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  • Le Maroc tombe de haut

    Le Maroc tombe de haut. Le dernier cadeau de Trump au roi du Maroc (en contrepartie d’une normalisation avec l’entité sioniste) n’aura servi à rien. La Commission des Finances du Sénat américain désapprouve la construction d’un consulat à Dakhla. 

    Le dernier cadeau de Trump au roi du Maroc (en contrepartie d’une normalisation avec l’entité sioniste) n’aura servi à rien. La Commission des Finances du Sénat américain désapprouve la construction d’un consulat à Dakhla. De ce fait, même si la reconnaissance de la marocanité des territoires sahraouis occupés illégalement depuis 1975 n’est pas mentionnée, c’est du surplace que le dossier fait. C’est presque un revirement de la position américaine vis-à-vis de la décision irréfléchie du Trump. Le Maroc peut déjà compter les mauvaises notes cumulées et à venir.

    Le blocage avant le refus
    Il y a quelques jours, selon le quotidien espagnol Lavanguardia, le Congrès américain avait déjà bloqué l’ouverture d’un consulat des Etats-Unis à Dakhla occupée et une opération de vente de drones armés au Maroc, deux promesses clés faites au Royaume par l’ex-président, Donald Trump. Le journal révèle que la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, bloque depuis plusieurs mois deux promesses clés contenues dans l’accord portant la reconnaissance unilatérale de Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste.

    Il s’agit de l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, ville sahraouie occupée, et la vente de drones armés MQ-9B au royaume, selon des sources au Congrès citées par Lavanguardia.

    La nature « transactionnelle » de nombre des accords d’Abraham, promus par Trump entre Israéliens et différents pays arabes et souvent accompagnés de ventes d’armes, a suscité dès le début les inquiétudes des élus américains, souligne l’article, jugeant que « le soutien de Washington à Rabat est beaucoup plus fissuré qu’il n’y paraît ».

    Mais avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, ce malaise s’est traduit par des actions concrètes dans le cas du Maroc pour tenter d’en atténuer les conséquences, ajoute la même source.

    Lavanguardia rappelle que vers fin décembre, l’ambassadeur américain à Rabat, David Fisher, s’est rendu dans la ville de Dakhla occupée pour inaugurer un bureau diplomatique virtuel et annoncer le début des procédures pour construire les locaux de la représentation consulaire.

    Remise en cause
    Cependant, la commission des Affaires étrangères du Congrès remet en cause la nécessité d’un tel consulat, d’après la même source, et son blocage, signifie que, légalement, « le Département d’Etat ne peut pas prendre de décisions financières ou opérationnelles pour aller de l’avant avec le plan », explique-t-on.

    Il en va de même avec la promesse de Trump au Royaume de lui vendre des drones MQ-9B, une technologie très avancée qui, selon les membres de la commission, « ne devrait pas être mise à la disposition du Maroc ».

    Le blocage de ces promesses au Congrès n’a pas été révélé jusqu’à présent, mais la vérité, telle qu’elle est établie par l’Avanguardia, est qu’ »elles sont gelées depuis près de cinq mois sans que le Département d’Etat n’ait pris des mesures pour tenter de le contourner ou de négocier un compromis avec les membres du Congrès ».

    Certains démocrates exigent du Département d’Etat) de se distancier totalement de ces pactes. En février, rappelle-t-on, 27 sénateurs ont écrit une lettre au président Biden dans laquelle ils lui ont explicitement demandé de révoquer la décision de Trump sur le Sahara occidental. Parmi les signataires, figuraient des démocrates mais aussi des républicains.

    Lavanguardia est de l’avis que l’insistance sur une solution négociée entre les parties implique, en pratique, « une prise de distance par rapport à la proclamation de Trump », ce qui représente un tournant historique dans la position américaine qu’aucun autre pays au monde n’a suivi.

    La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants du Congrès a demandé au Département d’Etat de l’informer avant juillet de l’état d’avancement des contacts dans le cadre des Nations unies pour réactiver les négociations, selon le journal.

    « L’impact des politiques de Donald Trump suscite des inquiétudes et nous sommes activement impliqués avec le président Joe Biden face aux prochaines étapes », déclarent des sources au Congrès cité par Lavanguardia.

    Le Département d’Etat américain a évoqué un changement d’approche de la part de l’administration Biden concernant la question sahraouie.

    A une question de savoir comment l’administration Biden compte concilier le message sur le retour du multilatéralisme et la décision de s’en tenir jusqu’à présent à la décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, le porte-parole du Département d’Etat, Ned Price a répondu que son département « consulte en privé les parties sur la meilleure façon de mettre fin à la violence et de parvenir à un règlement durable ».

    « Je n’ai rien de plus à annoncer pour le moment, mais je contesterai certainement la caractérisation selon laquelle il y aurait une continuité, y compris en ce qui concerne notre approche envers la région, depuis la dernière administration ».

    Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avait déclaré lors de son audition de confirmation au Sénat américain, que certaines des incitations incluses dans les accords dits « d’Abraham » méritaient de faire l’objet d’un « examen attentif », en référence implicite à certains avantages accordés par Donald Trump, dont la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    L’ONU face à l’ouverture illégale de consulats au Sahara occidental
    L’ancien commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), Smaïl Chergui, a estimé impératif que le Conseiller juridique des Nations Unies se prononce sur l’ouverture, par certains Etats, de consulats dans des villes occupées du Sahara occidental à l’instigation de l’occupation marocaine.

    Dans un entretien accordé au quotidien « El-Khabar », Chergui a affirmé que « le retard immoral pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance reste un affront pour la communauté internationale », ajoutant que « les Sahraouis ont été contraints de reprendre la lutte armée pour que le Conseil de sécurité puisse se rendre compte des fourberies et mensonges du Maroc qui tente d’imposer le fait accompli au mépris du droit international en poursuivant ses pratiques arbitraires en violation de l’accord de paix qu’il a signé et en incitant certains Etats, en contrepartie de pots-de-vin, à la transgression de l’intégrité de la République sahraouie ».

    Nous attendons toujours l’avis juridique du Conseiller des Nations Unies et mettre à nu les agissements de l’Etat d’occupation, d’autant que la responsabilité de l’ONU reste engagée au Sahara occidental jusqu’à l’organisation du référendum, a ajouté le diplomate.

    Evoquant la sortie mesquine de la mission du Maroc à New York visant à porter atteinte à la sacralité de l’unité nationale de l’Algérie et le financement de deux organisations terroriste à cette fin, M. Chergui a rappelé la condamnation par l’ensemble du peuple algérien à travers les quatre coins du pays de cette provocation « qualifiée d’acte grave et ignoble requérant rigueur et vigilance ».

    « C’est à partir de là que la Communauté internationale s’est réveillée et a pris la mesure de la gravité des agissements du Maroc pour la paix et la sécurité dans la région », a-t-il fait observer ajoutant que « c’est ainsi que le Maroc s’est vu contraint d’accepter un Envoyé onusien en remplacement de l’ancien président allemand ».

    A une question sur un éventuel retour des deux parties en conflit, le Front Polisario et le royaume du Maroc, à la table des négociations sans conditions préalables, M. Chergui a déclaré que « cette revendication est réalisable si le Conseil de sécurité venait à réagir avec des injonctions claires quant au calendrier de ces négociations et définir de cette manière les responsabilités à l’origine de leur entrave.

    De même que l’Union africaine (UA) est appelée à mettre en œuvre les résolutions du Conseil de paix et de sécurité y afférentes, pour accompagner cette démarche et veiller à parvenir à un cessez-le-feu entre ses deux pays membres, a-t-il ajouté.

    Les monarchies du Golfe au secours du Maroc
    Pour voler au secours du Maroc plus que pour un quelconque plan de paix, les pays du Golfe ont appellé l’Algérie et le Maroc à la sagesse et au dialogue; et certains d’entre eux se sont proposés comme éventuels intermédiaires pour aboutir à faire tourner la page de la crise entre les deux pays du Maghreb.

    Pourtant, durant de longs mois, caractérisés par l’attaque d’El Guerguaret, la normalization avec Israël, alors que les Palestiuniens subissaient un calvaire au quotidien ( et le subissent encore); pis encore, les Emirats arabes avaient réagi face à la normalization marocaine avec Israel en ouvrant “imédiatement” et à grands cris médiatiques, un consulat à Dakhla, au mépris de la logique de paix, au mépris des lois et decisions de l’ONU et au risque de froisser le ressenti de l’État algérien.

    Pourquoi le Maroc s’est engagé à greffer Israël au cœur de la région
    La rupture des relations algéro-marocaines continue à alimenter le débat dans le monde, mais de manière de plus en plus biaisée. Les médias internationaux, tant français, hégémoniques dans les pays de l’Union européenne concernant les questions maghrébines, qu’anglo-saxons, sont majoritairement entre les mains des banquiers et de la « communauté des usuriers ». Ceci expliquant cela, il devient facile donc d’entendre des échos contraires à ce qui se dit à la source.

    Le Maroc, qui ignore s’il agi avec hostilité, peut compter au moins le nombre de journalistes, eurodéputés et personnalités publiques qu’il invite chez lui, ou qu’il soudoie, pour évaluer, le niveau de la guerre « à basse intensité » qui est la sienne contre son voisin de l’est. Dans le groupe des pays constituant la grande famille maghrébine, saharienne et sahélienne, dont l’Algérie fait partie, il est utile de faire observer que seul le Maroc se distingue par une politique absolument, résolument et ostensiblement agressive et pernicieuse vis-à-vis de l’Algérie.

    Toute la batterie politique, diplomatique, économique et de lobbying a été mise à contribution pour mettre en minorité l’Algérie et les positions algériennes. Le Maroc s’est aussi distingué par des visites d’État dans toutes les capitales africaines, des politiques bancaires favorables au profit des Africains, des aides substantielles au bénéfice des sub-sahariens, une machine de propagande bien huilée, appuyée par celle, extrêmement puissante, des médias pro-israéliens, et un rémunération pour des armés de journalistes véreux payés à 5 et 6 000 l’article ( exemple, les journalistes de « Le Point » gravement mis en cause par les Wikileaks papers), une diplomatie de sous-sol qui sait corrompre les diplomates et les eurodéputés, appuyée efficacement en cela par le couple triangulaire franco-israélo-américain; à cela s’ajoute une utilisation outrancière et mensongère de l’histoire du Sahara pour en détourner le sens, travestir le cours et s’en approprier les bénéfices.

    Rabat, un comportement aux conséquences politiques couteuses
    Cependant, face à son puissant voisin de l’est, l’aventure politico-diplomatique marocaine menée depuis un certain temps dans le voisinage (Mali, Mauritanie, Sénégal, Tunisie et Libye) n’aura servi à rien sans l’implication, devenue aujourd’hui directe, de Tel Aviv et Washington. Un million de Marocains sépharades ont rejoint, à diverses étapes, la Palestine après la proclamation de l’Etat juif en 1948. 50 000 sont restés au Maroc, dont certains ont occupés des postes de conseillers au Palais royal. D’où l’interconnexion puissante entre les deux pays.

    En réalité, le Maroc obéï à une certaine logique. Obsédé depuis bientôt un demi-siècle par le Sahara occidental, il s’allie aux trois puissances du moment, les Etats Unis, Israël et la France, en leur faisant concession sur concession, lesquelles au final, seront sans contredit, préjudiciables pour les Marocains d’abord.

    L’affaire Pégasus, qui a granvement incriminé le Maroc, a été en réalité une affaire de sous-traitance. Israël avait été le premier bénéficiaire des écoutes et des données récoltées. Mais c’est le Maroc qui a porté le chapeau, seul. Et si l’Elysée, dont le président Macron avait été une cible privilégiée de l’espionnage marocain, continue de garder un silence « assourdissant », c’est parce que les lobbys sionistes ont tout fait pour bloquer tout processus de condamnation du Maroc et de son allié stratégique Israël, suite à l’affaire d’espionnage via le logiciel Pegasus.

    La normalisation, un processus aux objectifs secret
    Le Maroc s’est engagé, au nom de l’entité sioniste, dans une sous-traitance d’espionnage coûteuse. La monarchie n’espionne pas uniquement l’Algérie, mais tous les acteurs politiques décisifs qui se greffent autour du dossier Sahara. C’est un processus d’espionnage plus grand que les seuls besoins marocains qui a été mis en place et dont le premier bénéficiaire n’a pas été le Maroc, mais Israël, qui a tenu à garder ses distances avec ce qui s’est passé quand l’affaire s’est ébruitée.

    Faut-il encore rappeler que le processus de normalisation entre l’entité sioniste et le Maroc est un processus secret, développé dans la clandestinité ( ce qui est déjà contraire aux principes et textes des relations internationales), et dont les bribes mises à la connaissance du public ne correspondent pas exactement aux objectifs tenus secrets et soigneusement mis sous le boisseau. De toute évidence, le grand public demeurera longtemps tenu à l’écart ce qui a été décidé et ne sera informé que de la « partie conventionnelle » de cette pièce du puzzle du Pacte d’Abraham.

    Pour préserver les intérêts d’Israël et sauvegarder ses intérêts coloniaux, le Maroc continuera d’entraver les efforts de règlement pacifique en cours des crises dans la région, à l’instar du Mali et de la Libye.

    Membre de la triple entente maroco-israélo-américaine, née du Pacte d’Abraham, le Maroc emprunte depuis lors un parcours fléché et il lui sera difficile d’en remettre en cause l’itinéraire. Israël n’a jamais fait une guerre de longue durée ou de haute intensité, parce qu’il n’en a pas la capacitité; aussi, fait-il faire à sa place d’autres, comme il le fait déjà depuis deux mille ans. Tout le monde sait que le roi du Maroc délègue ses pouvoirs à ses principaux collaborateurs, dont certains sont imposés par des lobbys franco-sionistes, qu’il lit et écoute les rapports qui lui parviennent et prend les décisions déjà esquissées dans ces mêmes rapports, qui corroborent les intérêts du jeu des stratégies de puissance. Historiquement, ce furent des causes pareilles, des compromissions outrancières avec des juifs, qui menèrent à l’extinction de la brillante dynastie mérinide au Maroc.

    Une présence désirée aux portes sud de l’Algérie
    Depuis 2007, lorsque les faucons ont chuchoté dans l’oreille du président Bush la nécessité de mettre sur pied un commandement militaire pour l’Afrique, ultérieurement dénommé « Africom », Israël était associât au projet et méditait à la manière la plus efficace de prendre racine au Sahel. Unanimement rejeté alors, par la communauté africaine, Israël adoptait la politique des doses homéopathiques pour réussir son pari. Une stratégie qui s’avérera payante. Jour après jour, pays par pays, le Mossad s’infiltrait, manipulait, corrompait, calculait, payait et aidait gratuitement pour parvenir à ses fins. Proposant son aide au Sahel pour venir à bout du terrorisme, tout l’arsenal était mis à contribution. On sait comment le Soudan avait été disloqué et placé sur la trajectoire d’Israël. Aujourd’hui, cet ancien grand pays d’Afrique, a été réduit à quémander auprès des instances financières internationales pour éponger ses dettes et acheter à son peuple de quoi manger. En 2020, Khartoum normalise avec Israël. En 2021, elle commence à bénéficier des premières aides financières de la part des banques internationales. Le parcours fléché ne sert pas uniquement au Maroc.

    La présence d’Israël au Maghreb avait été une obsession de longue date. Pour certains rabbins, il s’agissait d’un retour aux sources : les royaumes de Touât n’avaient-ils pas été prospères lorsque les juifs étaient maîtres du commerce de la poudre d’or et des esclaves sur les routes caravanières Tamentit-Tidikelt-Abalessa-Tombouctou-Jennée ?

    Le deal contracté permettait aussi d’étendre les activités marocaines de lobbying vers les pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et là encore, c’est aussi au bénéfice d’Israël, qui avait besoin de l’appui de tous pour intégrer l’Union Africaine et s’imposer au cœur de la région maghrébo-sahélienne. L’Algérie étant, de toute évidence, de l’aveu même des hauts responsables du Mossad, le dernier objectif.

    Avant d’intégrer l’UA, Israël avait tenté de contourner le problème et d’espionner l’Algérie par la Méditerranée. Pour ce faire, il a demandé (et obtenu, dès 2005) une participation au sein des forces de l’Otan stationnées en Méditerranée, sous le motif fallacieux de pouvoir ainsi surveiller les navires pouvant transporter secrètement des armes au profit du Hamas et les intercepter dès qu’ils pénètrent l’embouchure du détroit de Gibraltar, avant de pousser plus vers l’est. Cette information est confirmée par diverses sources occidentales.

    Aujourd’hui encore, le Mossad continue à jouer les éclaireurs et déblayer le terrain politique au bénéfice d’Israël. Interdit de mettre pied dans le Sahel, il emprunte des chemins détournés, par le biais, par exemple, des entreprises israéliennes spécialisées dans la High Tech et les équipements militaires de pointe, au point de prendre le marché de la Minurso au Nord-Mali, et dans d’autres pays de la région sous le sigle de NSO Group, Aéronautique Israël Industries, Elbit Systems, entre autres sociétés de l’industrie guerrière d’Israël. En quelques petites années, il a pu convaincre, par divers stratagèmes, plus de quarante États africains pour arriver à faire imposer la présence d’Israél en tant que membre observateur à l’Union africaine.

    Voici, en mots succins et abrégés, les objectifs, les outils et les itinéraires qu’emprunte le Maroc, en faisant en même temps le jeu de la sous-traitance. Ce qui se passe en Palestine ne restera pas en Palestine, note le groupe de recherche Who Profits : « Une raison essentielle pour laquelle Israël cherche perpétuellement à diversifier son arsenal est qu’il peut ensuite le transformer en profit économique et en gains politiques. »

    L’Express, 24/10/2021

  • Turquie : 10 ambassadeurs « persona non grata »

    Turquie : 10 ambassadeurs « persona non grata ». Erdogan, a déclaré que les ambassadeurs de dix pays, dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, qui ont lancé un appel en faveur de la libération de l’opposant Osman Kavala, seront déclarés « persona non grata».

    Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré, samedi que les ambassadeurs de dix pays, dont la France, l’Allemagne et les Etats-Unis, qui ont lancé un appel en faveur de la libération de l’opposant Osman Kavala, seront déclarés « persona non grata».

    « J’ai ordonné à notre ministre des Affaires étrangères de régler au plus vite la déclaration de ces dix ambassadeurs comme persona non grata», a affirmé le chef de l’Etat lors d’un déplacement dans le centre de la Turquie, sans toutefois donner une date précise. Ces ambassadeurs « doivent connaître et comprendre la Turquie », a affirmé Recep Tayyip Erdogan en les accusant « d’indécence ». « Ils devront quitter » le pays « s’ils ne le connaissent plus », a-t-il ajouté.

    Osman Kavala, la pomme de discorde

    Dans un communiqué publié lundi soir, le Canada, la France, la Finlande, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, la Suède et les Etats-Unis ont appelé à un « règlement juste et rapide de l’affaire » Osman Kavala, homme d’affaires et mécène turc devenu une bête noire du régime, emprisonné depuis quatre ans sans jugement. Cet opposant de 64 ans, figure majeure de la société civile, est accusé depuis 2013 par le régime du président Erdogan de chercher à déstabiliser la Turquie.

    Le chef de l’Etat turc avait menacé jeudi d’expulser ces ambassadeurs, sans cependant prendre de mesures concrètes dans ce sens. La Turquie avait convoqué mardi les ambassadeurs de ces dix pays, jugeant « inacceptable » leur appel en faveur de la libération d’Osman Kavala

  • La French Connection

    La French Connection. En 2015, la France a accepté de fournir deux porte-avions à la Russie. Paris n’a annulé l’accord qu’après une pression soutenue des alliés.

    Le gouvernement français dénonce amèrement la décision de l’Australie d’acheter des sous-marins nucléaires aux États-Unis et à la Grande-Bretagne. L’annulation d’une vente de sous-marins conventionnels français à Canberra en est l’une des conséquences.

    L’indignation française n’est pas vraiment justifiée. La France se distingue comme une nation nationaliste, avec des insécurités particulières. En 2015, la France a accepté de fournir deux porte-avions à la Russie. Paris n’a annulé l’accord qu’après une pression soutenue des alliés.

    En 2019, le président français Emmanuel Macron a fait une déclaration spectaculaire en faveur de l’indépendance européenne vis-à-vis de l’OTAN, et des États-Unis. Il préférait plutôt une organisation militaire européenne, accompagnée d’un rôle diplomatique distinct dans le monde.

    Ce rêve, comme d’autres de la part des dirigeants français, n’est pas devenu réalité.

    Depuis la Seconde Guerre mondiale, la France a suivi un rôle singulièrement indépendant vis-à-vis de l’Europe et surtout des États-Unis, notamment après l’accession à la présidence du général Charles de Gaulle à la fin des années 1950. Au milieu de désaccords et d’une acrimonie croissants, la France a exigé en 1966 que l’OTAN quitte le pays. Le siège de l’Alliance est transféré en Belgique. En 2009, la France a repris sa pleine participation à l’alliance.

    La rupture avec l’OTAN était au cœur de la stratégie du président de Gaulle. Le chef dévoué de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale est revenu à la tête du pays à une époque de crise extrêmement grave et d’anxiété publique. La défaite face à l’Allemagne, puis à nouveau en 1954 face aux révolutionnaires communistes d’Indochine, une autre guerre épuisante en Algérie et le caractère tournant des gouvernements d’après-guerre ont contribué à donner l’impression que la France était un membre de l’alliance atlantique gravement perturbé.

    Après son retour au pouvoir, le général de Gaulle a habilement mis en œuvre une stratégie à trois volets : image, institutions et politique étrangère. Sa carrière et sa personnalité remarquables lui permettent de faire appel simultanément aux traditions françaises de monarchisme, de patriotisme et de populisme. Il apparaît distant et se montre souvent impérieux, mais utilise également les référendums populaires.

    De Gaulle établit la Cinquième République, y compris une nouvelle constitution accordant un pouvoir exécutif exceptionnel au président. Il redonne confiance aux Français en mettant l’accent sur la « force de frappe », la force nucléaire nationale indépendante, et sur la diplomatie. La dissuasion nucléaire devient un puissant symbole de fierté et d’indépendance nationales.

    À l’exception de la Grande-Bretagne, un partenaire spécial unique, les États-Unis se sont opposés au développement d’armes nucléaires par d’autres nations. L’administration Kennedy s’est affirmée par rapport à l’administration Eisenhower, non conflictuelle, en faisant pression sur la politique américaine en Europe. L’affrontement qui en a résulté entre JFK et de Gaulle a donné lieu à un théâtre politique dramatique, mettant en scène des personnalités intrigantes, mais reposant également sur des différences politiques profondes, contrairement à aujourd’hui.

    En même temps qu’il rejoignait l’OTAN, le gouvernement français annonçait une compensation financière pour les personnes souffrant de problèmes de santé dus aux essais nucléaires effectués par la France dans l’atmosphère. Auparavant, on hésitait même à reconnaître l’existence de risques sanitaires importants.

    L’héritage de De Gaulle comprend les puissantes institutions politiques d’aujourd’hui et la capacité de soutenir l’OTAN à partir d’une position de force. Après les attaques terroristes du 11 septembre, les avions français se sont joints aux autres pour patrouiller l’espace aérien nord-américain. Les troupes françaises ont réussi à apporter la stabilité au Mali et dans d’autres régions d’Afrique.

    En 1991, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement a vu le jour. La France est l’un des principaux fondateurs de cet effort visant à stimuler les investissements en Europe de l’Est. La Banque est aujourd’hui fermement établie comme un puissant moteur d’intégration économique.

    Contrairement à l’époque de la guerre froide, de puissantes incitations économiques permettent aux capitaux d’investissement de traverser les frontières et l’Atlantique. Gardez ce contexte à l’esprit en ce qui concerne les « crises ».

    Arthur I. Cyr

    Arthur I. Cyr (acyr@carthage.edu) est Clausen Distinguished Professor au Carthage College dans le Wisconsin et auteur de « After the Cold War » (NYU Press et Palgrave/Macmillan).

    The Korea Times, 17/10/2021

  • Le Maroc humilié par le Congrès américain, il annule la décision de Trump

    Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, Front Polisario, consulat, Dakhla,

    Une lourde humiliation pour le Maroc : le Congrès américain annule la décision de Trump
    Le Congrès américain a annulé la décision de l’ancien président Donald Trump d’ouvrir un consulat américain dans la ville occupée de Dakhla.
    La résolution du Congrès stipule l’interdiction d’allouer des ressources financières pour la construction ou l’équipement du consulat américain dans la ville occupée de Dakhla.
  • Sahara Occidental : Amnesty interpelle l’administration Biden

    Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Joe Biden, Amnesty International, 

    L’ONG Amnesty International a appelé l’administration Biden à « garantir l’inclusion d’un mécanisme de surveillance des droits humains au Sahara Occidental lors de la rédaction de la résolution pour le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) », soulignant que cette dernière « est l’une des seules missions modernes de l’ONU sans mandat en matière de droits humains ».
    « Amnesty International exhorte vivement l’administration Biden, représentant les Etats-Unis en tant que porte-plume du mandat et membre permanent du Conseil de sécurité, à garantir l’inclusion d’un mécanisme de surveillance des droits humains lors de la rédaction et de la proposition de la résolution pour le renouvellement de la MINURSO qui devrait être mis aux voix lors du débat prévu le 27 octobre », écrit l’ONG dans un communiqué, précisant qu »‘une lettre similaire a été envoyée à tous les ambassadeurs représentant les autres Etats membres au Conseil de sécurité ».
    L’ONG relève qu’il est « essentiel » que l’administration Biden compte un mécanisme de surveillance au sein de la MINURSO, « qui reste l’une des seules missions modernes de l’ONU sans mandat en matière de droits humains », notant que « le Département d’Etat, et l’administration au sens large, ont une responsabilité unique dans ce mandat, qu’ils doivent utiliser pour faire respecter les droits de l’homme ». Selon l’ONG, l’inclusion d’un mécanisme de surveillance des droits humains est d’autant plus urgent car « le gouvernement marocain interdit l’entrée d’observateurs indépendants au Sahara Occidental – au moins neuf en 2020 et deux seulement ce mois-ci – affirmant que « la protection des droits de l’homme sur le territoire est couverte par son Conseil national des droits de l’homme ». « Or, cet organe est fortement influencé par le Roi, sapant toute prétendue indépendance et impartialité », a-t-elle déploré, notant que le mécanisme de surveillance des droits humains « surveillerait de manière cruciale les violations qui, autrement, ne seraient pas signalées ».
    Pour Amnesty International (AI), cet état de fait « est reconnu par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dont le rapport annuel au Conseil ce mois-ci a réitéré son appel à « une surveillance indépendante, impartiale, globale et soutenue de la situation des droits de l’homme » au
    Sahara occidental comme étant « nécessaire pour assurer la protection de toutes les personnes ».
    « Le rapport a également souligné les lacunes substantielles dans la surveillance des droits de l’homme en raison du manque d’accès du HCDH (Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme) au Sahara occidental », malgré « la résolution du CSNU (Conseil de sécurité) 2548 (2020) exhortant les parties à renforcer leur coopération avec le HCDH, notamment en facilitant les visites », rappelle en outre l’ONG.
    « Ciblage répressif » des militants sahraouis
    Rappelant, par ailleurs, son travail documenté sur les violations des droits de l’Homme par le Maroc au Sahara Occidental, AI a souligné qu’ »elle a documenté le ciblage répressif par les forces de sécurité marocaines d’au moins 22 militants, journalistes, défenseurs des droits humains et mineurs sahraouis exerçant pacifiquement leur droit à la liberté d’expression depuis le seul mois de novembre 2020″.
    Elle souligne que « la campagne d’abus ciblés des autorités contre la militante sahraouie Sultana Khaya et sa famille, détenue en résidence surveillée violemment et illégalement depuis novembre 2020 sans motif, est particulièrement inquiétante ».
    L’ONG rapporte que « le 12 mai, des policiers marocains masqués sont entrés dans la maison de Khaya et l’ont battue et tenté de la violer, tout en attaquant et en violant sa sœur ». Dans le même sillage, Amnesty International cite le sort inhumain infligé par les forces de sécurité marocaines à l’enfant sahraoui, Mustapha Razouk.
    « Mustapha Razouk, un enfant, a été arrêté par la police pour avoir manifesté pacifiquement en faveur de Khaya, les autorités l’ont torturé pendant trois jours, en le frappant, versant du plastique fondu bouillant sur lui et suspendant au plafond ».
    Amnesty International fait observer que les violations des droits de l’Homme au Sahara Occidental par le Maroc ont été confirmées par la rapporteuse spéciale de l’ONU, Mary Lawlor qui, dans une déclaration au mois de juillet approuvée par d’autres rapporteurs, a alerté sur la « répression » des autorités marocaines sur les défenseurs des droits humains sahraouis, condamnant des abus « abominables » qui bafouent « l’engagement du gouvernement marocain envers le système des Nations Unies ».
    SPS
  • Sahara occidental: Le sénat US bloque le financement de l’ouverture d’un consulat à Dakhla

    Sahara Occidental, Etats-Unis, Maroc, consulat, Dakhla, #Sahara_Occidental, #Maroc,

    La Commission du Sénat américain en charge des dotations budgétaires vient d’approuver un projet de loi interdisant l’utilisation des fonds alloués au Sahara occidental, au titre de l’aideaméricaine, dans l’ouverture d’un consulat dans la ville sahraouie de Dakhla occupée, bloquant ainsi une des promesses de l’ancien président américain Donald Trump au Maroc.
    « Aucun des fonds mis à disposition du Département d’Etat -par la présent loi ou des lois antérieures-, ne peut être utilisé pour la construction ou le fonctionnement d’un consulat des Etats-Unis au Sahara occidental », stipule ce projet du budget fédéral américain pour l’année 2022 dans le chapitre consacré aux opérations financières du Département d’Etat à l’international.
    Le texte précise, en outre, que l’affectation de ces fonds alloués, en vertu de cette loi, seront mis à disposition dans le cadre de l’assistance et de l’aide au Sahara occidental, ainsi qu’au soutien aux effortsdiplomatiques en vue de faciliter un règlement politique au conflit dans ce territoire.
    Cette disposition budgétaire s’inscrit à l’opposé de la décision de Donald Trump de reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, et réaffirme également la position du Congrès américain, notamment du Sénat, à l’égard de ce conflit. L’ancien locataire de la Maison Blanche avait dans la foulée de l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël promis l’ouverture d’un consulataméricain dans la ville de Dakhla occupée.
    L’administration Biden a promis de « soutenir activement » les efforts du nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour promouvoir un avenir pacifique et prospère pour le peuple du Sahara occidental et de la région.
    SPS
  • Les intérêts des puissances mondiales divergent en Afrique

    Les intérêts des dirigeants des grandes puissances mondiales divergent au sujet de l’Afrique. Outre les relations économiques, les questions de migration clandestine et de terrorisme sont au premier plan lors de leurs visites sur le continent africain.

    Au cours des 10 dernières années, les dirigeants de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne et de l’Italie arrivent en tête du peloton de leaders européens ayant effectué le plus grand nombre de visites en Afrique.

    – Allemagne

    La Chancelière allemande, Angela Merkel, visite le continent chaque année depuis 2017. Elle s’est rendue en Afrique du Sud en 2010, au Kenya, en Angola et au Nigeria en 2011, et au Mali, au Nigeria et en Éthiopie en 2016.

    Merkel a effectué des visites officielles en Égypte et en Côte d’Ivoire en 2017, au Sénégal, au Nigéria, au Ghana et en Algérie en 2018, en Égypte, au Burkina Faso, au Mali et au Niger en 2019, et en Afrique du Sud et en Angola en 2020.

    Les relations économiques ont été au centre des débats lors des visites de la Chancelière allemande en Égypte et en Afrique du Sud, alors que l’accent était mis sur le contrôle de la migration de l’Afrique vers l’Europe lors de ses récentes visites.

    – France

    Les Présidents français effectuent des visites régulières en Afrique en raison du passé colonial. Emmanuel Macron, investi Président de la République française en mai 2017, s’est rendu tour à tour au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana en novembre de la même année.

    En juillet 2018, Macron s’est rendu en Mauritanie et au Nigeria pour assister au Sommet de l’Union africaine. Puis en mars 2019, il a effectué des visites officielles à Djibouti, au Tchad, au Kenya et en Éthiopie.

    Macron s’est de nouveau rendu en Côte d’Ivoire en décembre 2019.

    En mai 2020, le Président français a annulé ses visites en Afrique du Sud et en Angola en raison de la pandémie de Covid-19. Un an plus tard, en mai 2021, il s’est rendu au Rwanda alors que la France était indexée pour son rôle dans le génocide rwandais. Macron était le premier Président français à se rendre dans ce pays après l’ancien Président, Nicolas Sarkozy.

    Macron s’est aussi rendu de nouveau en Afrique du Sud en mai 2021. Au cours de ses visites en Afrique, les déclarations du Président français au sujet du continent et le colonialisme ont parfois suscité la controverse.

    Lors de sa visite en Côte d’Ivoire en 2019 notamment, au cours d’une conférence de presse commune avec son homologue Alassane Ouattara, l’incapacité de Macron de reconnaître le passé colonial de la France a suscité des réactions.

    Nombreux ont estimé que le Président français tentait de banaliser le colonialisme en le qualifiant d’ « erreur » et voulait perpétuer sa domination sur le continent africain par le biais des « pratiques coloniales ».

    Le prédécesseur de Macron, François Hollande a effectué sa première visite officielle au Sénégal en octobre 2012, et sa première visite d’État en Afrique du Sud en octobre 2013.

    Il s’est également rendu en Tunisie en 2013 et au Sénégal, au Nigeria, au Niger, en Côte d’Ivoire et au Tchad en 2014. Sa visite de quelques heures effectuée au Cameroun a provoqué un tollé.

    François Hollande s’est rendu au Bénin et en Angola en 2015.

    Il a effectué des visites au Bénin, en République centrafricaine et en Angola en 2016, et sa dernière visite au Mali en janvier 2017 pour assister à un sommet.

    Espagne

    Pedro Sanchez, devenu Premier ministre en Espagne en juin 2018, a effectué sa première visite en Afrique au Maroc en novembre 2018.

    Sanchez était également au Mali en 2018, puis en Mauritanie, en Égypte et en Libye en 2020. En 2021, il s’est rendu en Angola et au Sénégal.

    Lors de l’annonce du programme gouvernemental intitulé « Focus Afrique 2023 », Sanchez a annoncé que l’Espagne s’emploiera à renforcer les liens politique, économique et social avec l’Afrique au cours des 10 prochaines années.

    Les visites prévues de Sanchez en Égypte et au Kenya à la fin du mois d’août ont été annulées en raison des événements en Afghanistan.

    Mariano Rajoy, le prédécesseur de Pedro Sanchez, s’était rendu au Maroc en 2010, à Djibouti en 2013, en Guinée équatoriale en 2014, au Mali et au Sénégal en 2015, en Côte d’Ivoire en 2017, en Algérie en 2018.

    L’Espagne a perdu du terrain en Afrique malgré sa présence coloniale qui a duré de nombreuses années dans le passé. Les visites de l’Espagne des premiers ministres en vue de remédier à ce retard n’ont pas connu de succès jusqu’à présent.

    Italie

    L’Italie est l’un des pays européens qui accorde un intérêt particulier à l’Afrique.

    Les premiers ministres italiens ont démontré cet intérêt ces dernières années lors de leurs visites dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Afrique du Nord. Le commerce et les relations bilatérales, ainsi que les questions de migration clandestine et de terrorisme ont été mis en avant lors de ces visites de haut niveau.

    Le Premier ministre italien Mario Draghi, après son entrée en fonction, a effectué son premier voyage à l’étranger en Libye en avril 2021, une visite symboliquement significative.

    Le prédécesseur de Draghi, Giuseppe Conte a également effectué des visites officielles en Éthiopie et en Érythrée en octobre 2018 et au Ghana en novembre 2019.

    Paolo Gentiloni, qui a été Premier ministre avant Conte, s’est rendu dans 4 pays africains en novembre 2017, notamment la Tunisie, l’Angola, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

    Matteo Renzi, Premier ministre entre 2014 et 2016, est le Premier ministre italien ayant effectué le plus de visites en Afrique ces dernières années.

    Renzi a effectué trois voyages en Afrique, couvrant l’Angola, le Congo et le Mozambique en juillet 2014, le Kenya et l’Éthiopie en juillet 2015, et le Nigeria, le Ghana et le Sénégal en février 2016.

    – Le geste concret des dirigeants de l’UE sur l’Afrique est venu d’Ursula von der Leyen

    Le président de la Commission européenne de l’époque, José Manuel Barroso, s’est rendu en Tanzanie en juillet 2012. En février 2014, le président du Conseil européen, Herman van Rompuy, s’est rendu au Mali.

    La rhétorique africaine de l’Union européenne (UE) a changé sous l’ancien président du Conseil de l’UE, Jean-Claude Juncker. Juncker a déclaré dans son discours sur l’état de l’Union en 2018 que l’Afrique a besoin de partenariats justes, pas d’aide. Le geste concret, cependant, est venu de son successeur, Ursula von der Leyen.

    Ursula von der Leyen a effectué sa première visite à l’étranger en Éthiopie, siège de l’Union africaine, en décembre 2019.

    Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel s’est rendu au Congo et en Angola en avril 2021.

    – Royaume-Uni

    Boris Johnson, en tant que Premier ministre du Royaume-Uni, ne s’est pas encore rendu en Afrique. Il a été en Somalie, en Ouganda et au Kenya en 2017 lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères.

    L’ancienne Première ministre britannique, Theresa May s’est rendue en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya dans le cadre de sa tournée africaine en 2018.

    Cette tournée a été considérée comme la « première visite sur le continent africain » de May, qui a occupé ce poste entre 2016 et 2019.

    May a été le premier Premier ministre britannique à se rendre au Kenya depuis Margaret Thatcher en 1988.

    David Cameron, Premier ministre britannique entre 2010 et 2016, a visité 8 pays africains entre 2010 et 2014.

    Au cours de sa tournée africaine prévue en Afrique du Sud, au Nigeria, au Rwanda et au Soudan du Sud en 2011, Cameron est retourné à Londres sans se rendre au Rwanda et au Soudan du Sud en raison de certains événements concernant la politique intérieure britannique à cette époque.

    – États-Unis

    L’ancien et premier Président noir des États-Unis, Barack Obama, a visité sept pays d’Afrique entre 2009 et 2017.

    Obama, qui s’est rendu pour la première fois au Ghana en 2009, était en Égypte la même année, au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie en 2013. En 2013, Obama s’est de nouveau rendu en Afrique du Sud pour les funérailles de l’ancien Président Nelson Mandela.

    En 2015, Obama s’est rendu au Kenya et en Éthiopie.

    Donald Trump, son successeur entré en fonction en 2017, ne s’est pas rendu sur le continent tout au long de son mandat.

    Le nouveau Président, Joe Biden, n’est pas encore arrivé en Afrique.

    – Chine

    Le Président chinois Xi Jinping, qui est à l’avant-garde de la course à l’investissement en Afrique, a effectué neuf visites officielles en Afrique depuis 2012, année de son entrée en fonction.

    En 2013, Xi Jinping s’est rendue en Tanzanie, en Afrique du Sud et en République du Congo, en 2015 au Zimbabwe et en Afrique du Sud, en 2016 en Égypte et en 2018 au Sénégal, au Rwanda et en Afrique du Sud.

    Anadolou, 20/10/2021

  • Le plan B contre l’Iran, le Maroc et le Mak

    Algérie, Maroc, MAK, Ferhat Mehenni, Israël, Etats-Unis, Iran, Front Polisario, Sahara Occidental, #Algérie, #Maroc,

    Les Iraniens faisant preuve de peu d’empressement à revenir aux négociations de Vienne, destinées à redonner vie à l’accord de 2015 sur leur programme nucléaire, les Américains en sont venus à parler ouvertement d’un plan B. Ils en discutent en ce moment même avec leurs alliés dans la région, Israël tout le premier, tout en se gardant bien sûr d’en rien révéler. En fait, il n’est pas bien difficile de deviner en quoi ce plan consiste, sachant que pour obliger l’Iran à entrer dans leurs vues, ils exercent déjà sur lui, selon leurs propres termes, la plus forte pression économique jamais appliquée à un pays.

    Sans les sanctions déjà extrêmes qu’il lui impose depuis mai 2018, date de leur retrait unilatéral de l’accord de 2015, c’est à des mesures de ce genre qu’on aurait inévitablement pensé en entendant le chef de leur diplomatie, Antony Blinken, faire allusion pour la première fois à un plan B. Et cela, non pas comme d’un projet qui serait encore à l’étude, mais comme quelque chose de déjà élaboré, et même de prêt à l’emploi. Si rien n’est parvenu à amener l’Iran à composition, ni la diplomatie, ni les sanctions, ni la promesse de leur levée, c’est qu’il ne resterait plus qu’à recourir à la manière forte contre lui.

    Certes, on peut toujours se dire que ce n’est là qu’une autre forme de diplomatie, de la hard diplomacy pour ainsi dire, et que de là à l’emploi réel de la force, du chemin reste à parcourir. Tant que c’est le secrétaire d’Etat lui-même qui parle de plan B, non pas encore le chef du Pentagone, cela voudrait dire que le temps de la diplomatie n’est pas encore entièrement fini, sauf peut-être qu’il en reste relativement peu par rapport à celui déjà écoulé. Evidemment, si cela ne tenait qu’à Israël, ou qu’au Bahreïn, encore que ce soit plus vrai s’agissant du premier, cette dernière tranche de temps serait des plus courtes. Il ne serait plus question de plan B, ni de menaces, implicites ou explicites, mais carrément de mises en garde, en attendant de passer à l’ultimatum pur et simple.

    Autant dire donc que le plan B en question, ce n’est jamais que la destruction des installations nucléaires iraniennes, la mise en œuvre du plan israélien, connu de tous et depuis belle lurette, son champion l’ayant toujours prôné le plus franchement du monde, lui le détenteur de tout un arsenal d’armes nucléaires. Il n’en reste pas moins que c’est tout sauf innocent que les Américains évoquent un plan B.

    L’Algérie n’est pas un pays du Golfe, ni du Moyen-Orient, même si les Américains l’y assignent, mais il est par contre géographiquement proche du Maroc, qui lui a déjà rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran, sous le fallacieux prétexte qu’il apporte une aide militaire au front Polisario. Cette rupture des relations avec l’Iran est un pari sur l’avenir de la part du Maroc, pour qui la guerre contre l’Iran est une quasi-certitude. S’il doit nous provoquer ou nous attaquer un jour, ce ne sera que lorsque cette nouvelle guerre du Golfe, que son allié Israël n’arrête pas d’appeler de ses vœux, aura éclaté. C’est clairement dans cette perspective qu’il s’est placé en rompant avec l’Iran. C’est aussi dans cette projection qu’il s’est rapproché du Mak.

    Son intention est clairement d’en faire à terme le symétrique du Polisario, avec l’aide d’Israël et celle d’autres de ses meilleurs alliés. S’il doit nous attaquer un jour, ce ne sera pas sans avoir essayé préalablement de créer une organisation terroriste qui nous forcera à nous battre sur deux fronts, et même sur plusieurs. Voilà pourquoi le démantèlement du Mak est une urgence. Ce n’est pas un hasard si cette organisation d’essence terroriste n’a, comme par hasard, que deux amis, le Maroc et Israël. Peut-être plus tard un troisième : la France, qui depuis maintenant longtemps offre à son fondateur le gîte et le couvert. Et refuse aujourd’hui de le livrer.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 18/10/2021

  • Impact géopolitique du retrait des USA d’Afghanistan

    Etats-Unis, Afghanistan, OTAN, AUKUS, Australie, Royaume Uni,

    La sortie définitive des États-Unis d’Afghanistan et le trouble qu’elle a créé chez les alliés, principalement en raison des conditions dans lesquelles elle s’est produite, continuent d’avoir un impact sur l’agenda stratégique des parties prenantes en Syrie et dans la région. Un autre signe du « pivot » américain a été l’annonce du partenariat avec le Royaume-Uni et l’Australie (AUKUS) pour la vente de sous-marins à propulsion nucléaire à cette dernière. La récente réunion de la « QUAD » (États-Unis, Inde, Japon, Australie) à la Maison Blanche a été la dernière confirmation de l’importance accordée par l’administration Biden à la région indo-pacifique et à la rivalité avec la Chine. Une situation ironique alors que l’UE prépare sa propre stratégie indo-pacifique. Les tensions transatlantiques sont donc loin de diminuer. SOS Blinken s’est rendu à Paris début octobre et le président américain Biden s’est entretenu avec son homologue français dans un effort évident pour apaiser les tensions entre Paris et Washington. Aucun résultat visible jusqu’à présent.

    Les consultations de l’ESNU Pedersen ont permis un accord de principe des parties pour la reprise des pourparlers sur le Comité constitutionnel à Genève le 18 octobre (cf. déclaration au CSNU du 28 septembre). Ce résultat fait suite à sa visite à Damas, où il a rencontré le FM Mekdad et le chef de la délégation du régime aux pourparlers de Genève, à Istanbul où il a rencontré des représentants de l’opposition menés par Anas Al Abde et des officiels turcs. Ces derniers ont souligné l’importance du processus d’Astana et du partenariat avec le Qatar. L’accord est également le résultat de ses consultations avec les Américains et les Russes.

    Il reste prudent quant aux chances de succès. Certes, la méthode acceptée par les parties apporte une nouvelle dynamique, c’est-à-dire des discussions plus « orientées vers les résultats », et des perspectives de calendrier pour parvenir à un résultat final d’installation d’une réforme constitutionnelle concrète. Mais la réponse de Damas reste clairement prudente, suivant le ton du discours d’investiture provocateur d’Assad en juillet dernier. D’autre part, le dialogue russo-américain ne semble pas encore très dense, notamment sur le  » pas à pas « , qui devrait prendre place dans les négociations à Genève. Il n’en reste pas moins que le temps presse et que l’on ne peut se permettre de revenir au tempo lent et parfois régressif de ces derniers mois. Un engagement américain plus fort, incluant la nomination d’un nouvel envoyé spécial, est nécessaire. Aucun rôle européen visible pour l’instant. L’opposition syrienne critique la communauté internationale pour son manque d’engagement derrière le processus de paix.

    Cette situation amène les pays arabes (notamment la Jordanie, les EAU, le Bahreïn et l’Égypte, si ce n’est l’Arabie saoudite) à explorer davantage la notion de normalisation avec le régime de Damas. Ils partagent avec Israël l’inquiétude de voir l’Iran se montrer plus agressif en Syrie. La Jordanie et Israël en particulier refusent de voir les milices soutenues par l’Iran renforcer leur présence près de leurs frontières. C’est ce qu’a fait savoir le ministre israélien des affaires étrangères Lapid lors d’une visite à Moscou (alors que Lavrov exprimait l’impatience de la Russie face aux frappes israéliennes répétées contre le territoire syrien). La Jordanie a fait la même remarque à Moscou, notamment lors d’une rencontre du roi Abdallah avec Poutine en août dernier. Dans le même temps, Amman souhaite voir les échanges avec la Syrie reprendre pour des raisons économiques.

    La livraison d’hydrocarbures iraniens au Liban via les ports syriens a conduit à une réunion des ministres de l’énergie jordanien, égyptien, syrien et libanais à Amman le 8 septembre. Ils se sont mis d’accord sur une feuille de route pour fournir du gaz naturel égyptien au Liban via la Jordanie et la Syrie, dès que la Syrie aura réparé la section du gazoduc située sur son territoire. Ils ont également approuvé des plans visant à approvisionner le Liban en électricité depuis la Jordanie via le territoire syrien. Le ministre syrien de l’électricité a mentionné un coût de 3,5 millions de dollars pour la réhabilitation du réseau électrique dans le sud de la Syrie. Le ministre libanais de l’énergie a déclaré que son pays était en contact avec la Banque mondiale pour le financement de l’approvisionnement en gaz égyptien. Le jour même de cette réunion ministérielle, les forces armées syriennes sont entrées dans la vieille ville de Daraa après des semaines de siège et après un accord négocié par la Russie avec les rebelles de la province. Une conquête essentielle pour permettre la mise en place de l’accord de fourniture de gaz et d’électricité.

    Par ailleurs, le ministre de la défense et chef d’état-major syrien, le général Ali Abdullah Ayyoub, s’est rendu à Amman le 19 septembre où il a rencontré son homologue jordanien, le général Yousef Hunaiti, chef d’état-major, pour discuter de la sécurité des frontières après la prise de contrôle de Daraa par le régime et du poste frontière de Nassib. Cela confirme l’approche jordanienne (sécurité et intérêts économiques, notamment le commerce avec l’Europe) ainsi que l’attitude pragmatique de Damas. Pour couronner le tout, le président syrien Bachar al-Assad et le roi Abdallah de Jordanie se sont entretenus au téléphone le 3 octobre, la première conversation publiquement connue entre les deux dirigeants depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011. Les deux dirigeants ont « discuté des relations entre les deux pays frères et des moyens de renforcer la coopération », selon un communiqué du palais royal jordanien. Abdallah a déclaré que son gouvernement soutient l’intégrité territoriale, la stabilité et la souveraineté de la Syrie – un clin d’œil à la position d’Assad selon laquelle toute la Syrie déchirée par la guerre doit revenir sous le contrôle de Damas et un long chemin depuis le soutien initial de la Jordanie aux groupes rebelles en Syrie.

    Il s’agit sans aucun doute d’une victoire pour le régime.

    C’est aussi un succès du dialogue russo-américain initié avec la rencontre au sommet Poutine-Biden à Genève et qui se poursuit au niveau des experts des deux nations. Cette approche « pas à pas » a également permis aux Etats-Unis de s’engager à ne pas soumettre les travaux de réhabilitation des infrastructures électriques dans le sud de la Syrie aux sanctions de l’Acte de César.

    La Turquie, quant à elle, doit s’écarter de ses priorités : soutenir l’opposition dans le nord-ouest et faire face à une nouvelle offensive du régime à Idlib, combattre les milices kurdes, contenir l’afflux de réfugiés et gérer ses relations avec ses alliés occidentaux. L’offensive de Damas avec le soutien de la Russie à Idlib produit des tensions avec Moscou. Des soldats turcs ont été tués récemment dans une attaque de groupes rebelles. Les rivalités entre groupes djihadistes, la mauvaise gouvernance et leurs exactions contre la population locale (notamment les médias) compliquent sa tâche. Selon les rumeurs, les chefs des services de renseignement turcs et syriens se seraient rencontrés à Bagdad.

    La Russie contrôle plus que jamais le jeu, sur le terrain comme on l’a vu à Dara et Idlib récemment, ainsi qu’au niveau diplomatique. En plus de poursuivre des échanges discrets avec les Américains, elle a multiplié les rencontres avec les représentants des pays de la région. Assad a rencontré Poutine le 13 septembre à Moscou pour la première fois depuis 2018. La discussion a tourné autour de la situation dans le nord-ouest et du sort des accords de cessez-le-feu.

    Des représentants des factions kurdes de l’est de la Syrie, dont l’AANES (Administration autonome du nord-est de la Syrie), se sont également rendus à Moscou. L’AANES tente d’obtenir les garanties de Moscou pour protéger le nord-est de la Syrie contre l’invasion de l’ARS (Armée nationale syrienne) et de la Turquie, et de pouvoir négocier avec Damas des conditions spéciales pour la région dominée par les Kurdes. De telles demandes sont considérées avec scepticisme par Moscou tant que le SDF (Syria Democratic Forces) est un allié militaire des États-Unis. Mais les Kurdes prévoient sans doute des options de secours en cas de départ des Américains.

    Et bien sûr, la Russie profite également des tensions transatlantiques mentionnées ci-dessus. La rencontre entre Poutine et Erdogan à Sotchi le 29 septembre semble avoir privilégié le style sur la substance, chaque dirigeant semblant mesurer le pouvoir de l’autre à imposer ses priorités et son statut sur la scène intérieure de son pays, tout en soulignant l’importance de la relation entre leurs deux pays, tant sur le plan stratégique qu’économique. Ni le ministre turc des affaires étrangères ni le ministre turc de la défense ne faisaient partie de la délégation d’Erdogan. Aucune conférence de presse conjointe n’a été organisée à l’issue de la rencontre. Outre l’Afghanistan, la Libye et le Caucase, la Syrie était à l’ordre du jour, notamment la situation à Idlib où l’accord de stabilisation entre Moscou et Ankara reste fragile. Comme pour réaffirmer le rapport de force, l’armée russe a mené des frappes contre l’enclave dans les zones contrôlées par les HTS et à Afrin contre des positions des ANS le 26 septembre. Les médias turcs font également état d’un mécontentement au sein de l’armée turque concernant les opérations dans le nord-ouest de la Syrie. Ankara n’est pas non plus particulièrement à l’aise avec l’invitation faite à l’AANES des YPG, dominée par les Kurdes, pour des contacts à Moscou le 16 septembre, juste après la visite d’Assad le 13 septembre.

    Quant à l’UE et aux Européens, ils peinent à trouver enfin un rôle stratégique digne de la boussole du même nom. Le consensus semble s’effriter, y compris sur la question de la normalisation avec le régime.

    Cependant, ils ne peuvent pas rester les bras croisés face au scepticisme croissant quant aux chances de succès du processus politique. Par ailleurs, la situation humanitaire désastreuse en Syrie et le traitement cruel et dégradant des réfugiés de retour au pays, mis en évidence dans le dernier rapport d’Amnesty International le mois dernier, ne nous permettent pas de rester les bras croisés. De même après le rapport du Réseau syrien pour les droits de l’homme (RSDH) qui indique que 94 civils ont été tués lors d’exécutions extrajudiciaires en Syrie en août dernier, dont 32 enfants, 10 femmes et autres. Le rapport note que c’est dans le gouvernorat de Daraa que l’on a constaté le plus de victimes civiles aux mains du régime.

    Cette destruction de la société civile en plus des infrastructures risque d’aboutir à un État failli qui rend toute reconstruction problématique même si les conditions politiques que nous posons sont plus ou moins remplies. Une réflexion s’impose sur les leviers dont nous disposons pour infléchir ce cours désastreux, en coordination et en dialogue avec les autres acteurs qui partagent tout ou partie de ces préoccupations, y compris les pays arabes.

    Marc Otte

    Egmont Institute, 14/10/2021

  • "La décision du TGUE est aussi un coup porté aux monarchies du Golfe" (Expert)

    Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, réfugiés sahraouis, #SaharaOccidental, #Maroc, Sultana Khaya,

    Une délégation de l’ambassade américaine a visité hier les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie. La délégation a rencontréc des représentants du Bureau du Haut-Commissariat aux réfugiés en Algérie et des représentants du Croissant-Rouge sahraoui.
    Au sujet de cette visite l’expert des affaires sahraouies et médiatiques, Noureddine Guellil a déclaré que « cette visite arrive au moment où les autorités marocaines ont empêché une délégation de l’ambassade américaine à Rabat de de visiter la ville de Boujdour dans les territoires sahraouis occupés, malgré la décision de l’ancien président américain Donald Trump d’ouvrir un consulat américain dans la ville occupée de Dakhla en échange d’une normalisation marocaine avec Israël.
    Selon Noureddine Guellil, « Cette visite s’inscrit dans le contexte d’une accélération positive des événements, après la décision de la Cour européenne d’annuler tous les accords commerciaux signés entre les autorités marocaines d’occupation et un certain nombre de pays de l’Union européenne. Ce n’est pas seulement une victoire pour le cause sahraouie, mais une victoire de la justice internationale qui tranchera dans les questions de décolonisation et les conflits armés entre peuples. D’autre part, cette décision n’est pas un coup porté au seul régime makhzen, mais aussi à aux monarchies du Golfe qui envisageaient de piller les richesses du peuple sahraoui frère, en dehors du cadre de la légitimité internationale qui reconnaît le Front Polisario comme le seul représentant légitime du peuple sahraoui ».
    Concernant l’évolution de la situation humanitaire des militants sahraouis, M. Guellil a précisé que « la ville occupée de Boujdour vit depuis des mois un siège sans précédent, ce qui explique l’expulsion par le Makhzen de la délégation médicale humanitaire qui souhaitait rencontrer la militante Sultana Khaya, qui vit en état de siège depuis plus de 300 jours.La délégation provenait des îles Canaries ».
    Source : Radio M, 06/10/2021