigé que les téléphones portables espagnols soient exclus des cyberattaques

    Le gouvernement espagnol n’a pas été le seul en Europe à reconnaître que certains de ses membres ont été espionnés par des puissances étrangères aux programmes malveillants, mais il a été le seul à dénoncer cette cyberattaque devant la justice en mai dernier. En octobre 2013, Berlin a admis que, entre autres, le téléphone portable de sa chancelière, Angela Merkel, avait été mis sur écoute par l’Agence américaine de sécurité nationale pendant 11 ans. L’administration du président Barack Obama a fini par s’excuser. Le 29 juillet 2021, le ministère français de la Défense a reconnu avoir été victime d’espionnage avec le malware Pegasus, fabriqué par la société israélienne NSO Group, mais a évité de désigner publiquement le coupable de cette infiltration.

    Les 17 grands médias appartenant à l’association Forbidden Stories ont commencé à révéler, dès le 18 juillet 2021, que les services secrets marocains s’étaient donné pour objectif, déjà en 2019, d’infiltrer quelque 10 000 téléphones portables, majoritairement algériens, mais aussi un mille terminaux français. Parmi eux se trouvaient celui du président Emmanuel Macron, celui de son premier ministre, Edouard Philippe, et ceux de 14 ministres en activité. Dans cette première enquête journalistique, un seul numéro espagnol est apparu, celui de ce journaliste, mais tout au long de l’été 2021 deux autres ont fait surface, celui du journaliste marocain Ali Lmrabet, basé à Barcelone, et celui de la militante sahraouie Aminatou Haidar. Le journal britannique The Guardian, qui appartient à l’association Forbidden Stories, a révélé le 3 mai que 200 autres téléphones portables espagnols avaient été ciblés par le Maroc. Forbidden Stories a confirmé l’information et précisé qu’il travaillait avec un média espagnol pour mettre en lumière cette liste de mobiles. Sept mois plus tard, il n’a pas été publié. Bien que le gouvernement espagnol soit celui qui, apparemment, est allé le plus loin pour découvrir qui a volé des informations sur les téléphones portables du président Pedro Sánchez et des ministres de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska, et de la défense, Margarita Robles, il ne semblent les plus intéressés à aller au fond des choses. Il n’a pas non plus déployé beaucoup d’efforts pour empêcher une cyberattaque de ces caractéristiques de se reproduire.

    Ce sont ces données qui tendent à montrer que le gouvernement espagnol a utilisé l’affaire Pegasus à des fins de politique intérieure :

    1- Le 2 mai, le ministre de la Présidence, Félix Bolaños, révélait à la presse l’infection par Pegasus des trois téléphones portables qui, selon lui, auraient été découverts un mois plus tôt. L’écoute téléphonique de la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, a cependant été détectée par le Centre national de cryptologie début juin 2021, soit dix mois avant l’apparition de Bolaños. Ce fut le moment culminant de la crise avec le Maroc avec l’invasion migratoire pacifique de Ceuta. D’autres motivations des membres de l’exécutif n’ont-elles pas été passées en revue, à commencer par celles liées à l’admission dans un hôpital de La Rioja de Brahim Ghali, leader du Polisario ? Probablement oui, mais le gouvernement a refusé de le rendre public. L’explication la plus plausible de ce retard est qu’il a fait connaître le hack pour reléguer au second plan les plaintes de plus de 60 indépendantistes catalans concernant le piratage de leurs mobiles avec Pegasus par la CNI.

    2- Le Gouvernement a dénoncé la cyberattaque subie à l’Audience nationale il y a sept mois. Il a demandé au juge d’enquêter sur son origine, mais a refusé de poursuivre NSO, le fabricant de Pegasus. L’association catalane Òmnium Cultural et d’autres indépendantistes prétendument espionnés avec Pegasus par le Centre national de renseignement (CNI) ont bien tenté de porter plainte auprès de NSO, mais le parquet s’y est opposé fin mai dernier. Il existe d’autres moyens de poursuivre cette société israélienne en justice. Quinze journalistes du journal d’investigation salvadorien El Faro ont poursuivi mercredi dernier la société israélienne aux États-Unis. Ils considèrent qu’il a violé la loi américaine en accédant illégalement aux données stockées sur les serveurs d’Apple en Californie. Auparavant, Apple lui-même et WhatsApp ont poursuivi NSO.

    3- Au début de l’automne, le gouvernement espagnol n’avait pas porté plainte ni demandé à Israël des explications sur la cyberattaque contre les téléphones portables, selon des sources diplomatiques des deux pays. Toutes les ventes à l’étranger de NSO doivent cependant être autorisées par le ministère israélien de la Défense. Le magistrat José Luis Calama, de l’Audience Nationale, sur qui est tombée la plainte du Bureau du Procureur de la République, a demandé à deux reprises de pouvoir effectuer une commission rogatoire en Israël, mais a reçu la réponse silencieuse. Le président français Emmanuel Macron, espionné avec 15 membres de son gouvernement, a suspendu, en juillet 2021, la coopération de ses services secrets avec les Israéliens et les visites bilatérales jusqu’à l’obtention d’explications. Le département américain du Commerce a introduit NSO, en novembre 2021, sur la liste noire des entreprises qui ne peuvent pas faire des affaires aux États-Unis ou conclure des accords avec des entreprises américaines à l’étranger.

    4- Le gouvernement espagnol n’a pas demandé à Israël que ses entreprises qui fabriquent des logiciels d’espionnage ne soient pas autorisées à pénétrer les mobiles espagnols. Les États-Unis ont réussi et cette interdiction a été étendue, fin 2021, aux quatre autres membres (Canada, Royaume-Uni, Australie et Nouvelle-Zélande) de Five Eyes, un forum de coopération entre les services secrets anglo-saxons. Les autorités françaises ont également exigé que les téléphones portables de leur pays soient libérés des attaques de logiciels malveillants israéliens à l’occasion des visites à Paris du ministre israélien de la Défense Benjamin Gantz en juillet 2021 et du conseiller national à la sécurité, Eyal Hulta, en octobre de la même année. Le journaliste israélien Barak Ravid, expert en cybersécurité, assure que la France a atteint son objectif, mais la presse parisienne ne le tient pas pour acquis. La Direction générale de l’armement du ministère français de la Défense travaille également, en collaboration avec des entreprises du secteur, à la mise au point d’un mobile inattaquable qui sera livré prochainement aux membres du Gouvernement. L’effort pour tourner la page a même conduit la directrice du CNI, Esperanza Casteleiro, à se rendre à Rabat le 15 septembre.

    5- Le gouvernement espagnol, notamment le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a publiquement reproché au Maroc la cyberattaque qui, elle, a été un obstacle à la réconciliation entre les deux pays scellée par Pedro Sánchez le 7 avril à Rabat. L’effort pour tourner la page a même conduit la directrice du CNI, Esperanza Casteleiro, à se rendre à Rabat le 15 septembre. Elle a rencontré et photographié Abdellatif Hammouchi, directeur de la police secrète (DGST), décrit, le 22 juillet 2021, par le journal français ‘Mediapart’, comme « le super-policier marocain au coeur du scandale Pegasus ». Le prédécesseur d’Albares au pouvoir, Arancha González Laya, a bien pointé du doigt le pays voisin dans une interview publiée le 7 juin par El Periódico de España dont le titre était : « Tout a aidé dans la crise avec le Maroc, écoutes téléphoniques, plaintes et campagnes de presse ». La session plénière du Parlement européen a également approuvé, le 9 mars, une résolution qui identifie le Maroc, avec d’autres pays, comme client de NSO. Les autorités françaises n’ont pas non plus mis au pilori les services secrets marocains, mais la relation bilatérale s’est tellement refroidie que le président Macron n’a pas reçu le roi Mohamed VI pendant les quatre mois (de juin à octobre) qu’il a passés à Paris. Il ne l’a même pas appelé au téléphone lorsqu’il a contracté le covid en juin. Les diplomaties française et marocaine préparent désormais un déplacement de Macron à Rabat, pour le début de l’année prochaine, avec lequel elles mettraient fin à la crise.

    6- Le Centre national de cryptologie, qui dépend du CNI, est le seul en Espagne qui dispose, pour l’instant, de la technologie nécessaire pour savoir si un mobile Android — avec Apple, c’est plus facile — a été contaminé par des logiciels malveillants sophistiqués. Le Centre a refusé d’effectuer une analyse médico-légale des terminaux d’individus espagnols dont les mobiles pourraient être infectés par Pegasus. Ainsi, il montre qu’il a peu d’intérêt à clarifier si ces personnes résidant en Espagne ont été espionnées par une puissance étrangère. L’eurodéputé socialiste Juan Fernando López Aguilar a demandé, mardi dernier, à Esperanza Casteleiro, directrice du CNI, si le centre pouvait revoir, par exemple, les dispositifs des journalistes espagnols. Casteleiro, qui a comparu devant la commission du Parlement européen chargée d’enquêter sur l’espionnage par téléphone portable, a refusé de répondre à cette question et à toutes les autres questions, invoquant des impératifs juridiques. L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, l’équivalent français, a accepté en 2021 d’inspecter une poignée de téléphones portables privés testés positifs.

    7- L’Espagne est le seul pays où le « fossé sécuritaire » dans les motivations gouvernementales, selon l’expression du président Sánchez, a conduit à la destitution d’un haut responsable, Paz Esteban, directeur du CNI. Elle a été remplacée en mai dernier par Esperanza Casteleiro. Elle n’était cependant pas responsable de la sécurité des télécommunications gouvernementales, notamment celles de la Moncloa, qui incombaient au secrétaire général de la présidence, poste occupé à l’époque par Félix Bolaños. Il a été nommé ministre de la Présidence en juillet 2021. Paz Esteban était probablement le « bouc émissaire » pour les indépendantistes catalans espionnés avec Pegasus.

    Le Maroc a toujours nié avoir acquis et utilisé Pegasus. Ses avocats ont assigné en justice le journal allemand Süd Deutsche Zeitung, les journaux français Le Monde, L’Humanité, Radio France (radio publique française) et Amnesty International l’année dernière. En Allemagne, ils ont porté plainte pour « fausses accusations » et en France pour « diffamation ». Les plaintes ont été déposées et il n’y a pas eu de procès. « Un Etat n’a pas le droit d’intenter une action civile en diffamation », souligne par exemple l’ordonnance de la cour d’appel de Paris du 25 mars, dans laquelle elle rejette l’argumentation juridique marocaine. Les avocats du Royaume du Maroc ont fait appel de ces ordonnances.

    El Confidencial, 04/12/2022

    P. D. Le titre appartient à la rédaction

    #Espagne #Maroc #Pegasus #Pedro_Sanchez #Espionnage

  • Un migrant atterrit à Melilla en parapente

    Un migrant atterrit à Melilla en parapente

    Tags : Espagne, Melilla, Maroc, migration,

    La gendarmerie a été déployée dans la zone où il a été aperçu, mais ne l’a pas localisé.

    Un migrant a réussi à entrer en Espagne en franchissant en parapente la frontière entre le Maroc et Melilla. Selon les responsables locaux de la ville autonome, mardi vers 18h15, deux citoyens qui circulaient en voiture sur le périphérique ML-300 qui entoure la clôture frontalière ont alerté le centre de services opérationnels du commandement de la Guardia Civil qu’un homme était en train de faire du parapente au-dessus de la clôture qui entoure la ville.

    Les patrouilles de la Guardia Civil qui se sont rendues dans la zone n’ont pas pu localiser le migrant, dont l’identité et la nationalité sont inconnues.

    Sur les images diffusées par un utilisateur des réseaux sociaux, on peut voir comment un parapente blanc, après avoir survolé à basse altitude la clôture frontalière, atteint une zone boisée à côté de l’accotement de la route et tombe dans une clairière parmi les arbres. Sur la vidéo, on peut entendre l’un des deux citoyens voyageant en voiture s’exclamer : « Mon frère, il est en train de sauter en parachute ! », puis se lamenter sur le coup violent que l’homme aurait reçu à l’atterrissage. Les images ne montrent pas si le parapentiste est blessé après avoir touché le sol, ni s’il a pris la fuite.

    Selon la presse locale qui a rapporté l’incident, c’est la première fois qu’un immigrant utilise un parapente pour traverser la frontière vers Melilla.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=NOEtAruqAeI&w=560&h=315]

    #Espane #Maroc #Melilla

  • Espagne : Profil économique

    Espagne : Profil économique

    Tags : Espagne, Maroc, économie,

    Introduction :

    L’économie espagnole a été durement affectée par les effets de la crise financière mondiale et par la crise de la zone euro. La récession économique en Espagne se poursuit depuis 2009. Le taux de croissance en 2013 a enregistré -1,3%. Les estimations de la Banque Mondiale prévoient un taux de croissance de 0,2% en 2014.

    Le taux d’inflation a enregistré 1,8% en 2013, contre 2,4% en 2012. La hausse du taux de chômage se poursuit, enregistrant 26,9% de la population active en 2013. La dette a augmenté pour représenter plus de 93% du PIB et devrait s’élever à près de 99% du PIB en 2014.

    Face à cette situation économique, l’Espagne est appelée à faire face aux contraintes qui limitent sa croissance économique et aggravent le taux de chômage. L’objectif du gouvernement est de lutter contre le déficit public (6,5% du PIB en 2013), pour le ramener sous la barre des 3% d’ici 2016.

    En 2013, le Gouvernement espagnol a adopté un budget prévoyant des mesures d’austérité destinées à dégager 39 MM d’euros, en se basant notamment sur la hausse de la TVA, la baisse des prestations chômage, la réduction des budgets de l’Administration, la mise à contribution des Régions pour réduire leurs budgets relatifs à la santé et à l’éducation.

    1. Principaux indicateurs de l’économie espagnole :

    200920102011201220132014(e)
    PIB (MM USD)1464,041387,431455,871323,51355,661.394,37
    PIB (croissance annuelle en %, prix constant)-3,8-0,20,1-1,6-1,30,2
    PIB par habitant (USD)31.74730.11431.56328.67029.40930.315
    Endettement en % du PIB5461,770,485,993,799,1
    Taux d’inflation (%)-0,22,03,12,41,81,5
    Taux de chômage18,020,121,725,026,926,7
    Balance des transactions courantes (MM USD)-70,40-62,31-55,36-14,8219,4536,94
    Source : FMI

    1. Répartition des activités économiques de l’Espagne :
    • L’Agriculture emploie 4,4% de la population et génère une valeur ajoutée de 2,5% du PIB. Le pays produit du blé, de la betterave à sucre, de l’orge, des tomates, des olives, des agrumes, du raisin et du liège. Il est le plus grand producteur mondial d’huile d’olive et le troisième producteur mondial de vin. C’est le plus grand producteur de citrons, d’oranges et de fraises.
    • L’industrie manufacturière emploie 20,7% de la population et génère une valeur ajoutée de 25,9% du PIB. L’industrie manufacturière est dominée par le textile, la préparation industrielle des aliments, le fer et l’acier, les machines et l’ingénierie navale. La délocalisation de la fabrication des composants électroniques, ainsi que les technologies de l’information et les télécommunications offrent un potentiel de croissance élevé;
    • Le secteur tertiaire emploie 74,9% de la population et génère une valeur ajoutée de 71,6% du PIB. Le tourisme représente la plus grande source de revenus de l’Espagne.

    AgricultureIndustrieServices
    Valeur ajoutée (croissance annuelle en %)-10,9-3,4-0,1
    Valeur ajoutée (en % du PIB)2,525,971,6
    Emploi par secteur (en% de l’emploi total)4,420,774,9
    Source : Banque Mondiale

    1. Commerce Extérieur de l’Espagne:
    • Le commerce extérieur représente 65,6% du PIB ;
    • Les échanges commerciaux de l’Espagne sont caractérisés par un déficit de la balance commerciale;
    • Les importations de biens sont passées de 293,22 MM USD en 2009 à 338,84 MM USD en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 4,17% ;
    • Les exportations de biens sont passées de 227,34 MM USD en 2009 à 315,52 MM USD en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 8,90%;
    • Les importations de services ont connu une évolution annuelle moyenne de 1,38% entre 2009 et 2013 ;
    • Quant aux exportations de services, elles ont connu une évolution annuelle moyenne de 4,63% entre 2009 et 2013.
    MM USD20092010201120122013
    Importations de biens293,22327,02376,61337,34338,84
    Exportations de biens227,34254,42306,55293,94315,52
    Importations de services86,6887,1994,7589,9291,13
    Exportations de services121,52123,82142,33136,96144,45
    Balance commerciale-57,88-63,28-58,44-31,94-21,30
    Commerce extérieur (en % du PIB)49,856,962,764,665,6
    Source : OMC

    Principaux fournisseurs en 2013:

    Allemagne (11,1%), France (10,9%), Chine (6,9%), Italie (5,8%) et Etats-Unis (4,1%).

    Principaux clients en 2013 :

    France (16,1%), Allemagne (10,1%), Portugal (7,5%), Italie (7%), et Royaume Uni (6,7%).

    Principaux produits importés en 2013:

    Huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumineux (13,6%), parties et accessoires de tracteurs, véhicules (5,2%), gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux (4,3%), huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (4,2%), voitures de tourisme (3,4%).

    Principaux produits exportés en 2013:

    Voitures de tourisme et autres véhicules (9,4%), huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (5,3%), parties et accessoires de tracteurs et véhicules (3,5%), médicaments (3,1%) et véhicules automobiles pour le transport (1,7%).

    1. Investissements directs étrangers (IDE) en Espagne 
    • En 2013, l’Espagne a occupé le 13ème rang comme étant pays receveurs d’IDE au monde (Rapport 2014, CNUCED);
    • Le flux d’IDE est passé de 39,87 MM USD en 2010 à 37,1 MM USD en 2013 ; soit une évolution annuelle moyenne de 1,48%  entre 2010 et 2013;
    • Le stock d’IDE est passé de 628,34 MM USD en 2010 à 634,54 MM USD en 2012 ; soit une évolution moyenne de 0,50% ;
    • Ces investissements proviennent principalement des pays suivants: Etats Unis, Royaume Uni, France et Fédération de Russie. Les principaux secteurs concernés par les IDE sont les services, l’industrie manufacturière, l’intermédiation financière, l’immobilier et le secteur minier.
    MM USD2010201120122013
    Flux d’IDE entrants39,8726,8227,7537,1
    Stocks d’IDE628,34622,09634,54
    Source : CNUCED

    Atouts de l’économie espagnole:

    • Position géographique ;
    • Flexibilité et l’adaptabilité des opérateurs économiques ;
    • Qualité de vie que propose le pays ;
    • Infrastructures de qualité ;
    • Main d’œuvre qualifiée et productive ;
    • Tissu tertiaire extrêmement développé.

    Contraintes de l’économie espagnole :

    • Coût élevé de la main d’œuvre;
    • Concurrence réduite dans certains secteurs ;
    • Endettement public élevé ;
    • Déficit croissant de la balance commerciale ;
    • Complexité du système de normes dans le contexte des 17 Communautés Autonomes.
    1. Coopération économique entre le Maroc et l’Espagne :
    1. Commerce extérieur :
    1. Echanges commerciaux en 2013:

    Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne ont enregistré une valeur de 86,38 MM DH en 2013, enregistrant une hausse de 6,12% par rapport à 2012, faisant de l’Espagne le second partenaire du Maroc en 2013;

    • Les importations ont atteint 51,15 MM DH, soit une part de 14 % dans le total des importations.

    Ces importations ont enregistré une augmentation de 0,55% par rapport à 2012, due principalement aux importations de certains produits tels que: appareillage pour la coupure (426%), énergie électrique (6,72%) et voitures de tourisme (5,24%)

    • Quant aux exportations, elles ont enregistré 35,23 MM DH, soit 19 % du total des exportations.

    Elles ont connu une hausse de 15,39% par rapport à 2012 et sont dues à la hausse des exportations de certains produits notamment : voitures de tourisme (265%), engrais minéraux (106%), fils et câbles (45,52%) et vêtements et accessoires du vêtement (5,82%).

    • La balance commerciale est caractérisée par un déficit au détriment du Maroc, enregistrant un montant de 15,92 MM DH ; avec un taux de couverture des importations par les exportations se limitant à 69% ;
    • L’Espagne a occupé le 1er rang en tant que fournisseur devant la France et le 2ème en tant que client après la France.
    1. Evolution des échanges commerciaux entre 2008 et 2013 :

    La valeur des échanges commerciaux est passée de 64,31 MM DH en 2008 à 86,38 MM DH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de près de 6,87%. Les importations ont évolué de manière plus rapide que les exportations.

    • Les importations sont passées de 36,45 MMDH en 2008 à 51,15 MMDH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 8,17%, entre 2008 et 2013 ;
    • Quant aux exportations, elles sont passées de 27,86 MMDH en 2008 à 35,23 MM DH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 5,84%, entre 2007 et 2012.
    • Le taux de couverture est passé de 76,4% en 2008 à 69% en 2013.
    MM DH200820092010201120122013
    Importations36,4532,1431,6039,2750,8751,15
    Part dans les importations globales en %11,21211111314
    Exportations27,8623,5725,3031,9630,5235,23
    Part dans les exportations globales en %17,92117181719
    Solde commercial-8,59-8,57-6,31-7,31-20,34-15,92
    Taux de couverture (%)76,47380816069
    Source : Office des changes

    Principaux produits importés en 2013:

    Huiles de pétrole et de minéraux bitumineux (19,56%), énergie électrique (5,5%), fils de cuivre (3,4%), appareillage pour la coupure (3,07%), gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux (2,75%), fils, câbles (1,94%) et voitures de tourisme et autres véhicules automobiles  (1,62%).

    Les importations sont dominées par les produits pétroliers et énergétiques, ainsi que par les matériaux métalliques.

    • L’importation des produits pétroliers et de l’énergie électrique a enregistré une valeur de 14,75 MM DH en 2013, constituant près de 29,38% du total des importations en 2013, contre 17,67% du total des importations en 2008 ;
    • L’importation de fils de cuivre a connu une croissance notable depuis 2008. La part dans le total des importations de ces produits est passée de 0,32% en 2008 à 3,40% en 2013.

    A noter que les importations de certains produits ont enregistré un recul tangible, du fait du développement de l’industrie de ces produits au Maroc:

    • L’importation des voitures a connu, à partir de 2008, un recul tangible. La part dans le total des importations de ce produit est passée de 5,8% en 2008 à 1,62% en 2013 ;
    • L’importation des fils et câbles électriques a également connu un recul tangible à partir de 2008. La part dans le total des importations de ces produits est passée de près de 3% en 2008 à 1,94 % en 2013 ;

    Principaux produits exportés en 2013 :

    Vêtements et accessoires du vêtement (27,27%), machines, appareils et matériels électriques (22,48%), poissons, crustacés, mollusques (10,04%), combustibles minéraux (5,02%), voitures de tourisme (4,30%) et légumes, plantes, racines et tubercules alimentaires (3,60%).

    Ces dernières années, outre les exportations des produits traditionnels, une diversification des exportations vers l’Espagne est constatée, notamment pour ce qui a trait aux produits concernant les métiers mondiaux suivants :

    • Les fils, les câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité ont connu une évolution régulière depuis 2008, avec une accélération en 2011 et 2013. L’exportation de ces produits a constitué près de 13,22% du total des exportations en 2008 et de 20,33% en 2013 ;
    • Les parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme ont connu une progression régulière depuis 2008, enregistrant 0,51% du total des exportations en 2008 et 1,08% en 2013 ;
    • Les voitures de tourisme ont connu une progression en matière d’exportation à partir de 2011, pour enregistrer 973,20 M DH en 2013. L’exportation des voitures a constitué près de 0,09% du total des exportations en 2008 pour atteindre 2,86% en 2013;
    • Les articles divers en caoutchouc ont connu une croissance régulière, enregistrant un taux de 0,06 % du total des exportations en 2008 et 0,80% en 2012.
    1. Transferts des MRE :

    En 2013, les transferts des MRE ont été de l’ordre de 5,04 MMDH, soit 8,7% du total des recettes MRE marocaines, plaçant l’Espagne au 3ème rang des pays émetteurs de ces transferts des MRE en 2013, derrière la France et l’Italie.

    1. Investissements directs étrangers:
    1. Investissements directs marocains en Espagne 2013 :

    En 2013, les investissements directs marocains en Espagne ont atteint 262,9 M DH, représentant 8,7% du total des investissements directs marocains à l’étranger, contre 1,8% en 2012. Ces investissements concernent le secteur immobilier.

    1. Investissements directs espagnols au Maroc :

    Les investissements directs espagnols au Maroc ont totalisé 1,11 MM DH en 2013, contre 1,59 MM DH en 2012, soit une baisse de près de 30% ;

    Ces investissements ont représenté 2,8% du total des IDE au Maroc en 2013, contre 4,95% en 2012.

    L’Espagne a occupé en 2013 le 10ème rang en tant qu’investisseur direct étranger au Maroc, contre le 4ème rang en 2012.

    1. Evolution des investissements directs espagnols au Maroc entre 2005 et 2012 :

    Les IDE espagnols au Maroc sont restés relativement stables, mis à part deux pics enregistrés en 2003 (18,09 MM DH) et 2006 (7,19 MM DH) qui s’expliquent par les cessions de 80% et 20% du capital de la Régie des Tabacs à Altadis, et un autre pic en 2007(6,1MM DH).

    • Entre 2005 et 2013, les IDE ont connu une croissance annuelle moyenne de 32,55 % ;
    • La ventilation des IDE espagnols cumulés entre 2007 et 2012 par secteur est comme suit : immobilier (34%), tourisme (27%), industries (17%), banque (8%), autres secteurs (7%), autres services (4%) et énergie et mines (3%) ;
    • Les IDE pour tous les secteurs précités ont connu une baisse notable entre 2007 et 2012, sauf pour le secteur de l’immobilier, lequel s’est redressé à partir de 2011. Cela s’explique par le fait que le Maroc constitue un relais de croissance pour les entreprises espagnoles, vu la crise que connaît l’Espagne notamment dans ce secteur.
    MM DH200520062007200820092010201120122013
    Flux des IDE1,447,196,102,611,541,891,711,321,11
    Part dans le total en %5,3927,5816,099,46,15,46,64,12,80
    Source : Office des changes

    1. Forum Economique 2013:
    1. Au Maroc

    Forum économique sous le thème « Maroc-Espagne, un espace de prospérité partagée », Rabat, le 16 juillet 2013.

    Ce Forum, dont la séance d’ouverture a été présidée par Sa Majesté le Roi Juan Carlos, a été organisé à l’initiative de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc. Plusieurs responsables gouvernementaux des deux pays et près de 130 chefs d’entreprises publiques et privées ont participé à ce Forum.

    Les travaux de ce Forum ont porté essentiellement sur la croissance et la prospérité partagée portées par les PME et le partenariat dans les domaines des technologies et des infrastructures. Lors de ce Forum, il a été souligné ce qui suit :

    • Etablir les bases d’un nouveau partenariat stratégique solide qui soit de nature à développer davantage les relations de coopération à travers un dialogue politique plus intense et un partenariat économique ambitieux ;
    • Soutenir un nouveau partenariat gagnant-gagnant entre le Maroc et l’Espagne en faveur d’un équilibre des échanges et pour faire face conjointement aux défis de la crise économique;
    • Renforcer le partenariat économique entre les deux pays dans les secteurs potentiels ;
    • Faire profiter l’Espagne du partenariat Sud-Sud que le Maroc est en train de développer avec les pays subsahariens ;
    • Faire bénéficier le Maroc des relations privilégiées de l’Espagne avec les pays d’Amérique Latine.
    1. En Espagne :

    Rencontre De M. Mezouar avec des hommes d’affaires espagnols, à l’invitation de la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (C.E.O.E.), Madrid, le 4 février 2014

    Lors de cette rencontre, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a donné une conférence plénière en présence du Président de la CEOE, devant une centaine de hauts responsables et chefs de grandes entreprises espagnoles. Etaient également présents, les présidents des Conseils d’Affaires Maroco-espagnol, M. Salaheddine Kadmiri pour le côté marocain et M. Mario Rotllant Solá pour le côté espagnol.

    L’objectif principal de cette rencontre était de proposer au monde des affaires espagnols un nouveau type de partenariat stratégique entre le Maroc et l’Espagne au service du développement des pays du Continent africain, en mettant l’accent sur les opportunités offertes par l’Afrique. Monsieur le Ministre a souligné ce qui suit :

    • a précisé que le partenariat triangulaire proposé aux investisseurs et groupes espagnols vise à amener les entreprises marocaines et espagnoles à se positionner ensemble et créer des plateformes de production et de services pour pénétrer les marchés africains.
    • a fait part des atouts forts du Maroc pour le marché africain et les percées réussies enregistrées par de grands opérateurs nationaux représentant le secteur bancaire, des télécommunications, des services, de la construction et des infrastructures.
    • a présenté aux hommes d’affaires espagnols les opportunités prometteuses d’investissement dans le Royaume, notamment dans les secteurs de l’industrie automobile, l’agroalimentaire, l’aéronautique et les énergies renouvelables, où le Maroc a franchi d’importantes étapes,
    • a évoqué le partenariat stratégique exemplaire entre le Maroc et l’Espagne dans ses différents volets, mettant l’accent sur une nouvelle approche pour approfondir les relations bilatérales qui sera mise en place à travers la création d’un Groupe d’Impulsion Economique, l’instauration d’une démarche d’accompagnement spécifique et la promotion du co-développement et du partenariat triangulaire.

    #Espagne #Maroc #Economie