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  • Pegasus: Des rebondissements enfoncent le Maroc

    Pegasus: Des rebondissements enfoncent le Maroc

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    Pegasus n’a pas encore livré tous ses secrets: Le logiciel espion de l’entité sioniste enfonce le Maroc

    Le scandale du logiciel espion Pegasus n’a pas encore livré tous ses secrets, comme l’indique le nouveau revirement avec l’annonce que les téléphones de cinq ministres français ont été infectés par l’instrument israélien d’espionnage. Un diplomate rattaché à l’Élysée aurait aussi été touché.

    C’est le site français Mediapart,qui révèle l’information confirmée vendredi à l’AFP par deux sources proches du dossier. Les téléphones ont été infectés en 2019 et 2020 et ont présenté des marqueurs d’infection par le logiciel espion commercialisé par la société israélienne NSO lors de leur examen par les services de sécurité français, selon Mediapart.

    Les ministres concernés sont Jean-Michel Blanquer (Éducation), Jacqueline Gourault (Cohésion des territoires, dépendant du ministère de l’Intérieur), Julien Denormandie (Agriculture depuis juillet 2020, Ville et Logement auparavant), Emmanuelle Wargon (Logement, Transition écologique auparavant), Sébastien Lecornu (Outre-mer).

    Le Makhzen est de nouveau la cible de poursuites judiciaires non seulement en France, mais aussi en Espagne et en Allemagne.

    Rabat a démenti, parlant d’«allégations mensongères et infondées» et enclenchant plusieurs procédures judiciaires en France, en Espagne et en Allemagne.

    Le démenti de Rabat concernant son implication dans ce scandale, ne pèsera pas longtemps, puisque le nouveau revirement vient d’enfoncer davantage le Maroc et sa Majesté, de plus en plus isolé sur la scène internationale, malgré sa normalisation avec l’entité sioniste.

    ALgérie54, 24/09/2021

  • Comment les hackers « FamousSparrow » espionnent les gouvernements?

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    Les chercheurs d’ESET, 1er éditeur Européen de solutions de sécurité, ont découvert un nouveau groupe de cyberespionnage s’attaquant principalement à des hôtels dans le monde entier, mais également à des gouvernements, des entreprises internationales, des sociétés d’ingénierie et des cabinets d’avocats.

    ESET a nommé ce groupe FamousSparrow et estime qu’il est actif depuis au moins 2019. Les victimes de FamousSparrow sont situées en Europe (France, Lituanie, Royaume-Uni), au Moyen-Orient (Israël, Arabie saoudite), en Amérique (Brésil, Canada, Guatemala), en Asie (Taiwan) et en Afrique (Burkina Faso). L’analyse de la victimologie suggère que le cyberespionnage est le principal objectif de FamousSparrow.

    FamousSparrow a commencé à exploiter les vulnérabilités le 3 mars 2021

    En examinant les données issues de sa télémétrie pendant son enquête, ESET Research a noté que FamousSparrow a exploité les vulnérabilités ProxyLogon de Microsoft Exchange, qu’ESET a signalées en mars 2021. Cette chaîne de vulnérabilité d’exécution de code à distance a été utilisée par plus de 10 groupes de pirates pour prendre le contrôle de serveurs de messagerie Exchange dans le monde entier.

    Toujours selon la télémétrie d’ESET, FamousSparrow a commencé à exploiter les vulnérabilités le 3 mars 2021, le jour suivant la publication des correctifs, ce qui signifie qu’un autre groupe de pirates a eu accès aux détails de la chaîne de vulnérabilités ProxyLogon en mars 2021. « C’est encore en un signe qu’il est essentiel de corriger rapidement les applications connectées à Internet, ou lorsqu’une correction rapide n’est pas possible, de ne pas les exposer du tout à Internet, » conseille Matthieu Faou, le chercheur d’ESET qui a découvert FamousSparrow avec son collègue Tahseen Bin Taj.

    Des machines compromises qui utilisent des failles

    « FamousSparrow est actuellement le seul exploitant d’une porte dérobée personnalisée, que nous avons découverte au cours de l’enquête et nommée SparrowDoor. Le groupe utilise également deux versions personnalisées de Mimikatz. La présence de l’un de ces outils malveillants personnalisés pourrait servir à relier d’autres incidents avec FamousSparrow, » explique Tahseen Bin Taj, chercheur chez ESET.

    Bien qu’ESET Research considère FamousSparrow comme une entité distincte, il existe certains liens avec d’autres groupes d’APT connus. Lors d’une attaque particulière, les pirates ont déployé une variante de Motnug, un downloader utilisé par SparklingGoblin. Dans un autre cas, une machine compromise par FamousSparrow exécutait également Metasploit avec cdn.kkxx888666[.]com comme serveur de commande et de contrôle, un domaine associé à un groupe appelé DRDControl.

    Melting, 23/09/2021

  • Espionnage : L’Allemagne prend ses précautions

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    Le gouvernement allemand vient d’adopter «la nouvelle stratégie de cybersécurité 2021», qui remplace celle de 2016.

    Ce plan, établi pour les cinq prochaines années, prévoit, entre autres, de renforcer la protection des «communications électroniques».

    Une mesure rendue plus que nécessaire, estiment des spécialistes, suite au mégascandale des écoutes, dénommé Pegasus, impliquant le Maroc qui a été «confondu» en flagrant délit d’espionnage à grande échelle, y compris en Europe, grâce à ce logiciel israélien mis à sa disposition par le Mossad.

  • Comment l’espionnage israélien pénètre profondément dans nos vies

    Comment l’espionnage israélien pénètre profondément dans nos vies

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    Comment la main des techniques d’espionnage israéliennes pénètre profondément dans nos vies

    Le logiciel israélien utilisé sur les Palestiniens produit de nouvelles cyber-armes qui s’intègrent rapidement dans les plateformes numériques mondiales.

    Les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens sont rapidement réaffectées à des applications beaucoup plus larges – contre les populations occidentales qui ont longtemps tenu leurs libertés pour acquises.

    Le statut d’Israël en tant que « pays en démarrage » a été établi il y a des décennies. Mais sa réputation d’innovation high-tech a toujours dépendu d’un côté obscur, qui devient de plus en plus difficile à ignorer.

    Il y a quelques années, l’analyste israélien Jeff Halper a averti qu’Israël avait joué un rôle central dans la fusion des nouvelles technologies numériques avec l’industrie de la sécurité intérieure. Le danger était que nous devenions tous progressivement palestiniens.

    Israël, a-t-il noté, a traité les millions de Palestiniens sous son régime militaire irresponsable comme des cobayes dans des laboratoires en plein air. Ils ont servi de banc d’essai pour le développement non seulement de nouveaux systèmes d’armes conventionnels, mais aussi de nouveaux outils de surveillance et de contrôle de masse.

    Comme l’a noted a recentrapport dans Haaretz, the Israeli surveillance operation against the Palestinians is  » one of the largest of its kind in the world ». It includes monitoring of the media, social networks and the general population ”.

    Les affaires de Big Brother
    Mais ce qui a commencé dans les territoires occupés n’allait jamais rester en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et à Gaza. Il y avait tout simplement trop d’argent et d’influence à tirer du commerce de ces nouvelles formes hybrides de technologie numérique offensive.

    Aussi petit que sa taille, Israël a longtemps été un leader mondial dans le commerce d’ armeshugely lucrative , selling its weapon systems to authoritarian regimes around the world as “battle-tested” against the Palestinians.

    Ce commerce de matériel militaire est de plus en plus éclipsé par un marché du logiciel belliqueux : les outils de cyberguerre.

    Ces armes du nouvel âge sont très demandées par les États, non seulement contre les ennemis extérieurs, mais aussi contre la dissidence interne des citoyens et des observateurs des droits de l’homme.

    Israël peut à juste titre prétendre être une autorité mondiale ici, contrôlant et opprimant les populations sous son autorité. Mais il a tenu à ne pas laisser ses empreintes sur une grande partie de cette nouvelle technologie Big Brother, en sous-traitant le développement de ces cyber-outils aux diplômés de ses célèbres unités de sécurité et de renseignement militaire.

    Néanmoins, Israël sanctionne implicitement ces activités en fournissant à ces entreprises des licences d’exportation – et les hauts responsables de la sécurité du pays sont souvent étroitement associés à leur travail.

    Tensions avec la Silicon Valley
    Une fois l’uniforme retiré, les Israéliens peuvent profiter d’années d’expérience dans l’espionnage des Palestiniens en créant des sociétés qui développent des logiciels similaires pour des applications plus générales.

    Les applications utilisant une technologie de surveillance sophistiquée d’Israël sont de plus en plus courantes dans notre vie numérique. Certains ont été utilisés à des fins relativement bénignes. Waze, qui suit les embouteillages, permet aux conducteurs d’atteindre les destinations plus rapidement, tandis que Gett met les clients en relation avec les taxis à proximité via leur téléphone.

    Mais certaines des technologies les plus secrètes produites par les développeurs israéliens sont beaucoup plus proches de leur format militaire d’origine.

    Ce logiciel est vendu à la fois à des pays qui souhaitent espionner leurs propres citoyens ou États rivaux, et à des entreprises privées qui souhaitent se démarquer de leurs concurrents ou mieux exploiter et manipuler leurs clients à des fins commerciales.

    Lorsqu’il est intégré à des plateformes de médias sociaux comptant des milliards d’utilisateurs, ce logiciel espion offre aux agences de sécurité de l’État une portée potentiellement proche du monde. Cela explique les relations parfois tendues entre les entreprises technologiques israéliennes et la Silicon Valley, qui s’efforce de prendre le contrôle de ces logiciels malveillants, comme le montrent deux exemples récents et contrastés.

    Kit d’espionnage de téléphone portable
    En signe de tension, WhatsApp, une plate-forme de médias sociaux détenue par Facebook, a déposé la première action en justice de cefront guy un tribunal californien la semaine dernière contre NSO, la plus grande société de surveillance d’Israël.

    WhatsApp accuse NSO de cyberattaques. En seulement deux semaines et jusqu’au début du mois de mai, NSO aurait examiné les téléphones portables de plus de 1 400 utilisateurs dans 20 pays.

    Le logiciel espion de NSO, connu sous le nom de Pegasus, a été utilisé contre des militants des droits humains, des avocats, des chefs religieux, des journalistes et des travailleurs humanitaires. Reuters a révélé la semaine dernière que de hauts responsables d’alliés américains avaient également été ciblés par le NSO.

    Après avoir pris en charge le téléphone de l’utilisateur à son insu, Pegasus copie les données et active le microphone pour la surveillance. Le magazine Forbes l’ a qualifiéof  » the world’s equally invasive mobile spy kit « .

    NSO a concédé sous licence le logiciel à des dizaines de gouvernements, y compris à d’éminents diets violant les droits humains such as Saudi Arabia, Bahrain, United Arab Emirates, Kazakhstan, Mexico and Morocco.

    Amnesty International s’est plainte que son personnel fait partie des personnes ciblées par les logiciels espions des services statistiques nationaux. Elle soutient actuellement une action en justice contre le gouvernement israélien.

    Liens avec les services de sécurité israéliens
    NSO a été fondée en 2010 par Omri Lavie et Shalev Hulio, tous deux diplômés de l’unité de renseignement militaire israélienne 8200.

    En 2014, des dénonciateurs ont révélé que l’unité espionnait régulièrement les Palestiniens, recherchant dans leurs téléphones et leurs ordinateurs des preuves d’irrégularités sexuelles, de problèmes de santé ou de difficultés financières qui pourraient être utilisées pour les pousser à collaborerwith the authorities. Israeli military.

    Les soldats ont écrit que les Palestiniens étaient « pleinement exposés à l’espionnage et à la surveillance des services de renseignement israéliens ». Il est utilisé pour la persécution politique et pour créer des divisions au sein de la société palestinienne en recrutant des collaborateurs et en poussant des parties de la société palestinienne contre elle-même .

    Malgré la délivrance de licences d’exportation par les autorités israéliennes à NSO, le ministre israélien Zeev Elkin a démenti la semaine dernière « l’implication du gouvernement israélien » dans le piratage de WhatsApp. Il a déclaré à la radio israélienne : « Tout le monde comprend qu’il ne s’agit pas de l’État d’Israël .

    Surveillance par caméras
    La même semaine où WhatsApp a déposé sa plainte, la chaîne de télévision américaine NBC a révélé que la Silicon Valley souhaitait néanmoins tendre la main aux startups israéliennes profondément impliquées dans les abus liés à l’occupation.

    Microsoft a investi massivement dans AnyVision pour développer une technologie sophistiquée de reconnaissance faciale qui aide déjà Tsahal à opprimer les Palestiniens.

    Les liens entre AnyVision et les services de sécurité israéliens sont à peine cachés . Son conseil consultatif comprend Tamir Pardo, ancien directeur de l’agence d’espionnage du Mossad en Israël. Le président de l’entreprise, Amir Kain, était auparavant le chef de Malmab, le département de sécurité du ministère de la Défense.

    Le logiciel de base d’AnyVision, Better Tomorrow, a été surnommé « Google Occupation » parce que la société prétend pouvoir identifier et suivre n’importe quel Palestinien en recherchant des images du vaste réseau de caméras de surveillance de l’armée. Israélien dans les territoires occupés.

    Grave préoccupation
    Malgré des problèmes éthiques évidents, l’investissement de Microsoft suggère qu’il pourrait viser à intégrer le logiciel dans ses propres programmes. Cela a soulevé de sérieuses inquiétudes parmi les groupes de défense des droits de l’homme.

    Shankar Narayan de l’Union des libertés civiles des États-Unis a mis en garde contre un avenir bien trop familier aux Palestiniens vivant sous la domination israélienne :

    « L’utilisation généralisée de la surveillance faciale renverse le principe de liberté et vous commencez à devenir une société où tout le monde est suivi, quoi qu’il fasse, tout le temps » Has said to Narayan NBC .

    « La reconnaissance faciale est peut-être l’outil le plus parfait pour un contrôle total du gouvernement dans les espaces publics .

    Selon Yael Berda, chercheuse à l’Université de Harvard, Israël tient une liste de quelque 200 000 Palestiniens en Cisjordanie qu’il veut sous surveillance 24 heures sur 24. Des technologies comme celles d’AnyVision sont considérées comme essentielles pour garder ce grand groupe. sous surveillance constante.

    Un ancien employé d’AnyVision a déclaré à NBC que les Palestiniens sont traités comme un laboratoire.

    « Cette technologie a été testée sur le terrain dans l’un des environnements de sécurité les plus exigeants au monde et nous sommes en train de l’étendre au reste du marché» , A- t-il déclaré.

    Ingérence dans les élections
    Le gouvernement israélien lui-même s’intéresse de plus en plus à l’utilisation de ces technologies d’espionnage aux États-Unis et en Europe, car leur utilisation est devenue un sujet de controverse et d’examen dans le discours politique dominant.

    Au Royaume-Uni, l’évolution du climat politique a été mise en évidence par l’élection de Jeremy Corbyn, un militant palestinien de longue date des droits humains, à la tête du parti travailliste d’opposition. Aux États-Unis, un petit groupe de législateurs qui soutiennent visiblement la cause palestinienne est récemment entré au Congrès, dont Rashida Tlaib, la première femme américano-palestinienne à occuper ce poste.

    Plus généralement, Israël redoute le florissant mouvement de solidarité internationale BDS (boycott, désinvestissement et sanctions), qui appelle au boycott d’Israël – sur le modèle de celui contre l’apartheid en Afrique du Sud – jusqu’à ce qu’il cesse d’opprimer les Palestiniens. Le mouvement BDS s’est fortement développé sur de nombreux campus américains.

    En conséquence, les cyber-entreprises israéliennes sont de plus en plus attirées par les efforts visant à manipuler le discours public sur Israël, notamment en s’ingérant apparently dans les élections étrangères.

    « Mossad privé à embaucher »
    Deux exemples notoires de ces entreprises ont brièvement fait la une des journaux. Le groupe Psy, qui se présente comme un « Mossad privé à embaucher », a été dissous l’année dernière après que le FBI a commencé son enquête pour ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2016. Son « Projet Butterfly », selon le New Yorker , visait à  » déstabiliser et perturber les mouvements anti-israéliens de l’intérieur « .

    La société Black Cube, quant à elle, a été exposée l’année dernière à un examen hostile de la part de membres influents de l’administration américaine précédente sous Barack Obama. Il semble être étroitement lié aux services de sécurité israéliens, et a été pendant un temps situé sur une base militaire israélienne.

    Interdit par Apple
    D’autres entreprises israéliennes cherchent à brouiller la distinction entre espace privé et espace public.

    Onavo, une société israélienne de collecte de données créée par deux vétérans de l’unité 8200, a été rachetée par Facebook en 2013. Apple a interdit son application VPN l’année dernière en raison de révélations selon lesquelles elle fournissait un accès illimité aux données. utilisateurs.

    Le ministre israélien des Affaires stratégiques Gilad Erdan, qui mène une campagne secrète pour diaboliser les militants du BDS à l’étranger, a rencontré régulièrement une autre société, Concert, l’année dernière, selon un rapport de Haaretz . Ce groupe clandestin, qui est exempté des lois israéliennes sur la liberté d’information, a reçu environ 36 millions de dollars de financement du gouvernement israélien. Ses directeurs et actionnaires sont un « who’s who » de l’élite de la sécurité et du renseignement d’Israël.

    Une autre grande entreprise israélienne, Candiru, doit son nom à un petit poisson amazonien connu pour envahir secrètement le corps humain, où il devient un parasite. Candiru vend ses outils de piratage primarily to Western governments, although its operations are shrouded in secrecy.

    Son personnel provient presque exclusivement de l’Unité 8200. Signe du lien étroit entre le public et les technologies secrètes que les entreprises israéliennes ont développées, Eitan Achlow, directeur général de Candiru, dirigeait auparavant Gett, l’application de service de Taxi.

    Le futur dystopique
    L’élite de la sécurité israélienne profite de ce nouveau marché de la cyberguerre, exploitant – tout comme elle l’a fait avec le commerce des armes conventionnelles – une population palestinienne captive et désespérée sur laquelle tester sa technologie.

    Il n’est pas surprenant qu’Israël se normalise progressivement dans les pays occidentaux avec des technologies invasives et oppressives que les Palestiniens connaissent depuis longtemps.

    Les logiciels de reconnaissance faciale permettent un profilage racial et politique de plus en plus sophistiqué. La collecte et la surveillance secrètes de données brisent les frontières traditionnelles entre espace privé et espace public. Et les campagnes de diffamation qui en résultent facilitent l’intimidation, la menace et l’affaiblissement de ceux qui ne sont pas d’accord ou qui, comme la communauté des droits humains, essaient de demander des comptes aux puissants.

    Si cet avenir dystopique continue, New York, Londres, Berlin et Paris ressembleront de plus en plus à Naplouse, Hébron, Jérusalem-Est et Gaza. Et nous finirons tous par comprendre ce que signifie vivre dans un état de surveillance engagé dans une cyberguerre contre ceux qu’il dirige.

    Jonathan Cook

    La tribune diplomatique, 18/11/2019

  • Lafarge au coeur d’une enquête sur le financement du terrorisme

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    Une cimenterie syrienne au centre d’une enquête sur le financement du terrorisme « utilisée par des espions occidentaux »
    Un officier du renseignement jordanien a déclaré au Guardian que l’usine Lafarge avait été utilisée par les agences de renseignement pour recueillir des informations sur les otages de l’EI

    Une cimenterie en Syrie au centre d’une enquête sur le financement du terrorisme en France a été utilisée par les agences de renseignement occidentales pour recueillir des informations sur les otages détenus par l’Etat islamique , ont indiqué des sources liées à l’opération.

    Un officier du renseignement jordanien qui était au cœur de l’effort d’espionnage a confirmé au Guardian que l’usine Lafarge, qui a continué à fonctionner après que le groupe terroriste a envahi l’est de la Syrie, dans l’un des épisodes les plus controversés de la guerre, était le centre régional d’un échec. pour sauver jusqu’à 30 otages. Parmi les détenus de l’EI figuraient le journaliste américain James Foley, le photographe britannique John Cantlie et le pilote jordanien Moaz al-Kasasbeh, dont deux ont par la suite été confirmés avoir été tués.

    La plus haute juridiction française a décidé cette semaine que Lafarge pouvait encore faire l’objet d’une enquête sur des allégations de complicité de crimes contre l’humanité dans ses relations avec la Syrie, affirmant qu’une décision précédente de radiation de l’accusation était viciée. La société fait l’objet d’une enquête officielle en France sur les efforts déployés pour maintenir les opérations au plus fort du déchaînement du groupe terroriste en 2013-14.

    Lafarge a été accusé d’avoir payé jusqu’à 13 millions d’euros (11,15 millions de livres sterling) de taxes et de frais à l’EI pour maintenir en fonctionnement l’usine, située au cœur du territoire de l’EI. La société n’a pas contesté le chiffre et a reconnu avoir payé des frais aux intermédiaires, mais a déclaré qu’elle ne connaissait pas la destination finale de l’argent.

    La décision tant attendue est considérée comme un précédent judiciaire et a de larges implications pour les entreprises qui opèrent dans des zones de guerre, mais le rôle de l’officier de renseignement jordanien pourrait également soulever des questions sur l’influence des services de renseignement sur des décisions commerciales sensibles, apparemment prises par de grandes entreprises, et dans tout rôle non déclaré du gouvernement français dans le maintien de l’usine en marche.

    « C’était une décision plus importante que Lafarge », a déclaré une source principale du renseignement. « L’affaire judiciaire ne raconte pas toute l’histoire. »

    L’ancien directeur général Bruno Lafont, ainsi que l’ancien directeur de la sécurité Jean-Claude Veillard, et un ex-directeur de la filiale syrienne de l’entreprise, Frédéric Jolibois, ont nié les accusations de financement d’une organisation terroriste et de mise en danger de la vie d’autrui et pourraient faire face à jusqu’à 10 ans de prison et des amendes en cas de condamnation.

    Cependant, de hauts responsables français n’ont pas fait l’objet d’un examen public et n’ont pas été identifiés dans un rapport commandé plus tard par une entité fusionnée, LafargeHolcim, et préparé par le cabinet d’avocats Baker McKenzie.

    Le Guardian a appris que tout au long du pic de l’emprise de l’EI sur la région, l’espion jordanien Ahmad al-Jaloudi s’est rendu régulièrement entre l’usine et Amman pour informer les chefs du renseignement régional et mondial de la prétendue localisation des otages, à un moment donné les traquant pour une usine pétrolière près de la ville de Raqqa, dans l’est de la Syrie.

    Jaloudi, dont la description de poste était responsable des risques pour Lafarge, s’est également rendu à Raqqa pour s’occuper d’un haut responsable de l’EI pour tenter d’obtenir la libération du pilote jordanien dont l’avion de chasse F-16 s’est écrasé près de Raqqa. Le pilote a ensuite été brûlé vif par l’EI, sa mort a été filmée et diffusée à titre de propagande, marquant l’un des moments les plus horribles de l’insurrection de cinq ans.

    Contacté par le Guardian ce mois-ci, Jaloudi, un officier vétéran de la Direction générale du renseignement jordanien (GID) a confirmé son rôle. « J’étais très fier du travail que j’ai accompli pour essayer d’obtenir la libération des otages, le pilote jordanien, et pour protéger les travailleurs de l’usine. J’ai donné des renseignements précis et exploitables en temps réel qui auraient pu conduire au sauvetage des personnes détenues. »

    Pendant trois ans, Jaloudi a fait des voyages répétés depuis l’usine Lafarge, entre Raqqa et Alep, à travers le cœur du soi-disant califat jusqu’en Turquie, puis à Amman pour informer les autorités tous les mois environ. Son rôle était connu des espions en France, en Turquie, au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Jordanie, qui ont tous contribué à faciliter son accès à et depuis l’un des coins les plus dangereux du monde, en passant par les points de contrôle de l’EI et en survivant à la surveillance incessante. de ses équipes de contre-espionnage.

    Des sources du renseignement ont confirmé que Jaloubi n’avait joué aucun rôle dans les opérations commerciales de l’entreprise. Son entrée et sa sortie de Syrie ont été facilitées par la frontière turque, par le service national de renseignement turc, le MIT, et son contact était alors le chef du GID, le général Faisal al-Shobaki. Des sources ont confirmé que Jaloudi était l’un des agents les plus importants dirigés par tout service de renseignement à l’intérieur du territoire de l’EI, fournissant des informations régulières sur les mouvements du groupe, sa direction – et en particulier la localisation des otages qu’il gardait.

    Début 2014, Jaloudi a aidé à confirmer que les otages, dont des journalistes et des travailleurs humanitaires, étaient détenus dans la station pétrolière d’al-Akirashi à la périphérie de Raqqa.

    L’information a été confirmée par les chauffeurs-livreurs et les coursiers de l’usine. Une deuxième source à l’intérieur de l’EI avait également déclaré au Guardian que l’usine pétrolière servait de centre de détention. Une mission de sauvetage a été lancée en avril de la même année, mais les otages n’avaient été déplacés que quelques jours plus tôt.

    Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, compte plus de 2 500 usines dans le monde. Son investissement en Syrie en 2007 s’élevait à environ 600 millions d’euros à l’époque et était considérée comme une marque d’entreprise française influente au Moyen-Orient.

    La société a précédemment admis, à la suite de sa propre enquête interne, que sa filiale syrienne avait payé des groupes armés pour aider à protéger le personnel de l’usine. Mais il a rejeté plusieurs charges retenues contre lui dans le cadre de l’enquête judiciaire française, dont celui de complicité de crimes contre l’humanité en raison de ses relations avec des groupes militants de la région, dont l’EI.

    L’enquête, dans le cadre de laquelle Lafarge est également interrogée pour le financement présumé d’une organisation terroriste, pourrait déboucher sur un procès bien qu’aucune date n’ait été fixée.

    L’usine, près de Jalabiya, a finalement été saisie par l’EI fin 2014. L’EI a été évincé lors d’une campagne aérienne de la coalition et l’usine a ensuite été occupée par des équipes des forces spéciales américaines et françaises alors que la bataille pour vaincre le groupe s’intensifiait.

    The Guardian, 09/09/2021

  • Apple corrige une faille de sécurité qui aurait été utilisée pour pirater un iPhone

    Apple corrige une faille de sécurité qui aurait été utilisée pour pirater un iPhone

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    Apple corrige une faille de sécurité qui aurait été utilisée pour pirater un iPhone

    BOSTON (AP) – Apple a publié un correctif logiciel critique pour corriger une vulnérabilité de sécurité qui, selon les chercheurs, pourrait permettre aux pirates d’infecter directement les iPhones et autres appareils Apple sans aucune action de l’utilisateur.

    Des chercheurs du Citizen Lab de l’Université de Toronto ont déclaré que le problème de sécurité avait été exploité pour installer des logiciels espions sur l’iPhone d’un activiste saoudien. Ils ont déclaré qu’ils avaient une grande confiance dans le fait que la société de pirates informatiques la plus tristement célèbre au monde, le groupe israélien NSO, était à l’origine de cette attaque.

    La vulnérabilité auparavant inconnue affectait tous les principaux appareils Apple – iPhones, Mac et montres Apple, ont déclaré les chercheurs. NSO Group a répondu par une déclaration d’une phrase disant qu’il continuerait à fournir des outils pour lutter contre « le terrorisme et le crime ».

    C’était la première fois qu’un exploit dit « zéro clic » – un exploit qui n’oblige pas les utilisateurs à cliquer sur des liens suspects ou à ouvrir des fichiers infectés – était détecté et analysé, ont déclaré les chercheurs. Ils ont trouvé le code malveillant le 7 septembre et ont immédiatement alerté Apple. L’activiste ciblé a demandé à rester anonyme, ont-ils déclaré.

    « Nous n’attribuons pas nécessairement cette attaque au gouvernement saoudien », a déclaré le chercheur Bill Marczak.

    Citizen Lab avait précédemment trouvé des preuves d’exploits sans clic utilisés pour pirater les téléphones des journalistes d’al-Jazeera et d’autres cibles, mais n’avait pas encore vu le code malveillant lui-même.

    Bien que les experts en sécurité disent que l’utilisateur moyen d’iPhone, d’iPad et de Mac n’a généralement pas à s’inquiéter – de telles attaques ont tendance à se limiter à des cibles spécifiques – la découverte a toujours alarmé les professionnels de la sécurité.

    Des fichiers d’images malveillants ont été transmis au téléphone du militant via l’application de messagerie instantanée iMessage avant d’être piratés avec le logiciel espion Pegasus de NSO, qui ouvre un téléphone à l’écoute et au vol de données à distance, a déclaré Marczak. Il a été découvert lors d’un deuxième examen du téléphone, dont la médecine légale a montré qu’il avait été infecté en mars. Il a déclaré que le fichier malveillant faisait planter les appareils.

    Citizen Lab affirme que l’affaire révèle, une fois de plus, que NSO Group autorise l’utilisation de ses logiciels espions contre des civils ordinaires.

    Dans un article de blog , Apple a déclaré qu’il publiait une mise à jour de sécurité pour les iPhones et les iPads, car un fichier PDF « malveillement conçu » pourrait entraîner leur piratage. Il a déclaré qu’il était conscient que le problème pouvait avoir été exploité et a cité Citizen Lab.

    Dans une déclaration ultérieure, le chef de la sécurité d’Apple, Ivan Krstić, a félicité Citizen Lab et a déclaré que de tels exploits « ne constituent pas une menace pour l’écrasante majorité de nos utilisateurs ». Il a noté, comme il l’a fait dans le passé, que de tels exploits coûtent généralement des millions de dollars à développer et ont souvent une courte durée de vie. Apple n’a pas répondu aux questions pour savoir si c’était la première fois qu’il corrigeait une vulnérabilité zéro-clic.

    Les utilisateurs doivent recevoir des alertes sur leur iPhone les invitant à mettre à jour le logiciel iOS du téléphone. Ceux qui veulent sauter le pas peuvent aller dans les paramètres du téléphone, cliquer sur « Général » puis « Mise à jour du logiciel » et déclencher directement la mise à jour du correctif.

    Citizen Lab a appelé l’exploit iMessage FORCEDENTRY et a déclaré qu’il était efficace contre les appareils Apple iOS, MacOS et WatchOS. Il a exhorté les gens à installer immédiatement les mises à jour de sécurité.

    Le chercheur John Scott-Railton a déclaré que la nouvelle mettait en évidence l’importance de sécuriser les applications de messagerie populaires contre de telles attaques. « Les applications de chat deviennent de plus en plus un moyen important pour les États-nations et les pirates informatiques d’accéder aux téléphones », a-t-il déclaré. « Et c’est pourquoi il est si important que les entreprises s’efforcent de s’assurer qu’elles sont aussi verrouillées que possible. »

    Les chercheurs ont déclaré que cela sape également les affirmations de NSO Group selon lesquelles il ne vend ses logiciels espions qu’aux responsables de l’application des lois pour une utilisation contre les criminels et les terroristes et audite ses clients pour s’assurer qu’il n’y a pas d’abus.

    « Si Pegasus n’avait été utilisé que contre des criminels et des terroristes, nous n’aurions jamais trouvé ce genre de choses », a déclaré Marczak.

    WhatsApp de Facebook aurait également été ciblé par un exploit sans clic de NSO. En octobre 2019, Facebook a poursuivi NSO devant un tribunal fédéral américain pour avoir prétendument ciblé quelque 1 400 utilisateurs du service de messagerie crypté avec des logiciels espions.

    En juillet, un consortium mondial de médias a publié un rapport accablant sur la façon dont les clients de NSO Group espionnent depuis des années des journalistes, des militants des droits de l’homme, des dissidents politiques et des personnes proches d’eux, le groupe de pirates informatiques étant directement impliqué dans le ciblage. Amnesty International a déclaré avoir confirmé 37 infections à Pegasus réussies sur la base d’une liste de ciblage divulguée dont l’origine n’a pas été divulguée.

    Un cas concernait la fiancée du journaliste du Washington Post, Jamal Khashoggi, quatre jours seulement après son assassinat au consulat saoudien à Istanbul en 2018. La CIA a attribué le meurtre au gouvernement saoudien.

    Les récentes révélations ont également suscité des appels à une enquête pour savoir si le gouvernement de droite hongrois a utilisé Pegasus pour surveiller secrètement des journalistes critiques, des avocats et des personnalités du monde des affaires. Le parlement indien a également éclaté en protestations alors que les législateurs de l’opposition accusaient le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi d’utiliser le produit de NSO Groups pour espionner des opposants politiques et d’autres.

    La France tente également de faire la lumière sur les allégations selon lesquelles le président Emmanuel Macron et des membres de son gouvernement pourraient avoir été ciblés en 2019 par un service de sécurité marocain non identifié utilisant Pegasus. Le Maroc, un allié clé de la France, a démenti ces informations et engage des poursuites judiciaires pour contrer les allégations impliquant le royaume d’Afrique du Nord dans le scandale des logiciels espions.

  • Maghreb: le Makhzen, poison politique et trublion régional

                                    Maroc, Algérie, Maghreb, Makhzen, UMA, Israël, Pegasus, Espionnage

    par Mahdi Boukhalfa*
    Le 24 août 2021, l’Algérie annonce qu’elle rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, son voisin de l’ouest.
    L’annonce du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, n’a pas fait l’effet d’une bombe dans le paysage médiatique, diplomatique et politique international, tant la brouille persistante entre les deux pays était devenue en quelque sorte une constante tendancielle de leurs relations depuis plus d’un demi siècle. En particulier durant les dernières années du long règne d’Abdelaziz Bouteflika : A la veille des festivités nationales en 2013 du déclenchement de la révolution armée algérienne, le 31 octobre au soir, un jeune marocain est monté, excité et encouragé par une foule déchaînée lors d’une de ces récurrentes manifestations anti-algériennes, sur le toit du consulat d’Algérie à Casablanca et a enlevé de son socle le drapeau algérien. L’incident diplomatique, s’il en est, n’a pas trop formalisé Alger, juste une note de protestation. Les autorités algériennes étant habituées par ce genre d’actes hostiles de leur voisin, ont préféré se concentrer sur les festivités marquant le 59eme anniversaire du 1er novembre 1954.
    A Rabat également, aucune réaction officielle ; on s’est tu, et aucun communiqué du gouvernement ou de la diplomatie marocaine, en d’autres occasions si prompte à bomber le torse, n’a été émis pour sanctionner cette grave atteinte contre l’honneur de l’Algérie, un pays ami et voisin. Le ‘’quidam », sans doute manipulé, n’a écopé que d’un mois de prison, avec sursis. 
    Ailleurs, si l’incident s’était déroulé à Alger, cela aurait déclenché les plus vives protestations du Makhzen, le rappel de l’ambassadeur, et une large campagne médiatique contre l’Algérie. Mais, dans l’océan trouble des relations en dents de scie entre les deux pays, il y a eu pire, puisque c’est l’état marocain lui-même qui en est le responsable, sinon l’instigateur. 
    En juin 2005, une délégation ministérielle algérienne de haut niveau conduite par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, devait se rendre à Rabat pour discuter de plusieurs dossiers de la coopération bilatérale entre les deux pays, notamment les questions consulaires, politiques et économiques. Cette visite de travail devait également, in fine, ouvrir la voie à des discussions plus poussées pour la réouverture des frontières. Pourtant, à la veille de cette visite, Rabat se fend d’un communiqué de son ministère des Affaires étrangères et de la coopération pour inviter la délégation ministérielle algérienne à surseoir à son déplacement au Maroc.
    A Alger, c’est la douche froide. Une volte-face dont le Maroc a habitué autant ses partenaires économiques, politiques que les organisations internationales, les Nations Unies au premier rang. Le Maroc est un état qui donne cette désagréable sensation que l’on a affaire à un enfant gâté ; si ses désirs ne sont pas satisfaits, il se met à crier et à tout casser, y compris tout ce qui le lie avec ses voisins, et même ses protecteurs. 
    La seconde crise créée par Rabat cet été est celle des migrants subsahariens, qu’il a encouragés à envahir l’enclave espagnole de Melilla, ainsi que celle où plus de 6000 Marocains avaient gagné à la nage en mai 2021 l’autre enclave espagnole, Ceuta. Ces manquements aux accords de Rabat avec l’UE en matière de gestion des flux migratoires sont interprétés comme une sorte de chantage du Makhzen contre Madrid, Paris et Bruxelles pour entériner définitivement son annexion du Sahara Occidental. 
    Cette nouvelle phase dans le bras de fer que veut mener le Maroc avec ses partenaires européens s’explique en fait par le deal entre Washington, Mohamed VI et l’entité sioniste en décembre 2020, alors que Donald Trump, battu aux présidentielles, avait engagé els USA sur une mauvaise pente.
    Le Maroc, début 2021, pense ainsi être bien protégé par le parapluie américain, après avoir accepté un accord de dupes avec le président sortant Donald Trump, qui avait proposé au Palais royal de normaliser ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste, pour la réintroduire dans la sous-région maghrébine, en échange d’une reconnaissance par Washington de ‘’la souveraineté » marocaine au Sahara Occidental. 
    Cette proposition faite par Trump le 10 décembre 2020 a donc été bien évidemment acceptée par Rabat. Dopé par l’appui US à ses revendications territoriales illégitimes, le royaume du Maroc a donc tout naturellement ressorti l’arme du chantage migratoire, en ouvrant deux fronts de tension avec Madrid et Berlin, deux Etats importants de l’Union européenne. Cela correspond à l’invasion en mai 2021 des marocains de l’enclave espagnole de Ceuta, sous l’œil complice de la police et les ‘’M’khaznias », la police communale, ainsi appelée au Maroc. La raison de cette incartade diplomatique de Rabat : Madrid avait accepté pour des raisons humanitaires l’hospitalisation sur son sol du président de la RASD Brahim Ghali. 
    Avec Berlin, Rabat est allé plus loin en rappelant son ambassadeur pour consultation, après avoir ouvertement accusé le gouvernement allemand ‘’d’actes hostiles ». Ces ‘’actes hostiles » se résument en réalité à la position de l’Allemagne qui n’a pas ajouté un quelconque crédit à la ‘’reconnaissance de Washington », sous le règne finissant de Trump, de la souveraineté marocaine au Sahara Occidental. L’Allemagne d’Angela Merkel avait ‘’pris ses distances » avec la proposition de Trump en demandant une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara occidental, un territoire occupé depuis 1975 par le Maroc. 
    Berlin, fidèle aux résolutions onusiennes, n’avait fait que rappeler le respect du droit international, en vertu de la résolution sur la tenue d’un référendum d’autodétermination que le Maroc a toujours refusé et repoussé sans cesse ‘’aux calendes grecques ». Pour autant, la crise de Ceuta a davantage malmené l’image déjà terne du royaume chérifien auprès des gouvernements européens. 
    Les révélations en juillet par les médias internationaux de l’utilisation par le Maroc contre la France ou l’Algérie du logiciel espion Pegasus, fourni par la société israélienne NSO, ont encore enfoncé le Maroc. Dans le cas par ailleurs de Bruxelles, Rabat exerce sur l’union européenne le chantage économique à travers l’accord de pêche en vertu duquel la flotte espagnole surtout, mais également française, pille les richesses halieutiques des eaux extrêmement poissonneuses du Sahara Occidental. Et, sur ce chapitre, le Maroc a toujours joué pour faire monter la pression politique, et la tension économique à Madrid, en traînant des pieds pour ratifier un accord de pêche de toute façon illégal ; et qu’on a toujours dénoncé à Strasbourg. Le cas français, par contre, est encore plus symptomatique des manœuvres de chantages et d’atermoiements du Maroc pour obtenir gain de cause, en dépit de la légalité et les lois internationales, auprès de certains de ses partenaires politiques.
    Il en est ainsi de l’affaire Hammouchi, Abdellatif de son prénom, qui a défrayé la chronique judiciaire et diplomatique entre Paris et Rabat entre 2014 et 2016. Le Maroc, cela est connu dans toutes les chancelleries, traîne beaucoup de casseroles, dont celle qui voudrait que le pays souffle le chaud et le froid dans ses relations diplomatiques, qu’il n’inspire pas tellement confiance quant au respect de se ses engagements internationaux. Il en est ainsi de l’affaire de justice, qui avait éclaté en février 2014, à la suite du dépôt d’une première plainte en mai 2013 d’une association française de lutte contre la torture visant le patron du contre–espionnage marocain Abdellatif Hammouchi.
    En février 2014, se rendant compte que le chef de la DGST du Maroc faisait partie de la délégation officielle menée alors par le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad, ancien wali de Tanger, l’Acat réactive sa plainte pour torture contre le chef de la DGST. Et donc, juste après que l’information sur la présence sur le sol français d’Abdellatif Hammouchi a fuité, Atac réactive sa plainte et le parquet parisien envoie sept policiers à Neully-sur-Seine, lieu de la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris, pour notifier au chef du contre-espionnage marocain une convocation émanant d’un juge d’instruction. A Rabat, on s’indigne et on crie au crime de ‘’lèse majesté ». L’ambassadeur de France, Charles Fries, est convoqué par le ministère des Affaires étrangères marocain ‘’pour lui signifier la protestation vigoureuse du royaume ». 
    Dans la foulée, les marocains suspendent sine die leur coopération judiciaire avec la France, au plus fort de la radicalisation de ressortissants français d’origine marocaine notamment et déposent une plainte pour ‘’dénonciations calomnieuse ». La justice française statuera de son côté en juillet 2016 dans cette affaire, classant ‘’sans suite » autant la plainte de l’Acat que celle des autorités marocaines. Mais, la suspension par le Maroc de sa coopération judiciaire, en particulier le volet de la lutte antiterroriste avec Paris avait provoqué une véritable panique au sein des services de sécurité de l’Hexagone. 
    La France passe donc l’éponge, Rabat rétablit sa coopération judiciaire avec Paris, qui, pour accompagner ce geste, récompense un tortionnaire, selon les ONG de défense des droits de l’homme à Rabat, au rang de ‘’Chevalier de la Légion d’Honneur ». Ce sera Bernard Caseneuve, ministre de l’Intérieur à l’époque, qui va s’exécuter et remettre samedi 14 février 2015 à Rabat, en personne et en tant que premier policier Français, la décoration à son controversé récipiendaire.
    C’était une offrande des socialistes français. ‘’ La France avait déjà eu l’occasion de distinguer monsieur Hammouchi en 2011 en lui attribuant le titre de Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur. Elle saura prochainement lui témoigner à nouveau son estime en lui remettant cette fois les insignes d’Officier », avait déclaré à Rabat Bernard Caseneuve. Cette affaire résume tristement le comportement d’un pays, qui exerce autant le chantage que la provocation dans ses rapports avec la communauté internationale. Et celle de la France officielle qui, pour maintenir son influence dans la région, est capable des pires compromissions.
    Pour les autorités algériennes, ce comportement est symptomatique des nombreuses fuites en avant du Maroc et de la France devant leurs responsabilités internationales. Et, surtout, que l’on doit se méfier de toute ouverture qui viendrait à contre courant de la conjoncture internationale, ou régionale qui émanerait du Makhzen. Et donc la réaction outrée d’une Algérie fatiguée de supporter les incartades diplomatiques de son voisin de l’est, n’a pas surpris les capitales arabes et occidentales. Officiellement, l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc après une série d’ ‘’actes hostiles » répétés de ce dernier. La réaction de la diplomatie algérienne est en fait l’annonce de la décision prise quelques jours plus tôt par le Haut conseil de sécurité (HCS) algérien à l’issue d’une réunion extraordinaire, qui a souligné que la répétition des actes hostiles du Maroc avait ‘’nécessité la révision des relations entre les deux pays ‘’. 
    Parmi les actes hostiles dont fait mention le HCS algérien, l’appel du Maroc aux pays Non Alignées, mi-août 2021, à soutenir un mouvement séparatiste algérien, classé par Alger comme organisation terroriste. Un appel à la sédition dans une Algérie alors en lutte sur un double front : contre une forte propagation de la pandémie du Covid-19, et d’impressionnants feux de forêts d’est en ouest du pays, qui ont causé des dizaines de morts, entre familles entières, de jeunes éléments de l’ANP et des citoyens des régions touchées par cette catastrophe naturelle. 
    C’est dans ces pénibles circonstances, dramatiques même, que le Maroc, le voisin de l’ouest, a lancé une ‘’énième » attaque frontale, peu glorieuse, contre Alger pour exiger des pays Non Alignés qu’ils entérinent la partition de l’Algérie en soutenant le MAK (mouvement pour l’autonomie de la Kabylie), une organisation interdite, classée comme terroriste, dont les principaux responsables sont en France. 
    Pire, Rabat a été une rampe de lancement pour une attaque frontale de l’entité sioniste contre l’Algérie, critiquant les relations d’Alger avec l’Iran ; une réaction explicite et à chaud d’Israël après le refus de l’Union africaine de l’accepter comme ‘’membre observateur » à l’issue d’une intense campagne algérienne contre la présence de l’entité sioniste au sein de l’Union. 
    Le Maroc hypothèque en permanence l’avenir d’un ensemble maghrébin dont les pères fondateurs avaient voulu qu’il soit un bel espace d’entente, d’union et de prospérité, solide sur ses assises historiques, bien intégré entre l’Afrique et l’Europe, entre ses différents peuples, qui parlent la même langue, ont de profondes relations familiales, et ont combattu ensemble la colonisation française.
    Fatalement, pour l’hiver prochain et probablement les années qui s’annoncent, si les relations ne sont pas rétablies d’ici là entre les deux pays, c’est bien le Maroc qui va sentir la moutarde algérienne lui monter au nez, après la fin du contrat sur le Gazoduc Maghreb Europe (GME), qui alimentait en gaz naturel algérien plusieurs centrales électriques marocaines. Après l’épisode douloureux de l’agression militaire du Maroc d’octobre 1963, lorsqu’Hassan II avait voulu annexer de force Tindouf et une partie de la région de Béchar, l’arrivée de Houari Boumediène en juin 1965 au pouvoir à Alger a calmé la situation, et refréné les appétits territoriaux d’Hassan II.
    Il y a eu dans la foulée de cette « lune de miel » de la fin des années 1960, le Traité d’Ifrane sur la mise en place d’une nouvelle relation de coopération entre les deux Etats.
    A Rabat, le jeudi 15 juin 1972, les deux chefs d’état, après s’être entendus sur le tracé définitif de leurs frontières, avaient dans un communiqué commun souligné officiellement que ‘’la qualité des relations de fraternité qui existent entre l’Algérie et le Maroc ne saurait ériger la frontière en obstacle, mais en faire au contraire un lieu d’interpénétration des sentiments et des intérêts «. Le même communiqué ajoute que les deux chefs d’Etat entendent, ‘’par la conclusion et la signature de la convention définissant la frontière algéro-marocaine et la convention de coopération pour la mise en valeur de la mine de Gara-Djebilet, établir une paix permanente pour les siècles à venir «. Un vœu pieu, car quelques années après, Hassan II confirme en 1975 toute l’inconstance et la versatilité souvent puérile de la diplomatie marocaine : il annexe le Sahara Occidental et ouvre un front de tension avec l’Algérie, et, dans la foulée, ferme les frontières communes.
    Aujourd’hui, le Maroc devra avoir le courage politique pour effacer toutes ses erreurs passées, ses fuites en avant, ses multiples agressions, politiques et militaires contre son voisin de l’est, ses coups de boutoir contre un pays plus que patient ; plus que tolérant, à l’image du grand frère qui ne se formalise pas trop devant les idioties et les imbécilités de son cadet. Oui ; mais la patience a ses limites, n’est-ce pas ? En attendant des jours meilleurs, c’est la construction du Maghreb des peuples, qui est ainsi retardée, hypothéquée par le Maroc, qui s’obstine à imposer à la communauté internationale des prétentions politiques sur un territoire qu’un simple référendum d’autodétermination au Sahara Occidental aurait résolu depuis longtemps.
    *(Auteur ; journaliste)
    Ancien collaborateur du Quotidien d’Oran, Mahdi Boukhalfa a notamment écrit « La révolution du 22 février, de la contestation à la chute des Bouteflika » (Chihab Editions, Alger Oct.2019), ‘’La Cantera », il était une fois Bab El Oued », Editions El Qobia, Alger juillet 2021, ‘’Pavillon Covid-19, sept jours en enfer », Editions El Qobia, Alger, Mars 2021 ; ‘’La marche d’un peuple, les raisons de la colère », Editions du Net, Paris, Août 2020.
  • Les ordinateurs algériens parmi les plus infectés au monde

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    L’expert en cybersécurité Abdelaziz Derdouri à «LSA direct» : «Nos équipements informatiques parmi les plus infectés au monde»

    Le logiciel Pegasus développé par une société israélienne a été utilisé pour espionner des milliers de personnes dans le monde, parmi lesquelles des journalistes, des dissidents, mais aussi des chefs d’État ou de gouvernement. C’est une preuve de plus que nul n’est à l’abri de la cybercriminalité. Pour cela, Hakim Laâlam a invité pour la deuxième fois, l’expert algérien en cybersécurité Abdelaziz Derdouri pour intervenir dans l’émission «LSA direct» du Soir d’Algérie.


    En décembre 2020, l’expert avait évoqué dans une contribution publiée sur les colonnes du Soir d’Algérie, les prédictions de cybersécurité pour l’Algérie en 2021, la coopération entre le Maroc et Israël et le logiciel Pegasus, comme étant parmi les logiciels espions ciblant l’Algérie et «ça c’est confirmé malheureusement après», souligne-t-il. Au total, plus de 6 000 numéros de téléphone appartenant à des responsables politiques, des militaires, des chefs des services de renseignement, des hauts fonctionnaires, des diplomates étrangers en poste ou des militants politiques ont été sélectionnés.

    Dans le cadre de cette guerre électronique menée contre l’Algérie, il dira que la société israélienne NSO fournit des cyberarmes à certains pays arabes comme le Maroc, pour agresser électroniquement l’Algérie. «Pour les logiciels d’espionnage et les logiciels malveillants, ils sont utilisés dans un but géopolitique», a expliqué Abdelaziz Derdouri avant de s’exprimer sur la menace interne. «Le développement des applications contenant des logiciels malveillants pour mobiles continue de croître à un rythme exponentiel. Le rapport annuel de l’année 2020 du laboratoire russe Kaspersky attribue la deuxième place à l’Algérie en ce qui concerne les équipements infectés par des logiciels malveillants. Cette situation est confirmée dans le rapport annuel de Securelist, une autre compagnie spécialisée dans la sécurité.»

    Pour lui, il faut installer en permanence des correctifs de sécurité et appliquer les mesures d’hygiène numérique car, selon l’expert, si le mail envoyé sur le téléphone peut-être une porte d’entrée pour installer le logiciel sur le téléphone, «les Israéliens ont développé le zéro clic, le logiciel malveillant est installé par un simple sms sans avoir besoin de l’ouvrir».

    Les smartphones de côté, retour aux vieux portables

    À une question relative aux mesures à prendre pour une personnalité politique lorsqu’elle se retrouve victime d’une attaque malveillante, l’expert dira que «la première mesure est d’acheter un portable dit ‘’hatba’’ car les portables primitifs ne possèdent pas une grande mémoire pour contenir beaucoup de logiciels». Les téléphones portables sont aujourd’hui assez puissants pour exécuter les mêmes tâches qu’avec un ordinateur de bureau ou un ordinateur portable. Leur utilisation pour des raisons professionnelles ou personnelles a connu une nette progression en Algérie avec des risques permanents.

    L’expert préconise comme mesures de sécurité également, de ne pas permettre la localisation et l’installation de certaines applications sur les smartphones. En somme, certains responsables continuent d’utiliser des smartphones en raison de leur fonctionnalité, mais «ces téléphones les exposent à des risques», a indiqué l’invité.

    Avant Pegasus, des empreintes de Regin trouvées en Algérie

    Estimant que tous les pays s’adonnent au cyberespionnage, l’expert citera un autre logiciel espion, «Regin, avec une furtivité rarement vue, qui permet la surveillance des télécommunications (GSM) pendant plusieurs années». Selon lui, des empreintes de Regin ont été trouvées en Algérie et ce logiciel cible les protocoles de communication des opérateurs de téléphonie mobile et à travers eux des institutions et des citoyens.

    Selon des forums d’experts en cybersécurité, Regin a été développé par la NSA (États-Unis) et le Government Communications HeadQuarters, GCHQ (Royaume-Uni).

    Dans le rapport d’évaluation sécuritaire «Signaling Security in Telecom SS7» de l’Agence de l’Union européenne pour la sécurité des réseaux et de l’information (Enisa), il est précisé que les réseaux mobiles des générations 2G/3G s’appuient sur les protocoles SS7 et ne bénéficient pas d’une protection suffisante, selon encore les explications de l’expert.

    Ce dernier précisera que «certaines compagnies qui étaient présentes en Algérie et qui vendaient des pare-feux censés protéger nos réseaux avaient des portes dérobées», avant de citer l’exemple de la société Fortinet, spécialisée dans les pare-feux de nouvelle génération (NGFW), qui filtrent le trafic réseau d’une entreprise pour la protéger des menaces internes et externes.

    En Algérie, le recours aux logiciels piratés est très répandu

    Les équipements informatiques utilisés en Algérie sont parmi les plus infectés au monde, car on n’utilise pas des logiciels qui sont fournis par les développeurs mais ceux qui sont piratés, de l’avis de l’invité de Hakim Laâlam, qui avoue, de par son expérience, que «certaines institutions parfois étatiques, continuent à utiliser des logiciels ou des systèmes d’exploitation qui ne sont plus soutenus par le développeur, et ils s’exposent ainsi à des risques».

    En 2020, le président de la République a signé un décret portant sur la mise en place d’une stratégie de cybersécurité, avec la création d’un conseil et d’une agence de cybersécurité. Ce décret constitue le cadre organisationnel pour l’élaboration de la stratégie nationale de la sécurité des systèmes d’information et la coordination de sa mise en œuvre. Il comprend un conseil national de la sécurité des systèmes d’information chargé d’élaborer, d’approuver et d’orienter la stratégie nationale en matière de sécurité des systèmes d’information et une agence de la sécurité des systèmes d’information chargée de la coordination de la mise en œuvre de la stratégie nationale de sécurité des systèmes d’information. «Mais jusqu’à présent, rien n’a été fait», a reconnu l’expert.

    «La cybersécurité qui doit être un état d’esprit par défaut et une culture évolue très rapidement et est un défi croissant que l’Algérie n’a d’autre choix que de relever pour défendre ses intérêts stratégiques nationaux.»

    L’ampleur des cyberattaques

    Poursuivant ses commentaires sur les risques des cyber-attaques, l’invité citera deux exemples, celui du Venezuela victime en mars 2019 d’une cyberattaque ayant ciblé le réseau contrôlant la distribution de l’énergie électrique aux heures de pointe pour assurer un impact maximal sur la société civile. «La panne généralisée d’électricité a provoqué une interruption des transports publics, de l’approvisionnement en eau, du téléphone, de l’internet, des activités des banques et des hôpitaux avec un effet important sur le moral des citoyens. Il s’agit d’affaiblir et de démoraliser un adversaire avant de lui imposer ses conditions», a expliqué M. Derdouri. Avant de poursuivre avec le deuxième exemple, récent, celui du réseau d’affichage d’informations dans les gares en Iran. Deux exemples cités pour montrer l’ampleur des dégâts que peuvent occasionner des cyberattaques ainsi que leurs conséquences.
    Il dira, à cet effet : «Il ne faut pas confiner la menace de la cybersécurité aux réseaux sociaux, et oublier les autres aspects et menaces dans les infrastructures sensibles et le cyberespionnage.»

    Comment limiter les dégâts ?

    Il faut choisir tout d’abord ses fournisseurs et «aller vers la stratégie nationale de cybersécurité, qui doit être élaborée en fonction de la menace», a souligné M. Derdouri. Or «la menace varie et donc notre stratégie ne doit pas être figée, mais changée chaque 2 ou 3 années». Et encore, «la stratégie doit évoluer et s’adapter à la menace actuelle ou future», selon l’évolution de la menace. L’Algérie, et bien qu’elle figure parmi les pays les moins développés, dispose des meilleurs informaticiens dans le monde. «Je saisi l’occasion pour lancer un appel aux autorités pour la protection des informaticiens algériens confrontés à un grave problème d’‘‘hémorragie’’».

    Ilhem Tir

    Le Soir d’Algérie, 13/09/2021

  • L’Allemagne reconnaît que sa police a aussi utilisé le logiciel Pegasus

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    La police fédérale allemande a acquis le logiciel d’espionnage Pegasus, affirment plusieurs médias allemands. Les officiels clament s’en être tenus a une version limitée du programme.

    Alors que le scandale lié au logiciel espion Pegasus a déjà semé la zizanie entre certains Etats, les révélations sur ses utilisateurs continuent d’affluer. L’Office fédéral de police criminelle (BKA) y aurait notamment touché, selon plusieurs médias allemands. L’institution a en effet conclu un contrat avec la société israélienne NSO Group, développeur du logiciel d’espionnage.

    Le BKA est entré en contact avec l’entreprise israélienne dès 2017 pour une démonstration, croit savoir l’hebdomadaire Die Zeit. a l’époque, la police allemande aurait émis des craintes sur les capacités étendues du logiciel et aurait demandé des aménagements pour qu’il respecte les exigences de la Cour constitutionnelle sur les «perquisitions numériques».

    Auparavant, le BKA avait rencontré plusieurs problèmes techniques sur un autre logiciel. Des échecs qui auraient poussé l’institution a se tourner vers le produit de NSO Group. Pegasus a finalement été acheté a l’automne 2020 et mis a l’épreuve a partir de mars.

    La vice-présidente du BKA, Martina Link, a confirmé l’information devant une commission parlementaire, selon le Süddeutsche Zeitung. La responsable a affirmé que l’acquisition portait bien sur une version limitée de Pegasus, et non sur sa version standard. Le BKA a reçu l’assurance de NSO Group qu’aucune donnée ne serait transmise a l’entreprise, a précisé Martina Link.

    Le ministère au courant?

    La question de l’implication du ministère de l’Intérieur dans cet achat reste pour l’heure en suspens. Ces dernières années, le gouvernement fédéral a été interpellé officiellement a trois reprises sur le sujet, par des parlementaires ou des associations. a chaque fois, le ministère de l’Intérieur a répondu ne pas pouvoir fournir d’information sur une potentielle utilisation de Pegasus.

    Le logiciel de NSO Group avait fait parler de lui mi-juillet, après une enquête menée par 17 médias internationaux révélant son utilisation par «une dizaine de gouvernements». Le Maroc avait été particulièrement montré du doigt, ce qui avait tendu ses relations diplomatiques avec un certain nombre de pays, notamment l’Algérie.

    Le produit de NSO Group a également ciblé l’un des téléphones d’Emmanuel Macron. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait dénoncé le 19 juillet des faits «extrêmement choquants. Le Maroc avait pour sa part qualifié les accusations de «mensongères».

    Au total, plus de 50.000 numéros auraient subi des écoutes téléphoniques. Un millier de Français seraient concernés.

    Echourouk online, 08/09/2021

  • Maroc, le royaume des scandales

    Maroc, Algérie, Espionnage, Pegasus, Hacking  Team, piratage, #Maroc, #Algérie,


    Des révélations livrées par le site Orient XXI accablent encore une fois le Makhzen marocain et le montrent sous son véritable visage, celui du mensonge, de l’esbroufe et de la félonie. 
    Le site révèle en effet que le logiciel espion israélien Pegasus n’est pas le premier outil du genre à être utilisé par le Maroc. En 2009, rapporte le site, le Maroc avait déjà acquis des logiciels espions français et italiens et s’adonnait déjà à sa besogne favorite : la mise sur écoute de journalistes et opposants marocains et de personnalités étrangères, notamment algériennes et françaises.
    Ce nouveau scandale dénude davantage le royaume chérifien qui tente ces derniers jours par son coup de bluff judiciaire contre les deux organisations à l’origine de l’affaire Pegasus de jouer la carte d’innocence. Le menteur finit toujours par être rattrapé, et c’est ce qui arrive actuellement au Maroc.
    Les gesticulations et les réactions excitées des autorités marocaines au lendemain de l’éclatement de l’affaire Pegasus où elles se défendaient d’être mêlées à cette affaire et évoquaient un procès d’intention médiatique infondé, viennent ainsi par ces nouvelles révélations d’être définitivement confondues. On l’a déjà souligné dans ces colonnes que le Makhzen marocain est champion du double langage et des faux alibis !
    Comme pour l’affaire Pegasus, il va encore une fois sortir son attirail puéril, soit en niant carrément d’avoir utilisé de logiciels informatiques destinés à infiltrer des appareils de communication, soit en poursuivant le site en justice , soit en accusant le site de vouloir déstabiliser les relations diplomatiques profondes entre le Maroc et la France, pays qui lui auraient vendus ces logiciels espions en 2009.
    Habitué aux mensonges diplomatiques les plus grossiers, le Maroc ne s’embarrassera d’aucune morale pour se défendre de la façon la plus absurde. Les agressions qu’il a accumulées dernièrement contre l’Algérie, et ses justifications farfelues et incohérentes montrent que le Makhzen marocain n’a aucune limite pour le mensonge et la fuite ne avant. C’est le genre d’Etat à vous planter un couteau dans le dos et à crier le premier, au voleur ! De la note officielle exprimant le soutien du royaume à la prétendue volonté d’autodétermination de la Kabylie, au scandale d’espionnage informatique, en passant par la déclaration guerrière anti-algérienne d’un haut responsable israélien depuis le sol marocain, le Makhzen marocain multiplie ces jours-ci ses provocations et sa déloyauté envers l’Algérie.
    S’enfonçant de jour en jour dans des scandales à répétition, le Makhzen tente de détourner les regards en s’attaquant avec la bénédiction sioniste à un pays frère dont le seul et unique tort est de se conformer à la légitimité internationale concernant la question du Sahara occidental.
    L’Express, 06/09/2021