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  • La guerre et la paix américaines (Edito de Ouest Tribune)

    L’administration américaine sous la houlette des démocrates a toujours eu la mauvaise idée de se retirer brusquement de pays envahis par les Républicains avant de donner l’ordre d’envahir elle-même d’autres pays. Barack Obama qui a retiré les troupes US d’Irak, quelques années avant de bombarder la Syrie et la Libye illustre assez bien cette schizophrénie très américaine. Ces derniers jours Joe Biden, qui fut son vice-président en a peut être été l’inspirateur. Et pour cause, quelques mois après sa prise de fonction à la tête de l’empire, il décide de «laisser tomber» l’Afghanistan, envahi en 2000 par le républicain Georges Bush.

    Comme Obama, Biden ne va pas se formaliser. Il ne se souciera pas des Afghans qui ont cru à la démocratie promise et ont combattu les Talibans. Ceux-là, seront les dommages collatéraux d’une guerre qui aura duré 20 ans pour, au final, permettre à une horde d’intégristes sans foi ni loi d’imposer leur diktat aux Afghans.

    Les Américains sont ainsi. Ils parlent de démocratie, mais n’en pensent pas une miette. Toutes les personnes des pays envahis qui ont cru à leurs promesses sont doublement victimes. Pourtant, il faut bien le dire, les citoyens de ces pays ont clairement affiché leur aversion à la version américaine de la démocratie. En 2012, ils avaient mis l’Amérique au banc des accusés. Les manifestations hostiles au pays de l’Oncle Sam avaient fait le tour des pays musulmans. Même la lointaine Indonésie, dont les citoyens sont pourtant peu enclins à des démonstrations de colère avaient joint leur voix à celles des mécontents et donné plus de force à «la tyrannie de la foule». Mme Clinton qui préparait ses propres guerres était à l’origine de cette expression, dont le but était de sauver les meubles américains en terre d’Islam.

    A l’époque, l’Administration Obama disait à qui voulait l’entendre que son objectif était de faire émerger les « révolutionnaires » tolérants. Son vœu a accouché de la plus terrible organisation terroriste de l’Histoire de l’humanité. En réalité, Daesh n’a fait que donner corps à un rêve sioniste, celui de diaboliser l’Islam et les musulmans. En d’autres termes, les Démocrates, comme les Républicains, soustraitent pour l’entité sioniste.

    L’acte de Biden qui consiste à offrir tout un peuple et son pays à la barbarie des Talibans n’est certainement pas mue par des considérations de paix, mais sert, là aussi, un dessein que l’humanité découvrira dans quelques années. Ainsi vont la guerre et la paix américaines.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 18 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, Barack Obama, Afghanistan, Irak, Syrie,

  • Les 100 premiers jours de Biden au plan global

    Mohamed Habili

    Trois mois après sa prise de fonction en tant que président des Etats-Unis, Joe Biden n’a encore fait mieux que son prédécesseur sur aucun des dossiers de politique extérieure où il était le plus attendu, qu’il s’agisse de la Chine, de la Russie, de la Corée du Nord, de l’Iran, de la guerre au Yémen, des crises libyenne et syrienne, si tant est que celles-ci fassent partie de ses préoccupations.

    Pour ce qui est de la Chine, sa priorité absolue, ainsi d’ailleurs que pour son prédécesseur, il n’aura réussi jusqu’à présent qu’à la rendre plus allergique encore aux ingérences dans ses affaires intérieures. En témoigne sa réaction aux déclarations du secrétaire d’Etat Antony Blinken dénonçant les menaces qu’elle ferait peser sur la sécurité de Taïwan, laquelle réaction a pris la forme de l’entrée de plusieurs de ses avions dans l’espace aérien de l’île – au demeurant tout ce qu’il y a de plus chinois. Viole-t-on son propre espace aérien ? Que non. Telle fut la réponse de la Chine aux mises en garde en quelque sorte inaugurales de Blinken.

    Avant cela, il y avait eu bien sûr la rencontre d’Anchorage en Alaska, où les deux délégations avaient pendant près d’une heure dressé un réquisitoire de leurs deux pays, devant un parterre de journalistes médusés.

    La chine est pour la nouvelle administration le principal rival, le pays qui n’aspire à rien moins qu’à prendre la place des Etats-Unis en tant que première puissance au monde, pour elle bien plus nettement que pour la précédente. Du temps de Trump, on ne savait pas très bien d’où venait la principale menace, de la Chine ou de la Russie, encore qu’économiquement parlant cette question ne se pose pas, la Russie ne présentant sur ce plan aucun danger. Avec l’administration Biden, la Russie semble avoir perdu jusqu’à son statut de superpuissance, comme tend à le démontrer l’insulte faite à son président russe, traité sans autre forme de procès par Biden de tueur. Rien ne pourra faire que ce mot n’ait pas été prononcé. Il est irrattrapable. Biden ne pourra le retirer qu’en s’en excusant, ce qu’à l’évidence il ne fera jamais, sauf peut-être si la sécurité de son pays est à ce prix.

    Dès le départ donc les relations entre les deux hommes sont plus que mauvaises, elles sont haineuses. Deux dirigeants dont l’un a d’entrée de jeu insulté l’autre, finiront-ils malgré tout par se rencontrer et discuter de leurs différends ? Peut-être. En attendant, la tension monte entre leurs deux pays, et d’une façon qui laisse présager le pire. La réputation de gaffeur de Biden est bien connue pourtant. Lui-même s’est défini un jour comme une machine à gaffes. Pour autant ce n’est pas cela qui va porter les Russes à lui pardonner. Tout ce que ces derniers pourront faire pour lui compliquer la vie, ils le feront au contraire. Sur le programme nucléaire iranien non plus, on ne voit pas que la nouvelle administration s’avère plus efficace que la précédente. Un chiffre suffirait à prouver le contraire : celui des 60 % d’enrichissement de l’uranium auquel les Iraniens sont passés d’un coup, alors même que les Etats-Unis ne sont toujours pas admis à participer directement aux débats sur le rétablissement de l’accord de Vienne.

    Les Etats-Unis sont de retour, ont claironné les démocrates dès la victoire de Biden. Finie la tentation isolationniste. Ils assument à nouveau leur rôle de dirigeant global. Gare à ceux qui à travers le monde veulent s’en prendre à leurs intérêts. Qu’ils s’appellent Chinois, Russes ou Iraniens, ils s’en repentiront. Or que voit-on trois mois après que le monde est sorti de la parenthèse Trump ? Une Amérique incapable aussi bien de se faire obéir que de dialoguer.

    Le Jour d’Algérie, 17 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, Chine, Russie, Corée du Nord, Iran, Yémen,

  • Les États-Unis et la Chine conviennent de coopérer d’urgence sur la crise climatique

    SEOUL, Corée du Sud (AP) – Les États-Unis et la Chine, les deux plus grands pollueurs de carbone au monde, ont convenu de coopérer pour lutter contre le changement climatique de toute urgence, quelques jours à peine avant que le président Joe Biden organise un sommet virtuel des dirigeants mondiaux pour discuter de la question.

    L’accord a été conclu par l’envoyé spécial américain pour le climat John Kerry et son homologue chinois Xie Zhenhua lors de deux jours de pourparlers à Shanghai la semaine dernière, selon un communiqué conjoint.

    Les deux pays «se sont engagés à coopérer entre eux et avec d’autres pays pour faire face à la crise climatique, qui doit être abordée avec le sérieux et l’urgence qu’elle exige», indique le communiqué.

    La Chine est le plus grand émetteur de carbone du monde, suivie des États-Unis. Les deux pays pompent près de la moitié des fumées de combustibles fossiles qui réchauffent l’atmosphère de la planète. Leur coopération est la clé du succès des efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique, mais les liens effilochés sur les droits de l’homme, le commerce et les revendications territoriales de la Chine sur Taiwan et la mer de Chine méridionale menacent de saper ces efforts.

    Lors d’une réunion avec des journalistes à Séoul dimanche, Kerry a déclaré que le libellé de la déclaration était «fort» et que les deux pays se sont mis d’accord sur «des éléments essentiels sur où nous devons aller». Mais l’ancien secrétaire d’État a déclaré: «J’ai appris dans la diplomatie que vous ne mettez pas le dos aux mots, vous mettez des actions. Nous avons tous besoin de voir ce qui se passe. »

    Notant que la Chine est le plus gros utilisateur de charbon au monde, Kerry a déclaré que lui et les responsables chinois avaient eu de nombreuses discussions sur la manière d’accélérer une transition énergétique mondiale. «Je n’ai jamais hésité à exprimer notre point de vue partagé par de très nombreuses personnes selon lequel il est impératif de réduire le charbon, partout», a-t-il déclaré.

    Biden a invité 40 dirigeants mondiaux, dont le président chinois Xi Jinping, au sommet des 22 et 23 avril. Les États-Unis et d’autres pays devraient annoncer des objectifs nationaux plus ambitieux de réduction des émissions de carbone avant ou lors de la réunion, ainsi que la promesse d’une aide financière pour les efforts climatiques des pays moins riches.

    On ne sait pas dans quelle mesure la visite de Kerry en Chine favoriserait la coopération américano-chinoise sur les questions climatiques.

    Alors que Kerry était encore à Shanghai, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Le Yucheng a signalé vendredi que la Chine ne ferait probablement pas de nouveaux engagements lors du sommet de la semaine prochaine.

    «Pour un grand pays de 1,4 milliard d’habitants, ces objectifs ne sont pas faciles à atteindre», a déclaré Le lors d’un entretien avec l’Associated Press à Pékin. «Certains pays demandent à la Chine d’atteindre les objectifs plus tôt. J’ai bien peur que ce ne soit pas très réaliste. »

    Lors d’une réunion vidéo avec les dirigeants allemands et français vendredi, M. Xi a déclaré que le changement climatique « ne devrait pas devenir une puce géopolitique, une cible pour attaquer d’autres pays ou une excuse pour les barrières commerciales », a rapporté l’agence de presse officielle Xinhua.

    Quant à savoir si Xi rejoindrait le sommet, Le a déclaré que «la partie chinoise étudie activement la question».

    Le communiqué conjoint indique que les deux pays «attendent avec impatience» le sommet de la semaine prochaine. Kerry a déclaré dimanche que «nous espérons vraiment que (Xi) participera» au sommet, mais c’est à la Chine de prendre cette décision.

    Biden, qui a déclaré que la lutte contre le réchauffement climatique faisait partie de ses plus hautes priorités, avait fait adhérer les États-Unis à l’accord historique de Paris sur le climat de 2015 dans les premières heures de sa présidence, annulant le retrait américain ordonné par son prédécesseur Donald Trump.

    Les principaux émetteurs de gaz à effet de serre se préparent pour le prochain sommet de l’ONU sur le climat qui se tiendra à Glasgow, au Royaume-Uni, en novembre. Le sommet vise à relancer les efforts mondiaux pour maintenir la hausse des températures mondiales à moins de 1,5 degrés Celsius (2,7 degrés Fahrenheit), comme convenu dans l’accord de Paris.

    Selon la déclaration américano-chinoise, les deux pays renforceraient «leurs actions respectives et leur coopération dans les processus multilatéraux, y compris la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Accord de Paris».

    Il a déclaré que les deux pays avaient également l’intention de développer leurs stratégies respectives à long terme avant la conférence de Glasgow et de prendre «des mesures appropriées pour maximiser les investissements et les financements internationaux en faveur de» la transition énergétique dans les pays en développement.

    Xi a annoncé l’année dernière que la Chine serait neutre en carbone d’ici 2060 et vise à atteindre un sommet de ses émissions d’ici 2030. En mars, le Parti communiste chinois s’est engagé à réduire les émissions de carbone par unité de production économique de 18% au cours des cinq prochaines années, conformément à son objectif pour la période de cinq ans précédente. Mais les écologistes disent que la Chine doit faire plus.

    Biden a promis que les États-Unis passeront à un secteur de l’électricité sans émissions d’ici 14 ans, et auront une économie entièrement sans émissions d’ici 2050. Kerry pousse également d’autres nations à s’engager à la neutralité carbone d’ici là.

    Associates Press, 18 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Chine, climat, pollution, réchaffement climatique,

  • L’organe politique le plus puissant de l’ONU reste paralysé face à une nouvelle guerre froide

    Par Thalif Deen

    NATIONS UNIES, 14 avr 2021 (IPS) – Une nouvelle guerre froide – cette fois, entre les Etats-Unis et la Chine – menace de paralyser l’organe le plus puissant de l’ONU, alors même que les conflits militaires et les guerres civiles balaient le monde, principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Amérique latine.

    Les critiques de plus en plus nombreuses à l’encontre du Conseil de sécurité visent principalement son incapacité collective à résoudre les conflits et les crises politiques en cours dans plusieurs points chauds, notamment en Syrie, au Yémen, en Afghanistan, en Irak, au Myanmar, en Somalie, au Sud-Soudan, en Ukraine et en Libye, ainsi que son échec de longue date concernant la Palestine.

    Les fortes divisions entre la Chine et la Russie, d’une part, et les puissances occidentales, d’autre part, devraient se poursuivre, ce qui soulève la question : Le Conseil de sécurité a-t-il dépassé son utilité ou a-t-il perdu sa crédibilité politique ?

    Les cinq grandes puissances tendent de plus en plus leur bras protecteur autour de leurs alliés, malgré les accusations croissantes de crimes de guerre, de génocide et de violations des droits de l’homme portées contre ces pays.

    La semaine dernière, Yasmine Ahmed, directrice pour le Royaume-Uni de Human Rights Watch, a appelé la Grande-Bretagne à « s’imposer comme porte-plume sur le Myanmar et à commencer à négocier un projet de résolution du Conseil de sécurité sur un embargo sur les armes et des sanctions ciblées contre l’armée ».
    http://www.ipsnews.net/2021/02/china-russia-throw-protective-arms-around-myanmar/

    Plus de 580 personnes, dont des enfants, ont été tuées depuis le coup d’État du 1er février : « il est temps que le Conseil de sécurité ne se contente pas de faire des déclarations et commence à travailler à une action de fond », a-t-elle averti.

    Mais dans la plupart de ces conflits, y compris au Myanmar, les embargos sur les armes sont très peu probables car les principaux fournisseurs d’armes aux parties belligérantes sont les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine.
    http://www.ipsnews.net/2021/03/worlds-worst-humanitarian-disaster-triggered-deadly-weapons-us-uk/

    Le président américain Joe Biden a décrit la nouvelle confrontation croissante comme une bataille entre démocraties et autocraties.

    Dans un récent article analytique, le New York Times a déclaré que l’alignement le plus frappant de la Chine est avec la Russie, les deux pays se rapprochant après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Les deux pays ont également annoncé qu’ils allaient construire conjointement une station de recherche sur la lune, préparant le terrain pour concurrencer les programmes spatiaux américains.

    « La menace d’une coalition dirigée par les États-Unis qui conteste les politiques autoritaires de la Chine n’a fait que renforcer l’ambition de Pékin d’être un leader mondial des nations qui s’opposent à Washington et à ses alliés », a déclaré le Times.

    Ian Williams, président de l’Association de la presse étrangère basée à New York et auteur de « UNtold : The Real Story of the United Nations in Peace and War’, a déclaré à IPS que dans les premières années, avec une majorité sûre à l’Assemblée générale (AG), les Etats-Unis pouvaient prétendre à la vertu et éviter d’utiliser le veto. Les Soviétiques en difficulté y ont eu recours à maintes reprises.

    « Mais, comme pour beaucoup d’éléments du droit international et des Nations unies, l’exception israélienne a permis aux États-Unis de rattraper le temps perdu. Maintenant, les Russes ont rattrapé leur retard avec des vetos pour la Serbie et la Syrie ».

    La Chine, a-t-il souligné, évite d’utiliser le veto à moins que Taïwan ou le Tibet ne soient mentionnés. Autrefois, il y avait un soupçon d’élément idéologique – tiers-monde et socialisme contre impérialisme.

    « Mais aujourd’hui, c’est entièrement transactionnel, les détenteurs du droit de veto s’occupant de leurs clients et alliés, et personne ne devrait se faire d’illusions sur le fait que la Chine et la Russie agissent de manière progressive et constructive. Mais les Etats-Unis ne sont pas en position de montrer du doigt la Syrie alors qu’ils protègent l’Arabie Saoudite et Israël ».

    « Nous pouvons espérer que la majorité des membres s’indigneront suffisamment pour essayer de provoquer l’indignation. Mais malheureusement, l’expérience historique suggère que de nombreux gouvernements ont une tolérance presque illimitée pour les meurtres de masse dans des pays lointains dont ils ne savent pas grand-chose », a-t-il noté, notamment au Darfour, dans les Balkans, au Rwanda et maintenant au Myanmar.

    La percée serait que les États-Unis disent « mettez fin à l’occupation » et invitent ensuite les autres pays à se joindre à eux pour réaffirmer la Charte.

    « Mais comme je ne crois pas vraiment à la petite souris, je devrais me contenter d’une coalition des conscients de l’AG unis pour la paix – et pour l’ordre public international », a déclaré M. Williams, un analyste chevronné qui a écrit pour des journaux et des magazines du monde entier, notamment l’Australian, The Independent, le New York Observer, le Financial Times et le Guardian.

    Interrogé sur les meurtres au Myanmar et sur l’inaction du Conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire général Antonio Guterres a déclaré aux journalistes le 29 mars : « Nous avons besoin de plus d’unité dans la communauté internationale. Nous avons besoin de plus d’engagement de la part de la communauté internationale pour faire pression afin de s’assurer que la situation s’inverse. Je suis très inquiet. Je vois, avec beaucoup d’inquiétude, le fait que, apparemment, beaucoup de ces tendances semblent irréversibles, mais l’espoir est la dernière chose à laquelle nous pouvons renoncer. »

    Vijay Prashad, directeur exécutif de Tricontinental : Institute for Social Research, qui a beaucoup écrit sur la politique internationale, a déclaré à l’IPS que les Nations Unies sont une institution essentielle, un processus, à bien des égards, plutôt qu’une institution entièrement achevée.

    Les agences de l’ONU – y compris l’OMS, l’UNICEF, le HCR, a-t-il dit, fournissent un service vital aux peuples du monde ; « et nous devons rendre ces institutions plus robustes, et nous devons nous assurer qu’elles conduisent un agenda public qui fait avancer les principaux objectifs de la Charte de l’ONU (à savoir maintenir la paix, mettre fin à la faim et à l’analphabétisme, fournir la base d’une vie riche, en somme) ».

    Le Conseil de sécurité est victime des batailles politiques dans le monde, a-t-il fait valoir.

    Il n’y a aucun moyen de construire un meilleur cadre pour gérer les grandes différences de pouvoir », a déclaré Prashad, auteur de 30 livres, dont le plus récent « Washington Bullets » (LeftWord, Monthly Review),

    « Il serait de loin préférable de donner du pouvoir à l’Assemblée générale des Nations unies, qui est plus démocratique, mais depuis les années 1970, nous avons vu comment les États-Unis – en particulier – ont sapé l’AGNU pour confier la prise de décision presque exclusivement au CSNU ».

    Depuis la chute de l’URSS, a-t-il ajouté, le Secrétaire général des Nations unies est devenu inféodé au gouvernement américain (« nous l’avons vu de manière choquante avec le traitement réservé à l’ancien Secrétaire général Boutros Boutros-Ghali »).

    Le nouveau « Groupe d’amis pour la défense de la Charte des Nations unies », qui comprend la Chine et la Russie, est une évolution positive, a déclaré M. Prashad.

    L’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a déclaré aux journalistes le 31 mars : « Et puis, en ce qui concerne la collaboration avec mes homologues du Conseil de sécurité, je sais qu’il y a des domaines – et c’est une discussion que j’ai eue – avec mes collègues russes et chinois – nous savons qu’il y a des lignes rouges ».

    « Il y a des domaines où nous avons de sérieuses préoccupations, et nous avons été ouverts et francs à propos de ces préoccupations. En Chine, ce qui se passe avec les Ouïghours, par exemple. Avec la Russie, en Syrie, et il y en a beaucoup d’autres. Nous savons quelles sont les lignes rouges », a-t-elle ajouté.

    « Nous avons essayé de combler ces écarts, mais nous essayons aussi de trouver les domaines où nous avons un terrain d’entente. Nous avons été en mesure de trouver un terrain d’entente sur la Birmanie (Myanmar). Avec les Chinois, nous travaillons sur le changement climatique d’une manière, je pense, très positive. Nous ne sommes pas exactement au même endroit, mais c’est un domaine dans lequel nous pouvons avoir des conversations les uns avec les autres. »

    « Donc, en tant que principale diplomate américaine à New York, il est de ma responsabilité de trouver un terrain d’entente afin que nous puissions atteindre des objectifs communs, mais pas de donner un laissez-passer à l’un ou l’autre pays lorsqu’ils enfreignent les valeurs des droits de l’homme ou poussent dans des directions que nous trouvons inacceptables », a-t-elle déclaré.

    Entre-temps, pour revenir à une époque révolue, au plus fort de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique dans les années 1960, les Nations unies étaient le champ de bataille idéologique où les Américains et les Soviétiques s’affrontaient, que ce soit dans la salle de l’Assemblée générale ou à la table en fer à cheval du Conseil de sécurité de l’ONU.

    L’une des guerres de mots les plus mémorables a peut-être eu lieu en octobre 1962, lorsque l’ambassadeur américain Adlai Stevenson (1961-1965), politiquement très engagé et deux fois candidat démocrate à la présidence des États-Unis, a défié l’envoyé soviétique Valerian Zorin au sujet d’allégations selon lesquelles l’URSS, peut-être sous le couvert de l’obscurité, avait déplacé des missiles nucléaires vers Cuba, à une distance annihilante des États-Unis.

    S’exprimant lors d’une réunion tendue du Conseil de sécurité, Stevenson admonesta Zorin : « Je vous rappelle que vous n’avez pas nié l’existence de ces armes. Au contraire, nous avons entendu dire qu’elles étaient soudainement devenues des armes défensives. Mais aujourd’hui – encore une fois, si je vous ai bien entendu – vous dites maintenant qu’elles n’existent pas, ou que nous n’avons pas prouvé leur existence, avec un autre beau déluge de mépris rhétorique. »

    « Très bien monsieur », dit Stevenson, « laissez-moi vous poser une question simple. Niez-vous, ambassadeur Zorin, que l’URSS a placé et place encore des missiles et des sites de portée moyenne et intermédiaire à Cuba ? » « Oui ou non ? N’attendez pas la traduction : Oui ou Non ? », insiste Stevenson sur un ton d’arrogance implicite.

    S’exprimant en russe par l’intermédiaire d’un traducteur de l’ONU (qui a fidèlement traduit en anglais les sentiments de l’envoyé américain), Zorin a répliqué : « Je ne suis pas dans un tribunal américain, monsieur, et je ne souhaite donc pas répondre à une question qui m’est posée à la manière d’un procureur. En temps voulu, monsieur, vous aurez votre réponse. Ne vous inquiétez pas. »

    Ne voulant pas se laisser distancer, Stevenson a hurlé en retour : « Vous êtes dans le tribunal de l’opinion mondiale en ce moment, et vous pouvez répondre oui ou non. Vous avez nié leur existence. Je veux savoir si … je vous ai bien compris. »

    Lorsque Zorin a dit qu’il fournirait la réponse en « temps voulu », Stevenson a déclaré : « Je suis prêt à attendre ma réponse jusqu’à ce que l’enfer gèle. »

    *Thalif Deen est l’auteur d’un nouveau livre sur les Nations Unies intitulé « No Comment – and Don’t Quote Me on That ». Ce livre de 220 pages est rempli de nombreuses anecdotes – des plus sérieuses aux plus hilarantes – et est disponible sur Amazon dans le monde entier et à la librairie Vijitha Yapa au Sri Lanka. Les liens sont les suivants :

    Roderic Grigson

    Vijitha Yapa

    IPS, 14 avr 2021

    Etiquettes : ONU, Conseil de Sécurité, Guerre Froide, Chine, Etats-Unis, Russie,




  • Pas d’ambassadeur à Rabat : le Maroc n’est pas une priorité pour Joe Biden

    Par Kamel M. – Les Etats-Unis ont fixé leurs priorités au Maghreb, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Le Maroc n’en fait pas partie. En tout cas, c’est ce qu’on peut déduire de l’absence d’un ambassadeur désigné à Rabat dans la liste rendue publique ce vendredi par la Maison-Blanche annonçant l’intention de Joe Biden de nommer «neuf membres de carrière du service extérieur principal en tant qu’ambassadeurs».

    «Aujourd’hui, le président Joe Biden a annoncé son intention de nommer neuf membres de carrière du Senior Foreign Service en tant qu’ambassadeurs pour représenter les Etats-Unis sur la scène mondiale», indique un communiqué officiel qui fait état de la nomination de nouveaux ambassadeurs en Algérie, au Cameroun, en Somalie, au Lesotho, à Sao Tomé et Principe, au Sénégal, en Guinée Bissau, au Congo, à Bahreïn et au Vietnam. Ce choix fait par Washington de commencer par ces pays n’est pas le fruit du hasard. Il dénote la prévalence des intérêts américains dans chacune des capitales pourvue en représentant diplomatique dans le sillage des changements que l’administration Biden compte introduire dans la politique étrangère de Washington au lendemain de la défaite de Donald Trump.

    L’armée américaine est présente en force en Somalie, les pays africains concernés par les nouvelles désignations sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans la guerre économique que les Etats-Unis livrent au dragon chinois, qui compte régner en maître absolu sur le continent noir dans les décennies à venir, le Vietnam est lié à l’Oncle Sam par une guerre meurtrière dont les réminiscences sont à ce jour vivaces, et Bahreïn est un bastion chiite qu’il faut prémunir d’un basculement dans le camp de l’Iran. Quant au Maroc, il ne représentait une pièce maîtresse que dans le plan de Donald Trump et de son gendre Jared Kushner, plan qui s’est écroulé comme un château de cartes dès l’entrée de Joe Biden au bureau ovale.

    L’ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, David T. Fischer, a été limogé en janvier dernier. Son éviction soudaine et inexpliquée intervenait au lendemain de l’inauguration par le sous-secrétaire d’Etat américain David Schenker d’un consulat dans la ville sahraouie occupée de Dakhla, en présence de l’ex-ambassadeur, et à moins d’une semaine de l’accession du successeur de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le limogeage du diplomate américain était un signe avant-coureur des changements que Joe Biden allait apporter à la politique étrangère de Washington. Des sources concordantes avaient affirmé, en effet, que les Etats-Unis devraient fermer le consulat ouvert par son prédécesseur en violation des résolutions onusiennes et abandonner la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental.

    Le Makhzen a essayé d’occulter ce désaveu clair de la nouvelle direction politique à Washington, en mettant en avant l’imminence d’exercices militaires conjoints entre les armées marocaine et américaine. Les médias de propagande de Yassine Mansouri avaient répandu de fausses informations sur le polygone fixé pour ses manœuvres, en y intégrant le territoire sahraoui de Mahbes, au plus près de la frontière algérienne. Une information farfelue qui s’est ajoutée à une autre, selon laquelle l’exercice en question serait destiné à «simuler une riposte à une attaque d’une force soutenue par un autre pays», comprendre l’armée sahraouie et l’Algérie.

    Le Maroc avait tenté de détourner la manœuvre conjointe de son objectif réel, en faisant dire au commandant de l’Africom qu’elle serait dirigée contre l’Algérie, alors que les Etats-Unis inscrivent leur action dans la lutte contre la menace islamiste, sachant que la coopération avec l’Algérie dans ce domaine est régulièrement louée par Washington qui considère l’armée algérienne comme le véritable rempart contre les groupes islamistes armés qui infestent la région du Sahel.

    Une approche confirmée par la nomination de la nouvelle ambassadrice à Alger, ce vendredi.

    Algérie Patriotique, 16 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Maroc, Algérie,

  • Les États-Unis confirment la vente d’armes aux EAU pour un montant de 23 milliards de dollars.

    Le bureau du président américain a confirmé l’accord d’armement de 23 milliards de dollars avec les Émirats arabes unis (EAU). La liste des armements comprend des jets F-35 avancés et des drones armés.

    Après avoir consulté les responsables émiratis, la Maison Blanche a décidé d’approuver cet accord de plusieurs millions avec les EAU, un proche allié des États-Unis.

    Le pays du Moyen-Orient a montré son intérêt pour les avions furtifs F-35 fabriqués par Lockheed Martin et s’est vu promettre la possibilité de les acheter dans le cadre d’un accord parallèle lorsqu’il a accepté de normaliser ses relations avec Israël en août dernier.

    Comme l’a indiqué l’ambassade des EAU, les contrats comprenaient jusqu’à

    -50 chasseurs F-35A d’une valeur de 10,4 milliards de dollars,
    -18 drones MQ-9B d’une valeur de 2,97 milliards de dollars, et
    -diverses munitions pour une valeur de 10 milliards de dollars.

    Sous le président Trump, quatre nations arabes normalisent leurs liens avec Israël. Le Bahreïn, le Soudan, le Maroc et les EAU ont également reçu des garanties des États-Unis sur certaines questions. Les Émirats arabes unis se sont vu promettre des avions de combat F-25, le Soudan a été retiré de la liste des États soutenant le terrorisme et le Maroc a vu sa souveraineté sur le Sahara occidental reconnue.

    Political Lore, 14 avr 2021

    Etiquettes : Emirats Arabes Unis, EAU, USA, Etats-Unis, armes, armement, Joe Biden,


  • Le Conseil de sécurité de l’ONU et la «nouvelle guerre froide américano-chinoise»

    Par James A. Paul

    NEW YORK, 12 avril 2021 (IPS) – Les commentateurs parlent d’une «nouvelle guerre froide» entre les États-Unis et la Chine. Ils concluent parfois que la rivalité géopolitique entre ces deux grandes puissances a ruiné l’efficacité du Conseil de sécurité de l’ONU par des veto hostiles et d’autres obstacles à l’action du Conseil.

    En fait, cependant, la rivalité préjudiciable au Conseil de sécurité n’a rien de nouveau. Le Conseil a toujours été entravé par les vetos et autres privilèges spéciaux des membres permanents.

    La rivalité géopolitique entre les Cinq permanents – les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie – est une caractéristique courante du Conseil depuis ses premières réunions il y a soixante-quinze ans, empêchant à plusieurs reprises l’organe de remplir son mandat.

    L’affrontement entre les États-Unis et la Chine a affecté le Conseil, bien sûr, mais pas aussi gravement que les rivalités entre les grandes puissances dans le passé.

    Certains analystes ont soutenu au fil des ans que les dix membres élus du Conseil avaient modéré les tendances oligarchiques de l’institution et lui avaient donné un caractère plus efficace et «démocratique». Mais c’est une chimère.

    Les élus ont un rôle très secondaire, même lorsqu’ils sont riches ou très peuplés, comme l’Allemagne ou l’Inde. Ils ont un mandat court de deux ans et les règles du Conseil sont opposées à eux. Les membres permanents agissent impitoyablement (quoique de façon décente) pour conserver leurs privilèges et obtenir un avantage mondial.

    La planification de la fondation des Nations Unies a été entreprise pendant la Seconde Guerre mondiale, par les «trois grands» – ou les «trois policiers», comme aimait à le dire en privé le président Roosevelt. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique ont cherché à prendre le contrôle de la «sécurité» mondiale et à assurer la domination sur leurs propres sphères d’influence.

    Comme les archives le précisent, ils voulaient le contrôle des ressources naturelles et des marchés pour leurs produits et autres avantages matériels – bien que ce contrôle soit bien sûr présenté en des termes plus acceptables comme «préserver la paix».

    Finalement, avant la finalisation de la Charte des Nations Unies, la France et la Chine ont été invitées à rejoindre l’oligarchie en tant que partenaires juniors. Le reste des nations a dû accepter l’arrangement: à prendre ou à laisser.

    Au fil des ans, il y a eu de nombreuses formes de conflit entre les cinq. La première rivalité systémique opposait les anciens rivaux impériaux – la Grande-Bretagne et la France – à des puissances plus récentes – les États-Unis et l’Union soviétique.

    Alors que les mouvements d’indépendance défiaient les seigneurs coloniaux et que des guerres de libération éclataient, la solidarité des «trois grands» s’effondra et le Conseil fut incapable d’agir. La Grande-Bretagne et la France, utilisant des veto et d’autres moyens, ont systématiquement bloqué l’action du Conseil qui menacerait leur autorité coloniale.

    Le Conseil ne pouvait même pas tenir de débats ou de discussions sur la plupart des conflits coloniaux, aussi brutaux et sanglants soient-ils. L’Algérie, le Kenya, le Vietnam et de nombreuses autres guerres ont disparu de la compétence du Conseil.

    Dès les premières années, il est donc devenu clair que le Conseil de sécurité n’était pas un instrument de rétablissement de la paix impartial (comme de nombreux internationalistes et défenseurs de la paix l’avaient espéré), mais une scène de rivalité diplomatique poliment féroce et de manœuvres pour un avantage mondial.

    Les colonies ont finalement obtenu leur indépendance, avec l’aide de l’Assemblée générale des Nations Unies, mais pas grâce au Conseil de sécurité.

    Puis il y a eu la «guerre froide» entre les États-Unis et l’Union soviétique, qui a éclaté à la fin des années 40 et qui s’est poursuivie jusqu’à la fin des années 80. Chacun a cherché l’hégémonie dans l’ordre mondial décolonisant.

    Cette rivalité a également eu un impact considérable sur le Conseil de sécurité et a conduit à de nombreux vetos et à une inaction organisée dans les guerres et les conflits dans le monde. Les Soviétiques ont utilisé le veto sur les conflits en Tchécoslovaquie, en Hongrie et ailleurs, tandis que les États-Unis et leurs alliés ont également bloqué l’action du Conseil sur le Vietnam, la Palestine, Cuba, Chypre, le Sahara occidental et de nombreux autres pays.

    Les multiples rivalités à travers le monde ont abouti à une impasse du Conseil qui était bien pire que ce que nous voyons aujourd’hui. Le Conseil de l’époque se réunissait rarement et sa production de résolutions et de déclarations était rare.

    L’action militaire de l’ONU au Congo au début des années 60 semble être une exception, mais les résultats finaux ne sont guère encourageants. Le secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, a péri dans un accident d’avion très suspect dans la jungle africaine; un dictateur militaire est rapidement apparu au Congo pour protéger les intérêts miniers occidentaux.

    En 1989, après l’effondrement de l’Union soviétique, il y a eu une brève période de coopération du Conseil et plus d’activités convenues d’un commun accord. Les réunions du Conseil ont augmenté en fréquence, les vetos ont diminué et les résolutions ont augmenté considérablement en nombre.

    Il y avait un bref espoir que le Conseil serait enfin efficace. Mais cette lune de miel n’a pas duré longtemps et les rivalités ont rapidement refait surface. La Chine, le membre le moins actif du Conseil, a commencé à étendre ses ambitions mondiales et à prendre son rôle au Conseil au sérieux.

    Les veto et les blocages russes sont revenus à la surface. Les trois occidentaux, comme toujours, n’ont pas hésité à utiliser leur muscle et leur pouvoir de blocage – et ils ont souvent dénoncé leurs rivaux du Conseil en termes passionnés. Inévitablement, l’action du Conseil en a souffert.

    Mais le Conseil est resté beaucoup plus actif qu’il ne l’était au cours de ses cinquante premières années. Où que nous regardions, passé et présent, il n’ya pas de période idéalisée de coopération et d’engagement durables en faveur de résultats pacifiques.

    La rivalité et les guerres par procuration prévalent toujours dans le paysage mondial entre les titans. Quelle tragédie que ces puissances sont chargées de résoudre les problèmes mêmes que crée – la plupart du temps – leur rivalité!

    L’énorme succès économique de la Chine et sa grande population lui donnent aujourd’hui un gros avantage dans le tirage au sort géostratégique. Il est difficile de se souvenir de la Chine passive qui a si peu fait au Conseil il y a à peine deux décennies.

    Quel que soit son intérêt personnel actuel dans les affaires du Conseil, la Chine n’est pas hostile et négative envers l’ONU comme l’est son ennemi, les États-Unis. L’alliance de la Chine avec la Russie renforce son influence au Conseil et dans la diplomatie plus largement.

    Les États-Unis, quant à eux, sont entravés par leur approche négative du multilatéralisme. Hérissés de puissance militaire et enclins à intimider d’autres pays, les États-Unis sont toujours le capo dei tutti capi, le patron des patrons sur la scène mondiale. Mais pour combien de temps et avec quel impact sur l’avenir du Conseil?

    La rivalité entre les États-Unis et la Chine n’a pas radicalement modifié le Conseil, mais elle nous rappelle qu’il existe désormais un cinquième rival que les quatre autres doivent prendre en compte de près. Le processus décisionnel du Conseil a une géométrie radicalement nouvelle.

    L’affrontement entre les États-Unis et la Chine peut durer des années, mais ce ne sera certainement pas la dernière faille majeure du Conseil. Tant que l’oligarchie des Cinq permanents persistera, il y aura à l’avenir des batailles diplomatiques et des obstacles futurs à une action constructive du Conseil.

    Nous pouvons et devons espérer davantage. Pour être véritablement efficace à l’avenir, le Conseil doit être profondément réformé. Les cinq policiers, oligarques du Conseil, ne devraient pas avoir leur place dans une institution démocratique et pacifique.

    Mais comment réussir à changer cette structure archaïque? Certainement pas en créant de nouveaux membres permanents et en approuvant de nouveaux centres de pouvoir nationaux. Il y a déjà cinq renards de trop dans le poulailler mondial!

    Un changement fondamental devra venir d’en bas, de la pression publique, de campagnes qui exigent une vraie paix, et non des guerres froides sans fin.

    * En tant que directeur exécutif, James Paul était une figure éminente de la communauté de défense des ONG aux Nations Unies et un conférencier et écrivain bien connu sur les Nations Unies et les questions de politique mondiale. Il est l’auteur de «Of Foxes and Chickens» —Oligarchy and Global Power in the UN Security Council.

    IPS, 12 avr 2021

    Etiquettes : ONU, Conseil de Sécurité, Chine, Etats-Unis, guerre froide,

  • L’avenir des importations de phosphate et 5 choses à savoir pour les détaillants agricoles

    Au début du mois de mars, le ministère américain du commerce a émis des ordonnances de droits compensatoires sur les engrais phosphatés avec des taux de dépôt en espèces qui seront d’environ 20 % pour le producteur marocain OCP, 9 % pour le producteur russe PhosAgro, 47 % pour le producteur russe EuroChem et 17 % pour tous les autres producteurs russes. Ces droits compensateurs seront en place pendant au moins les cinq prochaines années.

    Cette décision a été prise à l’issue d’une enquête de huit mois qui a débuté après que Mosaic a déposé une plainte contre les importations de phosphates en provenance du Maroc et de la Russie. L’étiquette de prix dans la plainte montrait 729,4 millions de dollars pour le Maroc et 299,4 millions de dollars pour la Russie pour la seule année 2019.

    Alors, que signifie l’issue de cette affaire pour les prix ? Les prix du phosphate étaient déjà à leur plus haut niveau depuis 2012, et Josh Linville de StoneX Group pense que l’issue de cette affaire pourrait pousser les prix du phosphate encore plus haut.

    Selon lui, non seulement cela établit les États-Unis comme un marché de premier ordre à l’avenir, mais cela signifie également que Mosaic contrôle désormais 88 % du marché du point de vue des États-Unis, ce qui tient compte de la propriété, des droits ou de l’absence d’exportations par ce pays.

    « Nous continuerons à suivre les tendances des prix mondiaux, mais plutôt que d’être à parité ou à rabais par rapport au reste du monde, nous opérerons désormais à un niveau supérieur », explique M. Linville. « Cela ferme des routes commerciales efficaces vers les États-Unis, le Maroc étant le meilleur exemple, et nous oblige à acheter dans des endroits comme l’Australie. »

    Mosaic affirme que sa décision n’aura pas d’impact supplémentaire sur les prix. Ben Pratt, vice-président senior des affaires gouvernementales et publiques chez The Mosaic Company, affirme que cette affaire devrait souligner que les agriculteurs américains peuvent être approvisionnés en phosphates fiables par des producteurs américains à long terme.

    « Nous sommes convaincus qu’il y aura suffisamment d’engrais phosphatés pour les agriculteurs américains et les agriculteurs du monde entier, ce printemps et à l’avenir », déclare-t-il, ajoutant que Mosaic détient environ la moitié de la part de marché des engrais phosphatés appliqués aux États-Unis. « Les détaillants agricoles sont nos clients directs, et nous avons communiqué avec eux pour les aider à comprendre pourquoi nous avons pris cette mesure. Nos clients ont, dans l’ensemble, soutenu nos efforts pour que les phosphates américains soient compétitifs à long terme. Mosaic sera là à long terme pour assurer un approvisionnement fiable en phosphates. »

    Alors que le Maroc et la Russie sont respectivement les deuxième et cinquième plus grands exportateurs de phosphate, M. Pratt affirme que d’autres pays sont désormais en mesure d’entrer sur le marché alors qu’ils en étaient auparavant empêchés.

    « Les fournisseurs individuels qui sont entrés sur le marché par eux-mêmes n’ont pas la même capacité que le Maroc et la Russie, mais si vous regroupez les nouvelles importations, la quantité d’engrais phosphatés entrant aux États-Unis est à peu près la même que lorsque la Russie et le Maroc importaient », dit Pratt. « Nous sommes favorables à une concurrence vigoureuse, et nous croyons en des conditions de concurrence équitables. »

    En ce qui concerne l’impact de la décision sur les prix, M. Pratt affirme que le marché mondial fonctionne à un niveau élevé en ce moment.

    « Lorsque nous avons déposé la pétition, le Maroc et la Russie ont cessé leurs importations. Et les prix sont passés d’un escompte, qui était le résultat du commerce déloyal de la Russie et du Maroc, à une prime. Aujourd’hui, cette prime a largement disparu et le marché est équilibré, de même que les prix avec d’autres pays clés comme le Brésil. Les agriculteurs américains paient actuellement le même taux pour les engrais phosphatés que leurs homologues brésiliens », explique M. Pratt.

    Le groupe OCP au Maroc réagit. Le Groupe OCP, une société qui exploite des phosphates au Maroc, a déclaré qu’il savait que la décision allait être prise malgré les arguments solides du Groupe OCP. Kevin Kimm, vice-président commercial d’OCP, affirme qu’il n’y a aucune base pour de tels droits. Le groupe affirme également que malgré la décision, OCP reconnaît les défis d’approvisionnement auxquels les agriculteurs américains sont confrontés et est déterminé à les servir à l’avenir, et explorera les options les plus appropriées pour le faire.

    « Ce que le dépôt du cas a signifié pour le marché est l’incertitude », a déclaré Kimm. « Les importations sont nécessaires pour assurer un approvisionnement fiable et viable aux agriculteurs et pour leur permettre d’être compétitifs au niveau mondial. »

    M. Kimm a souligné que le resserrement du marché était dû à un manque d’approvisionnement, notamment en phosphate monoammonique (MAP). Il en a résulté une augmentation de 36 % des prix pour les détaillants et de 25 % pour les agriculteurs au départ de l’exploitation.

    « OCP est une entreprise de renommée mondiale qui cherche à servir l’agriculteur américain », a déclaré M. Kimm. « Ce qui nous importe, c’est de fournir à l’agriculteur américain des produits viables pour une plus longue période. Le secteur des phosphates est un marché mondial, et les importations sont nécessaires. »

    Josh Linville de StoneX Group donne ces 5 points à retenir pour les détaillants agricoles :
    1. Les valeurs des phosphates américains continueront à fluctuer en fonction des mouvements des prix mondiaux – le fait que le droit de contre-valeur ait été approuvé ne déconnecte pas complètement le marché américain du marché mondial. Nos valeurs continueront d’évoluer à la baisse ou à la hausse comme le fait le monde.

    2. Le marché américain du phosphate se négociera probablement à un prix supérieur à celui du reste du monde à l’avenir – l’imposition de droits au Maroc et à la Russie a rendu très difficile la poursuite de certains des flux commerciaux mondiaux les plus efficaces à l’avenir. Ces droits obligeront probablement le Maroc et la Russie à trouver de nouvelles destinations dans le monde, ce qui obligera les origines inefficaces à venir ici.

    3. Le droit compensateur ne signifie PAS que le Maroc/Russie ne peut pas venir ici – il signifie seulement qu’il leur coûtera plus cher d’expédier des produits aux États-Unis car ils doivent payer le taux. S’ils sont à l’aise pour payer ce taux de droit, ils sont toujours autorisés à venir.

    4. Les exportations américaines de phosphate « devraient » baisser à l’avenir – cette baisse est-elle garantie ? Non. Cependant, les États-Unis étant un marché de premier ordre, il sera plus logique de garder les tonnes « chez nous » plutôt que de les exporter.

    5. Nécessité de garder une approche rationnelle des besoins/applications de phosphate – nous avons entendu beaucoup de gens dans l’industrie qui ont réduit leurs taux d’application de phosphate partiellement ou complètement par colère. Cette colère est compréhensible, mais il faut aussi se rappeler que si le taux d’application est réduit, il y a une chance que le rendement global au sommet risque de chuter. Tout le reste est très coûteux (azote/potasse/ produits chimiques/semences/équipement/etc) et exige des rendements maximaux.

    AGWEB, 14 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Maroc, Russie, phosphates, fertilisants, OCP, PhosAgro, EuroChem,

  • EXPLIQUANT : Qu’est-ce qui se cache derrière le conflit dans l’est de l’Ukraine ?

    MOSCOU (AP) – Les tensions augmentent dans le conflit dans l’est de l’Ukraine, avec des violations croissantes du cessez-le-feu et un renforcement militaire massif de la Russie près de sa frontière avec la région.

    L’Ukraine et l’Occident s’inquiètent de la concentration des troupes russes et ont demandé à Moscou de les retirer. La Russie a fait valoir qu’elle était libre de déployer ses forces sur son territoire et a sévèrement mis en garde le gouvernement de Kiev contre l’utilisation de la force pour reprendre le contrôle du territoire tenu par les rebelles à l’est, où plus de 14 000 personnes sont mortes en sept ans de combats.

    Voici un aperçu de certaines des questions relatives au conflit dans l’est de l’Ukraine :

    QUELLES SONT LES RACINES DU CONFLIT ?

    L’Ukraine a fait partie de l’Union soviétique jusqu’à son effondrement en 1991, et depuis lors, la Russie a cherché à garder le voisin dans son orbite. Le conflit séparatiste dans le cœur industriel oriental de l’Ukraine, connu sous le nom de Donbas, abréviation de bassin de Donetsk, a éclaté en avril 2014. C’était quelques semaines après l’annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée, suite à l’éviction d’un président favorable à Moscou par un soulèvement populaire dans la capitale Kiev.

    Des rebelles armés dans la région orientale majoritairement russophone ont saisi des bâtiments gouvernementaux et proclamé des « républiques populaires » dans les régions de Donetsk et de Louhansk, et l’armée ukrainienne et des bataillons de volontaires ont pris des mesures pour réprimer les troubles.

    L’Ukraine et l’Occident ont déclaré que la Russie avait envoyé des troupes et des armes dans l’est du pays pour soutenir les séparatistes. Moscou a démenti ces affirmations et a insisté sur le fait que les Russes combattant aux côtés des rebelles s’y étaient rendus de leur propre chef.

    Au milieu des hostilités, un avion de ligne de la Malaysia Airlines qui se rendait d’Amsterdam à Kuala Lumpur a été abattu le 17 juillet 2014 au-dessus de l’est de l’Ukraine, tuant les 298 personnes à bord. Les procureurs néerlandais affirment qu’il a été abattu par un missile Buk russe depuis une zone contrôlée par les séparatistes soutenus par la Russie. La Russie a nié toute implication.

    Les États-Unis et l’Union européenne ont imposé des sanctions à Moscou pour son annexion de la Crimée, qui n’a pas été reconnue par la plupart des pays du monde, et son soutien aux séparatistes. Ces restrictions ont mis un terme au transfert de technologies occidentales et bloqué l’accès de la Russie aux marchés financiers mondiaux. La Russie a riposté en interdisant la plupart des importations alimentaires occidentales.

    DES EFFORTS ONT-ILS ÉTÉ DÉPLOYÉS POUR PARVENIR À UN ACCORD DE PAIX ?

    Après une série de défaites militaires de l’Ukraine, la France et l’Allemagne ont aidé à négocier un accord de paix qui a été signé en février 2015 dans la capitale biélorusse de Minsk.

    L’accord a été un coup diplomatique pour la Russie, obligeant l’Ukraine à accorder une large autonomie aux régions rebelles et à déclarer une amnistie pour les rebelles. Il stipulait que l’Ukraine ne reprendrait le contrôle total de sa frontière avec la Russie dans les territoires tenus par les rebelles qu’après l’élection de dirigeants et de corps législatifs locaux. De nombreux Ukrainiens ont considéré l’accord comme une trahison des intérêts nationaux et s’y sont opposés.

    L’accord de Minsk a contribué à mettre fin aux hostilités à grande échelle, mais des escarmouches sporadiques se sont poursuivies et les efforts en vue d’un règlement politique se sont enlisés.

    Les responsables ukrainiens ont insisté à plusieurs reprises pour que l’accord de Minsk soit révisé, ce que la Russie a rejeté.

    OÙ EN EST L’ACCORD DE PAIX ?

    Les séparatistes ont demandé à la Russie d’incorporer les territoires rebelles, mais Moscou n’a pas donné suite à cette demande, estimant apparemment que ces régions orientales contribueraient à ramener l’Ukraine dans l’orbite de la Russie et à contrecarrer les aspirations de Kiev à rejoindre l’OTAN et l’UE. La Russie a accordé sa citoyenneté à plus de 600 000 personnes dans les régions contrôlées par les rebelles.

    Le novice en politique Volodymyr Zelenskyy a été élu président de l’Ukraine par une victoire écrasante en avril 2019 en promettant de mettre fin aux combats et d’éradiquer la corruption endémique du pays. Il a fait pression avec succès pour une série d’échanges de prisonniers et a cherché à garantir une trêve durable en retirant les troupes et les armes lourdes de la ligne de contact.

    En décembre 2019, les dirigeants de la Russie, de l’Ukraine, de la France et de l’Allemagne se sont rencontrés à Paris et ont réaffirmé leur engagement envers l’accord de paix de 2015, mais aucun progrès n’a été réalisé sur un règlement politique.

    POURQUOI LES TENSIONS SE SONT-ELLES AGGRAVÉES MAINTENANT ?

    L’absence de résolution durable du conflit a attisé de nouvelles tensions. Les autorités ukrainiennes affirment que les violations du cessez-le-feu sont devenues plus fréquentes ces dernières semaines, avec près de 30 soldats tués cette année.

    Elles accusent la Russie d’alimenter les tensions en déployant 41 000 soldats près de la frontière avec l’est de l’Ukraine et 42 000 en Crimée, où la Russie maintient une importante base navale.

    Les États-Unis et l’OTAN affirment que la concentration des troupes russes est la plus importante depuis 2014. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Shoigu, a déclaré que l’augmentation des effectifs au cours des trois dernières semaines faisait partie des exercices de préparation en réponse à ce qu’il décrit comme des menaces de l’OTAN.

    La Russie l’a également présenté comme une précaution de sécurité nécessaire au milieu de ce qu’elle décrit comme les provocations de l’Ukraine le long de la ligne de contrôle. Les responsables du Kremlin ont fermement mis en garde Kiev contre toute tentative de recours à la force pour reprendre l’est du pays, affirmant que la Russie pourrait être contrainte d’intervenir pour protéger les civils en cas de menace de massacre.

    Le nouveau président américain Joe Biden a déclaré dans un discours que l’époque où les États-Unis se pliaient aux exigences du président russe Vladimir Poutine était révolue. Lors d’un appel téléphonique mardi avec M. Poutine, M. Biden l’a exhorté à « désescalader les tensions ». La Maison Blanche a déclaré que M. Biden avait « souligné l’engagement inébranlable des États-Unis en faveur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. »

    AP, 15 avr 2021

    Etiquettes : Ukraine, Russie, Etats-Unis, UE,

  • Des mois après le piratage, les États-Unis s’apprêtent à annoncer des sanctions contre la Russie.


    WASHINGTON (AP) – L’administration Biden s’apprête à annoncer des sanctions en réponse à la campagne massive de piratage informatique russe qui a porté atteinte à des agences fédérales vitales, ainsi que pour ingérence dans les élections, a déclaré un haut responsable de l’administration.

    Les sanctions, annoncées depuis des semaines par l’administration, seraient la première mesure de rétorsion annoncée contre le Kremlin pour le piratage de l’année dernière, connu sous le nom de SolarWinds. Lors de cette intrusion, des pirates russes auraient infecté des logiciels largement utilisés avec des codes malveillants, ce qui leur a permis d’accéder aux réseaux d’au moins neuf agences dans le cadre de ce que les responsables américains considèrent comme une opération de collecte de renseignements visant à exploiter des secrets gouvernementaux.

    Outre ce piratage, des responsables américains ont affirmé le mois dernier que le président russe Vladimir Poutine avait autorisé des opérations d’influence pour aider Donald Trump dans sa tentative ratée de réélection à la présidence, bien qu’il n’y ait aucune preuve que la Russie ou quiconque ait modifié des votes ou manipulé le résultat.

    Les mesures doivent être annoncées jeudi, selon le fonctionnaire, qui n’a pas été autorisé à discuter de l’affaire par son nom et a parlé sous couvert d’anonymat.

    Il n’était pas immédiatement clair quelles autres actions, le cas échéant, pourraient être prévues. Les responsables avaient précédemment déclaré qu’ils s’attendaient à prendre des mesures visibles et invisibles.

    Les sanctions, qui visent vraisemblablement à envoyer un message clair de rétribution à la Russie et à dissuader des actes similaires à l’avenir, interviennent dans un contexte de relations déjà tendues entre les États-Unis et la Russie.

    Cette semaine, le président Joe Biden a demandé à M. Poutine, lors de leur deuxième appel, de « désamorcer les tensions » à la suite d’un renforcement militaire russe à la frontière de l’Ukraine, et a déclaré que les États-Unis « agiraient fermement pour défendre leurs intérêts nationaux » en ce qui concerne les intrusions et les interférences électorales russes.

    Lors d’une interview télévisée le mois dernier, M. Biden a répondu « oui » lorsqu’on lui a demandé s’il pensait que Poutine était un « tueur ». Il a ajouté que l’époque où les États-Unis se pliaient aux exigences de Poutine était révolue. Plus tard, Poutine a rappelé son ambassadeur aux États-Unis et a rappelé l’histoire de l’esclavage et du massacre des Amérindiens par les États-Unis, ainsi que le bombardement atomique du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Il n’était pas certain que les actions des États-Unis entraîneraient un changement de comportement, d’autant que les mesures prises par le passé par les États-Unis n’ont pas réussi à mettre fin au piratage informatique russe. L’administration Obama a expulsé des diplomates des États-Unis en 2016 en réponse à l’ingérence dans l’élection présidentielle de cette année-là. Et bien que Trump soit souvent réticent à critiquer Poutine, son administration a également expulsé des diplomates en 2018 pour l’empoisonnement présumé par la Russie d’un ex-agent du renseignement en Grande-Bretagne.

    Les responsables américains sont toujours aux prises avec les séquelles de l’intrusion de SolarWinds, qui a touché des agences, notamment les départements du Trésor, de la Justice, de l’Énergie et de la Sécurité intérieure, et évaluent toujours quelles informations ont pu être volées. L’intrusion a mis en évidence les vulnérabilités de la chaîne d’approvisionnement ainsi que les faiblesses des cyberdéfenses du gouvernement fédéral.

    Ces mesures représenteraient la deuxième grande série de sanctions imposées par l’administration Biden à la Russie. Le mois dernier, les États-Unis ont sanctionné sept fonctionnaires russes de rang intermédiaire et supérieur, ainsi que plus d’une douzaine d’entités gouvernementales, à la suite de l’attaque presque mortelle au neurotoxique dont a été victime le chef de l’opposition Alexei Navalny et de son emprisonnement ultérieur.

    AP, 15 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Russie, piratage, hacking, sanctions,