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  • Maroc : Le roi Mohammed VI accuse l’Espagne et la France

    Maroc : Le roi Mohammed VI accuse l’Espagne et la France

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    Détérioration des relations avec l’Algérie: Mohamed VI accuse l’Espagne et la France

    Le monarque marocain Mohamed VI sort une nouvelle carte pour justifier la détérioration des relations algéro-marocaines.Cette fois-ci, le souverain marocain accuse l’Espagne et la France d’être à l’origine du blocage pour la construction de l’ensemble marocain.

    Dans un discours annoncé à l’occasion de l’anniversaire de la révolution du roi et du peuple coïncidant avec la date du 20 août, Mohamed VI, confectionnant à merveille la langue de la désinformation a tenu à épargner l’Algérie, jetant la responsabilité de l’escalade et des tensions de ces derniers mois entre Alger et Rabat, par le comportement de certains pays, qui visent selon lui à ternir l’image du Maroc vis à vis de ses voisins, allusion faite à l’Algérie sans la citer.

    Le souverain marocain estime que les pays du Maghreb font face à une agression délibérée de la part de certains pays européens, soulignant que ces pays ont bloqué la construction de l’ensemble maghrébin. Il notera que le problème n’est pas les régimes maghrébins, mais la mentalité de certains pays européens qui veulent préserver leurs intérêts. Le souverain marocain fera un lien de la détérioration des relations de son pays avec l’Espagne , la coopération gazière entre Alger et Madrid et le rapprochement économique algéro-espagnol.

    Mohamed VI accusera implicitement la France de procéder à ternir l’image des services de sécurité marocain, allusion faite au scandale du logiciel espion sioniste Pegasus et l’espionnage des téléphones du président français Emmanuel Macron et certains responsables français.

    A première vue, l’intervention de sa Majesté n’a rien apporté de concret pour apaiser les tensions avec Alger, notamment en ce qui concerne le soutien de Rabat au mouvement terroriste du MAK responsable des feux de forêts ayant ravagé plusieurs wilayas du pays, les déclarations scandaleuses de son représentant à l’ONU, Omar Hilale, concernant l’intégrité territoriale de l’Algérie et le scandale des téléphones d’algériens espionnés par le Makhzen.

    Le monarque marocain est convaincu que l’Algérie n’acceptera jamais de voir l’ennemi sioniste à ses frontières, idem pour le soutien de Rabat aux organisations terroristes du MAK et Rachad, et le maintien de cette guerre de désinformation menée contre l’Algérie, accompagnée par cette guerre de la drogue que le Makhzen mène contre le peuple algérien depuis des années.

    Il est clair, que Mohamed VI craint qu’Alger ferme sa vanne gazière du gazoduc Maghreb -Europe avec l’expiration du contrat gazier le 31 octobre prochain et cela aura son impact socioéconomique sur le royaume qui devra faire face à d’autres difficultés, qui s’ajouteront à l’impact négatif de la crise sanitaire du Covid-19 et ses répercussions sur l’économie marocain.

    Mohamed VI est conscient aussi que la France utilisera le scandale de l’espionnage pour exercer davantage de surenchère et de chantage sur le régime marocain, en raflant davantage de contrats juteux au détriment de l’indépendance du Maroc, dont la décision politique sera davantage confisquée par l’establishement français.

    La présence de l’entité sioniste au Maroc ne fera que réduire à néant les aspirations du peuple marocain. Mohamed VI n’aura comme contrepartie que le souci de sauver le trône de son prince héritier et fils Moulay Hassan, bien pris en charge par le très influent conseiller du roi, en la personne du sioniste André Azoulay.

    Algérie54, 20/08/2021

  • Cembrero: Comment j’ai découvert que le Maroc m’espionnait

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    Ignacio Cembrero révèle le détail avec lequel il a découvert que le Maroc l’espionnait
    Son appareil mobile avait été infecté par Pegasus, un logiciel difficile à détecter.

    L’espionnage de Pegasus fait constamment la une des médias. Le logiciel espion créé par la société israélienne NSO a contaminé plus de 50 000 appareils dans le monde, touchant notamment des journalistes, des hommes politiques, des hommes d’affaires et des militants.

    Ignacio Cembrero, journaliste spécialisé dans le Maghreb et le Moyen-Orient, est l’un de ceux qui ont été touchés par cet espionnage mondial. Dans un article publié par Cembrero lui-même dans El Confidencial, il décrit comment il s’est rendu compte qu’il était espionné.

    Le journaliste explique dans le journal qu’il a reçu d’un ami un lien vers une information publiée dans le média Maroc-Diplomatique. L’article, qui remet en question son indépendance, affirme qu’il a l’habitude « d’opérer dans les coulisses de chaque crise maroco-espagnole » et de recevoir de l’argent de « fonds ministériels espagnols secrets ».

    Bien que le journaliste affirme qu’il pensait qu’il s’agissait d’un énième article écrit sur lui depuis l’éclatement de la crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, à la fin de l’article, « dans l’avant-dernier paragraphe », il a trouvé quelque chose qu’il ne s’attendait pas à voir. Sur ce support, « une idée que je n’avais fait qu’esquisser dans l’une de mes conversations WhatsApp a été reprise », raconte le journaliste, qui dit avoir conclu, après mûre réflexion, qu’il était espionné par les services secrets marocains. « Conclusion : les services secrets marocains avaient lu mes WhatsApp et le journaliste alaouite avait fait une erreur en s’en faisant l’écho », ajoute Cembrero.

    Bien qu’à ce moment-là, l’idée ne soit qu’un soupçon, le journaliste avoue dans son article qu’il y a une semaine, il a reçu quelques appels de Forbidden Stories. L’association de médias qui enquête sur cet espionnage l’a informé lors d’un premier appel que son téléphone portable figurait sur la liste des appareils qui avaient été contaminés par le logiciel Pegasus. Lors d’un second appel, il a été informé que les premiers rapports sur ce qui s’était passé seraient publiés le dimanche après-midi.

    Dans des déclarations à Infolibre, le journaliste ne semble pas surpris par cet espionnage et assure que « le Maroc a une longue tradition d’espionnage des journalistes ». Bien qu’il se considère comme privilégié de vivre dans un État de droit, M. Cembrero affirme : « Notre intégrité n’est pas menacée, seulement notre vie virtuelle. Pendant ce temps, des journalistes continuent d’être condamnés à la prison ».

    El Plural, 20/07/2021

  • Où s'arrêtera le Maroc?

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    Assauts diplomatiques, guerre cybernétique, noyautage économique…
    Dans sa guerre totale contre son voisin de l’Est, le Makhzen ne lésine pas sur les moyens et va jusqu’à puiser dans le registre du machiavélisme.
    Brahim TAKHEROUBT
    Ces derniers jours, c’est à l’économie nationale que le Maroc s’attaque par le dangereux procédé de la fausse monnaie. Il y a quelques jours, les services de la Gendarmerie nationale ont appréhendé un Marocain en possession d’une somme de 4 milliards de centimes en faux billets. Aussi modeste que paraît cette somme, il est clair qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé commis par un trafiquant voulant arrondir ses fins de mois. 
    L’opération est bien planifiée par le Makhzen qui s’est transformé en laboratoire de théories économiques criminelles. Pour preuve irréfutable, il y a exactement 4 mois, une opération similaire a été neutralisée par les mêmes services de la Gendarmerie nationale. Un réseau criminel composé de six individus a été démantelé, en mai dernier, au niveau de la zone frontalière de Oued Bounaïm, commune de Bab El Assa, daïra de Maghnia (Tlemcen) par les services de la Gendarmerie nationale et les gardes-frontières, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN). 
    Selon la même source, les individus arrêtés avaient en leur possession d’ «énormes sommes d’argent en monnaie nationale (billets de 1000 et 2000 dinars algériens) s’élevant à près de 4 milliards et 108,5 millions de centimes, dont une partie en faux billets estimée à 3 milliards et 93 millions de centimes, qu’ils ont tenté d’introduire et faire circuler avec la complicité des réseaux criminels marocains. 
    «Cette opération s’inscrit dans la dynamique des efforts visant à mettre en échec toute tentative de financement et de soutien aux mouvements subversifs», a souligné le communiqué du MDN. D’une stratégie de la tension permanente, le Maroc pousse le bouchon d’une guerre multiforme. 
    Après les déclarations gravissimes de son ambassadeur à l’ONU, soutenant publiquement une prétendue indépendance de la Kabylie, il a été rattrapé par le grave scandale de Pegasus. Au moins 6000 numéros de différentes personnalités algériennes ont été visés par un logiciel espion vendu par Israël au Maroc. À ce jour, le voisin de l’Est n’a pas jugé utile de s’excuser. 
    Dans son traditionnel discours à l’occasion de la fête du Trône, prononcé le 31 juillet dernier, Mohammed VI a royalement ignoré les deux scandales. Dans une tentative de diversion, le souverain marocain a mis le mouchoir sur de graves faits qui empoisonnent les relations entre les deux pays.
    Quelques jours après cette grossière diversion, le Maroc remue le couteau dans la plaie et passe à une autre attaque qui s’apparente à une déclaration de guerre. 
    En visite à Rabat, le 12 août dernier, le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a déclaré qu’il a évoqué avec son homologue marocain «les inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine». 
    Réagissant à ces déclarations fallacieuses et malveillantes, faites à partir du Maroc, concernant l’Algérie, la diplomatie algérienne précise qu’il s’agit d’une «sortie intempestive, dont le véritable instigateur n’est autre que Nasser Bourita, en sa qualité de ministre des Affaires étrangères du Royaume du Maroc». 
    Les déclarations fallacieuses faites à partir du Maroc, concernant l’Algérie, traduisent une «sourde volonté» d’entraîner Israël dans une «aventure hasardeuse» dirigée contre l’Algérie, a déclaré, il y a quelques jours, le ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra. Mais où s’arrêtera le Maroc avec ses assauts répétés?
    L’Expression, 18/08/2021
  • Espionnage : Le Maroc passe à une autre étape

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    APRÈS PEGASUS : Le Makhzen passe à une autre étape
    Ébranlé par le scandale international Pegasus qui l’avait noyé jusqu’au cou, ainsi révélé par le consortium de journalistes de « Forbidden Stories » en collaboration avec Amnesty, le Makhzen change tout juste d’angle d’attaque.
    Mais sans pour autant se défaire de sa stratégie de nuisance, surtout à l’égard de son voisin de l’Est dont il scrute faits et gestes sous l’œil bienveillant de son allié israélien.
    À présent que la société NSO, qui lui a fourni le logiciel espion Pegasus, est grillée depuis l’éclatement du scandale en juillet dernier, le Makhzen recourt à un autre fournisseur … toujours israélien. Il s’agit des services de « Quadream », une firme concurrente de NSO spécialisée dans la fabrication d’applications d’espionnage. 
    Les produits de « Quadream » sont similaires ou presque à ceux fabriqués par SNO. En revanche, le nouveau fournisseur du Makhzen est basé à Chypre, ce qui ne nécessite pas le passage par une licence d’exportation par le ministère israélien de la défense.
    Tout récemment, en effet, soit le 10 août dernier, une délégation représentant cette société a visité le Maroc pour discuter de la vente de systèmes de surveillance spéciaux aux services du Makhzen, selon des sources bien informées. 
    Selon ces dernières, Quadream a développé des systèmes de cyberattaque d’une capacité « similaire » à Pegasus, en permettant aux services de sécurité de s’introduire dans les smartphones et ordinateurs.
    Il va sans dire que le Makhzen reproduit le même procédé d’attaque qu’à travers Pegasus, sinon pour le besoin d’extraire des informations et d’aspirer des données électroniques aux fins d’espionnage. Par ailleurs, la visite récente du ministre israélien des Affaires étrangères à Rabat n’est pas étrangère sur ce plan.
    Dans une tentative vaine de sortir d’affaire concernant le scandale Pegasus, le Makhzen s’oriente vers cette société chypriote, qui n’est pas sous la supervision du ministère israélien de la défense, pour trouver un échappatoire. Mais toujours pour les mêmes velléités de nuisance contre les pays qui se dressent contre sa politique expansionniste. Car, en faisant le choix de s’allier avec le diable sioniste, il s’est soumis au service de l’agenda israélien sans une moindre résistance.
    Pas que, au-delà d’espionner Smartphones et portables, pour un service dont tirera profit son nouveau allié, les services marocains de Hammouchi comptent aussi sur des avions espions. 
    En effet, selon des informations rapportées le 5 aout dernier, le Maroc va se doter des appareils américains de type « Gulfstream G550 » et reconvertis en avions-espions par la firme israélienne « Elta Systems ». 
    Là aussi, il s’agit pour le Makhzen de passer entre les mailles du filet pour éviter un autre scandale qui lui jouera des tours. Ainsi, les appareils « Gulfstream G550 » disposeront du système dit Elint (Intelligence électronique) dédié à la détection, la localisation et l’identification des équipements électroniques ennemis tels que les radars, les systèmes de missiles sol-air ou les aéronefs, ainsi que d’un système dédié à l’interception de tous types de communications.
    Farid Guellil
  • Maroc : « C’est l’armée qui va chasser un jour Mohamed VI »

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    Entretien / Mustapha Adib, ancien officier des FAR : « C’est l’armée marocaine qui va chasser un jour Mohamed VI »

    Mustapha Adib ; ancien officier des FAR (forces armées royales marocaines), et pilote hélicoptère, n’a franchement pas la langue dans sa poche. Pour lui, le roi Mohamed VI, qui coûte au peuple marocain la bagatelle de 500.000 euros par jour, ne doit sa survie, ainsi que celle de son régime, qu’à la protection de la France. Pour lui, en effet, le traité décrétant le placement du Maroc sous protectorat français n’a jamais été abrogé et demeure dès lors valide et en vigueur. Impossible, en revanche, d’en dire autant de la « proclamation » de Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental ». Mustapha Adib, qui vit aux USA, et qui connait bien les us et usages politiques qui ont court dans ce pays, explique qu’une proclamation n’est qu’un avis exprimé. Ce n’est donc pas une décision. Biden ne peut abroger l’avis de son prédécesseur à la Maison Blanche au nom de la liberté d’expression, pleinement garantie. Si le discours du trône est un show destiné à divertir ses sujets, la provocation de Hilal, son ambassadeur à l’ONU est pour lui d’une vilenie et d’une bassesse telle que des réponses idoines et appropriées ne sauraient y être apportées. Cependant, le compte-à-rebours est déclenché. La fin de ce régime honni est proche. Tic-tac…

    Entretien réalisé par Mohamed Abdoun

    La Patrie News : Quelle lecture faites-vous de l’offensive diplomatique tous azimuts du Maroc, désormais brouillé avec Madrid, Berlin et même l’Algérie, après la provocation de Omar Hilal, ambassadeur du Maroc auprès des Nations-Unies ? Cette brusque agressivité, est-elle liée à la déclaration de Trump sur la prétendue « marocanité du Sahara Occidental » ?

    Mustapha Adib : Pour répondre sereinement à cette question, il faut commencer par rappeler que le régime marocain n’est absolument pas légitime. Il s’agit d’un régime installé et protégé par la France depuis 1912. Cela dure jusqu’aujourd’hui. Sans ce rappel historique impératif, il serait impossible de comprendre la suite. Le traité de protectorat signé en 1912 n’a en effet jamais été aboli. Ceux qui rétorqueraient pour opposer les traités de Saint-Cloud, Ex-Les Bains… doivent savoir que ces traités en question n’ont été publiés nulle part. Légalement, en droit international, le seul traité qui fait foi, et qui reste en vigueur à ce jour, est celui de 1912, portant protectorat de la France sur le Maroc. Le régime marocain reste un espion et un collaborateur au service des dirigeants français. En revanche, Donald Trump n’a fait qu’exprimer un point de vue. Il n’a pris aucune décision. Les Etats-Unis ne sont pas une république bananière. Un président y a le droit d’exprimer librement un point de vue, ce qui n’engage en rien son pays et son gouvernement. C’est ce qui est arrivé par rapport à la « marocanité du Sahara Occidental. Cela s’appelle « proclamation » (en anglais dans le texte. NDLR). Cela n’a aucune incidence diplomatique ou juridique ici aux USA. A l’occasion, j’en profite our répondre à ceux qui se demandent pourquoi Biden tarde à annuler la déclaration de Trump. Pourquoi est-ce qu’il prendrait la peine d’annuler une décision qui n’existe pas, et qui n’a jamais existé ! il lui serait même interdit d’annuler cela, car il s’agit d’un simple point de vue. S’il le faisait, cela pourrait même constituer une sorte d’atteinte à la liberté d’expression.

    Partant de ce point de vue tout à fait original, je me demande, et je vous demande si le Maroc ne s’est pas fait avoir dans ce fameux « deal du siècle ?

    D’abord, les Marocains n’ont rien à voir avec ce régime illégitime. Les Marocains eux-mêmes cherchent à se libérer de ce régime. Mon avis est que l’écrasante majorité des 40 millions de Marocains ne sont pas d’accord avec ce deal. Ils sont muets tout simplement, comme avant les révolutions française, britannique et autres. Alors, pourquoi ce roitelet a accepté ce deal alors qu’il est président de la commission Al Qods ? Mon avis est que ce personnage se contre-fiche aussi bien des Palestiniens que des Juifs. Il ne pense qu’à lui-même et à son trône. Vous pove lui ramener le diable e personne, il le suivrait sans état d’âme et sans remords. Heureusement que l’Occident commence à se rendre compte que ce régime dictatorial n’a pas sa place en ce bas monde. D’ailleurs, je constate que depuis un peu plus d’un an, les Etats-Unis sont devenus très actifs en Algérie. Bien plus qu’au Maroc d’ailleurs. Beaucoup d’Américains, au sein de l’ambassade algérienne, parlent couramment l’algérien, expriment leur amour pour l’Algérie, et incitent vivement les Algériens à apprendre l’anglais. On assiste à un important retournement de situation sur les plans diplomatique et géostratégique. Les Américains se rendent enfin compte que l’Algérie vaut beaucoup mieux que le Maroc. Votre ministre des Affaires Etrangère Ramtan Lamamra est un grand homme. Je le salue au passage. Tout Etat qui se respecte ne fait que rechercher ses intérêts. Washington a donc vu en l’Algérie ses intérêts. S’il ya un changement dans la stratégie américaine au Maghreb et en Afrique du nord, c’est que les responsables marocains mentent. Ils présentent de fausses données. Il n’est donc pas possible de leur faire confiance. Contrairement aux responsables marocains autoproclamés, les dirigeants algériens gèrent très bien les affaires et les intérêts de leurs administrés. C’est un constat objectif et étayé par les faits du terrain que je fais. Un rapprochement entre Alger et Washington peut apporter beaucoup de choses à votre pays sur les plans scientifique et autre.

    Que vous inspire le scandale Pegasus, dan lequel le Maroc semble englué jusqu’au cou ?

    La réponse à cette question peut être abordée suivant plusieurs angles, selon les preuves, la technicité, l’éthique… bien évidemment, les réponses risquent d’être différentes suivant ces multiples angles d’attaque ou points de vue. Il ya d’abord la véracité des preuves présentées, et la suspicion légitime et fondée. Or, d’un point de vue purement technique ou scientifique, les éléments présentés jusque-là par Amnesty Internationale et Forbiden Story n’apportent pas de preuve convergeant ou accusant formellement le Maroc. J’interpelle instamment Amnesty Internationale en leur demandant de rendre publiques ces preuves afin d’étayer ces accusations. J’ouvre ici une parenthèse pour dire que le régime français ou un autre, dispose peut-être de preuves incriminant formellement le Maroc, mais ces preuves ne peuvent être présentées publiquement car obtenues illégalement. Pour revenir à mes suspicions légitimes et certainement fondées, je sais de quelle manière fonctionne le régime marocain. Je peux donc dire sans le moindre risque de me tromper que ce sont les dirigeants de l’armée et des et des services de renseignements marocains qui ont fait ça, et qui ont utilisé Pegasus pour espionner des journalistes, des opposants, et même des dirigeants étrangers. Cela ne fait absolument aucun doute pour moi.

    C’est ce que pensent, notamment, Claude Mangin et Rosa Moussoui, toutes deux victimes de Pegasus et des dirigeants marocains, avec lesquelles je me suis entretenu sur ce sujet…

    Claude Mangin est une dame de très grande qualité, et une militante hors pairs que je salue au passage. Je respecte son point de vue. Elle a certainement raison dans ses accusations et suspicions légitimes.

    Le silence de l’Elysée est assez parlant sur ce sujet. L’avocat de Naâma Afari estime que le Maroc ferait chanter la France pour la neutraliser et la faire taire sur ce sujet. Ce n’est pas tout. Les services secrets marocains auraient même espionné Mohamed VI…

    Comme je l’ai déjà dit, on ne sait vraiment pas qui espionne qui. Si l’Elysée se tait c’est qu’il doit aussi espionner d’autres pays à l’aide de logiciels aussi performants que Pegasus, voire plus, et dont nous n’avons sans doute jamais entendu parler. J’ai lu dans plusieurs articles que des responsables français ont désigné du doigt les dirigeants marocains. Cela me conforte dans mes suspicions, à savoir que Paris doit posséder ces preuves incriminant formellement le Maroc, mais qu’elle ne peut pas les présenter publiquement, car obtenues illégalement.

    Vous qui devez être en contact étroit avec pas mal de sujets marocains, et sur la base du constat accablant que vous établissez, comment se fait-il que ce régime ait échappé aux printemps arabes ? Est-ce qu’il ne doit sa survie qu’à la protection française ? On sait d’ailleurs que celle-ci avait été inutile du temps de la Tunisie de Benali…

    Vous répondez vous-même à cette question quand vous dites que ce régime est en effet protégé par la France. L’aide française destinée par la ministre de l’intérieur de l’époque Michèle Alliot Marie n’est heureusement pas arrivée à destination. La révolution tunisienne non plus n’est pas arrivée à son terme. Car les vraies révolutions durent souvent assez longtemps. La mafia qui gère la France, et je ne sais si elle est constituée de Français ou pas, protège bec et ongle le régime marocain. C’est pour ça que rien ne pourra marcher au Maroc sauf si, à mon avis, un coup d’Etat devait avoir lieu de la part des militaires marocains.

    Oui, mais il y a eu des tentatives de putsch et d’assassinat qui ont échoué par le passé. Ce roi, ou sa lignée, seraient-ils protégés par la « grâce divine », comme ils osent le prétendre. Je pose ma question ironiquement s’entend…

    Absolument pas. Pour les amateurs d’armes, il est connu qu’on n’atteint presque jamais sa cible du premier coup. Si cela n’a pas marché en 1971 ou 72, ou même février 2011 où on a assisté à un scénario programmé, cela finira par marcher un jour.

    Pour vous donc, la solution finale, si je puis dire, réside entre les mains des FAR (forces armées royales), sachant que cette armée est elle aussi gangrénée par la corruption et l’arbitraire. Cette situation est censée arranger les affaires des hauts gradés de cette armée…

    A mon avis, je pense oui. En dépit de ce constat, émergeront des officiers qui œuvreront et réussiront faire changer les choses. Le changement souhaité et attendu viendra de la part de l’armée marocaine. J’en suis convaincu.

    Et quel avis gardez-vous sur la sortie de Omar Hilal concernant le MAK. J’ai eu à commenter cete sortie surréaliste en disant que le Makhzen, aveuglé, vient de se tirer une balle dans la jambe…

    Le régime marocain, à travers initiative, s’est en effet tiré une balle dans la jambe. Ce qu’a fait cet individu est à mon avis enfantin. Il est ridicule que cet individu se soit permis de comparer les Kabyles d’Algérie, qui sont totalement algériens, aux Sahraouis d’un territoire qui relève de la responsabilité des Nations-Unies pour mener jusqu’à son terme le processus d’autodétermination de ce peuple. S’il veut parler des Kabyles, il faut qu’il ait le courage d’évoquer ceux du Rif. Il y a eu une tentative de création d’une république du Rif, mais celle-ci a échoué, selon mon propre point de vue. Abdelkrim Khettabi est musulman. Des tentatives similaires ont eu lieu dans plusieurs autres parties du Maroc. Les régimes tyranniques et dictatoriaux ne maitrisaient pas du tout les territoires qu’ils prétendaient posséder et régenter. Les cartes historiques ne sont que du pipeau. Les sultans marocains d’antan ne contrôlaient absolument pas les territoires que l’on voit sur ces cartes. Alors, de là à comparer les Kabyles algériens, qui sont patriotes et citoyens algériens à part entière, aux Sahraoui, il me semble que le régime marocain, avec ce roitelet et ses soutiens en France, ont fait montre de beaucoup de bassesse à travers cette initiative. Le niveau est si bas, que je ne peux le décrire, ni même lui réserver une réponse adéquate, c’st-à-dire d’un niveau aussi bas que celle-ci.

    N’est-ce pas là une preuve de panique, après la proclamation de Trump, qui ne lui a rien apporté de concret ?

    Le régime marocain panique depuis 1912. Ce n’est donc pas nouveau. Il me fait penser à une personne piégée par les jeux de hasard, en train de jeter désespérément ses ultimes cartes.

    Son discours amical et conciliateur entrerait donc dans ces tromperies et ces mensonges ?

    Tout d’abord, je signale n’avoir même pas pris connaissance de ce discours. Ce sont des journalistes qui m’ont appelé pour me demander de réagir par rapport à celui-ci. J’ai répondu que ce roitelet est un menteur, et que je n’allais don pas gâcher dix à quinze minutes de mon temps à écouter des mensonges. D’ailleurs, j’ai raté beaucoup d’entretiens avec d’autres journalistes parce que je sais que ce roi est un menteur. Il ne faut absolument pas le croire quand il prétend qu’il aime l’Algérie. C’est un grossier mensonge. Ce stipude discours, j’en ai pris connaissance après coup. Il en est ressorti qu’il faisait mine de tendre la main à l’Algérie. Il y prétend qu’il ne serait pas responsable, et convoque pour cela les dirigeants de l’époque or, si le président algérien ne l’était pas en effet, lui, si. Au Maroc, la responsabilité et la culpabilité son filiales. Elles se transmettent de père en fils. Il existe une énorme différence entre une démocratie pluraliste comme la vôtre et un régime royal et dictatorial pareil à celui qui règne sur le Maroc. Si ce roitelet est là aujourd’hui, il est tenu d’assumer les actes de ses ancêtres et de ses parents. En revanche, il nous coûte 500.000 euros par jour.

    C’est hallucinant comme chiffre. En êtes-vous vraiment sûr ?

    Absolument sûr, oui. C’est en effet le coût exorbitant de la monarchie marocaine. Du coup, j’ai envie de m’exclamer pour interpeller ce roitelet, et lui dire ceci : écoute c…. pourquoi est-ce que tu touches 500.000 euros par jour ?! » Tu es comptable et responsable de la malheureuse décision prise par ton père Hassan II. C’est lui, l’initiateur de la frontière fermée et des visas imposés au Algériens.

    Oui, et il avait fait ça à un moment où nous avions le plus besoin de nos voisins…

    Absolument. J’en suis parfaitement conscient. Nous avons des amis et de la famille des deux côtés de cette frontière. Nous sommes un même peuple. Cette décision a été cruelle et inacceptable. Elle reste impardonnable à ce jour. Ce régime criminel subit le retour de flamme de sa décision. Il va finir par isoler totalement les Marocains.

    Est-ce que ce « roitelet menteur » comme vous dites, nous prépare un mauvais coup en endormant notre méfiance à travers ce discours par trop conciliant, ou est-ce qu’il a tout simplement peur ?

    Pour moi, c’est ni l’un ni l’autre. Il est dans la continuité de son show qui est celui de distraire le peuple marocain. Il sait que le danger va venir du peuple marocain. Il essaie de distraire les Marocains, et de gagner du temps. Ce discours n’est qu’une diversion parmi tant d’autres. Il ne faut pas croire que c’est dirigé au Algériens. Loin de là. Même quand il prétend tendre la main aux dirigeants algériens. Juste avant, il provoquant l’Algérie en martelant que les Kabyles avaient le droit à l’autodétermination. Encore une fois, cette sortie est d’une telle bassesse, que je ne lui trouve franchement aucune réponse de même acabit.

    N.B : Sachant que cet entretien a été fait quelques jours avant ce terrible drame qui a endeuillé l’Algérie, Mustaha Adib a tenu, dans un message, à nous assurer de sa sympathie et de sa compassion en ces douloureuses circonstances. Nous l’en remercions au nom de tout le peuple algérien.

    La Patrie News, 16/08/2021

  • Le portable de Cembrero entre les mains de la justice espagnole

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    Selon E Confidencial, le journaliste espagnol Ignacio Cembrero a remis son téléphone portable au parquet pour une enquête sur espionnage présumé.

    « Le journaliste et collaborateur d’El Confidencial Ignacio Cembrero a remis ce vendredi son téléphone portable au ministère public afin d’enquêter sur l’espionnage dont il affirme avoir été victime dans le cadre du programme Pegasus, une affaire qui devrait être transmise au parquet de Madrid », précise la même source.

    « M. Cembrero, qui, selon l’organisation Reporters sans frontières (RSF), était « très probablement » surveillé par le Maroc, a exprimé sa surprise d’être le seul téléphone portable espagnol figurant sur la liste et a demandé dans sa plainte que les auteurs de l’espionnage présumé soient identifiés », ajoute-t-on.

    El Confidencial indique que le journaliste espagnol, « spécialisé dans la couverture du Maghreb, a également remis le texte du journal numérique marocain Maroc Diplomatique dans lequel il a trouvé en juin dernier des extraits de ses messages WhatsApp adressés à de hauts responsables du gouvernement espagnol sur la crise entre l’Espagne et le Maroc ».

  • Cembrero : Pegasus va sensibiliser les autorités mondiales

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    Journaliste espagnol espionné : Pegasus va sensibiliser les autorités mondiales

    Madrid, 12 août (EFE) – Le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, qui aurait été visé par le programme Pegasus, estime que cette affaire signifiera un avant et un après,  » une prise de conscience de la part des autorités mondiales  » de la gravité de l’espionnage électronique.

    Dans un entretien téléphonique avec Efe, il fait valoir que la liste des victimes comprend « de nombreux hommes politiques, dont le président de la France, Emmanuel Macron, et le président du Conseil européen, Charles Michel ».

    Selon l’enquête publiée en juillet dernier par un consortium de médias internationaux, coordonné par l’organisation française Histoires interdites, et avec le soutien technique d’Amnesty International, les gouvernements de plusieurs pays auraient espionné des milliers de téléphones portables, en tant que clients de l’entreprise technologique israélienne NSO Group, à laquelle appartient Pegasus.

    L’Arabie saoudite, le Maroc, le Mexique, la Hongrie, l’Inde et l’Azerbaïdjan figurent parmi les pays qui auraient eu recours à cette pratique.

    Cembrero se souvient qu’il avait déjà été espionné auparavant, en septembre 2010, alors qu’il travaillait pour le journal espagnol El País : « Le virus a causé quelques problèmes au personnel informatique du journal, à qui j’ai demandé de l’aide pour ouvrir un fichier (dans l’e-mail). C’est alors qu’ils ont réalisé que le fichier contenait un virus pour m’espionner ».

    À l’époque, il enquêtait sur la branche terroriste d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

    DES SOUPÇONS D’ESPIONNAGE

    À la mi-juin, M. Cembrero a également émis des doutes quant à l’intégrité de son téléphone portable et à la confidentialité de ses conversations Whatsapp.

    Le 16 juillet », explique-t-il, « j’ai reçu un appel de Forbidden Stories, une organisation journalistique qui enquête sur l’affaire Pegasus, et ils m’ont dit que je figurais sur la liste des téléphones qui avaient été espionnés. En tout cas, le 20 juin, l’éditorial d’un journal marocain (Maroc Diplomatique) dans lequel ils parlaient de moi reproduisait le contenu de certains de mes messages, ce qui me laissait déjà penser que j’étais surveillé ou espionné », reconnaît le journaliste espagnol.

    Cembrero dénonce une « campagne de diffamation » à son encontre car il est considéré comme un « élément gênant pour les autorités marocaines », en raison de sa connaissance et de son opinion critique du gouvernement marocain.

    Le Maroc, pour sa part, a démenti à plusieurs reprises les « accusations infondées et fausses » concernant son implication dans l’utilisation de Pegasus.

    Plusieurs des personnes prétendument espionnées sont des journalistes marocains condamnés dans leur pays pour des délits sexuels, selon Cembrero.

    Ces condamnations constituent « une forme de répression de la part du régime (marocain), qui rend difficile la mobilisation des ONG de défense des droits de l’homme ». C’est beaucoup plus compliqué si le journaliste a été envoyé en prison pour des crimes sexuels et non pour ses écrits », déclare Cembrero.

    Malgré tout, le journaliste espagnol n’a jamais eu le sentiment que sa vie était en danger : « Bien que j’ai reçu une menace de mort en 2014, je pense qu’il s’agit de me surveiller et de faire pression sur moi, pour que je jette l’éponge.

    En Espagne, dit-il, il reçoit de nombreux témoignages de solidarité et des offres d’aide, notamment de l’organisation Reporters sans frontières (RSF) et de l’Association de la presse de Madrid.

    ISRA ISRAEL, PEGASUS ET LE GROUPE NSO

    Le gouvernement israélien, plus précisément le ministère de la défense, a accordé à la société qui a créé Pegasus une licence pour vendre ce produit en dehors du pays.

    Cependant, Amnesty International a demandé la « suspension immédiate de l’exportation, de la vente et de l’utilisation des technologies de surveillance jusqu’à ce qu’un cadre réglementaire respectueux des droits de l’homme soit mis en place ».

    Théoriquement, ils vendent ce produit uniquement pour la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue et non pour d’autres types d’utilisation », a déclaré M. Cembrero, « et il est clair que du Mexique à l’Arabie saoudite en passant par le Maroc, le programme a été utilisé pour des tâches qui n’ont rien à voir avec le trafic de drogue ou la lutte contre le terrorisme.

    Le journaliste a déposé fin juillet une plainte auprès du bureau du procureur général d’Espagne afin d’enquêter sur les responsabilités dans ce cas d’espionnage, plainte qui a été acceptée.

    De la part du gouvernement espagnol, le journaliste note l’indifférence des autorités : « Il n’y a pas la moindre aide ou le moindre conseil. Je peux confirmer que l’autorité publique en charge de la sécurité a proposé à certains journalistes d’analyser leurs téléphones portables pour vérifier s’ils avaient Pégase ».

    Cembrero fait partie des journalistes qui ont rejoint la plainte déposée par RSF en France contre la société israélienne NSO Group. EFE

    Diario libre, 12/08/2021

  • ONU: Pour un moratoire sur la vente des logiciels espions

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    Scandale des logiciels espions : des experts de l’ONU appellent à un moratoire sur la vente de technologies de surveillance « mettant la vie en danger »

    GENÈVE (12 août 2021) – Des experts des droits de l’homme de l’ONU* ont appelé aujourd’hui tous les États à imposer un moratoire mondial sur la vente et le transfert de technologies de surveillance jusqu’à ce qu’ils aient mis en place des réglementations solides garantissant son utilisation conformément aux normes internationales des droits de l’homme.

    « Il est hautement dangereux et irresponsable de permettre à la technologie de surveillance et au secteur commercial de fonctionner comme une zone sans droits humains », ont averti les experts.

    « Nous sommes profondément préoccupés par le fait que des outils intrusifs hautement sophistiqués sont utilisés pour surveiller, intimider et réduire au silence les défenseurs des droits humains, les journalistes et les opposants politiques », ont déclaré les experts. « De telles pratiques violent les droits à la liberté d’expression, à la vie privée et à la liberté, mettent peut-être en danger la vie de centaines de personnes, mettent en péril la liberté des médias et sapent la démocratie, la paix, la sécurité et la coopération internationale.

    Il y a deux ans, le rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté d’opinion et d’expression a publié un rapport sur l’impact dangereux de la technologie de surveillance sur les droits de l’homme et a recommandé un moratoire immédiat sur sa vente et son transfert jusqu’à ce que des réglementations internationales incorporant des garanties des droits de l’homme soient adoptées. La communauté internationale n’a pas répondu à son appel.

    Le 18 juillet 2021, Forbidden Stories et Amnesty International ont dénoncé la surveillance généralisée des appareils mobiles de centaines de journalistes, de défenseurs des droits humains et de dirigeants politiques, à l’aide du logiciel espion Pegasus du groupe NSO. Le groupe NSO a rapidement rejeté les allégations concernant son implication dans ces pratiques illégales.

    « Compte tenu de l’extraordinaire audace et du mépris des droits de l’homme que montre une telle surveillance généralisée, si le déni de collusion par le groupe NSO doit avoir une quelconque crédibilité, l’entreprise doit divulguer si elle a ou non effectué une diligence raisonnable en matière de droits de l’homme dans aligner les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux droits de l’ homme et aux entreprises et publier pleinement les conclusions de toutes les sondes internes qu’il aurait pris sur cette question « .

    « Nous exhortons également Israël, en tant que pays d’origine du groupe NSO, à divulguer pleinement les mesures qu’il a prises pour examiner les transactions d’exportation de NSO à la lumière de ses propres obligations en matière de droits humains », ont-ils ajouté. « Il est du devoir des États de vérifier que des entreprises comme le groupe NSO ne vendent ni ne transfèrent de technologie ni ne concluent de contrat avec des États et des entités qui sont susceptibles de les utiliser pour violer les droits de l’homme. »

    « Ces dernières années, nous avons à plusieurs reprises sonné l’alarme sur le danger que la technologie de surveillance fait peser sur les droits humains. Une fois de plus, nous exhortons la communauté internationale à développer un cadre réglementaire solide pour prévenir, atténuer et réparer l’impact négatif de la technologie de surveillance sur les droits humains et en attendant, d’adopter un moratoire sur sa vente et son transfert », ont-ils déclaré.

    « Le droit international des droits de l’homme exige de tous les États qu’ils adoptent de solides garanties juridiques nationales pour protéger les individus contre la surveillance illégale, l’atteinte à leur vie privée ou les menaces à leur liberté d’expression, de réunion et d’association », ont-ils conclu.

    Les experts des droits de l’homme de l’ONU sont en communication directe avec le gouvernement d’Israël et le groupe NSO.

    OHCHR, 12/08/2021

  • Le Maroc veut acheter le logiciel espion Quadream

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    Quadream, le rival de NSO, est en pourparlers avec le gouvernement marocain.

    Les produits de piratage de téléphones mobiles de la société israélienne Quadream ne nécessitent pas de licence d’exportation du ministère israélien de la défense, car sa société mère est basée à Chypre.

    Les plus grands gagnants de l’enquête internationale sur la société israélienne de cyberattaques NSO ont été ses rivaux. L’un d’entre eux est Quadream, qui a son centre de développement à Ramat Gan et vend ses produits par l’intermédiaire de sa société mère basée à Chypre. Une source proche de l’affaire a déclaré à « Globes » que des représentants de Quadream ont visité la semaine dernière les bureaux des services de sécurité marocains afin de discuter de la vente de ses systèmes de surveillance au gouvernement marocain.

    Selon le rapport d’enquête international publié le mois dernier par une équipe de 80 journalistes de 17 organisations médiatiques dans 10 pays, dirigée par Amnesty International et Forbidden Stories, NSO a vendu son logiciel espion Pegasus à des gouvernements du monde entier, qui l’ont utilisé pour espionner non seulement des criminels et des terroristes, mais aussi des journalistes, des militants des droits de l’homme et des dirigeants politiques du monde entier, dont le président français Emmanuel Macron.

    Les discussions entre Quadream et le Maroc ont progressé ces dernières semaines et une réunion supplémentaire a été fixée. Le Maroc et l’ONS n’ont jamais admis une quelconque coopération. Mais maintenant, le Maroc pourrait être en mesure d’utiliser les systèmes de surveillance de Quadream, ce qui permettra au pays d’avoir plus de flexibilité que les systèmes de NSO, qui sont soumis à des accords d’exportation de défense israéliens et limités dans leur capacité à se conformer à toutes les exigences des clients.

    Quadream développe des systèmes de cyberattaque aux capacités similaires à celles des produits de NSO, en permettant aux services de sécurité de pirater les téléphones portables et les ordinateurs. L’entreprise a mis au point un produit qui permet aux autorités d’installer des logiciels espions en envoyant un lien ou une photo sur le téléphone de sa cible, qui s’active lorsque le suspect appuie dessus. Comme NSO, Quadream a développé la capacité d’installer le logiciel espion sans contact avec le suspect et a commercialisé ses produits récemment. Le système de Quadream est nettement moins cher que celui de NSO et n’est pas soumis au contrôle réglementaire du ministère israélien de la Défense.

    Le Maroc n’a jamais admis avoir utilisé le Pegasus de NSO, mais au fil des ans, des enquêtes ont été publiées, qui auraient révélé son utilisation contre des journalistes critiques. L’une des affaires révélées par l’enquête d’Amnesty du mois dernier a non seulement provoqué un différend entre Israël et le Maroc, mais aussi une crise diplomatique entre le Maroc et la France. Le président français Emmanuel Macron a été contraint de changer son numéro de téléphone portable et sa signature électronique après que le journal français Le Monde a rapporté que les services de sécurité marocains avaient utilisé Pegasus pour le suivre à la trace.

    Le Maroc a démenti ces allégations et a même porté plainte pour diffamation en France et en Allemagne contre Amnesty et Forbidden Stories, qui ont fait ces allégations. L’audience du tribunal de Paris doit commencer en octobre. Les enquêtes menées par le ministère israélien de la défense n’ont pas permis de tirer de conclusions concernant la violation des téléphones de M. Macron et d’autres ministres.

    Quadream maintient le plus grand secret. L’entreprise n’a pas de site web et les employés ne mentionnent pas sur leurs comptes de médias sociaux qu’ils y travaillent. Sur LinkedIn, les employés de Quadream écrivent qu’ils sont employés par une entreprise de cybersécurité. L’une des raisons de ce secret est le fait que Quadream, même si son centre de développement se trouve en Israël, n’est pas soumise aux lois israéliennes sur les exportations de produits de défense.

    Au lieu de vendre ses produits depuis Israël, comme le font NSO et 15 autres sociétés spécialisées dans les cyberattaques, Quadream opère en collaboration avec une société de vente chypriote appelée InReach. Selon le registre des sociétés, InReach détient les parts de la société israélienne Quadream. InReach est dirigée par Roy Gelsenberg et appartient à Christos Shiakallis et Nenad Grozdanic. Quadream et InReach ont un différend juridique qui se déroule au tribunal de Limassol depuis 2020. Selon le site Intelligence Online, Quadream et InReach avaient un accord depuis 2017, selon lequel Inreach devait verser à Quadream 92 % de ses revenus issus des exportations technologiques de cyberattaques. Mais en 2019, InReach a interrompu ses paiements à Quadream et il a récemment été découvert qu’un des hauts dirigeants d’InReach avait même ouvert un compte bancaire suisse et y avait transféré une partie des revenus tirés des activités conjointes, rapporte Intelligence Online.

    Ainsi, alors que son bureau de vente opère depuis Chypre, Quadream peut tirer profit de l’embauche d’ingénieurs israéliens expérimentés, d’une part, et les employer à Ramat Gan, d’autre part, vendre ses produits par le biais d’une société « offshore », loin des yeux du ministère de la défense. Ainsi libérée des réglementations, Quadream peut même théoriquement vendre à des particuliers et à des entités non gouvernementales. Dans le passé, Quadream a vendu ses produits à l’Arabie Saoudite et au Ghana.

    Les autres actionnaires de la société sont Ilan Dabelstein, un ancien officier supérieur des services de renseignement des FDI, Nimrod Reznik et Guy Geva. Quadream s’est refusé à tout commentaire.

    Le ministère israélien de la Défense a déclaré : « L’État d’Israël est chargé de superviser tout ce qui concerne la commercialisation et l’exportation de produits cybernétiques depuis Israël, conformément à la loi de 2007 sur la supervision des exportations de produits de défense. »

    Globes, 10 août 2021

  • Pegasus: Silence à l’Elysée sous pression du Maroc

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    AFFAIRE PEGASUS: La pression de Rabat sur les décideurs français à l’origine du silence élyséen

    L’avocat français Joseph Breham estime que le « silence assourdissant » de l’Elysée face à l’implication du Maroc dans le scandale d’espionnage Pegasus, confirme que le Makhzen exerce depuis longtemps une pression sur un certain nombre de décideurs français et les fait chanter, a rapporté le journal électronique la Patrie News.

    Selon l’avocat français cité dans un article, publié samedi sous le titre: « Rabat fait chanter nombre de hauts responsables hexagonaux », « Rabat, avec ses gros rangers, semble agir sous la protection d’un blanc seing lui assurant une totale impunité et protection franco-sioniste en dépit de son usage + immodéré+ du logiciel » espion Pegasus de la société sioniste NSO Group.

    Des milliers de numéros de téléphones dont les détenteurs ne sont pas des citoyens lambda, ont découvert abasourdis que leurs vies et leur intimité avaient été violées depuis des mois, ou peut-être des années par les « barbouzes » d’Abdellatif Hammouchi, chef des services de renseignement et de sécurité marocains, rappelle la même source.

    Dans ce contexte, Joseph Breham s’interroge: « Comment Rabat aurait-elle pu obtenir cela alors que sa position est des plus inconfortables qui soit depuis l’éclatement de ce scandale désormais planétaire, et que Paris, en revanche, était censée jouer sur du velours? ». Et de répondre: « Le Maroc, déjà adepte de la corruption et du trafic de drogue, donne l’air de ne pas dédaigner non plus toutes les formes de chantages que l’on pourrait imaginer ou soupçonner ».

    Ainsi, suggère l’homme de loi hexagonal, la France officielle, à commencer par celle d’Emmanuel Macron, « est soigneusement muselée » par le Maroc. « La position de la France est déplorable mais pas étonnante. Elle est parfaitement en phase avec l’agenouillement français dans le cadre des relations avec le Maroc. Sous Hassan II et à partir de François Mitterrand, il y a eu globalement une politique pensée et organisée par le Maroc pour créer de bonnes relations avec la France », poursuit encore cet avocat, qui a eu à défendre Naâma Asfari, militant sahraoui arbitrairement condamné dans les incidents de Gdeim Izik, et sauvagement torturé par les services de sécurité marocains. Joseph Breham évoque à ce propos la « mamounisation » du personnel politique français, en référence à La Mamounia, mythique hôtel de luxe de Marrakech qui voit défiler des personnalités politiques françaises, de ses décideurs ou de chefs d’entreprise.

    Cette stratégie qui s’est mise en place à plusieurs niveaux, explique-t-on, consiste à « inviter ces personnalités, leur offrir des cadeaux voire assurer un financement de la vie politique française à un niveau assez conséquent ». Et d’ajouter que la politique de la mamouniasation s’ »est élargie à différentes personnalités du monde des arts, des lettres, du cinéma. Sous l’ancien président Jacques Chirac, cela a commencé à porter ses fruits et s’est perpétué avec tous les présidents suivants ».

    Cette « mamounisation » du personnel politique et décisionnel français ne va évidemment pas sans que des affaires compromettantes ne soient retenues contre les concernés. Discret et efficace, le procédé a en quelque sorte été percé à jour avec l’assourdissant silence élyséen en dépit de l’énormité du scandale Pegasus, relève l’avocat français.

    Il s’agit, selon Joseph Breham, de « la méthode du kompromat [faire chanter ses ennemis avec des informations compromettantes]. Quand on détient le téléphone portable de quelqu’un, on sait tout de cette personne ». Pour rappel, les révélations sur l’utilisation du logiciel espion israélien baptisé Pegasus, publiées en juillet dernier par 17 médias, se basent sur une liste de plus de 50.000 numéros de téléphone, présélectionnés par certains clients de la firme sioniste NSO Group pour une éventuelle mise sous surveillance. Pegasus qui permet de prendre le contrôle d’un téléphone, donne accès à l’intégralité du contenu de l’appareil ainsi qu’à son microphone et sa caméra. Des numéros du président Emmanuel Macron et de membres du gouvernement français figurent sur la liste de cibles potentielles du logiciel Pegasus.