Étiquette : espionnage

  • Révélations : Réseaux d’influence marocains en Espagne

    Espagne, Maroc, Sahara Occidental, lobbying, Le Mirage, La Mamounia, espionnage, Pegasus,

    Le modus operandi du Maroc est (presque) toujours le même, pour amener de nombreux pays à servir ses sombres desseins, et à se plier à ses complots et caprices. Ses méthodes se résument en trois maitres-mots. A savoir : infiltration, corruption et chantage. C’est de la sorte que le palace de Marrakech Mammounia a été rendu célèbre, et qu’un livre-brûlot lui a même été consacré. Beaucoup de hauts responsables et d’élus français, reçus à l’œil dans cet hôtel de luxe, ont été filmés à leur insu dans des attitudes indécentes et humiliantes. Objectif : les faire chanter par la suite, et leur dicter leurs positions et déclarations, notamment concernant le Sahara Occidental.

    Le recours outrancier par les services de renseignements marocains au logiciel espion Pegasus entre également dans les expédients où l’immoralité le dispute allègrement à la vénalité. S’agissant de l’Espagne, s’il est désormais pleinement établi que Pedro Sanchez, le président du gouvernement espagnol, est victime d’un odieux chantage marocain, pour avoir retourné sa veste concernant la question de décolonisation du Sahara Occidental, à cause des affaires de son épouse menées au royaume chérifien, nous apprenons que cet individu est loin d’être le seul, et que le Makhzen, des années durant, a tissé un réseau tentaculaire au sein des circuits décisionnels et politiques du royaume chérifien.

    Les révélations qui concernent l’Espagne, parlent de toute une légion en passe de mener son travail de récupération et d’infiltration. Celle-ci, enhardie par la trahison de Pedro Sanchez, tente de pousser ses pions de plus en plus loin, et d’étendre et de diversifier son réseau tentaculaire. Cette manière de procéder n’est pas sans rappeler la méthode prisée par le lobby sioniste depuis le congrès de Bâle de 1897. L’empreinte d’André Azoulay y est particulièrement visible. Conseiller spécial de Mohamed VI, ce juif sioniste, gère carrément le Maroc par procuration. Dans le privé, le roi l’appelle carrément « tonton », ce qui donne une idée assez précise de cette proximité particulièrement toxique.

    L’USFP, un parti marocain réputé proche du Makhzen, reconnait que sa propagande envers Madrid est menée aussi bien par des diplomates, des artistes, des hommes politiques, des associations que des agents du renseignement ainsi que des opérateurs économiques. Le Maroc se targue ainsi de disposer d’une diaspora estimée à près d’un million de sujets de Mohamed VI, ce qui n’est en effet pas négligeable, d’autant que c’est utilisé à très mauvais escient.

    « Cependant, la première et la plus importante source de soutien espagnol à la cause du Makhzen, se trouve chez ceux qui, à un moment ou à un autre, ont occupé les bureaux de Ferraz 70. La liste des Pro -Marocain dans le PSOE est long : les anciens présidents Felipe González et José Luis Rodríguez Zapatero sont rejoints par les anciens ministres des Affaires étrangères Miguel Ángel Moratinos et Trinidad Jiménez ; l’ancienne vice-présidente María Teresa Fernández de la Vega ; anciens ministres José Bono et María Antonia Trujillo, figure mineure de « la famille socialiste » qui, en lot de consolation, devient ministre de l’Éducation nationale de l’ambassade d’Espagne à Rabat. Tous deux sont rejoints par leurs voyages sur l’autre rive de la Méditerranée, avec le corps d’un roi et sous l’invitation de la dictature marocaine ».

    Ces révélations ainsi que la longueur de cette liste donnent froid dans le dos. Le dernier voyage de Zapatero au Maroc a eu lieu la semaine dernière, en tant que l’une des vedettes d’un forum de dialogue entre les religions à Tanger. Nul doute qu’il s’agit là d’un vulgaire voyage d’agréments, et d’une forme de corruption qui ne dit pas son nom. L’importance des postes occupés par cette armée d’intrigants et de lobbyistes aussi. Et d’ajouter, sans surprise aucune que «Le lobby marocain en Espagne s’appelle PSOE», écrit le journaliste Javier Otazu dans ‘Le Maroc, l’étrange voisin’, republié ce mois-ci par Los Libros de Catarata.

    Otazu, ancien délégué de l’agence Efe à Rabat avec 16 ans de résidence et de travail dans le pays voisin, connaît le plus infime détail de la réalité marocaine aux multiples facettes. Otazu identifie même le cadre, le luxueux hôtel Le Mirage dans la charmante Tanger, où a commencé l’idylle du PSOE avec le Maroc, dont Pedro Sánchez et les ministres José Manuel Albares et Luis Planas sont aujourd’hui les dignes héritiers. Les cadres et élus du PSOE ont eux aussi leur palace de luxe, mais à Tanger, pas à Marrakech, où est situé le palace dédié aux dirigeants français.

    Le Mirage, réservé au PSOE ibérique, a dû en « ferrer « plus d’un à voir le peu d’empressement que met l’actuelle coalition gouvernementale à remettre à sa place Pedro Sanchez. Le Mirage compte en effet pas mal de gros poissons à son tableau de chasse. « José Luis Rodríguez Zapatero et Trinidad Jiménez y ont passé Noël en 2014 avec leurs familles, probablement sur les conseils de Felipe González, un habitué qui aimait tellement l’endroit qu’il a même acheté un manoir à proximité qu’il a gardé pendant plusieurs années et qu’il a ensuite revendu.

    Dans l’enceinte du Mirage, certaines des alliances les plus solides que le Maroc ait dans le monde se sont forgées », explique le journaliste. Certains des clients les plus illustres de l’hôtel, ajoute Otazu, « finissent par être récompensés par une invitation à la fête du trône, une somptueuse réception organisée dans un palais différent le 30 juillet de chaque année ». Parmi les lauréats figurent González et Zapatero, qui à leur tour ont été décorés de la « classe exceptionnelle Wisam Alaooui. Le même journaliste décrit Moratinos comme « le véritable factotum du lobby marocain en Espagne » . Or, les acquis marocains arrachés en Espagne ont beau paraitre impressionnants, ils n’en demeurent pas moins fragiles et éphémères, car obtenus par la tricherie, la corruption, le chantage et les mensonges.

    Mehdi Ghayeb

    La patrie news, 18 juin 2022

    #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #Lobbying

  • Comment le Maroc nous espionne sans réaction du gouvernement

    Comment le Maroc nous espionne sans réaction du gouvernement

    Espagne, Maroc, Pedro Sanchez, José María Aznar, Espionnage, Pegasus, Sahara Occidental,

    Incruster Pegasus dans le téléphone portable de Sánchez ou humilier Aznar, certaines de ses attaques

    Fernando Rueda

    Cette question rhétorique m’a été posée au cours d’une conversation détendue par un ami du monde du renseignement. Nous parlions de la manière dont le Maroc avait enfreint une règle non écrite entre pays amis et espionné le président Pedro Sánchez et plusieurs de ses ministres dans un geste totalement inamical. Le gouvernement a-t-il expulsé ou, du moins, pris des mesures punitives à l’encontre du délégué en Espagne de la Direction générale des études et de la documentation (DGED), basé dans son ambassade à Madrid ?

    Les relations entre les services de renseignement espagnols et marocains ont toujours été compliquées, tout comme les relations entre leurs dirigeants politiques. Les voisins de l’autre rive se battent toujours pour obtenir davantage de concessions politiques, et ils le font avec toutes les armes à leur disposition, n’importe lesquelles. Ils savent que depuis l’avènement de la démocratie, les autorités espagnoles sont peu enclines à sévir lorsqu’ils sortent du rang.

    La revanche du Maroc sur Aznar

    Demandez à José María Aznar. En 2008, on a appris que la ministre française de la Justice, Rachida Dati, était enceinte, mais on ignorait qui serait le père de l’enfant. Le moulin à rumeurs a spéculé et spéculé, mais les noms des candidats supposés ne sont pas apparus. En septembre, le journal L’Observateur du Maroc a affirmé que le père était l’ancien président Aznar. Aznar a nié catégoriquement, mais certaines personnes ne l’ont pas cru.

    Il a été découvert par la suite que le rédacteur en chef de ce journal, Ahmed Charai, collaborait avec la DGED et avait participé à l’achat de journalistes américains, britanniques et français dans le but de leur faire publier des informations liant le Front Polisario au terrorisme djihadiste. Les experts ont ensuite confirmé leurs soupçons selon lesquels la nouvelle de la relation Datri-Aznar était une invention promue par Yassine Mansouri, le directeur de la DGED, chargé de l’espionnage extérieur par le roi Mohammed VI, qui partageait avec lui le bureau de l’école et dont il dépend directement. Le motif n’est autre que l’humiliation qu’Aznar a fait subir au roi en juillet 2002 après qu’il ait ordonné l’invasion de l’île de Perejil, à un moment où les États-Unis, sous Bush, étaient plus proches de l’Espagne que du Maroc. Cette manipulation n’a eu aucune conséquence pour le Maroc.

    Le chef des espions du Maroc et le génocide

    Par ailleurs, en 2007, Mansouri est devenu la cible du juge Baltasar Garzón, toujours à l’Audiencia Nacional. Il s’est estimé compétent pour enquêter sur le génocide des opposants sahraouis par treize hauts fonctionnaires marocains, dont le directeur de la DGED. Dans ce cas, le directeur du CNI de l’époque, Alberto Saiz, était déterminé à freiner l’action pour ne pas déplaire à son collègue marocain, qui en est sorti indemne.

    Les efforts du CNI en 2013 pour que le gouvernement expulse d’Espagne le président de l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne, Noureddin Ziani, n’ont pas non plus eu d’impact sur les relations bilatérales. Les espions espagnols l’avaient laissé agir tout en sachant qu’il était payé par la DGED tous les mois. Mais il ne pouvait pas fermer les yeux lorsqu’il a établi des relations trop cordiales avec Convergencia Democrática de Cataluña, qui voulait qu’il s’implique pour gagner le vote des communautés islamiques en faveur de l’indépendance. Une ingérence très grave du Maroc dans un problème interne espagnol. Expulsé et c’est tout.

    Outre ces cas plus récents, d’autres plus anciens témoignent des efforts constants du Maroc pour nous espionner. Pour n’en citer qu’une, en 1990, on a découvert que leur espionnage avait une taupe au ministère des affaires étrangères. Elle a été révélée par une fuite du contenu d’une réunion secrète entre le ministre Francisco Fernández Ordoñez et le responsable des relations extérieures du Front Polisario, Bachir Mustafa Sayyed.

    Comme je l’ai dit au début, personne n’a mis un terme aux actions agressives du Maroc. Il n’y a même pas eu de fuite du mécontentement espagnol contre la DGED, ce que l’exécutif français de Macron a fait lorsque les espions de Mansouri ont planté Pégase sur eux.

    The Objective, 18 juin 2022

    #Espagne #Maroc #Espionnage #Pegasus #PedroSanchez #Aznar #SaharaOccidental

  • El Confidencial: Le roi du Maroc n’a pas été reçu par Macron

    El Confidencial: Le roi du Maroc n’a pas été reçu par Macron

    Maroc, Mohammed VI, Emmanuel Macron, espionnage, Pegasus,

    IL N’A PAS ÉTÉ REÇU PAR MACRON
    L’amer voyage de Mohamed VI à Paris : Macron ne le reçoit pas et contracte le covide
    Le monarque alaouite est en vacances dans la capitale française depuis 15 jours. Il profite du palais qu’il a acheté il y a deux ans pour 80 millions d’euros.

    Mohammed VI du Maroc « a contracté une forme asymptomatique du coronavirus », a annoncé jeudi dans un communiqué le professeur Lahcen Belyamani, médecin personnel du monarque. Le médecin lui a prescrit une période de repos de quelques jours, selon le professeur Belyamani. « Que Dieu préserve Sa Majesté le Roi, lui accorde un prompt rétablissement et le comble des bienfaits de la santé », conclut le texte, sans préciser où se trouve le souverain marocain. Il est en vacances à Paris depuis le 1er juin, selon les médias marocains. C’est la première fois que la presse marocaine fait état d’un voyage privé du monarque en France.

    Mohamed VI est à Paris depuis plus de deux semaines et n’a pas encore été reçu par le président Emmanuel Macron. Jusqu’à présent, les chefs d’État français avaient l’habitude d’accorder une audience au palais de l’Élysée au roi du Maroc, peu après son arrivée à Paris pour une visite privée. Macron semble traîner les pieds parce qu’il reste fâché depuis un an avec le Maroc et ses services secrets, qui ont implanté le logiciel malveillant Pegasus sur quelque 1 000 téléphones portables français, à commencer par le sien et ceux de 14 de ses ministres, comme l’a révélé en juillet dernier Forbidden Stories, un consortium de 17 médias.

    Le roi s’est rendu à Paris, accompagné de ses amis experts en arts martiaux, les frères Azaitar, pour quelques jours de vacances et aussi pour voir sa mère, Lalla Latifa, 77 ans, qui est hospitalisée. Depuis 2018, le monarque n’était pas revenu à Paris, même si en juillet 2020, au plus fort de la pandémie, il avait acheté un palais près de la Tour Eiffel pour 80 millions d’euros. Il y séjourne désormais ainsi qu’au château de Betz, propriété de la famille royale marocaine, dans l’Oise, à 75 kilomètres au nord-ouest de Paris.

    C’est le deuxième congé que Mohammed VI prend cette année. De fin février à fin mars, juste avant le début du Ramadan (mois de jeûne musulman), le monarque était dans sa résidence de Pointe Denis, sur l’estuaire du Komo (Gabon). C’est là qu’il a donné son approbation au communiqué royal, publié le 18 mars, qui reprend des extraits de la lettre du président Pedro Sánchez, dans laquelle il apporte son soutien à la solution préconisée par le Maroc pour résoudre le conflit du Sahara occidental.

    Depuis le début de la pandémie en mars 2020, le monarque alaouite a pris de nombreuses précautions pour tenter de ne pas être infecté. Sa santé est délicate. À deux reprises, en février 2018 et en juin 2020, il a été opéré avec succès pour des arythmies cardiaques. La première opération a été réalisée à Paris, mais la seconde a eu lieu dans le bloc opératoire du palais royal de Rabat, au plus fort de la pandémie. Elle a été réalisée par une équipe de médecins français et marocains.

    El Confidencial, 17 juin 2022

    #Maroc #MohammedVI #Malade

  • Macron refuse de rencontrer le roi du Maroc

    Macron refuse de rencontrer le roi du Maroc

    France, Maroc, Emmanuel Macron, Mohammed VI, Pegasus, espionnage,

    Mohammed VI se trouve à Paris depuis 17 jours. Officiellement, en visite privée. Officieusement, il veut arracher une rencontre avec le président Emmanuel Macron et signer la réconciliation avec la France suite au scandale d’espionnage Pegasus.

    En effet, les relations avec l’Elysée ne sont pas au beau fixe depuis que Forbidden stories et Amnesty International ont dévoilé que le téléphone portable était sous écoute grâce au logiciel espion israélien Pegasus. Le promoteur de cette opération n’est autre que le Maroc, principal allié de la France au Maghreb.

    Les deux ONG internationales ont eu accès aux enregistrements de plus de 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients d’ONS Group dans plus de 50 pays depuis 2016. Parmi eux, plusieurs personnalités et journalistes français dont Emmanuel Macron.

    Depuis, tout contact entre Macron et le roi du Maroc a été coupé. Dans le but de mettre fin à cette brouille, Mohammed VI s’est installé dans son palais à Betz d’où il attend que son lobby français résussisse à convaincre le président Macron de la nécessité d’accueillir le souverain marocain.
    Il semble que le locataire de l’Elysée est toujours fâché. Deux semaines après son arrivée à Paris, Mohammed VI vient d’annoncer avoir contraté le virus covid 19 sans symptomes. Est-ce pour justifier le fait qu’il a été ignoré par le président français?

    #France #Maroc #Macron #MohammedVI #Pegasus #Espionnage

  • Les Renseignements espagnols impliquent le Maroc

    Les Renseignements espagnols impliquent le Maroc

    Maroc, Sahara Occidental, Espagne, Fadel Breica, CNI, Brahim Ghali, espionnage, Pegasus,

    «Les renseignements marocains sont derrière la plainte déposée par Fadel Breika qui prétend avoir subi des tortures par le Front Polisario», précise le quotidien espagnol.

    Fadel Breika «s’est rendu dans les camps des réfugiés sahraouis pour provoquer le commandement du Polisario et le pousser, ainsi, à le détenir», selon des sources médiatiques espagnoles qui affirment que les revenus de cet individu proviennent exclusivement des services marocains.

    Selon Publico, les deux rapports élaborés par les services de renseignements espagnols mettent en évidence la relation directe entre Breika et la Direction générale des études et de la documentation (DGED), relevant des services de renseignements marocains.

    D’après la lettre de l’avocat du SG du Polisario, M. Manuel Ollé, «ces rapports classifiés» prouvent que les «services de renseignements marocains ont recouru à une double stratégie (judiciaire et médiatique) pour harceler Ghali, limiter ses déplacements et obtenir le soutien de l’opinion publique espagnole vis-à-vis des affaires intentées à son encontre».

    Les deux rapports ont été établis en pleine crise déclenchée entre le Maroc et l’Espagne en mai 2021.

    Un rapport daté du 24 juin 2021 avait accusé Breika d’être membre de l’Initiative sahraouie pour le changement, avant de rallier le «Mouvement sahraoui pour la paix», «deux organisations vitrines pour les renseignements marocains», précise Publico.

    Le Maroc continue d’acheter les consciences pour faire la promotion de sa thèse coloniale.

    Il ne s’agit pas de l’unique scandale dévoilé par les médias espagnols, le quotidien El Pais ayant cité récemment dans son rapport des tentatives marocaines d’acheter les consciences pour faire la promotion de sa thèse coloniale au Sahara Occidental.

    Le quotidien a affirmé, dans ce sens, que «le mouvement sahraoui pour la paix» avait reçu, à l’instar de personnalités et d’autres organisations, des fonds colossaux des services de renseignements marocains pour faire la promotion des thèses coloniales (Maroc) au Sahara Occidental.

    Selon le quotidien espagnol, ledit mouvement fondé par l’ancien diplomate Hadj Ahmed est une simple couverture des activités des services de renseignements marocains.

    Parmi les actions menées par le mouvement en question en faveur du régime marocain, ses actions juridiques et médiatiques pendant le séjour du Président sahraoui en Espagne dans le cadre des soins médicaux.

    Les services de renseignements espagnols ont rappelé dans leur rapport que les services de renseignements marocains ont lancé une stratégie juridique et médiatique pendant le séjour de Ghali en Espagne, note le journal, précisant que l’objectif était de «déranger», voire «d’immobiliser» Ghali et de «créer une certaine opinion chez la presse espagnole à son égard».

    Le document établi en juin dernier, montre que Rabat a utilisé «plusieurs ressources, y compris économiques pour relancer toutes les plaintes et actions intentées contre le Front Polisario et son dirigeant devant la justice espagnole».

    APS

    La Nouvelle République, 14 juin 2022

    #Maroc #SaharaOccidental #BrahimGhali #Espionnage #Pegasus #FadelBreica

  • Le conflit algéro-marocain s’étend comme une tache d’huile

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Maghreb, Etats-Unis, Israël, Grand Maroc, espionnage, Pegasus,

    Le Maghreb reste soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave encore, elle tient en otage de nombreux États de la région.
    KHADIJA MOHSEN-FINAN

    Le conflit entre l’Algérie et le Maroc ne date pas d’hier. Au départ, il s’agissait d’une frontière conçue par la France et beaucoup plus favorable à l’Algérie. Le Maroc s’est senti lésé et, dès 1956, a revendiqué une partie de ce territoire, arguant qu’il faisait partie du « Maroc historique ». Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire de la République algérienne, ne s’y oppose pas, mais rencontre Hassan II en juillet 1961, et les deux signent un accord dans lequel ils s’engagent à renégocier le statut de la partie occidentale de l’Algérie une fois le pays devenu indépendant. Mais au moment de l’indépendance, un an plus tard, et avant même la ratification de l’accord, la coalition dirigée par Ben Bella, soutenue par l’Armée de libération nationale (ALN), expulse Ferhat Abbas du gouvernement et refuse de restituer le territoire qui, selon la formule approuvée, avait été « libéré avec le sang de tant de martyrs ».

    Hassan II s’est senti trahi, et dès lors, une rivalité sourde est née entre deux classes politiques, algérienne et marocaine, qui s’étaient auparavant montrées solidaires dans la lutte pour mettre fin à la colonisation française. Ben Bella veut se présenter comme le garant de tout le territoire hérité de la colonisation française, tandis que le Maroc se sent enfermé dans son territoire, beaucoup plus petit que celui de son voisin. Hassan a ensuite présenté la carte du Grand Maroc, conçue par le parti de l’Istiqlal, qui vise à faire comprendre que les frontières du Maroc sont définies en fonction de la loyauté manifestée au Sultan du Maroc à travers les âges. Entre les terres acquises avec  » le sang des martyrs  » et l’accent mis sur les droits historiques, s’amorce une longue confrontation entre deux conceptions du territoire, du droit et de l’histoire, avec l’opposition entre deux États et deux systèmes politiques radicalement différents dans le contexte international de la guerre froide : l’Algérie, proche de l’Union soviétique, et le Maroc, libéral et ouvertement porté vers les États-Unis et le monde occidental.

    À partir de 1975, le soutien de l’Algérie au Front Polisario, le mouvement indépendantiste né deux ans plus tôt pour récupérer l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, aggrave la tension déjà permanente entre Alger et Rabat. En d’autres termes, deux conflits se sont ajoutés et superposés : entre Alger et Rabat pour le leadership dans la région et celui du Sahara occidental, dernier conflit de décolonisation sur le continent africain. Ce mélange des deux conflits a rendu le conflit du Sahara impossible à résoudre, et en 1991, l’ONU a été chargée de trouver une solution.

    Le référendum d’autodétermination pour décider qui a la souveraineté sur le Sahara occidental, que le Front Polisario et l’Algérie souhaitaient et que le Maroc a accepté en 1981, est désormais impossible à organiser. Le Maroc ne voit aucune raison de risquer de perdre la souveraineté qu’il exerce déjà depuis 1975 sur 80 % du territoire sahraoui en le soumettant à une consultation ; d’abord parce qu’il ne reconnaît pas l’identité sahraouie. Depuis 2007, Rabat propose une autonomie au sein d’un Maroc souverain, mais l’autre partie rejette cette proposition.

    L’incapacité de l’ONU à résoudre ce conflit, faussé par le différend algéro-marocain, a conduit à la paralysie. Les deux parties belligérantes, chacune à sa manière, ont tenté de contourner le processus des Nations unies. Le Front Polisario a lancé une bataille juridique contre l’exploitation et la commercialisation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental. Par deux fois, en 2016 et 2018, la Cour européenne de justice lui a donné raison. Cependant, Rabat, grâce à sa capacité à faire pression sur la Commission européenne, a réussi à renégocier l’accord de pêche qui avait été invalidé après l’arrêt de la Cour européenne.

    Pour sa part, le Maroc utilise une stratégie différente. Son plan pour contourner l’ONU est d’amener le plus grand nombre possible d’Etats à reconnaître le Sahara Occidental comme marocain. Après avoir obtenu la reconnaissance de plusieurs États africains, il a remporté une victoire majeure en décembre 2020, lorsqu’il a signé un accord avec Donald Trump stipulant que Rabat normaliserait ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le soutien inconditionnel de Washington à Rabat sur une question aussi sensible a déséquilibré la relation entre le Maroc et l’Algérie et introduit un nouvel acteur au Maghreb : Israël.

    Ce double parrainage américano-israélien transforme la situation régionale et donne le dessus à Rabat. L’Algérie, face à l’agressivité de ces grands bailleurs de fonds, a adopté une posture défensive en disant : « Nous avons le Mossad à nos portes ». La révélation de l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus donne raison à l’Algérie : 6 000 numéros de téléphone algériens ont été espionnés, dont ceux de membres de la classe politique.

    Le fait que la stratégie de Rabat ait porté ses fruits a encore irrité Alger. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne ont reconnu que le plan d’autonomie proposé par le Maroc est sérieux et représente la meilleure issue possible à un conflit qui n’a que trop duré.

    Alger a réagi au succès du Maroc en utilisant son arme principale, le gaz. Le contrat entre Sonatrach et l’Organisation nationale de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) du Maroc, qui devait expirer fin octobre, n’a pas été renouvelé, et Madrid a reçu l’ordre de ne pas revendre de gaz algérien au Maroc. Mais l’Algérie va encore plus loin et, pour punir l’Espagne de son soutien au Maroc, a gelé le traité d’amitié et de coopération hispano-algérien signé en 2002.

    Plus de 60 ans se sont écoulés depuis l’indépendance, et le Maghreb est toujours soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave, elle prend en otage de nombreux Etats de la région et laisse le Maghreb en marge des grandes dynamiques des relations internationales.

    La guerre en Ukraine a mis en évidence l’anachronisme de ce différend. Les autorités des deux pays partagent les vues de Vladimir Poutine sur de nombreuses questions. Comme lui, ils pensent que le pouvoir reste sur le territoire. Lorsqu’ils s’arment de manière aussi disproportionnée et se menacent mutuellement, ils démontrent qu’ils pensent que la guerre n’est qu’une affaire de deux États et qu’elle n’affecte pas la société. Et ils croient que les alliances sont durables, alors qu’aujourd’hui elles ne sont que temporaires, autour de problèmes spécifiques.

    Khadija Mohsen-Finan est politologue et spécialiste du Maghreb.

    Traduction de María Luisa Rodríguez Tapia.

    El Pais, 13 JUIN 2022

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Maghreb #Israël #EtatsUnis #Pegasus #Espionnage

  • Chronique d’une série d’erreurs du gouvernement espagnol

    Chronique d’une série d’erreurs du gouvernement espagnol

    Espagne, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Ceuta, Pegasus, espionnage,

    Chaque pas que Sánchez a fait dans cet incident international a approfondi un peu plus le conflit territorial entre le Maroc et l’Algérie.

    L’Algérie a déclaré la guerre commerciale à l’Espagne. C’était la réaction logique au changement brusque de position de la Moncloa sur le conflit territorial sahraoui. Les Algériens menacent de fermer le robinet du gaz et, accessoirement, d’annuler toutes les transactions commerciales, une mesure qui pourrait coûter aux Espagnols, en gros, 3 milliards d’euros de contrats dans divers domaines industriels. La presse sanchiste, toujours aussi optimiste et condescendante à l’égard du gouvernement de coalition, s’efforce ces jours-ci de nous convaincre que trois milliards, ce n’est pas grand-chose, une petite fête, une broutille qui, comparée à notre immense PIB, ne représente que quelques miettes. Cependant, malgré ce que peut dire la presse officialiste, la poêle à frire algérienne nous fera mal. Beaucoup de dégâts.

    Pour commencer, certaines compagnies d’électricité tremblent déjà et préparent des augmentations drastiques des factures d’électricité. L’injustice faite aux expulsés sahraouis aura, tôt ou tard, des répercussions dans les poches des Espagnols. Mais le conflit dépasse les questions économiques pour prendre les proportions d’une crise internationale aiguë. Ces dernières heures, la situation a atteint un niveau de tension maximale et le régime d’Alger menace déjà de lancer une flottille de petits bateaux contre les côtes espagnoles avec quelques milliers de clandestins à bord afin de générer une autre crise démographique grave semblable à celle organisée par le roi du Maroc à la frontière de Tarajal en mai 2021. Quel que soit le point de vue, cette fois, Pedro Sánchez a fait une erreur. Chaque mesure prise par le gouvernement espagnol au cours de l’année dernière sur l’épineuse question du Sahara occidental a été erratique et plus dommageable que la précédente. Toute l’affaire s’est révélée désastreuse, et ce qui est encore plus inquiétant : tout a été mal expliqué au public espagnol. Si l’objectif était d’offrir une assistance médicale pour des raisons humanitaires au chef du Front Polisario, Brahim Gali, il aurait été préférable de faire connaître l’opération, et non de le faire entrer en cachette par la porte arrière d’un hôpital de La Rioja, avec une intention malveillante et de nuit. Il n’aurait pas non plus été inutile de téléphoner au roi Mohammed VI pour tenter de le rassurer sur le fait que l’opération Gali ne constituait pas un changement radical de position sur le Sahara ou une démarche hostile à l’égard de nos amis marocains. Le tact et le respect mutuel sont la base d’une bonne diplomatie. Mais cela a été fait de la manière dont cela a été fait et à partir de là, les choses sont allées de mal en pis.

    Après l’avalanche humaine à la frontière de Tarajal, cruelles représailles du satrape de Rabat, vint le scandale de l’espionnage Pegasus, qui laisse à ce jour de nombreuses questions sans réponse. Les Espagnols ne savent toujours pas si le téléphone de M. Sánchez a été mis sur écoute et piraté par des agents secrets marocains, de la CIA ou du CNI, et nous craignons que l’affaire reste encore longtemps entourée de mystère. Pendant ce temps, les États-Unis nous ont fait asseoir de force à une table de négociation pour signer l’accord d’autonomie de Trump pour le Sahara occidental sous souveraineté marocaine, une véritable trahison d’un peuple frère envers lequel l’Espagne continue d’avoir des responsabilités en tant que puissance décolonisatrice. Nous avons ainsi désobéi aux résolutions de l’ONU sur la nécessité d’organiser un référendum d’autodétermination et laissé 267 000 personnes vivant dans cette zone désertique abandonnées à leur sort, si ce n’est aux mains de la dictature alaouite. Beaucoup d’entre eux ont encore leur carte d’identité espagnole, s’ils ne l’ont pas déjà déchirée après la supercherie de Moncloa.

    Si Sánchez a été contraint d’avaler le plan américain (un cadeau emballé sous cellophane de l’administration américaine à son allié traditionnel marocain), le président aurait dû le communiquer au peuple espagnol. S’il y avait des pressions de Washington et de l’OTAN pour que l’Espagne conclue l’accord le plus rapidement possible, donnant ainsi une leçon à l’Algérie pour ses alliances avec Poutine – la Russie aurait l’intention d’ouvrir des bases navales dans le pays d’Afrique du Nord, menaçant l’Occident et mettant gravement en danger la stabilité régionale – le Premier ministre aurait dû en parler au peuple espagnol. Et si, en fin de compte, la seule raison ici était le pragmatisme, c’est-à-dire le besoin du premier ministre socialiste de se débarrasser d’un problème, la patate chaude sahraouie, le président aurait dû le dire au peuple espagnol.

    Quoi qu’il en soit, l’affaire méritait à tout le moins que le locataire de la Moncloa vienne au Parlement et s’explique au grand jour, car un moment historique pour notre pays est en train de se produire. La logique aurait voulu que les partis avalisent l’accord ou, mieux encore, que les Espagnols soient appelés aux urnes pour se prononcer par référendum sur l’avenir de ce qui n’a été pendant si longtemps qu’une province de plus. Mais dans ce pays, consulter les citoyens sur des questions transcendantes relève de la science-fiction. Sánchez a décidé de prendre la décision à ses risques et périls, en tant que caudillo, comme Franco l’aurait fait en 1975, puis de passer à autre chose. Il croyait qu’en se comportant comme un bon garçon, en faisant ce que les Américains, les Marocains, l’UE et l’OTAN lui disaient, il résoudrait le problème. Mais un énorme abus avait été commis contre nos frères sahraouis et rien de ce qui est construit sur le mortier de l’injustice ne peut durer. Et c’est ce qui s’est passé. Au final, la crise a fini par exploser en Algérie, un pays avec lequel nous avions d’importantes relations commerciales et qui nous refile aujourd’hui la facture, une facture que les Espagnols devront inévitablement payer sous forme de tarifs d’électricité.

    Petit à petit, la boule de neige s’est agrandie. Sánchez commence à se rendre compte de l’énorme fiasco et a ordonné à son ministre des affaires étrangères Albares d’annuler son voyage au sommet des Amériques et de se précipiter à Bruxelles, sans perdre une seule minute, pour demander l’aide de l’UE. Jusqu’à présent, l’UE a répondu comme prévu à la demande d’aide et d’assistance de l’Espagne et, bien qu’elle ait catégoriquement rejeté le chantage comme étant inacceptable – avertissant que les membres du club de l’UE réagiront avec force contre le régime d’Alger face à « tout type de mesure coercitive » qu’il adopterait à l’encontre d’un État membre comme l’Espagne – elle exhorte les Espagnols et les Algériens à trouver une solution négociée au conflit. Heureusement, nous sommes en Europe et la pagaille de Sánchez sera en partie amortie par le parapluie souple de Bruxelles. Mais on ne peut s’empêcher de se demander, en jouant à l’histoire-fiction, ce qui se serait passé si notre pays ne faisait pas partie du club sélect européen. Aujourd’hui, nous serions seuls et embarqués dans une guerre aux conséquences imprévisibles entre Marocains et Algériens. Pour une fois, la chance s’est alliée à nous, l’emportant sur la toujours désastreuse diplomatie nationale.

    Diario 16, 11 juin 2022

    #Espagne #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez

  • Espionnage par le Maroc: Sanchez se mure dans le silence

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    Espionnage par le Makhzen, tensions diplomatiques avec l’Algérie et revirement sur le Sahara occidental : Sanchez sommé de rendre des comptes !

    Le Gouvernement de Pedro Sanchez est sur la sellette. Les agissements de Pedro Sanchez, qui ont induit de grandes tensions entre l’Algérie et l’Espagne, inquiètent au plus haut point la classe politique espagnole.

    Le Parlement espagnol exige des comptes à Sanchez sur l’espionnage dont il a été la cible lui et son gouvernement par le biais du logiciel israélien Pegasus. Ils s’interrogent sur les données volées, dans ce contexte, par le Makhzen, et le rapport que cette affaire a avec le dernier revirement sur la question du Sahara occidental et les tensions diplomatiques avec l’Algérie. Cependant, Sanchez se mure dans le silence. Un silence qui lui vaut des critiques acerbes de la classe politique qui l’accuse de mener une politique qui va à l’encontre des intérêts de l’Espagne et la menace. D’ailleurs, la dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos (parti des citoyens), Inés Arrimadas a accusé Sanchez d’être « un danger public». Dans une interview publiée hier par «La Razon (la Raison)», la dirigeante du parti politique espagnol Ciudadanos a rappelé les règles à observer en tant que décideur, notamment en ce qui concerne les questions liées à la diplomatie étrangère.

    «La politique étrangère d’un pays est quelque chose qui n’appartient pas à un président du gouvernement», a-t-elle rappelé. Car, a-t-elle souligné, «il s’agit de l’image de l’Espagne». «Cela peut avoir des conséquences géopolitiques très graves», a-t-elle expliqué. «Les conséquences du revirement de Pedro Sanchez dans le dossier sahraoui et les dommages causés par son gouvernement, dureront dans le temps, même après le départ de celui-ci », a-t-elle averti. Sanchez est en perte de terrain. Il est de plus en plus isolé. La classe politique espagnole affiche son mécontentement.

    Le prix d’une mauvaise gestion

    Samedi, le président du Parti populaire (PP, opposition), Alberto Nunez Feijoo, a indiqué que «le seul résultat du revirement du Premier ministre espagnol concernant le conflit au Sahara occidental, est la plus grande crise diplomatique avec l’un des pays stratégiques pour l’Espagne, qui est l’Algérie». D’un ton acerbe, il a critiqué le gouvernement de Sanchez et lui impute la responsabilité «d’avoir porté un coup sans précédent à la politique étrangère de l’Espagne », regrettant que «ce sont les Espagnols qui iront payer les conséquences de cette mauvaise gestion».

    Le Figaro a récemment estimé que la convocation de «Sanchez au Parlement avait mis en évidence son isolement profond. Son seul soutien à ce sujet est sa formation politique, le Parti socialiste espagnol, force parlementaire, mais sans majorité absolue ». La Gauche radicale, UNIDAS Podemos (l’Unité) qui participe au gouvernement de Sanchez avec cinq portefeuilles ministériels, a vivement réagi en lâchant Sanchez, manifestant par là même son entière «solidarité avec les Sahraouis, conformément aux traditions politiques de la Gauche espagnole». Le porte-parole du parti, Pablo Eshenik, a pointé du doigt le Maroc, le qualifiant de «puissance occupante», tout en soutenant que «le peuple sahraoui était le peuple agressé», et appelé «à la nécessité de défendre la position du peuple agressé». «C’est aussi la position des Nations unies», a-t-il rappelé.

    Le Figaro a également souligné que Sanchez est au cœur des critiques de l’ensemble des partis de la droite espagnole. La porte-parole du Parti populaire, Coca Gamarra, a estimé que «ce que Pedro Sanchez a pris comme décision n’était pas la position du gouvernement, mais le point de vue de la personne dirigeant une partie du gouvernement, en disant que ce dernier n’avait ni le soutien ni le mandat pour changer la position de l’Espagne sur la question du Sahara Occidental». Désormais, Pedro Sanchez est aussi sommé de s’expliquer et dénoncer le chantage et l’espionnage marocains. Jeudi, le Parti populaire espagnol l’a appelé à reconnaître qu’il avait été victime de chantage par les services de renseignement marocains, plutôt que de justifier sa décision sur la question de la décolonisation au Sahara Occidental.

    Amar Malki

    La Sentinelle, 13/06/2022

    #Espagne #PedroSanchez #Maroc #Algérie #SaharaOccidental #Espionnage #Pegasus




  • Espagne: Le volte face de Sanchez, lié au scandale Pegasus ?

    Espagne: Le volte face de Sanchez, lié au scandale Pegasus ?

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    Le volte face du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, sur la position de l’Espagne vis-à-vis du Sahara occidental serait-il lié au scandale d’espionnage Pegasus ? C’est ce qu’affirme en tout cas le Parti populaire espagnol (PP), cité ce vendredi par le média El Imparcial.

    Selon la même source, le député européen du PP Esteban Gonzalez Pons, l’une des figures les plus proches du chef du PP Alberto Núñez Feijóo, a lié le « volte-face » de Sanchez au Maghreb aux informations « volées » sur son téléphone portable.

    « Après l’inexplicable volte-face diplomatique de Sanchez à l’égard du Maghreb et les conséquences humiliantes qu’elle a pour l’Espagne, il est urgent que Sanchez clarifie si les informations privées volées sur son téléphone portable officiel ont conditionné son action erratique dans cette affaire ». Esteban Gonzalez Pons, député espagnol européen

    Après le révélations en juillet dernier sur le scandale d’espionnage via le logiciel espion Pegasus fabriqué par la société sioniste NSO et dont le Maroc serait le principal bénéficiaire, le gouvernement espagnol avait révélé avoir reçu deux alertes du centre de cryptologie l’informant de ces attaques qui se sont déroulées successivement en mai et en juin 2021 et durant lesquelles près de 11 GO (2,6 gigas de données du téléphone de Pedro Sanchez et neuf mégas de celui de Margarita Robles) d’informations ont été extraites.

    Le MAE espagnol se rend en urgence à Bruxelles

    Toujours selon la presse espagnole, la décision de l’Algérie de rompre son traité d’amitié avec l’Espagne et de suspendre les opérations de commerce extérieur avec cette dernière a complétement « chamboulé » l’agenda du MAE espagnol Pedro Sanchez .

    En en effet, José Manuel Albares, a annulé son voyage au Sommet des Amériques et s’est rendu à Bruxelles pour rencontrer le vice-président de la Commission et commissaire européen à la politique commerciale, Valdis Dombrovskis afin et discuter de la crise diplomatique avec l’Algérie, lit-on dans plusieurs médias ibériques.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 10 juin 2022

    #Espagne #PedroSanchez #Maroc #SaharaOccidental #Espionnage #Pegasus

  • Macron va-t-il pardonner à Mohamed VI le scandale Pegasus ?

    Macron va-t-il pardonner à Mohamed VI le scandale Pegasus ?

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    Les relations entre la France et le Maroc se sont refroidies depuis que Forbidden Stories a révélé en 2021 qu’un millier de téléphones portables français, dont celui de Macron, avaient été infiltrés par Pegasus par les services secrets marocains.

    Le roi Mohammed VI du Maroc est un habitué de Paris, où il a passé de nombreuses vacances dans des hôtels ou dans son château de Betz, à 75 kilomètres au nord-est de la capitale. Pourtant, il n’était pas revenu depuis 2018. Lorsque la pandémie s’est calmée et que le monarque a pu à nouveau voyager, il s’est d’abord rendu à sa résidence de Pointe Denis, dans l’estuaire paradisiaque du Kuomo (Gabon). Il y est resté plus d’un mois, de la fin du mois de février jusqu’à la veille du début du Ramadan. Et c’est là qu’il a rédigé le communiqué royal avec lequel, le 18 mars, il a révélé le changement drastique de position du président espagnol, Pedro Sánchez, sur le Sahara occidental : l’Espagne soutient la solution préconisée par le Maroc pour résoudre le conflit. Rabat avait gagné le pouls diplomatique de l’Espagne. Aujourd’hui, le roi du Maroc est de retour à Paris. Il devait attendre ce voyage avec impatience pour, entre autres, voir le palais qu’il a acheté le 28 juillet 2020, à côté de la Tour Eiffel, pour 80 millions d’euros. Le lendemain, il a prononcé son traditionnel discours du Trône, dans lequel il a souligné devant les Marocains « l’ensemble des effets négatifs de cette crise sanitaire, non seulement sur le plan sanitaire, mais aussi sur le plan économique et social ».

    Mais avant de se rendre dans la capitale française, il a voulu s’assurer qu’il serait reçu à l’Élysée par le président Emmanuel Macron. A chaque fois qu’il s’est rendu dans la ville pour une visite privée, les portes de l’Elysée lui ont été ouvertes. Cette fois, il y a des doutes, non encore résolus, que ce sera le cas. Le 18 juillet 2021, le consortium journalistique Forbidden Stories a révélé que quelque 1 000 téléphones mobiles français avaient été espionnés par les services secrets marocains à l’aide du « malware » israélien Pegasus. Parmi elles, celle de Macron, celle de son Premier ministre et celles de 14 ministres actifs. La véracité de cette information a été confirmée par de hauts responsables français, selon la presse nationale. La France n’a pas protesté publiquement auprès du Maroc, mais les relations se sont refroidies. D’où les doutes concernant l’audience présidentielle avec le monarque alaouite.

    Mohammed VI s’est néanmoins rendu à Paris parce que sa mère, Lalla Latifa, âgée de 77 ans, est hospitalisée et qu’il souhaitait lui rendre visite. Veuve du roi Hassan II, elle a épousé dans la capitale française Mohamed Mediouri, 84 ans, qui a été pendant des années le garde du corps du défunt monarque. Le roi actuel a montré son mécontentement à l’égard du mariage en refusant d’assister à la cérémonie et à la fête. Le couple a vécu entre Marrakech et Paris. Pour la première fois, la presse officielle marocaine a fait état d’un voyage privé de Mohammed VI dans la capitale française. Il est arrivé dans la soirée du 1er juin et, selon  » Hespress « , était accompagné des quatre inséparables frères Azaitar : Abubakr, Omar, Ottman et Khaled, l’aîné et le dernier né de la nouvelle famille que le monarque a formée depuis avril 2018. Dès qu’elle a posé le pied à Paris, la famille a commencé à télécharger des photos d’elle sur les médias sociaux, mais aucune ne montre le souverain. Dans l’une d’elles, Khaled a écrit le mot « Gratitude », une façon de remercier son hôte dans la capitale française.

    Ignacio Cembrero

    El Confidencial, 07/06/2022

    #Maroc #France #Macron #MohammedVI #Pegasus #Espionnage #Scandale