Étiquette : #Espionnage

  • Pegasus: Malgré l’espionnage, la France reste bien timide

    France, Maroc, Pegasus, NSO Group, Espionnage, #Macron, #Maroc, #Espionnage, #Pegasus, #NSOGruoup,

    Les révélations du vaste scandale d’espionnage permis par le logiciel «Pegasus» n’ont pas suscité de vive réaction d’Emmanuel Macron et son gouvernement. Eux-mêmes ainsi qu’un millier de Français sont pourtant concernées. Le scandale est mondial, la réaction bien timide. Face aux révélations du consortium Forbidden Stories, d’Amnesty International et de leurs médias partenaires, la France est jusque-là restée très prudente. Un millier de personnes sont pourtant concernées, des journalistes, des avocates, des responsables politiques et même le président de la République et une grande partie de son gouvernement.

    Pris de cours par ces révélations, l’exécutif a d’abord cherché à conserver un équilibre précaire dans son expression. Il s’agissait de montrer que les faits étaient pris très au sérieux, sans pour autant sombrer dans la panique générale ou le procès en incompétence. Les premiers éléments de langage livrés par l’Élysée ont donc été répétés en boucle par les rares ministres interrogés sur le sujet.

    L’instruction de Castex : en dire le moins possible

    Tous étaient priés d’en dire le moins possible à ce stade de la «série d’investigations» ordonnée par le gouvernement, selon les mots de son chef. «Je crois qu’il serait un peu irresponsable de notre part de dire des choses tant que nous ne savons pas exactement ce qu’il en est», a d’ailleurs déclaré Jean Castex au «13heures» de TF1, mercredi 21juillet.

    La veille, à l’Assemblée nationale, peu avant la publication des révélations sur le ciblage des téléphones d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe et quatorze ministres, il avait expliqué que les «investigations» sur la «matérialité» des faits n’avaient «pas abouti». À ce moment-là, l’Élysée était déjà au courant, puisque le consortium l’avait informé quatre jours plus tôt.

    Jeudi, le chef de l’État réunissait un conseil restreint de défense et de sécurité nationale (CRDSN), dédié à l’affaire «Pegasus». «Le président de la République suit au plus près ce dossier et prend cette affaire très au sérieux», soulignait le matin même le porte-parole du gouvernement, sur France Inter. «Aucune certitude à ce stade n’est apparue, donc la prudence reste de mise dans les commentaires», indiquait aussi l’Élysée à l’issue de ce CRDSN, précisant qu’Emmanuel Macron avait toutefois changé d’appareil et de numéro de téléphone «pour certains de ses échanges». À cette occasion, le chef de l’État a également «exigé un renforcement de tous les protocoles de sécurité en parallèle des opérations techniques de détection et clarification en cours», a encore souligné l’Élysée, alors que certaines figures de l’opposition, telles que le patron des sénateurs Les Républicains (LR) Bruno Retailleau, déploraient l’«imprudence» et l’«amateurisme» du pouvoir exécutif en matière de cybersécurité. Le sujet s’est également invité à l’Assemblée, jeudi, lors de l’adoption du projet de loi relatif à «la prévention d’actes de terrorisme et au renseignement».

    Ce jour-là, le député La France insoumise (LFI) Adrien Quatennens, dont le nom figure parmi les personnalités politiques ciblées par le logiciel espion, s’est étonné qu’«aucun service de l’État ne [l’ait] contacté». «Qu’est-il prévu pour procéder aux vérifications que notre protection exige?», a-t-il interrogé, sans obtenir de réponse. Dans la foulée, l’Élysée a fait savoir que l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) avait proposé «ses services à celles et ceux pour qui il y a des soupçons d’intrusion sur la base d’un protocole et un accompagnement renforcés».

    Les ministres nagent dans le brouillard

    Informés pour la plupart dans la journée de lundi 19 juillet, les ministres dont les numéros de téléphone figurent sur la liste du «Projet Pegasus» semblaient, la semaine suivante, nager dans le brouillard le plus complet. Plus étonnés qu’inquiets par la nature des révélations de Forbidden Stories, plusieurs d’entre eux ont confié à Mediapart que leur appareil, potentiellement infecté, n’avait pas encore été pris en charge pour vérification. De son côté, l’Élysée se contentait de répéter que les analyses étaient encore en cours et qu’elles pouvaient prendre du temps. Sans plus de précisions.

    La procédure d’examen des données des téléphones, réalisée par les spécialistes du Security Lab d’Amnesty International à Berlin, et permettant d’identifier des traces de Pegasus, a été publiée dès le début du scandale sur Internet – avec le bilan détaillé des appareils où l’infection a été détectée. Un manuel à usage de celles et ceux qui voudraient vérifier. Par ailleurs, une fois le protocole en place, les premiers retours sont très rapides – quelques heures à peine. Dans le JDD du dimanche 25 juillet, Laurent Nuñez, le coordinateur national au renseignement, indique que les résultats pourraient de toute façon rester confidentiels, au nom du secret

    Parmi les responsables politiques ciblés, seul l’ancien ministre François de Rugy a accepté que son appareil soit examiné par Amnesty International qui y a décelé des traces de tentatives d’intrusion – sans succès apparent.

    La justice poursuit son enquête

    De son côté, le Maroc – qui a annoncé une plainte en diffamation en France – et NSO ont tous deux multiplié les prises de parole médiatiques pour contenir la polémique. Après le ministre des affaires étrangères marocain, dans Jeune Afrique, l’ambassadeur du Maroc en France a repris dimanche les mêmes éléments de langage : le royaume n’est pas client de NSO, il n’a jamais espionné Emmanuel Macron, ces révélations ressemblent à un complot algérien et des «réseaux hostiles au Maroc en France et ailleurs» dans un «timing particulier».

    Quant à la société israélienne au cœur du scandale, son patron Shalev Hulio a accordé plusieurs entretiens à la presse, dont le magazine Forbes. Il y répète les éléments de langage habituels de NSO, structurellement liée au gouvernement israélien. Pegasus est vendu à des gouvernements qui en font un usage que NSO ne contrôle pas, et sert à lutter contre les criminels et les terroristes. «Les personnes qui ne sont pas des criminels, qui ne sont pas des “Ben Laden” de ce monde n’ont rien à craindre», affirme le patron de la société. S’il assure ne pas connaître la liste des cibles de son logiciel, Shalev Hulio peut toutefois attester que le président français, mais aussi les proches du journaliste saoudien assassiné Jamal Khashoggi, n’y figurent pas…

    Après l’annonce d’une enquête en Israël, il précise aussi que NSO dispose bien d’un moyen de vérifier si ses clients «font un mauvais usage du système». À l’image des autres États visés par les récentes révélations, le Maroc et NSO font également entendre une petite musique mettant en cause l’enquête de Forbidden Stories et de ses partenaires, sa méthodologie, soulignant notamment que les preuves ne sont pas fournies. Et ce, en dépit des explications techniques d’Amnesty International et de l’expertise des spécialistes de Pegasus, déjà éprouvée par le passé.

    Cette petite musique est entendue jusqu’à Paris où elle est parfois reprise dans la bouche de responsables politiques. La justice, elle, a déjà commencé à travailler dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte après la plainte de Mediapart.

    Pris de cours par ces révélations, l’exécutif a d’abord cherché à conserver un équilibre précaire dans son expression. Il s’agissait de montrer que les faits étaient pris très au sérieux, sans pour autant sombrer dans la panique générale ou le procès en incompétence.

    L’Algérie aujourd’hui

  • La France a failli acheter le logiciel espion israélien Pegasus

    La France a failli acheter le logiciel espion israélien Pegasus

    France, NSO Group, espionnage, Pegasus, logiciels espions, Maroc, #Pegasus, #Maroc, #Espionnage,

    Selon Europe1, « plusieurs fonctionnaires français ont échangé » avec la société israélienne NSO Group productrive du logiciel espion Pegasus « pour trouver des solutions permettant d’aspirer plus facilement les données cryptées ». Ils étaient même « sur le point de signer un contrat », indique Europe1. « Le sujet étant ultra-sensible », ils ont fini par demander l’avis du président Emmanuel Macron.

    « Un vrai débat s’est suivi entre les spécialistes qui conseillent le chef de l’État en matière de Défense et de renseignement », signale le site français. « Mais le « non » catégorique présidentiel a mis fin aux discussions, six mois avant le scandale Pegasus », a-t-il ajouté.

    « Depuis ces révélations, Laurent Nunez, le coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme à l’Élysée, fait le point sur cette affaire Pegasus avec les principaux services chaque semaine. Preuve s’il en fallait que le potentiel de dangerosité de ce type de logiciel est pris très au sérieux, au plus haut niveau de l’État, rapporte la même source.

    Pour rappel, une enquête publiée en juillet par un consortium de 17 médias internationaux, a révélé que le logiciel Pegasus, élaboré par l’entreprise sioniste NSO Group, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise de différents pays.

    Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire. Ces révélations ont suscité l’indignation dans le monde entier d’organisations de défense des droits humains, de médias et de dirigeants politiques.

    NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

    Le travail mené par les 17 médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.

    Plusieurs pays ont acheté ce logiciel, dont le Maroc, accusé d’avoir piraté le téléphone portable du président français Emmanuel Macron.

  • Pegasus: les élus du Grand Orly Seine Bièvre en appellent à Macron

    Pegasus: les élus du Grand Orly Seine Bièvre en appellent à Macron

    Maroc, Macron, Pegasus, Espionnage, Philippe Bouyssou, #Maroc, #Macron, #Pegasus, #Espionnage,

    Les élus du Grand Orly Seine Bièvre ont signé à l’unanimité une lettre au président de la République demandant de la transparence quant aux suites de l’affaire Pegasus.

    Les élus du Grand Orly Seine Bièvre ont interpellé le président de la République, Emmanuel Macron, quant aux suites de l’affaire Pegasus. Pour rappel, d’après une enquête menée par un groupe de médias internationaux, un logiciel espion nommé Pegasus, développé par une société israélienne, a été utilisé pour espionner des milliers de personnes dans le monde, parmi lesquelles des journalistes, des dissidents, mais aussi des chefs d’État ou de gouvernement.

    « Un manque de réactions »

    Parmi les nombreuses personnes espionnées, le président de la République lui-même, mais aussi plusieurs ministres (dont la ministre originaire du Val-de-Marne, Emmanuelle Wargon), et des élus locaux. C’est le cas notamment d’un élu du Grand Orly Seine Bièvre, le maire d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Philippe Bouyssou (PCF). « J’étais étonné et choqué. Je ne pensais pas représenter un danger pour quoi ou qui que ce soit. », déclarait-il en juillet dernier quand l’affaire a éclaté, déplorant même un manque de réactions de la part du gouvernement ».

    La position du territoire Grand Orly Seine Bièvre semble sur la même longueur d’ondes, deux mois après les faits. Le territoire annonce en effet ce jeudi 30 septembre que les « élus ont adopté à l’unanimité une adresse au Président de la République demandant la transparence sur les suites données à Pegasus et la mise en place d’un cadre règlementaire sur les technologies de surveillance ». Le président du territoire, Michel Leprêtre (PCF), écrit ainsi à Emmanuel Macron :

    « Des chefs d’état, comme vous-même, des parlementaires français, ainsi qu’un de nos collègues élus, ont été identifiés comme des cibles potentielles du logiciel espion. Le fait que des personnalités politiques, de maires à chef d’état aient été pris dans les filets des technologies de surveillance devrait alerter les Etats sur l’impérieuse nécessité de réglementer ce secteur. Si ces dirigeants sont pris pour cible, cela confirme davantage encore que les droits des citoyens, des journalistes et des avocats sont en danger ».

    « Un Watergate international »

    Et de poursuivre : « Nous sommes en attente de plus de transparence sur cette affaire digne d’un Watergate international ».

    Les élus du Grand Orly Seine Bièvre souhaitent connaître « les mesures prises pour protéger la vie privée et les droits des personnes ciblées » et les « mesures de rétorsions qui sont, ou vont, être prises vis-à-vis des Etats qui utilisent illégalement sur le sol français cette technologie ».

  • Comment les hackers « FamousSparrow » espionnent les gouvernements?

    Hacking, piratage, hackers, FamousSparrow, espionnage, #Piratage, #Espionnage,

    Les chercheurs d’ESET, 1er éditeur Européen de solutions de sécurité, ont découvert un nouveau groupe de cyberespionnage s’attaquant principalement à des hôtels dans le monde entier, mais également à des gouvernements, des entreprises internationales, des sociétés d’ingénierie et des cabinets d’avocats.

    ESET a nommé ce groupe FamousSparrow et estime qu’il est actif depuis au moins 2019. Les victimes de FamousSparrow sont situées en Europe (France, Lituanie, Royaume-Uni), au Moyen-Orient (Israël, Arabie saoudite), en Amérique (Brésil, Canada, Guatemala), en Asie (Taiwan) et en Afrique (Burkina Faso). L’analyse de la victimologie suggère que le cyberespionnage est le principal objectif de FamousSparrow.

    FamousSparrow a commencé à exploiter les vulnérabilités le 3 mars 2021

    En examinant les données issues de sa télémétrie pendant son enquête, ESET Research a noté que FamousSparrow a exploité les vulnérabilités ProxyLogon de Microsoft Exchange, qu’ESET a signalées en mars 2021. Cette chaîne de vulnérabilité d’exécution de code à distance a été utilisée par plus de 10 groupes de pirates pour prendre le contrôle de serveurs de messagerie Exchange dans le monde entier.

    Toujours selon la télémétrie d’ESET, FamousSparrow a commencé à exploiter les vulnérabilités le 3 mars 2021, le jour suivant la publication des correctifs, ce qui signifie qu’un autre groupe de pirates a eu accès aux détails de la chaîne de vulnérabilités ProxyLogon en mars 2021. « C’est encore en un signe qu’il est essentiel de corriger rapidement les applications connectées à Internet, ou lorsqu’une correction rapide n’est pas possible, de ne pas les exposer du tout à Internet, » conseille Matthieu Faou, le chercheur d’ESET qui a découvert FamousSparrow avec son collègue Tahseen Bin Taj.

    Des machines compromises qui utilisent des failles

    « FamousSparrow est actuellement le seul exploitant d’une porte dérobée personnalisée, que nous avons découverte au cours de l’enquête et nommée SparrowDoor. Le groupe utilise également deux versions personnalisées de Mimikatz. La présence de l’un de ces outils malveillants personnalisés pourrait servir à relier d’autres incidents avec FamousSparrow, » explique Tahseen Bin Taj, chercheur chez ESET.

    Bien qu’ESET Research considère FamousSparrow comme une entité distincte, il existe certains liens avec d’autres groupes d’APT connus. Lors d’une attaque particulière, les pirates ont déployé une variante de Motnug, un downloader utilisé par SparklingGoblin. Dans un autre cas, une machine compromise par FamousSparrow exécutait également Metasploit avec cdn.kkxx888666[.]com comme serveur de commande et de contrôle, un domaine associé à un groupe appelé DRDControl.

    Melting, 23/09/2021

  • Pegasus: Des experts de l’ONU demandent un moratoire

    Maroc, Pegasus, logiciels espions, NSO group, #Maroc, #Pegasus, #Espionnage,

    Vente de logiciels espions : Des experts de l’ONU demandent un moratoire

    Des experts de l’ONU ont demandé jeudi un moratoire international sur la vente de technologies de surveillance en attendant de fixer un cadre réglementaire garantissant les droits humains, après le récent scandale d’écoutes lié au logiciel israélien Pegasus.

    A la mi-juillet, une enquête, publiée par un consortium de 17 médias internationaux, a révélé que le logiciel Pegasus, conçu par l’entreprise israélienne NSO Group et utilisé par le Maroc qui est fortement impliqué dans cette affaire, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise de différents pays.

    « Nous sommes profondément préoccupés par le fait que des outils intrusifs très sophistiqués sont utilisés pour surveiller, intimider et réduire au silence les défenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques », ont déclaré les experts de l’ONU, cité dans un communiqué.

    « De telles pratiques violent les droits à la liberté d’expression, à la vie privée et à la liberté, peuvent mettre en danger la vie de centaines de personnes, mettent en péril la liberté des médias et sapent la démocratie, la paix, la sécurité et la coopération internationale », ont-il ajouté.

    Le communiqué est signé par trois Rapporteurs spéciaux de l’ONU, dont celle sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, Irene Khan, et le Groupe de travail sur la question des droits de l’Homme et des sociétés transnationales et autres entreprises.

    « Ces dernières années, nous avons à plusieurs reprises tiré la sonnette d’alarme sur le danger que représentent les technologies de surveillance pour les droits humains. Une fois de plus, nous exhortons la communauté internationale à élaborer un cadre réglementaire solide pour prévenir, atténuer et réparer l’impact négatif des technologies de surveillance sur les droits humains et, en attendant, à adopter un moratoire sur leur vente et leur transfert », ont-ils indiqué.

    Le travail journalistique portant sur Pegasus se fonde sur une liste de 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016, obtenue par l’organisation Forbidden Stories et Amnesty International.

    Les experts de l’ONU exhortent Israël « à divulguer pleinement les mesures qu’il a prises pour examiner les transactions d’exportation de NSO à la lumière de ses propres obligations en matière de droits humains ».

    « Il est du devoir des Etats de vérifier que des entreprises comme le Groupe NSO ne vendent pas ou ne transfèrent pas de technologies à des Etats et des entités susceptibles de les utiliser pour violer les droits humains, ou ne passent pas de contrats avec eux », insistent-ils.

  • Cembrero : Pegasus va sensibiliser les autorités mondiales

    Maroc, Espionnage, Pegasus, Ignacio cembrero, #Pegasus, #Espionnage, #NSOGroup, #Maroc,

    Journaliste espagnol espionné : Pegasus va sensibiliser les autorités mondiales

    Madrid, 12 août (EFE) – Le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, qui aurait été visé par le programme Pegasus, estime que cette affaire signifiera un avant et un après,  » une prise de conscience de la part des autorités mondiales  » de la gravité de l’espionnage électronique.

    Dans un entretien téléphonique avec Efe, il fait valoir que la liste des victimes comprend « de nombreux hommes politiques, dont le président de la France, Emmanuel Macron, et le président du Conseil européen, Charles Michel ».

    Selon l’enquête publiée en juillet dernier par un consortium de médias internationaux, coordonné par l’organisation française Histoires interdites, et avec le soutien technique d’Amnesty International, les gouvernements de plusieurs pays auraient espionné des milliers de téléphones portables, en tant que clients de l’entreprise technologique israélienne NSO Group, à laquelle appartient Pegasus.

    L’Arabie saoudite, le Maroc, le Mexique, la Hongrie, l’Inde et l’Azerbaïdjan figurent parmi les pays qui auraient eu recours à cette pratique.

    Cembrero se souvient qu’il avait déjà été espionné auparavant, en septembre 2010, alors qu’il travaillait pour le journal espagnol El País : « Le virus a causé quelques problèmes au personnel informatique du journal, à qui j’ai demandé de l’aide pour ouvrir un fichier (dans l’e-mail). C’est alors qu’ils ont réalisé que le fichier contenait un virus pour m’espionner ».

    À l’époque, il enquêtait sur la branche terroriste d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

    DES SOUPÇONS D’ESPIONNAGE

    À la mi-juin, M. Cembrero a également émis des doutes quant à l’intégrité de son téléphone portable et à la confidentialité de ses conversations Whatsapp.

    Le 16 juillet », explique-t-il, « j’ai reçu un appel de Forbidden Stories, une organisation journalistique qui enquête sur l’affaire Pegasus, et ils m’ont dit que je figurais sur la liste des téléphones qui avaient été espionnés. En tout cas, le 20 juin, l’éditorial d’un journal marocain (Maroc Diplomatique) dans lequel ils parlaient de moi reproduisait le contenu de certains de mes messages, ce qui me laissait déjà penser que j’étais surveillé ou espionné », reconnaît le journaliste espagnol.

    Cembrero dénonce une « campagne de diffamation » à son encontre car il est considéré comme un « élément gênant pour les autorités marocaines », en raison de sa connaissance et de son opinion critique du gouvernement marocain.

    Le Maroc, pour sa part, a démenti à plusieurs reprises les « accusations infondées et fausses » concernant son implication dans l’utilisation de Pegasus.

    Plusieurs des personnes prétendument espionnées sont des journalistes marocains condamnés dans leur pays pour des délits sexuels, selon Cembrero.

    Ces condamnations constituent « une forme de répression de la part du régime (marocain), qui rend difficile la mobilisation des ONG de défense des droits de l’homme ». C’est beaucoup plus compliqué si le journaliste a été envoyé en prison pour des crimes sexuels et non pour ses écrits », déclare Cembrero.

    Malgré tout, le journaliste espagnol n’a jamais eu le sentiment que sa vie était en danger : « Bien que j’ai reçu une menace de mort en 2014, je pense qu’il s’agit de me surveiller et de faire pression sur moi, pour que je jette l’éponge.

    En Espagne, dit-il, il reçoit de nombreux témoignages de solidarité et des offres d’aide, notamment de l’organisation Reporters sans frontières (RSF) et de l’Association de la presse de Madrid.

    ISRA ISRAEL, PEGASUS ET LE GROUPE NSO

    Le gouvernement israélien, plus précisément le ministère de la défense, a accordé à la société qui a créé Pegasus une licence pour vendre ce produit en dehors du pays.

    Cependant, Amnesty International a demandé la « suspension immédiate de l’exportation, de la vente et de l’utilisation des technologies de surveillance jusqu’à ce qu’un cadre réglementaire respectueux des droits de l’homme soit mis en place ».

    Théoriquement, ils vendent ce produit uniquement pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue et non pour d’autres types d’utilisation », a déclaré M. Cembrero, « et il est clair que du Mexique à l’Arabie saoudite en passant par le Maroc, le programme a été utilisé pour des tâches qui n’ont rien à voir avec le trafic de drogue ou la lutte contre le terrorisme.

    Le journaliste a déposé fin juillet une plainte auprès du bureau du procureur général d’Espagne afin d’enquêter sur les responsabilités dans ce cas d’espionnage, plainte qui a été acceptée.

    De la part du gouvernement espagnol, le journaliste note l’indifférence des autorités : « Il n’y a pas la moindre aide ou le moindre conseil. Je peux confirmer que l’autorité publique en charge de la sécurité a proposé à certains journalistes d’analyser leurs téléphones portables pour vérifier s’ils avaient Pégase ».

    Cembrero fait partie des journalistes qui ont rejoint la plainte déposée par RSF en France contre la société israélienne NSO Group. EFE

    Diario libre, 12/08/2021

  • ONU: Pour un moratoire sur la vente des logiciels espions

    Logiciels espions, Pegasus, NSO Group, Espionnage, #Pegasus, #Espionnage,

    Scandale des logiciels espions : des experts de l’ONU appellent à un moratoire sur la vente de technologies de surveillance « mettant la vie en danger »

    GENÈVE (12 août 2021) – Des experts des droits de l’homme de l’ONU* ont appelé aujourd’hui tous les États à imposer un moratoire mondial sur la vente et le transfert de technologies de surveillance jusqu’à ce qu’ils aient mis en place des réglementations solides garantissant son utilisation conformément aux normes internationales des droits de l’homme.

    « Il est hautement dangereux et irresponsable de permettre à la technologie de surveillance et au secteur commercial de fonctionner comme une zone sans droits humains », ont averti les experts.

    « Nous sommes profondément préoccupés par le fait que des outils intrusifs hautement sophistiqués sont utilisés pour surveiller, intimider et réduire au silence les défenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques », ont déclaré les experts. « De telles pratiques violent les droits à la liberté d’expression, à la vie privée et à la liberté, mettent peut-être en danger la vie de centaines de personnes, mettent en péril la liberté des médias et sapent la démocratie, la paix, la sécurité et la coopération internationale.

    Il y a deux ans, le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’opinion et d’expression a publié un rapport sur l’impact dangereux de la technologie de surveillance sur les droits de l’homme et a recommandé un moratoire immédiat sur sa vente et son transfert jusqu’à ce que des réglementations internationales incorporant des garanties des droits de l’homme soient adoptées. La communauté internationale n’a pas répondu à son appel.

    Le 18 juillet 2021, Forbidden Stories et Amnesty International ont dénoncé la surveillance généralisée des appareils mobiles de centaines de journalistes, de défenseurs des droits humains et de dirigeants politiques, à l’aide du logiciel espion Pegasus du groupe NSO. Le groupe NSO a rapidement rejeté les allégations concernant son implication dans ces pratiques illégales.

    « Compte tenu de l’extraordinaire audace et du mépris des droits de l’homme que montre une telle surveillance généralisée, si le déni de collusion par le groupe NSO doit avoir une quelconque crédibilité, l’entreprise doit divulguer si elle a ou non effectué une diligence raisonnable en matière de droits de l’homme dans aligner les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux droits de l’ homme et aux entreprises et publier pleinement les conclusions de toutes les sondes internes qu’il aurait pris sur cette question « .

    « Nous exhortons également Israël, en tant que pays d’origine du groupe NSO, à divulguer pleinement les mesures qu’il a prises pour examiner les transactions d’exportation de NSO à la lumière de ses propres obligations en matière de droits humains », ont-ils ajouté. « Il est du devoir des États de vérifier que des entreprises comme le groupe NSO ne vendent ni ne transfèrent de technologie ni ne concluent de contrat avec des États et des entités qui sont susceptibles de les utiliser pour violer les droits de l’homme. »

    « Ces dernières années, nous avons à plusieurs reprises sonné l’alarme sur le danger que la technologie de surveillance fait peser sur les droits humains. Une fois de plus, nous exhortons la communauté internationale à développer un cadre réglementaire solide pour prévenir, atténuer et réparer l’impact négatif de la technologie de surveillance sur les droits humains et en attendant, d’adopter un moratoire sur sa vente et son transfert », ont-ils déclaré.

    « Le droit international des droits de l’homme exige de tous les États qu’ils adoptent de solides garanties juridiques nationales pour protéger les individus contre la surveillance illégale, l’atteinte à leur vie privée ou les menaces à leur liberté d’expression, de réunion et d’association », ont-ils conclu.

    Les experts des droits de l’homme de l’ONU sont en communication directe avec le gouvernement d’Israël et le groupe NSO.

    OHCHR, 12/08/2021