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  • Maroc-Sahara Occidental : L’exigence de la légalité

    Les dernières illusions de l’occupant marocain volent en éclats. Pris en flagrant délit d’espionnage international, en sous-traitant de l’alliée sioniste, le Makhzen est confronté à un désaveu cinglant prononcé par l’Allemagne, coupable du respect de la légalité internationale, et l’Europe condamnant fermement le recours au chantage immoral exercé contre l’Espagne voisine menacée d’un afflux massif de jeunes migrants Marocains illégaux.

    Le retour aux réalités est dur pour l’Etat narcotique qui voit fondre comme neige au soleil le processus de normalisation destiné à enterrer la cause palestinienne et sahraouie. Près de 6 mois après la signature des accords dits d’Abraham, l’exigence de légalité est au cœur de la perception de la nouvelle administration américaine signant la mort de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental conforté dans son statut de territoire non autonome et son droit à l’autodétermination défendu par 28 sénateurs à égalité entre démocrates et républicains.
    En janvier, le secrétaire d’Etat Antony Blinken a déjà amorcé un changement d’approche, en affirmant la nécessité d’un «examen attentif» de certaines dispositions liées à la normalisation des relations des pays arabes avec l’entité sioniste. L’étau se resserre sur une monarchie aux abois suspendue au parapluie sioniste et aux mirages d’un expansionnisme porteur de risque de déflagration et d’une instabilité dans la région.
    Cette dérive interpelle grandement les alliés traditionnels trahis par une ingérence flagrante dans leurs affaires intérieures, sous l’effet de la guerre cybernétique ciblant les journalistes, les membres de la société civile, des personnalités politiques et même des dirigeants en exercice. Il reste à s’interroger sur la riposte à une violation systématique des valeurs fondamentales et de la liberté d’expression dont sont friands le Parlement européen et des médias de la complaisance avec «Notre ami le roi» et son héritier indélicat et indigne.
    La position claire de l’administration Biden a remis sur les rails le processus de règlement du conflit maroco-sahraoui. «Nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité», a souligné le secrétaire d’Etat adjoint aux affaires du Proche Orient, Joey Hood, en visite en Algérie. «C’est ce qu’il y de mieux à faire et c’est l’approche à laquelle nous allons consacrer tout notre temps, notre énergie et tous nos efforts», a-t-il précisé.
    Cette dynamique prometteuse exige la nomination, au plus vite, d’un nouvel émissaire personnel du secrétaire général bloqué dans sa démarche par l’intransigeance marocaine. Elle reste la voie la plus sûre pour un retour fortement attendu à la table des négociations.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, normalisation, Israël, #SaharaOccidental #Maroc #Israël
  • L’Algérie au service de la paix

    Par Larbi Chabouni

    L ’Algérie trône sur une vision internationalement consacrée pour mettre fin aux dérives sanglantes de l’intervention étrangère aujourd’hui décriée jusques et y compris par ses principaux acteurs. En victime expiatoire du fameux «printemps arabe», érigé en arme de destruction massive, la Libye a été confrontée à un drame humanitaire longtemps ignoré par les apôtres des droits de l’homme et aggravé par les interférences des puissances régionales en guerre de leadership pour le contrôle des richesses pétrolières et la satisfaction des intérêts géostratégiques. 
    La démarche algérienne a été validée par la Conférence internationale de Berlin et à l’issue de la visite du secrétaire d’Etat adjoint aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, par l’Amérique de Biden prête à travailler avec l’Algérie pour la consolidation des solutions politiques et pacifiques des crises régionales et internationales. 
    Incontestablement, la reconnaissance du rôle pivot d’un partenaire régional incontournable se fonde sur une expérience immuable prônant la réconciliation, le règlement des conflits par la voie du dialogue, le respect de la souveraineté nationale et le rejet de l’ingérence dans les affaires intérieures des pays. 
    Ce sont les fondamentaux d’une diplomatie au service de la paix et de la stabilité, et créditée d’une expertise et d’un professionnalisme dans la conduite de la médiation internationale. Tout naturellement, la contribution à l’approfondissement du dialogue inclusif inter-Libyens participe d’une volonté de favoriser la réconciliation nationale impulsée par la signature d’un cessez-le-feu permanent, la réunification des institutions nationales, notamment miliaire, et la mise en place des institutions démocratiquement élues. 
    «Nous n’avons d’autre ambition ni vision hormis que les Libyens ont pour leur pays», a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au terme de l’audience accordée au président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younès El-Menfi, en visite de deux jours. Au côté de la Libye, partageant un destin commun, l’Algérie se déclare disposée à apporter tout son soutien pour la réussite des échéances électorales fixées au 24 décembre prochain et la promotion d’un partenariat économique, commercial et sécuritaire efficient. 
    Des décisions opportunes pour assurer la sécurité commune, notamment dans le Sud libyen, et lancer le vaste chantier de la reconstruction économique initié par le Forum algéro-libyen lors de la visite effectuée à la fin du mois de mai dernier par le Premier ministre Abdelhamid Debeibah. 
    Les avancées tangibles inscrites dans l’ouverture de l’espace terrestre, maritime et aérien, la relance des investissements et la participation des entreprises algériennes constituent les bases d’une coopération multiforme à portée de la solidarité et de la fraternité légendaire qui unit les deux pays.
    Horizons, 31/07/2021
    Etiquettes : Algérie,Libye, Etats-Unis, #Algérie #Libye
  • Quel bilan tirer de la visite de Joey Hood à Alger ?

    La visite du secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, a eu au moins le mérite d’avoir brisé le mur de glace que l’ex-président américain, Donald Trump, avait fait naitre entre Alger et Washington. Plusieurs décisions, dont la reconnaissance de la soi-disant marocanité des territoires de l’Etat du Sahara occidental, ainsi que la reconnaissance d’El Qods comme capitale de l’entité sioniste, avaient généré des divergences difficiles à rapprocher.

    L’après-Trump avait été tout aussi laborieux, avec une série de dérives politiques à l’échelle planétaire, généré par (comme par hasard) les deux principaux alliés de Washington dans la région Mena, Israël et le Maroc, dérives qui ont ramené au point zéro les relations desserrées entre les deux pays.

    Avec la récente nomination d’Elizabeth Moore Aubin en tant qu’Ambassadrice des États-Unis en Algérie, c’est en quelque sorte le retour d’une « habituée des lieux » qui revient en Algérie. Après une période de flottement, équivalent de son étude au niveau du Congrès, le retour de Moore Aubin apaise les soucis que soulevaient les cases vides générées par l’absence d’un ambassadeur américain de poids à Alger.

    En qualifiant ses discussions avec les responsables algériens de « très productives », en présentant le président Biden comme un responsable « très sérieux » au sujet d’une nouvelle collaboration avec l’Algérie « sur des objectifs communs », le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, donne de nouveaux gages de crédibilité à un partenariat stratégique algéro-américain, qui a toujours cumulé avec beaucoup de réussite l’économique, le politique, le sécuritaire, mais qui devrait désormais donner des indices positifs quant au volet politique, très amoché depuis Trump.

    L’Express, 28/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Etats-Unis, Donald Trump, Sahara Occidental, Palestine, Al Qods, Jérusalem, Elizabeth Moore Aubin,

  • Sahara occidental : le Maroc perd la carte américaine

    Washington est favorable pour un processus politique dirigé par les Nations Unies pour le règlement du conflit du Sahara Occidental. Cette position exprimée déjà par le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price en début de ce mois, vient d’être réitérée par le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, en visite à Alger les 25 et 26 juillet derniers.

    « Nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité, c’est ce qu’il y a de mieux pour la région et c’est (l’approche) à laquelle nous allons consacrer notre temps, notre énergie et nos efforts », a-t-il déclaré dans un entretien à l’APS.
    Depuis décembre 2020, mois où l’ex -président américain Donald Trump a reconnu la prétendue souveraineté marocaine sur le territoire sahraoui, Washington s’est complu dans un statu-quo qui n’a pas manqué de susciter moult interrogations chez les partisans du processus de paix mené par les Nations unies sur ce conflit. Les déclarations de l’hôte d’Alger, sans toutefois remettre en cause la position de l’administration de Donald Trump, ont le mérite de montrer que Washington s’inscrit désormais dans le cadre d’un processus de paix dirigé par les Nations-unis.
    Ce n’est pas rien ! C’est une évolution notable par rapport à l’administration Trump qui ne prêtait aucun crédit aux démarches onusiennes sur cette question. Ils sont nombreux les observateurs qui ont prédit depuis la conclusion de la vente concomitante entre Trump et Mohammed VI portant sur la normalisation des relations avec Israël contre la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental, que les USA sont partis et pour toujours pour appuyer et soutenir le Makhzen marocain contre vents et marées.
    Ces prévisions, quelle que soit leur apparente solidité, viennent d’être ébréchées par les propos du secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient. En plus de déclarer ouvertement leur soutien à un processus de négociations parrainé par l’ONU, les USA exhortent également , comme de nombreux pays dont l’Algérie, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination de son Envoyé Personnel au Sahara occidental et à lancer un processus politique crédible entre les deux parties au conflit. Ce changement d’approche des Etats-Unis face à ce conflit qui perdure depuis 1975 ne peut que faire aboutir la revendication du Polisario portant sur l’organisation d’un référendum pour déterminer définitivement le sort ce territoire occupé.
    L’Express, 29/07/2021
    Etiquettes : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Etats-Unis, ONU, processus de paix,
    #SaharaOccidental, #FrontPolisario, #Maroc, #EtatsUnis, #ONU, #processusdepaix,
  • Maroc : Déclaration de presse du secrétaire d'Etat Joey Hood

    Communiqué de presse du secrétaire d’État adjoint par intérim aux Affaires du Proche-Orient Joey Hood après sa rencontre à Rabat avec le ministre des Affaires étrangères Nasser

    Ce fut un plaisir de rencontrer aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères Bourita.
    Nous avons eu l’occasion de parler de la façon dont, sous la direction du roi Mohammed VI, nous renforçons encore le partenariat stratégique américano-marocain déjà solide, alors que nous commémorons le bicentenaire de la première mission diplomatique américaine au Maroc – la Légation américaine de Tanger – et célébrer plus de 200 ans d’amitié entre nos deux pays.
    Bien sûr, nos relations bilatérales sont encore plus anciennes que cela – elles remontent à l’indépendance des États-Unis, lorsque le Maroc a été le premier pays à reconnaître les États-Unis naissants.
    Nous apprécions le soutien continu et précieux du Maroc sur des questions d’intérêt commun telles que la paix au Moyen-Orient, et la stabilité, la sécurité et le développement dans la région et le continent africain.
    Nous travaillons ensemble pour vaincre la pandémie de COVID-19. Le week-end dernier, les États-Unis ont fourni plus de 300 000 vaccins Johnson & Johnson au Maroc. Ces vaccins ponctuels renforceront la campagne de vaccination déjà très réussie du Royaume.
    Les États-Unis ont investi plus de 15 millions de dollars dans la riposte marocaine à la pandémie de COVID-19, en collaboration avec le ministère de la Santé et d’autres partenaires pour sensibiliser aux risques liés au COVID-19, former le personnel de santé, étudier l’efficacité des vaccins et fournir des équipements d’hygiène et de laboratoire et Provisions.
    Le week-end dernier, nous étions également ravis de voir le vol commercial inaugural de Tel-Aviv à Marrakech. Les États-Unis saluent les mesures prises par le Maroc pour améliorer ses relations avec Israël. La relation Maroc-Israël aura des avantages à long terme pour les deux pays.
    Nous apprécions le soutien continu du Maroc aux efforts de l’ONU en Libye, et son soutien au retrait des forces étrangères de Libye et à la préparation d’élections nationales réussies là-bas – une étape essentielle vers une Libye stable, unifiée et démocratique
    Concernant le Sahara occidental, nous soutenons un processus politique crédible dirigé par l’ONU pour stabiliser la situation et garantir la cessation de toute hostilité. Nous consultons les parties sur la meilleure façon de mettre un terme à la violence et de parvenir finalement à un règlement durable.
    Nous soutenons fermement les efforts de l’ONU pour nommer un envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental le plus rapidement possible. Nous sommes prêts à nous engager activement avec toutes les parties pour soutenir cette personne.
    Le Maroc est également un partenaire proche des États-Unis sur une série de questions de sécurité. Il participe à plus de 100 engagements militaires avec nous chaque année, dont African Lion – le plus grand exercice militaire américain annuel sur le continent, qui est revenu au Maroc le mois dernier après une interruption d’un an en raison de la pandémie de COVID-19.
    L’an dernier, nous avons signé une feuille de route décennale pour la coopération en matière de défense, symbole de notre coopération stratégique et de long terme.
    Le Maroc est le seul pays d’Afrique avec lequel nous avons un accord de libre-échange, et nous et nos entreprises considérons le Maroc comme une porte d’entrée sur le continent. Cette année marque le 15e anniversaire de l’entrée en vigueur de l’ALE. Les deux pays en ont grandement profité, grâce à la création de milliers d’emplois et à une multiplication par cinq du volume des échanges – à 5 milliards de dollars par an. Plus de 150 entreprises américaines opèrent ici.
    Au cours de ma visite, je suis ravi d’avoir la chance d’aller à la Bibliothèque nationale pour voir notre exposition sur le bicentenaire de la Légation et les liens historiques profonds entre nos deux pays.
    Cette exposition est gratuite et ouverte au public et sera présentée à la Bibliothèque nationale jusqu’en octobre, date à laquelle elle déménagera à la Fondation Slaoui à Casablanca. Veuillez visiter!
    Merci.
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Donald Trump, administration Biden, Joey Hood, 
  • L’administration Biden souhaite travailler avec l’Algérie

     

    Le président Biden est « très sérieux » au sujet de travailler avec l’Algérie sur des objectifs communs, a déclaré le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, qualifiant ses discussions avec les responsables algériens de « très productives ».

    « Le Président Biden est très sérieux au sujet de travailler avec l’Algérie sur nos objectifs communs en ce qui concerne la Libye, par exemple, où les deux pays cherchent le départ des forces étrangères et le retour de la souveraineté au peuple libyen afin que (les libyens) puissent déterminer leur propre avenir », a déclaré Joey Hood dans un entretien accordé à l’APS au terme de sa visite en Algérie.

    C’est aussi eu égard au  » rôle de l’Algérie au Sahel et dans d’autres régions » que Washington souhaite approfondir sa coopération avec Alger en plus de « travailler ensemble pour préserver le riche patrimoine culturel » algérien, a-t-il ajouté. Le secrétaire d’Etat adjoint américain a, par ailleurs, qualifié ses discussions avec les responsables algériens, à l’occasion de sa première visite en Algérie, de « très productives ».

    « Je suis très heureux d’être ici. J’ai été chaleureusement accueilli par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra ainsi que par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane et la ministre de la Culture et des arts, Wafaa Chaalal avec lesquels nous avons eu des discussions très productives sur les relations bilatérales ainsi que sur notre coopération concernant les questions régionales », a-t-il relevé.

    Evoquant, par ailleurs, la Covid-19, le diplomate américain a précisé que la lutte contre cette pandémie constituait « la priorité numéro un de l’administration Biden. « Nous le faisons en tant que plus grands donateurs de vaccins à COVAX, qui fournit des doses de vaccins à des centaines de millions de personnes dans le monde, y compris, espérons-le, en Algérie », a-t-il dit.

    APS

    Etiquettes : Algérie, Joe Biden, Etats-Unis, Joey Hood, Sahel, COVAX, patrimoine culturel,

  • Sahara Occidental: Washington soutient le processus de l’ONU

    «Nous voulons voir le nom de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies dès que possible». L’émissaire de l’Onu bénéficiera de l’aide pour qu’il puisse «se mettre au travail le plus rapidement possible avec notre soutien ainsi que celui de nos partenaires et alliés, dont l’Algérie».

    Reçu à Alger par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient, Joey Hood, s’est clairement exprimé sur le sujet du Sahara Occidental. En accordant un entretien à l’agence officiel Aps, le diplomate US envoie un message clair à l’ensemble des intervenants dans ce dossier de décolonisation. Joey Hood a expressément souligné la position de son pays qui s’appuie exclusivement sur l’Onu pour le règlement du conflit. Ce rappel qui est devenu nécessaire après les élucubrations du Makhzen marocain, a été annoncé en ces termes : «Notre position claire est : Nous voulons voir un processus dirigé par l’ONU qui aboutit à un accord acceptable par toutes les parties et qui mène à la paix et à la stabilité, c’est ce qu’il y a de mieux pour la région et c’est (l’approche) à laquelle nous allons consacrer notre temps, notre énergie et nos efforts».
    Le secrétaire d’Etat adjoint américain aux affaires du Proche-Orient ne s’est pas prononcé sur la nature de l’accord bilatéral maroco-sahraoui. Une posture qui le met à équidistance des deux parties, mais dont on retient surtout le rôle central que devra jouer l’Onu dans ce dossier. A ce propos, Joey Hood est catégorique. «Nous voulons voir le nom de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies dès que possible», a-t-il tranché, sans nuance ni faux fuyant. L’apport des USA, à en croire son diplomate s’axera sur l’aide dont devra bénéficier l’émissaire de l’ONU pour qu’il puisse «se mettre au travail le plus rapidement possible avec notre soutien ainsi que celui de nos partenaires et alliés, dont l’Algérie». Le propos est très «américain» dans sa netteté. Il n’est pas enrobé de langue de bois et place l’Algérie en tant partenaire objectif des USA, mettant de fait, le Maroc dans une position inconfortable. En effet, Rabat qui accuse l’Algérie de soutenir le Front Polisario, tient dans la déclaration de l’officiel américain une réponse sanglante et un démenti ferme. Le problème dans le dossier sahraoui n’est pas l’Algérie. Cela a le mérite de la clarté.
    Il y a lieu de rappeler qu’en juin dernier, le département d’Etat américain avait évoqué un changement d’approche de la part de l’administration Biden concernant la question sahraouie. «Je n’ai rien à annoncer pour le moment, mais je pense que si vous regardez le Sahara occidental dans le cadre de l’approche plus large de la région adoptée par l’administration précédente dans le contexte des accords d’Abraham, c’est là que l’on constate une certaine différence d’approche», avait alors déclaré le porte-parole du département d’Etat. Ned Price faisait référence à la reconnaissance par l’ancien président Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur ce territoire occupé.
    Quelques semaines avant cette sortie, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait également, en mars dernier, exhorté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination d’un envoyé personnel au Sahara occidental. Il avait par la même occasion mis en évidence le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario), parrainé par l’ONU.
    Notons enfin que le Sahara occidental avait été inscrit en 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux. Après la fin de la colonisation espagnole, le Sahara occidental a été occupé depuis 1975 par le Maroc, ouvertement soutenu par la France. C’est la dernière colonie en Afrique.
    L’administration Biden souhaite travailler avec l’Algérie
    Concernant les relations bilatérales entre les deux pays, le diplomate américain a été très clair sur les intentions de la nouvelle administration de travailler en étroite collaboration avec l’Algérie, concernant plusieurs sujets et questions régionales.
    «Le Président Biden est très sérieux au sujet de travailler avec l’Algérie sur nos objectifs communs en ce qui concerne la Libye, par exemple, où les deux pays cherchent le départ des forces étrangères et le retour de la souveraineté au peuple libyen afin que (les libyens) puissent déterminer leur propre avenir», a aussi déclaré Joey Hood.
    C’est aussi eu égard au « rôle de l’Algérie au Sahel et dans d’autres régions» que Washington souhaite approfondir sa coopération avec Alger en plus de «travailler ensemble pour préserver le riche patrimoine culturel» algérien, a-t-il ajouté.
    Le secrétaire d’Etat adjoint américain a, par ailleurs, qualifié ses discussions avec les responsables algériens, « à l’occasion de sa première visite en Algérie, de «très productives».
    « Je suis très heureux d’être ici. J’ai été chaleureusement accueilli par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra ainsi que par le ministre du Commerce, Kamel Rezig, le Premier ministre, Aymen Benabderrahmane et la ministre de la Culture et des arts, Wafaa Chaalal avec lesquels nous avons eu des discussions très productives sur les relations bilatérales ainsi que sur notre coopération concernant les questions régionales», a-t-il relevé.
    Evoquant, par ailleurs, la Covid-19, le diplomate américain a précisé que la lutte contre cette pandémie constituait « la priorité numéro un de l’administration Biden. « «Nous le faisons en tant que plus grands donateurs de vaccins à COVAX, qui fournit des doses de vaccins à des centaines de millions de personnes dans le monde, y compris, espérons-le, en Algérie», a-t-ajouté.
    Nadera Belkacemi
    Ouest Tribune, 28/07/2021
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Algérie, ONU, processus de paix, 
  • Le sentiment d’insécurité pousse le Maroc à épier ses alliés

    En 2007, la France et les Etats-Unis ont décidé d’offrir au Maroc le Sahara Occidental en guise de cadeau et « récompense » pour ses services et sa fidélité à l’agenda colonialiste. Cependant, le cadeau s’est avéré empoisonné n’étant pas accompagné de mesures effectives pour imposer leur volonté au peuple sahraoui et à son allié, l’Algérie. Certes, depuis, toutes les résolutions du Conseil de Sécurité chantent les prétendues vertus du dénommé plan d’autonomie marocain et la France veille à censurer toute phrase susceptible d’irriter l’occupant, même au détriment du principe sacré de respect aux droits de l’homme.

    Paris et Washington ont ainsi assuré un statu quo qui a pérennisé le cessez-le-feu, éloigné toute perspective de solution référendaire au même temps qu’ils garantissaient au Makhzen l’impunité à ses exactions contre la population sahraouie. Mais le Maroc souhaitait que ses alliés s’impliquent davantage dans l’imposition d’une solution qui soit favorable à ses ambitions expansionnistes. C’est qui explique sa réaction suite à un tweet rédigé par un président qui avait perdu les élections. Un tweet presque funéraire.

    Malgré toutes les assurances de ses alliés, les autorités marocaines n’ont jamais été rassurées. Une simple visite d’un responsable français en Algérie pouvait faire des ravages au Maroc au point de pousser un Premier Ministre gaulois, Jean-Marc Ayrault en l’occurrence, à déclarer que Rabat « n’a rien à craindre d’un dialogue plus étroit entre Paris et Alger ».

    La « maîtresse avec laquelle on dort toutes les nuits, dont on n’est pas particulièrement amoureux mais qu’on doit défendre», pour utiliser les propos de l’ancien ambassadeur de la France à Washington, Gérérd Araud, aujourd’hui consultant chez la société israélienne se trouvant derrière le scandale d’espionnage, NSO Group, soupçonne son amant d’infidélité et de vouloir la trahir en vue de se positionner dans le marché économique algérien.

    La volonté du président Emmanuel Macron de fonder de nouvelles relations avec l’Afrique a aggravé cette méfiance et éloigné tout espoir de Rabat de gagner la bataille du Sahara Occidental.

    Aujourd’hui, cette méfiance est doublé d’une déception : Celle de voir l’administration Biden et l’Europe suivre les pas du pyromane Donald Trump. La méfiance et la déception ont poussé le Maroc à tous les extrêmes : terrorisme, chantage à l’émigration et, dernier en date, l’espionnage tout azimut en faisant fi des règles de l’éthique.

    Abdullah El Meknassi, Paris

    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, France, Etats-Unis, espionnage, logiciels espions, NSO Group,

  • Maroc: Les Etats-Unis « préoccupés » par le procès d’Omar Radi

    Maroc, Etats-Unis, Omar Radi, presse, journalistes, répression,

    Les Etats-Unis se sont prononcés sur le procès du journaliste Omar Radi et sa condamnation à 6 ans de prison ferme.

    Via un tweet publié par le porte-parole du Département d’Etat, Ned Price, Washington a clairement indiqué son indignation par le manque de « garanties d’un procès équitable dans l’affaire du journaliste Omar Radi ».

    « Nous sommes préoccupés par les garanties d’un procès équitable dans l’affaire du journaliste Omar Radi, qui a été condamné à six ans de prison le 19 juillet. Nous suivons de près cette affaire et avons fait part de nos préoccupations aux autorités marocaines », a-t-il écrit mardi 20 juillet.

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  • Maroc : Premier service rendu à l’administration Biden.

    L’administration Biden a rapatrié lundi un détenu de Guantánamo Bay au Maroc, le premier transfert d’un détenu de la prison de haute sécurité depuis que l’administration Trump a pratiquement mis fin aux réinstallations lorsque l’ancien président a pris ses fonctions en 2017.

    Le transfert du détenu Abdul Latif Nasir, qui a été détenu sans inculpation ni procès pendant près de deux décennies, laisse 39 détenus dans l’installation militaire située à l’extrémité orientale de Cuba et fournit la première illustration concrète de la façon dont l’administration pourrait tenter de fermer définitivement la prison.

    Les États-Unis sont « extrêmement reconnaissants de la volonté du Royaume de soutenir les efforts actuels des États-Unis pour fermer le centre de détention de Guantánamo Bay », a déclaré le Pentagone dans un communiqué.

    L’administration de George W. Bush a commencé à transférer les suspects de terrorisme à Guantánamo Bay à la suite des attentats du 11 septembre 2001. À son apogée, la prison comptait quelque 700 détenus et est devenue un symbole mondial des excès des États-Unis dans leur réponse aux menaces extrémistes.

    Le président Barack Obama s’est engagé à fermer la prison mais, confronté à l’opposition du Congrès, il n’a pas été en mesure de le faire. Son administration a transféré plus de 170 prisonniers vers leur pays d’origine ou des pays tiers.

    Le président Donald Trump a pratiquement interrompu ces transferts, s’opposant à la fermeture de l’établissement et menaçant d’y envoyer d’autres suspects de terrorisme. Nasir, un combattant présumé d’Al-Qaida qui se trouvait à la prison depuis 2002, était l’un des cinq hommes dont le transfert avait été préparé à la fin de l’administration Obama mais n’avait pas eu lieu. L’administration Trump n’a transféré qu’un seul prisonnier, un homme que les autorités ont transféré vers son Arabie saoudite natale pour qu’il puisse y purger sa peine.

    S’adressant aux journalistes après l’annonce du transfert, les responsables de l’administration Biden ont refusé de dire si Nasir serait libéré ou soumis à une nouvelle détention au Maroc. Une commission gouvernementale a recommandé son transfert en 2016.

    Un fonctionnaire marocain familier de l’affaire, qui a parlé sous le couvert de l’anonymat pour discuter d’un sujet sensible, a déclaré que Nasir est interrogé par la police après son transfert dans le cadre d’un effort visant à établir s’il doit être poursuivi dans le pays. Un juge marocain a ouvert une enquête sur son implication présumée dans des actes terroristes, a ajouté le fonctionnaire.

    Dans une déclaration fournie par un groupe de défense basé au Royaume-Uni, Reprieve, le frère de Nasir, Mustafa, a déclaré que sa famille avait attendu près de 20 ans son retour au Maroc.

    « Les cinq dernières années, depuis qu’il a été autorisé à être transféré mais maintenu à Guantánamo par le président Trump, ont été les plus difficiles de toutes », a-t-il déclaré.

    Hina Shamsi, qui dirige le projet de sécurité nationale de l’American Civil Liberties Union, a exhorté l’administration Biden à négocier la réinstallation des autres prisonniers restants. « Nous sommes heureux que le calvaire de M. Nasir dans un système que le monde reconnaît comme un symbole des violations américaines des droits de l’homme prenne fin », a-t-elle déclaré. « Mettre fin à deux décennies de détention militaire injuste et abusive d’hommes musulmans à Guantánamo est une obligation en matière de droits de l’homme et une nécessité pour la sécurité nationale. »

    D’autres personnes qui s’opposent au traitement des détenus par le gouvernement, notamment un groupe de sénateurs démocrates, ont exhorté le président Biden à agir rapidement et à fermer le centre de détention.

    Le porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, a déclaré lundi que si M. Biden avait toujours l’intention de fermer Guantánamo, l’administration n’avait pas de nouveau calendrier ni de date limite pour le faire.

    « Ce processus comporte plusieurs volets. Il comprend des notifications et des consultations avec le Congrès. Ce n’est pas quelque chose qu’une personne, même le président des États-Unis, peut faire à elle seule », a déclaré Mme Psaki.

    Outre le sort des détenus dont les responsables espèrent qu’ils pourront être transférés à l’étranger, l’administration Biden doit s’attaquer à une procédure de procès militaire difficile concernant une douzaine de prisonniers détenus à Guantánamo. Le processus de commission militaire mis en place sous Bush, et révisé sous Obama, n’a pas donné lieu à des verdicts opportuns pour la plupart des prisonniers concernés, selon les critiques.

    Les affaires de la commission ont été ralenties en partie par les répercussions juridiques de la torture des détenus et par les difficultés logistiques liées à l’organisation des procédures dans un établissement de haute sécurité inaccessible. Près de vingt ans après les attentats du 11 septembre 2001, le procès de cinq hommes accusés dans le cadre de ces événements n’a toujours pas commencé, embourbé dans des procédures préliminaires. Le mois dernier, le procureur général de la commission a démissionné après une décennie de travail. Néanmoins, M. Biden continue de soutenir le processus, a déclaré Mme Psaki.

    Des hauts fonctionnaires ont déclaré que l’administration tenterait de réinstaller les autres prisonniers dont le transfert a été approuvé.

    « Nous sommes très attachés à un processus délibéré et approfondi visant à réduire de manière responsable la population des détenus », a déclaré un responsable, qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat en vertu des règles de base établies par l’administration.

    Il y a 10 prisonniers peuvent être transférés et douze autres sont à un stade ou l’autre de la procédure devant une commission militaire, ce qui laisse 17 prisonniers dont la réinstallation pourrait être approuvée ou qui pourraient être détenus pour une durée indéterminée à Guantánamo ou ailleurs.

    Les républicains du Congrès ont exprimé leur opposition à la fermeture de la prison ou à l’envoi de prisonniers aux États-Unis pour une nouvelle détention ou un nouveau procès.

    The Washington Post, 19/07/2021

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