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  • Révélation : Pegasus n’est pas le premier logiciel espion utilisé par le Maroc

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    Décidément entre les Marocains, et l’espionnage, « une longue Histoire d’amour ». En effet, selon le logiciel espion israélien Pegasus, utilisé par les autorités marocaines, n’est par le premier outil technologique du genre à avoir été employé par le Maroc qui, depuis 2009 déjà a opté pour des logiciels espions français et italiens, révèle une enquête du site Orient XXI.
    «Pegasus ne représente que le dernier outil en date utilisé pour museler la presse indépendante et plus généralement la société civile. Certains, à l’image de Maâti Monjib, Omar Radi, Fouad Abdelmoumni, ou encore Aboubakr Jamaï ont appris avoir été ciblés par Pegasus en 2019 lors des révélations du Citizen Lab de l’université de Toronto.
    D’autres ont été avertis en juillet 2021 lors de la publication du Projet Pegasus comme Taoufik Bouachrine, Souleimane Raissouni, Maria Moukrim, Hicham Mansouri, Ali Amar, Omar Brouksy», indique le site spécialisé dans le monde arabe, Orient XXI.
    «Ce n’est pas la première fois que le Maroc achète ce type d’outils, avec la bénédiction d’Etats peu regardants de l’utilisation qui en est faite.
    L’Italie a permis l’exportation des différents logiciels espions de la société Hacking Team qui proposaient une surveillance similaire à ce que permet aujourd’hui Pegasus. Des documents internes ont révélé que le royaume a dépensé plus de trois millions d’euros à travers deux contrats en 2009 et 2012 pour s’en équiper», indique l’article.
    «L’Etat français (…) a également estimé qu’un outil de surveillance massive du web serait entre de bonnes mains (celles de Mohammed VI) au Maroc», ajoute-t-il.
    «La société Amesys/Nexa Technologies, dont quatre dirigeants sont actuellement poursuivis pour complicité d’acte de torture en Egypte et en Libye a également vendu son logiciel de deep package inspection nommé Eagle.
    Au Maroc, le contrat révélé par le site reflet.info et surnommé Popcorn, se chiffre à un montant de 2,7 millions d’euros pour deux années d’utilisation», révèle l’enquête.
    «Pour les Etats européens, ces contrats permettent également de sceller des accords de collaboration avec les services de renseignement marocains bénéficiant de ces outils.
    L’Etat marocain est libre dans l’utilisation qu’il en fait, mais en échange il fournit à Paris les informations dignes d’intérêt, notamment en matière terroriste comme lors de la traque d’Abdelhamid Abaaoud, terroriste d’origine belge et marocaine qui a dirigé le commando du Bataclan», précise le site.
    Pour Fouad Abdelmoumni, économiste marocain et militant des droits humains, «les logiciels Pegasus et Amesys représentent la suite plus sophistiquée de la ligne sous écoute et de l’ouverture du courrier d’antan. Hassan II comme son successeur et fils Mohamed VI ont toujours eu recours à la surveillance massive».
    «Lorsque Mohamed VI succède à son père en 1999, le nouveau roi n’a de cesse de s’attaquer à la presse et aux militants», signale le site.
    En juillet dernier, le scandale du logiciel Pegasus a été révélé par plusieurs médias sur la base d’un travail mené par Forbidden Stories et Amnesty International, grâce à Citizen Lab de l’université de Toronto, qui ont eu accès à une liste de téléphones espionnés, à travers le monde par ce logiciel mis au point par la société israélienne NSO Group.
    Le Maroc, l’un des pays utilisant ce logiciel ont espionné des personnes sur son territoire mais également à l’étranger. L’Algérie figure parmi le pays ciblés par les services marocains à travers ce logiciel.
  • L’affaire Ghali : entre espionnage, justice et zone grise

    L’affaire Ghali : entre espionnage, justice et zone grise

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    Par Nestor Prieto*

    L’accueil par l’Espagne pour soigner le président sahraoui et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a été le prétexte officiel utilisé par le Maroc pour déclencher une crise bilatérale de premier ordre avec l’Espagne, malgré le fait que le fond du conflit réside dans la position sur le Sahara occidental.

    Tout ce qui a entouré son arrivée, son séjour et son départ a été surnommé « l’affaire Ghali » et, au-delà des implications avec le Maroc, a eu un impact sur la presse espagnole – qui a fait les gros titres de cette question pendant des semaines – et sur la politique intérieure. élément d’usure utilisé par l’opposition contre le gouvernement.

    Il est bien connu que recevoir un traitement médical dans les pays européens est la norme et non l’exception parmi les dirigeants africains : Ghali a été soigné en Espagne, Mohamed VI fréquente les meilleures cliniques de Paris et cette même année le président algérien Tebboune se remettait également du COVID- 19 en Allemagne. En effet, les forts liens hispano-sahraouis ont permis à plusieurs hauts fonctionnaires et diplomates de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) d’être soignés dans l’ancienne métropole pendant des décennies.

    Alors, qu’est-ce qui est différent maintenant dans l’accueil du leader du Polisario pour qu’une telle crise puisse se déclencher ? Le Maroc a lu le contexte international et a vu dans l’entrée de Gahli la possibilité de faire monter les enchères et de faire pression sur l’Espagne pour qu’elle modifie sa position sur le Sahara occidental en faveur de sa thèse. L’arrivée du leader sahraoui -prétexte- a été systématiquement exploitée pour rapprocher Madrid de ses positions annexionnistes -objectif-. Bien que la position espagnole concernant le conflit du Sahara soit celle d’une passivité consciente, qui permet de maintenir un statu quo qui profite au Maroc, Mohamed VI sait que l’Espagne, de par son rôle d’ancienne métropole et de puissance administrante de droit du territoire, aurait le possibilité de casser le pont à un certain moment et de changer l’équilibre du conflit; Bien que l’ambiguïté hispanique ne nuise pas à la position alaouite, un changement de position en faveur de l’autonomie pourrait gravement nuire au processus des Nations Unies pour la décolonisation du territoire.

    La déclaration de Donald Trump en décembre 2020 reconnaissant la « marocaine » du Sahara a enhardi la diplomatie alaouite qui, parallèlement à la crise avec l’Espagne, entretient depuis des mois une campagne agressive avec d’autres pays pour suivre dans le sillage nord-américain ; stratégie infructueuse car aucun pays n’a fait une déclaration similaire. Cette campagne a également eu des échos en Allemagne, où le refus de Berlin d’abandonner le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui en tant que politique d’État a conduit Rabat à couper le travail entre les ambassades.

    L’« Affaire Ghali » illustre cette politique hostile et habile de Rabat, dont la diplomatie évolue mieux dans l’ombre que sous la lumière des officiers internationaux. La crise générée n’a été possible que par une combinaison de différentes actions, la plupart sans rapport avec ce que devraient être des « relations bilatérales de bon voisinage ». Un mélange de pression diplomatique, d’espionnage, de droit et de zone grise, qui englobe largement tout ce qui précède.

    Espionnage

    Le transfert de Brahim Ghali vers l’Espagne a été minutieusement planifié de trois manières entre les services de l’Intérieur et de la Défense de l’Espagne, de la RASD et de l’Algérie, médiateur nécessaire dans l’équation. La relation bilatérale hispano-algérienne, bonne, stable et discrète depuis des décennies, a facilité la gestion.

    L’Espagne avait auparavant accueilli des dirigeants sahraouis, mais la réception du secrétaire général du Polisario pourrait encore resserrer la corde dans les relations toujours complexes et imprévisibles avec le Maroc. D’un commun accord, les parties ont opté pour effectuer le transfert avec la plus grande discrétion possible, évitant les fuites et permettant au gouvernement espagnol de gérer les délais pour communiquer -ou non- au Maroc et à la presse l’accueil du président sahraoui.

    Ghali a quitté Alger dans un avion médicalisé le 18 avril vers l’aérodrome de la base militaire de Saragosse, d’où il a été transféré en ambulance à Logroño. Le voyage a été organisé dans le cadre d’un protocole diplomatique strict et d’un secret absolu. Dans la nuit de ce même dimanche 18, Ghali se trouvait déjà au troisième étage de l’hôpital Riojan. Une réussite totale : l’arrivée sans incident, la santé du président stable dans la gravité et l’absence de fuites ou de presse.

    Mais la joie aux Affaires étrangères n’a pas duré longtemps, car trois jours plus tard, le 21 avril, le média francophone Jeune Africaine, dont la ligne éditoriale est proche de Rabat, publiait en exclusivité l’arrivée de Ghali en Espagne dans les moindres détails. Une carafe d’eau froide pour les trois parties impliquées dans le déménagement ; pas seulement un scandale de communication mais un grave problème de sécurité intérieure. Existence de « taupes », espionnage, peu de sécurité dans les protocoles ?

    Le prétexte a été servi au Maroc pour lancer une prise de contrôle hostile sur l’Espagne comme cela s’est produit, provoquant une cascade de déclarations et de réactions qui conduiraient à la crise bilatérale susmentionnée.

    Mais qu’est-ce qui s’est mal passé pour que la nouvelle sorte ? Seule une poignée de hauts fonctionnaires des trois administrations étaient au courant du voyage. La presse algérienne, espagnole et marocaine a spéculé sur une fuite de Jeune Africaine qui n’a même pas mentionné l’origine de la source. Ce qui est certain, c’est que l’obtention et la fuite de l’information ont été le déclencheur de la crise, l’élément nécessaire pour que la situation dégénère.

    Il a fallu plusieurs mois pour que la cause de la fuite soit découverte de manière collatérale. Le consortium médiatique Forbidden Stories a publié fin juillet l’utilisation massive du logiciel espion israélien « Pegasus » par une dizaine de pays. L’enquête a détaillé avec une grande précision comment cette technologie, développée par le Groupe des ONG, pénètre dans les appareils mobiles des victimes et permet d’accéder à tous leurs fichiers et conversations.

    Le Maroc est l’un des pays qui utilise ce logiciel, et bien que sur le plan de la communication les coups du royaume alaouite à Macron ou à Charles Michel aient été les plus notoires, la vérité est que c’est l’Algérie qui a le plus souffert des conséquences de Pégase. Au total, plus de 6 000 mobiles algériens ont été touchés selon l’enquête, dont ceux de ministres, de militaires, de responsables et de la société civile. Dans ce groupe il faut aussi situer la direction du Polisario, qui opère avec la téléphonie algérienne depuis ses camps de réfugiés à Tindouf, un territoire de ce pays.

    Bien qu’il y ait eu silence d’Alger et de Rabuni (capitale administrative des camps sahraouis), leurs alentours laissent présager l’utilisation de Pégase comme cause de la fuite du transfert du président. Bien que l’utilisation alaouite de cette technologie devienne plus tard publique, dès l’éclatement de l’affaire Ghali, les procédures et protocoles de sécurité algériens ont été revus, conscients qu’ils étaient les victimes prévisibles du logiciel espion. C’est la seule façon d’expliquer que quelques semaines après l’éclatement de l’affaire Ghali, le président algérien Tebonne a publié un décret accordant 10 jours aux entreprises algériennes qui utilisaient des logiciels marocains pour résilier tous les contrats.

    Le président a exigé que les entreprises algériennes fassent preuve de « responsabilité dans leurs relations avec les partenaires étrangers, assurant en tout état de cause la préservation des intérêts supérieurs de l’Etat ». Il a estimé que ces contrats « conclus sans concertation, mettent à la disposition d’entités étrangères des informations sensibles pouvant nuire aux intérêts vitaux de notre pays et à sa sécurité ».

    Bref, l’espionnage marocain était un élément essentiel de l’affaire Ghali, permettant avec la fuite à la presse de déclencher une offensive contre l’Espagne pour forcer un changement de position à Madrid. L’utilisation de Pégase était le facteur nécessaire pour que Rabat démarre sa machinerie.

    Droit

    Une fois le scandale éclaté, la diplomatie marocaine a lancé la seconde de ses tactiques, la guerre judiciaire ou judiciaire. Un terme qui a gagné en pertinence au cours des dernières décennies et qui sert à définir l’usage abusif voire illégal de la justice, utilisant les tribunaux pour déformer et user un adversaire.

    Rabat, qui utilise déjà cette technique dans plusieurs pays, a relancé un procès déposé en 2014 resté en hibernation devant la justice espagnole – faute de témoignages – contre Brahim Ghali. La plainte accusait le leader sahraoui de « génocide, meurtre, torture et disparitions », une accusation sans doute grave et préoccupante présentée par l’Association sahraouie des droits de l’homme (ASADEDH). Mais alors pourquoi parle-t-on de droit ?

    L’ASADEDH est présidée par le Sahraoui Ramdan Messaoud, un transfuge du Polisario qui a quitté l’organisation en 1992 en raison de « désaccords avec la direction ». Quelques années après son abandon, il est parrainé par Rabat, qui utilise habilement la dissidence sahraouie à son avantage ; ainsi Messaoud a été nommé par Mohamed VI membre du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires du Sahara (CORCAS) le 25 mars 2006. Le CORCAS est un organe de conseil et d’accompagnement du roi composé de Sahraouis -principalement les dissidents précités- qui soutiennent sa thèse d’autonomie pour le Sahara.

    Un an et demi seulement après cette nomination, l’ASADEH a déposé plainte auprès de la justice espagnole, désignant 27 personnalités du gouvernement et de l’armée sahraouie comme responsables de ces crimes. Sur cette liste figurait Brahim Ghali.

    L’objectif était clair, la criminalisation générale de la cause sahraouie en créant un cas artificiel avec peu ou pas de support dans des événements réels. Cette conclusion a été donnée par le juge Santiago Pedraz, en charge de l’affaire, qui a assuré que : il est responsable de tout crime ; car il a simplement souligné qu’il s’agissait de crimes très graves, qu’il y avait des indices sans en indiquer aucun (un rapport de l’ONU, comme il disait (?)) ». L’affaire a été définitivement close le 29 juillet 2021, mais avant que les effets de la loi n’aient déjà porté leurs fruits.

    La fuite que Ghali était en Espagne a permis à divers groupes de pression marocains en Espagne d’exiger devant l’opinion publique que le juge rouvre la plainte – jusqu’alors hibernée – pour prendre une déclaration du président sahraoui, qui depuis le début de l’affaire avait refusé de témoigner pour avoir qualifié le procès de « farce ».

    Rapidement les pressions se sont multipliées et les crimes dont Ghali était accusé ont été considérés comme vrais par un groupe de médias non négligeable qui ont consacré des reportages approfondis et spéciaux à l’affaire. L’amplification du message a remis en cause la figure de Ghali, qui a finalement accepté de témoigner depuis l’hôpital par visioconférence. Son avocat, Manuel Ollé, a assuré que l’affaire répondait à « des fins politiques (…) pour tenter une nouvelle fois de saper la crédibilité du peuple sahraoui ». Bien que l’accusation ait nié que Rabat soit à l’origine de la plainte, aucune des parties n’a clarifié la relation entre le CORCAS et l’ASADEH.

    Zone grise

    La zone grise est l’espace intermédiaire entre la compétition pacifique -blanche- et le conflit armé entre acteurs -noirs- ; harcèlement par différents moyens avec lesquels on cherche à atteindre un objectif, mais sans forcer le casus beli. Un mode de confrontation en deçà du seuil de la guerre pour faire pression et épuiser l’adversaire géopolitique sans tomber dans un affrontement militaire. C’est une politique agressive dans le fond (atteinte d’un objectif stratégique), mais pas dans ses formes, puisque les moyens utilisés évitent le militaire.

    En bref, il s’agit d’une pratique politique qui combine différents éléments de pression et d’usure qui poursuivent un objectif stratégique précis. Tout cela a le soutien militaire conventionnel nécessaire, car pour appliquer cette stratégie sans tomber dans la guerre, il est nécessaire d’avoir une armée opérationnelle qui fonctionne comme dissuasion afin que l’escalade ne dépasse jamais cette ligne rouge.

    C’est le « modus operandi » de plusieurs pays, parmi lesquels on trouve le Maroc, qui l’utilise depuis des années contre l’Espagne ; C’est le facteur déterminant qui explique l’escalade progressive des tensions sur différents fronts, foyers avec lesquels le royaume alaouite cherche à conditionner la politique espagnole de manière planifiée sans tomber dans l’affrontement direct.

    Le Maroc contourne et dépasse magistralement la légalité internationale et les relations de voisinage entre les États à travers une stratégie qui combine différents éléments tels que les cas d’espionnage et de justice susmentionnés, qui doivent être compris dans une large mesure comme des éléments cohésifs et coordonnés qui répondent à cette logique de conflit. dans la zone grise.

    En plus de ces aspects, le Maroc utilise également la guerre économique (asphyxie Ceuta et Melilla), la guerre communicationnelle, la guerre diplomatique, l’immigration irrégulière, les flux de trafic de drogue, entre autres.

    Sous prétexte de l’affaire Ghali, le Maroc a joué à ce jour la plus grande manifestation de conflit dans la zone grise contre l’Espagne, à l’exception de la Marche verte de 1975. Une fois l’affaire filtrée et le procès contre le président sahraoui lancé, Rabat se considérait prêt à franchir plusieurs autres étapes dans sa stratégie :

    Sur le plan diplomatique, avec des déclarations dures pour avoir accueilli le chef d’une « organisation terroriste », appelé l’ambassadeur d’Espagne à des consultations, retiré l’ambassadeur alaouite à Madrid et coupé la coopération sur différents sujets entre les deux gouvernements – notamment en matière de lutte contre le terrorisme et de sécurité. – .

    Sur le plan de la communication, avec une campagne médiatique brutale, qui avait déjà commencé depuis l’arrivée de Ghali mais qui s’est aggravée au fil des jours. En interne, en fédérant l’opinion publique nationale en soulevant un nationalisme exacerbé (Sahara et Ceuta et Melilla) et en externe en présentant l’Espagne comme une puissance coloniale et en accueillant des criminels.

    Mais sans aucun doute l’aspect le plus important était le recours à l’immigration irrégulière. Les 18 et 19 mai, plus de 15 000 migrants sont entrés à Ceuta depuis le territoire marocain. L’entrée de ces personnes, à l’évidence, n’était pas accidentelle mais encouragée et facilitée par le gouvernement de Rabat, qui dans les heures précédentes avait retiré son personnel des postes frontières ou leur avait donné l’ordre de laisser passer quiconque s’approchait. Dans le même temps, des informations sur « l’ouverture » du poste frontière ont été diffusées via les réseaux sociaux et la presse. L’arrivée massive a complètement bouleversé les autorités espagnoles, qui plusieurs mois plus tard continuent d’en gérer les conséquences.

    Cet épisode, de par sa gravité, a mis en évidence l’utilisation de stratégies non conventionnelles par le Maroc. Mais ces techniques sont utilisées depuis des années face à la surprenante passivité espagnole. L’affaire Ghali n’a servi que de prétexte pour aiguiser le pari alaouite.

    Le prétexte, l’hospitalisation de Ghali, a pris fin le 1er juillet. Cette nuit-là, le leader sahraoui a quitté l’hôpital de San Pedro pour l’aéroport de Noain (Navarre), d’où il partirait pour Alger. Le chef du polisario quittait l’Espagne avant d’avoir complètement terminé le traitement, bien que sa santé soit déjà bien meilleure.

    Les 44 jours de séjour du président sahraoui en Espagne ont été une démonstration de realpolitik de la part du Maroc, qui en un peu plus d’un mois a pressé toutes les ficelles à sa disposition pour forcer par des méthodes « pas très propres » un changement de position en Espagne avec respect au Sahara occidental. Le refus espagnol a amené les relations bilatérales à un point de rupture presque total de facto ; maintenant le Maroc prend l’initiative et adoucit le ton avec Madrid, proposant de reprendre des relations, conscient que la rupture récente avec l’Algérie, la guerre du Sahara et la crise avec l’Allemagne sont trop de fronts pour rester ouverts en même temps. Cependant, il est clair que Rabat utilisera à nouveau ce type de technique lorsque le contexte le permettra ; la question est donc de savoir quelle sera la réponse espagnole à cette occasion.

    *Étudiant en Sciences Politiques à l’Université de Salamanque. Essayer d’offrir un regard critique sur la géopolitique. Militant. J’ai parcouru et vécu sur le terrain les processus migratoires en Grèce, en Italie et à Melilla. Maintenant, j’écris sur l’Amérique latine.

    Descifrando la guerra, 03/09/2021

  • Pegasus: Le MAE promet un examen plus approfondi de la société NSO

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    JERUSALEM (AP) – Le ministre israélien des Affaires étrangères a minimisé mercredi les critiques concernant la réglementation de la société de cyberespionnage NSO Group, mais a promis d’intensifier les efforts pour s’assurer que le logiciel espion controversé de la société ne tombe pas entre de mauvaises mains.
    S’adressant à des journalistes étrangers, Yair Lapid a déclaré que le gouvernement n’a qu’un contrôle limité sur la façon dont les exportations de défense sont utilisées par les clients. Il a toutefois affirmé qu’Israël s’engageait à appliquer et à renforcer les mesures de protection afin d’empêcher l’utilisation abusive de tous les types d’armes.
    « Nous allons réexaminer cette question », a déclaré M. Lapid. « Nous allons nous assurer, ou essayer de nous assurer dans la mesure de ce qui est faisable et de ce qui ne l’est pas, que personne ne fait un usage abusif de tout ce que nous vendons. »
    NSO a fait l’objet de nombreuses critiques à la suite d’informations selon lesquelles son produit phare, Pegasus, a été utilisé par des gouvernements pour espionner des dissidents, des journalistes, des défenseurs des droits de l’homme et peut-être même des chefs d’État. Pegasus est capable d’infiltrer furtivement le téléphone portable d’une cible, donnant aux utilisateurs l’accès aux données, au courrier électronique, aux contacts et même à leurs caméras et microphones.
    NSO a nié tout acte répréhensible. Elle affirme qu’elle ne vend Pegasus qu’aux gouvernements et uniquement dans le but d’attraper des criminels et des terroristes.
    Le ministère israélien de la défense réglemente toutes les exportations d’armes, y compris les produits cybernétiques. Fin juillet, le ministère a déclaré qu’il avait envoyé une équipe pour rencontrer des représentants de NSO après que la France a déclaré qu’elle examinait les soupçons selon lesquels le président Emmanuel Macron aurait été ciblé par des agents de sécurité marocains utilisant le logiciel espion Pegasus.
    Le Maroc a démenti ces allégations, et NSO a déclaré que le téléphone de Macron n’était pas visé.
    M. Lapid, qui a déclaré être au courant des « rumeurs » concernant NSO, a comparé les cyber-exportations aux ventes d’armes traditionnelles. Il a déclaré que malgré les nombreuses mesures de protection mises en place, il est impossible de garantir ce qu’un client fera de l’arme.
    « Une fois que vous avez vendu le jet, le canon, le pistolet ou le missile, ou Pegasus, il est entre les mains du gouvernement qui l’a acheté », a déclaré Lapid. « Nous faisons donc de notre mieux pour nous assurer qu’il ne tombe pas dans de mauvaises mains. Mais personne n’a la capacité de protéger complètement l’autre partie après qu’il ait été vendu. »
    Mais il a ajouté qu’Israël travaillait pour s’assurer que personne n’utilise Pegasus « contre des civils ou contre des dissidents ».
    Associated Press, 01/09/2021
  • Le Maroc engagé dans une guerre de basse intensité. Pourquoi?

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    La rupture des relations algéro-marocaines continue d’alimenter le débat dans le monde, mais de manière de plus en plus biaisée. Les médias internationaux, tant français, hégémoniques dans les pays de l’Union européenne concernant les questions maghrébines, qui anglo-saxons, sont majoritairement entre les mains des banquiers et de la « communauté des usuriers ». Ceci expliquant cela, il devient facile donc d’entendre des échos contraires à ce qui se dit à la source.

    Le Maroc, qui ignore s’il agit avec hostilité, peut compter au moins le nombre de journalistes, eurodéputés et personnalités publiques qu’il invite chez lui, ou qu’il soudoie, pour évaluer le niveau de la guerre « à basse intensité » qui est la sienne contre son voisin de l’est.

    Dans le groupe des pays constituant la grande famille maghrébine, saharienne et sahélienne, dont l’Algérie fait partie, il est utile de faire observer que seul le Maroc se distingue par une politique absolument, résolument et ostensiblement agressive et pernicieuse vis-à-vis de l’Algérie et nettement expansionniste dans son espace immédiat.

    Toute la batterie politique, diplomatique, économique et de lobbying a été mise à contribution pour mettre en minorité l’Algérie et les positions algériennes. Le Maroc s’est aussi distingué par des visites d’Etat dans toutes les capitales africaines, des politiques bancaires favorables au profit des Africains, des aides épaisses au bénéfice des sub-sahariens, une machine de propagande bien huilée, appuyée par celle, extrêmement puissante, des médias pro-israéliens, et un rémunération pour des armés de journalistes véreux payés à 5 et 6 000 l’article (par exemple, les journalistes de « Le Point » gravement mis en cause par les Wikileaks papers), une diplomatie de sous-sol qui sait corrompre les diplomates et les eurodéputés, appuyée efficacement en cela par le couple triangulaire franco-israélo-américain; auxquels s’ajoute une utilisation outrancière et mensongère de l’histoire du Sahara pour en détourner le sens, travestir le cours et s’en approprier les bénéfices.

    Un « parcours fléché » coûteux

    Cependant, face à son puissant voisin de l’est, l’aventure politico-diplomatique marocaine menée depuis un certain temps dans le voisinage (Mali, Mauritanie, Sénégal, Tunisie et Libye) n’aura servi à rien sans l’implication, devenue aujourd’hui directe, de Tel Aviv, et à un degré plus nuancée, Washington. Un million de Marocains sépharades ont rejoint, à diverses étapes, la Palestine après la proclamation de l’État juif en 1948. 50 000 sont restés au Maroc, dont certains ont occupé des postes de conseillers au Palais royal. D’où l’interconnexion puissante entre les deux pays.

    En réalité, le Maroc obéit à une certaine logique. Obsédé depuis bientôt un demi-siècle par le Sahara occidental, il s’allie aux trois puissances du moment, les Etats Unis, Israël et la France, en leur faisant concession sur concession, lesquelles au final, seront sans contredit, préjudiciables, pour les Marocains d’abord.

    L’affaire Pegasus, qui a grandement incriminé le Maroc, a été en réalité une affaire de sous-traitance. Israël avait été le premier bénéficiaire des écoutes et des données récoltées. Mais c’est le Maroc qui a porté le chapeau, seul. Et si l’Elysée, dont le président Macron avait été une cible privilégiée de l’espionnage marocain, continue de garder un silence « assourdissant », c’est parce que les lobbys sionistes ont tout fait pour bloquer tout processus de condamnation du Maroc et de son allié stratégique D’israël, suite à l’affaire d’espionnage via le logiciel Pegasus.

    Objectifs secrets et informations sous le boisseau

    Le Maroc s’est engagé, au nom de l’entité sioniste, dans une sous-traitance d’espionnage coûteuse. La monarchie n’espionne pas uniquement l’Algérie, mais tous les acteurs politiques décisifs qui se greffent autour du dossier Sahara. C’est un processus d’espionnage plus grand que les seuls besoins marocains qui a été mis en place et dont le premier bénéficiaire n’a pas été le Maroc, mais Israël, qui a tenu à garder ses distances avec ce qui s’est passé quand l’affaire s’est ébruitée.

    Faut-il encore rappeler que le processus de normalisation entre l’entité sioniste et le Maroc est un processus secret, développé dans la clandestinité ( ce qui est déjà contraire aux principes et textes des relations internationales), et dont les bribes mises à la connaissance du public ne correspondent pas exactement aux objectifs tenus secrets et soigneusement mis sous le boisseau. De toute évidence, le grand public demeurera longtemps tenu à l’écart de ce qui a été décidé et ne sera informé que de la « partie conventionnelle » de cette pièce du puzzle du Pacte d’Abraham.

    Pour préserver les intérêts d’Israël et sauvegarder ses intérêts coloniaux, le Maroc continuera d’entraver les efforts de règlement pacifique en cours des crises dans la région, à l’instar du Mali et de la Libye, mais surtout du Sahara occidental.

    Membre de la triple entente maroco-israélo-américaine, née de la réunion du 22 décembre 2020, le Maroc emprunte depuis lors un parcours fléché et il lui sera difficile d’en remettre en cause l’itinéraire. Israël n’a jamais fait une guerre de longue durée ou de haute intensité, parce qu’il n’en a pas la capacité; aussi, fait-il faire d’autres à sa place, comme il le fait déjà depuis deux mille ans.

    Tout le monde sait que le roi du Maroc délègue ses pouvoirs à ses principaux collaborateurs, dont certains sont imposé par des lobbys franco-sionistes, qu’il lit et écoute les rapports qui lui parviennent et prend les décisions déjà esquissées dans ces mêmes rapports, qui corroborent les intérêts du jeu des stratégies de puissance. Historiquement, ce furent des causes pareilles, des compromissions outrancières avec des juifs, qui menèrent à des problèmes politiques graves pour les Marocains, dont l’exemple-type demeure l’extinction de la brillante dynastie mérinide au Maroc.

    Une présence souhaitée aux portes sud de l’Algérie

    Depuis 2007, lorsque les faucons ont chuchoté dans l’oreille du président Bush la nécessité de mettre sur pied un commandement militaire pour l’Afrique, ultérieurement dénommé Africom, Israël était associé au projet et méditait à la manière la plus efficace de prendre racine au Sahel. Unanimement rejeté par la communauté africaine, Israël adopte la politique des doses homéopathiques pour réussir son pari. Une stratégie qui s’avérera payante. Jour après jour, pays par pays, le Mossad s’infiltre, manipule, corrompait, calculait, payait et aidait gratuitement pour parvenir à ses fins. Proposant son aide au Sahel pour venir à bout du terrorisme, tout l’arsenal était mis à contribution. On sait comment le Soudan avait été disloqué et placé sur la trajectoire d’Israël.

    Aujourd’hui, cet ancien grand pays d’Afrique, a été réduit à quémander auprès des instances financières internationales pour éponger ses dettes et acheter à son peuple de quoi manger. En 2020, Khartoum normalise avec Israël. En 2021, elle commence à bénéficier des premières aides financières de la part des banques internationales. Le parcours fléché ne sert pas uniquement au Maroc.

    La présence d’Israël au Maghreb avait été une obsession de longue date. Pour certains rabbins, il s’agissait d’un retour aux sources : les royaumes du Toukrour n’avaient-ils pas été prospères lorsque les juifs étaient maîtres du commerce de la poudre d’or et des esclaves sur les routes caravanières Tamentit-Tidikelt-Abalessa-Tombouctou-Jennée-Aoudaghoust ?

    Le deal contracté permettait aussi d’étendre les activités marocaines de lobbying vers les pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et là encore, c’est aussi au bénéfice d’Israël, qui avait besoin de l’appui de tous pour intégrer l’Union Africaine et s’implanter au cœur de la région Maghreb-sahélienne. L’Algérie étant, de toute évidence, et de l’aveu même des hauts responsables du Mossad, le dernier objectif à atteindre.

    Avant d’intégrer l’UA, Israël avait tenté de contourner le problème et d’espionner l’Algérie par la Méditerranée. Pour ce faire, il a demandé (et obtenu, dès 2005) une participation au sein des forces de l’Otan stationnées en Méditerranée, sous le motif fallacieux de pouvoir ainsi surveiller les navires qui pouvaient transporter secrètement des armes au profit du Hamas et les intercepter dès qu’ils pénétraient l’embouchure du détroit de Gibraltar, avant de pousser plus vers l’est. Cette information a été confirmée par diverses sources occidentales.

    Aujourd’hui encore, le Mossad continue à jouer les éclaireurs et déblayer le terrain politique au bénéfice d’Israël. Interdit de mettre pied dans le Sahel, il emprunte des chemins détournés, par le biais, par exemple, des entreprises israéliennes spécialisées dans la High Tech et les équipements militaires de pointe, au point de prendre le marché de la Minurso au Nord-Mali, et dans d’autres pays de la région sous le sigle de NSO Group, Aéronautique Israël Industries, Elbit Systems, entre autres sociétés de l’industrie guerrière d’Israël. En quelques petites années, il a pu convaincre, par divers stratagèmes, plus de quarante Etats africains pour arriver à faire imposer la présence d’Israël en tant que membre observateur à l’Union africaine.

    Voici, en mots sobres, les objectifs, les outils et les itinéraires qu’emprunte le Maroc, en faisant en même temps le jeu de la sous-traitance. Ce qui se passe en Palestine ne restera pas en Palestine, note le groupe de recherche Who Profits : «Une raison essentielle pour laquelle Israël cherche perpétuellement à diversifier son arsenal est qu’il peut ensuite le transformer en profit économique et en gains politiques. »

    L’Express, 30/08/2021

  • Le mensonge au pluriel, des Marocains

    Algérie, Maroc, #Algérie, #Maroc, Maghreb, Pegasus, Espionnage, 

    Par Allaoua Bendif*
    J’ai rarement vu une posture diplomatique aussi stupide! Je dis rarement car elle ressemble clairement à celle de l’entité sioniste: s’aveugler jusqu’à la déraison sur ses dépassements et sur ses crimes et les projeter sur ses victimes.
    S’essayer, au microscope à balayage électronique, à rechercher la poussière qui se trouverait dans l’œil algérien et ignorer le madrier qui traverse le cerveau des animateurs du Makhzen et de ce qui est devenu la baraque royale marocaine, hélas pour le peuple marocain et pour l’avenir du Maghreb, c’est quoi, qu’est-ce donc d’autre que de l’aveuglement ?
    La narco guerre qui nous est infligée depuis des décades et les dizaines de tonnes de kif traité déversées sur notre jeunesse ce serait un prétexte fallacieux!
    Un document officiel de ce royaume décadent appelant à la sécession d’une partie de l’Algérie alors que ceux qui appellent à l’autonomie du Rif croupissent et meurent en prison et dans les oubliettes de la perversité royale, ce serait un prétexte fallacieux!
    Appeler à la sécession en Algérie et bloquer insidieusement le référendum de l’autodétermination du peuple Sahraoui (pourtant officiellement, depuis plus de dix ans) préconisées par toutes les institutions légales internationales et ce, par la torture, par les viols, par les alliances avec le diable, c’est le summum de la responsabilité et la sagesse, peut-être ?
    Payer des séditieux algériens pour essayer de détruire l’Etat national et provoquer la déconstruction de leur pays, ce serait un prétexte fallacieux!
    Afficher clairement son alliance stratégique avec Israël et l’exposer comme son nouveau protecteur, pour ne pas choquer en usant d’un terme proche, à nos frontières et pire…l’inviter à menacer notre pays à partir de votre territoire et qui plus est, en présence des officiels du gouvernement marocain, ce serait un prétexte fallacieux!
    Espionner 6000 personnalités algériennes grâce au logiciel israélien Pegasus, c’est sans doute un acte de grande bienveillante vis-à-vis d’un pays que vous dites frère, du plus profond de votre hypocrisie.
    Quand au peuple algérien que le rédacteur de ce torchon veut séparer des dirigeants de son Etat national par une tournure digne d’un enfant pubère en pleine crise d’adolescence, il vous connait, vous dirigeants du sinistre Makhzen depuis déjà votre lâcheté des sables, que vous appelez pompeusement la guerre des sables…
    Je voudrais également ajouter que le peuple algérien est conscient des lacunes de la gouvernance de son pays et qu’il n’aura de cesse de contribuer à impulser son amélioration par les voies légales, non violentes et constructives mais chiche!!…osez arrêter vos généraux corrompus, osez les juger et les mettre en prison. Osez arrêter, juger et mettre en prison vos narco nababs, vos premiers ministres, vos ministres et vos walis-gouverneurs corrompus…chiche ya Si Bourita!
    L’Algérie l’a fait! Elle continuera de le faire à son rythme, au rythme de personne et d’aucune autre instance décisionnaire que l’Etat national Algérien dont le Peuple est partie prenante.
    Contrairement à ce que vous prétendez en pure forme, en vous mentant à vous-même avec un ridicule dont on se demande vraiment de quelle étiologie il procède, le peuple algérien demandait cette rupture depuis longtemps et seules la patience pédagogique, l’intelligence et la vista de l’Ecole diplomatique algérienne, formée dans le combat libérateur de la glorieuse guerre de libération nationale réglée et ordonnée par le Congrès de la Soummam, que vos clowns diplomates voudraient dissocier de la mère patrie…seules, dis-je, ces qualités de l’Ecole diplomatique Algérienne consacrée à l’international, on retardé.
    Cette décision de nos responsables est l’une de celles qui répond le plus amplement à l’esprit du Hirak originel…pas celui dont vous participez à payer les zélateurs. Nos problèmes internes se règlent ici, chez nous. Jamais ailleurs et surtout pas à partir de votre Makhzen, ni à Londres, au kiosque d’El Magharibya, ni place de la République là où vous savez!
    Quant aux milliers de frères marocains qui travaillent au noir dans leur deuxième pays, l’Algérie, qui logent chez l’employeur-tricheur, qui consomment les produits de large consommations et qui se soigne avec les médicaments subventionnés par l’Etat que vous cherchez à déstabiliser depuis des décades et qui alimente pour partie le change de devises au noir du Square, nous demandons à nos responsables d’exiger d’eux qu’ils se conforment aux lois de séjour et de travail en vigueur en Algérie, de payer leurs impôts et leur cotisations et de soumettre le rapatriement de leur gains à nos lois, ni plus ni moins que leurs frères algériens. Sinon la loi est claire: ils doivent rentrer chez eux.
    Ce Bourita qui prétend agir avec sagesse et responsabilité a un profil diplomatique bancal.
    Allaoua Bendif*
    Né le 17 mars 1953 à Skikda
    Fils de Chahid
    Docteur en psychologie Clinique
    Enseignant universitaire à la retraite.
    Auteur de : « Violences Algériennes », Koukou Editions. Octobre 2019
    La Patrie News, 26/08/2021
  • La politique hostile du Maroc vise en premier lieu l’Algérie (politologue)

    Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Palestine, Pegasus, Espionnage, #Maroc, #Algérie, 


    L’analyste international chilien Esteban Silva a exprimé son soutien à la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc, et appelé la communauté internationale à « condamner » le comportement inacceptable de Rabat envers plusieurs pays notamment l’Algérie, la Palestine et le Sahara occidental, dans un entretien accordé jeudi au journal électronique La Patrie News.
    « Je viens de lire la déclaration du ministère des Affaires étrangères de l’Algérie (concernant la rupture des relations avec le Maroc). Je dois dire que je la partage intégralement. Il s’agit en effet d’une sévère mise en garde, et d’une dénonciation publique de la conduite parfaitement agressive du royaume marocain à l’endroit de l’Algérie », estime Esteban Silva.
    « La politique hostile du Maroc vise en premier lieu l’Algérie, et en second la lutte du peuple sahraoui en faveur de son l’autodétermination. C’est une atteinte flagrante à la souveraineté et à l’indépendance du peuple sahraoui », souligne l’analyste chilien.
    Interrogé sur le scandale d’espionnage Pegasus dans lequel le Maroc est impliqué, Esteban Silva, rappelle que « la démarche agressive du royaume marocain, allié de l’entité sioniste s’est appuyée sur une technologie de pointe à l’aide d’un logiciel d’espionnage appelé Pegasus ».
    Pour cet analyste, ce que le royaume marocain a fait « est absolument regrettable ». Et de poursuivre: « C’est une très grave atteinte au droit international ». »Le recours au logiciel espion Pegasus est également une agression directe contre l’Algérie. Or, c’est un pays qui a toujours été respectueux de la légalité internationale, et dans la défense des causes justes et nobles à travers le monde », souligne encore l’analyste.
    « L’Algérie défend par principe le droit de tous les peuples à leur autodétermination, et donc pas seulement celui du peuple sahraoui, conduit et représenté légitimement par le Front Polisario. Voilà pourquoi, l’Algérie a tout de temps condamné la politique néocolonialiste, expansionniste et l’occupation territoriale de la Palestine de la part de l’entité sioniste », explique Esteban Silva, un fervent défenseur des causes palestinienne et sahraouie.
    A propos de la « normalisation » des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la prétendue « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental occupé, l’analyste estime que le Maroc « commet une atteinte aux droits du peuple palestinien. Mais pas seulement ce peuple. Le peuple sahraoui, lui aussi, en est une victime collatérale ».
    « Partant de ce raisonnement parfaitement logique, je peux dire que le scandale lié à cet espionnage utilisant les technologies de pointe du logiciel Pegasus me permet d’incriminer directement le Maroc », soutient-il.
    Donc, dit-il encore: « le comportement inacceptable du Maroc doit être rejeté et condamné par toute la communauté internationale ».
    « L’Amérique Latine et les Caraïbes condamnent avec force le comportement illégal, inacceptable et attentatoire du Maroc. Il constitue une agression directe contre les peuples sahraoui et palestinien. C’est aussi une attaque caractérisée contre le peuple et le gouvernement algériens », conclut le politologue.
    APS
  • Algérie-Maroc : De la patience à la riposte

    Algérie-Maroc : De la patience à la riposte

    Algérie, Maroc, MAK, Rachad, Pegasus, Espionnage,

    Par Mohamed K.

    Il y a moins de trois ans, un incident grave mais très significatif a eu lieu à Oran. Le consul marocain avait déclaré à ses concitoyens vivant en Algérie que ce pays voisin est “un Etat ennemi”.

    Un mot scandaleux qui avait défrayé la chronique, obligeant le Makhzen à accepter le renvoi de ce consul indélicat et volubile, juste pour étouffer l’affaire. Or, l’incident était symptomatique de la vision que le palais royal marocain avait de ses relations avec son voisin de l’Est.

    D’ailleurs à l’époque, beaucoup d’observateurs avaient clairement exprimé qu’à travers de ce comportement inamical, il était clair que les grands fonctionnaires marocains, ses diplomates et autres agents, sont formés, encadrés et totalement convaincus de la position affichée à Oran: L’Algérie était considérée non pas un pays voisin ou frère, mais un pays ennemi.

    Le système politique monarchiste du Makhzen était bâti depuis des lustres sur cette approche belligérante, sur une idéologie de l’adversité, de l’agressivité et de recours permanent à la duplicité, aux connivences malveillantes, aux mensonges et à l’hypocrisie. Par la grâce des conseils de ses plusieurs “think-think”, financés par des mouvances proches de l’entité sioniste, le Makhzen a accepté cette doctrine diabolique, refusant toute possibilité ou recours à la mise en place d’un partenariat régional ou bilatéral, dans un monde en pleine mutation et à la recherche de la paix et de la stabilité.

    L’incident d’Oran préfigurait, pour nos observateurs, d’une future tension qui ne pourrait déboucher que sur une inévitable rupture. C’est exactement depuis cette date fatidique, que le Makhzen a lancé sa guerre permanente et insidieuse contre l’Algérie, son territoire, son histoire, ses cultures, sa population, son économie.

    Cette guerre façonnée par les laboratoires israéliens va prendre des proportions incroyables, notamment dans l’univers cybernétique et électroniques.

    Des milliers de sites anti-algériens sont crées en Europe et en Amérique du Nord, des milliers d’autres blogs sont financés et orientés, des milliers de mouches électroniques propagandistes sont mobilisées pour combattre le discours officiel algérien, pour créer des abcès de fixation et des conflits virtuels au sein de la société algérienne. Le complot est immense, alors que le pays vivait une conjoncture des plus délicates, marquées par une lente transition entre un régime déchu d’Abdelaziz Bouteflika après un hirak populaire qui dura plus d’une année, et une effervescence politique et électorale.

    Après tant d’actes hostiles et de graves provocations de la part du Maroc, la patience algérienne aura été plus que exemplaire. Elle a été légendaire pour ne pas couper le cheveu de Mouyaouia, en dépit des appels citoyens à des ripostes circonstanciées et à une défense de notre souveraineté et de notre sécurité.

    Aujourd’hui, c’est chose faite. En décidant d’aller vers la rupture avec ce régime belliqueux, agressif, subversif et complètement paranoïaque, Alger a fait le meilleur choix. Impossible de maintenir un semblant de rapport alors que des actes incessants et documentés d’hostilité sont menées par le Maroc contre l’Algérie depuis l’indépendance, soit depuis plus de soixante ans et qui se sont accumulées ces derniers mois, notamment après la normalisation avec l’entité sioniste et ses accords de coopération militaire et d’espionnage.

    Pour le ministre des affaires étrangères Ramtane Lamamra, qui a lu un communiqué au nom du président de la république Abdelmadjid Tebboune, ” le Maroc a fait de son territoire une rampe de lancement d’une campagne de dénigrement et accusations et des mensonges contre l’Algérie qui se sont traduits par les propos sans précédents tenus par le ministre israélien des affaires étrangères à partir de Rabat contre l’Algérie”.

    Pour rappel, la tension entre Alger et Rabat est montée crescendo depuis l’action jugée plus qu’hostile menée par le représentant du Maroc à l’ONU Omar Hilal, qui a diffusé récemment un discours au groupe des non alignés dans lequel il appelé à l’indépendance de la Kabylie, ce qui a été perçu comme un soutien direct au mouvement de l’autonomie de la Kabylie (MAK) classée comme organisation terroriste par l’Algérie.

    Cette tension a pris de l’ampleur après les fracassantes révélations de médias occidentaux sur l’utilisation massive du logiciel d’espionnage israélien Pegasus, pour espionner en Algérie des milliers de personnalités politiques, militaires, hommes d’affaires et d’activistes algériens.
    En dépit des demandes officielles d’explication de la part des autorités algériennes, le Makhzen s’est muré dans le déni et le silence.

    Le Jeune Indépendant, 25/08/2021

  • Algérie: L'animosité du Maroc en sept points

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    – Cette animosité avait débuté avec la guerre d’agression ouverte de 1963.
    – En 1976, le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaître la République Arabe Sahraouie Démocratique.
    – Les appareils sécuritaires et de propagande du Royaume mènent une guerre médiatique de bas niveau et de grande envergure contre l’Algérie,son peuple etses dirigeants.
    – Le Royaume du Maroc a fait de son territoire une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractériséescontre l’Algérie.
    – Le Royaume entretient une collaboration active et documentée avec le MAK et RACHAD, deux organisationsterroristes, impliquées dansles incendies qui ont ravagé plusieurs wilayas et dans l’assassinat de Djamel Bensmaïl.
    – Pegasus a révélé l’espionnage massif etsystématique auquel ont été soumis des responsables et des citoyens algériensciblés par lesservices de renseignement marocains.
    – L’attitude marocaine condamne les peuples de la région à la mésentente et à la confrontation.
  • L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc

    L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, MAK, Kabylie, Espionnage, #Algérie, #Maroc,

    Alger, 24 août (EFE) – Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé aujourd’hui la décision de son pays de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, son voisin et rival pour l’influence en Afrique du Nord.

    Lors d’une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères a expliqué que la décision a été prise par le Président de la République, Abdelmedjid Tebboune, après avoir entendu les recommandations du Haut Conseil de Sécurité, et en réponse à ce qu’il a appelé les actes hostiles du Maroc, notamment son soutien à ce que son ambassadeur à l’ONU a appelé le droit à l’autodétermination des « braves gens de Kabylie », une région à majorité berbère du nord de l’Algérie.

    À cet argument, il a ajouté la décision du Maroc d’établir des relations diplomatiques avec l’État d’Israël en échange de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur les territoires qu’il occupe depuis 1975 au Sahara occidental et les récentes déclarations du ministre israélien des affaires étrangères, Yair Lapid, lors de sa visite officielle historique au Maroc le 11 août.

    Dans sa déclaration, M. Lamamra a également fait allusion au soutien de Rabat à deux organisations d’opposition bien connues, classées comme terroristes par les autorités algériennes, ainsi qu’à l’implication présumée des services secrets marocains dans le programme d’espionnage Pegasus, un virus de technologie israélienne qui a été introduit dans les téléphones de journalistes, de militants et de décideurs du monde entier.

    Et il a dénoncé les infractions passées, telles que « la profanation du drapeau national au consulat de Casablanca en 2013 » et la paralysie du processus de dialogue engagé il y a 30 ans pour résoudre le conflit du Sahara occidental par un référendum d’autodétermination parrainé par l’ONU, une situation dont il rend responsable « le Maroc et ses politiques expansionnistes au Maghreb ».

    « L’Algérie rejette la logique du fait accompli. Pour toutes ces raisons, l’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », a-t-il ajouté. EFE

    Swissinfo, 24/08/2021

  • ONU: L’Officier qui montrait son sexe aux espions marocains

    Maroc, Sahara Occidental, ONU, MINURSO, Francesco Bastagli, espionnage,

    Dans son livre « Fragments du Sahara Occidental », l’italien Francesco Bastagli, ancien représentant personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, la mission onusienne qui opère encore dans l’ancienne colonie espagnole, parle de l’espionnage systématique pratiqué par les autorités marocaines pour contrôler tous les mouvements des responsables onusiens.

    Selon lui, les marocains le Parador, un hôtel datant de l’époque colonial espagnol, « était encombré de rideaux et de miroirs dont la taille faisait planer un doute quant à leur véritable raison d’être Quand j’appelais chez moi, de la ligne qui était supposée être une ligne d’interconnexion propre aux Nations Unies, j’entendais des cliquetis et des bruits métalliques avant la connexion. Une fois, après une attente exagérément longue, une voix a interrompu l’appel pour s’excuser de manière confuse dans un français hésitant . «Attendez un instant, s’il vous plaît ».

    « Dans un hôtel voisin, écrit Bastagli, dans un quartier similaire, le Commandant de la Force des Nations Unies était lui aussi entouré de sa propre image reflétée dans des miroirs. Il avait pris l’habitude, chaque soir après sa douche, de se placer en face des miroirs-écrans du salon et d’ouvrir grand son peignoir. Une sorte de passe-temps viril pour soldat, je suppose ». En d’autres mots, la séquence de strip-tease était adressée à celui ou ceux qui se trouvaient derrière les miroirs.

    Bastagli révèle que « le personnel de la MINURSO est constamment sous surveillance. Lors de notre première rencontre, l’agent de liaison marocain a décrit le trajet exact que j’avais emprunté la veille au soir en me promenant dans le centre-ville d’El Aaiun. La raison invoquée était d’attirer mon attention sur le très haut niveau sécurité de la ville ; la véritable raison était de me faire savoir que Big Brother m’avait à l’œil ».

    L’ancien diplomate onusien signale que « le petit appartement mis à la disposition du chef de la mission à l’hôtel d’époque coloniale Parador était encombré de rideaux et de miroirs dont la taille faisait planer un doute quant à leur véritable raison d’être. Quand j’appelais chez moi, de la ligne qui était supposée être une ligne d’interconnexion propre aux Nations Unies, j’entendais des cliquetis et des bruits métalliques avant la connexion. Une fois, après une attente exagérément longue, une voix a interrompu l’appel pour s’excuser de manière confuse dans un français hésitant . «Attendez un instant, s’il vous plaît» ».

    « Dans un hôtel voisin, dans un quartier similaire, le Commandant de la Force des Nations Unies était lui aussi entouré de sa propre image reflétée dans des miroirs. Il avait pris l’habitude, chaque soir après sa douche, de se placer en face des miroirs-écrans du salon et d’ouvrir grand son peignoir. Une sorte de passe-temps viril pour soldat, je suppose ».
    « J’ai réalisé avec surprise à quel point le fait d’avoir conscience d’être espionné ne m’avait perturbé que les premiers jours. Très vite, j’ai trouvé cela presque amusant, puis cela m’a laissé de marbre ».

    « Au bureau, cependant, cette surveillance empêche sérieusement de laisser libre cours à l’échange d’idées. Le Maroc a accès en temps réel à tout ce qui est dit et écrit à la MINURSO. Certains membres du personnel sont des informateurs; les locaux et les équipements de bureau sont sur écoute. Sans scrupules. En octobre 2005, alors que je rédigeais un rapport pour le Conseil de Sécurité, Rabat a appelé pour demander impérativement que je change le texte afin de prendre en compte la position du Maroc. Le représentant du Ministère des Affaires n’a pas jugé nécessaire de m’expliquer par quels moyens il était capable de me citer par téléphone les mots que je venais juste de taper sur l’ordinateur du bureau ».