Étiquette : Etats-Unis

  • Biden révèle être atteint de cancer

    Etats-Unis, Joe Biden, cancer, raffineries de pétrole,

    Le président américain, Joe Biden, a révélé, mercredi, « être atteint de cancer », dans ce qui pourrait être considéré comme étant un lapsus ou une annonce officielle de sa maladie.

    C’est ce qui ressort d’une allocution prononcée par Biden sur les changements climatiques dans l’Etat américain du Massachusetts.

    Evoquant les impacts sur la santé des émissions de CO2 des raffineries de pétrole, près de la maison de son enfance, dans la ville de Claymont (Etat de Delaware), Biden a dit que « C’est pour cette raison que moi et de nombreuses personnes avec qui j’ai grandi sommes atteints de cancer ».

    Il a ajouté : « Cela explique pourquoi l’Etat de Delaware enregistre les plus hauts taux de cancer dans le pays ».

    Agé de 79 ans, Biden est le président américain le plus âgé et son état de santé fait généralement l’objet d’un débat public. Malgré cela, Biden dit qu’il envisage de se présenter pour un second mandat en 2024.

    Les sympathisants et ceux qui défendent le président américain disent qu’il souffre, depuis plusieurs années, de lapsus qui l’amènent à faire des déclarations imprécises et inexactes.

    Anadolou

    #Etats_Unis #Joe_Biden

  • Accord sur l’exportation de céréales de l’Ukraine

    Ukraine, Etats-Unis, Turquie, Russie, céréales,

    Accord sur l’exportation de céréales de l’Ukraine: les États-Unis saluent le « travail » de la Turquie
    – L’accord sur l’exportation de céréales de l’Ukraine sera signé vendredi à Istanbul, en Turquie
    Michael Gabriel Hernandez
    22.07.2022

    Les États-Unis ont exprimé jeudi leur gratitude à la Accord sur l’exportation de céréales de l’Ukraine pour les efforts déployés par Ankara afin d’aider l’Ukraine et la Russie à conclure un accord visant à sécuriser les exportations de céréales en provenance d’Ukraine.

    « Nous saluons le travail diligent de nos alliés turcs », a déclaré jeudi aux journalistes le porte-parole du département d’État, Ned Price. Il a également félicité le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, pour son « travail acharné » en vue de la conclusion de l’accord.

    L’accord sera signé vendredi à Istanbul, selon les autorités turques. La direction de la communication de la Présidence turque a indiqué qu’Antonio Guterres et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, seront présents lors de la cérémonie de signature qui se tiendra au bureau présidentiel de Dolmabahce.

    Des tonnes de céréales ukrainiennes sont bloquées dans les ports de la mer Noire en raison d’un blocus imposé par la Russie pendant la guerre qui dure depuis maintenant cinq mois, provoquant des pénuries mondiales et la hausse des prix. La Russie a affirmé que les sanctions occidentales étaient à l’origine des pénuries alimentaires.

    L’Ukraine, également appelé le « grenier à blé », est le cinquième exportateur mondial de blé, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

    En juin, des responsables de l’ONU ont prévenu que la guerre de la Russie contre l’Ukraine mettrait en péril la sécurité alimentaire mondiale. Selon eux, la guerre fait peser une menace de famine, de déstabilisation et de migration massive dans le monde entier, car la Russie bloque les ports de l’Ukraine, qui envoient normalement des céréales dans le monde entier.

    Les États-Unis et leurs alliés ont accusé le Kremlin de tenter d’utiliser les exportations agricoles ukrainiennes comme objet de « chantage » pour obtenir la levée des sanctions imposées par les États-Unis et les pays partenaires.

    #Ukraine #Russie #Turquie

  • La Loi S-3241 et les Options du Maroc a Washington

    Maroc, Etats-Unis, lobbying, AIPAC, S-3241, Congrès américain, aide financière militaire Americaine destinée au Maroc,

    Assalamu Alikum!

    Jusqu’a l’ecriture de ces lignes, le projet de loi,  » Department of Senate, Foreign Operations and Related Programs Appropriations Act*, 2013″ connu par son numero d’ordre parlemenatiare au Senat, S-3241, est officiellement  » Reported By Committee » ( Sortie de la Commission de Juridiction)… Autrement dit, le travail legislatif concernant cette loi est terminé: La Sous-Commission et la Commmission des Appropriations du Senat et de La Chambre l’ont deja approuvé le 24 Mai et le 17 mai respectivement. En principe, Il ne reste que la signature du President pour que cette Bill (Projet de Loi) devienne An Act of Congress( Loi).

    Dans le cas la S-3241, il existe plusieurs différences entre le texte approuvé par la Chambre des Representants et celui approuvé par la Commission du Senat… Parmi ces differences, il y a la Résolution Leahy qui impose des conditions sur l’aide financière militaire Americaine destinée au Maroc… A cause de ces differences la S-3241 doit etre sujet d’un processus parlementaire appelé Reconciliation Conference: Ce sont des efforts de la part des deux Commissions des Appropriations, Chambre et Senat, de reconcilier leurs differences avant de soumettre le texte final pour que tout le Congress, Chambre et Senat, puisse voter so  » YES » ou son « NO ». Dans le cas du YES, la legislation est envoyee au President pour sa signature.

    Plus que 81% des lois approuvées par les Commissions de Juridiction passent par ce processus de reconciliation entre les deux Chambres de Congress… Car a ce stade, ce n’est plus le travail des legislateurs ni de leurs avocats experts (Bill Drafters), mais c’est plutot le devoir des elus (Congressmen et Senateurs) de defendre leurs interets politiques, et les interests de leurs districts electorales.. C’est l’occasion egalement pour lobbiyistes de les influencer pour defendre et promouvoir les interets de leurs clients( corporations, multinationales, gouvernements etrangres, syndicats, associations professionnelles, et meme des individus). C’est le temps golden par excellence pour le deal-making(marchandage) qui a marque la vie politique Americaine depuis le 19eme siecle.

    Le passage de la S-3241 par le Congres des Etats Unis represente pour le Maroc un risque politique , une deception diplomatique, et une defaite majeure de son lobbying à Washington. Le pays n’a certainement pas besoin de soucis supplementaires. Quelles sont nos chances de prevenir le passage de
    > cette loi, ou meme de limiter, mitiger, et contenir ses impacts eventuels?

    Malheureusement, a ce tade du processus legislatif federal, et jugeant par les experiences des quatres annees precedentes, nos options ne sont pas tres bonnes…Examinons toutes les possibilites disponibles dans ce systeme parlemenatiare:

    1- Intervenir au niveau de la Reconciliation Conference par l’intermediare de nos amis qui sont membres de la Sous-Commmision des Appropriations de la Chambre(Mario Diaz-Ballard(R), et Jessie L. Jackson(D)…Ces amis, si ils ont le soutien du du leadership Republican de la Commission des Appropriations et celui de la Chambre des Representants- peuvent negocier avec leurs collegues du Senat pour modifier le texte de la Resolution Lehay et par consequant mitiger/minimiser/contenir son impact sur le Maroc et la question du Sahara..C’est le devoir des lobbiyistes, Ed Gabriel et ses collaborateurs, d’intervenir a ce niveau.

    2-Intervenir au niveau du leadership Republicain de la Chambre des Representants en leur demandant de coller un Ryder favorable au Maroc au texte de la loi S-3241…Un ryder est un amendement formule par les leaders Republicains de La Chambre, sans debat ni notifiication de l’opposition Democratique, qui sera attache au texte approuve par le vote final du Congress..Un ryder peut neutraliser et meme annuler tous les impacts negatifs des Articles qui concernent le Maroc….C’est le devoir des lobbiyitses et des responsables Marocains senior( Ministre des Affaires Etrangers, Chef du Gouvernement, etc) d’intervenir a ce niveau. C’est une operation tres politique et tres sensible.

    3-Intervenir au niveau de la Maison Blanche pour que le staff du President Obama charge du suivi des Affaires Legislatives(The Office of Legislative Affairs), et son staff du Conseil de Securite Nationale( The National Security Council) demandent au Senateur Lehay de modifier, mitiger, ou meme de changer le langage de sa Resolution pour des raisons de seurite nationale et d’interets strategiques Americains. Quand La Maison Blanche fait ce genre de demandes, le Congress souvent les prend en consideration car avec toute demande il y a menace implicite d’un veto presidentiel..Le Congres deteste le veto presidentiel…Cette option a ete utilisee cette annee par les lobbiyistes de plusieurs compagnies Americaines qui traviallent dans le development international lorsque le Congress-dans sa premiere version de cette meme loi S-3241- voulait eliminer plusieurs projets internationaux, et reduire d’avantage le budget pour l’aide internationale(The Foreign Aid Earmarks).Dans ce cas, la Maison Blanche a ete interpellee par les compagnies concernees(Tetra Teck, Chemonics, MSI, DPK, IRD, etc) au debut du processus legislatif(fevrier 2012), et les eliminations proposees par le Congres ont ete elles-memes eliminees!!!….Pour cette option, les plus hauts niveaux de l’Etat Marocain, aussi bien que les amis du Maroc aux USA , doivent intervenir!

    4-Interpeller le lobby pro-Israel(AIPAC) et lui faire des propositions qu’il ne pourra refuser….Cette option est sure de reussir car en matieres des relations internationales et surtout les relations US avec le Monde Arabe, TOUT le Congress leur appartient!…Mais le Prix pour cette option va etre TROP cher et les risques politiques qui lui sont attaches aussi bien pour le PJD que pour le pays sont dangereux…Pour moi, cette option est la solution ultime et doit etre reservee pour des batailles encore plus serieuse que la S-3241.

    A SUIVRE
    Ali,
    0662-888-266

    *Loi sur les crédits du département du Sénat, des opérations étrangères et des programmes connexes

    #Maroc #Etats_Unis #AIPAC #Lobbying #LoiS3241 #Congrès #aide_militaire

  • De la bombe iranienne une fois de plus

    Iran, bombe atomique, Israël, Etats-Unis, Moyen Orient, Joe Biden,

    Mohamed Habili

    Les Iraniens ont bien voulu confirmer dernièrement, alors que Joe Biden poursuivait sa visite au Moyen-Orient, ce dont à vrai dire tout le monde se doutait un peu, à savoir qu’ils étaient effectivement en capacité de fabriquer la bombe atomique, mais que telle n’était pas leur intention, du moins pas encore. La confidence en a été faite dans un entretien avec El Jazeera par un responsable iranien relevant du ministère des Affaires étrangères. On ne peut qu’être frappé par le contraste entre le calme olympien dont ce responsable iranien, Kamal Kharrazi pour le nommer, a fait preuve, en se fendant de cet aveu, et le visage toujours dur, âpre, que prennent les Israéliens, mais aussi parfois Européens et Occidentaux, quand il est question de la première bombe nucléaire iranienne. Etre en capacité de quelque chose, cela peut s’entendre de deux façons différentes, l’une d’ailleurs n’excluant pas nécessairement l’autre. Soit on veut dire qu’on possède déjà à la fois les instruments et les matériaux nécessaires à la fabrication de la chose en question ; soit qu’on sait comment s’y prendre du début à la fin, intellectuellement parlant, mais que pour autant on ne songe pas encore à faire honneur à ce savoir. Le plus simple ici est de le prendre dans les deux sens, et de supposer que les Iraniens sont en fait en capacité dans les deux.

    Ce n’est pas un hasard s’ils ont attendu la visite de Biden au Moyen-Orient pour donner raison aux pires craintes des Israéliens, qui par ailleurs n’ont plus à sa soucier de convaincre les Américains quant à la réalité du danger qui les guette. Le fait est que cette visite leur a été entièrement consacrée, tout en se déroulant ailleurs que sur leur sol. Pour cause, il n’a été question que d’eux, et du danger qu’ils représentent, et pas seulement que sur Israël, mais également sur les autres alliés des Etats-Unis dans la région.

    La «Déclaration de Jérusalem» aurait pu très bien s’appeler la «Déclaration sur l’Iran», étant donné qu’elle se ramène à l’engagement des Etats-Unis de ne jamais laisser l’Iran fabriquer la bombe. Alors les Iraniens ont cru bon d’y aller de leur propre déclaration en la matière : oui, nous sommes déjà en capacité de fabriquer la bombe, oui nous avons profité de l’abandon par les Américains de l’accord de Vienne pour franchir les dernières étapes nous séparant de notre objectif, oui nous sommes maîtres de la décision afférente, que toutefois nous n’avons pas encore prise.

    Après cela, logiquement, Israël n’a plus qu’à attaquer. Il n’en fera rien cependant. Non pas parce que la bombe iranienne n’existe pas encore, et que les Américains ne se sont engagés qu’à empêcher sa fabrication, non pas à la détruire une fois fabriquée. Faire en sorte qu’une machine ne soit pas montée est une chose, la détruire une fois qu’elle l’est, c’en est une autre.

    Israël fêtera bientôt ses quatre-vingts ans d’existence. Depuis que le monde est monde et qu’il est question d’Israël, son Etat, à supposer qu’il soit le même dans la suite obscure des temps, n’a jamais existé plus de quatre-vingts ans. Les plus fatalistes d’entre les Israéliens sont à peu près certains que cette fois-ci non plus il n’en réchappera pas, que beaucoup de signes le montrent.

    Dans six ans, la bombe iranienne sera fabriquée, du moins le croient-ils. Et ce sera bien elle la moindre des choses qui puissent arriver à Israël.

    Le Jour d’Algérie, 18/07/2022

    #Iran #Israël #EtatsUnis #Bombe_atomique #Joe_Biden #Moyen_orient

  • Entre Joe Biden et MBS le courant ne passe pas

    Arabie Saoudite, Etats-Unis, Joe Biden, Israël, normalisation, pétrole,

    Joe Biden est à Riad. Il a été reçu par le prince héritier Mohamed Ben Selmane. On peut dire que la poignée de mains échangée entre les deux chefs d’Etats était à peine effleurée. Rien de cordial comme cela avait été le cas lors du voyage de Donald Trump. Biden, souvenons-nous avait traité de paria MBS et celui-ci est plutôt du type revanchard.

    Même si le président américain fait une sorte de mea culpa, ce n‘est pas sûr que le prince héritier lui accorde ce qu’il vient de demander, à savoir l’établissement de relations diplomatiques avec Israël et l’ouverture des vannes du pétrole saoudien. Il est plus que certain que Biden retournera à Washington les mains vides.

    Hocine KEDADRIA

    Aujourd’hui l’entreprise, 18/07/2022

    #Joe_Biden #Etats_Unis #Arabie_Saoudite #Pétrole #Israël

  • De la génération Mitterrand au peuple nouveau de Macron

    François Mitterand, Emmanuel Macron, France, Chine, Russie, Ukraine, Etats-Unis,

    Juillet 2022 – Source Nicolas Bonnal

    Le peuple nouveau n’a pas fini de nous étonner avec son crétinisme électoral : il est de gauche ou d’extrême-gauche bien tempérée, écolo, russophobe, américanisé jusqu’à l’os, pleurnichard humanitaire. Il est super ce peuple. Et il est prêt à vivre sans rire de l’éolienne et de la bicyclette (pour repousser Poutine et la Chine avec Biden ?) avant de se coller antenne et puce dans son cerveau branché.

    La droite BCBG et attardée est bien attrapée et découvre que le peuple nouveau dont a parlé Macron donc ne veut plus d’elle : ce peuple nouveau veut du Reset de la pénurie écologiquement programmée ; ce peuple nouveau, abstentionniste ou pas, veut terminer le grand remplacement ; le peuple nouveau adore la dictature sanitaire (vite le vaccin obligatoire) et il veut de la tyrannie bureaucratique de Bruxelles et de la guerre éternelle USA contre la Russie, condition du maintien de la caste au pouvoir (comme le rappelle Orwell) ; le peuple nouveau woke, féministe (Chesterton annonçait que sous le règne de l’ogresse américaine nous ne serions plus des citoyens mais des enfants) et humanitaire a même remplacé le vieux peuple de droite sur la côte d’azur, comme vient de s’en rendre compte l’infortuné Zemmour qui aurait dû se contenter de rédiger des brochures touristiques, seule destination légitime des amateurs d’histoire aujourd’hui ; car le reste est bon pour la culture de l’annulation. Je dis cela sans animosité car j’ai plus retenu enfant de mes lectures du guide vert Michelin que de mes manuels Malet-Isaac.

    Mais j’ai parlé de Mitterrand et de sa génération. C’est bien lui l’oncle de Mélenchon et le grand-père de Macron. Il me semble que son ombre s’est étalée partout, que son bras s’est allongé, comme dit Gandalf. Et j’ai expliqué pourquoi jadis : Mitterrand avait fondé une religion New Age et rétrofuturiste bien plus efficace que toutes les autres réunies. Mélenchon incarne la génération Mitterrand, la génération des potes et du trotskisme, de SOS Racisme et du mondialisme ; mais Macron aussi, qui incarne le mariage de la gauche caviar et du mondialisme américano-bruxellois. Sous Mitterrand, après le départ des communistes qui avaient énervé plus qu’effrayé les bourgeois, ce petit monde s’est entendu. Et le peuple petit-bourgeois bohème a pris de la graine.

    Mitterrand est le père du PS, le parti attrape-tout, qui s’est toujours très bien entendu avec les milliardaires (la fortune de Bernard Arnault a été multipliée par cent en quarante ans) qui ont frayé depuis cette époque bénie avec les hauts fonctionnaires mondialisés et désireux de ne plus se contenter de miettes : ils bradent le patrimoine national et empochent la commission. Cela n’a pas empêché le bon peuple de voter et de rester socialo et mitterrandien : il est bien passé des ténèbres à la lumière.

    Nicolas Bonnal sur Amazon.fr

    Source : Le Saker francophone, 17/07/2022

    #France #Mitterand #Macron #Chine #Russie #Ukraine

  • Le Sahel a besoin d’une coordination africaine et des partenaires

    Le Sahel a besoin d’une coordination africaine et des partenaires

    Chidi Blyden, Etats-Unis, Sahel, Afrique, Etat Islamique, Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso,

    Blyden déclare que les problèmes du Sahel nécessitent une coordination africaine et des partenaires

    L’Afrique est un continent immense et complexe. Ses problèmes sont tels qu’il faudra que les nations africaines travaillent avec d’autres pays partenaires pour résoudre les problèmes complexes qui l’assaillent, a déclaré Chidi Blyden, sous-secrétaire adjoint du ministère de la Défense pour les affaires africaines, à la commission sénatoriale des relations étrangères.

    Blyden a témoigné aux côtés de représentants du Département d’État et de l’Agence américaine pour le développement international. Le trio a souligné la nécessité pour les trois entités de travailler ensemble et de travailler avec des partenaires africains pour accomplir la stratégie américaine.

    L’audience a porté spécifiquement sur la région du Sahel en Afrique – une large bande qui s’étend entre le sud du désert du Sahara et les terres de savane au sud. Il abrite certains des pays les plus pauvres du monde et la sécurité est précaire dans les nations, certains souffrant de coups d’État militaires.

    La stratégie de défense nationale des États-Unis définit trois priorités en matière de sécurité en Afrique : lutter contre les organisations extrémistes violentes ; renforcer les alliés et les partenaires pour soutenir les objectifs de sécurité mutuels ; et répondre aux problèmes de concurrence stratégique ciblés qui présentent un risque militaire pour les États-Unis.

    « Au Sahel, ces trois priorités se recoupent d’une manière qui nécessite non seulement une approche intégrée, mais une approche pangouvernementale », a déclaré Blyden. « Au cours des six derniers mois, nous avons vu que l’intersection de ces trois défis au Sahel a entraîné des coups d’État militaires et des transitions politiques constitutionnelles, un recul démocratique en Afrique de l’Ouest, la propagation inhérente des VEO et une augmentation exponentielle de leurs attaques. « 

    Elle a noté que le groupe russe de mercenaires Wagner est actif dans la région. « Ces défis transcendent les frontières nationales et nécessitent donc une approche régionale coordonnée », a-t-elle déclaré. « A ce titre, il nous incomberait de les aborder avec nos partenaires africains ».

    Les groupes extrémistes exploitent les vides de pouvoir, l’instabilité, les tensions locales et la faiblesse des institutions gouvernementales et des pratiques de gouvernance, a-t-elle déclaré. « Ces groupes compromettent la stabilité, la démocratie et la paix, ce qui offre en outre des opportunités à l’extrémisme de proliférer, créant une boucle de rétroaction vicieuse alimentée par un manque de bonne gouvernance et de responsabilité en matière de droits de l’homme », a déclaré Blyden. « Lorsque les gouvernements luttent pour maintenir la sécurité, fournir des services essentiels, faire respecter les principes humanitaires ou même offrir des opportunités économiques et des environnements de conflit, les conditions sont réunies pour que les VEO exploitent et attirent les populations marginalisées vulnérables et non protégées. »

    Ces groupes terroristes utilisent le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains pour se financer.

    Blyden a déclaré qu’il y avait plus d’une douzaine d’affiliés/cellules actifs de l’État islamique et d’Al-Qaïda en Afrique, qui s’étendaient « du Sahel au bassin du lac Tchad, de la Somalie à [la République démocratique du Congo] ».

    Ces groupes présentent un danger pour les autres nations d’Afrique, y compris celles d’Afrique de l’Ouest. « Le DOD travaille en étroite collaboration avec [le Département d’État et] l’USAID pour développer des programmes pour les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest dans le cadre de la loi sur la fragilité mondiale, … et de la stratégie américaine de prévention des conflits et de promotion de la stabilité », a-t-elle déclaré.

    Un groupe de personnes descend les marches.

    Mais toute solution dans la région doit être une solution africaine. « Nous devons intégrer l’ensemble de notre approche au Sahel avec nos partenaires africains, sinon nous risquons de saper nos propres efforts et d’offrir des opportunités supplémentaires aux VEO et aux concurrents stratégiques d’accéder et d’influencer », a-t-elle déclaré.

    « Alors que le Tchad reste l’un des partenaires les plus capables de la région et que N’Djamena est le nouvel hôte du siège du G5 Sahel, la fin de la coopération américaine en matière de sécurité a affecté notre engagement bilatéral », a déclaré Blyden. « Alors que le Conseil militaire de transition travaille à un retour à un gouvernement démocratiquement élu et dirigé par des civils, nous restons déterminés à soutenir le peuple tchadien. Le Tchad était l’un des six seuls pays du continent africain à approuver la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Le Tchad est confronté à des menaces terroristes, à des crises humanitaires et à l’influence malveillante de la Russie dans sa propre région. Les États-Unis ont le potentiel de fournir une coopération significative en matière de sécurité pour former les services militaires et civils du Tchad, en particulier compte tenu de son rôle de contributeur de troupes à l’ONU et à la paix régionale. opérations. »

    Les États-Unis ne sont pas le seul pays à pouvoir travailler avec les nations de la région. « Nous encourageons nos alliés européens et nos partenaires africains opérant au Sahel à adopter une approche similaire à… la stratégie du Sahel, une approche qui recherche des solutions intégrées à l’ensemble du gouvernement et dirigées par les Africains », a-t-elle déclaré. « Nous estimons que l’action militaire unilatérale est insuffisante pour faire face à l’ampleur des menaces auxquelles nous sommes confrontés sur le continent. Et bien que le continent regorge de nouvelles initiatives, il bénéficierait vraiment de la gestion de la communauté internationale pour soutenir nos partenaires et leurs efforts soutenus localement. . »

    Le rôle des États-Unis est de permettre aux partenaires africains de réussir à créer et à maintenir leur propre sécurité. Les nations doivent « s’approprier » leur sécurité, a-t-elle déclaré. « La meilleure façon de les aider à s’approprier leur propre sécurité est de leur permettre de diriger l’élaboration de notre soutien à leurs efforts », a-t-elle déclaré.

    L’Afrique est aussi une scène de compétition stratégique. La Russie et la Chine voient le potentiel stratégique du continent. La Chine consacre de l’argent et du temps à cultiver les nations africaines. « Dans le cadre de son engagement, la Russie et la RPC fournissent régulièrement des articles d’entraînement et de défense aux nations africaines », a déclaré Blyden. « Alors que nos partenaires africains ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils préféraient nos articles d’entraînement et de défense, ils se tournent vers nos concurrents lorsque nous ne répondons pas à leurs demandes. Nous devons travailler pour être plus réactifs et plus présents si nous voulons réussir dans ce domaine. « 

    Département de Défense USA, 12/07/2022

    #Sahel #Mali #Russie #Chine #

  • Yuval Dayan refuse de serrer la main tendue par Joe Biden

    Yuval Dayan refuse de serrer la main tendue par Joe Biden

    Yuval Dayan, Joe Biden, Israël, Etats-Unis, Islam, serrer la main, religion,

    Le président Biden est arrivé hier à Tel Aviv pour réaffirmer la position américaine de soutien total au régime d’apartheid et à ses violations constantes du droit international et des droits de l’homme.
    La chanteuse israélienne Yuval Dayan a refusé la main tendue par Joe Biden pour des raisons religieuses. Après, Yuval Dayan a écrit un article dans lequel elle expliquait le dilemme dans lequel elle se trouvait et a ajouté : « Je suis désolée pour ceux qui se sont sentis gênés et je répète que je n’avais aucune intention de blesser. « 

    « Il y a une semaine, ils m’ont demandé : ‘voudriez-vous serrer la main du président ?’ Exposé à tant de gens et j’ai le désir de me maintenir d’une certaine manière par l’habillement et le toucher, je n’ai jamais touché à la drogue, je n’ai jamais été ivre sur scène, vous ne m’avez jamais vu mépriser qui que ce soit. Je n’ai aucun mode de vie pour répéter ses paroles et m’excuser, pas à moi, mais à mes parents. Des feux sur le net, parce qu’on ne vous voit pas, mais il y a toute une maison derrière moi et deux parents qui me sont chers, donc s’il vous plait… »

    « Si je lui serrais la main et allais à l’encontre de mes principes, m’apprécieriez-vous davantage ? pour me soutenir sur scène et tendre la main à ma place. La seule chose que je regrette, c’est que mon nom soit associé à la controverse. J’écris ceci en larmes et je vous demande – si vous voyez plus de feu autour de cette question, ne participez pas. Je a grandi sur de belles et précieuses valeurs et principes. Je suis désolé pour ceux qui se sont sentis gênés et répètent aue j’avais l’intention de nuire. »

    « Je me demande ce que cela aurait donné comme campagne islamophobe si ç’avait été une chanteuse musulmane », a écrit Jacob Cohen dans un twit.

    #Israël #Etats_Unis #Yuval_Dayan #Joe_Biden #Islam




  • Ce que la guerre en Ukraine nous révèle

    Ce que la guerre en Ukraine nous révèle

    Ukraine, Russie, URSS, OTAN, Etats-Unis, Occident, Union Européenne,

    par Djamel Labidi

    Cette guerre en Ukraine révèle décidément bien des choses. On découvre que les principaux pays européens occidentaux, la France, l’Angleterre, l’Allemagne n’ont pas réellement d’armées, une armée capable d’affronter une» vraie guerre», une «guerre de haute intensité» comme on dit maintenant.

    Trois à quatre jours de munitions en réserve

    Et surprise des surprises, ce sont les pays de l’Est de l’Europe, les ex «pays socialistes», Pologne, Roumanie, Slovaquie, Bulgarie etc.. qui ont le plus d’armements, chars, canons, avions, hérités de l’Union soviétique. Et ce sont eux qui les fournissent à l’Ukraine. L’Ukraine a toujours été l’enfant chéri de l’URSS: celle-ci lui avait confié une grande partie de sa puissance militaire: missiles, charges nucléaires, marine de guerre, aviation et blindés. Au lendemain de son indépendance, l’Ukraine était ainsi la troisième puissance nucléaire mondiale, avant qu’elle ne renonce à l’arme nucléaire. En 2022, l’Ukraine restait encore bien armée . Elle était classée 22eme puissance militaire mondiale.

    On pensait, au début du conflit, que la France hésitait à fournir en quantité et à un niveau significatif des armes à l’Ukraine pour ne pas paraitre cobelligérante. En réalité elle n’en avait pas. A-t-elle voulu cacher son dénuement ? En mars 2022, le président de la commission de défense et des affaires étrangères du sénat français, Mr Christian Cambon révèle sur la radio française internationale ( RFI) que la France n’a en réserves que «3 à 4 jours de munitions en cas de conflit de longue durée». On découvre aussi que ses forces conventionnelles sont limitées: en tout et pour tout, 200 chars, 110 canons , les fameux «Caesar», 217 avions de combat ( fr.m. wikipedia.org). Ceci est à rapprocher des 318 aéronefs dont 247 avions de combat, des 2596 chars et des 2000 canons que l’Ukraine pouvait aligner au 25 février au début du conflit ( fr.m.wikipedia.org, 2021 ).

    Bref on découvre que la France est une puissance militaire par sa force de dissuasion nucléaire, mais qu’elle n’a pas réellement d’armée conventionnelle, capable d’affronter la situation d’une guerre de «haute intensité». En fait, elle n’avait que les moyens de sa politique militaire de ces dernières décennies: l’organisation d’ expéditions contre des États africains vulnérables. Elles n’ont eu d’autres résultats que de raviver chez les Africains le souvenir des colonnes coloniales

    De guerre lasse, la France, pressée par l’Ukraine, finira par livrer ce qu’elle a, soit 18 canons Caesar, soit près d’un cinquième de toutes ses capacités d’artillerie. Et il faudra, remarque un général en retraite français sur un plateau de télévision, plusieurs années à la France pour renouveler ce stock de canons

    En réalité, le problème est général pour les pays occidentaux. Leurs stocks sont limités. L’Angleterre malgré ses rodomontades, a des stocks d’armes qui ont vite fondu. C’est même le cas des États-Unis, pour notamment les armes antichars, qui se trouve confrontés à un problème de renouvellement des armes fournis à l’Ukraine et donc de production de ces armes, et donc de relance de son industrie de guerre dans certains secteurs.

    Comment se fait-il que l’Ukraine, qui possédait au départ du conflit, plus d’armements que les principaux pays européens occidentaux, n’ait cessé de leur demander des armes. Une des raisons est probablement que l’Ukraine a vite épuisé, son héritage d’armement «soviétique». Par ces appels au secours incessants, les dirigeants ukrainiens n’ont-ils pas voulu masquer, aux yeux de leur opinion, leur gestion désastreuse de la guerre et la destruction si rapide d’un arsenal pourtant relativement impressionnant.

    Mais il y a surtout, à ces besoins d’armes permanents, une raison profonde, une cause structurelle. Il est difficile à un pays ne disposant pas d’une industrie de guerre de mener longtemps une guerre de haute intensité contre un pays qui lui a une puissante industrie de guerre, c’est-à-dire une grande puissance comme l’est la Russie. La Russie a une puissante industrie de guerre qui lui permet de façon ininterrompue de produire, d’entretenir et de remplacer ses armements, tandis que l’Ukraine est exposée à des demandes d’armement intenses, sans fin et longues à satisfaire. Les Ukrainiens auront beau demander aux USA «la parité avec la Russie en termes de puissance de feu», là est la grande différence. Une telle exigence montre en plus leur absence totale de réalisme et leurs illusions ou alors c’est une manière de se dégager de leur responsabilité envers leur population face à leurs échecs et leur incapacité à trouver une voie de paix en dehors d’une guerre sans perspective.

    Ces ukrainiennes de Paris

    Sur les plateaux de télévision français, les franco-ukrainiennes de Paris se succèdent. À l’intensité de leur accent , on peut deviner les «anciennes» et les «nouvelles» arrivées. Chaque plateau veut avoir la sienne Elles relient scrupuleusement sur les plateaux les analyses, les informations, les thèmes de propagande du pouvoir et de l’armée ukrainiens. Elles y croient dur comme fer. Elles sont en service commandé. Leur éloignement de la cruauté de la guerre, la vision abstraite ou romantique qu’elles en ont, favorisent une ferveur nationaliste et un jusqu’auboutisme guerrier qui sont d’autant plus exploités par la propagande qu’elles introduisent sur les plateaux une touche émotionnelle.

    La nostalgie aidant, ces immigrées ukrainiennes ou ex immigrées présentent une vision subliminale de leur pays d’origine: «le plus grand pays d’Europe, un pays déjà développé, un peuple slave mais lui profondément européen, occidental, moderne au contraire du russe arriéré, brutal et soumis».

    Mais la réalité est tout autre. L’Ukraine est le deuxième pays le plus pauvre d’Europe avec un PIB par habitant d’environ 3600 euros en 2021. En 30 ans d’indépendance elle a peu avancé contrairement à la Russie dont le PIB/ha lui est aujourd’hui trois fois supérieur. Du fait de la pauvreté, l’émigration a été intense. On peut même penser que l’énorme et étonnant exode du pays, dès la nouvelle de l’entrée de l’armée russe en Ukraine, a été saisi par beaucoup comme une opportunité d’émigration d’autant plus attractive qu’elle était entourée d’une grande qualité d’accueil des réfugiés dans les pays occidentaux.

    C’est dans un tel contexte, celui de la pauvreté et d’une émigration intense, que s’est développé le phénomène de la corruption en Ukraine. Le président Zelensky a dû sa popularité, d’abord en tant qu’acteur puis en tant que président, au fait qu’il s’est saisi du thème central de la lutte contre la corruption. Il a cependant lui-même été éclaboussé par celle-ci lorsque les Pandora Papers ont révélé que lui et son entourage proche étaient les bénéficiaires d’un réseau de sociétés offshore, dont certaines possédaient des propriétés coûteuses à Londres.

    Dans ce climat régnant en Ukraine, guerre, pauvreté, corruption, la tenue toute récente de Conférence de Lugano sur «la reconstruction de l’Ukraine» apparait comme surréaliste. Elle laisse le monde songeur. Où a-t-on vu reconstruire un pays avant la fin d’une guerre ? Ne craint-on pas que ces sommes fabuleuses déversées, à flots ininterrompus et apparemment sans contrôle, sur l’Ukraine par les pays occidentaux, et notamment les États Unis, se perdent dans le dédale des réseaux multiples de la corruption de ce pays.

    On aurait ainsi l’explication d’une telle aberration que cette conférence de Lugano: l’influence d’intérêts obscurs, ceux des profiteurs de guerre. On comprend alors que les forces de la corruption en Ukraine, en liaison avec des forces étrangères, pourraient avoir intérêt à ce que la guerre dure. Si le peuple ukrainien, occupé et sidéré par la guerre ne parvient pas à se dresser contre la corruption, celle-ci deviendra le principal obstacle à la paix.

    Le quotidien d’Oran, 14 juillet 2022

    #Ukraine #Russie #URSS #OTAN #Occident #Etats_Unis

  • Crise ukrainienne : la guerre du gaz

    Crise ukrainienne : la guerre du gaz

    Ukraine, Russie, Gaz, OTAN, Occident, Union Européenne, UE, Etats-Unis,

    par Abdelhak Benelhadj

    « Winter is coming » Game of Thrones.

    Déclarée depuis longtemps, la guerre du gaz prend une nouvelle tournure : en plus d’un siècle les acteurs et l’enjeu sont les mêmes, mais les règles et le contexte ont changé.

    Le marché des hydrocarbures brasse des sommes considérables, opposent des acteurs pugnaces prêts à prendre tous les risques et affectent une multitude de domaines. C’est pourquoi l’approche est difficile et toujours très complexe. C’est encore plus vrai quand la paix du monde est en jeu.

    « L’Allemagne en plein choc gazier! », titre lundi en Une Bild, le quotidien le plus lu d’Allemagne. « Nous sommes confrontés à une situation inédite, tout est possible », reconnaît au cours du week-end le vice-chancelier allemand, Robert Habeck, sur la radio publique. « Il est possible que le gaz coule à nouveau, même en quantité supérieure à avant. Il est possible que plus rien ne vienne et nous devons nous préparer comme toujours au pire ».

    Les Américains ont tout fait pour annuler la mise en service de Nord-Stream 2. Nord-Stream 1 suit le même tracé sur 1 200 km à travers la mer Baltique. La société russe qui l’administre a décidé 10 jours de travaux de maintenance qui courent jusqu’au 21 juillet. Il n’y aura plus de gaz exporté vers l’Europe jusqu’à cette date. Y en aura-t-il après ? C’est toute la question.

    L’Allemagne étant la porte d’entrée principale du gaz russe, c’est toute l’Europe qui est en ébullition. 48.4% du gaz qui y est consommé vient de Russie.

    La dépendance au gaz russe en Europe. (AFP, L. 07/03/2022)

    Tous les pays européens ne subissent pas la contrainte énergétique de manière identique. Mais la valeur et l’importance des hydrocarbures ne sont plus à démontrer pour tous.

    « Les choses sérieuse n’ont pas encore commencé »

    Ce n’est pas très compliqué : pas de gaz et pas de pétrole, c’est pas de transports, pas de chauffage, pas d’industries en activité. Si on ajoute que ces produits ne sont pas seulement de l’énergie et sont aussi des matières premières à la base de nombreuses branches d’activité (chimie, pharmacie, cosmétologie, mécanique, BTP…)1, il n’est pas abusif d’inférer qu’en leur absence, on peut anticiper l’arrêt de l’économie des pays importateurs.

    D’autre part, l’arrêt de l’économie allemande a des conséquences sur tous ses autres voisins dont l’économie dépend directement. Il s’agit des ex-pays de la zone mark, mais aussi des ex-PECO qui hébergent de très nombreuses unités industrielles allemandes. A ceux-là, on peut ajouter les autres pays de l’Euroland dont la signature est couverte et garantie par celle de Berlin. Personne n’ignore son poids dans la valeur de l’euro et celle des titres de créance des pays qui en ont fait leur monnaie.

    On comprend la panique qui a saisi les dirigeants des pays européens importateurs d’hydrocarbures russes via l’Allemagne et ceux qui lui sont fortement liés.2

    Est-ce ainsi qu’ils ont interprété le mot de V. Poutine ? : « Chacun doit savoir que nous n’avons pas encore commencé les choses sérieuses » (V. 08 juillet 2022, dans un discours aux parlementaires russes).

    « Il faut se mettre dans le scénario du pire (…) À tout moment, la Russie peut interrompre totalement ses livraison de gaz » s’alarme Agnès Pannier-Runacher la ministre française de la Transition énergétique (Le Figaro, D. 10 juillet 2022). « L’hypothèse d’une rupture de livraison [de gaz] de la Russie pour l’Europe est crédible. Il faut donc s’y préparer. » « On n’imagine pas demander aux Français, à commencer par les français modestes, de payer leur gaz 45% plus cher ou leur électricité un tiers plus cher… » Elisabeth Borne, première ministre, S. 09 juillet 2022.

    e n’est pas dans quelques mois que la catastrophe va arriver. La catastrophe est déjà là. Elle est masquée par un « bouclier tarifaire » qui ne saurait durer.

    Ces craintes ne sont ni lointaines ni théoriques. Il y a quelques semaines, la Russie avait réduit presque de moitié ses exportations de gaz à cause d’ennuis techniques sur Nord-Stream 1 liés à la fourniture de pièces détachées de Siemens.

    Gazprom ne déchire pas son contrat, mais s’il le faisait, qui l’en blâmerait ? Après tout, les sanctions qui lui sont infligées par ses « clients » ne sont-elles pas une déclaration de guerre qui l’affranchirait de toute obligation ? N’est-ce pas eux qui menaçaient d’interrompre leurs achats pour réduire les revenus de la Russie ?

    Est-il concevable d’attendre d’un pays qu’il collabore à son détriment avec ses ennemis en continuant à leur vendre un bien essentiel jusqu’à ce qu’ils soient en état de s’en passer pour le priver de revenus ?

    Le piège

    La Russie semble avoir une carte maîtresse en main, mais c’est un piège habilement tendu.

    Il est peu probable que Moscou interrompe ses fournitures de gaz à l’Europe.

    1.- Parce que, même en conflit avec lui, il n’est jamais correct de rompre un contrat signé avec un client ;

    2.- Parce qu’elles génèrent des revenus que la Russie et son économie ne peuvent dédaigner ;

    3.- Parce qu’il ne faut jamais insulter l’avenir. L’Allemagne a résisté comme elle a pu à toutes les sanctions et pressions pour rompre ses liens avec la Russie. Il y a là une volonté pérenne et ferme que les Russes seraient avisés à ne pas s’aliéner quelles que soient les confusions que connaît la gouvernance allemande sous pressions extérieures.

    Voilà pourquoi Moscou commettrait une erreur à cesser de s’acquitter de ses obligations commerciales contractuelles sans discernement ni mesure.

    De plus, elle se mettrait à dos tous les pays européens et surtout leurs opinions publiques alors que le plus efficace serait d’oeuvrer à les diviser en modulant ses représailles.

    La dramatisation de l’hypothèse d’une telle rupture sert en l’occurrence à faciliter l’adoption de mesures économiquement et socialement impopulaires pour tenter de résoudre des problèmes qui n’ont rien à voir avec la crise ukrainienne.

    Profitant de la situation, les patronats français et italiens somment leurs gouvernements pour qu’ils osent…

    « Il est évident qu’on n’aura plus de gaz russe d’ici la fin de l’année, soit par (notre) choix, soit par choix des Russes », a affirmé le chef du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, lors d’une conférence de presse à Paris avec son homologue italien dans le cadre du 4e Forum économique franco-italien. « Il faudra encaisser une hausse » des prix de l’énergie pour les consommateurs, a-t-il fait valoir, exhortant le gouvernement français à « annoncer des mesures impopulaires » au plus vite.

    Selon le patron du Medef, le président Emmanuel Macron doit « dire la vérité à nos concitoyens » et « faire le choix du producteur avant de faire celui du consommateur ». (AFP, mardi 12 juillet 2022)

    Son homologue italien, Carlo Bonomi, a lui aussi exhorté les dirigeants politiques à « opérer des choix difficiles ». Un langage que les bons peuples européens subissent depuis une quarantaine d’années.

    N’est-ce pas E. Macron qui parlait il y a peu d’« économie de guerre » ?

    La Russie cause de tous les maux

    Quelles accusations les médias atlantistes européennes portent-elles contre la Russie ?

    Des arguments essentiellement à caractère moral : attaque d’un pays voisin, mort de civils, destructions urbaines, vols de céréales, des pays pauvres réduits à la faim…

    Le Secrétaire d’Etat américain orchestre une campagne mondiale accusant la Russie d’être à l’origine des troubles à Sri Lanka alors que ces troubles graves datent de bien avant la crise ouverte en Ukraine et porte sur une administration calamiteuse des affaires de ce pays.

    L’accroissement des coûts des produits importés a été la goutte qui a fait déborder un vase qui menaçait le régime en place depuis longtemps. Cela se reproduira sans doute ailleurs. Et, à nouveau, la Russie en sera déclarée responsable.

    M. Blinken ne s’en prive pas et ses services ne cessent d’accuser la Russie de tous les maux de la planète, du réchauffement climatique, de la variole du singe, de la pandémie du Covid ou des raz de marée dans le Pacifique… Le summum a été atteint en imputant à la Russie la pénurie de moutarde en France alors que le premier producteur mondial de cette graine est le Canada…

    Tous ces réquisitoires créent une ambiance mais ne sont pas décisives.

    Ils font le spectacle, attendrissent de manière éphémère mais ne constituent pas un fait politique sensible de nature à induire des dommages immédiats dont pourraient souffrir les populations ouest-européennes et provoquer une réaction. On ne manifeste plus massivement dans les rues des capitales européennes en soutien à l’Ukraine. Il est entendu que l’enjeu est bien l’opinion publique, mais malgré un matraquage massif en règle, l’opinion demeure versatile, loin de s’aligner derrière ses dirigeants et derrière la cause qu’ils lui désignent.

    On crédite abusivement l’information et la communication, dans la guerre, de toute une série d’atouts conférant une supériorité tactique ou stratégique à ceux qui savent en user.

    En vérité, sans efficacité des opérations militaires sur le terrain, le seul in fine qui vaille, la com’ c’est du bruit, un bavardage stérile qui peut se retourner contre les bavards.

    Jamais chef d’Etat n’a occupé l’espace médiatique autant que le fait le président ukrainien, entouré de compétences nombreuses et d’une assistance internationale qui a considérablement amplifié ses interventions.

    En tout état de cause, la question n’est pas de savoir si la Russie va « couper le gaz » mais dans quelle mesure serait-ce dans son intérêt de faire ?

    Les vagues de sanctions déferlent sur la Russie depuis 2014

    Ce sont les occidentaux qui ont décidé sept vagues de sanctions avec pour objectif déclaré d’isoler la Russie et la priver de revenus, de marchés et de clients, notamment en excluant les banques russes et biélorusses du système Swift. L’Union européenne a de plus interdit toutes les transactions avec la Banque centrale de la Fédération de Russie et gelé ses avoirs, la privant d’accès aux actifs qu’elle a stockés dans les banques centrales et les institutions privées de l’UE.

    Dès le 28 février, les avions russes ne peuvent plus survoler l’espace européen et une partie très importante de la planète sous contrôle atlantique. Par exemple, le 06 juin, il a été impossible au ministre russe des Affaires Etrangères de se rendre en Serbie où il était attendu.

    Le jeudi 7 avril, l’UE décrète un embargo sur le charbon russe3 à partir du mois d’août et la fermeture des ports européens à tous les navires russes. Au reste, aucune assurance ni réassurance (toutes occidentales) ne peuvent plus couvrir ces bateaux.4

    Remarques

    1.- Il est certes vrai que jamais dans l’histoire une cascade de sanctions aussi sévères en un temps aussi court n’a été décidée contre un pays.

    2.- Il n’est pas moins vrai qu’aucune campagne de ce genre n’a été couronnée de succès et n’a réussi à soumettre le pays qui en a fait l’objet : Cuba, l’Iran, la Corée du nord, la Syrie, le Venezuela…5 Le moins sagace des observateurs l’a remarqué.

    3.- A examiner avec attention les sanctions votées contre la Russie depuis le 24 février dernier, on constate que si elles étaient bien étudiées à leur début, la succession des vagues est de plus en plus opportuniste, prises au coup par coup, un peu comme si elles étaient décidées au fur et à mesure de l’observation de leur inefficacité.

    Et pour cause. Loin d’obtenir les faits attendus, elles aboutissent très précisément à l’inverse

    4.- Les Européens se sont mis tous seuls dans une nasse et n’ont pas su, comme en 1981, résister à Washington qui n’a qu’un seul objectif, casser les liens entre l’Europe et la Russie, entre l’Europe et l’Eurasie. Car ce sont bien les Européens qui, le 30 mai dernier, ont décidé de boycotter l’achat de pétrole russe et provoqué ainsi (avec l’aide des spéculateurs sur les marchés à terme) une hausse des prix que chaque européen constate à chaque fois qu’il se présente à une station d’essence. « Les dirigeants des 27 pays de l’UE avaient trouvé un accord qui devrait permettre de réduire de quelque 90% leurs importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année afin de tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine. Cet accord permet de mettre en place un sixième paquet de sanctions contre la Russie, lequel prévoit un élargissement de la liste noire de l’UE à une soixantaine de personnalités et l’exclusion de trois banques russes du système financier international Swift. » (La Tribune, mardi 31 mai 2022)

    La Hongrie a été exemptée et continue d’être alimentée par un pipeline en pétrole russe. L’accord des 27 a été obtenu à ce prix.

    Le boycott du gaz russe, réclamé par l’Ukraine et le lobby orchestré par Washington, aurait été décidé si l’Allemagne, première consommatrice de gaz russe, ne s’y était pas opposée.

    Et voilà maintenant que le gaz, initialement une arme entre les mains occidentales, devient une arme russe retournée contre ceux qui ont ouvert les hostilités.

    L’art de se tirer une balle dans le pied

    Quelques exemples.

    L’interdiction de survol par les avions civils russes des pays de l’UE a entraîné une mesure réciproque.

    Conséquence : tous les avions des compagnies européennes devant joindre le Japon ou la Corée sont contraintes à un détour qui allonge le voyage de 2 heures et coûte 200 euros par minute de vol. Au total, le coût supplémentaire se monte à 48 000 euros pour un aller-retour.

    N’étant pas soumises aux mêmes obligations, les compagnies chinoises font de substantielles économies et épargnent 2 heures de vol à leurs clients. Sans que la Russie ait besoin de réduire ses exportations ou de faire mine de les réduire, la crise est déjà là. Autrement dit, les conséquences d’une rupture des approvisionnements sont visibles sans que la Russie ait besoin de le faire. Les spéculateurs le font à sa place.

    La décision ne procède pas de l’état mais de la dynamique économique. Pas de ce qui est mais de ce qui devient. L’anticipation est le principal ressort de la décision et de la valeur, en l’occurrence de la cote.

    La première manifestation de cette coupure virtuelle est l’inflation.

    Question : Quelle est, dans l’inflation que connaît l’Europe (et le reste du monde), la part qui revient à la guerre en Ukraine, à la spéculation et aux sanctions (qui interdit l’achat de pétrole et de gaz russes). La guerre n’interdit pas l’acheminement des hydrocarbures russes vers les pays consommateurs que cela soit par oléoducs, par gazoducs, par pétroliers ou par méthaniers.

    La question pétrolière a été partiellement réglée fin mai. Mais le pétrole russe continue de couler à flots. Il est acheminé, via l’Iran, en Inde où il est raffiné et revient en Europe sous un autre label et un autre emballage.6

    Avant la crise ukrainienne, seul 1% des exportations russes de pétrole étaient destiné à l’Inde. En mai 2022, elles représentaient 18%. (https://www.bbc.com, mardi 28 juin 2022)

    Idem pour la Chine. Selon les données de l’Administration générale des douanes, les importations de pétrole russe – y compris les fournitures provenant de l’oléoduc Sibérie orientale-Océan Pacifique – ont atteint 8,42 millions de tonnes en avril. Cela représente une augmentation de 55% par rapport à 2021, atteignant des niveaux record en mai.

    D’évidence, ce sont les sanctions cherchant à réduire les recettes russes pour déstabiliser l’économie et le régime politique à Moscou, amplifiées par la spéculation sur les marchés occidentaux, qui sont à l’origine de la brutale augmentation des prix de l’énergie et, par effet systémique, de celle de tous les autres biens fabriqués.

    Il en est de même de tous les autres produits dont la Russie est le principal exportateur. Cela va des céréales et des engrais (premier exportateur mondial), aux métaux et matières minérales stratégiques (le titane (13% de part de marché, le platine 10,5%, l’aluminium 5,4%, Cobalt 4,4%…).

    Graphique montrant l’évolution mensuelle de l’inflation dans la zone euro depuis le début des estimations d’Eurostat en 1997 (AFP, mardi 28 juin 2022)

    1.- Double peine pour l’Europe. Du fait même de la dépendance de leurs importations énergétiques, les pays européens souffrent d’une inflation à deux étages : à l’augmentation des prix nominaux des hydrocarbures s’ajoute la dépréciation de l’euro par rapport au dollar monnaie dans laquelle ces importations sont libellées, ce qui renchérit ainsi doublement le coût de leurs importations.

    LCI, S. 09 juillet 2022

    2.- Double problème pour la BCE. L’inflation liée à la crise ukrainienne s’ajoute à celle liée à la fin (relative) de la pandémie qui a déstabilisé le commerce mondial, perturbé les chaînes d’approvisionnement et raréfié certains produits essentiels, les semi-conducteurs par exemple qui participent à la fabrication de très nombreux produits industriels.

    Unilatéralement, sans se préoccuper des conséquences sur ses « alliés », la FED augmente ses taux et par ricochet le dollar. La BCE contrainte à un dilemme : elle augmente à son tour ses taux pour limiter la perte de change à l’égard du dollar et favoriser l’économie européenne, mais toute hausse des taux va étouffer une relance économique que l’Europe s’appliquait favoriser. Et elle ne résoudra aucun problème d’inflation dès lors qu’elle est d’origine étrangère. Et toute croissance du pouvoir d’achat favorise la consommation de produits importés, ce qui creuse les déficits extérieurs.

    Excellente nouvelle pour les producteurs en euros qui vendent en dollars (comme Airbus) mais une catastrophe pour les consommateurs de pétrole qui vendent en euros, comme Air France. L’augmentation des taux va par ailleurs accroître la tension sur les spread entre des pays en Europe dont les comptes publics sont en état très différents, et fragiliser un équilibre déjà très instable.

    Le gouvernement français ne peut continuer à financer sur fonds publics, c’est-à-dire par la dette (qui a atteint des « niveaux d’alerte »), un semblant de solidarité qui cache un gouffre antérieur à la crise ukrainienne et même antérieur à la crise pandémique, dans un contexte d’accroissement des inégalités que sa politique économique a largement contribué à favoriser. C’est la limite d’un vain « quoi qu’il coûte » en vigueur bien avant la lettre. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’accord trouvé en juillet 2021 entre les membres de l’Euroland avait été si difficile à trouver.

    Les divergences entre Européens éprouvent leurs limites. Si dans l’ex-zone mark, les discordes sont feutrées et policées, cela ne réduit en rien la violence ni l’âpreté des débats.

    L’Allemagne joue à l’interface modératrice entre les « pays frugaux » et ceux du « Club Med ». Avec une précision : sa modération tient surtout au poids de ses intérêts en Europe auxquels l’explosion de l’Euroland porterait un préjudice irréparable.

    Les crises se cumulent et se renforcent : en France et en Grande Bretagne par exemple la crise géopolitique a dégénéré en crise politique qui introduit de l’incertitude et donc renchérit le coût du crédit. La gouvernance politique aussi (qui en doute ?) est cotée à l’argus.

    Un peu d’histoire

    Le gaz est pour la deuxième fois au coeur de la géopolitique mettant aux prises la Russie, l’Europe et les Etats-Unis.

    Au début des années 1980, pour des raisons identiques, Washington a pesé sur l’Europe pour la détourner du gaz russe. Pour cela il lui avait interdit de fournir à la Russie les turbines nécessaires à l’acheminement du gaz sibérien vers l’Europe de l’Ouest. Les Européens étaient passés outre en 1980. Aujourd’hui, ils se couchent avec panache et subissent.

    Le contexte n’est évidemment plus le même.

    Par ailleurs, il n’est pas moins abusif, quoi qu’on pense de la Russie, de ses dirigeants et de l’opération militaire qu’ils ont entreprise en Ukraine, de constater que les Européens, pour une large part, sont responsables des problèmes auxquels ils sont confrontés.

    Les décisions prises sanctionnant la Russie sont pour le moins irréfléchies et mal préparées. Pourquoi en est-il ainsi ? Pas parce que les Européens sont incompétents, mais parce que les décisions ont été prises et conduites non à Bruxelles mais unilatéralement (comme il se doit dans les Empires) à Washington où seuls les intérêts de l’Oncle Sam et de ses transnationales comptent.

    Les Etats-Unis n’ont aucun problème d’énergie. Ils en produisent et en exporteront bien davantage. Les Européens passeraient ainsi d’une « dépendance » (qui alimente le moulin propagandiste occidental) à l’égard de Moscou à une dépendance historique et bien réelle à l’égard de Washington. Avec le sacrifice de la protection de l’environnement en pertes et profits (Qui a pensé à en converser avec L. Fabius et F. Hollande, les parrains de la Cop21 ?)

    Moscou dit « merci » à Washington

    1.- Depuis le début de cette crise, la Russie ne souffre pas d’une chute des quantités vendues, bien au contraire, car elle est compensée par une hausse des prix unitaires.

    Prix du gaz en euros par MWh.

    Années 2010 : 5-15€

    2021 : 30€

    Avant le 24 février 2022 : 70-80€

    15 juin 2022: 130€

    17 juin 2022 : 150€

    11 juillet 2022 : 170€

    Cela impacte le prix de l’électricité vendue actuellement entre 200 et 400€ le MWh sur les marchés européens.7 Ces événements vont continuer d’exercer une très forte pression sur les prix. Si les consommateurs sont relativement préservés (autour de 70€ le KWh), ce sera au prix de l’endettement collectif qui, par ricochets, va engendrer d’autres problèmes.

    2.- – Lors de son séjour en Pologne, le 26 mars, Joe Biden s’est permis un jeu de mots sur la devise russe. «Le rouble (ruble, en anglais) est pratiquement, immédiatement réduit à l’état de ruine (rubble, avec deux «b», en anglais).

    Après s’être effectivement effondré fin février/début mars, le rouble vaut bien plus aujourd’hui qu’il ne valait avant le 24 février ainsi qu’on peut le constater sur le graphique ci-dessous. La maestria de la très discrète présidente de la Banque Centrale russe a été universellement saluée, y compris par ses adversaires.

    Il tombe sous le sens, que « l’opération spéciale », sous toutes ses facettes, a été étudiée, préparée minutieusement avant le 24 février. Et cependant, bien d’autres aspects ont échappé aux architectes moscovites… La surprise est le moteur de l’histoire, répétait à satiété Max Gallo et ses émules qui confondent tactique et stratégie.

    LCI, S. 09 juillet 2022

    3.- Loin de réduire les recettes extérieures de la Russie, les sanctions les ont substantiellement accrues. Elles n’ont jamais été aussi florissantes.8

    2021 = 221 Mds€

    2022 = 267 Mds€ (estimations soit une hausse de 20,8%) (Source : Bloomberg)9

    Ironie : ce sont ses clients occidentaux qui financent la guerre russe en Ukraine.

    4.- – La popularité de son président est enviable : plus de 75% selon des enquêtes indépendantes. Les contestations (réprimées) demeurent très marginales. A l’Ouest, fourvoyé dans des explications emberlificotées, on a renoncé à le nier.

    5.- Sur le terrain, les armées russes grignotent kilomètre carré par kilomètre carré, lentement mais sûrement. Face au « rouleau compresseur », le moral des troupes décline, les désertions se multiplient (https://www.independent.co.uk, BFMTV, J. 09/06/2022 à 14:13).

    6.- Les pressions américaines sur l’Indonésie pour ne pas admettre le ministre russe des Affaires étrangères à Bali la semaine dernière et refuser d’inviter le président V. Poutine à la réunion du G20 en novembre, ont fait chou blanc : un vrai camouflet pour Washington. La Russie est chez elle parmi les BRICS et une bonne partie du reste du monde.

    7.- La même tentative pour faire exploser l’OPEP+, afin de compenser la chute des achats de pétrole russe, a lamentablement échoué. Cet échec explique en partie la flambée des cours et ses conséquences. Plusieurs fois reporté, le prochain voyage de J. Biden en Arabie Saoudite parviendra-t-il à réparer les confusions de la politique proche-orientale des Etats-Unis ?

    Il faut observer que la Russie n’a pas d’autre choix. Sous pression américaine, les Européens ont adopté une stratégie qui ne lui laisse aucune marge de manoeuvre.

    Toutes les décisions occidentales -répétons-le- concourent au même objectif à terme : réduire et interrompre les achats de gaz à la Russie. Cette dernière prend son destin en main et anticiperait une rupture au moment où les circonstances sont à son avantage avant qu’elle ne le deviennent à son détriment, mettant ainsi ses « ennemis » face aux conséquences de leurs décisions.

    Fin mars, avec le retrait des troupes russes des environs de Kiev, en Ukraine, aux Etats-Unis et en Europe, on s’est félicité de la « résistance et de la bravoure du peuple ukrainien contre ses envahisseurs » qui auraient été sous-estimées par leurs agresseurs. Inversement, de nombreux observateurs se demandaient si « l’armée russe n’avait pas été surestimée »10

    Emporté dans une course folle vers des sanctions de plus en plus sévères, de plus en plus dures, Washington a entraîné l’Europe dans une équipée qui menace de tourner au fiasco.

    Ces sanctions ont-elles efficaces ? Certainement. Mais ce sont les économies européennes qui en ont font les frais. On peut ne pas aimer V. Poutine, mais personne ne peut le nier.

    Naturellement, si l’on se fie aux commentateurs totalement alignés sur Kiev, Washington et Londres, il faudra être patient. La Russie accuse déjà et accusera encore plus au début de l’automne prochain, disent-ils, les impacts des « sanctions sans précédent » que J. Biden annonçaient fin mars. Et Kiev commencera alors à reprendre les territoires qu’il aura perdus…

    Peut être…

    Divisions occidentales

    1.- L’Allemagne en procès.

    Le procès lui est fait tous les jours. Ses voisins, notamment français, se réjouissent en silence du premier déficit commercial allemand enregistré en mai, le premier depuis le début des années 1990.

    Fin mai 2011. L’Allemagne officialise la fermeture de ses centrales. Fin 2022, l’Allemagne sera complètement sortie du nucléaire. Et malgré la crise ukrainienne, elle déclare ne pas vouloir prolonger les centrales actuelles.

    2011, c’est l’année de l’inauguration de Nord-Stream.

    L’Allemagne ne s’est jamais dotée de capacités d’accueil du GNL ce qui transforme l’achat du gaz de schiste américain en hypothèse de travail.

    La construction de Nord-Stream 2 avait été décidée pour contourner des pays sous contrôle américain : la Pologne et l’Ukraine. Russes et Allemands, sans outrager l’histoire et les nations et en revenir au pacte Ribbentrop-Molotov (août 1939) qui avait ,quoi qu’on dise, un autre objet, la Pologne a toujours constitué un obstacle pour les deux pays.

    Malheur aux plats pays !

    Aujourd’hui, elle est un cheval de Troie utilisée par Washington (d’abord pour oeuvrer à la chute de l’URSS ensuite) pour peser sur les décisions dans l’Union Européenne, avec l’aide des autres ex-PECO.

    Les derniers propos de Lech Walesa le confirment sans ambiguïté.

    La prétendue dépendance à l’égard du gaz et donc de Moscou est une histoire à dormir debout, un argument polémique. Chacun savait à quoi s’en tenir.

    Il est un fait que Allemands et Russes collaborent de manière optimale dans l’intérêt des deux pays. Le couple de chanceliers qui se sont succédés (A. Merkel et G. Schröder) ont peaufiné une coopération parfaitement complémentaire et mutuellement avantageuse, à laquelle se sont rattachées les « Routes de la soie » (Belt and Road Initiative, BRI) chinoises.

    Exemple de BASF : « C’est une dépendance historique puisque BASF a fondé avec Gazprom une filiale en Allemagne et que c’est une filiale qui a été ‘win-win’, c’est-à-dire qu’elle avait acheté du gaz russe par cher justement pour la chimie, puisque la chimie a besoin de beaucoup de gaz, et de l’autre côté, elle aidait Gazprom dans des technologies complexes. Et les Allemands ont une technologie basée sur des produits BASF pour essayer d’extraire ce gaz » (RFI, D. 03 juillet 2022)

    A. Merkel persiste et signe : « Je ne me fais aucun reproche. Je ne m’excuserai pas » (Les Echos, le mercredi 08 juin 2022). L’erreur serait de croire qu’il n’y avait que la chancelière pour prendre les décisions. On n’est pas en Allemagne sous le régime de la Vème République, avec un président omnipotent qui, sur son nuage jupitérien, fait la pluie et le beau. Derrière Mme Merkel, il y a des résolutions issues d’une multitude de décideurs (industries, banques, länder, syndicats…), de concertations étroites et sérieuses, scrupuleuses appliquées.

    Derrière la chancellerie, il y a l’Allemagne dans la diversité et la complexité de ses rapports de forces. En sorte que s’attaquer rétrospectivement à A. Merkel pour se venger et en diminuant le mérite et le succès de sa longue présence à la tête de l’exécutif allemand, est non seulement injuste, pitoyable mais aussi contreproductif.

    Les Etats-Unis et les autres atlantistes européens n’ont pas eu tort d’interpréter dans cette émancipation, le danger d’un déséquilibre, d’une fragilisation du lien atlantique avec un centre de gravité continental qui menaçait de basculer vers l’Eurasie, vieux projet de V. Poutine, et une marginalisation des Etats-Unis.

    Washington attendait Pékin dans le Pacifique. Mais les Chinois déplacent leurs pions en Afrique, en Amérique Latine et entrent en Europe via Moscou et Berlin ainsi que par les ports méditerranéens italiens et grecs.

    On ne peut comprendre la crise ukrainienne sans ces rappels géostratégiques.

    2.- Il n’y a qu’une morale : celle des intérêts des acteurs

    L’ironie a voulu que, ce dimanche 10 juillet, ce soit le Canada qui consente à une exemption aux sanctions infligées à la Russie pour que Siemens fournisse à Gazprom les turbines russes nécessaires à la maintenance du gazoduc Nord Stream 1 et aussi -fait-on dire à Berlin- pour enlever aux Russes le prétexte de cesser de fournir le gaz à l’Allemagne.

    Bien que V. Poutine possède un art consommé du contre-pied, cette hypothèse est peu probable.

    Le président Volodymyr Zelensky a violemment accusé le Canada de saper les sanctions contre la Russie et convoque l’ambassadeur canadien pour le tancer. Il n’a pas tort.

    La colère du président ukrainien surprend. Mais pour la comprendre il faudrait considérer un autre aspect de la question, à raison plus préoccupant pour lui.

    La levée ponctuelle de la sanction indique à ses yeux que lorsque les intérêts occidentaux sont en jeu, ceux de l’Ukraine deviennent secondaires.

    Mieux : cette décision canadienne confirme que la défense de l’Ukraine n’est qu’une facette mineures d’un conflit plus vaste opposant Russes, Chinois et Américains.

    Comme pour confirmer ses craintes, le gouvernement allemand (ministre des finances) a décidé de bloquer la fourniture d’une aide à l’Ukraine de 9 Mds€ que l’UE avait votée.

    Un arbitre, le temps

    Chaque camp a fait ses calculs et lancé ses dés. Rien ne va plus !

    Qui va céder en premier ?

    Fin mars, on attendait à l’Ouest que le peuple russe chasse ses autocrates ou qu’une révolution de palais en débarrasse le Kremlin et négocie une reddition en bon ordre.

    En juillet, la peur a changé de camp. Les gouvernements européens s’inquiètent de la montée du mécontentement. Malgré une mise en scène médiatique constamment et résolument monocolore (au point que les téléspectateurs les plus « compréhensifs » expriment leur incompréhension…), les sondages, discrètement mis sous le boisseau, annoncent et confirment une pression populaire sur des gouvernements qui tentent de l’endiguer.11

    En Allemagne on ne cesse de s’interroger : comment le SPD et les Verts en sont-ils arrivés à troquer le gaz (énergie relativement peu polluante, fiable, et pas chère) contre le charbon et le gaz de schiste américain dont on connaît les coûts très élevés sur l’économie et l’environnement…12 L’atlantisme des Verts aurait-il pris le dessus sur leurs convictions ?

    La même question est posée à la France, à l’Italie, à la Grèce, à la Bulgarie… où la réouverture de centrales à charbon est programmée.

    Comment faire avaler cela à leurs opinions publiques, en plein réchauffement climatique ?

    Malgré la multiplication des fournitures d’armes de plus en plus sophistiquées et la présence de « forces spéciales » occidentales aux côtés de l’armée ukrainienne (secret de Polichinelle) ainsi encadrée et informée, le front ukrainien n’annonce aucune victoire imminente.

    Certains, y compris aux Etats-Unis, songent déjà à une stratégie de rechange : concessions territoriales, adoucissement des sanctions… avec ce mot terrible de « négociations » qu’habituellement seuls les vainqueurs osent lâcher en position de force et que les vaincus n’envisagent qu’en état de reddition et qu’en reconnaissance de défaite.

    Le problème est qu’une victoire russe et un triomphe poutinien sont actuellement inconcevables car ils signifient bien plus qu’une défaite de l’Ukraine. Les Etats-Unis se sont beaucoup trop engagés pour envisager un retour aux conditions initiales.

    Plus qu’une humiliation, ce serait un désastre aux conséquences géostratégiques incalculables et donc inenvisageables.

    L’opération « Ukraine » avait pour objet de consolider l’axe atlantique. Or, si l’opération échoue, il en sortira fragilisé, à la portée d’une Chine qui, discrète, tapie dans l’ombre, observe, compute le coup suivant et le parti qu’elle pourrait en tirer.

    Le gaz et le pétrole ont une espérance de vie de quelques décennies.

    Mais la Chine, elle, a tout son temps…

    Le bric-à-brac que forme le Tiers-monde est dans les gradins occupé à compter les coups. Perplexes, interrogatifs, les peuples qui forment ce versant disparate de l’univers ne savent que penser de ce conflit et surtout de ce qu’il adviendra d’eux, quels que soient les vainqueurs, si vainqueurs il y avait un jour.

    Mais s’ils ne sont pas définitivement et résolument aux côtés de Moscou, rien ne les y contraints, ils savent avec certitude qu’ils ne sont pas aux côtés de Washington et des restes des anciens Empires coloniaux.

    Les Africains observent la sollicitude de l’accueil diligent et aimable qui est fait aux millions d’Ukrainiens qui fuient la guerre.

    Ils le comparent au sort qui est fait à leurs ressortissants, aux discours, aux représentations… et aux Murs qui s’érigent un peu partout autour de l’Occident.13

    Comment peut-on célébrer et conforter une civilisation à portée universelle avec une mentalité de rentiers barricadés ?

    La crise en cours facilite le calcul économique dans les pays du sud producteurs d’hydrocarbures. Les décideurs seraient tentés par l’éphémère administration habituelle des conflits structurels : un saupoudrage social pour éviter les hirak (ou le chaos Sri Lankais en cours) et le champ ouvert aux « oligarques » indigènes pour continuer à parasiter le bien public, justifié par le discours illusoire sur la « liberté individuelle créative de richesses à venir ».

    Notes

    1- Certains évoquent à tort la baisse de la consommation en été. Les transports et l’activité de cessent pas en été. De plus, si on ne chauffe pas, il y a un recours de plus en plus important à la climatisation, d’autant plus que le réchauffement climatique provoque des canicules de plus en plus fréquentes et extrêmes.

    2- Lorsque les dirigeants ukrainiens manifestent leur désappointement à l’égard des dirigeants allemands, notamment en matière de politique énergétique, ils devraient savoir et mesurer l’étendue de leurs responsabilités.

    3- Le charbon russe représente 45% des importations de charbon de l’UE.

    4- Une liste exhaustive de toutes les sanctions prises contre la Russie depuis 2014 peut être consultée sur les sites :

    -https://www.consilium.europa.eu/fr/policies/sanctions/restrictive-measures-against-russia-over-ukraine/sanctions-against-russia-explained/

    – https://fr.wikipedia.org/wiki/Sanctions contre la Russie.

    5- On trouvera une liste complète de ces pays sur le site https://www.tresor.economie.gouv.fr/services-aux-entreprises/sanctions-economiques

    6- Fortune India (https://actucrypto.info, mercredi 06 juillet 2022).

    7- Philippe Chalmin, spécialiste des marchés des matières premières (LCI, L. 11 juillet 2022, 12h15)

    8- La Russie est le deuxième producteur mondial de pétrole et le premier exportateur de gaz.

    9- Une étude publiée par Bloomberg Economics (1er avril 2022, 10:55) estime les bénéfices extérieurs russes en contrepartie des exportation des seules hydrocarbures pourraient se monter à environ 321 Mds$.

    10- Marianne, V. 04/03/2022. Mardi 08 février 2022 la Tribune titrait « La Russie, une puissance pauvre ». Des experts sagaces argumentaient que son économie souffrait de « grande faiblesse structurelle » et que son PIB égalait à peine celui du Texas.

    11- Un sondage aux Etats-Unis montre l’érosion du soutien à l’Ukraine. A la question « Pensez-vous que les Etats-Unis ne soutiennent pas assez l’Ukraine ? » le taux était positif à 42% en mars. Il n’est plus que de 31% en mai. (Pew Research Center, LCI, D. 10 juillet 2022, 20h24).

    12- Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de hausse tendancielle, ni de baisse tendancielle des émissions de gaz à effet de serre en Allemagne. Il y a une stagnation depuis la fin des années 2000 (après plusieurs années de baisse régulière) et des fluctuations chaque année vers le haut ou vers le bas de l’ordre de 1 à 4 %. L’Allemagne a même été meilleure élève que la France sur l’année 2017 puisqu’elle a enregistré une très légère baisse, alors que la France a vu ses émissions augmenter de plus de 3% ! (https://www.greenpeace.fr, site consulté le mercredi 13 juillet 2022)

    13- Amnesty International, dans son dernier rapport, condamne la Lituanie, sous très étroit contrôle de Washington, pour « racisme institutionnel ». https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2022/06/lithuania-pushbacks-illegal-detention-deception-and-abuses-against-refugees-and-migrants/ (27 juin 2022).

    Le Quotidien d’Oran, 14 juillet 2022

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