Étiquette : Etats-Unis

  • Lamamra : Voilà pourquoi l’Algérie est ciblée

    Lamamra : Voilà pourquoi l’Algérie est ciblée

    Israël, Maroc, Sahara Occidental, lobbies, France, Etats-Unis – Lamamra : Voilà pourquoi l’Algérie est ciblée

    Dans un entretien accordé au quotidien El-Qods El Arabi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté algérienne à l’étranger, Ramtane Lamamra, a rappelé les principes qui sont à la base du soutien de l’Algérie aux luttes des peuples palestinien et sahraoui.

    Ce soutien, a-t-il expliqué, découle d’une composante essentielle de la conscience du peuple algérien qui est son engagement réel envers les peuples qui luttent pour se débarrasser du colonialisme et de l’occupation étrangère. Il faut revenir, a-t-il dit, au rôle joué par l’Algérie après son indépendance, dans la victoire des mouvements de libération en Afrique et en Asie. Le ministre fait observer que la série de conspirations contre l’Algérie pour la dévier de ce rôle historique en lui créant des problèmes de l’extérieur de la frontière ou de l’intérieur n’a jamais cessé.

    L’entité sioniste aux frontières
    Lamamra a fait remarquer que l’Algérie s’est éloignée de la scène arabe et internationale en particulier durant la décennie noire. Mais après le hirak populaire et l’émergence de dirigeants issus d’élections propres, a-t-il expliqué, le pays a renoué avec son efficacité et son influence aux plans régional et international. Les conspirations ne se sont pas arrêtées. L’Algérie estime qu’elle est maintenant en état de confrontation avec l’entité sioniste, déclare Lamamra. Il rappelle que notre pays avait envoyé ses forces pour se battre aux côtés des frères arabes contre l’entité sioniste. Et voilà qu’elle se trouve à nos frontières et signe des accords militaires, de sécurité et de renseignement avec un «voisin, frère et ami».

    L’objectif du Sommet arabe
    Le chef de la diplomatie nationale expose l’objectif de l’Algérie au prochain Sommet arabe: réunir les pays arabes pour arriver à une position commune sur le soutien des droits du peuple palestinien et ré-adhérer à l’Initiative de paix arabe lancée en 2002. Il tient à souligner qu’il ne s’agit pas de se mêler des affaires intérieures des pays qui ont choisi que la «normalisation» précède l’établissement de l’État palestinien indépendant avec El-Qods comme capitale. Lamamra annonce que l’Algérie recevra le président palestinien Mahmoud Abbas avant la fin de l’année.

    Avant et après 1975
    Concernant le Sahara occidental, Ramtane Lamamra revient au contexte du milieu des années 1970, époque où l’Algérie avait d’excellentes relations avec ses voisins, jusqu’en 1975. Il rappelle que le défunt président Houari Boumediène avait présenté sa vision du nouveau système économique au cours d’une session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU en 1974. C’était une reformulation des relations entre les pays du Nord et les pays du Sud. L’Algérie a pris ainsi le leadership incontesté du tiers monde, fait observer Lamamra.

    Le complot de Giscard d’Estaing et Kissinger
    Lamamra souligne que l’Algérie est restée attachée à ses principes, auxquels elle ne déroge pas, en soutenant les mouvements des peuples pour leur indépendance, même si le prix à payer est élevé. Il révèle qu’en 1975, le président français, Giscard d’Estaing -qui détestait l’Algérie, fait savoir Lamamra- et le secrétaire d’État américain, Henry Kissinger, ont voulu punir Boumediène, surtout après la nationalisation du pétrole.
    C’est ainsi que le dossier du Sahara occidental a été ouvert, dans le but d’en faire un bourbier pour l’Algérie et ainsi l’affaiblir. En même temps, intervint le renforcement des relations de la France et des Etats –Unis avec le Maroc pour en faire un partenaire obéissant. Lamamra cite des faits: le Maroc a envoyé des soldats au Zaïre (actuelle République démocratique du Congo) pour protéger le régime de Mobutu, avec le soutien des États-Unis et de la France, a contribué aux négociations de Camp David, et il a reçu plusieurs fois des dirigeants sionistes.

    « Le Maroc se sait incapable d’imposer sa vision au Sahara »
    À propos du Sahara occidental, Lamamra estime que le plan de James Baker en 2003 était la plus grande opportunité pour tout le monde de parvenir à un règlement global et juste. Mais les États-Unis n’ont pas soutenu Baker, alors il a démissionné. Le Maroc sait qu’il est incapable d’imposer sa vision au Sahara, tant que l’Algérie soutient le droit des Sahraouis à l’autodétermination. Et il n’est pas dans l’intention de l’Algérie, ni maintenant ni à l’avenir, d’abandonner ce principe, insiste Lamamra. D’où, explique-t-il, la normalisation avec l’entité sioniste qui en est la seule bénéficiaire.
    Le ministre algérien est convaincu que les Nations unies ont succombé aux diktats de la France et des Etats-Unis, en renonçant à la thèse de la décolonisation, pour celle du conflit localisé qui peut être résolu en accordant l’autonomie aux Sahraouis. C’est un recul dangereux par rapport au principe de l’autodétermination stipulé dans la résolution 1514 de 1960.

    Les lobbies anti-Algérie
    Lamamra a dénoncé les lobbies en France et aux États-Unis qui cherchent à déformer l’image de l’Algérie et blanchir l’image du Maroc, affirmant que l’Algérie n’accepte pas d’être utilisée pour d’autres intérêts. Il a rappelé les mesures prises par l’Algérie à l’égard du Maroc, qui ont le soutien du peuple algérien qui sait que l’Algérie est ciblée et qui est pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en particulier les Palestiniens et les Sahraouis.
    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 30/11/2021

    #Algérie #Maroc #Israël #Palestine #Sahara_Occidental #France #Etats_Unis

  • WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    Maroc, corruption, immobilier – WikiLeaks: corruption au sein de la famille royale marocaine

    Le roi du Maroc Mohammed VI s’est efforcé d’éradiquer la corruption au sein de la famille royale, mais celle-ci conserve, par le biais de ses intérêts, une emprise puissante sur les grandes entreprises du pays, selon les câbles de WikiLeaks.

    La famille royale du Maroc utilise les institutions de l’État pour « contraindre et solliciter des pots-de-vin » dans le secteur immobilier lucratif du pays, selon un rapport de diplomates américains ayant fait l’objet d’une fuite.

    Des informations sur la corruption à haut niveau impliquant les dirigeants de l’allié le plus proche de Washington en Afrique du Nord ont été portées à l’attention du consulat américain à Casablanca, la capitale commerciale du Maroc, par un homme d’affaires en 2009, ce qui a conduit les diplomates à décrire « l’effroyable cupidité » des proches du roi Mohammed VI.

    Selon le rapport américain, les décisions concernant Omnium Nord Africain (ONA), une société holding appartenant au roi, sont prises uniquement par le roi et deux de ses puissants associés. « Avoir des discussions avec quiconque d’autre serait une perte de temps », aurait déclaré le directeur de la société.

    L’implication du roi dans les affaires est un sujet brûlant au Maroc, mais les discussions publiques à ce sujet sont sensibles. L’ambassade des États-Unis à Rabat a signalé à Washington, dans un autre câble, que « la corruption est répandue à tous les niveaux de la société marocaine ».

    Mohammed, qui a succédé à son père, Hassan, en 1999, est censé avoir fait le ménage dans la famille royale, mais il semble qu’il n’en ait pas fait assez.

    « Alors que les pratiques de corruption existaient sous le règne du roi Hassan II, elles sont devenues beaucoup plus institutionnelles avec le roi Mohammed VI », indique un câble citant les propos d’un homme d’affaires. Des institutions telles que l’ONA – le plus grand conglomérat du Maroc, qui approuve la plupart des grands projets de développement – contraignaient régulièrement les promoteurs à accorder des droits bénéficiaires à l’ONA, selon les propos de l’homme d’affaires.

    En 2008, l’ONA a licencié Saad Bendidi de son poste de directeur général pour avoir mal géré Wana, la filiale de télécommunications de l’entreprise – une décision qui a attiré l’attention du public sur les activités commerciales du roi. « Malgré l’intrigue qui a entouré le licenciement de Bendidi, les membres de la communauté des affaires de Casablanca ne l’ont pas trouvé particulièrement inhabituel », a indiqué le consulat. « Un franchisé de longue date a fait remarquer que le prédécesseur de Bendidi … n’avait pas non plus passé plus de quelques années à la tête de l’ONA. Comme l’a dit un homme d’affaires, le palais peut être très exigeant. Quand le palais appelle, « si vous ne décrochez pas le téléphone à la première sonnerie, vous avez des problèmes ».

    Les médias ont notamment appelé le roi « à quitter le monde des affaires, invoquant le conflit inhérent entre son rôle d’arbitre ultime du système marocain et celui d’homme d’affaires et de banquier de premier plan au sein de ce système ».

    L’affaire « a jeté le doute sur la transparence des affaires du roi », une « situation explosive » à un moment où les Marocains sont confrontés à la hausse des prix des biens dont la production et la distribution sont souvent assurées par les propres sociétés du roi. Ces questions ont longtemps fait l’objet d’un débat feutré dans les milieux d’affaires marocains, mais « peu s’attendent à ce que le rôle royal dans l’ONA change de sitôt ».

    L’expérience de l’informateur du consulat américain « démontre une réalité dont la plupart des Marocains n’osent que chuchoter – l’influence et l’intérêt commercial du roi et de certains de ses conseillers dans pratiquement tous les grands projets immobiliers ici », indique le câble. « Un ancien ambassadeur des États-Unis au Maroc, qui reste étroitement lié au palais, nous a séparément déploré ce qu’il a appelé la cupidité effroyable des proches du roi Mohammed VI. Ce phénomène porte gravement atteinte à la bonne gouvernance que le gouvernement marocain s’efforce de promouvoir. »

    The Guardian, 6 décembre 2010

    #Maroc #Wikileaks #Famille_royale #Corruption #Immobilier #EtatsUnis

  • Média espagnol: Le Maroc « frappe là où ça fait mal »

    Espagne, Etats-Unis, Israël, Sahara Occidental – Média espagnol: Le Maroc « frappe là où ça fait mal »

    Le Maroc « frappe là où ça fait mal » et dépasse l’Espagne dans ses relations avec les États-Unis et Israël
    Le royaume alaouite se rend à Washington pour faire état d’accords historiques avec l’État israélien couvrant tous les aspects de la défense. Pendant ce temps, l’Espagne cherche une photo avec Biden qui ne vient pas.
    La Moncloa cherche une photo « coûte que coûte » et ce n’est autre que celle de Pedro Sánchez avec le président des États-Unis, Joe Biden, à la Maison Blanche. Il s’agit d’une priorité de la politique étrangère espagnole, consciente de l’importance des images et des symboles dans la diplomatie. Toutefois, un obstacle s’est dressé devant le rêve du gouvernement espagnol de se rendre à Washington avant la fin de la législature : le Maroc. Pour l’heure, le royaume alaouite a réussi à faire en sorte que son ministre des affaires étrangères, Nasser Burita, soit reçu par le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken.

    L’issue de la réunion n’aurait pas pu être meilleure pour les intérêts de Rabat. Blinken a publiquement remercié le ministre marocain des affaires étrangères pour sa visite car « nous avons un partenariat de longue date avec le Maroc, que nous voulons renforcer et approfondir ». En fait, elle a été la première nation à reconnaître les États-Unis comme un pays souverain, ce que les Américains n’ont pas oublié et n’oublieront pas, même si l’Espagne a été la troisième à le faire. C’est précisément cette volonté d’aller plus loin dans les relations entre les deux pays qui fait peur dans le siège rénové du ministère des affaires étrangères sur la Plaza del Marqués de Salamanca.

    La situation au Sahara occidental est au cœur de ces discussions. Blinken est allé beaucoup plus loin dans ses déclarations, liant directement la visite du ministre marocain au nouvel envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura. Le secrétaire d’État américain a exprimé son intention de s’entretenir avec M. Burita du « travail et des efforts » réalisés par le fonctionnaire international dans la région.

    Naturellement, le ministre marocain, beaucoup plus enthousiaste que son homologue américain, a précisé l’agenda spécifique qui l’avait amené aux Etats-Unis, centré sur « l’enrichissement de notre dialogue stratégique, notre coopération militaire et la défense de nos intérêts ». Il est même allé jusqu’à situer le Maroc comme le pivot autour duquel tourneront « d’autres problèmes tels que le changement climatique ou l’extrémisme » en Libye et dans le reste de l’Afrique, par l’intermédiaire des États-Unis.

    Quelles que soient les déclarations, ce qui est certain, c’est que le pays des étoiles et des rayures maintient son soutien au Maroc au Sahara occidental, ce qui a été explicité par l’ancien président Trump et que Biden a déjà réaffirmé en soutenant expressément les prétentions marocaines en ne retirant pas le décret signé par son prédécesseur. À cet égard, il convient de rappeler qu’en 2014, Mohammed VI avait reçu l’actuel dirigeant américain, alors vice-président des États-Unis, pour lui « lire le riot act » face aux relations tendues entre les deux pays. La raison n’est autre que la proposition présentée au Conseil de sécurité de l’ONU qui accorde des fonctions de surveillance des droits de l’homme à la mission de l’ONU au Sahara occidental. Le Maroc a mis sa machine diplomatique en marche et, après la rencontre avec Biden, les États-Unis ont retiré leur proposition.

    Du côté espagnol, outre la brève rencontre de 30 secondes entre Pedro Sánchez et Joe Biden au sommet de l’OTAN, il convient de noter la rencontre entre M. Blinken et José Manuel Albares, le ministre espagnol des affaires étrangères, le 6 octobre. Contrairement à la réunion avec le Maroc, celle-ci a eu lieu à Paris à l’occasion de la réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui se tenait dans la capitale française. Une récolte bien maigre comparée à ce que Rabat a réalisé en une semaine seulement.

    Avec Israël par la main
    Le Maroc sait comment jouer ses cartes (et très bien). En fait, le but de la visite de M. Burita était d’informer en personne l’administration américaine de la visite du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, à Rabat, également cette semaine, pour la signature d’accords sans doute historiques entre deux pays qui étaient autrefois des adversaires de premier plan. La portée de la nouvelle relation entre Israël et le Maroc est telle qu’elle couvre tous les aspects de la défense, y compris le renseignement, la cybersécurité, la formation militaire, et le plus important dans le domaine de la sécurité : le transfert de technologie.

    La Información, 28/11/2021

    #Maroc #Israël #EtatsUnis #Sahara_Occidental

  • Enormes pressions sur l’Opep+

    Pétrole, Etats-Unis, Chine – Enormes pressions sur l’Opep+

    par Abdelkrim Zerzouri

    Une organisation structurée capable de faire contrepoids à l’Opep+ est-elle en voie de se constituer par les pays consommateurs de pétrole ? A voir les derniers développements sur la scène énergétique mondiale, on croirait fortement à cette thèse. Les Etats-Unis sont les premiers à lancer l’initiative, en décidant de puiser dans leurs réserves stratégiques pour peser sur le prix du baril de pétrole, avant d’être rejoint par la Chine, qui a surpris tout le monde en adhérant à la décision. Selon le porte parole de la maison Blanche, d’autres pays, comme l’Inde, le Japon, la Corée du Sud ou encore le Royaume-Uni, sont parties prenantes de cette volonté qui vise à faire baisser le prix du baril. Cette union des pays consommateurs de pétrole qui se met en place est-elle conjoncturelle, liée à l’actualité de la hausse des prix de l’essence à la pompe, ou sera-t-elle durable, afin de se faire entendre par les pays exportateurs de pétrole quand il s’agit d’équilibrer les prix du baril de pétrole ? En tout cas, dans l’immédiat, l’effet psychologique, sur un marché très frileux, a déjà eu son impact. Quand les Etats-Unis et d’autres pays, annoncent qu’ils vont puiser des quantités très importantes de leurs réserves pour inonder le marché, et prendre d’autres mesures nécessaires pour stabiliser les prix du baril, l’effet psychologique recherché est presque instantané. Hier, vendredi 26 novembre, à peine quelques jours après ce mouvement autour de l’initiative américaine, les prix du baril ont chuté sur les marchés, descendant en dessous de la barre des 80 dollars pour le Brent (prix de référence du pétrole algérien), et perdant jusqu’à 5% pour le WTI (West Texas Intermediate), un type de pétrole léger utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et comme matière première pour les contrats à terme sur le pétrole auprès du New York Mercantile Exchange.

    Cette tendance baissière est due, selon les analyses des experts, aux inquiétudes sur le nouveau variant en Afrique du Sud, potentiellement très transmissible, et sur les hausses des cas de coronavirus en Europe, sans faire aucun lien avec l’initiative américaine.

    Pourtant, la baisse en question a forcément un lien avec l’annonce de la mise sur le marché de millions de barils, ou que les deux raisons (crise sanitaire accentuée et l’effet psychologique de l’initiative en question), sont derrière cette baisse du cours du pétrole.

    A une semaine de la réunion Opep+, qui se tiendra jeudi prochain, les spéculations vont bon train autour d’un nouveau tour de vis en matière de limitation des quotas de production, et de division à ce propos entre les gros exportateurs de brut.

    La prochaine réunion Opep+ ne sera-t-elle pas aussi expéditive que les précédentes rencontres ? Sans compter le lobbying qui sera mené par ces mêmes pays consommateurs sur certains membres de l’Opep, en premier la pression que ne manquerait pas d’exercer l’initiateur de la décision d’inonder le marché pétrolier en puisant dans ses réserves stratégiques, en l’occurrence les Etats-Unis, qui ont de très bonnes relations avec ses plus puissants producteurs/exportateurs d’or noir.

    Le Quotidien d’Oran, 27/11/2021

    #OPEP+ #Petrole #EtatsUnis #Chine


  • Algérie-Russie : Une amitié à l’épreuve du temps

    Algérie, Russie, Maroc, Israël, Etats-Unis, armes hypersoniques – Algérie-Russie : Une amitié à l’épreuve du temps

    La Russie a développé des armes hypersoniques. Alors que la tension monte entre l’Algérie et le Maroc, Alger consolide ses relations avec Moscou…

    L’annonce date de 2018. Le président russe Vladimir Poutine évoquait alors la mise en service d’armes hypersoniques « invincibles ». Trois ans plus tard, Moscou est entrée dans une phase plus opérationnelle. Le missile de croisière Zircon a été testé à trois reprises en juillet, en octobre et ce jeudi 18 novembre. Et le moins que l’on puisse dire est que ce missile a le mérite de rendre obsolète le dispositif militaire de toutes les autres puissances militaires mondiales.

    A vrai dire, depuis l’annonce par la Russie de la commercialisation du « Mini-Kinzhal », le missile hypersonique utilisable par les avions de chasse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont commencé à revoir la défense de leurs alliés, au Japon et en Europe notamment.

    Pour le moment, la Russie n’a vendu ces nouvelles armes qu’à la Syrie. Mais des négociations sont actuellement en cours avec l’Iran et il semble de plus en plus envisageable que le premier allié africain de la Russie, l’Algérie, acquière également des armes hypersoniques russes.

    Une amitié à l’épreuve du temps
    Les relations entre Moscou et Alger ne datent pas d’hier. En pleine Guerre froide, l’Algérie avait accueilli de nombreuses figures du tiers-mondisme, des militants panafricains ou de simples partisans de l’idéologie du bloc de l’Est : Amilcar Cabral, Frantz Fanon, Che Guevara, Nelson Mandela ou encore Eldridge Cleaver. Il faut aussi rappeler que le deuxième chef de l’Etat algérien, Ahmed Ben Bella, était l’un des rares non-Russes décorés de l’Etoile d’Or de l’ordre de Lénine depuis 1963.

    Depuis son indépendance, l’Algérie s’est rapprochée de la Russie, et cette relation n’a jamais connu de bas. Outre les intérêts diplomatiques communs et l’idéologie « gagnant-gagnant » portée par les deux Etats, ainsi qu’un désamour séculaire pour l’Occident, Algérie et Moscou sont devenus au fil du temps de réels partenaires.

    Un partenariat qui touche d’ailleurs à plusieurs secteurs : aéronautique, aérospatiale, culture, éducation, commerce, hydrocarbures, coopération militaire… La Russie organise chaque année les Journées de l’Algérie à Moscou et à Saint-Pétersbourg, et le pays nord-africain accueille de son côté les Journées de la culture russe dans ses trois villes majeures depuis une décennie.

    Une coopération militaire, mais pas seulement
    C’est surtout depuis 2001 que la coopération militaire entre l’Algérie et la Russie a franchi un cap, s’appuyant sur les liens d’amitié de longue date entre les deux pays.

    En 2006, le président russe Vladimir Poutine avait effacé la dette algérienne estimée à 4,7 milliards de dollars. Les échanges commerciaux, qui plafonnaient à 200 millions de dollars en 2000, dépassent aujourd’hui les 5 milliards de dollars. En 2018, plus des deux-tiers des armes algériennes provenaient de Russie.

    Surtout, depuis 2007, l’alliance entre l’entreprise russe Gazprom et la major africaine Sonatrach a bouleversé le marché gazier mondial. « Vers l’OPEP du gaz », annonçait Roman Kupchinsky. Et pour cause : l’alliance gazière algéro-russe fournit aujourd’hui plus de 27 % de son gaz à l’Europe et contrôle en majeure partie les prix du gaz naturel.

    Cerise sur le gâteau : les revenus du gaz algérien ont été multipliés par deux et représentent, pour la Russie, plus de 11 % de son PIB et 8 % de ses exportations.

    Un pacte solide dans un monde qui bouge
    Côté diplomatique, l’Algérie et la Russie font souvent front, surtout en ce qui concerne les dossiers africains. De quoi conforter Alger, dont la politique diplomatique a été revue ces trois dernières années, notamment avec le retour au premier rang du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.

    Ce dernier a relancé plusieurs projets africains datant de 2015, de la Transsaharienne à l’Accord d’Alger, en passant par la lutte antiterroriste au Sahel ou la recherche d’une solution africaine au dossier libyen. Là où Alger intervient, la Russie n’est pas loin. On l’a d’ailleurs vu au Mali ou avec la montée des tensions entre la France et les pays africains francophones.

    Parallèlement, une course à l’armement a débuté, notamment à cause des relations qui se dégradent d’année en année entre les deux voisins nord-africains, l’Algérie et le Maroc. En cause, le conflit sahraoui et la normalisation des relations entre le royaume chérifien et israël. Et bien que la supériorité militaire algérienne soit indiscutable, et que le conflit entre les deux Etats reste très hypothétique, la dissuasion militaire reste importante. Pour le Maroc comme pour l’Algérie, se munir des dernières technologies militaires est une étape cruciale en pleine guerre froide nord-africaine.

    Le rôle de la Russie dans le conflit Algérie-Maroc
    Si le Maroc peut compter sur la France et Israël, l’Algérie, elle, s’est tournée vers son alliée de toujours, la Russie, pour renforcer son arsenal. Après les derniers incendies dans l’est algérien, Alger a promptement acheté le module de la Beriev russe pour tous ses avions militaires, permettant de les transformer en Canadairs en puissance, pour à peine 20 % du coût d’un avion bombardier d’eau occidental.

    Dans le secteur de la cyberdéfense, l’Algérie compte sur la technologie russe depuis des années. Et depuis le scandale Pegasus, ce volet de la coopération sécuritaire prend davantage d’importance. « Etant donné que la Russie est le premier partenaire militaire de l’Algérie, une collaboration avec ce pays serait nécessaire pour lancer le développement de ce genre de technologies, dont celles du cryptage électronique, avant que les ingénieurs algériens ne se mettent à développer leurs propres outils en y associant les universités », affirme le docteur Mohamed Salah Djemal, spécialiste de sécurité en Afrique au Centre européen des études de contreterrorisme (ECCI).

    Pour ce qui est des drones et des technologies de pointe, l’Algérie, comme le Maroc, a récemment conclu des accords avec la Turquie et les Etats-Unis, qui préfèrent rester en marge du conflit entre voisins.

    Mais avec l’arrivée sur le marché des armes hypersoniques, la Russie a pris un coup d’avance. Un avantage, par ricochets, pour l’Algérie qui pourrait bien devenir le premier allié africain de Moscou à obtenir ces armes.

    Le Journal de l’Afrique, 19/11/2021

    #Algérie #Russie #Maroc #Israël #EtatsUnis #Armes_hypersoniques

  • Déclarations de Blinken et Bourita avant leur rencontre

    Déclarations de Blinken et Bourita avant leur rencontre

    Maroc, Etats-Unis, Sahara Occidental, Israël – Déclarations de Blinken et Bourita avant leur rencontre

    Le secrétaire Antony J. Blinken et le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita avant leur rencontre
    SECRÉTAIRE BLINKEN : Bonjour à tous. C’est un plaisir d’avoir mon ami Nasser Bourita, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, ici au Département d’État. Nous avons eu l’occasion de discuter et de nous voir à plusieurs reprises depuis janvier. Mais c’est surtout bien de l’avoir ici au département car nous avons un partenariat de longue date avec le Maroc, que nous voulons renforcer et approfondir.

    Nous aurons aujourd’hui l’occasion de parler de plusieurs enjeux dans la région. Nous aurons l’occasion d’évoquer la très importante normalisation des relations entre le Maroc et Israël et le travail qui s’y fait. Et c’est aussi, je pense, une visite opportune parce que nous avons maintenant un nouvel envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, et j’ai hâte de parler au ministre de son travail et de ses efforts là-bas. .

    Mais sur ce, Nasser, bienvenue. C’est super de vous avoir ici.

    MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES BOURITA : Merci. Merci beaucoup, Tony, et toujours un plaisir d’être ici. Et comme vous l’avez dit, nous avons un partenariat de très longue date et il est temps de l’enrichir davantage – d’enrichir notre dialogue stratégique, notre coopération militaire, comment défendre nos intérêts et d’autres sujets dans le monde. Et je pense que les défis auxquels nous sommes confrontés, les défis mondiaux – changement climatique, extrémisme – mais aussi dans certaines régions de la Libye et de l’Afrique donnent plus de pertinence à cette relation, et c’est exactement la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – de promouvoir et rendre cette relation de plus en plus forte. Merci.

    SECRÉTAIRE BLINKEN : Merci.

    Département d’Etat américain, 22/11/2021

    #Maroc #EtatsUnis #Sahara_Occidental #Israël #Normalisation

  • Les manœuvres algéro-russes inquiètent les USA

    Les manœuvres algéro-russes inquiètent les USA

    Algérie, Russie, Etats-Unis, Méditerranée – Les manœuvres algéro-russes inquiètent les USA

    L’armée russe a récemment effectué des manœuvres conjointes avec la marine algérienne en Méditerranée. Entrant dans le cadre de la coopération militaire ordinaire entre les armées des deux pays, ces manœuvres ne seraient pas vues d’un bon œil par les Etats-Unis, à en croire la version arabe de l’agence russe Sputnik. Trois navires de la flotte russe de la Mer Noire sont arrivés vendredi 12 novembre au port d’Alger. Il s’agit de la frégate Grigorovitch, du patrouilleur Dmitri Rogachev et du bateau de sauvetage SB-742. Selon un communiqué diffusé le lendemain par le ministère de la Défense nationale (MDN) la flotte devait participer à « l’exercice international « exercice naval interarmées – 2021 » avec des navires de la marine algérienne », entrant « dans le cadre de la concrétisation de la coopération militaire algéro-russe au titre de l’exercice 2021 ».

    Au programme de ces manœuvres qui se sont étalées sur une semaine, jusqu’au 20 novembre, « des exercices de communication, des séances opération conjointes, une formation des équipes d’inspection, un exercice de démonstration sur le contrôle des dommages ». « L’objectif étant, selon le MDN, d’échanger les expériences et de consolider la coordination commune ».

    Cet exercice a fortement inquiété Washington, rapporte l’agence Sputnik dans sa version en langue arabe. Citant des analystes chinois, l’agence indique que la manœuvre de la Mer Noire est « une réponse aux provocations des Etats-Unis et ses alliés de l’Otan en Mer noire ». « Récemment, le navire de commandement Mount Whitney de la 6e flotte américaine a fait une irruption dans la Mer Noire dans le but de provoquer la Russie, mais n’y est pas resté longtemps.

    Suite à quoi, la flotte russe de la Mer Noire a envoyé des navires de guerre en Méditerranée pour effectuer des manœuvres militaires. Les autorités de la Maison-Blanche étaient très irritées par l’attitude de la Russie, mais cela a été ignoré », écrit Sputnik. « La flotte américaine fait tout pour contrarier les ambitions de la Russie en Mer Noire.

    L’entrée des navires russes en Méditerranée juste après les manœuvres américaines est un coup dur pour la fierté » des Américains et des membres de l’Otan, écrivent les analystes chinois cités par Sputnik, même si, ajoute-t-ils, il s’agit de trois navires seulement et non de toute la flotte de la Mer Noire.

    Les analystes estiment que la colère de Washington ne changera rien puisque la Russie est dans son droit de maintenir sa présence militaire en Méditerranée.

    L’Est Républicain, 22/11/2021

    #Algérie #Russie #Exercices_Militaires #Méditerranée

  • La normalisation avec Israël fragilise la cause palestinienne

    Maroc, Israël, Palestine, Etats-Unis, Joe Biden, Sahara Occidental – La normalisation avec Israël fragilise la cause palestinienne

    Le fondateur d’Orient XXI, Alain Gresh, revient sur les conséquences de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël annoncée fin 2020.

    Début décembre, après les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan, le Maroc est devenu le quatrième pays à normaliser ses relations avec Israël en six mois. Un accord négocié par les États-Unis qui a convaincu le royaume avec un argument de poids : la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique, fondateur et directeur du journal en ligne Orient XXI, revient sur cette décision qui bouleverse la géopolitique régionale.

    Le Journal d’Afrique : Le Maroc n’est pas le premier pays musulman à établir des liens avec Israël, mais c’est le premier au Maghreb. Qu’est-ce que cela va changer dans la région?

    Alain Gresh : C’est une victoire pour Israël, car le Maroc est un pays important au Maghreb, mais aussi très influent en Afrique.

    La normalisation des relations avec Israël via les Emirats Arabes Unis et Bahreïn, puis via le Maroc, rompt le consensus du monde arabe qui balance la paix contre la reconnaissance d’un Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale.

    Globalement, ce mouvement de normalisation fragilise la cause palestinienne. Croire que la normalisation équivaudra à la paix, c’est se moquer du monde.

    « Le Sahara occidental est un élément d’unité nationale »
    Cependant, la normalisation entre le Maroc et Israël n’est pas vraiment un tournant. Les relations entre eux existent depuis longtemps, notamment au niveau économique. Israël et le Maroc ont également coopéré dans la lutte contre le communisme en Afrique dans les années 1970 et 1980. Je ne pense pas que cette normalisation puisse faire bondir les relations économiques entre les deux pays.

    Le Sahara occidental en valait-il vraiment la chandelle ?

    Le Sahara occidental est un élément d’unité nationale. En échange d’une décision comme la normalisation avec Israël, qui est mal perçue par l’opinion marocaine, nous répondons à une demande nationale.

    N’est-ce pas un risque pour le Maroc ?

    C’est plutôt un succès pour la monarchie. Le Maroc peut se permettre une telle décision car l’Algérie est affaiblie et manque de scène régionale.

    Et puis les relations entre le Maroc et Israël existaient déjà, elles n’étaient pas secrètes. Les deux pays coopèrent dans plusieurs domaines.

    Que pense le peuple marocain de cette décision ?

    Dans les années 2000, les manifestations les plus importantes pour la cause palestinienne ont eu lieu au Maroc. Les sondages montrent un rejet de la normalisation dans le monde arabe.

    Mais la liberté d’expression est restreinte au Maroc et il est difficile de connaître l’état de l’opinion.

    « La normalisation a été annoncée dans les pays aux régimes autoritaires sur lesquels les États-Unis peuvent exercer des pressions. »
    On note aussi qu’une normalisation a été annoncée dans des pays aux régimes autoritaires sur lesquels les États-Unis peuvent faire pression. Le cas du Soudan est emblématique : la Maison Blanche envisageait de reconnaître Israël et de retirer le Soudan de sa liste noire de pays soutenant le terrorisme négociée avec les militaires soudanais au détriment de ces civils.

    Une telle décision peut-elle également être attendue pour d’autres pays voisins comme la Tunisie ou la Mauritanie ?

    La Tunisie est un contre-exemple. Son président est farouchement opposé à la normalisation avec Israël, et les gens peuvent exprimer leur désaccord si cela se produit.

    La Mauritanie a eu des relations diplomatiques avec Israël dans le passé et nous pouvons envisager de nouvelles pressions pour le reconstruire.

    Y a-t-il un risque que les tensions entre Alger et Rabat reprennent ?

    Il y a un risque, oui, mais difficile à définir tant l’échiquier algérien est difficile à lire avec la paralysie du pouvoir et l’évolution du Hirak. Mais cette question peut à un moment donné être posée par l’Algérie ou le Maroc.

    « Israël joue aujourd’hui un rôle important dans la sécurité des régimes dictatoriaux »
    Le Maroc est-il à Israël grâce à l’influence de Muhammad VI ? une porte d’entrée vers l’Afrique sur le continent ?

    L’Afrique a coupé les ponts avec Israël au moment de la guerre du Yom Kippour en 1973. Mais aujourd’hui, Israël joue un rôle important dans la sécurité des régimes dictatoriaux en particulier. Les États-Unis le savent bien, et le soutien du Maroc peut être bénéfique à Israël. Cependant, il existe un contrepoids sur le continent : l’Afrique du Sud, qui s’engage pour la cause palestinienne.

    Joe Biden désormais à la Maison Blanche, l’histoire peut-elle être réécrite ?

    Légalement, il ne semble pas revenir sur la décision de Donald Trump. Et ce n’est pas sa priorité de toute façon.

    Le Journal d’Afrique, 21/11/2021

    #Maroc #Israël #Palestine #Normalisation #Sahara_Occidental

  • Le Pentagone accepte de vendre le système « Patriot » au Maroc

    Le Pentagone accepte de vendre le système « Patriot » au Maroc

    Etats-Unis, Maroc, missiles, Patriot – Le Pentagone accepte de vendre le système « Patriot » au Maroc

    Le Pentagone a approuvé la vente du système de défense aérienne Patriot au Royaume du Maroc.

    Cela intervient après l’annonce d’une visite officielle du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, à Rabat le 24 novembre pour signer des accords visant à renforcer la coopération sécuritaire avec le Royaume.

    La société américaine « Lockheed Martin » se lance dans la commercialisation de sa production du système « Patriot » pour répondre aux demandes des pays alliés propriétaires de ces batteries, dont le Maroc, qui les obtiendra à partir de 2022.

    L’entreprise, qui est le plus grand exportateur d’armes américain au monde, produit le système « Patriot » et n’est vendue qu’avec l’approbation du Congrès à des alliés de confiance.

    L’administration américaine avait mené des négociations avec le Maroc sur la fourniture du système de défense aérienne « MIM-104 Patriot American », dans le but d’améliorer ses capacités de défense.

    L’Amérique a également approuvé un paquet d’armes de 4,25 milliards de dollars pour les forces armées marocaines, dont 36 hélicoptères d’attaque lourds AH-64 Apache, et d’autres armes et équipements de maintenance associés.

    Et récemment, de nombreuses critiques ont été dirigées contre le système de défense « Patriot », car il n’a pas réussi à contrer les attaques de missiles Houthi contre l’Arabie saoudite, car il n’a pas réussi à protéger les forces américaines en Irak, en Syrie et en Afghanistan.

    En revanche, les systèmes de défense russes « S-300 » et « S-400 » ont fait leurs preuves dans la mesure où ils sont demandés par certains alliés des Etats-Unis, comme la Turquie et l’Inde.

    L-I

    Le Réveil d’Algérie, 21/11/2021

    #Algérie #Maroc #EtatsUnis #Patriot #Missiles #S3000 #S400

  • Algérie, liberté religieuse et la suspicieuse posture de Blinken

    Algérie, Etats-Unis, religion – Algérie, liberté religieuse et la suspicieuse posture de Blinken

    Les États-Unis ont placé plusieurs pays, dont le Pakistan, la Chine, l’Iran, la Corée du Nord et le Myanmar, comme ayant volontairement orchestré des violations de la liberté religieuse comme ils ont décidé de placer l’Algérie “sous surveillance” en matière de liberté du culte. C’est ce qu’a fait savoir le secrétaire, américain Antony Blinken.
    Cette posture américaine qui cible l’Algérie en matière de liberté religieuse depuis des années, a essuyé, à chaque fois, une vive condamnation des autorités algériennes.

    « Je désigne la Birmanie (Myanmar), la République populaire de Chine, l’Érythrée, l’Iran, la RPDC (Corée du Nord), le Pakistan, la Russie, l’Arabie Saoudite, le Tadjikistan et le Turkménistan comme pays particulièrement préoccupants pour avoir commis ou toléré « des violations systématiques, continues et flagrantes de la religion liberté », déclare Blinken dans un communiqué diffusé vendredi.

    « Je place également l’Algérie, les Comores, Cuba et le Nicaragua sur une liste de surveillance spéciale pour les gouvernements qui se sont livrés ou ont toléré de « graves violations de la liberté religieuse » a ajouté le diplomate américain sans pour autant citer ce qu’il qualifie de «violations».

    Le secrétaire d’Etat américain a également ciblé le groupe terroriste Etat islamique au Grand Sahara parmi les «entités particulièrement préoccupantes», aux côtés d’al-Shabab, Boko Haram, Hayat Tahrir al-Sham, les Houthis, ISIS, ISIS-West Africa, Jamaat Nasr al-Islam wal-Muslimin.

    « Nous continuerons de faire pression sur tous les gouvernements pour qu’ils corrigent les lacunes de leurs lois et de leurs pratiques et qu’ils encouragent la responsabilité des responsables d’abus. Les Etats-Unis restent déterminés à travailler avec les gouvernements, les organisations de la société civile et les membres des communautés religieuses pour faire progresser la liberté de religion dans le monde et remédier au sort des individus et des communautés confrontés à des abus, du harcèlement et de la discrimination en raison de ce qu’ils croient ou non et de ce qu’ils pensent », conclut Antony Blinken.

    Chaque année, le secrétaire d’État a la responsabilité d’identifier les gouvernements et les acteurs non étatiques qui, en raison de leurs violations de la liberté religieuse, méritent d’être désignés en vertu de l’International Religious Freedom Act, rappelle ce communiqué.

    Or, les rapports établis par l’administration américaine sont basées exclusivement sur des témoignages de personnes qui ne sont jamais vérifié par des sources indépendantes ou confirmé par l’ambassade des Etats-Unis à Alger.

    La lectures des rapports publiés par le département d’Etat révèle qu’il s’agit des mêmes conclusions qui se répètent depuis des années sans aucune mise à jour notamment pour ceux qui est des progrès réalisés par l’Algérie en matière de liberté de culte.

    L’Archevêque d’Alger, Monseigneur Paul Desfarges avait affirmé que le problème de la liberté de culte “ne se pose pas” en Algérie et les lieux de culte de l’église catholique sont reconnus par les autorités algériennes.

    L’église protestante d’Algérie (EPA) est une association également reconnue par les autorités algériennes.

    Les rapports sur la liberté religieuse ou autre sur la traite humaine tout comme le travel warning ( mise en garde) pour les voyageurs ont toujours été actionnés par l’administration américaine comme moyen de pression contre l’Algérie notamment lorsqu’il s’agit d’aborder la question du Sahara occidental ou la cause palestinienne ainsi que les questions régionales.

    Les Etats-Unis avaient en 2020 accordé une faveur au Maroc en reconnaissant la marocanité du Sahara occidental en contrepartie d’une normalisation avec Israël, ce qui rend suspicieux toute posture américaine à l’égard de l’Algérie sur le chapitre de la liberté religieuse.

    Cela d’autant que la liste des pays ciblé s’agissant de la liberté religieuse à l’image de la Chine et de la Russie donnent à penser qu’il s’agit d’un alibi dans la guerre d’influence menée contre eux par Washington depuis des années. Dans la liste, Israël est étrangement absente alors que l’Etat hébreu a judaïsé El Oods occupée et interdit la réhabilitation des vieilles mosquées palestiniennes ou la construction de nouvelles.

    Le 4 novembre dernier à l’aube, l’armée d’occupation israélienne a démoli une mosquée et deux installations agricoles, dans le quartier Al-Shakara dans le nord de la Cisjordanie occupée.

    Le ministère palestinien des affaires religieuses et du waqf a condamné la démolition de la mosquée.
    « La démolition de la mosquée et de la salle de prière de Douma est un nouveau crime qui s’ajoute aux délits de l’occupation contre les lieux saints », a souligné le ministère dans un communiqué publié à la suite de cette agression.

    Le ministère a aussi qualifié la démolition de la mosquée « d’atteinte odieuse contre les lieux saints et religieux des musulmans ». Ces incidents ne sont pas visiblement suffisants pour épingler Israël aux yeux du département de Blinken.

    Par ailleurs, il convient de signaler que le nombre de crimes de haine aux Etats-Unis notamment pour des motifs religieux a atteint en 2020 son plus haut niveau depuis 2008, montrent des données publiées par le Federal Bureau of Investigation (FBI).

    Selon ces chiffres, compilés par la police fédérale américaine à partir des données de plus de 15 000 agences de maintien de l’ordre dans le pays, 7 759 crimes de haine, définis aux Etats-Unis comme des agressions physiques, dégradations de biens ou autres délits commis en raison de l’appartenance ethnique de la victime, de son orientation sexuelle, de sa religion ou encore de ses opinions politiques, ont été identifiés en 2020 aux Etats-Unis, soit une hausse de 6 % par rapport à 2019.

    Par S. Ould Brahim

    Le Jeune Indépendant, 20/11/2021

    #Algérie #Blinken #Religion