Étiquette : espionnage

  • « La justice américaine examine le piratage de WhatsApp par une société d’espionnage israélienne »

    Le ministère américain de la Justice a demandé des informations sur la prétendue tentative de la société d’espionnage israélienne NSO de pirater les comptes de 1400 utilisateurs de WhatsApp.

    Les avocats du ministère ont récemment contacté WhatsApp avec des questions techniques, rapporte The Guardian. La prétendue tentative de piratage aurait été effectuée au début de 2019 et aurait déjà fait l’objet d’une enquête du FBI à l’époque. Plus tard cette année-là, WhatsApp a intenté une action en justice contre NSO. Dans ce cas, WhatsApp déclare que la société israélienne est «  étroitement impliquée  » dans les hacks WhatsApp aux utilisateurs.

    NSO fabrique des logiciels espions qui ne seraient livrés qu’aux gouvernements et aux responsables de l’application des lois. Pourtant, le logiciel espion de NSO serait utilisé par certains utilisateurs pour espionner des journalistes, des fonctionnaires et des organisations de défense des droits humains.

    Diverses cibles

    Les 1400 comptes qui, selon WhatsApp, étaient menacés par des logiciels espions de NSO appartiennent à toutes sortes d’utilisateurs. Il y avait un numéro de téléphone de la capitale américaine Washington D.C., mais aussi de nombreux militants politiques d’Espagne, des journalistes d’Inde et du Maroc, des dissidents rwandais et un clergé pro-démocratie du Togo.

    WhatsApp poursuit le fabricant de logiciels espions israélien

    Le logiciel espion le plus connu de NSO s’appelle Pegasus. Ce logiciel espion fonctionnerait à la fois sur Android et iOS, et pourrait écouter les cibles, prendre des captures d’écran et transmettre des données telles que l’emplacement, l’historique Internet et le carnet d’adresses de l’utilisateur.

    WhatsApp soutenu par des concurrents

    WhatsApp ne veut pas répondre au journal britannique. NSO dit qu’il n’est au courant d’aucune recherche. Le fabricant de logiciels espions revendique son immunité souveraine dans le cas de WhatsApp: aucune responsabilité pour ce que les gouvernements font avec les logiciels espions NSO.

    WhatsApp a déjà été soutenu par Google, Microsoft et Amnesty International dans l’affaire contre NSO. Le juge se prononcera prochainement sur l’affaire.

    RTL Nieuws, 1 mars 2021

    Tags : Whatsapp, NSO, espionnage, Pegasus, spuware, logiciels espions, Maroc

  • Un responsable de la Grande Mosquée de Bruxelles accusé d’espionnage en faveur du Maroc

    Le président de l’Association de gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, Salah Echallaoui, est accusé d’espionnage en faveur du Maroc.

    C’est le ministre belge de la Justice Vincent Van Quickenborne qui l’a d’ailleurs accusé d’espionnage et d’ingérence, ont rapporté des médias locaux.

    Un rapport de la Sûreté de l’État belge pointant l’ingérence du Maroc dans la gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, a souligné que trois agents des services de renseignement marocain y travaillent.

    Si l’espionnage n’est condamnable en Belgique que pour des infractions spécifiques, le responsable belge a dit vouloir en faire un délit pénal.

    D’après les mêmes sources, «le grief d’espionnage à l’encontre de Salah Echallaoui,vice-président de l’Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), repose sur le fait qu’il aurait accepté, en tant que président de l’Association de gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, qu’un agent lié au consulat général du Maroc et qu’un membre d’une société de gardiennage ayant été précédemment au service de l’ambassade du Maroc, surveillent les visiteurs de la mosquée du Cinquantenaire et, parfois, ceux de l’Exécutif des musulmans de Belgique».

    «Il n’est un secret pour personne, ont ajouté ces mêmes sources, que le Rassemblement des musulmans de Belgique (RMB) que préside également Salah Echallaoui est subsidié par le ministère marocain des Affaires religieuses (Habous), directement rattaché au roi Mohammed VI».

    Echourouk, 11 jan 2021

    Tags : Belgique, Maroc, Mosquée, espionnage, Islam, terrorisme,

  • Algérie-Maroc : Chris Coleman, un tweetos aux trousses des journalistes

    Le scénario est digne d’un livre d’espionnage de John le Carré : un corbeau, un homme d’affaires, des services de renseignements, deux Etats impliqués, des journalistes présentés comme des ripoux et des révélations (invérifiables) en cascades…

    « Nous sommes otages d’une machine à salir », s’indignent les deux journalistes Mireille Duteil, « Le Point », et José Garçon, ex de « Libération » dans une tribune. Que s’est-il passé ? Depuis début octobre, un hacker, @chris_coleman24, inonde la Toile d’informations contre le régime chérifien. Parmi les centaines de posts, quelques uns mettent en cause quatre journalistes français, censés être « achetés » par un homme d’affaires marocain, Ahmed Charaï, propriétaire de plusieurs médias, dont notamment L’Observateur du Maroc dans lequel collaborent Mireille Duteil et José Garçon.

    Pour de nombreux spécialistes, le hacker tweete des mails piratés, certains authentiques, d’autres partiellement faux ou carrément falsifiés. «Ce qui est sûr, c’est que contrairement à Edward Snowden ou Julian Assange, «Chris Coleman» reste anonyme, soigneusement caché derrière un pseudo de jazzman américain ou de… footballeur. Et que tout pointe plutôt vers les services algériens, engagés dans une opération de déstabilisation à l’ancienne du voisin, empruntant les habits neufs de la cyber-dissidence et des réseaux sociaux», croit savoir Pierre Haski, directeur de Rue89.

    Le hacker, le roi et les barbouzes

    L’identité du hacker demeure mystérieuse. Pour la presse marocaine, le lanceur d’alerte n’est pas une personne physique mais les services secrets algériens qui chercheraient à déstabiliser la diplomatie marocaine. Autre son de cloche du côté d’Alger : le pirate serait un haut fonctionnaire marocain et pour le quotidien Liberté un journaliste espagnol, Ignacio Cembrero, qui s’est empressé de démentir. Tout en affirmant que les documents mis en ligne par @chris_coleman24 sont authentiques.

    A un follower (internaute qui suit son compte) qui lui demandait «pourquoi il balançait ses documents», le principal concerné répond : «Tout simplement fragiliser le Maroc, notamment son appareil diplomatique».
    Ancienne journaliste à l’Express, chargée de la couverture du Maghreb, Dominique Lagarde, mise en cause par le hacker, finit par lui répondre: « Je n’ai voulu réagir, dans un premier temps, ni aux tweets de « Chris_Coleman24 », ni aux commentaires et accusations qui ont suivi sur les réseaux sociaux et les sites d’information (…)Je n’ai jamais reçu d’argent, ni de cadeau. Je n’ai jamais non plus accepté une seule invitation, que ce soit à titre professionnel ou privé ».

    La diffusion de documents sir Internet dépasse très largement la mise en cause des journalistes. « À nos yeux, la cascade de documents diplomatiques marocains rendus publics par ce hacker atteste par ailleurs d’une évidence : dans cette cyberguerre, les journalistes ne sont qu’une sorte de « produit d’appel » destiné à lancer, grâce à son aspect sulfureux (« la corruption de la presse française »), cette campagne que Rabat impute à Alger et que l’Algérie attribue à un « hacker marocain » sans fournir d’indice accréditant cette affirmation », expliquent Mireille Duteil et José Garçon.

    Les autorités algériennes et marocaines demeurent muettes. « Une chape de plomb couvre, au Maroc, cette masse de documents accessibles pourtant à tous sur Internet. A part quelques rares déclarations officielles, comme celle de la ministre déléguée aux Affaires étrangères, Mbarka Bouaida, qui a accusé des « éléments pro Polisario » d’avoir agi avec l’appui de l’Algérie, aucun membre du gouvernement, aucun sécuritaire, aucun parti politique ne s’est prononcé sur un sujet aussi majeur. Il n’y a eu, par ailleurs, aucun démenti de l’authenticité des câbles », s’inquiète le journal marocain Tel Quel. Même silence officiel à Alger.

    Le hacker vient d’épingler ce lundi sa dernière victime : l’éditorialiste américain Richard Miniter, accusé d’avoir empoché 60.000 dollars de la part du Maroc, via PNC Bank. La cyber-guerre promet d’être longue, avec des répercussions réelles.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Hacker chris coleman, espionnage, hacking, piratage, marocleaks,

  • Les espions de Sa Majesté le roi Mohammed VI

    Si les services de Sa Majesté la Reine Elisabeth II ont toujours été fascinants, ceux du roi du Maroc Mohammed VI ont été plutôt pitoyables. En raison de leur manque de professionnalisme, les espions de Mohammed VI sont vite reconnus, dénoncés et expulsés.

    Sous couvert de diplomates, ils agissent au sein de la communauté marocaine résidente en Europe en vue de guêter tout mouvement ou activité d’opposition au régime autocrate de la monarchie alaouite. Ce qui est vu par les autorités du pays d’accueil comme une immixtion dans leurs affaires internes.

    Ainsi, le gouvernement hollandais a procédé en 2008 à l’expulsion de deux fonctionnaires de l’ambassade du Maroc aux Pays Bas. Selon une dépêche publiée par Le Monde du 20/09/2008, « un fonctionnaire de police a été suspendu de ses fonctions à Rotterdam après avoir, apparemment, livré des informations confidentielles sur des personnes d’origine marocaine domiciliées aux Pays-Bas ».

    Selon des médias locaux néerlandais, d’autres fonctionnaires de police ont affirmé avoir été également approchés par les “services” marocains. C’est le cas de Fouad El Haji, ancien député et conseiller municipar à Rotterdam. Ce dernier a déclaré que « des parlementaires et des élus locaux sont régulièrement contactés dans le même sens et que certains auraient même accepté l’offre”.

    En Allemagne, Mohamed Baghdad, un germano-marocain de 56 ans a été arrêté et jugé à Berlin en février 2012 pour des actes d’espionnage contre la communauté sahraouie en Allemagne.

    En Espagne, les activités des agents de la DGED sont connues. En 2013, le CNI, le service de renseignement espagnol a expulsé Noureddin Ziani, un ressortissant marocain qui était utilisée par le parti nationaliste catalan CDC pour mobiliser la communauté marocaine en faveur de la cause indépendentiste de la région de Catalogne. Selon des déclarations du chef du CNI, Felix Roldan, Ziani est « un collaborateur important d’un service de renseignement étranger depuis 2000 » en allusion à la DGED marocaine.

    Dans le but de contrôler les mouvements des opposants marocains, la DGED a acquéri chez la société italienne Hacking Team et la néo-zélandaise Endace ainsi que de la française Amesys des logiciels d’espionnage qu’elle utilisera aussi pour espionner le Secrétariat de l’ONU, notamment dans la question du Sahara Occidental.

    L’accusation émane de l’ancien SG de l’ONU, Ban Ki-moon. Dans son rapport d’avril 2012, accuse le Maroc de compliquer la tâche de la MINURSO et de l’espionner. « Il semble également que la confidentialité des communications entre le quartier général de la Minurso et New York ait été compromise occasionnellement », signale le rapport.

    En effet, la DGED a déployé des gros moyens en vue d’attirer des soutiens au Maroc dans son objectif de coloniser définitivement le Sahara Occidental. Les opérations d’écoute des communications de la MINURSO étaient accompagnées d’une large campagne de lobbying aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Espagne et auprès des institutions onusiennes. Ainsi, l’ambassadeur Omar Hilale qui préside actuellement la représentation du Maroc auprès de l’ONU, a réussi à s’assurer les services du suédois Anders Kompass, directeur des opérations de terrain au HCDH, ainsi que ceux de Sultan Athar Khan, directeur du cabinet du président du HCR, Antonio Guterres, l’actuel Secrétaire Général de l’ONU.

    Grâce aux révélations du lanceur d’alertes anonyme, Chris Coleman, de nombreux documents confidentiels du Secrétariat de l’ONU ont été dévoilés. Sa nature prouve que le Maroc avait bel et bien piraté les ordinateurs de l’ONU. Parmi ces documents, des compte-rendus des réunions du Secrétaire Général de l’ONU avec, entre autres, le président tchadien Idriss Déby Itno.