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Sahara Occidental: Après l’euphorie, le Maroc plonge dans le doute
Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Donald Trump, #SaharaOccidental, #Maroc,Le Maroc aurait souhaité voir les pays européens suivre l’exemple de l’administration Trump qui avait illégalement reconnu la souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis. Il n’est pas étonnant de voir le royaume profiter de la détresse de sa population qui fuit le pays sur des embarcations de fortune. Il ferme les yeux, ainsi, et ouvre la voie à cette immigration irrégulière et indénombrable vers les îles Canaries espagnoles.Une action qui peut aussi être interprétée comme un signe de vengeance vis-à-vis d’une partie de l’opinion publique espagnole qui demeure solidaire avec le Front Polisario. Une réalité qui a été évoquée à demi-mot dans une des déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères qui avait estimé qu’ «une partie de l’Europe doit être plus audacieuse car elle est proche de ce conflit».Autant d’éléments qui ont fait que les tensions entre le Front Polisario et le Makhzen ont repris de plus belle après que les forces marocaines ont lancé une opération militaire dans la région de Guerguerat au sud du Sahara occidental.Conforté par le soutien du président américain sortant et sa prétendue victoire politique, Rabat a depuis multiplié ses transgressions au droit international.Des agissements qui ont le mérite d’avoir mis à nu les enjeux d’une reconnaissance délictueuse, sur le plan politique et historique, négociée en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.Ce qui ne change pourtant en rien dans la nature et le statut des territoires occupés et ne peut encore moins régler cette crise considérée comme l’un des conflits politiques et humanitaires les plus anciens au monde.Cette reconnaissance a, toutefois, le mérite de rendre ce conflit plus visible sur le plan international et à créer une nouvelle dynamique dans l’Union européenne notamment après l’arrêt du tribunal européen qui a donné au Front Polisario «le droit de représenter le peuple sahraoui devant les tribunaux internationaux et dans les affaires commerciales».Ce qui compromet le projet du colonialisme marocain et vient compliquer les fins et les objectifs du Royaume. Il y a aussi cette volonté des Nations unies de reprendre ses responsabilités après la désignation d’un envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental.L’euphorie liée à la marocanité du Sahara occidental n’a finalement pas trop duré.Le Makhzen plonge, désormais, dans le doute après notamment la confirmation de reconnaissance de certains pays sud-américains de la République arabe sahraoui démocratique (RASD) et la réappropriation de ce dossier par l’Union africaine.Ce qui pourrait avoir poussé deux pays africains à savoir le Burundi et la Zambie à retirer leurs représentants de consul dans les territoires sahraouis. Mais aussi plusieurs pays européens à défendre cette notion du droit international et du peuple sahraoui à l’autodétermination.Assia BoucettaHorizons, 06/10/2021 -
Blinken, à Paris, pour combler le fossé avec la France
France, Anthony Blinken, Etats-Unis, Australie, sous-marins, #France, #SousMarins, #Australie,
PARIS (AP) – Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a cherché mardi à réparer les dommages causés aux relations américano-françaises par l’exclusion par l’administration Biden du plus ancien allié des États-Unis d’une nouvelle initiative de sécurité indo-pacifique.
Blinken a rencontré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et devait voir plus tard le conseiller à la sécurité nationale du président Emmanuel Macron dans le but de rétablir la confiance entre les pays, notamment en ce qui concerne la lutte contre les défis croissants de la Chine mais aussi plus généralement.
Blinken et Le Drian ont lancé la réunion avec une « visite à pied » privée du Quai d’Orsay, le siège du ministère français des Affaires étrangères, avant de s’asseoir pour des entretiens formels avec des collaborateurs de haut rang. Les deux ont échangé des plaisanteries avec Blinken disant « c’est un plaisir d’être ici », mais aucun n’a répondu aux questions criées par les journalistes.
L’administration Biden a reconnu que l’annonce du mois dernier d’un accord indo-pacifique à trois entre l’Australie, la Grande-Bretagne et les États-Unis, connu sous le nom d’AUKUS, avait été mal gérée. Mais cela a également signalé un désir de faire amende honorable tout en suggérant que la rage de la France est une réaction excessive.
La France a répondu avec fureur à l’annonce qui a également sabordé un contrat de sous-marin de plusieurs milliards de dollars qu’elle avait avec l’Australie, et a brièvement rappelé ses ambassadeurs à Washington et à Canberra dans une démonstration de dépit sans précédent.
Les responsables français ont qualifié cela de coup de poignard dans le dos des alliés et ont exprimé leur déception que cela se soit produit après que le président Joe Biden ait proclamé « L’Amérique est de retour » et s’est engagé à restaurer et à valoriser les relations transatlantiques qui s’étaient détériorées pendant l’administration Trump.
Les Français ont déclaré à plusieurs reprises qu’il faudrait beaucoup de temps et de travail pour surmonter la fracture et que l’incident souligne la nécessité pour l’Europe de développer ses propres plans de sécurité et de défense.
Avant les réunions de mardi, le bureau de Le Drian a réitéré que la « crise » implique plus que la France et était un camouflet à l’Union européenne plus large dont la Grande-Bretagne n’est plus membre. Le ministère des Affaires étrangères a déclaré qu’il impliquait « les intérêts de tous les Européens concernant le fonctionnement de nos alliances et l’engagement des Européens dans l’Indo-Pacifique ».
Blinken est dans la capitale française pour une conférence économique internationale de deux jours qui a été éclipsée par la controverse AUKUS qui a éclaté le 15 septembre avec l’annonce du projet.
Avant sa visite, sa deuxième en France en tant que secrétaire d’État mais la première depuis la rupture, Blinken a rencontré vendredi l’ambassadeur de France Philippe Etienne à son retour à Washington après avoir été rappelé à Paris par Macron.
Blinken, un francophone qui a grandi et est allé au lycée à Paris, a exprimé sa déception que la France ait réagi si durement à AUKUS. Lui et d’autres ont suggéré qu’un certain degré de colère française est lié à la politique intérieure française et à la dynamique changeante au sein de l’UE, qui verra bientôt Angela Merkel quitter la tête de l’Allemagne après 16 ans au pouvoir.
La visite de Blinken fait suite à un appel téléphonique du 22 septembre entre Biden et Macron, qui ont accepté d’essayer de calmer les choses et doivent se rencontrer en Europe plus tard ce mois-ci.
La raison apparente du voyage de Blinken en France, qui avait été prévu bien avant le tumulte de l’AUKUS, est de coprésider une réunion ministérielle de l’Organisation de coopération et de développement économiques basée à Paris mardi et mercredi sur le changement climatique et la sécurité.
L’ancien secrétaire d’État et actuel émissaire américain pour le climat, John Kerry, participe également aux pourparlers de l’OCDE, qui se déroulent quelques semaines avant la prochaine conférence internationale sur le climat soutenue par l’ONU, à Glasgow, en Écosse.
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Le Makhzen empêche une délégation américaine de rendre visite à Sultana Khaya
Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Sultana Khaya, #SaharaOccidental, #Maroc,BOUJDOUR occupée- La militante sahraouie des droits humains, Sultana Khaya, a affirmé que l’occupant marocain avait empêché une délégation américaine de lui rendre visite jeudi dernier pour s’enquérir de sa situation dans sa maison dans la ville occupée de Boujdour, où elle vit depuis novembre 2020, en résidence surveillée.Sultana Khaya a précisé dans une déclaration qu’une délégation de l’ambassade des Etats-Unis devait effectuer jeudi dernier une visite d’une journée au Sahara occidental « afin de suivre la réalité du peuple sahraoui sur les plans des droits de l’homme, économique et social ».« La délégation m’a contacté par l’intermédiaire de médiateurs pour me rencontrer et se renseigner sur ma situation en tant que militante des droits humains du Sahara occidental où je vis en résidence surveillée dans ma maison à Boujdour », a ajouté la présidente de la Ligue sahraouie pour les droits de l’homme et la protection des richesses à Boujdour.Cependant, a-t-elle, déploré, « les responsables américains ont succombé à la pression marocaine pour les empêcher de me rendre visite et de voir ma réalité avec ma famille ».« En fait, un fonctionnaire de l’ambassade a demandé à me rencontrer à El-Ayoun occupée, une sorte de déni de la réalité dans laquelle je vis », a-t-elle encore regretté accompagnant sa déclaration de vidéos montrant « le siège de la maison et la réalité démasquée que l’occupation marocaine tente de cacher ».« Ces vidéos sont une preuve de la documentation réaliste de ma routine quotidienne sur la base de ma détention, d’être surveillée et de m’empêcher de sortir de chez moi pendant plus de 319 jours », a soutenu Sultana Khaya précisant que les vidéos sont tournées depuis l’intérieur de sa maison à Boujdour, et les individus qui entourent la maison « sont des agents des différents services de sécurité (marocains) déployés sur les quatre coins de la maison familiale ».« Il en est ainsi à cause de mes positions en matière de droits de l’homme. Et je suis victime de nombreuses violations telles que le viol, la torture et le pillage de ma maison à plusieurs reprises accompagnés de la confiscation de tout, des meubles, compteur électrique, vêtements, téléphones et appareils électroménagers…etc », a fait savoir la militante des droits de l’Homme qui a tenu à informer les organisations internationales et la presse de ces faits.« Des choses incroyables au XXIe siècle se passent ici sous le nez de la MINURSO (Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental), pendant que le monde entier regarde en silence et en complicité », a encore regretté Sultana Khaya..Et d’ajouter dans ce sens, « Malheureusement, nous payons aujourd’hui le prix de la politique de l’ancien président américain Donald Trump, en donnant au Maroc le feu vert pour étouffer toutes les voix appelant à la liberté et à la justice ».« Nous avons beaucoup d’espoir dans le gouvernement Biden pour former une voix qui défend les militants des droits de l’homme dans le monde, en particulier au Sahara occidental », a-t-elle conclu. -
De quoi les relations saoudo-américaines sont-elles malades ?
Arabie Saoudite, Etats-Unis, Maison Blanche, Joe Biden, Mohamed Ben Salmane,
Entre l’Arabie saoudite et l’administration Biden, les relations ont été mauvaises dès le début, si par début on entend le moment où cette dernière s’est emparée des rênes du pouvoir aux Etats-Unis. La réalité, c’est qu’elles l’étaient avant même l’élection de Joe Biden, qui pendant la campagne électorale s’était engagé à les revoir en profondeur, ce qui par la même occasion témoignait de l’importance qu’elle revêtait à ses yeux comme à ceux de son pays. Il ne s’est guère appesanti sur le sujet cependant, laissant baigner dans un flou artistique les motifs réels derrière ce projet de sévir à l’égard d’un pays tout de même vieil allié du sien.
Ces propos de campagne étaient loin d’apporter de réponse à la question de savoir de quoi s’était donc rendue coupable l’Arabie saoudite pour que lui-même en arrive à promettre à son public de prendre le moment venu des sanctions contre elle. Car si la précision n’était pas leur marque principale, il n’en restait pas moins qu’ils étaient en eux-mêmes suffisamment clairs pour inspirer des inquiétudes à l’Arabie saoudite. Parce qu’à ce moment l’assassinat particulièrement horrible du journaliste Jamal Khashoggi hantait encore vivement les esprits, l’idée avait tout naturellement prévalu que la révision projetée par le candidat Biden devait être en rapport avec ce fait sans pareil.
On se disait que le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, serait pour le moins désigné comme le commanditaire du crime si c’était Joe Biden qui était élu. Au bout du compte, cela ne s’est pas produit. Le rapport publié dans la foulée par le renseignement américain sur le sujet s’est bien gardé de porter une accusation aussi nette.
La seule mesure prise après cela qui à la rigueur pouvait passer pour une sanction contre l’Arabie saoudite, pour une faute toujours non spécifiée il convient de le préciser, c’est l’arrêt du soutien américain à la coalition arabe emmenée par elle dans la guerre contre les Houthis. Or ensuite les relations entre les deux pays, officiellement tout au moins toujours les meilleurs amis du monde, ont semblé amorcer leur rétablissement lorsque les Etats-Unis se sont chargés de protéger les installations d’Aramco après l’attaque d’Abqaïq et de Khurais en septembre 2019.
Des batteries antimissiles patriot ont été implantées en urgence autour de ces installations, les mettant à l’abri des attaques ultérieures. Elles sont le gage le plus significatif du lien étroit existant entre les deux pays. Pour que les Américains vous les prêtent, il faut qu’ils voient en vous un grand ami. Vous ne l’êtes plus, en revanche, ou du moins cette qualité est-elle en question à leur niveau, si d’aventure ils reprennent ce précieux objet. C’est justement cela qui vient de se produire, les Américains, apparemment sans crier gare, ayant retiré les batteries dressées en Arabie saoudite pour contrer les attaques aériennes houthies, et/ou iraniennes, alors même que celles-ci n’ont pas cessé.
On peut dire que depuis l’entrée en fonction de l’administration Biden, cette mesure est le premier acte équivalent à une sanction aussi indéniable que périlleuse. A une sanction, qui plus est, qui ouvre sur d’autres. Il faudrait pour cela que la partie qui en est frappée s’avise de lui trouver remède en se tournant pour cela vers un ennemi des Etats-Unis. Suivez mon regard.
Mohamed Habili
Le Jourd d’Algérie, 29/09/2021
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Algérie : Qu’est-ce qui fait courir le chef de l’Africom?
Algérie, AFRICOM, Sahel, Chine, Etats-Unis,
Le chef d’Africom a été reçu par le président Tebboune: Qu’est-ce qui fait courir le général Stephen Townsend ?
Le général Stephen Townsend, chef d’Africom est arrivé hier, à Alger. C’est la deuxième fois que le patron de l’ « United States Africa Command » pose pied en Algérie et s’entretient avec le président de la République.
Un communiqué de la Présidence indiquait que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a reçu, hier, le Général Stephen Townsend, chef du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (AFRICOM), qui effectue une visite de travail en Algérie en compagnie d’une importante délégation. Aussi, la rencontre a permis « d’examiner les moyens de promouvoir les relations de coopération dans divers domaines liés à l’activité de l’Africom et de passer en revue les développements enregistrés dans la région, en particulier la sécurité au Sahel et les moyens de renforcer les capacités des pays de la région, notamment en matière de lutte contre le terrorisme », ajoute le communiqué.
La rencontre s’est déroulée « en présence du Général de Corps d’Armée, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Saïd Chanegriha, et du directeur de Cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf », conclut le communiqué.
Il y a exactement une année, le 23 septembre 2020, il était à Alger ; il s’était notamment exprimé sur le partenariat américain avec l’Algérie en termes très laudatifs, qualifiant l’Algérie de « partenaire fiable et très fort », qui peut jouer « un rôle très important pour assurer la sécurité et la paix dans toute la région ».
Très attentifs aux développements sécuritaires périlleux dans la triple région maghrébo-saharo-sahélienne (et dont ils sont aussi comptables, notamment concernant la reconnaissance par Trump de la pseudo-marocanité des territoires sahraouis occupés), les Américains sont autant sensibles à la percée sino-russe dans la région et semble avoir grand besoin de l’Algérie dans une guerre économique de haute intensité contre Beijing, et qui semble leur échapper.
Il est certain que cette visite s’inscrit dans le cadre de cette volonté américaine d’en savoir plus sur les événements qui marquent la région et de connaitre le fond de la pensée des uns et des autres.
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AFRICOM : L’Algérie campe sur son indépendance décisionnelle
Algérie, Etats-Unis, AFRICOM, Sahel, Mali, sécurité, lutte antiterroriste, #Algérie,
«L’Algérie est un partenaire fiable et très fort, et si je suis ici, c’est que nous sommes convaincus que l’Algérie peut jouer un rôle très important pour assurer la sécurité et la paix dans toute la région», a précisé le général d’armée Stephen Townsend, chef du Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), à l’issue de sa rencontre avec le président de la République.
L a coopération militaire entre les deux parties se limite, aujourd’hui, à la formation et à l’échange de données techniques. Les Etats-Unis n’ont pas réussi à convaincre l’Algérie de déplacer le siège d’«Africom» de Stuttgart, en Allemagne, vers l’Afrique. Les pouvoirs publics avaient à maintes reprises exprimé leur refus quant à une présence militaire américaine dans la région, en dépit des assurances de Washington qui parle d’une activité purement logistique pour faire face aux menaces des groupes terroristes.
Dans la perspective toujours de rassurer sur ses intentions, un responsable américain avait estimé à 9 milliards de dollars l’aide des Etats-Unis dans le cadre de l’Africom à l’Afrique. Mhand Berkouk, analyste spécialiste des questions géopolitiques, revient, dans ce cadre, sur cette visite qui relève, dit-il, «de la qualité des relations entre les deux pays qui entretiennent depuis 2005 un dialogue stratégique assez conséquent. Cette coopération souveraine entre deux Etats reflète le respect des Etats-Unis vis-à-vis du rôle que joue l’Algérie dans la consolidation de la paix et de la sécurité dans la sous-région, Afrique du Nord et Sahel, et dans le continent d’une manière générale».
Pour lui, «l’expertise algérienne en matière de lutte contre l’extrémisme violent et le terrorisme constitue un cas d’école pour les pays qui font face à cette menace transnationale». Sur la position immuable des autorités algériennes qui refusent totalement l’idée de l’installation de bases militaires étrangères sur son sol, il explique que «de par sa doctrine, l’Algérie a une politique étrangère souveraine basée sur une indépendance décisionnelle devenue presque sacro-sainte. C’est pourquoi elle refuse toute présence étrangère sur son sol et préfère prendre en charge elle-même ses besoins de sécurité nationale».
PRÉSERVER NOTRE SOUVERAINETÉ À TOUT PRIX
Evoquant la coopération militaire entre les deux pays et l’Africom qui avait appelé, en 2010, l’Algérie à développer une stratégie militaire aérienne conjointe, Berkouk affirme qu’«au vu de certaines analyses américaines notamment celle publiée récemment dans Military Watch Magazine spécialisé dans les études militaires et stratégiques, l’armée algérienne est la première puissance aérienne dans la région, dépassant de loin les pays du Maghreb», soulignant que «ses capacités de défense nationales sont, néanmoins, définies par une doctrine défensive liée à une lecture objective et reflétant des principes fondateurs de notre politique étrangère, à savoir le respect de la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays».
Selon le géo-politologue, «les choix opérationnels ou stratégiques du pays sont essentiellement définis par des évaluations actuelles et prospectives des risques et menaces. Toutes les décisions sont ainsi étroitement liées au souci de préserver la souveraineté nationale». A la question de savoir quel est le rôle réel de l’Africom dans le Sahel, sachant que l’Algérie est chargée de coordonner la position du Commandement militaire conjoint des Etats de la région (Algérie, Niger, Mali et Mauritanie), il dira que «toute coopération est définie par des échanges de bonne pratique sécuritaire en matière notamment de lutte contre le terrorisme et le partage d’un savoirfaire opérationnel».
Et de poursuivre : «Le Sahel est considéré, cependant, comme une extension même de notre sécurité nationale. C’est pourquoi les autorités demeurent soucieuses de la préservation de cette souveraineté et de l’évolution des cas d’insécurité et de dynamique crisogène dans ces pays.» De l’avis de Mhand Berkouk, «la position algérienne est de principe même si nos besoins sont toujours en évolution au vu de la complexification de l’insécurité dans la région du Sahel et en Libye et la fragilité de la Tunisie».
Sur l’impact que pourrait avoir la rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc sur la coopération algérienne avec l’Africom, il estime que «notre pays est en position de pivot dans cette région au regard de nos capacités nationales endogènes et souveraines». «Nous défendons notre indépendance décisionnelle, contrairement au Maroc qui est dans une position de servitude stratégique au profit de l’Occident et du projet du sionisme mondial», précise-t-il.
Et de conclure : «Les Etats-Unis ont toujours essayé d’avoir des relations multi-variables avec l’Algérie en raison du rôle important des deux Etats et de l’identité militaire et sécuritaire des deux pays.»
Assia Boucetta
Horizons, 29/09/2021
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ANP : Chanegriha reçoit le Commandant de l’AFRICOM
Algérie, Etats-Unis, AFRICOM, #Algérie,
Le Général de corps d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’Etat-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a reçu en audience, ce lundi au siège de l’Etat-major de l’ANP, le Général d’armée Stephen J. Townsend, Commandant de l’AFRICOM, indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).
« Après la cérémonie d’accueil et le salut de l’emblème national, les deux parties ont évoqué durant cette rencontre à laquelle ont pris part le secrétaire général du ministère de la Défense nationale, les Commandants de Forces et de la Gendarmerie nationale, des chefs de départements et des Directeurs centraux au ministère de la Défense nationale et de l’Etat-major de l’ANP ainsi que les membres de la délégation américaine, la volonté des deux armées à consolider les relations bilatérales et ont échangé leurs points de vue sur les questions d’intérêt commun », précise la même source.
« Cette visite reflète l’intérêt porté par l’AFRICOM aux questions sécuritaires qui concernent la sous-région et les défis qui en découlent, se rapportant notamment à la stabilité et au développement durable », ajoute le communiqué du MDN.
Par ailleurs, « Monsieur le général de Corps d’Armée, chef d’Etat-Major de l’ANP, a saisi cette occasion pour exprimer ses marques de gratitude à la partie américaine pour les aides médicales fournies à l’ANP dans un contexte particulier caractérisé par la crise sanitaire de la Covid-19 », relève la même source.
A l’issue de la rencontre, « le Général d’Armée Stephen J. Townsend a signé le Livre d’or de l’Etat-major de l’Armée populaire nationale ».
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Le chef de l’AFRICOM se rend en Algérie
Algérie, AFRICOM, Etats-Unis, Maroc, #Algérie, #Mali, #Libye, #Maroc,
Le chef du commandement militaire américain pour l’Afrique a visité l’Algérie lundi, rencontrant le président Abdelmadjid Tebboune et faisant l’éloge des liens entre les États-Unis et le pays d’Afrique du Nord.
« Les États-Unis apprécient le rôle important que joue l’Algérie dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la prospérité dans la région et au-delà, et nous espérons continuer à renforcer nos solides relations bilatérales », a déclaré le commandant d’Africom, le général Stephen Townsend, dans une vidéo tweetée par l’ambassade des États-Unis.
Lors de réunions auxquelles a également participé le chef de l’armée algérienne Said Chanegriha, Townsend a discuté de « la sécurité dans la région du Sahel et des moyens d’élargir les capacités des pays de la région, notamment en termes de lutte contre le terrorisme », a indiqué le média public algérien APS.
M. Townsend a visité l’Algérie en septembre 2020, mais cette dernière tournée était sa première depuis que le Maroc est devenu le quatrième État arabe à normaliser ses relations avec Israël en décembre de l’année dernière, à la colère d’Alger, le rival régional de Rabat.
L’accord soutenu par les États-Unis a également vu Washington reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, que le Maroc considère comme son territoire souverain mais où l’Algérie a soutenu le mouvement indépendantiste du Polisario.
L’Algérie, qui se méfie de l’instabilité à ses frontières, cherche à jouer un rôle diplomatique plus actif au Sahel, en se présentant comme un médiateur dans les crises en Libye et au Mali voisins.
La visite de M. Townsend intervient également alors que l’influence des paramilitaires russes, des instructeurs et des entreprises de sécurité privée s’accroît dans la région du Sahel déchirée par les conflits.
Samedi, le Mali a déclaré qu’il allait engager des sociétés de sécurité privées russes, après que le gouvernement de Bamako, dominé par l’armée, ait signalé qu’il était sur le point d’engager 1 000 paramilitaires Wagner.
Le groupe Wagner, proche du Kremlin, est déjà actif en Libye.
Barron’s, 27/09/2021
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Ressemblance entre l’administration Biden et celle de Trump
Etats-Unis, Iran, Donald Trump, Joe Biden, France, crise des sous-marins,
Si la «crise des sous-marins» a prouvé à la France que l’administration Biden n’était pas différente de l’administration Trump, ce constat a été fait il y a déjà plusieurs mois par ceux qui tentent désespérément d’amener Washington et Téhéran à dialoguer sereinement autour de l’Accord sur le nucléaire iranien et qui doivent faire face à l’habituelle hostilité iranienne, mais aussi à l’inflexibilité américaine. Une inflexibilité qui rappel celle de Trump vis-à-vis de l’Iran et qui ne colle pas avec les promesses de campagne des Démocrates.
Les États-Unis «devraient être plus actifs et résoudre toutes les questions relatives» à une relance de l’accord nucléaire avec l’Iran, a de son côté affirmé samedi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Lors d’une conférence de presse à l’ONU en marge de l’Assemblée générale des nations unies à New York, le ministre a espéré que les négociations à Vienne entre l’Iran, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec en arrière-plan les États-Unis, reprennent aussitôt que possible, comme l’a souhaité Téhéran.
«L’Iran ne fait rien qui serait interdit» par le traité de non-prolifération nucléaire» (TNP) et son protocole additionnel, a aussi jugé Sergueï Lavrov, en critiquant les sanctions unilatérales prises contre l’Iran après le départ en 2018 des Etats-Unis de l’accord nucléaire de 2015. S’il n’applique plus nombre d’engagements liés à l’accord nucléaire de 2015, c’est «simplement parce que les Etats-Unis en sont sortis», a-t-il noté, en soulignant que Washington avait imposé depuis 2018 des sanctions à l’Iran qui ne sont pas seulement liées à l’uranium enrichi, mais visent aussi «tous ceux qui commercent légalement avec l’Iran».
Pour Lavrov, ces sanctions n’ont plus lieu d’être, et «devraient être levées dans le cadre de la restauration de l’accord nucléaire». Tout au long de la semaine, les États-Unis et les Européens ont multiplié les entretiens sur le dossier iranien en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Ils ont exprimé leur frustration, mêlée d’agacement, face à l’Iran qui n’a offert aucune «indication claire», selon eux, sur ses intentions pour la reprise des négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien.
Les discussions à Vienne pour relancer l’accord nucléaire, y faire revenir les États-Unis et obtenir dans le même temps une levée de sanctions américaines sont interrompues depuis l’élection en juin d’un nouveau président iranien. Les pays signataires de l’Accord de Vienne s’impatientent ainsi autours de l’inertie américaine et de la réaction iranienne que cela occasionne.
Les iraniens se font de plus en plus provocateurs et plus les semaines et les mois passent et plus il semble improbable qu’une réconciliation soit possible entre Washington et Téhéran. Même l’Accord qui regroupe encore l’Iran et plusieurs puissances semblent aujourd’hui en danger.
Fouzia Mahmoudi
Le Jour d’Algérie, 27/09/2021