Étiquette : espionnage

  • L'affaire Pegasus révèle l'obsession saharienne du Maroc

    Pour la première fois, la presse française a utilisé l’expression « obsession du Maroc pour le Sahara Occidental ». Deux événements ont permis cette découverte : le chantage à l’émigration via la crise de Ceuta et le scandale d’espionnage avec le logiciel israélien Pegasus. 

    Les deux événements ont pour fond le contentieux du Sahara Occidental qui dure depuis le retrait de l’Espagne de ce territoire riche en ressources naturelles. Le premier visait à contraindre les autorités espagnoles à abandonner la voie de la légalité internationale préconisée par le processus de paix onusien et le deuxième à suivre de près la politique de la France et l’Algérie sur ce dossier.

    L’obsession saharienne du régime a amené le régime à espionner les journalistes marocains en vue de barrer la route devant toute liberté d’expression susceptible de questionner sa politique et sa diplomatie vis-à-vis de ce conflit. 

    Conscient qu’il était espionné, le journaliste marocain Omar Radi a suivi le pas de l’association Mamfakinch en soumettant son téléphone portable à des spécialistes en vue de dénoncer les pratiques de la monarchie si chère aux élites françaises. C’est ainsi qu’Amney International a révélé dans un communiqué publié le 22 juin 2020, la présence du logiciel espions israélien Pegasus dans le portable d’Omar Radi. La vengeance du Makhzen ne se fera pas attendre. Moins d’une semaine après l’éclosion du scandale d’espionnage, le pouvoir a condamné ce journaliste à 6 ans de prison ferme.

    La justice algérienne a ouvert une enquête sur les informations d’un consortium d’ONG et de médias faisant état d’un espionnage opéré par le Maroc à l’aide d’un logiciel israélien. Dans un contexte tendu entre les deux pays, l’affaire évoque «une guerre qui ne dit pas son nom», selon une opposante algérienne dont le numéro a été espionné.

    En prônant l’agressivité dans sa politique européenne, le Maroc tente de se barricader devant deux faits décisifs dans le contentieux sahraoui. Le premier étant le verdit de la Cour Européenne de Justice sur le recours du Front Polisario contre l’inclusion du territoire sahraoui dans les accords conclus entre l’Union Européenne et Rabat. Le deuxième, la réunion du Conseil de sécurité au mois d’octobre qui mettra la lumière sur la position de l’administration Biden par rapport à la décision de Donald Trump de reconnaître la dénommée souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. 

    La France, étant sous l’emprise du lobby connu, ne donnera pas de suite au scandale d’espionnage provoqué par Rabat. Cependant, l’Algérie y a trouvé l’occasion de prouver au monde la perversion du régime marocain et une raison « de mettre en œuvre sa stratégie de riposte », selon les termes du communiqué du ministère algérien des affaires étrangères

    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie, Union Européenne, UE, France, espionnage, Pegasus, 

  • Le ministre israélien de la défense veut informer la France sur Pegasus

    -Lors de sa visite à Paris, le ministre israélien de la Défense Benny Gantz souhaite s’entretenir avec son homologue française Florence Parly au sujet du logiciel d’espionnage « Pegasus ».
    -Les médias avaient fait état de l’espionnage potentiel des téléphones portables de nombreux chefs d’Etat et journalistes par le logiciel israélien.
    -Entre autres, le Maroc aurait mis le président français Emmanuel Macron sur écoute.

    Tel Aviv. Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, prévoit de commenter le dernier scandale concernant le logiciel de surveillance du fournisseur israélien NSO lors d’une visite à Paris mercredi.

    Gantz veut y rencontrer son homologue française Florence Parly et lui fournir des informations sur la question, a annoncé mardi sa porte-parole. L’espionnage éventuel des téléphones portables de nombreux chefs d’État et journalistes à l’aide du logiciel Pegasus de NSO avait suscité un émoi international.

    L’ambassadeur du Maroc à Paris a démenti les informations des médias selon lesquelles un service de sécurité de son pays aurait ciblé le dirigeant français Emmanuel Macron pour un éventuel espionnage. Macron avait convoqué une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale et de défense pour discuter des conséquences.

    Pegasus utilise les failles de sécurité dans les logiciels des smartphones pour accéder largement aux données. Un consortium international de journalistes avait récemment fait état d’un ensemble de données d’environ 50 000 numéros prétendument sélectionnés par des clients de l’ONS comme cibles potentielles d’espionnage. L’ONS a nié les allégations et contesté certains détails des rapports.

    Israël s’inquiète d’une crise diplomatique
    Selon un rapport du site d’information Axios, le gouvernement israélien a formé une équipe spéciale composée de représentants de différents ministères, du service de renseignement extérieur Mossad et de l’armée. Selon le rapport, les cercles gouvernementaux craignent que les révélations sur le NSO ne se transforment en une crise diplomatique pour Israël.

    Les entretiens entre M. Gantz et le ministre français de la défense devraient également porter sur la crise au Liban, pays voisin d’Israël, et sur la question de l’Iran.

    RND, 27/07/2021

    Etiquettes : Maroc, France, Israël, Pegasus, Espionnage, ONS Group, Benny Gantz, Emmanuel Macron,

  • Affaire Pegasus : «L’œil du Mossad» est à Rabat

    Affaire Pegasus et espionnage de personnalités algériennes : «L’œil du Mossad» est à Rabat

    L’affaire d’espionnage dont s’est rendu coupable le royaume du Maroc, est celle qui fera assurément couler le plus d’encre. Le Makhzen qui ne semble s’encombrer d’aucun scrupule lorsqu’il s’agit de poursuivre ses vils desseins, s’est mis sur le dos la communauté internationale, lui qui espionnait des journalistes des militants politiques, ainsi que des responsables très haut placés, tant en Algérie qu’ailleurs, notamment en France, à l’aide d’un logiciel israélien. Ses manœuvres belliqueuses envers notre pays ne datent pas d’hier, avec de plus en plus d’actes répréhensibles, à l’instar de la sortie honteuse, la semaine dernière, de son représentant auprès des Nations Unies.
    Par Nadjib K.
    Le rapprochement entre l’entité sioniste et le royaume du Maroc est porteuse de gros risques, tant pour la stabilité de la région que pour la paix dans le monde. Mohamed VI, ne semble reculer devant rien pour renforcer son pouvoir et maintenir sa progéniture sur le trône usurpé du Maroc, et de là, instrumentaliser à tour de bras tant le flux migratoire que la question sahraouie dont il veut effacer la trace.
    Considérée comme l’un des plus grands scandales d’espionnage de ces dernières décennies, l’affaire «Pegasus», révélée dimanche par 17 médias internationaux, et initialement par Le Monde et Mediapart, consiste en une opération pirate utilisant le logiciel espion israélien du nom de «Pegasus», et permettant la mise sur écoute de numéros de téléphone présélectionnés. Le logiciel permettant la prise de contrôle d’un smartphone, donne accès à l’intégralité du contenu de l’appareil ainsi qu’à son microphone et sa caméra.
    Des personnalités algériennes espionnées
    Selon ces révélations, le Maroc espionnait, grâce à ce logiciel israélien, plus de 6000 numéros de téléphone en Algérie, de 1000 en France et de 500 numéros en Turquie.
    Cette opération d’espionnage qui a ciblé même le Président français, Emmanuel Macron, a été abusivement utilisée envers des hauts responsables politiques, des militaires, des diplomates, des chefs de partis politiques et des chefs d’entreprise algériens. Ce sont, selon ces révélations, pas moins de 6.000 numéros algériens qui ont été ciblés. Entre autres appareils personnalités ciblées, celui du défunt Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’ANP décédé en décembre 2019, du chef de la DGSI (services intérieurs), le général Wassini Bouaza, les frères et sœur de Abdelaziz Bouteflika: Saïd, Nacer et Zhor, Ramtane Lamamra, l’actuel chef de la diplomatie algérienne, Abdelkader Messahel, Nourredine Bedoui, Ali Haddad, (actuellement en détention), Abdelaziz Rahabi et Zoubida Assoul, selon la même source.
    Il est à rappeler à ce propos, que le scandale qui vient d’éclater avait été évoqué par le Pr. Ammar Belhimer, actuellement ministre de la Communication, dans une chronique intitulée «L’œil du Mossad», parue en date du 26 novembre 2019 sur les colonnes du quotidien Le Soir d’Algérie. En effet, le Pr Belhimer avait relevé, notamment, dans son écrit que «les armes de l’ère numérique développées par Israël pour opprimer les Palestiniens, sont rapidement réutilisées pour des applications beaucoup plus larges contre les populations occidentales qui ont longtemps pris leurs libertés pour acquis» ; les Occidentaux doivent déchanter, en effet, quand on sait qu’un «big brother» lilliputien a acquis le pouvoir de suivre le moindre de leurs gestes ou de leurs paroles.
    Ceci dit, si des réactions de réprobation sont enregistrées ici et là, des mesures sont attendues pour remettre le Makhzen marocain à sa place, et il n’est pas exclu que des sanctions soient prononcées à son égard. Pour la partie algérienne, ces agissement du royaume du Maroc, n’est que la confirmation que ce dernier s’est engagé dans une «guerre» franche envers l’Algérie, laquelle ne compte pas se laisser faire, ni accepter que de telles énormités continuent de se produire.
    N. K.
    Ecotimes, 22/07/2021
    Etiquettes : Maroc, Algérie, Pegasus, Espionnage, Israël,

  • Algérie-Maroc: Tactique et éthique en politique internationale

    Par : Salah Lakoues

    Notre pays voisin, historiquement frère et avec lequel nous partageons des liens de sang restera cher à nos cœurs. Cependant ses dirigeants semblent faire feu de tout bois dans cette dernière période. Leur entêtement sur la question sahraouie leur fait perdre le sens de l’honneur maghrébin, ils font allégeance à Trump par ci, le pont d’or à Israël par là, se braquent sur l’Algérie plutôt que de regarder vers le Sud. …
    Mais leurs agitations tacticiennes semblent patiner sur un terrain diplomatique loin d’être acquis à leur cause. C’est donc bien par dépit qu’ils créent une diversion grotesque en soutenant un groupuscule marionnettiste parisien qui revendique pas moins que la partition de l’Algérie! Eux, qui pour un territoire qui ne leur appartient même pas s’accrochent contre vents et marées savent au fond d’eux le ridicule d’une telle demande. L’art de la diplomatie ne se trouve pas aux fonds de poubelles que l’on racle, mais bien dans le dialogue argumenté et crédible. L’Algérie le dit et le répète, elle n’a aucun problème avec le Maroc – nous avions réglé nos contentieux en leur temps.
    La question sahraouie, quant à elle, se pose aux dirigeants marocains qui se sont approprié un territoire faisant abstraction de sa population avec son histoire, ses mœurs, ses coutumes, sa vision de l’avenir. Il s’agit bien d’un problème de taille qui a une solution unique : le règlement politique. C’est dans ce sens que l’Algérie œuvre, c’est dans ce sens que l’Algérie continue de considérer le Maroc comme un pays frère dont l’amitié est ancrée dans notre histoire commune.
    Réveillons donc la sagesse et la détermination pour un Maghreb arabe soudé, fort et ambitieux.
    Si cette diversion est une erreur de parcours, elle sera vite corrigée, par contre, si elle augure d’un changement radical de politique, il faudra nous convaincre de nos errements éventuels. Seuls la franchise et le dialogue courtois et serein permettront de dépasser les affres d’aujourd’hui.
    S. L.
    Le Maghreb, 27/07/2021
    Etiquettes : Algérie, Maroc, Espionnage, Pegasus, 
  • C'est Israël qui espionne le monde, pas le Maroc

    Hassane Kacimi, expert des questions géopolitiques, sécuritaires et de migration :

    «Ce n’est pas le Maroc qui espionne le monde, mais c’est l’entité sioniste»
    par Leila Z.
    «C’est l’entité sioniste qui espionne le monde entier et non pas seulement l’Algérie, de manière massive, à travers le royaume de Mohammed VI», ce sont les dires de Hassane Kacimi, expert des questions géopolitiques, sécuritaires et de migration.
    Leila Zaimi – Alger (Le Soir) – Lors de son passage sur les ondes de la Radio algérienne, Chaîne 3, hier, il a dénudé les manœuvres des services marocains contre l’Algérie et d’autres pays du monde en exposant avec clarté la complicité du royaume alaouite avec l’entité sioniste qui ne date pas d’aujourd’hui. « Le Maroc, complice et allié des sionistes, est en train d’espionner massivement tout le monde. Il s’agit d’un processus d’espionnage mondial qui est en train de se mettre en place », a-t-il déclaré, dénonçant l’acte d’espionnage et dévoilement de secrets des États. « Acheter du matériel pour protéger sa sécurité nationale est tout à fait licite. Mais acheter du matériel électronique de ce genre, malveillant d’ailleurs, pour porter atteinte à la sécurité d’autres pays est un acte illicite et qui constitue un casus belli », s’indigne-t-il. Kacimi dévoile également que le programme Pegasus a été utilisé par les Israéliens, dans le passé, pour espionner les Palestiniens. NSO est une société militaire, en vérité, contrairement à ce que prétendent les sionistes.
    Dans les détails, Kacimi éloignera l’implication du roi Mohammed VI de ce scandale. «Le roi du Maroc ne gouverne plus. Il est malade et absent. Ce n’est pas Mohammed VI qui est derrière cela. Lui-même a été espionné et écouté par ses services intérieurs», a-t-il estimé. Kacimi dira qu’il s’agira plutôt du patron des services secrets marocain, Abdellatif Hammouchi, pointé du doigt d’ailleurs par la presse internationale. À ce propos, d’après l’invité de la rédaction, le système marocain est «une vraie menace pour la sécurité de la région».
    Dans son intervention, l’hôte de la Chaîne 3 s’est exprimé longuement sur la normalisation des relations entre notre voisin et Israël. «La relation entre les Marocains et les Israéliens, ou le processus de normalisation des relations, a connu des évolutions, pendant 60 ans, par le biais des activités subversives et hostiles sur le plan régional, vers l’Algérie et l’Europe.»
    Pour Kacimi, le processus de normalisation des relations avec l’État sioniste est un facteur déstabilisateur du Moyen-Orient et de la région Maghreb. D’abord, «le processus de normalisation des relations avec l’État sioniste a commencé au Moyen-Orient avant de s’étendre au Maghreb. Ce processus n’a pas été fait dans un contexte d’apaisement mais dans un environnement sous tension.
    L’expert en géopolitique précisera que « la normalisation des relations Maroc-Israël a permis l’installation de la subversion dans les frontières ouest de l’Algérie », a-t-il constaté.
    Parlant des origines de la crise politique entre l’État algérien et le royaume marocain, l’hôte de la Radio algérienne a fait comprendre que le conflit ne date pas d’aujourd’hui mais il remonte aux siècles passés. À ce propos, l’intervenant a souligné, à travers l’Histoire, au moins trois actes de trahison du royaume alaouite à l’encontre de l’Algérie. Le premier était l’aliénation du royaume avec les colons français contre l’Émir Abdelkader. Le deuxième était pendant la guerre de Libération d’Algérie, où l’avion des cinq dirigeants du FLN a été détourné par l’armée française à l’époque et ce, après une réunion avec Mohammed V. Selon les historiens, c’est Hassan II qui a vendu la mèche et trahi les Algériens. Et le troisième acte était pendant la décennie rouge, où le pouvoir de Mohammed VI était un refuge et soutien pour beaucoup de chefs des organisations terroristes.
    L. Z.
    Etiquettes : Maroc, Algérie, Israël, Espionnage, Pegasus, NSO Group, 

  • Des responsables alliés des États-Unis ciblés par Pegasus

    Des fonctionnaires alliés des États-Unis figurent parmi les cibles des logiciels malveillants de l’ONS, selon le responsable de WhatsApp.
    Will Cathcart affirme que les responsables gouvernementaux du monde entier font partie des 1 400 utilisateurs de WhatsApp visés en 2019.

    Des hauts fonctionnaires du monde entier – y compris des personnes occupant des postes de haute sécurité nationale qui sont des « alliés des États-Unis » – ont été ciblés par des gouvernements avec le logiciel espion NSO Group lors d’une attaque en 2019 contre 1 400 utilisateurs de WhatsApp, selon le directeur général de l’application de messagerie.

    Will Cathcart a révélé les nouveaux détails sur les individus qui ont été ciblés dans l’attaque après les révélations faites cette semaine par le projet Pegasus, une collaboration de 17 organisations médiatiques qui ont enquêté sur NSO, la société israélienne qui vend ses puissants logiciels de surveillance à des clients gouvernementaux du monde entier.

    Cathcart a déclaré qu’il voyait des parallèles entre l’attaque contre les utilisateurs de WhatsApp en 2019 – qui fait maintenant l’objet d’un procès intenté par WhatsApp contre NSO – et les rapports sur une fuite massive de données qui sont au centre du projet Pegasus.

    La fuite contenait des dizaines de milliers de numéros de téléphone d’individus qui auraient été sélectionnés comme candidats à une éventuelle surveillance par des clients de NSO, notamment des chefs d’État comme le président français, Emmanuel Macron, des ministres du gouvernement, des diplomates, des activistes, des journalistes, des défenseurs des droits humains et des avocats.

    Il s’agit notamment de personnes dont les téléphones présentaient une infection ou des traces du logiciel espion Pegasus de NSO, selon les examens d’un échantillon d’appareils réalisés par le laboratoire de sécurité d’Amnesty International.

    « Les rapports correspondent à ce que nous avons vu lors de l’attaque que nous avons déjouée il y a deux ans, ils sont très cohérents avec ce que nous clamions alors », a déclaré Mme Cathcart dans une interview accordée au Guardian. En plus des « hauts fonctionnaires », WhatsApp a constaté que des journalistes et des militants des droits de l’homme ont été ciblés dans l’attaque de 2019 contre ses utilisateurs. Beaucoup des cibles dans l’affaire WhatsApp, a-t-il dit, n’avaient « rien à faire sous surveillance de quelque manière que ce soit ».

    « Cela devrait être un signal d’alarme pour la sécurité sur Internet … les téléphones mobiles sont soit sûrs pour tout le monde, soit ils ne sont pas sûrs pour tout le monde. »

    Lorsque le logiciel espion Pegasus de NSO infecte un téléphone, les clients gouvernementaux qui l’utilisent peuvent avoir accès aux conversations téléphoniques, aux messages, aux photos et à la localisation d’une personne, ainsi que transformer le téléphone en un dispositif d’écoute portable en manipulant son enregistreur.

    La fuite contient une liste de plus de 50 000 numéros de téléphone qui, semble-t-il, ont été identifiés comme ceux de personnes d’intérêt par des clients de NSO depuis 2016.

    L’apparition d’un numéro sur la liste ayant fait l’objet de la fuite et auquel le projet Pegasus a eu accès ne signifie pas qu’il a fait l’objet d’une tentative de piratage ou d’un piratage réussi. NSO a déclaré que Macron n’était pas une « cible » de l’un de ses clients, ce qui signifie que la société nie qu’il y ait eu une tentative ou une réussite d’infection de son téléphone par Pegasus.

    NSO a également déclaré que les données n’avaient « aucune pertinence » pour l’entreprise, et a rejeté le rapport du projet Pegasus, le qualifiant de « plein d’hypothèses erronées et de théories non corroborées ». Elle a nié que les données divulguées représentaient les personnes ciblées par la surveillance du logiciel Pegasus. NSO a qualifié le chiffre de 50 000 d’exagéré et a déclaré qu’il était trop important pour représenter les personnes ciblées par Pegasus.

    Mais Cathcart a remis en question l’affirmation de NSO selon laquelle le chiffre était en soi « exagéré », affirmant que WhatsApp avait enregistré une attaque contre 1 400 utilisateurs sur une période de deux semaines en 2019.

    « Cela nous indique que sur une période plus longue, sur une période de plusieurs années, le nombre de personnes attaquées est très élevé », a-t-il déclaré. « C’est pourquoi nous avons estimé qu’il était si important de soulever la préoccupation autour de cela ».

    Lorsque WhatsApp dit qu’elle croit que ses utilisateurs ont été « ciblés », cela signifie que la société a des preuves qu’un serveur NSO a tenté d’installer un logiciel malveillant sur l’appareil d’un utilisateur.

    NSO a refusé de donner des détails spécifiques sur ses clients et les personnes qu’ils ciblent. Cependant, une source a affirmé que le nombre moyen de cibles annuelles par client était de 112.

    Lorsque WhatsApp a annoncé il y a deux ans que des utilisateurs avaient été ciblés par le logiciel malveillant de NSO, elle a déclaré avoir constaté qu’environ 100 des 1 400 cibles étaient des membres de la société civile – journalistes, défenseurs des droits de l’homme et militants. Les utilisateurs ont été ciblés par une vulnérabilité de WhatsApp qui a été corrigée par la suite.

    Cathcart a déclaré qu’il avait discuté des attaques de 2019 contre les utilisateurs de WhatsApp avec les gouvernements du monde entier. Il a salué les récentes mesures prises par Microsoft et d’autres acteurs du secteur technologique qui s’expriment sur les dangers des logiciels malveillants, et a appelé Apple – dont les téléphones sont vulnérables aux infections par des logiciels malveillants – à adopter leur approche.

    « J’espère qu’Apple commencera à adopter cette approche également. Soyez bruyants, participez. Il ne suffit pas de dire ‘la plupart de nos utilisateurs n’ont pas à s’inquiéter de cela’. Il ne suffit pas de dire ‘oh, cela ne concerne que des milliers ou des dizaines de milliers de victimes’ », a-t-il déclaré.

    « Si cela affecte les journalistes du monde entier, cela affecte les défenseurs des droits de l’homme du monde entier, cela nous affecte tous. Et si le téléphone de quelqu’un n’est pas sécurisé, cela signifie que le téléphone de tout le monde ne l’est pas. »

    Il a également appelé les gouvernements à aider à créer une responsabilité pour les fabricants de logiciels espions.

    « NSO Group affirme qu’un grand nombre de gouvernements achètent leurs logiciels, ce qui signifie que ces gouvernements, même si leur utilisation est plus contrôlée, ces gouvernements financent cela. Devraient-ils s’arrêter ? Devrait-il y avoir une discussion sur les gouvernements qui payaient pour ce logiciel ? »

    WhatsApp a lancé son procès contre NSO fin 2019, affirmant que l’entreprise israélienne était responsable de l’envoi de logiciels malveillants sur les téléphones des utilisateurs de WhatsApp. Un juge de l’affaire a souligné que les faits sous-jacents de l’affaire – à savoir que le code malveillant appartenant à NSO a été envoyé par le service de WhatsApp – ne semblaient pas être contestés. En revanche, le procès a tourné autour de la question de savoir si les « clients souverains » de NSO étaient à blâmer, ou la société elle-même.

    NSO a fait valoir qu’elle devrait être immunisée contre le procès parce que ses clients sont des gouvernements étrangers. Elle a déclaré que ses clients sont contractuellement obligés d’utiliser Pegasus pour cibler les criminels et qu’elle enquête sur les allégations d’abus. Elle a déclaré qu’elle n’avait aucune idée de la manière dont ses clients gouvernementaux utilisaient le logiciel espion ni des personnes qu’ils ciblaient, à moins que la société ne demande une enquête sur des allégations d’actes répréhensibles.

    Un porte-parole de l’ONS a déclaré : « Nous faisons de notre mieux pour contribuer à créer un monde plus sûr. M. Cathcart dispose-t-il d’autres solutions permettant aux services de police et de renseignement de détecter et de prévenir légalement les actes malveillants des pédophiles, des terroristes et des criminels à l’aide de plateformes de chiffrement de bout en bout ? Si tel est le cas, nous serions heureux de l’entendre. »

    The Guardian, 24/07/2021

    Etiquettes : Pegasus, Whatsapp, espionnage, logiciels espions, ONS Group,

  • Toka, un autre logiciel espion israélien

    Toka, le plus dangereux logiciel espion israélien dont vous n’avez jamais entendu parler.

    L’attention myope des médias grand public sur le logiciel espion israélien Pegasus et les menaces qu’il représente signifie que d’autres sociétés, comme Toka, ne font pas l’objet d’une enquête, même si leurs produits présentent un potentiel encore plus grand d’abus et de surveillance illégale.

    Par Whitney WEBB

    Dimanche dernier, une enquête sur l’utilisation abusive, dans le monde entier, d’un logiciel espion mis au point par des vétérans de l’unité 8200 des services de renseignement israéliens a suscité un vif intérêt. Il a en effet été révélé que ce logiciel, vendu à des gouvernements démocratiques et autoritaires, avait été utilisé pour espionner illégalement quelque 50 000 personnes. Parmi les personnes dont les communications et les appareils ont été espionnés par le logiciel, connu sous le nom de Pegasus, figurent des journalistes, des militants des droits de l’homme, des chefs d’entreprise, des universitaires et des dirigeants politiques de premier plan. Parmi les dirigeants politiques ciblés, selon les rapports, figuraient les dirigeants actuels de la France, du Pakistan, de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, du Maroc et de l’Irak.

    L’utilisation abusive du logiciel Pegasus de cette manière est connue depuis plusieurs années, bien que ces dernières révélations semblent avoir pris une telle ampleur dans le grand public en raison du nombre élevé de civils qui auraient été surveillés grâce à son utilisation. La poursuite du scandale qui dure depuis des années et qui porte sur l’utilisation abusive de Pegasus a également apporté une controverse et une notoriété considérables à la société israélienne qui l’a développé, le NSO Group.

    Alors que le NSO Group est devenu tristement célèbre, d’autres sociétés israéliennes ayant des liens encore plus étroits avec l’appareil de renseignement israélien vendent des logiciels qui non seulement fournissent exactement les mêmes services aux gouvernements et aux agences de renseignement, mais prétendent aller encore plus loin.

    Fondée à l’origine par l’ancien Premier ministre israélien et associé de Jeffrey Epstein, Ehud Barak, la marchandise de l’une de ces sociétés est utilisée par des pays du monde entier, y compris dans les pays en développement, avec la facilitation directe d’institutions financières mondiales comme la Banque interaméricaine de développement (BID) et la Banque mondiale. En outre, le logiciel n’est mis à la disposition que des gouvernements qui ont la « confiance » du gouvernement israélien, qui « travaille en étroite collaboration » avec la société.

    Malgré le fait que cette firme existe depuis 2018 et a été couverte en détail par cet auteur pour MintPress News en janvier 2020, aucun média grand public – y compris ceux qui ont largement couvert le groupe NSO – n’a pris la peine d’examiner les implications de cette histoire.

    Pire que Pegasus

    Toka a été lancé en 2018 dans le but explicite de vendre un « écosystème sur mesure de cybercapacités et de produits logiciels pour les organismes gouvernementaux, d’application de la loi et de sécurité. » Selon un profil de l’entreprise publié dans Forbes peu après son lancement, Toka s’est annoncé comme « un guichet unique de piratage pour les gouvernements qui ont besoin de capacités supplémentaires pour lutter contre les terroristes et d’autres menaces pour la sécurité nationale dans le domaine numérique. »

    Toka a été lancée avec l’intention de « fournir des outils d’espionnage pour tous les appareils dont ses clients ont besoin », y compris non seulement les smartphones, mais aussi « un accent particulier sur l’Internet des objets (IoT) ». Selon la société, cela inclut des appareils comme Amazon Echo, les produits domestiques connectés à Google Nest, ainsi que les réfrigérateurs, thermostats et alarmes connectés. Les failles découvertes par Toka dans ces produits ne seraient pas divulguées aux fournisseurs, ce qui signifie que ces failles resteraient vulnérables à tout pirate, qu’il soit client de Toka ou non.

    Aujourd’hui, la suite logicielle de Toka prétend offrir à ses clients des services de police, du gouvernement et du renseignement la possibilité d’obtenir des « renseignements ciblés » et de mener des « enquêtes médico-légales » ainsi que des « opérations secrètes ». En outre, Toka offre aux gouvernements son service « Cyber Designers », qui fournit « aux agences les stratégies à spectre complet, les projets personnalisés et les technologies nécessaires pour assurer la sécurité et la durabilité des infrastructures critiques, du paysage numérique et des institutions gouvernementales ».

    Étant donné que Pegasus de NSO ne cible que les smartphones, la suite de piratage de Toka – qui, comme Pegasus, est également classée comme un produit d’ »interception légale » – est capable de cibler n’importe quel appareil connecté à Internet, y compris, mais pas seulement, les smartphones. En outre, sa clientèle cible est la même que celle de Pegasus, ce qui offre aux gouvernements une occasion facile d’accéder à des capacités de surveillance encore plus importantes que celles offertes par Pegasus, mais sans risquer la notoriété dans les médias, puisque Toka a longtemps évité les feux de la rampe.

    En outre, alors que Toka prétend que ses produits ne sont utilisés que par des gouvernements et des agences « de confiance » pour combattre le « terrorisme » et maintenir l’ordre et la sécurité publique, l’argumentaire de vente de Pegasus du groupe NSO est remarquablement similaire, et cet argumentaire n’a pas empêché son logiciel d’être utilisé pour cibler des dissidents, des politiciens et des journalistes. Il permet également à bon nombre des mêmes groupes qui sont clients de Toka, comme les agences de renseignement, d’utiliser ces outils dans le but d’obtenir du chantage. L’utilisation du chantage par les agences de sécurité israéliennes contre les civils palestiniens pour tenter d’affaiblir la société palestinienne et pour la persécution politique est bien documentée.

    Toka a été décrite par les analystes du marché comme une société de « sécurité offensive », bien que les dirigeants de la société rejettent cette caractérisation. Le cofondateur et actuel PDG de l’entreprise, Yaron Rosen, a affirmé que les opérations de l’entreprise ne sont pas purement offensives, mais qu’elles sont « quelque chose au milieu », qu’il classe comme un pont entre la cyberdéfense et les cyberactivités offensives – par exemple, le piratage.

    Les activités de la société sont préoccupantes dans la mesure où, depuis sa création, Toka est en partenariat direct avec le ministère israélien de la Défense et d’autres agences de renseignement et de sécurité israéliennes. L’entreprise « travaille en étroite collaboration » avec ces agences gouvernementales, selon un site Web du ministère israélien de la Défense. Cette collaboration, selon Toka, vise à « améliorer » ses produits. Les liens directs de Toka avec les FDI contrastent avec le groupe NSO, une entreprise qui n’entretient pas de liens manifestes avec l’État de sécurité israélien.

    La collaboration directe de Toka avec le gouvernement israélien est également mise en évidence par l’affirmation selon laquelle l’entreprise ne vend ses produits et n’offre ses services qu’à des gouvernements, des services de police et des agences de renseignement « de confiance ». Le Rosen de Toka a déclaré que la Russie, la Chine et « d’autres pays ennemis » ne seraient jamais clients de la société. En d’autres termes, seuls les pays alignés sur les objectifs de la politique israélienne, en particulier en Palestine occupée, sont autorisés à devenir des clients et à avoir accès à sa panoplie de puissants outils de piratage. Cela va dans le sens des efforts déployés par le gouvernement israélien pour tirer parti du secteur israélien de la haute technologie afin de contrer le mouvement de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) dans le monde.

    Le fait que l’un des principaux investisseurs de Toka soit Dell Technologies Capital, qui est une extension de la célèbre société de technologie Dell, est une preuve supplémentaire que Toka fait partie des efforts du gouvernement israélien pour fournir aux gouvernements étrangers des produits technologiques profondément liés aux services militaires et de renseignement israéliens. Dell a été fondée par Michael Dell, un partisan pro-israélien bien connu qui a donné des millions de dollars aux Amis des FDI et qui est l’un des principaux partisans des projets de loi dits « anti-BDS » qui empêchent les personnes employées dans le secteur public ou les institutions publiques dans plusieurs États américains de soutenir les boycotts non violents d’Israël, même pour des raisons humanitaires. Comme MintPress l’a déjà noté, le fait qu’un grand producteur de biens de consommation électroniques investisse massivement dans une société qui commercialise le piratage de cette même technologie devrait être un signal d’alarme.

    L’utilisation initiale admise par le gouvernement du secteur de la haute technologie pour contrer le mouvement BDS a coïncidé avec le lancement d’une nouvelle politique de l’armée et des agences de renseignement israéliennes en 2012, selon laquelle « les projets liés à la cybernétique et au renseignement qui étaient auparavant menés en interne dans l’armée israélienne et les principales armes de renseignement d’Israël sont transférés à des entreprises qui, dans certains cas, ont été construites dans ce but précis. »

    L’une des raisons pour lesquelles ce programme aurait été lancé était de retenir les membres de l’unité 8200 engagés dans des travaux militaires qui se dirigeaient vers des emplois dans le secteur technologique bien rémunéré du pays. Grâce à cette nouvelle politique, qui a essentiellement pour but de fusionner une grande partie du secteur technologique privé avec l’État israélien chargé de la sécurité nationale, certains vétérans de l’Unité 8200 et d’autres services de renseignement continuent à travailler pour l’État mais bénéficient d’un salaire du secteur privé. Le résultat final est qu’un nombre inconnu – et probablement très élevé – d’entreprises technologiques israéliennes sont dirigées par des vétérans de l’armée et des agences de renseignement israéliennes et servent, à toutes fins utiles, de sociétés écrans. Un examen plus approfondi de Toka suggère fortement qu’il s’agit d’une de ces sociétés écrans.

    Toka – née de l’état de sécurité nationale d’Israël

    La société a été cofondée par Ehud Barak, Alon Kantor, Kfir Waldman et le général de brigade des FDI à la retraite Yaron Rosen. Rosen, PDG fondateur et actuel co-PDG de la société, est l’ancien chef du cyber-état-major des FDI, où il était « l’architecte principal de toutes les activités cybernétiques [des FDI] », y compris celles exécutées par l’unité 8200 du renseignement militaire israélien. Alon Kantor est l’ancien vice-président du développement commercial de Check Point Software, une société de logiciels et de matériel informatique fondée par des vétérans de l’unité 8200. Kfir Waldman est l’ancien PDG de Go Arc et un ancien directeur de l’ingénierie du géant technologique Cisco. Cisco est un leader dans le domaine des appareils de l’Internet des objets et de la cybersécurité de l’IoT, tandis que Go Arc se concentre sur les applications pour les appareils mobiles. Comme indiqué précédemment, Toka ne pirate pas seulement les appareils mobiles, mais se concentre également sur le piratage des appareils IoT.

    En plus d’avoir été premier ministre d’Israël, le cofondateur de Toka, Ehud Barak, a été chef de la direction du renseignement militaire israélien Aman, ainsi que de plusieurs autres postes importants dans les FDI, avant de diriger l’armée israélienne en tant que ministre de la défense. En tant que ministre de la défense, il a dirigé l’opération Plomb durci contre la bande de Gaza sous blocus en 2009, qui a entraîné la mort de plus de 1 000 Palestiniens et a vu Israël utiliser illégalement des armes chimiques contre des civils.

    Toka est la première start-up créée par Barak. Toutefois, Barak avait auparavant présidé et investi dans Carbyne911, une start-up israélienne controversée spécialisée dans les services d’urgence qui s’est développée dans le monde entier et s’est particulièrement implantée aux États-Unis. Le succès de Carbyne s’est fait malgré le scandale Jeffrey Epstein, étant donné que le pédophile et trafiquant sexuel lié aux services de renseignement avait investi massivement dans la société sur l’ordre de Barak. Les relations étroites de Barak avec Epstein, y compris les visites de nuit sur l’île d’Epstein et dans les complexes d’appartements qui abritaient des femmes et des filles mineures victimes de trafic, ont été largement documentées.

    Barak s’est retiré de Toka en avril de l’année dernière, probablement en raison de la controverse sur ses liens avec Epstein, qui a également vu Barak se retirer de sa présidence de Carbyne à la suite de la mort d’Epstein. Des preuves considérables ont montré qu’Epstein était un agent des services de renseignements militaires israéliens qui faisait chanter des personnes puissantes au profit de la sécurité nationale israélienne et d’autres agences de renseignements, ainsi que pour son profit personnel.

    Un autre dirigeant notable de Toka est Nir Peleg, le vice-président de la société chargé des projets stratégiques. Peleg est l’ancien chef de la division de la recherche et du développement au National Cyber Directorate d’Israël, où il a dirigé des projets nationaux de cybersécurité ainsi que des initiatives gouvernementales et des collaborations avec des partenaires internationaux et des entreprises israéliennes innovantes en matière de cybersécurité. Avant cela, Peleg affirme avoir servi pendant plus de 20 ans à des postes de direction au sein de « l’unité technologique d’élite » des FDI, bien qu’il ne précise pas de quelle unité il s’agit. Son profil LinkedIn indique qu’il a été à la tête de l’ensemble du département technologique des FDI de 2008 à 2011.

    Lorsqu’il travaillait au National Cyber Directorate d’Israël, Peleg a travaillé en étroite collaboration avec Tal Goldstein, aujourd’hui responsable de la stratégie du Partenariat contre la cybercriminalité du Forum économique mondial (WEF-PAC), qui compte parmi ses membres des agences gouvernementales des États-Unis, d’Israël et du Royaume-Uni, ainsi que certaines des entreprises technologiques et financières les plus puissantes du monde. L’objectif de cet effort est de créer une entité mondiale capable de contrôler le flux d’informations, de données et d’argent sur Internet. Le PDG de Toka, Yaron Rosen, a récemment appelé à la création de cette organisation lorsqu’il a déclaré que la communauté internationale devait créer de toute urgence l’équivalent « cyber » de l’Organisation mondiale de la santé pour lutter contre la « cyberpandémie ».

    Les affirmations selon lesquelles une « cyberpandémie » est imminente ont été fréquentes de la part de personnes liées au WEF-PAC, notamment le PDG de Checkpoint Software, Gil Shwed. Checkpoint est membre du WEF-PAC et deux de ses anciens vice-présidents, Michael Anderson et Alon Kantor, sont aujourd’hui respectivement vice-président des ventes mondiales et co-PDG de Toka.

    Le directeur de la technologie de Toka, et l’architecte en chef de sa suite de piratage, est Moty Zaltsman, qui est le seul directeur général de la société qui ne figure pas sur le site Web de l’entreprise. Selon son profil LinkedIn, M. Zaltsman était le directeur de la technologie du premier ministre israélien de l’époque, Benjamin Netanyahu. En janvier dernier, lorsque Toka a été couvert par MintPress News, son profil indiquait qu’il avait développé des « technologies offensives » pour le chef d’État israélien, mais Zaltsman a depuis retiré cette affirmation. Le dernier dirigeant de Toka digne d’intérêt est Michael Volfman, vice-président de la recherche et du développement de la société. Volfman était auparavant responsable de la recherche et du développement dans le domaine de la cybernétique au sein d’une « unité technologique de pointe » non précisée des FDI.

    Il convient également de mentionner les principaux investisseurs de Toka, notamment Entrèe Capital, qui est géré par Aviad Eyal et Ran Achituv. Ran Achituv, qui gère l’investissement d’Entrée dans Toka et siège au conseil d’administration de Toka, est le fondateur de l’unité de renseignement électromagnétique par satellite de Tsahal et un ancien vice-président senior d’Amdocs et de Comverse Infosys. Amdocs et Comverse ont fait l’objet de scandales à la fin des années 1990 et au début des années 2000 pour leur rôle dans une vaste opération d’espionnage soutenue par le gouvernement israélien qui visait des agences fédérales américaines à cette époque.

    Malgré ce scandale et d’autres dans le passé de l’entreprise, Verint, filiale de Comverse, a été engagée par la National Security Agency (NSA) pour mettre sur écoute le réseau de télécommunications de Verizon peu après que leur précédent scandale d’espionnage ait été couvert par les médias grand public. Ce contrat, qui s’inscrivait dans le cadre de l’opération Stellar Winds, a été approuvé par le directeur de la NSA de l’époque, Keith Alexander, qui s’est depuis fait l’avocat d’une coopération plus étroite entre le gouvernement israélien et le gouvernement américain en matière de cybersécurité.

    En plus d’Entrèe Capital, Andreessen Horowitz est un autre des principaux investisseurs de Toka. La société de capital-risque cofondée par le titan de la Silicon Valley Marc Andreessen est actuellement conseillée par l’ancien secrétaire au Trésor Larry Summers, un ami proche du tristement célèbre pédophile Jeffery Epstein. Parmi les premiers investisseurs de Toka qui ne figurent plus sur le site Web de la société figurent Launch Capital, qui est très liée à la famille Pritzker – l’une des familles les plus riches des États-Unis, qui entretient des liens étroits avec les Clinton et les Obama ainsi qu’avec le lobby pro-israélien des États-Unis – et Ray Rothrock, un investisseur en capital-risque qui a passé près de trois décennies chez VenRock, le fonds de capital-risque de la famille Rockefeller.

    À la lumière de la politique susmentionnée du gouvernement israélien d’utiliser des entreprises technologiques privées comme façades, la combinaison des liens directs de Toka avec le gouvernement israélien, la nature de ses produits et services, et les nombreux liens significatifs de ses dirigeants et investisseurs avec les services de renseignements militaires israéliens et les scandales d’espionnage israéliens passés, suggère fortement que Toka est l’une de ces façades.

    Si c’est le cas, il y a des raisons de croire que, lorsque les clients de Toka piratent et accèdent à un appareil, des éléments de l’État israélien pourraient également y avoir accès. Cette inquiétude est née du fait que les services de renseignement israéliens se sont déjà livrés à ce type de comportement dans le cadre du scandale du logiciel PROMIS, au cours duquel le « super espion » israélien Robert Maxwell a vendu des logiciels espions au gouvernement américain, y compris à des sites hautement sensibles impliqués dans la recherche sur les armes nucléaires. Lorsque ce logiciel, connu sous le nom de PROMIS, a été installé sur des ordinateurs du gouvernement américain, les services de renseignement israéliens ont eu accès à ces mêmes systèmes et appareils.

    Le gouvernement américain n’était cependant pas la seule cible de cette opération, puisque le logiciel PROMIS mis sur écoute a été placé sur les réseaux de plusieurs agences de renseignement dans le monde, ainsi que sur ceux de puissantes sociétés et de plusieurs grandes banques. Les services de renseignement israéliens ont eu accès à tous leurs systèmes jusqu’à ce que la nature compromise du logiciel soit rendue publique. Cependant, le gouvernement israélien n’a pas été tenu responsable par le gouvernement américain ou la communauté internationale de son programme d’espionnage de grande envergure, un programme directement facilité par des sociétés écrans axées sur la technologie. Les similitudes entre les produits commercialisés et les clients ciblés par Maxwell lors du scandale PROMIS et actuellement par Toka sont considérables.

    La Banque mondiale et la BID aident Toka à cibler les alliés de la Palestine

    Si les liens entre Toka et l’État de sécurité nationale israélien sont clairs comme le jour, ce qui est également significatif et troublant à propos de cette société, c’est la façon dont son entrée dans les pays en développement comme dans les pays développés est facilitée par les institutions financières mondiales, en particulier la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement. Notamment, ce sont les seuls accords avec les gouvernements que Toka annonce sur son site web, les autres n’étant pas rendus publics.

    Plusieurs projets financés par l’une ou l’autre de ces deux institutions ont vu Toka devenir le « cyberconcepteur » des stratégies nationales de cybersécurité du Nigeria et du Chili depuis l’année dernière. De manière significative, les populations de ces deux pays affichent un fort soutien à la Palestine et au mouvement BDS. En outre, Toka a obtenu un contrat financé par la Banque mondiale avec le gouvernement de Moldavie, un allié d’Israël, en septembre dernier.

    La Banque mondiale a sélectionné Toka en février de l’année dernière pour « améliorer le développement cybernétique du Nigeria », ce qui inclut le développement de « cadres nationaux, de capacités techniques et l’amélioration des compétences ». Grâce au contrat de la Banque mondiale, Toka est désormais intimement liée aux secteurs public et privé du Nigeria en ce qui concerne le « cyber-écosystème » du pays. La décision de la Banque mondiale de choisir Toka est probablement le résultat d’un partenariat forgé en 2019 par l’État d’Israël avec l’institution financière mondiale « pour stimuler la cybersécurité dans le monde en développement », en mettant l’accent sur l’Afrique et l’Asie.

    « La conception et la mise en place d’une cyber-stratégie nationale durable et robuste et d’une cyber-résilience est un facilitateur essentiel pour atteindre les objectifs de la politique nationale de cybersécurité et du cadre stratégique du Nigeria », a déclaré Yaron Rosen, PDG de Toka, dans un communiqué de presse concernant le contrat.

    Compte tenu de l’utilisation susmentionnée par Toka de sa technologie pour les seuls gouvernements « de confiance », il convient de noter que le Nigeria a été un allié solide de la Palestine pendant la majeure partie de la dernière décennie, à l’exception d’une abstention lors d’un vote crucial de l’ONU en 2014. En plus du gouvernement, de nombreux groupes d’étudiants, des organisations de défense des droits de l’homme et des organisations islamiques du pays soutiennent ouvertement la Palestine. Avec les efforts de Toka pour offrir ses produits uniquement aux pays qui s’alignent sur les pays « amis », leur implication désormais intime dans le cyberdéveloppement du Nigeria pourrait bientôt avoir des conséquences pour un gouvernement qui a eu tendance à soutenir la cause palestinienne. Cela est d’autant plus probable au vu des déclarations du PDG de Toka, M. Rosen, lors d’un événement organisé en avril 2021 par le ministère israélien de l’Économie, où il a souligné le rôle de la cybernétique dans les pays en développement, notamment en termes de défense nationale et de stratégie économique.

    Trois mois après la conclusion de l’accord avec le Nigeria par l’intermédiaire de la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement (BID) a sélectionné Toka pour conseiller le gouvernement chilien sur les « prochaines étapes de la préparation nationale à la cybersécurité et du renforcement des capacités opérationnelles du pays ». Dans le cadre de ce projet, « Toka évaluera les lacunes et les défis actuels en matière de cybersécurité au Chili et soutiendra la mise en œuvre du projet de la BID en recommandant des améliorations spécifiques de la préparation à la cybersécurité », selon un communiqué de presse. Toka affirme que cela contribuera à « faire du Chili un leader de la cybersécurité en Amérique du Sud ». À propos de l’accord, M. Rosen de Toka a déclaré qu’il était « reconnaissant » que la BID lui ait « donné l’occasion de travailler avec le gouvernement chilien ».

    Israël a signé des accords conséquents de coopération avec la BID en 2015, avant d’approfondir ces liens en 2019 en s’associant avec la BID pour investir 250 millions de dollars provenant d’institutions israéliennes en Amérique latine spécifiquement.

    Comme le Nigeria, le Chili a un lien étroit avec la Palestine et est souvent la cible des efforts d’influence du gouvernement israélien. Bien que l’actuel gouvernement d’extrême droite de Sebastián Piñera se soit rapproché d’Israël, le Chili abrite la plus grande communauté d’exilés palestiniens au monde en dehors du Moyen-Orient. En conséquence, le Chili a l’un des mouvements BDS les plus forts des Amériques, avec des villes déclarant un boycott non violent d’Israël jusqu’à ce que l’administration Piñera intervienne pour affirmer que de tels boycotts ne peuvent être mis en œuvre qu’au niveau fédéral. Les Palestiniens du Chili ont une forte influence sur la politique chilienne, avec un récent et populaire candidat à la présidence, Daniel Jadue, qui est le fils d’immigrants palestiniens au Chili. Plus tôt cette année, en juin, le congrès chilien a rédigé un projet de loi visant à boycotter les biens, services et produits provenant des colonies israéliennes illégales.

    Alors que Toka présente ces deux projets comme visant à aider la cyberpréparation et les économies des pays qu’elle dessert actuellement, les médias israéliens ont dressé un tableau différent. Par exemple, Haaretz a écrit que les partenariats d’Israël avec les banques de développement, en particulier ceux conclus en 2019 qui ont abouti à ces contrats avec Toka, ont été planifiés par un comité interministériel mis en place par le Premier ministre de l’époque, Benjamin Netanyahu, « afin de réaliser le potentiel du développement international pour renforcer l’économie israélienne, améliorer la position politique d’Israël et renforcer son rôle international. » Une source, citée par Haaretz comme étant proche de cette entreprise, a déclaré que « les banques de développement sont un moyen de faire avancer les intérêts et l’agenda d’Israël dans le monde en développement, y compris en Amérique latine. Mais ce n’est pas de la philanthropie ».

    Compte tenu de ces déclarations, du modus operandi de Toka en tant qu’entreprise et de ses antécédents, il semble très probable que la raison pour laquelle le Nigeria et le Chili ont été choisis comme premiers contrats de banques de développement de Toka visait à faire avancer l’agenda du gouvernement israélien dans ces pays spécifiques, un agenda qui cherche à contrer et à atténuer le soutien vocal à la Palestine parmi les habitants de ces pays.

    Le problème des logiciels espions va bien au-delà du Groupe NSO

    Le groupe NSO et son logiciel Pegasus constituent clairement un scandale majeur qui mérite d’être examiné de près. Cependant, le traitement de l’incident par les médias a largement absous le gouvernement israélien de tout rôle dans cette affaire, malgré le fait que les ventes de Pegasus par le NSO Group à des gouvernements étrangers ont été approuvées et défendues par le gouvernement israélien. Cela signifie, bien sûr, que le gouvernement israélien a également une responsabilité évidente dans tout ce scandale.

    En outre, la focalisation myope sur le groupe NSO dans les reportages des médias grand public sur les logiciels espions privés israéliens et les menaces qu’ils représentent signifie que d’autres sociétés, comme Toka, ne font pas l’objet d’une enquête, même si leurs produits présentent un potentiel d’abus et de surveillance illégale encore plus grand que ceux actuellement commercialisés et vendus par le groupe NSO.

    Étant donné la longue histoire de l’utilisation par les services de renseignement israéliens des entreprises technologiques à des fins de surveillance et d’espionnage international, ainsi que sa politique avouée d’utilisation des entreprises technologiques comme façades pour combattre le BDS et assurer la  » cyber domination  » d’Israël, l’enquête sur les logiciels espions israéliens ne peut pas s’arrêter uniquement à NSO Group. Cependant, ne pas s’arrêter là risque de mettre directement en cause l’État israélien, en particulier dans le cas de Toka, et c’est une chose que les grands médias ont tendance à éviter. Cela est dû à un ensemble de facteurs, mais le fait que Pegasus de NSO ait été utilisé pour espionner les journalistes de manière aussi intensive n’arrange certainement pas les choses.

    Pourtant, la militarisation par Israël de son industrie technologique, et l’utilisation globale de ses offres de logiciels espions par les gouvernements et les agences de sécurité du monde entier, doit être abordée, en particulier parce qu’elle a été explicitement militarisée pour empêcher les boycotts non violents de l’occupation israélienne de la Palestine, y compris ceux basés uniquement sur des motifs humanitaires ou par respect des lois internationales qu’Israël viole régulièrement. Permettre à un gouvernement de s’engager dans cette activité à l’échelle mondiale pour étouffer la critique de politiques illégales flagrantes et de crimes de guerre ne peut continuer et cela devrait être le cas pour tout gouvernement, pas seulement pour Israël.

    Si les médias qui relatent avec empressement les dernières révélations de Pegasus sont réellement préoccupés par l’abus de logiciels espions par les gouvernements et les agences de renseignement du monde entier, ils devraient également s’intéresser à Toka, car il arme activement ces mêmes institutions avec des armes bien pires que n’importe quel produit du groupe NSO.

    mintpressnews.com

    Strategic Culture Foundation, 25/07/2021

    Etiquettes : Israël, logiciels espions, espionnage, NSO Group, Pegasus, Jeffrey Epstein Ehud Barak, Toka,

  • Maroc : Le voisin espion !

    Un consortium de médias révèle une enquête sur l’infiltration de téléphones pour le compte du Maroc. Affaire Pegasus: Le voisin espion !

    C’est le retour de manivelle chez l’Etat voisin au centre d’une sombre affaire dite Pegasus liée à l’espionnage. Des journalistes de plusieurs médias internationaux, hommes politiques et des personnalités des droits de l’homme seraient victimes de ce logiciel espion. Qui a intérêt à utiliser ce logiciel espion et pour quel compte ? L’enquête inédite est montée en scène mettant en ligne de mire des journalistes français espionnés pour le compte du Maroc. 
    Une nouvelle fois l’Etat voisin et son allié le lobby sioniste sont soupçonnés d’utilisation et de violation de systèmes informatiques de journalistes d’un média ayant pignon sur rue, cible d’une sordide campagne d’atteintes de leurs données confidentielles ou personnelles. Il s’agit d’un logiciel espion mis au point par les sionistes et qui permet d’espionner dès qu’il est sur un smart phone, les données contenues dans les appels téléphoniques et les images de leurs propriétaires. C’est le site Mediapart dont deux journalistes ont été espionnés qui a le premier révélé cette affaire. Tout compte fait, le parquet de Paris a ouvert, mardi, une enquête sur l’espionnage de journalistes français dont l’infiltration de téléphones par le logiciel Pegasus pour le compte de l’Etat marocain, a été révélé dimanche par un consortium de médias, a-t-il annoncé dans un communiqué. 
    Cette enquête a été ouverte pour une longue liste de dix infractions dont “atteinte à la vie privée”, “interception de correspondance”, “accès frauduleux” à un système informatique et “association de malfaiteurs”. Elle fait suite à la plainte déposée par le site Mediapart, dont deux journalistes ont été espionnés, à laquelle doit s’ajouter une plainte similaire du Canard enchaîné. Cette enquête qui se poursuit toujours pourrait aboutir à d’autres rebondissements en matière de graves infractions et atteintes aux systèmes informatiques à l’effet d’espionnage entre Etats. 
    L’enquête vise également d’autres infractions d’atteintes à un système informatique, telles que l’introduction, l’extraction et la transmission frauduleuses de données, qui peuvent être potentiellement reprochées aux utilisateurs de Pegasus. Elle concerne aussi la “mise à disposition et détention d’un équipement” permettant des atteintes à un système de données et “l’offre et la vente sans autorisation d’un dispositif de captation de données”, qui visent, cette fois, potentiellement la commercialisation du logiciel et les intermédiaires impliqués. Plusieurs médias dont Le Monde, le Guardian et le Washington Post ont révélé, dimanche que le fondateur de Mediapart Ewdy Plenel et la journaliste de son média, Lénaïg Bredoux, avaient été espionnés par les services secrets marocains. 
    Le Canard Enchaîné, lui, aurait été visé notamment à travers son ancienne collaboratrice Dominique Simmonnot, aujourd’hui contrôleur générale des lieux de privation de liberté, qui a également annoncé qu’elle allait saisir personnellement la justice. Les investigations ont été confiées à l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), a précisé le parquet. 
    Selon l’enquête publiée dimanche par un consortium de 17 médias internationaux, le logiciel Pegasus, élaboré par l’entreprise sioniste NSO Group, aurait permis d’espionner les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprises de différents pays. Le logiciel espion Pegasus, introduit dans un smart phone, permet d’en récupérer les messages, photos, contacts et même d’écouter les appels de son propriétaire. 
    Ces révélations ont suscité l’indignation dans le monde entier d’organisations de défense des droits humains, de médias et de dirigeants politiques. NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure que son logiciel sert uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. 
    Le travail mené par les 17 médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par le réseau basé en France Forbidden Stories et l’ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphones sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.
    Etiquettes : Maroc, Pegasus, Espionnage, Emmanuel Macron, France, Médipart, Le Canard Enchaîné, NSO Group, 
  • Affaire Pegasus : Le Maroc piégé par l’Entité sioniste

    En se lançant dans une aventure d’espionnage mondiale. Le Maroc piégé par l’Entité sioniste

    Le Maroc est épinglé par le logiciel israélien «Pegasus». Il a réagi, lundi 19 juillet, et démenti l’accusation d’espionnage portée contre lui. Mais à quoi? Dans une affaire où il est pourtant convaincu et reconnu d’espionnage. Depuis la nuit des temps, tout le monde espionne tout le monde et le Maroc a dépassé les limites. Sa campagne d’espionnage remonte à des temps lointains à l’époque de Hassan II, l’ancien roi du Maroc qui avait, selon des historiens, conclu un accord en secret avec l’entité sioniste pour piéger plusieurs états arabes dont l’Algérie et dont la parfaite mise en scène d’espionnage avait eu lieu lors des évènements de la Guerre des six jours. Cet accord confidentiellement et joliment entretenu pour longtemps avait dissuadé l’émergence d’un accord de paix en Palestine, à cause de divergences entre Etats de la Ligue Arabe, au moment où le Makhzen criait sur tous les toits qu’il était protecteur de la cause des Palestiniens.

    En se lançant dans une vaste aventure d’espionnage mondial, le pays voisin est dans de beaux draps. L’agence Reporters sans frontières (RSF), soupçonnée d’avoir utilisé des journalistes dans cette sordide campagne d’espionnage dans le monde, a présenté ses excuses à l’Algérie, au moment où l’Ambassadeur d’Algérie en France a officiellement déposé plainte. Seulement voilà, cette affaire ne compte pas s’arrêter là. Le Maroc se trouve aujourd’hui au cœur d’un grave scandale d’écoutes téléphoniques.

    Le logiciel israélien «Pegasus», utilisé par le Maroc, permet de détecter et d’identifier à partir d’un portable, des appels téléphoniques, des messages ainsi que des contenus du système de caméra. Des journalistes, des personnalités et des ONG ont été piégés par ce logiciel espion. Le Makhzen est donc piégé par les sionistes. Accusé d’espionnage, le Maroc, pour rappel, a attaqué en justice Forbidden et stories en diffamation. Son ambassadeur en France, Chakib Benmoussa, a démenti que le Royaume aurait espionné le président Macron. Mais jusqu’où ira cette affaire? Selon les experts en questions stratégiques, Israël tentera le tout pour bloquer les sanctions contre le Maroc.

    «Les Lobbys sionistes feront tout pour bloquer tout processus de condamnation du Maroc et de son allié stratégique Israël», suite à l’affaire d’espionnage à l’aide du logiciel «Pegasus», indique Hassan Kacimi, expert des questions géopolitiques, qui était dimanche matin l’invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la radio Algérienne. Le Maroc s’est engagé, au nom de l’entité sioniste, dans une aventure d’espionnage, affirme celui-ci qui précise que « la monarchie n’espionne pas uniquement l’Algérie. C’est un processus d’espionnage mondial qui est en train de se mettre en place».

    M. Hassan Kacimi rappelle que ce processus de normalisation entre l’entité sioniste et le Maroc est un processus secret, développé dans la clandestinité, qui a évolué dans le temps depuis presque une soixantaine d’années. Pour lui, ce deal de la honte, s’est étendu vers des activités qui sont subversives et hostiles sur le plan régional, au niveau des pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et vers l’Europe. Les Français sont espionnés de manière massive, plus de 1.000 téléphones dont 600 journalistes et des partis politiques, qui ont été affectés par ce logiciel malveillant. Plus grave encore, ajoute-il, même les réunions du gouvernement français étaient sous écoute.

    Pour préserver les intérêts d’Israël et sauvegarder ses intérêts coloniaux, le Maroc continuera d’entraver les efforts de règlement pacifique en cours des crises dans la région, à l’instar du Mali et de la Libye. L’expert des questions géopolitiques estime que le roi du Maroc, est totalement absent puisqu’il a délégué ses pouvoirs à un tortionnaire, à savoir El Hammouchi, imposé par des lobbys franco-sionistes.

    «On se demande qui commande au Maroc», s’interroge-t-il. L’invité explique que ce sont ces lobbys qui organisent, exploitent, commercialisent la drogue marocaine qui rapporte l’équivalent de 23 milliards de dollars. «Cet argent est recyclé dans des banques marocaines dans le Sahel et en Europe et ce, au vu et au su de toutes les autorités politiques qui sont complices», conclut-il.

    Le Carrefour d’Algérie, 26/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, France, Pegasus,; espionnage, Israël, ONS Group,

  • Maroc : Une drôle de façon de remercier la France

    Le Maroc jouit d’un statut de partenaire privilégié. Pour en faire une exception, on l’a appelé « statu avancé ». Au détriment du principe des droits de l’homme imposé aux autres partenaires de l ‘Union Européenne. Les élites politiques, médiatiques et culturelles françaises ferment les yeux sur les dépassements et les exactions du régime monarchique alaouite dans le cadre du régime de faveur que les dirigeants français, de gauche comme de droite, font tout pour maintenir et conserver. Des élites largement dénudées par Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi dans leur livre “Paris-Marrakech : sexe, fric et réseaux”.

    Dans cet ouvrage, les deux journalistes dévoilent les méthodes en vue de créer des liens en faire des amis. En plus des cadeaux, le Makhzen joue sur la corde e l’attachement au pays natal des français d’origine juive dont il fera son arme létale pour s’en prendre aux sahraouis et à l’Algérie. « Recruter de nouvelles têtes est une obsession quotidienne pour les responsables marocains en poste en France », soulignent-ils.

    Ainsi, des intellectuels, des hommes d’affaires, des industriels, des lobbyistes professionnels, quelques personnalités indéfinissables, et bien évidemment une belle brochette représentative du spectre politique français seront invités « tous frais payés » à diverses manifestations organisées par les autorités marocaines. Il y a de tout, hommes et femmes, gauche et droite, riches et pas riches. Tous au service d’un seul idéal : protéger le régime et vanter ses « mérites ». Autrement, ils seront sévèrement punis par le roi qua accumulé, pendant toutes ces années, des preuves accablantes obtenues grâce aux pratiques d’espionnage que les deux associations Forbidden Stories et Amnesty International ont, dernièrement, mises à la lumière.

    La France, toutes couches confondues, s’est retrouvée ainsi, compromise et kidnappée par le Makhzen. Personne n’ose froisser le Maroc et gouvernants, entrepreneurs, journalistes et personnalités de toute genre sont obligés de protéger le régime et vanter ses prétendus “mérites”.

    En dépit de toutes ces vérités, ironie du sort, le Maroc remercie la France d’une façon très originelle : En espionnant ces élites, y compris le président Macron. Il cherche, ainsi, à renforcer, sa mainmise sur les français malgré leur plus que prouvée allégeance à la monarchie marocaine.

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