Étiquette : Etats-Unis

  • Autres temps, autres mœurs

    Conseil de Coopération des États arabes du Golfe, CCG, Moyen Orient, Etats-Unis, Joe Biden, Arabie Saoudite, Jamal Khashoggi, Mohamed Ben Salmane,

    Le président américain, Joe Biden, entamera dans les tout prochains jours, une tournée au Moyen Orient qui le conduira notamment chez l’entité sioniste et en Arabie Saoudite. Il serait même prévu au programme de sa tournée, sa participation au sommet du Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCG).

    Le président américain après ses virulentes critiques contre l’Arabie Saoudite et en particulier contre le prince héritier Mohamed ben Salmane, en raison de l’assassinat de l’opposant saoudien, le journaliste Jamal Khashoggi se veut aujourd’hui pragmatique et surtout fidèle à la politique des États-Unis dans la région, premiers protecteurs d’Israël et connus pour leur grande influence dans les politiques extérieures des capitales du Golfe. Il faut dire que les développements en Europe et le conflit russo-ukrainien ont grandement changé la donne. Contrer Moscou et l’affaiblir devient une obsession pour Washington.

    Dans une tribune publiée dans le Washington Post, le président américain a voulu répondre aux critiques écrivant, « je sais que beaucoup ne sont pas d’accord avec ma décision d’aller en Arabie Saoudite. Mes vues sur les droits humains sont claires et durables, et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage, et elles le seront pendant ce déplacement ».

    Mais ce ne sont là que de belles phrases de circonstance destinées à l’opinion occidentale, car la realpolitik a clairement pris le dessus et Biden fait ce voyage avec deux objectifs clairs. Pousser les Arabes à aller plus loin dans la normalisation de leurs relations avec Israël, mais aussi leur signifier qu’il faut ouvrir à fond les vannes du pétrole pour faire contre-poids aux menaces énergétiques exercées par la Russie.
    Deux objectifs qui trouveront à coup sûr l’approbation des capitales arabes. Mais à en croire certains écrits d’intellectuels et journalistes du Golfe, Riyadh et ses alliés exigent en contre partie que les sanctions contre l’Iran soient maintenues et même accentuées. En résumé, ces capitales arabes, tout comme Israël, souhaitent l’arrêt des discussions autour du programme nucléaire iranien. Ils ne veulent pas revivre le coup «qui leur a été joué par l’ancien président américain Barack Obama».

    Il faut dire que l’ennemi juré des Arabes a changé. Ce n’est plus Israël, qui est même devenu un allié pour beaucoup, mais c’est l’Iran. Un pays qui menacerait la stabilité des royaumes et émirats de la région. A voir de plus près, Biden joue sur du velour et n’aura aucune peine à retourner à la Maison Blanche en général romain victorieux. Les situations ont bien changé. Et comme dirait le proverbe, autres temps, autres mœurs.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 12/07/2022

    #Etats_Unis #Joe_Biden #Moyen_Orient #Arabie_Saoudite #CCG #Russie #Ukraine

  • L’axe Alger-Moscou se précise

    L’axe Alger-Moscou se précise

    Algérie, Russie, Ukraine, Union Européenne, Etats-Unis, Chine, BRICS, Mali, France, nouvel ordre mondial,

    Les relations entre l’Algérie et la Russie ont atteint le niveau d’un « partenariat stratégique approfondi », a affirmé hier, à Alger, l’ambassadeur de la Fédération de Russie à Alger, Igor Beliaev, dans une déclaration à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune.

    Beliaev, qui lui rendait une visite d’adieu au terme de sa mission en Algérie, a précisé que la rencontre avait porté sur les relations bilatérales qui « se sont considérablement développées au cours des cinq dernières années, atteignant le niveau d’un partenariat stratégique approfondi. »

    « Le travail en cours pour l’élaboration d’un nouveau document stratégique reflétant la qualité des relations algéro-russes », qui servira de « base pour l’intensification des interactions entre nos deux pays à l’avenir », en est la parfaite illustration, a-t-il dit. Le diplomate russe s’est en outre félicité du haut niveau de coopération et de coordination entre l’Algérie et la Russie sur la scène internationale, soulignant la « convergence » des positions des deux pays sur les questions internationales et régionales d’actualité.

    Beliaev a, par ailleurs, relevé la volonté des deux pays d’augmenter le volume de leurs échanges commerciaux bilatéraux : « Nos deux pays attachent un intérêt particulier à la tenue de la 10e session de la Commission mixte algéro-russe de coopération économique, commerciale, scientifique et technique prévue en Algérie », a-t-il déclaré à ce propos, estimant que la rencontre « boostera la coopération bilatérale dans de nombreux domaines d’intérêt mutuel. »

    Voilà de quoi conforter l’Algérie dans un partenariat qui peut être (il en donne déjà les prémisses) d’une portée stratégique inestimable. Le monde est en train de connaître un chambardement jamais égalé depuis la Seconde Guerre mondiale, et de ce fait, les cartes changent de main. D’autres puissances alternatives multipolaires émergent, la Chine et la Russie, les Brics s’imposent de fait, les pays d’Afrique imposent leur tempo, comme le fait, contre vents et marrées, le Mali face à la France, ou les anciennes colonies francophones qui ont opté récemment pour le Commonwealth. Des Etats s’émancipent de leur « tutelle » à la sueur du front, d’autres chutent après avoir consommé leur temps.

    La guerre en Ukraine, qui devait être pour les Etats Unis, le piège à loups pour la Russie, a ouvert la boîte de pandore et rebattu les cartes, au préjudice de ceux qui donnaient l’impression de maîtriser le jeu comme des maestros. L’Europe, maillon faible des stratégies de blocs, en sortira meurtrie, perdante. Les signes sont là, comptabilisés et touchés du doigt. Une nouvelle carte se déroule sous nos yeux. Rester vigilants et attentifs serait également un acte de foi.

    L’Express, 14/07/2022

    #Algérie #Russie #Ukraine #Chine #BRICS #Mali #France #Europe #UE

  • Dénonciation de la stratégie diplomatique du Maroc

    Dénonciation de la stratégie diplomatique du Maroc

    Maroc, Marocleaks, diplomatie, lobbying, Etats-Unis, hacker Chris Coleman, Sahara Occidental,

    Par Abderrahman Chalfaouat

    Abderrahim Chalfaouat, candidat au doctorat en publicité et communication à l’Université Hassan II, discute des incitations pour les dénonciateurs qui observent la stratégie diplomatique marocaine, en pesant les risques et les avantages à surveiller le traitement des données souveraines.

    —————————————————
    Avec la numérisation croissante des documents et des communications, en particulier dans le domaine des politiques étrangères et des relations internationales, la concentration massive des données a facilité l’accès aux informations publiques lorsqu’un initié parvient à tirer la sonnette d’alarme. Il est vrai que le stockage et la concentration des données font l’objet de mesures de protection strictes dans le cadre de la souveraineté virtuelle et de la territorialité d’un État donné. La protection devient encore plus stricte lorsqu’il s’agit de données souveraines, dont la révélation peut ternir la réputation d’un pays ou exposer des big data secrètes à des adversaires étrangers. Pourtant, le potentiel de dénonciation inclut la révélation aux yeux du public de la mauvaise gestion officielle ou des paradoxes de l’élaboration des politiques, malgré le risque que cela peut comporter pour le dénonciateur lorsque les lois de protection font défaut.

    La souveraineté que les États accordent aux données devient une arme à double tranchant lorsque des documents classifiés sont divulgués. Le secret et la sensibilité des documents deviennent une exposition d’agendas illégaux, de réunions malhonnêtes, de relations corrompues et de méfaits officiels ou d’abus de pouvoir, lorsqu’ils sont perçus du point de vue de la défense des droits. Pour l’opinion publique, la dénonciation sert « à protéger l’intérêt public et à défendre les droits de l’homme », comme le dit John Devitt, directeur général de la section irlandaise de Transparency International.

    Dans la politique marocaine, différentes fuites de données internationales classifiées ont mis à jour des stratégies de diplomatie dynamiques et hyperactives, mais pas nécessairement efficaces. Dans les fuites de câbles diplomatiques américains de 2010, connues sous le nom de « Cablegate », les affaires politiques marocaines ont été mises en évidence, principalement les relations du Maroc avec les États-Unis en ce qui concerne les changements économiques, y compris l’oscillation de la démocratisation, l’affaire du Sahara, la guerre contre le terrorisme et l’implication du Maroc dans les questions du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA).

    Ces révélations de 2010 n’ont pas créé beaucoup de débats politiques ou d’agitation sociale pour de nombreuses raisons, notamment le contexte international des fuites. Les informations divulguées étaient généralement internationales, vastes et diverses. Il est possible que des complexités diplomatiques plus graves dans d’autres pays aient empêché l’effet attendu au Maroc. Deuxièmement, le débat politique au Maroc à l’époque était axé sur le « projet de monopole » en vue des élections parlementaires de 2012. Dans les quelques années qui ont précédé le printemps arabe, les politiciens marocains étaient occupés à discuter et à essayer de comprendre les objectifs du Parti pour l’authenticité et la modernité (PAM) nouvellement fondé par la monarchie. Le PAM a été créé pour freiner la montée des islamistes au pouvoir, en essayant de reproduire le modèle tunisien qui a asséché le terrain de la diversité politique lors des élections de 2012. Ainsi, la fuite de données sur les aspects cachés des relations maroco-américaines ne pouvait éclipser la densité d’une telle préoccupation locale. Enfin, les médias sociaux dans le Maroc d’avant le Printemps arabe étaient principalement axés sur le divertissement. La diffusion de documents classifiés sur ces plateformes n’a pas attiré beaucoup d’attention.

    Les fuites de Coleman

    Dans sa communication stratégique, le Maroc a promu une image d’exception dans la région. Chaque fois qu’une vague politique submergeait la région, le Maroc s’adaptait plutôt que de l’adopter sans modification. Dans l’ère post-Snowden, un Maroc qui se numérise rapidement a été confronté à une fuite de documents classifiés en septembre 2014 lorsque l’email de Mme MbarkaBouaida, ministre déléguée aux affaires étrangères et à la coopération, aurait été piraté. Le Maroc a cessé d’être une exception lorsqu’un pirate, utilisant un faux compte Twitter sous le nom du manager de football gallois Chris Coleman, a commencé à partager des documents classifiés sur la politique étrangère du Maroc.

    Compte tenu des problèmes soulignés dans les documents partagés, l’État algérien ou un partisan du Polisario[2] était le coupable potentiel des fuites. Avec ces fuites, le Maroc a perdu un certain contrôle sur la souveraineté des données et les informations exposées ont mis en évidence des informations personnelles telles qu’un courriel du ministre marocain des affaires étrangères demandant au ministre français des affaires étrangères de trouver un emploi pour sa fille. Plus important encore, les 6 Go de données souveraines ont mis en évidence des activités de renseignement militaire et diplomatique avec des lobbies américains et des fonctionnaires de l’ONU.

    Un compte Facebook a commencé à divulguer ces informations, mais le gouvernement marocain a apparemment bloqué ce compte peu après le début des fuites. Depuis octobre 2014, le compte Twitter « Chris Coleman » a relancé les dénonciations. Le compte, qui est maintenant suspendu, a partagé des données et des nouvelles principalement sur l’affaire du Sahara et le différend géopolitique maroco-algérien pour gagner la confiance internationale afin de diriger la région. Sans surprise, les fuites se sont produites après que l’AFP a mis en lumière un rapport d’enquête de 2007 rédigé par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) sur l’aide humanitaire de l’UE aux camps de réfugiés contrôlés par le Polisario dans le sud de l’Algérie. Dans un sens, la politique étrangère de l’internet croise la politique étrangère du monde réel par le biais de dénonciations échangées contre des attaques.

    Les fuites se concentrent sur les relations maroco-américaines, le Maroc essayant de protéger ses intérêts par le biais des lobbies américains, des politiciens et des fonctionnaires de l’ONU. Les zones de contact, par lesquelles le Maroc doit approcher le cartel des parties prenantes internationales, concernent principalement les affaires maroco-sahariennes, les relations tendues entre le Maroc et l’Algérie, le processus de démocratisation interne, la guerre contre le terrorisme et l’implication du Maroc dans les questions arabes.

    Une question clé révélée dans les fuites est le désaccord entre le Maroc et les États-Unis sur l’inclusion des violations des droits de l’homme dans l’extension du mandat de la MINURSO. En 2014, les États-Unis ont mené les efforts internationaux pour l’extension du mandat. Les fuites révèlent que le désaccord a atteint son point culminant lors de la visite du roi du Maroc à la Maison Blanche. Un accord a été conclu lors de la réunion de Washington. Les informations divulguées illustrent le rôle des acteurs internationaux dans la dynamique de la politique marocaine et le soutien que les responsables marocains reçoivent dans les affaires internes.

    Une autre question révélée était le financement par le Maroc des politiciens américains. Le groupe de membres du Congrès qui soutient le Maroc est le plus important. En outre, il a été révélé que le Maroc a offert au moins un million (USD) à la candidate présidentielle Hillary R. Clinton comme parrainage pour sa réunion de Marrakech Clinton Global Initiative. L’aide financière accordée à la Fondation Clinton a suscité un tollé social et a conduit la Fondation à modifier sa politique en matière de dons étrangers[3]. La campagne de Clinton a également omis de répertorier le Maroc comme un lobbyiste enregistré contribuant à sa campagne.

    Malgré ce coup de projecteur sur la politique marocaine, le scandale Coleman n’a pas attiré beaucoup d’attention publique au Maroc, peut-être parce que le dénonciateur a choisi un compte Twitter plutôt qu’un compte Facebook. La communauté Facebook marocaine est l’une des plus actives du monde arabe. Selon les statistiques de 2014, plus de sept millions de Marocains sont sur Facebook, ce qui les place au quatrième rang en Afrique pour le nombre d’abonnés à Facebook[4]. Un autre obstacle potentiel est que les fuites n’ont pas porté sur des questions liées à la sécurité ou à l’immoralité – des questions clés pour la population marocaine qui suscitent généralement une attention considérable sur les médias sociaux.

    Aller de l’avant : Protéger les lanceurs d’alerte

    L’effet démocratisant de la révélation des méfaits officiels ou de la dénonciation de la corruption ou du despotisme documentés nécessite deux amendements à la loi. Le premier consiste à garantir aux lanceurs d’alerte une protection juridique et une sécurité pour leur contribution à la transparence, à l’accès à des informations sérieuses et à la démocratisation de l’information.

    Bien que « Chris Coleman » n’ait été ni retrouvé ni poursuivi, les cas précédents envoient des signes alarmants. En 2007, MounirAgueznay, ou Targuist Sniper, originaire de la ville de Targuist, dans le nord du Maroc, a mis en ligne quatre vidéos montrant des policiers recevant des pots-de-vin d’automobilistes. Cette révélation a également encouragé d’autres révélations liées à des affaires de corruption et de pots-de-vin. Agueznay est resté anonyme jusqu’en février 2013, mais a été la cible d’un harcèlement policier en raison de l’absence de protection des dénonciateurs. Le frère d’Agueznay a également été condamné à deux ans de prison – prétendument pour avoir vendu de la drogue – et Agueznay a été contraint de quitter le Maroc en mai 2013 pour éviter de nouvelles représailles. Aujourd’hui, de manière assez surprenante, il a rejoint le PAM qui est connu pour défendre les trafiquants de drogue dans le Nord du Maroc, peut-être à la recherche d’une protection politique.

    Ali Anouzla, directeur du site d’information Lakome.com, a été le premier à révéler l’amnistie royale dont avait bénéficié le pédophile espagnol. Lorsque le scandale s’est calmé, Ali Anouzla a été poursuivi en justice au titre du code du terrorisme pour encouragement au terrorisme, lorsque son site d’information a cité un lien hypertexte vers une vidéo d’AQMI. La condamnation nationale et internationale de son arrestation a conduit à sa libération après quelques semaines de détention.

    Le deuxième amendement rendu nécessaire par les méfaits officiels de ce type consiste à considérer la dénonciation comme un droit public, similaire au droit d’accès à l’information ou à la liberté d’expression. Lorsque le public est privé du droit à la dénonciation, les décideurs peuvent être plus enclins à poursuivre la corruption ou la nonchalance envers l’intérêt public.

    La dénonciation et la collecte de données sont confrontées à des défis éthiques considérables, notamment la sensibilité des données et la frontière floue entre sécurité et transparence des documents classifiés. Quelle est la limite entre l’encouragement à la transparence et la mise en péril de la sécurité publique ? Dans les pays tristement célèbres pour leur négligence des droits individuels ou leur exploitation des informations privées, la quantité de données stockées sur les militants, par exemple, peut être préjudiciable aux individus. En ce sens, la dénonciation pourrait entraîner la fuite d’informations personnelles telles que des photos privées, même si le dénonciateur n’a pas cherché à révéler ces données de manière malveillante. Un autre défi est le dilemme potentiel entre l’encouragement de l’accès à l’information et les atteintes illégales à la sécurité. Dans le cas des fuites de Coleman, les informations révélées ont fourni aux journalistes et aux militants des droits de l’homme des informations sur lesquelles ils peuvent s’appuyer pour plaider en faveur d’un moindre gaspillage des fonds publics.

    En outre, les fuites qui révèlent des réunions secrètes provoquent généralement un tollé public lorsqu’elles sont couvertes par les médias. La révélation conduira très probablement les fonctionnaires à éviter ces réunions à l’avenir, mais la dénonciation sélective et l’utilisation des informations piratées pour nuire aux intérêts de l’État font douter qu’il s’agisse du travail de dénonciateurs bien intentionnés ou d’agences d’espionnage d’États opposés dans une région géopolitique tendue.

    Pour le Maroc, les dénonciateurs continueront à faire surface, étant donné la corruption et le despotisme dont le pays souffre depuis des décennies. Si l’on n’inclut pas la protection des dénonciateurs dans la future loi sur le droit à l’information et si l’on n’intègre pas la dénonciation dans les efforts de plaidoyer visant à atténuer la corruption et le despotisme, ce n’est pas seulement la liberté d’expression qui sera restreinte. Plus important encore, c’est le Maroc qui manquera le potentiel d’apporter plus de démocratisation dans la sphère publique.

    À propos de l’auteur

    Abderrahim Chalfaouat est doctorant au département de publicité et de communication de l’université Hassan II de Casablanca. Il travaille sur les intersections entre la fiction télévisée, la politique culturelle et la démocratisation au Maroc. Il a obtenu une maîtrise en études américano-marocaines en 2011 et une licence en linguistique anglaise en 2000 à l’Université Hassan II. Les intérêts de recherche d’Abderrahim comprennent les médias et la société, la politique culturelle, la politique de la région MENA, la démocratisation et les droits de l’homme.

    Références
    1. http://www.alaraby.co.uk/english/features/2014/12/23/moroccan-wikileaks-rattles-rabat
    2. Chalfaouat, A. A paraître. L’Internet sous le printemps marocain : du divertissement à l’activisme. Dans Coban, Baris (ed.) Forthcoming. Social Media R/evolution. Istanbul.
    [1] Doctorant à l’Université Hassan II de Casablanca, Maroc. Chercheur dans le domaine des médias, de la politique culturelle et des affaires de la région MENA, il écrit et commente fréquemment les questions marocaines et arabes et est un ancien élève d’AnOx 2015.
    [2] Front populaire pour la libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro, soutenu par l’Algérie. Pour le Maroc, le Polisario est un groupe séparatiste qui résulte de la guerre froide des années 1970. Le Polisario cherche à obtenir l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, tandis que ce dernier propose un plan d’autonomie pour la région.
    [3] En conséquence, le nombre de pays acceptant de faire des dons à la Fondation Clinton a été limité à six, sans compter le Maroc.
    [4] On s’attend à ce que ce nombre atteigne dix millions avec l’introduction des installations 4G dans le pays.

    Source: Academia.edu

    #Maroc #Hacker_chris_coleman #Marocleaks #Diplomatie_marocaine #Mbarka_Bouaïda

  • OTAN : Vers une nouvelle guerre mondiale permanente ?

    OTAN : Vers une nouvelle guerre mondiale permanente ?

    OTAN, Etats-Unis, Russie, Ukraine, Union Européenne, Afghanistan, Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Occident,

    Vers une nouvelle guerre mondiale permanente ? Le « nouveau concept stratégique » de l’OTAN

    JEUDI 7 JUILLET 2022 , PAR JAIME PASTOR

    Après le spectacle coûteux et patriarcal de ce sommet tenu pour la plus grande gloire du président américain Joseph Biden et du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, la principale conclusion à tirer est que l’OTAN a officialisé un nouveau bond en avant dans son vieux projet de s’imposer comme un gendarme mondial au service du bloc capitaliste occidental. En effet, son « nouveau concept stratégique » constitue une redéfinition bien plus large de ses ennemis et de ses menaces que le concept qui a conduit à sa naissance en 1949, ou ce qu’on entendait lors de ce qu’on a appelé la « seconde guerre froide » dans les années 1980.

    Aujourd’hui, non seulement la guerre mondiale contre le « terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations » menée dans le sillage du 11 septembre se poursuit, mais, après la pause de 2010, la Russie est à nouveau présentée comme « le pays le plus important et le plus direct ». menace pour la sécurité ». La Chine est considérée comme un « concurrent stratégique » dans tous les domaines à moyen et long terme (car elle représente des « défis systémiques » pour « notre sécurité, nos intérêts et nos valeurs »). Plus sérieusement, « l’immigration illégale » est décrite comme une « menace » pour la « souveraineté et l’intégrité territoriale » des États membres de l’OTAN. Une liste, soit dit en passant, à laquelle s’ajoutent les nouveaux candidats, la Finlande et la Suède, à condition qu’ils acceptent les exigences du régime turc, autre vainqueur de ce sommet, au détriment des résidents kurdes dans leur propre pays.

    Comme si tout cela ne suffisait pas, le document regorge de mentions d’ »acteurs autoritaires », de « concurrents stratégiques » et d’ »adversaires potentiels » recourant à des « stratégies de guerre hybrides » – y compris « des campagnes de désinformation, l’instrumentalisation de l’immigration, la manipulation des l’approvisionnement énergétique et le recours à la coercition économique ». Nous lisons que « les conflits, la fragilité et l’instabilité en Afrique et au Moyen-Orient affectent directement notre sécurité et celle de nos partenaires ».

    Le document n’hésite pas à reconnaître que son prétendu caractère « défensif » n’est que pure rhétorique. « Alors que l’OTAN est une alliance défensive, personne ne devrait douter de notre force et de notre détermination à défendre chaque centimètre carré du territoire allié, à préserver la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les Alliés et à l’emporter contre tout agresseur ». Tout cela, d’ailleurs, sur la base de la réaffirmation de l’arme nucléaire comme « garantie suprême de sécurité » de l’OTAN.

    Au service de cette militarisation généralisée, outre que l’espace européen est particulièrement privilégié avec le renforcement de la présence américaine à l’Est et la croissance des forces de réaction rapide de l’OTAN de 40 000 à 300 000 militaires, l’engagement de tous les États membres à accroître leurs dépenses militaires à au moins 2% du PIB n’apparaissent désormais plus que comme « un plancher, pas un plafond », comme nous l’a assuré le secrétaire général, Jens Stoltenberg. Ces propositions serviront donc à accroître les profits de l’ancien complexe militaro-industriel que l’ancien président américain Eisenhower a dénoncé et à relancer la course aux armements, y compris la course aux armements nucléaires, à l’échelle mondiale.

    Bref, sous l’alibi de l’invasion russe de l’Ukraine, les Etats-Unis sont parvenus à faire oublier très vite les effets de la défaite subie en Afghanistan. Washington a déjoué toute velléité d’autonomie de l’UE et a fait de la grande majorité des pays européens de fidèles serviteurs du projet de recomposition de son hégémonie contre ses principaux ennemis stratégiques. Cela signifie la Russie à court terme et la Chine à moyen et long terme – mais aussi tout et n’importe qui qui pourrait représenter une menace pour l’UE et ses intérêts géo-économiques et politiques partout dans le monde. Cette approche est étroitement associée à la défense du suprémacisme blanc occidental.

    Dans le cas de l’Espagne, ce nouveau scénario belliciste est ratifié euphoriquement par Pedro Sánchez, qui s’est empressé de montrer une fois de plus sa servilité à son ami américain par le biais de la « déclaration conjointe entre le Royaume d’Espagne et les États-Unis d’Amérique ». Dans cette déclaration, parallèlement aux proclamations sur la « défense de la démocratie », les deux dirigeants se réaffirment en tant qu’ »alliés, partenaires stratégiques et amis » et acceptent « le stationnement permanent de navires de guerre américains » dans la base navale espagnole de Rota, augmentant ainsi le nombre de navires américains. navires de guerre de 4 à 6. Ils affirment également leur volonté commune de collaborer à la « gestion des flux migratoires irréguliers », ou, pour le dire autrement, à la nécropolitique migratoire. Ils délèguent aussitôt cette tâche à leur ami commun, le régime marocain, récemment responsable du massacre brutal de Melilla qui a violé les droits humains les plus élémentaires. N’oublions pas que les USA et l’Espagne sont complices de l’occupation illégale du Sahara Occidental par le Maroc.

    Vers un (dés)ordre mondial plus militarisé et précaire
    Cette proclamation sans vergogne de l’OTAN comme force offensive, à l’Est comme au Sud et tournée plus loin vers la zone géopolitique clé de l’Asie-Pacifique, n’est pas nouvelle. Mais cette dernière affirmation s’inscrit dans le contexte général d’une crise définitive de la mondialisation capitaliste, et d’une concurrence inter-impérialiste accrue dans presque tous les domaines, avec tendance à former de nouveaux blocs commerciaux et militaires.

    Nous assistons ainsi à une transition vers un nouvel (dés)ordre mondial multipolaire et asymétrique qui remet en cause la centralité de l’Occident, alors même que l’Occident est déterminé à maintenir sa position dominante par tous les moyens à sa disposition, y compris avec un recours accru à la force militaire . Cette nouvelle phase s’inscrit dans le contexte d’une « polycrise » aux enjeux multiples, accélérée et aggravée par la guerre en Ukraine. Il s’agit notamment de la crise climatique et énergétique, des crises alimentaires dans un nombre croissant de pays et des mouvements migratoires qui en résultent, de la stagflation et de la menace de récession, de la perspective d’une nouvelle crise mondiale de la dette, de l’hypothèse d’une nouvelle vague de pandémies et de les crises des soins de santé et, enfin et surtout, le risque d’une escalade militaire menant à une guerre nucléaire.

    Cet ensemble de crises contribuera à renforcer les néolibéralismes autoritaires actuels. parmi lesquels la frontière entre libéraux et illibéraux s’estompera. La Turquie, la Hongrie et la Pologne restent les principaux points de référence. Il y aura des protestations et des révoltes de différents types, sous la pression d’une extrême droite désormais en mesure de fixer l’ordre du jour dans de nombreux pays influents. Pour ces raisons, il ne faut pas se laisser berner par la résurgence de la propagande fallacieuse de ceux qui, grâce à Poutine, prétendent présenter l’OTAN comme un rempart de la démocratie contre l’autoritarisme, essayant de nous faire oublier l’histoire même de cette organisation militaire et, surtout des États-Unis.

    Avec son « nouveau concept stratégique », l’Otan ne fait qu’aggraver et aggraver les multiples crises et inégalités de toutes sortes, auxquelles nous étions déjà confrontés avant l’injustifiable et condamnable guerre d’occupation de l’Ukraine par la Russie. Avec ce nouveau concept, l’OTAN inscrit ces crises dans une liste indéfinie d’ennemis et de menaces, comme cadre de la menace croissante du recours à la force militaire.

    Pour un anti-impérialisme internationaliste et solidaire
    [* »Le mouvement européen de désarmement nucléaire ne propose d’apaiser personne, ni ne veut rien oublier. Son offre est de s’opposer à la militarisation des deux blocs ».*] Edward P. Thompson, Zero Option, 1983 : 139).

    Bien que nous allions aujourd’hui à contre-courant de l’opinion publique occidentale et d’une grande partie de la gauche institutionnelle, la gauche alternative a tout lieu de dénoncer sans détour la nouvelle stratégie impérialiste occidentale convenue au sommet de Madrid et la menace réelle qu’elle fait peser sur les peuples de le monde. Cette dénonciation ne doit pas être en contradiction avec notre condamnation de l’invasion russe et notre soutien au peuple ukrainien dans son droit légitime à se défendre, avec et sans armes, et sans avoir à s’identifier au discours atlantiste du président Zelenski.

    Au-delà du néocampisme des uns et du néo-atlantisme des autres, notre tâche doit toujours être de mettre en avant le soutien aux peuples agressés, à tous ceux qui revendiquent leur droit au refuge et à l’asile ou, tout simplement, leur droit à une vie digne. , quelle que soit leur origine ou leur état. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons construire un mouvement transnational capable d’affronter l’OTAN et tous les impérialismes – qu’ils soient majeurs ou mineurs – et de forger une alternative à la conception militariste de la sécurité qu’ils partagent et appliquent tous dans les différents espaces géopolitiques où chacun d’eux cherche à étendre sa domination. Contre cette vision étriquée au service des différents intérêts de ces impérialistes, il faut plaider pour une idée multidimensionnelle de la sécurité mondiale, capable de répondre à l’ensemble des crises évoquées plus haut. Nous plaçons la défense de la vie et des biens publics et communs au centre, face à l’urgence mondiale chronique. Bien sûr, nous savons que cela est incompatible avec la survie du capitalisme sous n’importe laquelle de ses versions, qu’elle soit occidentale, orientale ou méridionale.

    Et la gauche ?
    Pour conclure, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de dire grand-chose sur les implications de tout cela pour l’Espagne, mais une chose semble évidente : l’alignement de Pedro Sánchez sur le leader des États-Unis et son discours belliciste ne connaissent plus de limites. Cela a été amplement vérifié lors de ce sommet avec l’engagement de Sánchez de doubler le budget militaire de l’Espagne et son acceptation du renforcement de la base militaro-navale de Rota. Ces décisions interviennent après d’autres comportements scandaleux du Premier ministre, envers le peuple sahraoui ou, plus récemment, sa complicité dans le massacre de personnes originaires du Soudan, du Tchad et d’autres pays africains tentant de franchir la frontière espagnole à Melilla.

    Il ne fait donc guère de doute que le PSOE devient plus à droite dans sa querelle ouverte avec le Partido Popular (PP) d’Alberto Núñez Feijóo. Les deux grands partis promeuvent un programme de plus en plus néolibéral, raciste et militariste, dans leur compétition pour le « centre extrême » de la politique espagnole. Face à cette dérive et à l’agitation sociale croissante qu’elle pourrait engendrer, il est probable que la désaffection à l’égard de la politique s’accentuera au sein des classes populaires. Mais il est également probable qu’un nouveau mécontentement mobilisateur puisse faire irruption sur la scène. La question est de prévoir dans quelle direction les nouvelles protestations qui pourraient émerger pourraient évoluer, compte tenu de l’épuisement définitif du cycle 15M-Podemos et de l’énorme vide politique qui existe à la gauche du PSOE, du moins au niveau national. Il est donc urgent d’ouvrir un processus de recomposition d’une gauche alternative et autonome en opposition à ce gouvernement et en confrontation permanente avec la droite. Une gauche prête à promouvoir, avec les secteurs les plus actifs des mouvements sociaux, une nouvelle vague de mobilisations et à contribuer à leur donner un sens anti-néolibéral et radicalement démocratique.

    Source: ‘El “nuevo concepto estratégico” de la OTAN ¿Hacia una nueva guerra global permanente?’

    Jaime PasteurJaime Pastor, professeur de sciences politiques, membre d’Anticapitalistas (section de la Quatrième Internationale dans l’État espagnol), est le rédacteur en chef du magazine Viento Sur. Il a été signataire du premier appel « Changer de braquet : transformer l’indignation en changement politique » en janvier 2014, qui allait lancer le mouvement Podemos, auquel il appartient.


    International Viewpoint, 7 JUILLET 2022

    #OTAN #Russie #Chine #Ukraine #Espagne #Afghanistan


  • Migrants : Maroc-Espagne et États-Unis

    Migrants, Espagne, Maroc, Etats-Unis, Melilla, migration, migrants africains,

    PRONONCÉ PAR : Ravina Shamdasani, porte-parole de la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme

    Genève. Nous sommes profondément bouleversés par les événements qui ont causé la mort d’au moins 23 migrants africains et fait 76 blessés alors qu’ils tentaient de passer du Maroc en Espagne le 24 juin.

    Nous appelons les deux pays à garantir la tenue d’une enquête efficace et indépendante, première étape pour déterminer les circonstances dans lesquelles ces morts et ces blessés ont eu lieu, ainsi que toutes les responsabilités éventuelles.

    Il s’agit du plus grand nombre de décès enregistrés en un seul incident depuis de nombreuses années parmi les migrants qui tentaient de passer du Maroc vers l’Europe par les enclaves espagnoles de Melilla et Ceuta. Selon les informations recueillies, 140 gardes-frontières marocains auraient également été blessés.

    Nous avons reçu des informations selon lesquelles des migrants ont été poussés sans ménagement et frappés à coups de matraque, de pied et de pierre par des agents marocains alors qu’ils tentaient d’escalader la clôture de fils de fer barbelés, haute de six à dix mètres, qui sépare le Maroc de Melilla.

    Nous appelons le Maroc et l’Espagne à garantir le respect des droits humains des migrants à leur frontière commune et, en particulier, à ce que leurs agents des services de police aux frontières s’abstiennent de tout recours à une force excessive contre les migrants.

    Nous leur demandons également de prendre toutes les mesures nécessaires, aux côtés de l’Union européenne, de l’Union africaine et d’autres acteurs internationaux et régionaux pertinents, pour garantir la mise en place de mesures de gestion des frontières fondées sur les droits de l’homme. Ces mesures comprennent l’accès à des voies de migration sûres et à des évaluations individualisées, la protection contre les expulsions collectives et le refoulement, ainsi que la lutte contre les arrestations et détentions arbitraires.

    Nous sommes également profondément troublés par les informations selon lesquelles au moins 46 corps de migrants ont été retrouvés dans un camion abandonné à San Antonio, au Texas, aux États-Unis, vraisemblablement après avoir traversé la frontière.

    Ce n’est pas la première fois qu’une telle tragédie se produit et elle illustre une fois de plus la nécessité cruciale de mettre en place des voies de migration sûres et régulières, ainsi que de faire en sorte que les personnes dont la conduite a directement entraîné de telles pertes en vies humaines soient tenues responsables.

    OHCHR, 28 juin 2022

    #Maroc #Espagne #Melilla #Migrants

  • Comment l’ONU a été disqualifiée par les puissances

    Comment l’ONU a été disqualifiée par les puissances

    ONU, Etats-Unis, Russie, Ukraine, Palestine, Sahara Occidental, Irak, Syrie, Mali, Niger, Congo,

    Dépassée sur le dossier palestinien, encore dépassée sur le dossier sahraoui, comme pour celui de la Libye, impliquant des puissances, ou un jeu de coulisses des puissances, l’Organisation des Nations Unis suivra-t-elle bientôt le rôle de son prédécesseur la Société des Nations ? On serait tentés de le croire, d’autant que, comme on peut l’observer depuis le début de la guerre en Ukraine, l’ONU a été carrément mise de côté dans cette guerre de sous-traitance. Dès lors qu’il s’agit de puissances en jeu, l’ONU n’a plus de voix. Ce sont les puissants qui s’expriment, qui bougent, qui ont le droit à la parole. Et aux actes. Pas l’ONU.

    L’ONU a été instituée le 24 octobre 1945 par la ratification de 51 états en remplacement de la société des nations. Les objectifs premiers de l’organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale, avec comme point fort la protection des droits de l’homme, l’aide humanitaire, le développement durable et la garantie du droit international. Sur les 197 états qu’elle reconnaît, 193 y sont membres. L’ONU compte désormais la quasi-totalité des états du monde.

    Toutefois, les espoirs suscités au début par la création de cette organisation, aujourd’hui, on peut dire, sans contredit, que la déception est grande dans le monde. Avec seulement 5 pays (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie) qui sont des membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU avec un droit de véto, c’est un mode de fonctionnement loin d’être démocratique, une minorité d’état bénéficiant de ce droit de véto au détriment des autres états membres.

    Mais là n’est pas l’essentiel. Son siège, situé au quartier de Manhattan, ainsi que son financement, dont Washington débourse la plus grosse part, font dire à beaucoup d’observateurs que cette Organisation est un appendice à la politique étrangère des Etats Unis. Et ce n’est pas tout à fait inexact. Depuis plusieurs années les Nations unies connaissent des problèmes financiers qui mettent les employés onusiens sous pression. Ces problèmes sont générés par les arriérés de paiement des États membres parmi lesquels le plus grand débiteur est les États-Unis avec plus de 60 % du total, selon les années. Ce qui emmène à dire que les salaires des hauts fonctionnaires onusiens dépendent en partie du financement américain. D’où la difficulté pour un subalterne de mettre en colère son employeur, serions-tentés de dire.

    Il y a moins de trois jours, Biden, qui réunit une coalition de plus de 50 pays membres de l’Otan, décidait de faire don de nouvelles armes à l’Ukraine. Les États-Unis contribueront à hauteur de 800 millions de dollars en aide militaire : 600 réservoirs, 500 systèmes d’artillerie, 600 000 obus et140 000 armes antichars. Une résolution pour une guerre mondiale contre la Russie en dehors de tout cadre juridique et au nez de l’ONU, dont les objectifs premiers de l’organisation sont le maintien de la paix et la sécurité internationale, mais qui n’a pas proféré un seul mot.

    L’invasion de l’Irak, Africom, l’Afghanistan ou l’envoi de 4 000 camions d’armes envoyés en Syrie pour faire chuter Bachar, ont été quelques uns de ces opérations militaires américaines, directes ou de sous-traitance, qui ont abouti à une paralysie de l’instance politique internationale face aux Etats Unis.

    Récemment encore, la guerre en Ukraine, puisqu’elle a été décidée par le Kremlin, autre puissance planétaire, paralysera de même l’ONU. Et si la Chine s’avisait demain à reprendre Taiwan par la force, l’ONU serait tout autant paralysée.

    Par contre, s’il s’agit du Mali, du Niger ou du Congo, l’ONU imposera par la force un cessez-le-feu et déploiera des Casques bleus pour le maintien de la paix. Ce qui n’est pas mauvais en soi, mais qui fait poser des points d’interrogations à longueur de lignes…

    Fayçal Oukaci

    L’Express, 3 juillet 2022

    #ONU #EtatsUnis #Russie #Chine #Palestine #SaharaOccidental #Ukraine #Syrie #Irak #Mali #Niger #Congo

  • Wikileaks: Les excellentes relations Hillary-Mohammed VI

    Wikileaks: Les excellentes relations Hillary-Mohammed VI

    Maroc, Etats-Unis, Hillary Cliton, emails, John Podesta, campagne électorale,

    Les e-mails du candidat révèlent, à tout le moins, une grande harmonie avec le roi du Maroc.

    Parmi les 4 000 messages volés au directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, et rendus publics le 13 octobre par l’organisation Wikileaks, certains témoignent de l’excellente impression que fait le roi du Maroc, Mohammed VI, sur la candidate démocrate à la Maison Blanche. L’un de ces messages retranscrit le discours payant d’Hillary Clinton devant General Electric à Wall Street en janvier 2014, dans lequel elle encourageait les investissements au Maroc : « Je donne au roi Mohammed VI un énorme crédit pour la façon dont il gère le processus de changement au Maroc », a-t-elle déclaré. « Je ne sais pas ce que l’avenir réserve au Maroc, mais c’est un pays dans lequel je conseillerais d’investir, car il semble avoir réussi une transition, du moins dans sa première phase. »

    Une semaine plus tard, Wikileaks a divulgué d’autres messages qui ont relancé le débat sur les paiements présumés de Mohammed VI à la Fondation Clinton. Huma Abedin, conseillère de Clinton, a déclaré à John Podesta en janvier 2015 que le roi du Maroc s’était engagé à donner 12 millions de dollars (11 millions d’euros) « approximativement » à la Fondation Clinton si Hillary Clinton assistait à une conférence de la Clinton Global Initiative (CGI) sur le développement de l’Afrique et du Moyen-Orient.

    Il n’y a cependant aucune trace d’un don de 11 millions d’euros de Mohammed VI à cette fondation. Toutefois, en avril dernier, le site web américain politico.com a révélé que l’exportateur de phosphates OCP, propriété de l’État marocain, avait fait don d’au moins un million de dollars à la Fondation Clinton pour la tenue de la conférence à Marrakech.

    Hillary Clinton a annulé sa visite au Maroc une semaine après l’annonce de la nouvelle. Et l’ancien président Bill Clinton et sa fille Chelsea se sont rendus à Marrakech.

    D’anciens employés de l’entreprise publique OCP, habitants du Sahara occidental, ont déclaré à l’époque à Politico que la candidate « a vendu son âme quand elle a accepté cet argent ».

    Elle est la correspondante pour le Maghreb depuis 2015, basée à Rabat. Avant cela, elle a travaillé pendant trois ans comme correspondante pour l’Amérique du Sud depuis Buenos Aires. Il a commencé à EL PAÍS en 1989, après avoir travaillé pendant plusieurs mois à « El Mundo ». Il est l’auteur des romans « Era tan bella » – mention spéciale du jury du prix Nadal en 2000 – et « Manuela ».

    FRANCISCO PEREGIL

    El Païs, 01/09/2016

    #Maroc #MohammedVI #HillaryClinton #OCP #SaharaOccidental #

  • Ukraine: L’échec de l’OTAN et la «porte de sortie» de Kissinger

    Ukraine: L’échec de l’OTAN et la «porte de sortie» de Kissinger

    Ukraine, Russie, OTAN, Etats-Unis, Guerre froide, Henry Kissinger,

    L’échec redouté des atlantistes et la «porte de sortie» d’un Kissinger pour éviter la débâcle?

    Par Djerrad Amar

    L’agressivité est un exutoire de la peur.

    Les USA se testent, en permanence, par des guerres, contre les pays faibles, afin de se soulager de la frayeur de perdre leur leadership ou de subir, sur leur sol, une guerre d’anéantissement, d’un pays aussi fort, qu’il lui prévoit !

    Leur comportement continuellement irrationnel par leurs actions illégales, provocantes et paranoïaques, ne peut conduire qu’à l’impasse ! Toute réplique ne peut être que légale et légitime !

    Le jour où un pays comme la Russie se sentant en danger les a mis en sérieuse difficulté, ils ont mobilisé tous les moyens lourds (y compris la propagande de guerre) pour la persuader à renoncer, voire à abdiquer tout en s’évertuant à mettre la justice et l’humanité de leur côté !

    La Russie irréductible quand il s’agit d’un problème existentiel n’a fait que répondre légitimement à un besoin naturel de sécurité suite à une injustice ; forcée de le régler sur le terrain de combat contre un quasi ennemi qui l’a décidé par ‘‘guerre proxy’’ !

    « La propagande (dit-on) est le contraire de l’artillerie : plus elle est lourde, moins elle porte.»

    Le temps de l’échec redouté

    C’est l’heure de la panique dans le système frelaté politique, militaire et informationnel occidental ! Toutes leurs sournoiseries et leurs boniments, cachés sous un sophisme futile, sont mis au grand jour ! Stratèges dans le mensonge hier pour expliquer l’échec de « Poutine », subitement ils deviennent stratèges pour « expliquer » leur échec par d’autres mensonges amalgamés à des vérités relativisées, en y ajoutant « selon les Russes ». Toutes les vérités cachées, pendant des mois sortent en désordre, avec parcimonie et ce, grâce aux images incontestables et humiliantes des redditions, des destructions d’arsenaux militaires et des villes sous contrôle russe ! Pour supporter leur honte et leur mauvaise foi, ils y ajoutent quelques « infos » absurdes comme preuves de l’échec des Russes pour faire diversion tels « Poutine limoge des généraux qui ont échoué » et tutti quanti si bien que « Libération » a titré cette idiotie qui a fait la risée des d’internautes « Derrière la chute de Marioupol, la défaite russe » ; comme si en Ukraine on joue à « qui perd gagne » avec la Russie. Ou bien ce journal de caniveau du détestable Times britannique qui se permet d’outrager l’intelligence de ses lecteurs par un article qu’il a intitulé « Le bataillon Azov a enlevé un symbole néonazi de ses insignes, qui aidait jusque-là à nourrir la propagande russe » comme si le changement de logo efface les crimes et l’idéologie de ces bataillons ! Pour ne pas se déjuger des mensonges passés démentis par la réalité incontestable, ils posent maintenant des questionnements sur la « qualité des nationalistes ukrainiens » : « sont-ils tous néonazis ? » ou d’en minimiser l’importance après des critiques et des révélations etc. etc … Dans quelques semaines nous les verrons faire une sorte de « mea culpa » avec de fausses justifications pour espérer regagner la confiance de leurs lecteurs et téléspectateurs … pour mieux les tromper plus tard pour d’autres évènements ! Pour cette espèce, le mensonge est salutaire quand il rassure et s’accommode avec leur incompétence, leur cupidité et leur arrogance ; surtout quand la mort ne les vise pas (ou leurs proches) ou que le terrain d’essai des combats se déroule via un proxy ! «la guerre, ce sont des hommes qui ne se connaissant pas et qui se massacrent au profit d’hommes qui se connaissent et ne se massacrent pas.» (Paul Valéry)

    Les atlantistes constatent qu’ils sont bien en voie de perdre la guerre avec la Russie (voir aussi l’article de Moon of Alabama). Une guerre multiforme ; militaire, économique, politique, tactique et stratégique ! A ce jour, rien des multiples actions coercitives, même les plus crasses et inhumaines, n’a eu d’effets significatifs susceptibles « d’anéantir » la Russie et ce malgré une coalition active, de plus de 30 pays ! Cette Russie est même sur le point de gagner un rôle cardinal dans le nouvel ordre mondial multipolaire, dédollarisé, qui s’esquisse de jour en jour ! Jens Stoltenberg le SG de l’OTAN a évoqué récemment en Finlande, devant le président finlandais ces « concessions » pour avoir la paix. Selon lui, «… La question est de savoir quel prix (les Ukrainiens) sont prêts à payer … Combien de territoire, combien d’indépendance, combien de souveraineté sont-ils prêts à sacrifier?». Même L’influent média internationale « Open Democracy » parle même de « fatigue ukrainienne »

    En effet, quand des soldats et des officiers ukrainiens désertent ou se rendent par centaines, que des milliers périssent sur le champ de bataille à la merci de l’artillerie russe, que les munitions manquent, ou que l’écrasante majorité de l’armement fourni par l’Otan est détruit ou confisqué ou se retrouve en vente sur le marché noir etc. il y a motif acceptable pour abandonner la partie, sauver ce qui reste dont la face, par orgueil ! Même le Washington Post, par un revirement étonnant, reconnait les conditions catastrophiques des forces ukrainiennes. La bataille engagée pour le Donbass semble sceller le sort de la guerre en faveur de la Russie et mettre un terme à toute forfanterie et verbiage politico-médiatique occidental !

    Rappelons que c’est la énième fois depuis au moins 10 ans que les Russes ‘quémandent’ (pourrions-nous dire) des discussions, des négociations, etc . pour s’entendre sur une solution équitable en matière de sécurité ! Mais à qui s’adressent-ils ? A des impérialistes bouffis d’orgueil, sûrs de leurs forces, de leurs stratégies, de leur avantage et de leur réussite ! On voit les conséquences et les résultats après seulement trois mois !

    Une « sortie » par Kissinger pour éviter la déroute ?

    C’est dans ce contexte délétère de guerre, de panique, d’hystérie collective et du délitement de l’armée ukrainienne pilotée par les USA, que l’on observe, ces derniers temps, chez les atlantistes un changement de rhétorique visible dans leurs informations, les images diffusées, leurs éditoriaux, leurs débats, leurs commissions, leurs déclarations et au regard de l’agitation dans tous les sens de leurs instruments politiques, diplomatiques, médiatiques et propagandistes ! Curieusement ce sont les américains qui avouent inconsciemment être les commanditaires en demandant aux russes un cessez-le-feu au lieu des ukrainiens ! La seule option qui se suggère est d’accepter ce qui a été perdu avant que ce qui ressemble aujourd’hui à une impasse ne se transforme en déroute. Il s’agit bien d’un rétropédalage face à une réalité qui risque d’anéantir les derniers atouts à faire valoir – dont des négociations à minima.

    Les mentors Américains ont bien saisi le grave danger qui guette le grand capital américain ; d’où cette « sortie » par Kissinger dont-on a fait croire, par feinte et dissimulation, qu’elle a « suscité une fureur » ! Kissinger « lucide » dit-on ? Nous pensons qu’il a toujours été lucide, mais pour les intérêts américains exclusivement, mêmes illégitimes, au détriment des intérêts de tout autre pays souverain y compris européen ! Un rétropédalage sans perdre la face ? Sans aucun doute ! On y voit donc dans cette ‘immixtion’ de Kissinger (vu son âge avancé) un bon signe d’un échec salutaire pour le reste du monde ! En effet, comme on dit « il arrive que le diable porte pierre »

    Kissinger a déclaré qu’il ne fallait pas laisser la guerre s’éterniser en engageant des négociations qui doivent convenir la Russie. « Les négociations doivent commencer dans les deux prochains mois, avant de créer des bouleversements et des tensions qui ne seront pas faciles à surmonter » et de suggérer que l’Ukraine devait envisager des concessions territoriales à la Russie. Il poursuit « L’Ukraine aurait dû être un pont entre l’Europe et la Russie, mais maintenant, alors que les relations sont remodelées, nous pouvons entrer dans un espace où la ligne de démarcation est redessinée et la Russie est entièrement isolée. Nous sommes maintenant confrontés à une situation où la Russie pourrait se couper complètement de l’Europe et chercher une alliance permanente ailleurs. Cela peut conduire à des distances diplomatiques semblables à celles de la Guerre froide, qui nous feront reculer de plusieurs décennies. Nous devons lutter pour une paix à long terme ». Quand on lie ce discours avec la politique monétariste qui a appauvri une partie du peuple américain, le déficit budgétaire de plus de 3000 milliards de dollars, l’abus sans retenue de la planche à billet génératrice d’inflation, on comprend l’appel d’urgence de Kissinger et ses mentors à stopper la guerre en Ukraine avec la Russie ; qu’ils doivent percevoir comme ‘‘carburant’’ susceptible de précipiter la grave crise économique et financière qui pointe à l’horizon !

    Kissinger est un pur produit de l’impérialisme américain qu’il a soutenu, perfectionné et étendu. Il a donc grandement participé en acteur à ce qui se déroule d’affreux et de criminel dans le monde. Son intervention à Davos est une continuité de son engagement à défendre par tous les moyens les intérêts illégitimes de son pays, depuis des décennies ! C’est un des idéologues du Capital financier anglo-américain. Il n’intervient que pour avertir des graves risques qui guettent ce Capital en provoquant ainsi, avec la stratégie adoptée, la redoutable Russie. Surtout qu’il fallait l’éloigner de la Chine, devenue première puissance économique au lieu de la rapprocher. Sa sortie médiatique est bien d’empêcher un délitement de la puissance de son pays par l’effondrement prévisible de son système économique et financier prédateur qui se décline au fur et à mesure que les provocations, les sanctions et les contraintes sur la Russie s’intensifient et que, à l’opposée, les ripostes se constatent plus néfastes pour les atlantistes que pour la Russie !

    Si Kissinger semble raisonnable dans cette intervention qui va apparemment dans le sens des souhaits russes, c’est qu’il a vu que son pays risque une déculotté mémorable et à échéance, une déchéance irréversible de leader mondial ! Comme les Américains n’ont de principes et de morale que ceux de l’argent et leurs intérêts exclusifs illicites, la solution la moins pénible est celle de négocier pour au moins maintenir leur position de leadership mondial. Même dans ce cas, ils resteront malhonnêtes, fourbes, perfides et tricheurs, car ils ne respectent jamais leurs engagements, même écrits ! A la moindre occasion ils ne s’embarrasseront d’aucun scrupule pour renier tout ! La preuve est donnée il y a quelques jours à propos de cette loi visant à empêcher la présence russe en Afrique par des sanctions à l’encontre des gouvernements et acteurs africains qui seraient favorables à cette présence.

    Pourquoi Kissinger âgé de près d’un siècle ? Il nous semble un intermédiaire, envoyé pas sa doxa pour faire le médiateur afin d’éviter à l’Amérique une débâcle annoncée créée par leur politique hégémonique cupide et folle !

    Faire croire au monde que le plus grand défenseur des intérêts américains, de surcroit détester par le reste du Monde pour ses forfaits, propose une solution qui arrange les Russes vise, à notre sens, à stopper net un autre échec, mais des plus humiliant pouvant anéantir un siècle de domination impérialiste assistés par leurs vassaux européens, eux-mêmes colonialistes et néocolonialistes, avec leurs politiciens, leurs presses et leurs ‘‘experts’’ et ce, de la bouche même de Klaus Schwab, le Fondateur du Forum Économique Mondial qui, selon un tweet et en caméra cachée avoue « Nous les avons tous dans nos sacs, les politiciens, les médias et surtout les experts et les scientifiques. »

    La « philosophie » de la vie est simple pour les Américains ; elle est toujours « impérialo-civilisatrice » pour accaparer les richesses des autres ! L’idée d’une « mission civilisatrice » est une exécrable tromperie ! « … une théorie imaginée en France et dans d’autres pays européens qui se considéraient seuls pays civilisés ou de civilisations supérieures et qui se donnaient pour devoir … de ‘civiliser’ les populations non européennes … selon une dichotomie remontant aux anciens Grecs et Romains dont ces pays européens se posaient comme les héritiers. » (Selon Wikipédia). Nous sommes bien au XXI siècle dans le même paradigme!

    Ce que Kissinger dénonce c’est le « mauvais choix », car « ils se sont trompés » (selon l’interprétation d’un analyste) ; entendre dans la politique et la stratégique. Il fallait donc autre chose de plus élaboré pour défaire la Russie ! En somme l’objectif reste le même celui « d’affaiblir », au moins, la Russie et de l’empêcher de s’allier à la puissante Chine ! Il n’est donc pas du tout question d’équité, de sécurité pour la Russie (ou pour la Chine), de paix ou de concurrence loyale ! Il propose donc, à notre sens, la ruse de négocier pour limiter les dégâts et d’ajourner, en quelque sorte, l’objectif fondamental qui est de ne jamais voir la Russie et la Chine puissantes économiquement et militairement au risque de voir s’accélérer le déclin impérial des atlantistes en particulier américain ! La zone Indo-Pacifique (voire Océanique) apparait bien plus stratégique pour les américains que l’Europe qui n’est qu’un faire-valoir totalement acquis ! Kissinger n’intervient pas pour rendre à la raison les atlantistes quand ils provoquent ou agressent, mais quand il pressent leur échec !

    Quand on observe qu’à cette guerre en Ukraine vient se greffer le problème de Taïwan, politiquement pro américain, mais surtout un territoire chinois inaliénable quitte, pour la Chine, à déclencher une guerre, on comprend la hantise de Kissinger d’arrêter l’escalade en négociant avec la Russie « dans les deux prochains mois, avant de créer des bouleversements et des tensions qui ne seront pas faciles à surmonter » tout en proposant de concéder des territoires ukrainiens russophones déjà annexés par la Russie. « Pour avoir la paix », il leur demande d’accorder à la Russie ce qu’ils lui ont refusé dans la paix et qu’elle a obtenu par la force ! Ce sont des territoires, non négociables, revenus à la Russie, définitivement perdu pour l’Ukraine en désintégration.

    Contrairement aux «experts» de salons et des plateaux télé, Henry Kissinger, à Davos, exprime l’inquiétude qui gagne les atlantistes en particulier les grands financiers, la réalité inquiétante des combats en ukrainien, la puissance technologique militaire de la Russie et sa puissance économique par les matières premières inévitables, ainsi que sa conviction sur la détermination de Poutine à mettre en échec la politique mondialiste et hégémonique de son pays qui risque de perdre l’essentiel s’ils ne négocient pas avec la Russie avec des « concessions ». Leurs propagandes agressives et leur voix d’ogre, face à la puissance russe, n’était donc qu’une disproportion par rapport à leurs aptitudes réelles ! « Tel un épouvantail, il ne fait peur que de loin. » dit un proverbe égyptien.

    La devise amorale des atlantistes se résume donc ainsi : Je mens, je provoque pour dominer si nécessaire par la force armée, je vole les richesses et si ça se gâte, je négocie pour gagner du temps et accumuler afin de pouvoir recommencer plus tard ! Cela est clairement exprimé par Mike Pompéo, ex Secrétaire d’État américain :« J’ai été directeur de la CIA et nous avons menti, triché, volé. C’était comme si nous avions eu des stages entiers de formation pour apprendre à le faire »

    De par son histoire continue, riche et le plus souvent héroïque, les Russes sont connus pour leur résilience, leurs engagements anticolonialistes ; imbattables sur ces terrains y compris militaire ! Il suffit simplement de se demander pourquoi toute l’Europe réunie avec les USA n’ont pas osé déclarer honnêtement et ouvertement la guerre à la Russie, mais en manipulant et armant sournoisement l’Ukraine et des mercenaires ; en annonçant avec dédain des sanctions économiques qui se sont dangereusement retournées contre eux ! L’entêtement à vouloir faire du mal, en niant les principes, n’est autre qu’une réaction de faiblesse qui peut tromper la vigilance et voiler les conséquences !

    Nier tous les principes sur lesquels se construit l’équilibre et l’harmonie entre les groupes humains ou les individus uniquement pour punir un adversaire, réclamant un droit, qui lui pourtant les respecte, et la chose la plus crasse, la plus diabolique qui peut mener à la chute !

    Diableries et aberrations du ‘‘pas d’énergie Russe’’ !

    Les atlantistes ont toujours caché leurs diableries, en temps de paix, dans la bonne morale, le bien et la vérité ! Mais leur hypocrisie et leurs mensonges sont mis à découvert dans l’adversité. « Dans les plus calmes fleuves, les diables pullulent » dit un proverbe russe ! Leurs diables sont bien sortis pour se retrouver face à une redoutable force tranquille qu’ils croyaient impuissante et corrompue !

    Les Etats-Unis obligeant l’Europe à acheter du gaz de schiste cher pour minimiser sa relation avec la Russie, les dirigeants européens annoncent la fable de se défaire totalement pétrole et gaz russe, suivant le programme « REPowerEU ». En fait, ce n’est qu’un fourvoiement qui traduit une incompétence puisque sa réalisation exige d’énormes investissements, des années pour sa mise en œuvre et une refonte de la politique extérieure et ce, pour un résultat insignifiant sur la Russie qui a des demandeurs plus sûrs et crédibles de matières premières et qui s’autosuffit. L’aberration est qu’ils menacent la Russie – de façon effrontée et répétitive – qu’ils n’achèteraient plus son pétrole et son gaz, mais… une fois qu’ils auront trouvé un substitut ou un autre fournisseur ! Comme si la Russie, qu’ils doivent croire plus abrutit qu’eux, ne sait pas leur dire qu’elle peut les ‘aider’ en arrêtant immédiatement les livraisons ! Respectueuse des contrats, elle a dû leur laisser le soin de décider eux-mêmes du sort de leur économie ! Ils cherchent en quelque sorte, éperdument, dans un trou – en prévoyant de dépenser des fortunes non disponibles – ce qui est à portée de leur main à bas prix ! Il faut être aliéné pour le faire ! L’UE est en effet gouvernée, selon un commentateur, par des « imbéciles téméraires ».

    Alors que la situation se dégrade chez eux, leurs politiciens hurlent sur le risque de famine – dont la Russie serait la cause – qui guette … l’Afrique (qui n’a rien dit) et non leurs pays. Quelle trouvaille ! Ils savent parfaitement que les populations africaines, entre autres, soutiennent l’action russe. A propos du blé, L’UE, par la voix d’Ursula von der Leyen, explique que la faible livraison de blé (russe et ukrainien) est causée par la Russie qui « a transformé délibérément en boomerang les sanctions européennes », alors que les russes imputent le problème aux conséquences des sanctions qui interdisent aux navires russes d’utiliser les infrastructures côtières occidentales et au minage, par l’Ukraine, des zones maritimes. Les plus grands transporteurs y ont adhéré craignant les sanctions américaines.

    Si la guerre froide s’est terminée par l’effondrement de URSS, la 2ème guerre froide se terminera sans doute – au vu de l’évolution des choses sur le terrain des combats et les nouvelles alliances hors Europe – par l’effondrement de l’OTAN et de l’UE, par des changements importants dans le système d’échange dans le monde, dans le système des relations internationales et dans le système de gouvernance mondiale ! Et au président vénézuélien d’asséner « L’ère de la domination militaire des États-Unis dans le monde est terminée … Nous vivons une époque de transition géopolitique qui définira le destin du XXIe siècle ».

    Addendum

    Josep Borrell, vise président de Commission européenne et Haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité évoque les « canaux de communication (qui) n’ont jamais été fermés… Il faut continuer de parler avec la Russie », alors qu’il n’a cessé de prôner un règlement du conflit avec la Russie par « des moyens militaires » !

    Pour avoir une idée sur ce menteur, hypocrite et méprisant personnage, voici qu’il dit pour accuser Poutine en recourant de façon crasse à la navrante stratégie de « l’inversion accusatoire ». Une manipulation consistant à accuser la Russie de crimes que ses alliés coupables (USA, GB, France en particulier) ont commis ou commettent encore pour dominer des pays dans le monde :

    « Ce que fait Vladimir Poutine n’est pas seulement une grave violation du droit international, c’est une violation des principes fondamentaux de la coexistence humaine. Avec son choix de ramener la guerre en Europe, nous assistons au retour de la ‘‘loi de la jungle’’ … Sa cible n’est pas seulement l’Ukraine, mais la sécurité de l’Europe et l’ensemble de l’ordre international fondé sur des règles, basé sur le système des Nations unies et le droit international. Son agression prend des vies innocentes et foule aux pieds le désir des gens de vivre en paix… forçant les gens à fuir. Nous voyons une catastrophe humanitaire … Pendant des mois, nous avons déployé des efforts sans précédent pour parvenir à une solution diplomatique … »
    Josep Borrell n’a rien dit et ne dit rien ; n’a rien vu et ne voit rien de ce qu’ont fait ses maitres maléfiques en Afghanistan, Irak, Libye, Serbie, Liban, Tchad, Yémen, Mali, Guinée, Cote d’Ivoire, Rwanda, etc… sans parler de l’Indonésie, du Vietnam, Cambodge, Corée, Iran, Algérie, Guatemala, Cuba, Laos, Brésil, Panama, Congo, République Dominicaine, Chili, Nicaragua, Philippines etc…

    Algérie54, 15 juin 2022

    #Russie #Ukraine #OTAN #EtatsUnis #Kissinger

  • Quel est l’impact d’un défaut de paiement de la dette russe ?

    Quel est l’impact d’un défaut de paiement de la dette russe ?

    Russie, Etats-Unis, Ukraine, dettes, finances,

    La Russie est sur le point de faire défaut sur sa dette extérieure pour la première fois depuis la révolution bolchevique de 1917, aliénant davantage le pays du système financier mondial à la suite des sanctions imposées pour sa guerre en Ukraine.

    Le pays est confronté à une date limite dimanche soir pour respecter un délai de grâce de 30 jours sur les paiements d’intérêts initialement dus le 27 mai. Mais cela pourrait prendre du temps pour confirmer un défaut.

    « Bien qu’il y ait une possibilité qu’une certaine magie puisse se produire » et que la Russie obtienne l’argent par le biais d’institutions financières aux détenteurs d’obligations malgré les sanctions, « personne ne fait ce pari », a déclaré Jay S. Auslander, l’un des meilleurs avocats de la dette souveraine du cabinet Wilk Auslander en New York. « La probabilité écrasante est qu’ils ne pourront pas le faire car aucune banque ne déplacera l’argent. »

    Le mois dernier, le département du Trésor américain a mis fin à la capacité de la Russie à rembourser ses milliards de dettes aux investisseurs internationaux par l’intermédiaire des banques américaines. En réponse, le ministère russe des Finances a déclaré qu’il paierait les dettes libellées en dollars en roubles et offrirait « la possibilité d’une conversion ultérieure dans la monnaie d’origine ».

    La Russie qualifie tout défaut d’artificiel parce qu’elle a l’argent pour payer ses dettes, mais affirme que les sanctions ont gelé ses réserves de devises étrangères détenues à l’étranger.

    Associated Press, 27 juin 2022

    #Russie #Dette #Ukraine

  • Marocleaks : 20 000 dollars pour un article sur Mohamed VI

    Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, Richard Miniter, Lobbying, Al Qaïda, Mohammed VI, Printemps Arabe,

    « Seuls deux hommes peuvent sauver le Maroc maintenant et sauver la promesse du printemps arabe. L’un est le roi du Maroc, l’autre le président des États-Unis. Pendant des années, la principale force libérale a été le roi lui-même. Mohammed VI est un jeune dirigeant raffiné qui est aussi à l’aise en français qu’en arabe, dans les sphères européennes et arabes. Cela lui a donné la capacité unique de défendre les cultures traditionnelles et tribales tout en voyant la sagesse de développer une économie diversifiée et moderne basée sur l’accomplissement individuel ».

    Cette affirmation texte appartient au journaliste américain Richard Miniter, un auteur qui se décrit comme « journaliste d’investigation et auteur à succès ». Il a été publié le 25 avril 2012 sur le magazine Forbes sous le titre de « Le printemps arabe est-il mauvais pour les investisseurs ? ». Miniter n’a ménagé aucun effort en vue de redorer l’image du roi du Maroc à un moment où le vent du « Printemps Arabe » menaçait les régimes dictatoriaux dans le monde arabe. Pour mériter le cadeau qu’Ahmed Charaï lui avait promis : 20.000 dollars.

    Selon un email envoyé le 3 novembre 2010, Richard Miniter avait déjà effectué une visite dans les camps des réfugiés sahraouis de Tindouf à l’invitation du Front Polisario. Après son recrutement par la DGED, il sera chargé de la mission d’écrire sur les prétendus liens du mouvement sahraoui avec Al Qaïda.

    Son manque de professionnalisme et son allégeance aveugle à la DGED lui a valu une punition de la part du Groupe de l’Institut Hudson. La raison? Son analyse sur les élections marocaines de 2011 qui ont permis aux islamistes d’accéder au pouvoir. « Malgré les nombreux rappels adressés à l’éditeur qui sont restés sans réponse à ce jour de votre part, concernant l’analyse que vous avez traitée dans la publication des statistiques relatives aux élections législatives au Maroc, engageant les autorités américaines sans preuve convaincante, nous vous notifions par la présente qu’une décision a été prise par le conseil d’administration de suspendre notre collaboration, à titre disciplinaire, pour une durée de trois mois, à compter du 1er janvier 2012 jusqu’au 30 mars 2012 », lui avait écrit Weinstein Kenneth, président du groupe.

    Miniter demande, alors, une indémnisation à son contact marocain dans un email daté du 21 janvier 2012 dont voici le texte:

    De : Richard Miniter rminiter@gmail.com
    À : Ahmed charai ahcharai2005@yahoo.fr
    Envoyé le : Samedi 21 Janvier 2012 20h32
    Objet :

    Ahmed,

    Vous savez combien je vous respecte et combien je vous fais confiance… MAIS l’article que j’ai publié le 26 octobre dans le Hudson Institute m’a créé un sérieux problème (voir ci-dessous le courriel du président du Hudson Institute).

    Une décision disciplinaire du conseil d’administration de l’Institut a été prise pour arrêter ma collaboration en tant que membre et rédacteur en chef de l’Institut Hudson pendant 3 mois. La raison était le fait que j’ai utilisé l’expression suivante dans mon article (et comme vous le savez je n’avais AUCUN document pour justifier cette expression). « Selon une ANALYSE CONFIDENTIELLE D’UNE SOURCE AMÉRICAINE FIABLE…. Le RNI, devrait commander au moins 12% du vote…. Le PJD islamiste, ne devrait pas élargir sa part de la chambre basse du parlement »……
    Le résultat : Le PJD est arrivé en tête, remportant 107 des 395 sièges… C’est une véritable claque pour ma crédibilité Ahmed.

    Nina essaie de rétablir la confiance du conseil d’administration à mon égard. MAIS, je vais définitivement perdre plus de 60 000 dollars sur 3 mois.

    Ahmed, je serai à Paris les 30 et 31 janvier pour une conférence. J’ai besoin de votre aide pour me sortir de cette situation.

    A l’instar des autres journalistes invités au Maroc, la DGED payait ses réservations des chambres dans les hôtels les plus luxueux au Maroc en plus des billets aller-retour dans la classe business:

    #Maroc #Marocleaks #EtatsUnis #RichardMiniter #Lobbying #MohammedVI #Forbes