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  • L’Afrique courtisée

    L’Afrique courtisée

    Afrique, Etats-Unis, France, Chine, Ukraine, Russie,

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le ballet diplomatique en Afrique ne s’essouffle pas. Blinken et Macron sur les traces de Lavrov, la Chine observant avec attention cette intense activité diplomatique, les pays africains n’ont jamais été aussi courtisés par les puissances mondiales. Cet intérêt pour l’Afrique n’est pas nouveau, mais il va en grandissant depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine. Du 7 au 12 août, le chef de la diplomatie américaine est en déplacement en Afrique, en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo et au Rwanda. Une troisième tournée en Afrique en moins d’une année, c’est du jamais vu dans les annales de la politique extérieure des Etats-Unis. Algérie, Maroc, Egypte, Kenya, Nigeria, Sénégal, Afrique du Sud, République démocratique du Congo et Rwanda, tant de pays africains où Blinken a marqué des haltes pour dire que les Etats-Unis sont là.

    Après avoir été longtemps absents sur le continent africain, particulièrement sous l’administration Trump, les Etats-Unis reviennent en force défendre leurs intérêts délaissés dans « un continent qui a d’énormes atouts économiques à faire valoir », selon l’expression du chef de la diplomatie américaine. Une course contre la montre pour couper ce qu’on peut de l’influence russe et chinoise sur le continent africain. Bien sûr, la Maison Blanche souhaiterait rallier les pays africains à ses thèses, notamment sur le plan de la guerre en Ukraine, mais ce n’est pas peine perdue si on arrive à nouer une coopération économique avec les pays africains même sans les convaincre de se liguer contre la Russie. En sus de l’intérêt géostratégique, le pétrole, le gaz et d’autres ressources naturelles dont regorge l’Afrique font saliver les puissances de ce monde. Est-ce la perte d’influence en Afrique des ex-puissances coloniales européennes, la France, la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui incite plus à l’offensive US ou c’est l’Europe qui passe sous les rouleaux compresseurs américains, russes et chinois, dans un contexte mondialisé qui ne fait plus de cadeau ?

    Seule la France tente de garder une présence en Afrique. Dans ce cadre, le président français Macron n’est pas en reste, dans ce ballet diplomatique, effectuant une tournée au mois de juillet dernier en Afrique (Cameroun, Bénin et Guinée-Bissau). Reste à savoir si les pays africains sauraient saisir cette tendance et tirer profit du grand intérêt que leur porte les grandes puissances ? Les pays africains peuvent lier des relations de coopération aussi variées qu’elles se présentent et avec n’importe quelle puissance, sans obéir à d’autres considérations que leurs intérêts propres. La politique viendra certainement obscurcir les visées, mais le plus important c’est de n’avoir comme objectif que la coopération gagnant-gagnant, là où elle se manifeste. C’est une époque historique pour faire sortir l’Afrique de son sous-développement si ses dirigeants appliquent les mêmes principes que ceux adoptés par ces puissances mondiales, qui semblent se tourner vers l’Afrique non pas pour s’apitoyer sur ses nombreux problèmes, mais tout juste pour donner de l’essor à leurs économies durement impactées par la pandémie et la guerre en Ukraine.

    Le Quotidien d’Oran, 10/08/2022

    #Afrique #France #Etats_Unis #Chine #Ukraine

  • Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Centrafrique, Sénégal, France, Françafrique, Emmanuel Macron, Etats-Unis, Ukraine, Russie, Chine,

    La guéguerre contre la Russie tourne au fiasco en Europe.

    J’écoutais ce matin un journaliste sur LCI convenir : « Les sanctions que nous avons prises contre Poutine se retournent contre nous. »
    V. Orban en visite récente à Moscou en disait autant.

    Cela n’a pas empêché la caste des bavards professionnels européens de le flinguer : les hyènes chassent en meute.

    Le journaliste se trompe. Ce ne sont pas les Européens qui ont décidé les sanctions contre la Russie. C’est Washington qui l’a fait et l’a imposé à ses supplétifs européens qui l’ont décidé contre leurs intérêts alors que les Etats-Unis en tirent tout le profit.

    A mon tour de confesser une erreur d’appréciation : j’avais vraiment pensé que c’était l’occasion pour l’Allemagne et les pays qui faisaient partie de l’ancienne zone mark de se défaire de la laisse atlantique et des pays déficitaires de l’Euroland, comme la France ou l’Espagne. Je me suis trompé.

    Les lombrics qui ont succédé à A. Merkel sont rentrés dans le rang et vont le payer comme ils le font depuis 1945. Tant pis pour eux.

    Le président français ne manque pas de distractions : il laisse la France dans l’état où il l’a mise et s’envole en Afrique où il espère reconquérir l’ancien Empire français.

    Il espère contrer les influences chinoises, turques et russes qui partout s’étendent et répondre au ministre russe des AE est en tournée en Afrique.

    Évidemment, il se fait des illusions.

    La France est presque partout expulsée d’Afrique : du Mali, du Burkina Faso, de Guinée Conakry, de Centrafrique, du Sénégal…

    Le Rwanda abandonne la langue française au profit de l’anglais devenu langue officielle, langue d’enseignement dans les écoles primaires et jusqu’à l’université. «Nous donnons la priorité à la langue qui rendra nos enfants plus compétents et qui servira notre vision de développement du pays», a déclaré mardi 14 octobre 2008 le président Paul Kagamé dans une école primaire de Kimhurura. Colonisé par la Belgique, le Rwanda, petit État d’Afrique des Grands Lacs, est membre de la francophonie depuis ses débuts en 1970.

    Novembre 2009. Adhésion du Rwanda à la communauté des pays de langue anglaise (Commonwealth)

    Le Gabon avec le Togo en font autant en juin dernier, alors que le Royaume Uni quitte l’Union européenne.

    Naturellement, personne ne crédite Londres de ces performances : si l’anglais s’étend dans le monde ce n’est pas par la grâce de Sa Majesté ou de l’intelligence des locataires du 10 Downing Street.

    Jamais l’Angleterre n’aurait survécu sans sa fidèle subordination à l’Amérique.

    Les Anglais n’ont jamais cessé d’être, depuis août 1941, des toutous de luxe de la Maison Blanche et de Wall Street.

    Pour ce qui concerne la tournée triomphale de E. Macron en Afrique je vous joins ci-dessous un papier que je vous avais envoyé en 2011 et qui n’a pas pris une ride depuis 11 ans. Ceux qui ont des archives en ordre le retrouveront facilement.

    En conviendrez-vous ?

    Djeha, 26 juillet 2022.

    ********

    On pensait naïvement que les violeurs se recrutaient seulement à la présidence française du FMI ou chez les ministres de la culture mitterrandiens en séjours sextouristiques au Maroc… ou ailleurs.

    Il faut croire que non. Le viol semble être le mode normal d’échanges de civilités avec les barbares que nous sommes.
    C’est vrai qu’il est des Français qui dénoncent ces crimes au nom de l’honneur et de l’idée qu’ils ont de leur propre patrie. Tout cela est très respectable.

    Mais de grâce ne vous laissez pas attraper par cet argument fallacieux dont usent abondamment les Israéliens. C’était à l’époque où le président Katsav avait été convaincu que viol.

    Ecoutez-les : « Nous sommes dans un pays démocratique, vous le voyez bien. Puisque même un président de la république (une crapule nommée Katsav) peut être condamné pour avoir violé ses collaboratrices. Et en plus nous sommes libres de le médiatiser. Il s’ensuit que la différence entre civilisations et barbaries ne tient pas aux abominations qui s’y produisent dans les unes et les autres, mais à leur équitable châtiment dans les unes et à leur totale impunité dans les autres. »

    Que de Katsav faudrait-il pour effacer les crimes constitutifs de l’Etat d’Israël ?

    Combien de procès faudrait-il instruire pour absoudre l’Occident des Himalaya de cadavres qu’il a semé en Afrique (Oubangui-Chari, Madagascar, Congo, Algérie…), en Amérique depuis 1492 (les natifs de ce continent ont été largement exterminés), les guerres asiatiques (de l’Indochine à l’Afghanistan, de Hiroshima à Nagasaki)… ? « Les soldats de l’idéal », braillait Clemenceau à la Chambre, en novembre 1918.

    A d’autres !

    Et ils remettent ça encore aujourd’hui, un peu partout.

    La violence comme voie incontournable vers le progrès et la créativité ? Darwin au secours d’Hitler pour expliquer Einstein ?

    A quels débiles profonds veulent-ils faire avaler cela ?

    C’est vrai que nos pays sont loin d’être des modèles de démocraties, loin d’être des Etats de droits. Il suffit de voir ces jeunes ignares à papa dans leurs voitures de luxe se pavaner sur les boulevards et les boîtes pour midinettes pour mesurer les quintaux de graisses analphabètes qui sont plantées comme des verrues à la tête de nos nations.

    Et alors ?

    Est-ce une raison pour les solder ?

    Est-ce une raison pour se solder ?

    D’autant moins que ces dirigeants, c’est bien à ces nations civilisées et avancées que la plupart des pays du sud les doivent. Demandez leur avis à nos voisins tunisiens!

    Et si vous n’aimez pas Djeha et que vous doutiez un peu, lisez ce qui suit.

    Djeha

    Mardi 28 juin 2011

    #Ukraine #Russie #Etats_Unis #OTAN #Europe #France #Afrique

  • USA : Lloyd Austin s’inquiète pour la démocratie en Tunisie

    USA : Lloyd Austin s’inquiète pour la démocratie en Tunisie

    Etats-Unis, Lloyd Austin, Tunisie, Kaïs Saïed,

    TUNIS, 9 août (Reuters) – Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré mardi que le « rêve d’autonomie » de la Tunisie était en danger, ajoutant aux critiques américaines sur l’expansion des pouvoirs du président qui a déjà suscité des accusations d’ »ingérence inacceptable ».

    Le mois dernier, le président tunisien Kais Saied a fait adopter une nouvelle constitution lui conférant une autorité quasi incontrôlée lors d’un référendum qui, selon la commission électorale, a enregistré une participation de 30 %, bien que certains groupes d’opposition affirment que ce chiffre a été gonflé.

    Après le référendum, le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le nouvel ambassadeur américain à Tunis Joey Hood ont exprimé leur inquiétude pour la démocratie tunisienne, et les autorités tunisiennes ont convoqué le chargé d’affaires américain par intérim pour se plaindre.

    Washington est un important donateur d’aide au développement et à la sécurité pour la Tunisie depuis sa révolution de 2011 qui a chassé le dirigeant autocratique Zine al-Abidine Ben Ali et introduit un système de gouvernement démocratique.

    La Tunisie cherche maintenant à obtenir un plan de sauvetage du Fonds monétaire international pour éviter un effondrement des finances publiques.

    S’exprimant mardi lors d’une cérémonie du commandement américain pour l’Afrique, M. Austin a réitéré ces critiques.

    « Dans toute l’Afrique, ceux qui soutiennent la démocratie, la liberté et l’État de droit luttent contre les forces de l’autocratie, du chaos et de la corruption », a-t-il déclaré.

    « Nous pouvons sentir ces vents contraires en Tunisie, où les gens ont inspiré le monde entier avec leurs demandes de démocratie », a-t-il ajouté.

    « Les États-Unis s’engagent à soutenir nos amis en Tunisie – et partout en Afrique – qui tentent de forger des démocraties ouvertes, responsables et inclusives », a déclaré M. Austin.

    Le Commandement des États-Unis pour l’Afrique, dont le siège est en Allemagne, est responsable de toutes les opérations, de tous les exercices et de la coopération en matière de sécurité du ministère américain de la défense en Afrique et dans les eaux environnantes.

    Reuters

    #Tunisie #Kaïs_Saïed #Etats_Unis

  • La politique étrangère de l’Algérie: A la croisée des chemins

    La politique étrangère de l’Algérie: A la croisée des chemins

    Algérie, Etats-Unis, Russie, Espagne, Europe, Gaz, énergie, Pétrole, Chine,

    par Vasilis Petropoulos

    La guerre en cours en Ukraine, avec sa recristallisation des allégeances, peut fournir à l’Algérie l’occasion de revenir d’un virage vers la Russie et la Chine à une relation plus équilibrée avec les grandes puissances.

    ÉTATS-UNIS : Du partenariat stratégique à l’insignifiance

    À bien des égards, les relations étrangères les plus directes de l’Algérie avec les États-Unis et les pays d’Europe occidentale sont carrément axées sur ses voisins du nord, l’Espagne et la France. Pourtant, en tant que superpuissance inégalée de ces trois dernières décennies, les États-Unis ont eu un certain type d’impact sur les décisions de politique étrangère de presque tous les pays. Les investissements étrangers directs, l’aide militaire et l’accès à la technologie américaine ne sont que quelques-uns des outils utilisés par Washington pour séduire ses partenaires et façonner leurs politiques à l’étranger. Dans de nombreux cas, l’obtention de ces « cadeaux » est devenue le moteur de la politique étrangère de nombreux pays, faisant progressivement grandir le camp « pro-américain ».

    L’Algérie, bien qu’elle n’ait jamais été clairement « pro-américaine » ou officiellement alignée sur l’Occident, n’échappe pas à cette règle. Après avoir épousé une « neutralité subjective » à l’époque de la guerre froide – penchant pour le bloc communiste tout en restant dans le mouvement de non-alignement – l’Algérie a suivi la vague du monde unipolaire post-soviétique et a approfondi ses liens avec l’Occident.

    Cette décision s’explique moins par un changement idéologique que par les opportunités économiques dont elle avait grand besoin dans les années qui ont suivi la guerre civile algérienne (1991-2002). Capitalisant sur sa position géostratégique, son cachet régional en tant qu’exemple de lutte révolutionnaire contre la domination coloniale, et ses capacités militaires considérables, l’Algérie a ensuite démontré sa valeur géostratégique à Washington. Alger a joué un rôle important en fournissant des renseignements et en participant aux opérations antiterroristes visant Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et, plus tard, ISIS, jouant ainsi un rôle central dans la « guerre contre le terrorisme ».

    En retour, Alger a reçu de grandes quantités d’aide financière et de formation de la part de son partenaire transatlantique et la relation entre les États-Unis et l’Algérie semblait être sur la pente ascendante. Au lieu de cela, la neutralisation de la menace de Daesh en 2017, couplée à l’arrivée de Trump au pouvoir et à l’approche  » America First  » de son administration axée sur les partenaires et rivaux historiques a constitué une conjoncture défavorable pour l’Algérie.

    La relation s’est clairement dégradée lorsque Trump a décidé de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental face aux revendications du Front Polisario, allié stratégique de l’Algérie pour contrôler le Maroc. En retour, le Maroc a adhéré aux Accords d’Abraham, reconnaissant ainsi Israël, l’allié crucial de Washington au Moyen-Orient. Les décisions américaines et marocaines ont frappé au cœur des préoccupations d’Alger en matière de sécurité nationale et de politique étrangère. L’agitation intérieure concomitante du mouvement Hirak en 2019 n’a pas laissé beaucoup d’espace pour les priorités de politique étrangère, laissant le nouveau gouvernement avec peu de capital politique pour donner une réponse concrète à cet échec diplomatique massif selon les normes d’Alger.

    Contrairement aux attentes algériennes selon lesquelles l’administration Biden changerait de cap, aucun revirement de cette décision n’a émergé, et les relations aigres entre Washington et Alger ne se sont pas améliorées depuis 2020. En fait, il n’est pas exagéré de dire qu’elles sont actuellement à leur point le plus bas. Ce nadir, conjugué à la récente brouille avec la France et à la rupture simultanée avec l’Espagne au sujet du passé colonial de la première et de la nouvelle approche de la seconde sur la question du Sahara occidental, a conduit Alger à un isolement sans précédent du monde occidental. En retour, cet isolement a conduit l’Algérie à renforcer ses liens avec les puissances révisionnistes et à dévaloriser ceux avec l’Occident, comme en témoignent l’attitude punitive et l’intransigeance croissante d’Alger envers la France et l’Espagne.

    La Russie et la Chine : Les bras ouverts

    Au cours des deux dernières années, l’alliance informelle de la Russie et de la Chine s’est avérée heureuse de rapprocher l’Algérie en réponse, offrant à l’Algérie un ticket pour la « désisolation ». Ces liens remontent à plusieurs décennies ; Alger et Moscou ont partagé un lien fort depuis l’indépendance de la première et ont construit un partenariat étroit. Dans le cadre d’un protocole d’accord signé en 2006, la société russe Gazprom a également aidé la société publique algérienne Sonatrach à développer sa production de GNL.

    Les relations en matière de sécurité sont particulièrement étroites ; l’Algérie est tributaire des importations d’armes russes, puisqu’elle a acheté 81 % de ses équipements militaires à la Russie au cours des trois dernières années et qu’elle est le troisième importateur d’armes de la Russie, après l’Inde et la Chine. Au cours des années 2010, les exportations d’armes russes ont augmenté de 129 % par rapport à la décennie précédente. En 2022, l’Algérie est le troisième client d’armes de la Russie, juste derrière l’Inde et la Chine. L’Algérie et la Russie ont mené des exercices militaires conjoints dans des zones contestées, comme l’Ossétie du Sud en octobre 2021, et ont convenu d’effectuer une activité similaire sur les frontières algériennes avec le Maroc en novembre 2022 – un accord conclu lors de l’invasion russe de l’Ukraine.

    Non seulement Alger a acquiescé à cet exercice militaire lors de l’invasion russe de l’Ukraine, mais ses diplomates ont également refusé de condamner Moscou à l’ONU en mars, malgré l’adhésion historique de l’Algérie au principe de la souveraineté des États. En échange, la Russie soutient l’Algérie dans la question du Sahara occidental – ce qui est compris comme un moyen de contrer l’alliance du Maroc avec les États-Unis – et elle a annulé des milliards de dollars de dette algérienne.

    À l’instar des liens russo-algériens, les relations chaleureuses avec la Chine remontent à l’époque de la guerre froide, et plus particulièrement à la période Mao Zedong. Récemment, les ambitions mondiales de Pékin, renforcées par son gigantesque projet d’initiative « la Ceinture et la Route » (Belt and Road Initiative, BRI), ont amené la Chine aux portes de divers pays du monde avec des propositions de partenariat et d’investissement. L’Afrique du Nord a été incluse dans la portée mondiale de la Chine et l’Algérie est disposée à étendre davantage l’empreinte de Pékin en tant que partenaire régional le plus précieux de cette dernière.

    La Chine a déjà fortement investi dans les infrastructures en Algérie et les flux commerciaux entre les deux vieux amis sont montés en flèche au cours de la dernière décennie. Les entreprises chinoises des secteurs de l’énergie et de la construction se multiplient sur le sol algérien, tandis qu’Alger est partie prenante du projet BRI. Dans le cadre de ce projet en Algérie, Pékin et Alger ont convenu d’un projet de 3,3 milliards de dollars pour la construction du premier port en eau profonde en Algérie dans la ville côtière de Cherchell, à l’ouest de la capitale algérienne. Le port d’El Hamdania sera le deuxième plus grand port en eau profonde d’Afrique. Enfin, mais c’est important, la Chine devient progressivement un important exportateur d’armes vers l’Algérie. Depuis 2018, l’Algérie a reçu ou commandé une vingtaine de drones de reconnaissance et de combat chinois de classes assorties. En 2018 par exemple, cinq drones Rainbow CH-3 et cinq Rainbow CH-4 ont été livrés à l’Algérie et pas plus tard qu’en janvier 2022, cette dernière a commandé six drones chinois Rainbow CH-5 qui constituent la version la plus avancée de la série.

    En résumé, l’intérêt de l’Algérie pour ses relations avec la Chine et la Russie ne sont pas des faits nouveaux. Cependant, la perception par l’Algérie du fait que Washington soutient ouvertement et continuellement le Maroc au détriment de lui-même pousse l’Algérie à se rapprocher de la Russie et de la Chine et à distendre ses anciens liens avec l’autre camp. Les deux États sont heureux d’exploiter la déception et le sentiment d’isolement d’Alger. En puisant dans les anciens liens de la guerre froide, ils se sont montrés désireux de rompre la politique d’équilibre de l’Algérie entre eux et l’Occident et de faire entrer fermement Alger dans le camp révisionniste. Cette stratégie semble avoir porté ses fruits jusqu’à présent : L’Algérie s’affirme davantage dans ses relations avec l’Occident, comme le montre la crise diplomatique actuelle avec l’Espagne.

    Rééquilibrage : Opportunités et défis

    Alors que l’Algérie tente d’endiguer l’instabilité intérieure et de naviguer dans un paysage géopolitique en mutation, il existe des opportunités et des défis diplomatiques qu’elle devrait prendre en considération avant d’être aspirée par l’inertie dans ce camp révisionniste.

    Pour commencer, l’invasion russe en Ukraine a peut-être déclenché de nombreux effets d’entraînement au niveau mondial, tels que l’insécurité alimentaire, mais elle a également créé des opportunités pour Alger qui pourraient l’aider à faire face au « défi de l’isolement » auquel elle a été confrontée avec les États occidentaux ces dernières années.

    Au lendemain de l’invasion, l’Occident a fait preuve de plus d’unité qu’à tout autre moment après l’effondrement de l’Union soviétique. La réponse à l’acte d’agression de Poutine a été si uniforme et si radicale que les pays occidentaux ont semblé se rallier autour d’un objectif commun : sauvegarder l’ordre international libéral de l’après-guerre froide contre le révisionnisme affirmé de la Russie. Cependant, d’autres acteurs tels que la Chine et l’Iran ont adhéré à ce révisionnisme et soutiennent la Russie, de manière explicite ou implicite.

    Dans son effort pour contrer ce bloc révisionniste, l’Occident a besoin de tous les alliés possibles et l’Algérie peut utiliser cette carte pour gagner sur les deux tableaux. L’Algérie a l’opportunité de redevenir pertinente aux yeux des États-Unis tout en gardant les canaux de communication ouverts avec la Russie, la Chine et l’Iran, en même temps. En d’autres termes, l’Algérie peut adopter une politique étrangère semblable à celle employée avec succès par l’Inde, c’est-à-dire une politique sans entrave et non alignée.

    En outre, la guerre en Ukraine offre à l’Algérie de nombreuses opportunités liées à l’énergie. La flambée des prix du pétrole et du gaz a contribué à générer des rentes élevées pour l’économie algérienne dépendante de l’énergie, qui a souffert de la chute des prix du pétrole pendant la pandémie de Covid-19. L’Europe a clairement indiqué qu’elle entendait remplacer les importations de pétrole et de gaz russes par des importations de GNL (gaz naturel liquéfié) et de pétrole brut provenant d’autres partenaires, avec de nombreux projets de terminaux GNL à l’horizon.

    L’Algérie, exportateur d’énergie de longue date vers l’Europe du Sud, a donc la possibilité d’augmenter considérablement ses ventes à l’ensemble du continent. Ce faisant, Alger bénéficiera d’un avantage à la fois économique et diplomatique, puisqu’elle acquerra une importance renouvelée dans l’agenda de Washington en tant que partenaire crucial de la quête d’indépendance énergétique de l’Europe, une priorité de longue date pour les États-Unis. En fait, l’Algérie a déjà exploité cette nouvelle dynamique en signant un accord énergétique gigantesque avec l’Italie en avril 2022. Cet accord fera de l’Algérie le premier fournisseur de gaz de l’Italie, supplantant ainsi la Russie qui occupait cette position depuis de nombreuses années.

    Outre le problème de son isolement en Méditerranée, Alger doit rétablir ses liens avec la France et l’Espagne au profit de la fragile économie du pays. Il lui faut de toute urgence accéder aux grands marchés européens pour profiter de la flambée des prix de l’énergie et exploiter les aspirations de l’Occident à mettre fin au quasi-monopole de la Russie sur les exportations d’énergie vers l’Europe. Ce dernier point ramènera également l’attention de Washington sur la région. La ligne est mince : l’Algérie doit également s’attaquer à la dépendance excessive de son économie vis-à-vis du secteur pétrolier et à la précarité économique qui en découle. Comme d’autres victimes du « syndrome hollandais », les exportations deviennent plus chères et les importations moins chères, ce qui entraîne le déclin d’autres secteurs cruciaux de l’économie.

    Le défi de l’Algérie dans la gestion de ses exportations énergétiques est également lié à la demande intérieure galopante en énergie. Les conditions sont idéales pour qu’Alger se lance dans un rallye des exportations d’énergie afin de se remettre complètement de la régression économique déclenchée par Covid-19, mais elle doit le faire sans négliger l’augmentation considérable de la population du pays chaque année, qui se traduira par une demande énergétique croissante au niveau national.

    Néanmoins, une remise à zéro avec les voisins du nord d’Alger s’impose. Pour qu’un tel rapprochement avec la France et l’Espagne ait lieu, l’Algérie devrait tempérer le discours nationaliste qui imprègne sa politique étrangère par du pragmatisme et mettre l’accent sur les avantages qu’elle peut tirer de la conclusion d’accords commerciaux plus solides avec ses partenaires énergétiques européens. Le dégel des relations franco-espagnoles-algériennes ne peut pas non plus être un effort unilatéral. De leur côté, Madrid et Paris devraient également apaiser Alger en s’abstenant de soulever des questions controversées et sensibles, à l’encontre de ce dernier, et en ne prenant pas publiquement parti pour le Maroc sur la question du Sahara occidental.

    Dans le cas de la France, les Champs Elysées semblent comprendre cela et semblent prêts à prendre des mesures pour apaiser les tensions. Le récent appel du président Macron à son homologue algérien démontre la volonté française de rapprochement. À l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance algérienne, le dirigeant français a envoyé une lettre au président Tebboune appelant au « renforcement des liens franco-algériens déjà forts ».

    L’Algérie traverse peut-être la période la plus critique de son histoire diplomatique depuis la fin de la guerre civile dans les années 1990. Des défis pressants d’un côté et des opportunités prometteuses de l’autre constituent l’environnement géopolitique actuel. L’Algérie doit le reconnaître, et alors que la guerre en Ukraine continue de remodeler les relations multilatérales au sens large, Alger doit déterminer si elle maintient sa neutralité ou dérive davantage vers le camp révisionniste – une décision qui affectera sa position dans les systèmes régionaux et internationaux.


    Washington Institute for Near East Policy, 09/08/2022

    #Algérie #Etats_Unis #Russie #Chine #Espagne #Europe #Gaz #Pétrole

  • Le FBI a fouillé le domaine de Donald Trump à Mar-a-Lago

    Le FBI a fouillé le domaine de Donald Trump à Mar-a-Lago

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    WASHINGTON (AP) – Le FBI a fouillé le domaine de Donald Trump à Mar-a-Lago dans le cadre d’une enquête visant à déterminer s’il avait emporté des dossiers classifiés de la Maison Blanche à sa résidence en Floride, ont déclaré lundi des personnes proches du dossier, une décision qui représente un changement dramatique. et une escalade sans précédent du contrôle des forces de l’ordre sur l’ancien président.

    Trump, révélant la perquisition dans une longue déclaration, a affirmé que des agents avaient ouvert un coffre-fort chez lui et décrit leur travail comme un « raid inopiné » qu’il a comparé à une « inconduite du procureur ».

    La recherche intensifie l’enquête de plusieurs mois sur la façon dont des documents classifiés se sont retrouvés dans des boîtes de dossiers de la Maison Blanche situés à Mar-a-Lago plus tôt cette année. Cela se produit au milieu d’une enquête distincte du grand jury sur les efforts visant à annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020 et ajoute au péril juridique potentiel pour Trump alors qu’il jette les bases d’une autre course.

    Des lignes de bataille familières, forgées au cours d’une présidence de quatre ans à l’ombre des enquêtes du FBI et du Congrès, ont rapidement repris forme lundi soir. Trump et ses alliés ont cherché à présenter la recherche comme une militarisation du système de justice pénale et un effort dirigé par les démocrates pour l’empêcher de remporter un autre mandat en 2024 – même si la Maison Blanche de Biden a déclaré qu’elle n’en avait aucune connaissance préalable, et le L’actuel directeur du FBI, Christopher Wray, a été nommé par Trump il y a cinq ans et a occupé le poste de haut fonctionnaire dans un ministère de la Justice dirigé par les républicains.

    « Ce sont des temps sombres pour notre nation, car ma belle maison, Mar-A-Lago à Palm Beach, en Floride, est actuellement assiégée, perquisitionnée et occupée par un grand groupe d’agents du FBI », a écrit Trump. « Rien de tel n’est jamais arrivé à un président des États-Unis auparavant. »

    « Après avoir travaillé et coopéré avec les agences gouvernementales compétentes, ce raid inopiné sur ma maison n’était ni nécessaire ni approprié », a déclaré Trump dans son communiqué.

    La porte-parole du ministère de la Justice, Dena Iverson, a refusé de commenter la perquisition, notamment de savoir si le procureur général Merrick Garland l’avait personnellement autorisée.

    Trump n’a pas précisé la base de la recherche, mais le ministère de la Justice a enquêté sur la mauvaise gestion potentielle d’informations classifiées après que la National Archives and Records Administration a déclaré qu’elle avait reçu de Mar-a-Lago 15 boîtes de dossiers de la Maison Blanche, y compris des documents. contenant des informations classifiées, plus tôt cette année. Les Archives nationales ont déclaré que Trump aurait dû remettre ce matériel en quittant ses fonctions et ont demandé au ministère de la Justice d’enquêter.

    Il existe plusieurs lois fédérales régissant le traitement des dossiers classifiés et des documents gouvernementaux sensibles, y compris des lois qui érigent en crime le fait de retirer ces documents et de les conserver dans un endroit non autorisé. Bien qu’un mandat de perquisition ne suggère pas que des accusations criminelles sont proches ou même attendues, les fonctionnaires fédéraux qui cherchent à en obtenir un doivent d’abord démontrer à un juge qu’ils ont une cause probable qu’un crime s’est produit.

    Deux personnes proches du dossier, qui ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter d’une enquête en cours, ont déclaré que la perquisition avait eu lieu plus tôt lundi et était liée à l’enquête sur les dossiers. Les agents cherchaient également à voir si Trump avait des dossiers présidentiels supplémentaires ou des documents classifiés dans le domaine.

    Trump a précédemment soutenu que les dossiers présidentiels avaient été remis « dans le cadre d’un processus ordinaire et routinier ». Son fils Eric a déclaré lundi soir sur Fox News qu’il avait passé la journée avec son père et que la perquisition avait eu lieu parce que « les Archives nationales voulaient corroborer si oui ou non Donald Trump avait des documents en sa possession ».

    Interrogé sur la manière dont les documents se sont retrouvés à Mar-a-Lago, Eric Trump a déclaré que les boîtes faisaient partie des objets qui ont été déplacés hors de la Maison Blanche pendant « six heures » le jour de l’inauguration, alors que les Bidens se préparaient à emménager dans le bâtiment.

    « Mon père a toujours gardé des coupures de presse », a déclaré Eric Trump. « Il avait des boîtes, quand il a quitté la Maison Blanche. »

    Trump est sorti de la Trump Tower à New York peu avant 20 heures et a salué les passants avant d’être chassé dans un SUV.

    Dans ses premières remarques publiques depuis que la nouvelle de la recherche a fait surface, Trump n’en a fait aucune mention lors d’une télé-mairie au nom de Leora Levy, la républicaine du Connecticut qu’il a approuvée lors de la primaire du Sénat américain de mardi pour choisir un opposant aux élections générales contre les démocrates américains. Le sénateur Richard Blumenthal. Trump a donné son soutien public à Levy à la fin de la semaine dernière, la qualifiant lundi de meilleur choix « pour remplacer la blague d’un sénateur du Connecticut ».

    Mais dans un article sur les réseaux sociaux lundi soir, il était beaucoup plus imprudent, qualifiant la recherche de « militarisation du système judiciaire et d’attaque des démocrates radicaux de gauche qui ne veulent désespérément pas que je me présente à la présidence en 2024 ».

    D’autres républicains ont fait écho à ce message. La présidente du comité national du GOP, Ronna McDaniel, a dénoncé la recherche comme « scandaleuse » et a déclaré que c’était une raison pour laquelle les électeurs se sont rendus en novembre.

    Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, un républicain considéré comme un candidat potentiel à la présidentielle de 2024, a déclaré dans un communiqué sur Twitter qu’il s’agissait « d’une escalade de la militarisation » des agences gouvernementales américaines. Kevin McCarthy, le leader de la minorité à la Chambre, a déclaré dans un tweet que le ministère de la Justice « a atteint un état intolérable de politisation militarisée » et a déclaré que si les républicains prennent le contrôle de la Chambre des États-Unis, ils enquêteront sur le département.

    Que Trump soit empêtré dans une enquête sur le traitement d’informations classifiées est d’autant plus frappant qu’il a tenté, lors de l’élection présidentielle de 2016, d’exploiter une enquête du FBI sur son adversaire démocrate, Hillary Clinton, pour savoir si elle avait mal géré des informations classifiées via un réseau privé. serveur de messagerie qu’elle utilisait en tant que secrétaire d’État. Le directeur du FBI de l’époque, James Comey, a conclu que Clinton avait envoyé et reçu des informations classifiées, mais le FBI n’a pas recommandé de poursuites pénales car il a déterminé que Clinton n’avait pas l’intention d’enfreindre la loi.

    Trump a fustigé cette décision, puis a intensifié sa critique du FBI alors que des agents commençaient à enquêter pour savoir si sa campagne avait été de connivence avec la Russie pour faire basculer les élections de 2016. Il a renvoyé Comey au cours de cette enquête, et bien qu’il ait nommé Wray des mois plus tard, il l’a également critiqué à plusieurs reprises en tant que président.

    Thomas Schwartz, professeur d’histoire à l’Université Vanderbilt qui étudie et écrit sur la présidence, a déclaré qu’il n’y avait aucun précédent pour un ancien président confronté à un raid du FBI – même en revenant au Watergate. Le président Richard Nixon n’a pas été autorisé à prendre des bandes ou d’autres documents de la Maison Blanche lorsqu’il a démissionné en 1974, a noté Schwartz, et nombre de ses papiers sont restés à Washington pendant des années avant d’être transférés à sa bibliothèque présidentielle en Californie.

    « C’est différent et c’est un signe de la singularité de la période Trump », a déclaré Schwartz, auteur de « Henry Kissinger and American Power: A Political Biography ». « Comment son comportement était si inhabituel. »

    L’enquête n’est pas le seul casse-tête juridique auquel Trump est confronté. Une enquête distincte liée aux efforts de Trump et de ses alliés pour annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020 – qui a conduit à l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole américain – s’est également intensifiée à Washington. Plusieurs anciens responsables de la Maison Blanche ont reçu des assignations à comparaître devant le grand jury.

    Et un procureur de district du comté de Fulton, en Géorgie, enquête pour savoir si Trump et ses proches collaborateurs ont cherché à s’immiscer dans les élections de cet État, qui ont été remportées par le démocrate Joe Biden.

    AP

    #Donald_Trump #FBI #Archives




  • Maroc-Etats-Unis: Mosaic A conspiré contre l’OCP

    Maroc-Etats-Unis: Mosaic A conspiré contre l’OCP

    Maroc, Etats-Unis, OCP, Mosaic, monopole, engrais,

    LE LOBBYING BLITZ A AUGMENTÉ LES PRIX DES ENGRAIS, ALIMENTANT L’INFLATION ALIMENTAIRE
    Les e-mails montrent que le producteur d’engrais Mosaic a fait pression pour obtenir des tarifs sous Trump, puis les a utilisés pour dominer le marché.

    L’un des plus grands producteurs d’engrais aux États-Unis a fait pression sur l’administration Trump pour restreindre la concurrence étrangère en imposant des tarifs qui contribuent maintenant à l’inflation et à la crise alimentaire mondiale, montrent des courriels et des notes de réunion jusqu’alors inédits.

    Quelques mois seulement après le début de la présidence de Donald Trump en 2017, Mosaic Co. a retenu les services de Ballard Partners, dont le fondateur a été l’un des principaux collecteurs de fonds de la campagne Trump, pour imposer des droits de douane sur les importations d’engrais. Avec l’aide de Ballard, les dirigeants de Mosaic ont organisé des réunions de haut niveau avec des responsables du commerce de la Maison Blanche pour discuter de ce qu’ils qualifiaient de subventions injustes pour les importateurs étrangers, selon des courriels obtenus via une demande de Freedom of Information Act par American Oversight, un organisme de surveillance à but non lucratif.

    La campagne de lobbying qui a duré des années a conduit l’administration Trump à recommander des tarifs en 2020 qui sont entrés en vigueur l’année dernière sur les engrais phosphatés de Russie et du Maroc, respectivement premier et quatrième exportateurs d’engrais au monde. Alors que les importations étrangères chutaient, Mosaic a pris le contrôle de 90 % du marché américain des engrais phosphatés.

    Les divulgations montrent que Mosaic a payé à Ballard 1,49 million de dollars en frais de lobbying. L’entreprise reste sur la masse salariale de l’entreprise.

    Au cours de l’année dernière, les coûts des principaux engrais ont atteint des niveaux records, alimentant une crise alimentaire dans le monde entier, notamment la flambée des prix de la viande et des légumes aux États-Unis. Alors que la guerre en Ukraine et les problèmes de chaîne d’approvisionnement ont été des facteurs majeurs de la crise en cours, les tarifs ainsi que les sanctions liées à la guerre contre la Biélorussie et la Russie ont déstabilisé les marchés agricoles et l’opposition aux tarifs s’est accrue.

    Mosaic n’a pas répondu à une demande de commentaire.

    MOSAIC’S SQUEEZE ON l’approvisionnement en engrais a commencé par une série de réunions avec les hauts responsables de Trump.

    Peu de temps après avoir signé avec Ballard Partners, les dirigeants de Mosaic se sont rendus à Washington, D.C., pour faire valoir que les engrais phosphatés produits au Maroc, qui contrôle près de 75 % des réserves mondiales de phosphate, constituaient une menace concurrentielle pour leur entreprise. À l’époque, les prix des engrais étaient bas et les fournisseurs américains craignaient que les entreprises publiques étrangères ne soient injustement subventionnées.

    Le 5 juin 2017, Syl Lukis, un lobbyiste de Ballard, a écrit qu’il représentait Mosaic dans un e-mail adressé à un conseiller du représentant américain au commerce. Lukis a cherché à rencontrer le principal négociateur commercial de l’administration Trump, Robert Lighthizer.

    Lukis a noté dans un e-mail que le PDG de Mosaic et le vice-président principal de la production de phosphate avaient déjà prévu une réunion avec Peter Navarro, le directeur du Conseil national du commerce.

    « Il y a des questions de commerce international dont ils aimeraient discuter concernant la production marocaine de phosphate », a écrit Lukis.

    Plus tard ce mois-là, les dirigeants de Mosaic devaient rencontrer le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross. Les e-mails montrent que la réunion a été programmée par Lorine Card, lobbyiste interne pour Mosaic, et Linda Dempsey, vice-présidente de la politique des affaires économiques internationales à la National Association of Manufacturers, un groupe commercial pour lequel James O’Rourke, le PDG de Mosaic, est membre du conseil d’administration. La correspondance montre que les lobbyistes ont coordonné la réunion avec un groupe de fonctionnaires du Département du commerce, dont Eric Branstad, le fils de l’ambassadeur en Chine de l’époque, Terry Branstad.

    Les comptes rendus de réunion montrent un événement prévu pour O’Rourke, le sous-secrétaire au commerce par intérim pour le commerce international Israel Hernandez, et Mark Kaplan, un cadre de la division des phosphates de Mosaic. Les dossiers de planification montrent que la réunion a eu lieu le même jour que Ross avait prévu de rencontrer les dirigeants de Mosaic, bien qu’il ne soit pas clair si les réunions devaient être combinées ou séparées.

    Les discussions ont tourné autour de « questions commerciales clés, y compris le commerce avec l’UE ainsi que la concurrence ici aux États-Unis de la Chine, de la Russie et du Maroc », a écrit Dempsey.

    En juillet 2020, après des années de lobbying auprès des responsables de Trump, Mosaic a officiellement déposé une requête auprès de la Commission américaine du commerce international pour une enquête en matière de droits compensateurs afin de déterminer si les exportateurs marocains et russes ont reçu des subventions déloyales.

    En novembre 2020, le département du Commerce a annoncé qu’il soutenait les affirmations de Mosaic et qu’il ferait officiellement avancer la demande tarifaire de l’entreprise. Au mois de mars suivant, l’ITC a imposé des droits de 20 % au géant marocain des engrais OCP Group, de 9 % à la société russe PhosAgro et de 47 % à la société russe EuroChem.

    LES CRITIQUES SONT IMMÉDIATEMENT INTERROGÉS la logique des tarifs. Un groupe de groupes agricoles nationaux a déposé une plainte commerciale, arguant que les tarifs accordaient à Mosaic un « quasi-monopole » sur les engrais phosphatés. Le mémoire affirmait que le gouvernement américain avait commis une erreur en attribuant un déséquilibre de l’offre sur le marché des engrais phosphatés en 2019 aux subventions marocaines et russes. Les groupes agricoles ont affirmé que Mosaic et une autre entreprise basée aux États-Unis, Nutrien, avaient fermé leurs usines tout en augmentant leurs exportations.

    L’Open Markets Institute, un groupe de réflexion qui étudie la politique de la concurrence, a renforcé les allégations du procès dans une lettre le mois dernier, déclarant que Mosaic avait acquis en 2014 l’activité d’engrais phosphatés de son concurrent CF Industries pour 1,2 milliard de dollars. Mosaic a ensuite décidé d’annuler les plans d’une usine de 1,1 milliard de dollars en Louisiane qui «augmenterait la production d’ammoniac nécessaire à la fabrication d’engrais phosphatés finis», ainsi que d’une usine de 1 milliard de dollars en Floride pour le traitement des engrais phosphatés. Mosaic, selon le groupe, a utilisé ses économies pour racheter des actions. Suite à l’imposition de droits de douane sur la concurrence étrangère, les actions de Mosaic ont à peu près doublé au cours de l’année suivante, passant de 31,15 $ à 61,92 $. Le stock oscille maintenant autour de 50 $ par action.

    En d’autres termes, Mosaic aurait consolidé sa part de marché, réduit l’offre d’engrais, puis utilisé ses bénéfices pour prodiguer des investisseurs tout en faisant pression pour restreindre la concurrence.

    Selon une étude de la Texas A&M University, les agriculteurs américains sont confrontés à des prix des engrais quatre à cinq fois plus élevés que l’an dernier, ce qui fait grimper les coûts d’un large éventail de cultures. L’engrais phosphaté au début de la saison de plantation cette année était le double du prix de l’année précédente. Les coûts plus élevés de la croissance des matières premières ont également alimenté la hausse des prix de la viande, en particulier du bœuf.

    La flambée des prix agricoles a suscité une opposition croissante aux tarifs. En mars, un groupe bipartite de législateurs du Congrès a écrit au président de l’ITC, Jason Kearns, demandant à l’organisme commercial de reconsidérer les droits imposés sur les produits d’engrais phosphatés importés du Maroc.

    Le sénateur Roger Marshall, R-Kan., Et la représentante Tracey Mann, R-Kan., ont également présenté un projet de loi au Congrès pour autoriser des dérogations d’urgence sur les tarifs des engrais.

    Le gouvernement marocain a également lancé une campagne de contre-lobbying. L’influent cabinet d’avocats Covington & Burling a reçu au moins 15 millions de dollars d’honoraires de la part de l’entreprise publique OCP dans le cadre de son travail de lutte contre les tarifs et d’autres problèmes clés pour le Maroc.

    Mosaic a demandé au gouvernement américain de s’opposer à la levée des tarifs. Dans une lettre adressée aux responsables du ministère de l’Agriculture le mois dernier, Ben Pratt, le vice-président principal des affaires gouvernementales et publiques de Mosaic, a évoqué la hausse des prix des engrais sur « de nombreux événements, y compris géopolitiques » ainsi que « les perturbations de l’approvisionnement, l’inflation et d’autres pays ». qui ont restreint les exportations d’engrais pour préserver l’approvisionnement intérieur.

    En attendant une décision sur le procès commercial ou l’action du gouvernement, les tarifs sur les engrais seront pleinement en vigueur jusqu’en 2026.

    The Intercept, 03/08/2022

    #Maroc #Etats-Unis #Phosphates #Engrais #Monopole #OCP

  • La Chine met fin au dialogue avec les États-Unis

    La Chine met fin au dialogue avec les États-Unis

    Chine, Etats-Unis, Taïwan, Nancy Pelosi, coopération climatique,

    WASHINGTON (AP) – La Chine a déclaré vendredi qu’elle mettait fin à tout dialogue avec les États-Unis sur des questions majeures concernant la visite à Taïwan de la présidente de la Chambre Nancy Pelosi, y compris la coopération climatique cruciale entre les deux nations qui a conduit à l’accord historique de Paris sur le climat en 2015. La Maison Blanche a convoqué l’ambassadeur de Chine pour protester contre ce qu’elle a qualifié d’actions « irresponsables » de la Chine depuis la visite.

    La déclaration de la Chine s’ajoute à l’escalade rapide des tensions qui a suivi la visite de Pelosi et à la réponse chinoise avec des exercices militaires au large de Taïwan, y compris des tirs de missiles qui se sont abattus dans les eaux environnantes. Le porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, a déclaré dans un communiqué que les actions militaires de la Chine « préoccupaient Taiwan, nous et nos partenaires dans le monde ».

    Un accord conjoint américano-chinois pour lutter contre le changement climatique conclu par Xi et le président Barack Obama en novembre 2014 a souvent été salué comme un tournant qui a conduit à l’accord décisif de Paris dans lequel presque toutes les nations du monde se sont engagées à essayer de limiter les émissions de gaz piégeant la chaleur. Puis, sept ans plus tard, lors des pourparlers sur le climat à Glasgow, un autre accord américano-chinois a contribué à aplanir les obstacles à un autre accord international sur le climat.

    Les mesures de la Chine, qui interviennent au milieu des relations cratérisées entre Pékin et Washington, sont les dernières d’une série de mesures promises destinées à punir les États-Unis pour avoir permis que la visite de l’île qu’ils revendiquent comme leur propre territoire, soit annexée par la force si nécessaire. La Chine a lancé jeudi des exercices militaires menaçants dans six zones juste au large des côtes de Taiwan, et ils se poursuivront jusqu’à dimanche.

    Des missiles ont également été tirés au-dessus de Taïwan, ont déclaré des responsables chinois aux médias d’État. La Chine s’oppose régulièrement à ce que l’île autonome ait ses propres contacts avec des gouvernements étrangers, mais sa réponse à la visite de Pelosi a été exceptionnellement forte.

    Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que le dialogue entre les commandants régionaux américains et chinois et les chefs des départements de la défense serait annulé, ainsi que les discussions sur la sécurité maritime militaire.

    La coopération sur le retour des immigrants illégaux, les enquêtes criminelles, la criminalité transnationale, les drogues illicites et le changement climatique sera suspendue, a indiqué le ministère.

    Ces mesures ont été prises parce que Pelosi s’est rendue à Taïwan « au mépris de la forte opposition et des représentations sérieuses de la Chine », a déclaré le ministère dans un communiqué.

    La Chine a accusé l’administration Biden d’une attaque contre la souveraineté chinoise, bien que Pelosi soit à la tête de la branche législative du gouvernement et que Biden n’ait aucune autorité pour empêcher sa visite.

    Kirby a déclaré que de hauts responsables américains rencontraient régulièrement leurs homologues chinois au sujet du différend. Qualifiant les actions de la Chine de « provocatrices », Kirby a déclaré que l’administration Biden condamnait les manœuvres militaires de la Chine comme irresponsables et « en contradiction avec notre objectif de longue date de maintenir la paix et la stabilité et à travers le détroit de Taiwan ».

    « Nous avons également indiqué clairement que les États-Unis sont préparés à ce que Pékin choisit de faire », a-t-il déclaré.

    Les actions de la Chine précèdent un congrès clé du Parti communiste au pouvoir plus tard cette année, au cours duquel le président Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat de cinq ans à la tête du parti. Alors que l’économie trébuche, le parti a attisé le nationalisme et lancé des attaques quasi quotidiennes contre le gouvernement du président taïwanais Tsai Ing-wen, qui refuse de reconnaître Taiwan comme faisant partie de la Chine.

    La Chine a indiqué vendredi que plus de 100 avions de combat et 10 navires de guerre ont pris part aux exercices militaires à tir réel entourant Taïwan au cours des deux derniers jours, tout en annonçant des sanctions principalement symboliques contre Pelosi et sa famille .

    La Rocket Force a également tiré des projectiles au-dessus de Taïwan dans le Pacifique, ont déclaré des officiers militaires aux médias d’État, dans une augmentation majeure des menaces de la Chine d’attaquer et d’envahir l’île.

    Les exercices, que Xinhua a décrits comme étant organisés à une « échelle sans précédent », sont la réponse la plus stridente de la Chine à la visite de Pelosi . L’orateur est le politicien américain le plus haut gradé à s’être rendu à Taiwan en 25 ans.

    Le dialogue et les échanges entre la Chine et les États-Unis, en particulier sur les questions militaires et les échanges économiques, ont généralement été au mieux interrompus. Le changement climatique et la lutte contre le commerce de drogues illégales telles que le fentanyl sont cependant des domaines dans lesquels ils ont trouvé une cause commune. La suspension de la coopération par Pékin pourrait avoir des implications importantes pour les efforts visant à progresser sur ces questions.

    La Chine et les États-Unis sont les 1er et 2e pollueurs climatiques au monde, produisant ensemble près de 40 % de toutes les émissions de combustibles fossiles. Leurs principaux diplomates climatiques, John Kerry et Xie Zhenhua, ont entretenu une relation cordiale qui remonte à l’accord de Paris de 2015, rendue possible par une percée négociée entre les deux et d’autres.

    La Chine, sous l’impulsion de Kerry, s’est engagée lors du sommet mondial des Nations Unies sur le climat l’année dernière à Glasgow à travailler avec les États-Unis « de toute urgence » pour réduire les émissions nuisibles au climat, mais Kerry n’a pas été en mesure de la persuader d’accélérer de manière significative l’abandon du charbon par la Chine.

    Sur la côte chinoise en face de Taïwan, des touristes se sont rassemblés vendredi pour tenter d’apercevoir tout avion militaire se dirigeant vers la zone d’exercice.

    On entendait des avions de combat voler au-dessus de la tête et des touristes prenant des photos scandaient « Reprenons Taiwan », regardant dans les eaux bleues du détroit de Taiwan depuis l’île de Pingtan, un site pittoresque populaire de la province du Fujian.

    La visite de Pelosi a suscité des émotions parmi le public chinois, et la réponse du gouvernement « nous fait sentir que notre patrie est très puissante et nous donne confiance que le retour de Taïwan est la tendance irrésistible », a déclaré Wang Lu, un touriste de la province voisine du Zhejiang.

    La Chine est un « pays puissant et elle ne permettra à personne d’offenser son propre territoire », a déclaré Liu Bolin, un lycéen en visite sur l’île.

    L’insistance de la Chine sur le fait que Taiwan est son territoire et sa menace d’utiliser la force pour reprendre le contrôle figurent dans les déclarations du Parti communiste au pouvoir, le système éducatif et les médias contrôlés par l’État depuis plus de sept décennies depuis que les parties ont été divisées au milieu de la guerre civile en 1949.

    Les résidents de Taiwan sont majoritairement favorables au maintien du statu quo de l’indépendance de facto et rejettent les demandes de la Chine pour que l’île s’unifie avec le continent sous contrôle communiste.

    Cinq des missiles tirés par la Chine depuis le début des exercices militaires jeudi ont atterri dans la zone économique exclusive du Japon au large de Hateruma, une île située à l’extrême sud des îles principales du Japon, a déclaré le ministre japonais de la Défense Nobuo Kishi. Il a déclaré que le Japon avait protesté contre les atterrissages de missiles en Chine comme « des menaces sérieuses pour la sécurité nationale du Japon et la sécurité du peuple japonais ».

    Le ministère japonais de la Défense a déclaré plus tard qu’il pensait que quatre autres missiles tirés depuis la côte sud-est de la Chine du Fujian avaient survolé Taïwan.

    Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré vendredi que les exercices militaires chinois visant Taïwan représentaient un « grave problème » qui menace la paix et la sécurité régionales.

    À Tokyo, où Pelosi termine son voyage en Asie, elle a déclaré que la Chine ne pouvait pas empêcher les responsables américains de se rendre à Taïwan. Kishida, s’exprimant après le petit-déjeuner avec Pelosi et sa délégation du Congrès, a déclaré que les lancements de missiles devaient être « arrêtés immédiatement ».

    La Chine a déclaré avoir convoqué des diplomates européens dans le pays pour protester contre les déclarations publiées par les pays industrialisés du Groupe des Sept et l’Union européenne critiquant les exercices militaires chinois autour de Taïwan.

    Vendredi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a qualifié les exercices d ‘ »escalade significative » et a déclaré qu’il avait exhorté Pékin à reculer.

    Taïwan a mis son armée en état d’alerte et organisé des exercices de défense civile, mais l’ambiance générale est restée calme vendredi. Les vols ont été annulés ou détournés et les pêcheurs sont restés au port pour éviter les manœuvres chinoises.

    AP

    #Chine #Etats_Unis #Taïwan

  • Chine: la visite de Pelosi à Taïwan, une “grave violation de la souveraine de la Chine”

    Chine, Taïwan, Etats-Unis, Nancy Pelosi,

    La Chine a qualifié de “grave violation de la souveraine de la Chine” la visite effectuée ce mardi 2 août à Taiwan par Nancy Pelosi présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, soulignant qu’elle “porte gravement atteinte à la paix et à la stabilité dans la région”.

    “Le 2 août, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, a effectué une visite provocatrice dans la région chinoise de Taïwan en dépit de fortes oppositions et du dépôt de représentations solennelles de la partie chinoise”, a indiqué le MAE chinois dans un communiqué.

    “Violant le principe d’une seule Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints sino-américains, cette visite porte gravement atteinte aux fondements politiques des relations sino-américaines, viole gravement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine”, a souligné le texte ajoutant que la visite “endommage fortement la paix et la stabilité du détroit de Taïwan et envoie de graves signaux erronés aux forces prônant l’indépendance de Taïwan”.

    Selon le MAE, “la Chine s’oppose fermement à cette visite et la condamne dans les termes les plus forts. Elle a précédemment formulé des représentations solennelles et émis sa vive protestation auprès de la partie américaine.”

    De son coté, le porte-parole du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine a affirmé que la visite de Pelosi “a gravement violé le principe d’une seule Chine et les dispositions des trois communiqués conjoints sino-américains, porté atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine”. Elle “affecte les fondements politiques des relations sino-américaines, et envoyé de graves signaux erronés aux forces prônant l’« indépendance de Taïwan ».

    Condamnant cette visite, l’Assemblée populaire nationale de Chine a rappelé qu’”il n’y a qu’une seule Chine dans le monde, Taïwan fait partie intégrante du territoire chinois, le gouvernement de la République populaire de Chine est l’unique gouvernement légal représentant l’ensemble de la Chine”, indiquant que “le principe d’une seule Chine est la condition préalable à l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et les États-Unis, mais aussi la base politique des relations sino-américaines ”

    Le même responsable a fait observer que “les États-Unis ont fait des engagements solennels auprès de la Chine sur la question de Taïwan, mais ont constamment augmenté les relations substantielles et les échanges officiels avec la région de Taïwan, par leurs actes, en tolérant et soutenant les forces séparatistes favorables à « l’indépendance de Taïwan », visant à freiner le développement de la Chine par la question de Taïwan, ce qui porte gravement atteinte à la paix et à la stabilité du détroit de Taïwan.”

    “Le gouvernement et le peuple chinois ont pris des mesures décisives et fortes pour sauvegarder fermement la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine et continueront à le faire, a poursuivi le porte-parole tout en réitérant que “la question de Taïwan concerne la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine, sur lesquelles la Chine ne cédera pas”.

    En ce sens, le porte-parole a aussi rappelé la « Loi anti-sécession » a établi des règlementations précises sur les questions majeures, telles que le maintien du principe d’une seule Chine, l’empêchement de la sécession visant à « l’indépendance de Taïwan » et l’opposition à l’ingérence des forces extérieures dans la question de Taïwan.

    Pour le porte-parole, “la position du gouvernement et du peuple chinois sur la question de Taïwan est constante: défendre résolument la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine est la détermination ferme des plus de 1,4 milliard de Chinois”, soulignant que “toute tentative visant à faire obstacle à la réunification complète de la Chine et au grand renouveau de la nation chinoise est vouée à l’échec”.

    #Chine #Taïwan #Etats_Unis #Nancy_Pelosi

  • Maroc. La bérézina du Makhzen

    Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, African Lion,

    Il subit trois revers internationaux en l’espace d’une semaine
    Le Pentagone lui retire l’organisation des manoeuvres «African Lion», il échoue à contrer l’Algérie dans le Trans-Saharian Gas-Pipeline et enfin, il reçoit un coup de massue de l’ONG Human Rights Watch.

    Hocine NEFFAH

    En l’espace de quelques jours, le Makhzen reçoit trois gifles. La première est en rapport avec l’annonce faite, mardi dernier, par le général Stephen J.Townsend, commandant en chef du Commandement des Etats-Unis d’Amérique pour l’Afrique, selon lequel le Congrès a exigé de l’Africom de déplacer le lieu des manoeuvres militaires «African Lion» du Maroc vers un autre pays du continent africain. Un véritable coup de massue pour le Maroc qui a exploité médiatiquement ces manoeuvres de manière éhontée allant jusqu’à les brandir comme menaces directes contre l’Algérie.

    Le royaume vient de découvrir à ses dépens que la bouée de sauvetage était trouée. Le parapluie américain n’est pas destiné à bomber le torse devant son voisin algérien, comme il ne servirait pas à justifier éternellement l’occupation illégale des territoires sahraouis et, surtout, à asservir ce peuple qui aspire à son autodétermination. Le deuxième revers subi par le Maroc tient à la construction du gazoduc, baptisé Trans-Saharian Gas-Pipeline (Tsgp). Ce vaste projet de transport de gaz, qui relie le Nigeria à l’Algérie en passant par le Niger sur une route d’une longueur d’environ 4000 km est le projet du siècle en Afrique. Il va ouvrir de grandes perspectives économiques aux trois pays, renforcer la sécurité énergétique de l’Europe et accroître fortement le rôle de l’Algérie au plan géostratégique. C’est justement ce rôle qui dérange au plus haut point le Maroc, qui a usé sa riche cagnotte en lobbyings afin de faire avorter le projet. Peine perdue. C’était sans compter sur la justesses de la démarche algérienne qui a privilégié la réalpolik et la stabilité régionale.

    Enfin, la troisième gifle émane de l’ONG Human Rights Watch qui a chargé le régime marocain du Makhzen. Cette organisation internationale a dénoncé les autorités marocaines qui excellent dans la répression des opposants politiques, les journalistes et les militants des droits humains. Human Rights Watch a envoyé un rapport à l’adresse de la communauté internationale où elle dénonce les pratiques inhumaines et les méthodes de torture exercées par le régime du Makhzen. Le rapport de 143 pages de l’ONG Human Rights Watch a disséqué les pratiques des autorités marocaines en rapport avec la répression et le mode opératoire adopté pour faire taire les opposants politiques et tous ceux qui s’élèvent contre la situation désastreuse qui impacte le Maroc en général. «Ce rapport est extrêmement accablant. Sur la base d’informations recoupées et documentées», a déclaré Amar Belani, envoyé spécial, chargé de la cause du Sahara occidental et des pays du Maghreb.

    Pour Belani, «ce revers met à nu le visage hideux du système sauvagement répressif du Makhzen». Il a ajouté qu’aux yeux du monde, «le Maroc et son écosystème répressif -secondé par certains médias spécialisés dans le harcèlement, l’invective et la diffamation- est clairement mis à l’index et est sommé de respecter ses obligations internationales en matière de droits humains». Encore une fois, le vernis prétendûment démocratique d’un système moyenâgeux et les plaidoyers factices et mensongers développés par le Cndh et ses démembrements régionaux (notamment dans le territoire occupé du Sahara occidental) ont volé en éclats.

    L’intitulé du rapport rédigé par l’ONG Human Rights Watch explique et démontre les techniques sournoises du Makhzen par un ouvrage intitulé: de «D’une manière ou d’une autre, ils t’auront: Manuel des techniques de répression au Maroc» (sic). Il s’agit bel et bien d’une répression méthodique conçue et orchestrée sur ordre des hautes autorités du régime marocain. Le rapport décrit les atrocités subies par les opposants marocains, soulignant que «ces techniques, lorsqu’elles sont employées en combinaison, forment un écosystème de répression visant non seulement à museler les voix critiques, mais aussi à effrayer tous les détracteurs potentiels de l’État. La communauté internationale devrait ouvrir les yeux, voir la répression pour ce qu’elle est et exiger qu’elle cesse», rapporte l’ONG Human Rights Watch dans son rapport adressé à l’ONU. Le régime marocain du Makhzen est accablé par des rapports multiples émanant de plusieurs organisations internationales qui traitent de la défense des droits humains et des militants politiques que ce soit à l’intérieur du Maroc ou à l’extérieur, comme c’est le cas pour les militants de la cause du peuple sahraoui.

    L’affaire des migrants africains est un cas flagrant quant aux pratiques répressives et criminelles des autorités marocaines à l’adresse des migrants étrangers et du peuple marocain qui croupit sous la torture et le chantage des plus ahurissants.

    Le Makhzen est honni à l’intérieur et à l’extérieur, c’est la conséquence d’une politique suicidaire qui régente le royaume «chérifien» et ses accointances avec l’entité sioniste qui aggravent sa posture aux niveaux interne et international.

    L’Expression, 30/08/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Etats_Unis #African_Lion

  • African Lion lâche le Maroc

    African Lion, Maroc, Etats-Unis, exercices militaires, Sahara Occidental,

    Le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) est en train d’explorer d’autres lieux que le Maroc pour organiser les manœuvres « African lion », a annoncé mardi le général Stephen J. Townsend, Commandant en chef de ce Commandement.

    »La réponse la plus courte est oui. Nous sommes en train de le faire car le Congrès nous a demandé de déplacer ces exercices ou une grande partie des exercices vers d’autres lieux du continent », a déclaré le général Townsend en réponse à une question de savoir si l’Africom allait explorer d’autres lieux en Afrique pour organiser ces manœuvres, lors d’une conférence de presse en ligne.

    Il a dans le même sens expliqué que le nouveau budget de défense pour l’année fiscale 2022, adopté par le Congrès, exige que « nous nous penchions sur une diversification des exercices militaires et par diversification, il s’agit d’essayer de déplacer les exercices ou en tout cas certains éléments des exercices dans d’autres lieux du continent ».

    De nombreux membres du Congrès et des militaires américains avaient exigé du Pentagone de retirer du Maroc les exercices qui mettent en péril les intérêts américains avec des partenaires stratégiques, tout en exacerbant la tension dans la région du Maghreb.

    Le sénateur républicain Jim Inhofe a appelé cette semaine l’administration Biden à trouver un autre lieu pour organiser ces exercices militaires que le Maroc, en raison de l’ »absence de volonté et de sérieux » de Rabat pour résoudre la question du Sahara occidental.

    « Le Maroc n’a montré aucune volonté ni fait preuve de sérieux pour résoudre la question du Sahara occidental », a déploré Jim Inhofe dans une intervention publiée sur son compte Twitter, avant d’ajouter : « Les Etats-Unis devraient trouver un emplacement alternatif pour accueillir leur exercice militaire annuel qui se déroule chaque année au Maroc ».

    Par ailleurs, Jim Inhofe s’est dit « heureux » que les candidats pour diriger l’Africom et le commandement américain des opérations spéciales (US SO Command) « aient accepté de soutenir » son évaluation.

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