Étiquette : Etats-Unis

  • L’agitation en Ukraine reflète l’histoire de l’Europe

    Par Arthur I.(*)

    Une fois de plus, l’Ukraine apparaît comme un foyer de tension entre la Russie et les États-Unis ainsi que l’Europe. Un cessez-le-feu toujours incertain a été rompu et des mouvements très importants de troupes russes dans la région accompagnent désormais des combats sporadiques.

    En outre, Moscou déclare et signale par ailleurs que les relations diplomatiques avec l’Occident en général, et les États-Unis en particulier, se détériorent sérieusement, voire dangereusement. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergei Lavrov, a déclaré que les relations avec Washington avaient « touché le fond ».

    Moscou n’a pas l’intention dans l’immédiat de renvoyer l’ambassadeur aux États-Unis, Anatoly Antonov, dans ses fonctions. M. Antonov a pris le chemin du retour après que le président Joe Biden a déclaré publiquement que le président russe Vladimir Poutine « est un tueur ».

    Les chasseurs à réaction de l’OTAN se sont brouillés à de nombreuses reprises à la fin du mois de mars. Ils ont suivi un nombre exceptionnellement élevé d’avions militaires russes apparaissant au-dessus de la mer Baltique, de la mer Noire, de la mer du Nord et de l’océan Atlantique Nord.

    Le 2 avril, le président Biden s’est entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le secrétaire d’État Antony Blinken et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan sont en bon contact avec leurs homologues ukrainiens. Le président des chefs d’état-major, le général Mark Milley, s’est entretenu au téléphone avec ses homologues russe et ukrainien.

    L’Ukraine combat les forces séparatistes dans les régions orientales de Donetsk et de Louhansk depuis 2014, lorsque la Russie a brusquement annexé la Crimée. L’Union européenne a servi de médiateur pour une trêve, qui a apporté un calme passager, en particulier dans la capitale, Kiev.

    Depuis l’annexion, des centaines de Criméens ont été emprisonnés, accusés d’espionnage pour le compte de l’Ukraine. Parmi eux figure au moins une femme d’une soixantaine d’années, identifiée uniquement par une initiale et non par son nom.

    La violence persistante en Ukraine est le reflet d’une lutte d’alliance et d’influence plus large entre la Russie et l’Occident. Moscou a initialement bénéficié d’une forte influence, mais depuis 2014, l’Ukraine a évolué dans la direction opposée.

    L’adhésion à l’UE se profile à l’horizon, et la coopération avec l’OTAN se développe. En juin 2020, l’Ukraine a rejoint un programme de partenariat de l’OTAN, et le gouvernement fait un lobbying intense pour une adhésion complète à l’alliance cette année.

    Les dirigeants occidentaux doivent condamner les violations des droits de l’homme, mais une politique efficace nécessite une appréciation du contexte historique général. La guerre à mort avec l’Allemagne nazie a eu un impact profond et continu sur la Russie, y compris sur la génération actuelle. Le totalitarisme a alimenté les angoisses traditionnelles concernant le territoire et la sécurité nationale.

    Les fonctionnaires de l’administration de George W. Bush, au discours musclé, ont fait pression pour l’expansion de l’OTAN vers l’est, y compris l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine. Il n’est pas surprenant que la Russie se soit alarmée.

    Au cours de cette période, la Géorgie a lancé une attaque militaire contre l’Ossétie du Sud séparatiste. En réaction, l’armée russe, en 2008, a envahi le pays. Le président français Nicolas Sarkozy a négocié le cessez-le-feu. L’administration Obama a judicieusement mis fin à l’accent mis par l’administration Bush sur l’expansion de l’alliance vers l’est.

    Historiquement, l’Ukraine et la Géorgie sont liées à la Russie de manière complexe. Le début de la révolution russe en 1917 a déclenché des mouvements d’indépendance. Après des années de lutte, l’Ukraine a fini par être absorbée par la nouvelle Union soviétique.

    Moscou a imposé la collectivisation des fermes, ce qui a entraîné une grande dislocation de la population. L’Ukraine a également été la cible de vastes purges staliniennes et de famines massives forcées. Les autorités russes suppriment toujours les informations sur cette période.

    L’Atlantic Council est aujourd’hui l’une des sources les plus impressionnantes d’analyse politique sur un large éventail de sujets, dont les développements actuels en Ukraine. Accédez à leur rapport sur l’administration Biden et l’Ukraine : https://www.atlanticcouncil.org/in-depth-research-reports/issue-brief/biden-and-ukraine-a-strategy-for-the-new-administration.

    Les États-Unis et leurs alliés doivent rester conscients de l’histoire, tout en démontrant par des actions militaires ainsi que par des déclarations un engagement clair pour la défense de l’Ukraine.

    (*) Arthur I. Cyr est Clausen Distinguished Professor au Carthage College et auteur de « After the Cold War » (NYU Press et Macmillan). Contact acyr@carthage.edu.

    Imperial Valley Press, 7 avr 2021

    Etiquettes : Ukraine, Union Européenne, Europe, UE, Russie, Etats-Unis, Donetsk, Louhansk, Crimée, Kiev,

  • Moscou envisage la création d’une alternative russe au système bancaire SWIFT

    Moscou ne rejette pas l’idée d’un système de paiement de type SWIFT alternatif. La déconnexion éventuelle de la Russie de ce réseau bancaire international et le développement des monnaies numériques et de la blockchain sont des facteurs qui y sont favorables. La Russie n’exclut pas de lancer son propre système de paiement de type SWIFT face aux risques d’une éventuelle déconnexion du système bancaire national de ce réseau bancaire international et au développement des monnaies numériques et de la blockchain, a déclaré ce 5 avril le vice-ministre des Affaires étrangères Alexandre Pankine dans un entretien à Sputnik. «Compte tenu du développement rapide des monnaies numériques et de la blockchain, il est évident que la base des règlements internationaux peut se former sur une base technologique complètement nouvelle», précise-t-il. Pour le vice-ministre, le développement de systèmes SWIFT alternatifs, qui seront plus avancés et ne revendiqueront pas de monopole dans ce domaine, est «non seulement une réponse à la réalité géopolitique actuelle, mais aussi une réponse à la nécessité de moderniser les moyens de paiement, en tenant compte des avancées modernes dans le domaine du numérique».

    La déconnexion potentielle

    Des risques de déconnexion se sont profilés en décembre dernier après que Reuters a évoqué dans un article du 20 décembre une éventuelle mise à l’écart de la Russie de SWIFT. Cette sanction aurait été parmi les mesures les plus dures envisagées par l’administration Biden dans le cadre de nouvelles restrictions contre la Russie, qu’elle avait accusée de cyberattaque contre des réseaux gouvernementaux américains. Interrogé fin décembre par Sputnik, le directeur exécutif du département des marchés financiers de la société Univer Capital avait rappelé que certains pays étaient d’ores et déjà coupés de SWIFT, notamment l’Iran, mais continuaient de commercer.

    Une solution SWIFT russe

    Commentant la déclaration d’Alexandre Pankine, Viktor Dostov, président du Conseil de l’association des acteurs du marché des monnaies numériques et du transfert de fonds, note ce lundi 5 avril qu’il existe déjà un remplaçant pour les opérations dans le pays, il s’agit du système de messagerie financière russe (SPFS). «C’est plus difficile avec les transactions internationales – environ 23 banques étrangères sont connectées au système. SWIFT est donc toujours indispensable pour participer au système financier international», ajoute-t-il.

    Un nouveau format de système

    L’expert indique également que les pays réfléchissent en effet à une manière d’augmenter l’efficacité du système existant de messagerie financière pour le rendre moins dépendant de l’environnement politique et des opérateurs individuels. «La solution réside peut-être dans le domaine de l’utilisation de registres distribués – mais la transition vers une nouvelle infrastructure exigera des actions coordonnées dans différents pays et le développement de nouvelles normes uniformes», suggère-t-il.

    La création de SWIFT

    SWIFT a été fondée en 1973 par 239 banques de 15 pays qui se sont réunies pour régler le problème de la communication entre elles sur les paiements transfrontaliers. Au moment de la mise en service de SWIFT, quatre ans plus tard, 518 institutions de 22 pays étaient connectées aux services de sa messagerie. Aujourd’hui, les produits et les services de SWIFT «connectent plus de 11.000 organisations bancaires et de titres, infrastructures de marché et entreprises clientes dans plus de 200 pays et territoires, leur permettant de communiquer et d’échanger des messages financiers», indique la société dans une brochure.

    Sputnik France, 5 avr 2021

    Etiquettes : Russie, Etats-Unis, système bancaire, SWIFT,

  • L’économie française jugée «retardataire» dépassée par les USA et la Chine, constate Bloomberg

    Alors que les États-Unis et la Chine sortent vainqueurs dans l’économie mondiale au sortir de la pandémie, la croissance économique de certains pays comme la France et l’Allemagne est en retard du fait du rythme de leurs campagnes de vaccination et de la disponibilité des médicaments, rapporte Bloomberg.

    En 2021, l’économie mondiale devrait connaître sa croissance la plus rapide depuis un demi-siècle, laquelle ne concernera que certaines régions, indiquent des spécialistes de Bloomberg. En raison des milliers de milliards de dollars débloqués dans le cadre de leur plan de relance, les États-Unis sont en tête parmi les leaders économiques de cette configuration post-pandémique. À leurs côtés, la Chine, dont le succès peut être expliqué par sa lutte efficace contre le virus, indique l’agence.

    Bien que la croissance mondiale soit attendue à un niveau de 6,9%, elle ne sera pas au même niveau dans les autres pays du fait des différents rythmes des campagnes de vaccination et de la disponibilité des médicaments. Auparavant, les mêmes constats avaient été faits par Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI (Fonds monétaire international). «Alors que les perspectives se sont globalement améliorées, elles divergent dangereusement non seulement au sein des nations, mais aussi entre les pays et les régions», a-t-elle déclaré. «En fait, ce que nous voyons est une reprise à plusieurs vitesses, de plus en plus alimentée par deux moteurs: les États-Unis et la Chine».

    Parmi les pays retardataires figurent ceux de l’UE dont la France, l’Allemagne et l’Italie, mais aussi le Japon, poursuivent les experts de l’agence. Cette annonce intervient alors que l’Europe attend toujours les 750 milliards d’euros de son plan de relance validé en juillet 2020.

    Situation économique en France

    Quant à l’économie française qui a connu une chute historique de 8,2% en 2020, une crise inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, la Banque de France table sur un rebond de 5%, alors que le gouvernement prévoit 6%. Pour Bruno Le Maire, elle «va surprendre la zone euro et le reste de l’Europe par sa capacité de rebond d’ici la fin de l’année 2021».

    Afin de sortir le pays de la crise, un plan de relance de 100 milliards d’euros sur deux ans a été lancé. 26 milliards ont déjà été déployés, soit 16 milliards d’euros auxquels s’ajoutent 10 milliards en provenance de la baisse des impôts de production accordée aux entreprises. Dans le même temps, la note sur la dette souveraine française a été confirmée à «AA/A-1+» par la société Standard & Poor’s (S&P).

    En raison de son économie diversifiée, ses mesures anticycliques et ses institutions solides, le pays devrait atteindre la reprise et un assainissement budgétaire progressif, d’après la société. Cependant, la France, comme l’Espagne et l’Italie, devra probablement attendre encore un an avant que l’industrie du tourisme ne se rétablisse complètement, a précisé S&P. Le déficit public français pour 2020 s’est établi à 211,5 milliards d’euros, soit 9,2 % du produit intérieur brut (PIB), après 3,1 % en 2019.

    Sputnik France, 5 avr 2021

    Etiquettes : France, économie française, Bloomberg, Etats-Unis, Chine, Russie,

  • Voici comment l’armée américaine a volé un hélicoptère soviétique.

    En 1988, un hélicoptère soviétique Hind s’est écrasé au Tchad. L’armée américaine a donc cherché à le capturer.

    PAR JAMES CHADWELL

    La progression de la technologie militaire a toujours été essentielle dans la guerre. Disposer des armes et des armements les plus avancés peut procurer un avantage crucial sur le champ de bataille. Au cours des millénaires passés, la création d’armes en bronze dans la région de la mer Égée a permis aux cultures de la Grèce mycénienne et minoenne de devenir des puissances régionales. Pendant la Première Guerre mondiale, les chars d’assaut britanniques ont permis de sortir de l’impasse de la guerre des tranchées. Aujourd’hui, des drones miniatures offrent aux soldats américains une paire d’yeux supplémentaire.

    Dans les années 1980, l’hélicoptère était la pièce de technologie de pointe qui permettait de dominer la guerre. Extrêmement mobile, capable de remplir une variété de rôles allant du transport à l’attaque en passant par l’évacuation sanitaire et presque intouchable par l’armement conventionnel de la première moitié du 19e siècle, la qualité de l’hélicoptère d’une armée pouvait déterminer l’issue d’un conflit. Et dans les années 80, il y avait peu d’hélicoptères plus redoutables que le Mil Mi-24 Hind D soviétique. Bien sûr, face à un ennemi aussi impressionnant, l’armée américaine était impatiente de découvrir le fonctionnement du Hind.

    Ainsi, en 1988, lorsqu’un Hind utilisé par l’armée de l’air libyenne s’est écrasé et a été abandonné au Tchad, un complot a été mis au point pour le capturer.

    Le Hind

    Le Mi-24 Hind D était à la pointe du progrès. Mais s’il était en avance sur tout ce que l’armée américaine avait mis en service à l’époque, il était en fait inspiré par les hélicoptères américains des années 60. Selon Military History Now, son inventeur, Mikhail Leontyevich Mil, a pris note des modèles américains utilisés au Vietnam pour créer le Hind.

    L’une des principales avancées du Hind était qu’il combinait pour la première fois plusieurs fonctions. Alors que les hélicoptères américains comme le Bell UH-1 Iroquois (mieux connu sous le nom de Huey) étaient utilisés pour le transport de troupes, l’évacuation sanitaire et les missions d’attaque au sol, chaque mission spécifique nécessitait l’utilisation d’une version spécialisée de l’hélicoptère, et la plate-forme était essentiellement un véhicule de transport. Le AH-1 Cobra était un hélicoptère de combat beaucoup plus efficace, mais son rôle sur le champ de bataille était limité.

    Le Hind, en revanche, était capable de servir efficacement tous ces objectifs sans compromis. Ce mastodonte aéroporté pouvait transporter jusqu’à une douzaine de soldats ou plus de deux tonnes de marchandises. Un canon rotatif de 12,7 mm était monté sous le nez dans une tourelle motorisée, deux canons de 23 mm étaient situés sur les côtés du fuselage, et des ports de tir supplémentaires permettaient à l’équipage de l’hélicoptère d’utiliser des armes légères en cas de besoin.

    Bien que cela soit déjà suffisant pour fournir un appui au sol, engager un combat aérien ou détruire un char, le Hind pouvait également transporter 3 300 livres de munitions comme des missiles guidés sur des points de montage externes.

    La capacité de survie était assurée par le blindage, qui rendait l’hélicoptère résistant aux balles de tous les angles pour des calibres allant jusqu’à 12,7 mm. Le Hind avait également la vitesse de son côté ; c’était l’hélicoptère le plus rapide du monde avec une vitesse de pointe de plus de 200 mph. Le Mi-24 a réellement surpassé ses homologues américains à tous les égards, et il a permis à l’Union soviétique de contrôler le ciel dans un certain nombre de conflits sur plusieurs décennies.

    Compte tenu des capacités et des succès du Mi-24, il n’est pas surprenant qu’il ait été adopté par plusieurs autres pays. Rebaptisé Mi-25 pour indiquer qu’il s’agissait d’un modèle d’exportation, l’armée de l’air libyenne a acheté des Hinds aux Soviétiques et les a utilisés dans un conflit avec le Tchad dans les années 80.

    La Libye, alors contrôlée par le dictateur militaire tyrannique Mouammar Kadhafi, était déjà intervenue dans les affaires de son voisin du sud, politiquement instable, à la fin des années 70. Pendant la majeure partie des dix années suivantes, les forces libyennes ont soutenu les groupes tchadiens dans leur lutte contre les factions soutenues par la France.

    À la fin des années 80, cependant, la plupart des forces tchadiennes se sont unies contre l’occupation libyenne. Les Libyens étant en fuite, les soldats français et tchadiens avaient mis la main sur un Mi-25 abandonné et en parfait état sur une base aérienne déserte.

    Malgré le réchauffement des relations américano-soviétiques vers la fin des années 80, il n’était toujours pas question pour les Etats-Unis d’acquérir un Hind pour étude auprès de l’URSS. Comme les Hind n’étaient pas encore sur le marché d’eBay, l’armée américaine devait en obtenir un clandestinement, et l’exemple libyen était un candidat de choix pour la capture. Les Français, qui étaient alors les gardiens de l’hélicoptère abandonné, ont accepté de le remettre à la CIA. Malheureusement, la question de son extraction d’une zone de guerre reste entière.

    Le retour

    L’armée de l’air libyenne était toujours active dans la région, et les tensions entre les États-Unis et la Libye étaient assez fortes à l’époque en raison d’une attaque terroriste sanctionnée par la Libye qui avait tué des soldats américains et d’une attaque de représailles de l’armée de l’air américaine contre la Libye. Le désert est également connu pour être inhospitalier, et les risques environnementaux avaient joué un rôle important dans la catastrophe de l’Eagle Claw en 1980.

    Pour mener à bien cette récupération risquée, la CIA a fait appel au 160e régiment d’aviation d’opérations spéciales, une unité de l’armée de terre fréquemment sollicitée pour des missions de haut niveau, dont le raid qui a tué Oussama ben Laden. Deux MH-47 Chinooks ont été envoyés au Tchad, où ils ont subrepticement pris possession du Hind. Après l’avoir sécurisé sans être détecté par les forces libyennes voisines, les Chinooks ont ramené le Mi-25 en territoire tchadien ami, en faisant la course pour éviter une tempête de sable qui a projeté des débris jusqu’à 3 000 pieds dans les airs.

    Enfin en sécurité, les Chinooks et les Hinds ont été chargés sur des avions de transport C-5 Galaxy et ramenés en Amérique. Une fois aux États-Unis, le Hind a été examiné, ses secrets ont été révélés à la CIA et l’histoire du Mi-25 capturé a pris fin.

    Hot cars, 5 avr 2021

    Etiquettes : Russie, Etats-Unis, Guerre froide, armes, armement, hélicoptère,

  • The Washington Post : Ce qu’il faut savoir sur la Jordanie, l’allié des Etats-Unis

    Ce qu’il faut savoir sur la Jordanie, l’allié des États-Unis confronté à une tentative de coup d’État présumée.

    Le roi de Jordanie Abdallah II, deuxième à partir de la droite, la reine Noor, veuve du roi Hussein, à droite, et la reine Rania, à gauche, posent pour une photo avec le demi-frère d’Abdallah, le prince Hamzeh bin Hussein, et son épouse, la princesse Basma Otoum, lors de leur cérémonie de mariage au palais royal d’Amman, le 12 janvier 2012. (AFP/Getty Images) (Yousef

    Par Miriam Berger

    Un complot présumé visant à destituer le roi Abdallah II de Jordanie s’est déroulé samedi, déstabilisant un proche allié des États-Unis au Moyen-Orient.

    Suite à ce que la Jordanie a appelé une « menace pour la stabilité du pays », les autorités ont déclaré samedi qu’elles avaient arrêté près de 20 personnes et limité les déplacements de l’ancien prince héritier Hamzeh bin Hussein.

    La Jordanie accuse l’ancien prince héritier et de hauts responsables de « promouvoir la sédition » avec un soutien étranger.

    Le Royaume hachémite de Jordanie a été épargné par les bouleversements politiques qui ont secoué d’autres capitales du Moyen-Orient au cours de la dernière décennie.

    Mais il a été le théâtre de mouvements de protestation en faveur de la démocratie, a souffert économiquement de la pandémie de coronavirus et s’est efforcé d’accueillir plus d’un million de réfugiés déplacés par la guerre en Syrie voisine.

    Ce que vous devez savoir sur la Jordanie :

    Qui est le roi Abdallah II de Jordanie ?

    Le roi Abdallah II, 59 ans, dirige la Jordanie depuis 1999. Sa famille, les Hachémites, remonte au prophète Mahomet.

    Abdullah est le fils aîné de feu le roi Hussein de Jordanie et de sa seconde épouse, la princesse Muna. Abdullah est le demi-frère de Hamzeh, qui a été arrêté dans le cadre de la tentative présumée de coup d’État au palais.

    Abdullah a fait ses études à l’étranger, notamment en Angleterre et aux États-Unis. Il a également servi dans les forces armées jordaniennes. Il a quatre enfants avec sa femme, la reine Rania, qui est d’origine palestinienne.

    Abdullah a cherché à présenter la Jordanie comme une force régionale modérée et stable, et lui-même comme le visage moderne de la monarchie constitutionnelle du pays. Critiquer le roi est toutefois un crime en Jordanie, tandis que de nombreux autres droits politiques et libertés d’expression sont restreints.

    Ces dernières années, Abdullah a dû faire face à plusieurs vagues de protestations sur des questions économiques, ainsi qu’à des appels à davantage de libertés politiques. Jusqu’à présent, il a réussi à écarter ces menaces en remaniant son gouvernement et en faisant quelques concessions politiques.

    Près de 20 personnes arrêtées dans un complot présumé contre le roi Abdullah II de Jordanie

    Quelle est l’histoire moderne de la Jordanie ?

    La Jordanie a officiellement déclaré son indépendance de la domination coloniale britannique en 1946. Peu après, la Jordanie s’est jointe à la lutte contre le nouvel État d’Israël lors de la guerre israélo-arabe de 1948. À la fin de la guerre, la Jordanie contrôlait Jérusalem-Est et la Cisjordanie, et accueillait de nombreux réfugiés palestiniens. La Jordanie a ensuite perdu le contrôle de ces territoires au profit d’Israël lors de la guerre de 1967.

    Selon certaines estimations, environ la moitié des Jordaniens d’aujourd’hui sont d’origine palestinienne. Toutefois, le système politique a historiquement favorisé les tribus traditionnelles et les populations rurales du pays, parfois appelées « Cisjordaniens de l’Est » pour les distinguer des Palestiniens originaires de Cisjordanie. ) Les emplois du secteur public ont également été dominés par les Jordaniens issus des tribus et des populations rurales, tandis que les Palestiniens ont joué un rôle clé dans le développement du secteur privé du pays.

    Cet équilibre provisoire a toutefois été menacé au fil des ans par des facteurs tels que les coupes dans le secteur public, qui ont érodé la base de pouvoir traditionnelle de la famille royale.

    Pourquoi la Jordanie est-elle un allié des États-Unis ?
    La Jordanie a entretenu des liens étroits avec une succession de présidents américains. Elle a également cherché à maintenir des relations stables avec ses voisins, y compris Israël. Un traité de paix avec Israël a été signé en 1994.

    Pendant la guerre d’Irak, la Jordanie a été une voie de communication terrestre essentielle vers l’Irak. Elle a également accueilli un afflux de réfugiés irakiens et a servi de base à de nombreuses organisations non gouvernementales internationales. Plus récemment, la Jordanie a été un partenaire majeur dans la campagne menée par les États-Unis contre l’État islamique et a aidé les forces américaines dans des opérations de sécurité dans le monde entier.

    En tant que pays à majorité musulmane sunnite, la Jordanie s’est traditionnellement alignée sur les autres pays de la région, comme l’Arabie saoudite et l’Égypte, et contre l’Iran.

    Le Royaume hachémite tient également à préserver son rôle de gardien des lieux saints musulmans et chrétiens de Jérusalem, notamment la mosquée al-Aqsa.

    Qui est le prince Hamzeh bin Hussein ?

    Hamzeh est le fils aîné de feu le roi Hussein et de la reine Noor, sa quatrième épouse d’origine américaine. Depuis samedi, il se trouverait dans son palais d’Amman, au centre d’une enquête sur le prétendu complot visant à renverser son demi-frère aîné.

    Dans une déclaration remise à la BBC par son avocat, l’ancien prince héritier a nié ces allégations et a déclaré qu’il était visé pour s’être élevé contre la corruption.

    « Je ne suis pas la personne responsable de l’effondrement de la gouvernance, de la corruption et de l’incompétence qui ont prévalu dans notre structure gouvernementale au cours des quinze à vingt dernières années et qui ont empiré d’année en année », a déclaré M. Hamzeh dans sa déclaration.

    M. Hamzeh a occupé le poste de prince héritier pendant quatre ans avant que le fils aîné d’Abdallah, Hussein, ne soit désigné en 2004. M. Hamzeh est une figure bien connue de la famille royale. Il a occupé d’autres postes au sein de la monarchie et a le grade de brigadier dans l’armée jordanienne.

    The Washington Post, 4 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, Israël, Etats-Unis, Proche Orient, Moyen Orient,

  • Cuba: Un gigantesque drapeau en béton défie l’ambassade américaine

    Un immense drapeau cubain en béton juste en face de l’ambassade américaine à La Havane : le nouveau projet de construction du gouvernement communiste, qui reflète les tensions persistantes entre les deux pays, a déclenché des moqueries sur internet.

    Le chantier se déroule sur la Tribune anti-impérialiste, vaste esplanade située face à l’ambassade, sur le boulevard côtier du Malecon, un lieu de grande importance symbolique à Cuba.

    Ni «Granma», le journal du Parti communiste au pouvoir, ni le portail officiel Cubadebate, qui annoncent habituellement en grandes pompes ce genre d’initiatives, n’ont écrit une ligne sur la nouvelle structure de béton non peint pour le moment, qui représente un drapeau cubain stylisé à la verticale de 12 mètres de haut.

    Seul le groupe d’État Entreprise de construction et maintenance (Ecom) a donné quelques indices sur sa page Facebook : «Sur notre Tribune anti-impérialiste s’élève déjà cette œuvre monumentale : notre drapeau, qui n’a jamais été mercenaire et sur lequel resplendit une étoile plus lumineuse quand elle est solitaire».

    Cette Tribune a été construite en 2000, en pleine bataille légale et politique à Cuba pour le retour du petit Elian Gonzalez, dont la mère était décédée en traversant avec lui le détroit de Floride pour rejoindre Miami, dans le sud-est des États-Unis.

    En 2006, les autorités y avaient planté 138 drapeaux cubains, un «monument contre le terrorisme», inauguré par Fidel Castro, alors président.

    La nouvelle construction a déclenché critiques et moqueries sur internet.
    «Franchement, je ne comprends pas ce que c’est. Un monument, une sculpture, un parasol, une tribune géante ?», se demande sur Facebook Maikel José Rodriguez, éditeur de Artecubano, publication du Conseil national des arts plastiques.

    «Que peut offrir cette horreur à l’art monumental cubain ? Très peu. Rien, en vérité, sauf des moqueries», ajoute-t-il.

    «Si tu la regardes de derrière, c’est une guillotine», estime sur Facebook Whigman Montoya, tandis que Aristides Pestana critique un drapeau «encastré dans l’asphalte, rigide, gris et mort».

    Les relations entre Cuba et les États-Unis ont été très tendues ces dernières années, avec la multiplication des sanctions contre l’île par le président américain Donald Trump (2017-2021).

    Mais l’espoir d’une réconciliation avec l’élection de Joe Biden s’est peu à peu évanouie, le nouveau président américain n’ayant pas fait de Cuba une priorité et son administration affichant sa fermeté sur le sujet des droits humains.

    Le jour d’Algérie, 2 avr 2021

    Etiquettes: Cuba, Etats-Unis, USA, La Havane, Ambassade des Etats-Unis, drapeau, défi,

  • Russie-Etats-Unis : Les tensions sont à leur paroxysme

    Les tensions entre Moscou et Washington s’approfondissent, reconnaît le ministre russe des Affaires étrangères.

    Dans un entretien avec la télévision russe, Sergueï Lavrov a déclaré, jeudi 1er avril, que le bras de fer opposant la Russie aux États-Unis était devenu « très profond ».

    « Les responsables de Moscou continuent d’espérer que le bon sens prévaudra à Washington et qu’ils comprendront le danger d’une escalade des tensions entre les deux pays », a déclaré le chef de la diplomatie russe.

    Ce dernier a ajouté : « certains de nos homologues occidentaux évoquent le terme « guerre » dans leurs discours diplomatiques et parlent d’une « guerre hybride déclenchée par la Russie » ».

    M. Lavrov a souligné que la politique de pressions et de sanctions des États-Unis à l’encontre de la Russie n’avait aucune chance de réussir. « La situation actuelle met en évidence l’échec d’une telle politique », a-t-il indiqué à ce titre.

    « Les propos outrageux de Joe Biden à propos de Vladimir Poutine relèvent d’un comportement irrespectueux sans précédent mais cela fait longtemps que les États-Unis tentent de détruire leurs relations avec la Russie. Pour nous, ce n’est pas une nouveauté ! Joe Biden a pris ses fonctions et les sanctions et le discours antirusse ont été intensifiés. C’est ainsi depuis des années ; c’est quelque chose qui a commencé à l’époque de Barack Obama ».

    Les USA ne lésinent sur rien pour garantir leur domination sur le monde

    Ailleurs dans son entretien, Sergueï Lavrov a déclaré que les États-Unis tentaient d’assurer leur domination et leur suprématie à l’échelle internationale en propageant leurs principes partout dans le monde.

    « Lors des négociations à haut niveau qui se déroulaient entre les États-Unis et la Chine, Jake Sullivan – conseiller à la sécurité nationale – et Antony Blinken – secrétaire d’État – se vantaient des droits de l’Homme, des droits des minorités et des principes de la démocratie pour les responsables chinois mais Antony Blinken a entre autres reconnu que les États-Unis avaient, eux-mêmes, des faiblesses là-dessus et qu’ils allaient les traiter [ces faiblesses]».

    Le chef de la diplomatie russe a déclaré que « le fait que les Américains ne cessent de parler de la démocratie et des droits de l’Homme lors des négociations au niveau international découle de ce qu’ils entendent imposer ainsi leurs lois et leurs principes aux autres pays afin de dominer ainsi le monde ».

    Press TV, 2 avr 2021

    Etiquettes : Russie, Etats-Unis, USA,

  • Sahara occidental : La nouvelle Administration américaine enterre la décision de Trump

    Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a exhorté hier le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à accélérer la nomination d’un envoyé personnel au Sahara occidental, soulignant le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario ), parrainé par l’ONU.

    Blinken a tenu, lundi, une réunion virtuelle avec le SG de l’ONU, pour « discuter des priorités américaines aux Nations-unies », a indiqué le porte-parole du département d’Etat des Etats-Unis, Ned Price. Ils se sont concentrés sur « les façons dont Ils peuvent travailler ensemble pour relever les défis régionaux et mondiaux et renforcer les principes et valeurs fondateurs de l’ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l’Homme et de la dignité de chaque individu, quelle que soit sa citoyenneté, son appartenance ethnique, religion, sexe ou race », a affirmé Price. A cette occasion, ajoute le porte-parole, « le Secrétaire Blinken a souligné le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques », en vue de résoudre le conflit au Sahara occidental et « a exhorté le secrétaire général à accélérer la nomination d’un envoyé personnel au Sahara occidental ».

    Les deux responsables ont convenu aussi de poursuivre la coordination étroite entre les Etats-Unis et l’ONU, sur cette question et d’autres. Le nouveau locataire du département d’Etat avait déclaré, lors de son audition de confirmation au Sénat américain, que certaines des incitations incluses dans les accords dits « d’Abraham » liés à la normalisation des relations de certains pays arabes avec l’entité sioniste méritaient de faire l’objet d’un « examen attentif », en référence implicite à, entre autres avantages accordés par Donald Trump, la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Les dits « accords d’Abraham » qui ont permis à l’Administration de l’ancien président Donald Trump de normaliser les relations de certains pays arabes avec l’entité sioniste, doivent être « examinées attentivement », avait soutenu Blinken, dont les propos ont été rapportés par le New York Times.

    Le 23 mai 2019, Horst Kohler avait quitté ses fonctions d’envoyé spécial des Nations-unies pour le Sahara occidental. L’ancien Président allemand, âgé de 76 ans, a évoqué des « raisons de santé ». Arrivé au poste en juin 2017, Horst Kohler s’était investi personnellement dans la recherche d’une solution à ce conflit, vieux de plus de 40 ans. Il avait réussi à renouer des pourparlers au point mort, en convoquant les parties concernées à deux tables rondes, à Genève en décembre 2018, puis en mars 2019. Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1.514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.

    L’UE nie tout financement d’investissement au Sahara occidental occupé

    Le Commissaire européen chargé du voisinage et de l’élargissement, Oliver Varhelyi, a affirmé que l’Union européenne ne finance pas les entreprises européennes opérant dans les zones occupées du Sahara occidental, et soutient les efforts des Nations-unies pour résoudre pacifiquement le conflit. « Le mécanisme européen de voisinage ne fournit aucun financement aux entreprises basées en Europe ou à leurs filiales, ni ne finance aucune opération dans les territoires du Sahara occidental », a déclaré Vahelyi dans sa réponse à une question, sur le dossier soulevée par la Parlementaire européenne, Sandra Barbara. Barbara avait rappelé l’UE du rapport publié par le « Centre d’études et de documentation franco-sahraoui, Ahmed Baba Miske » à la fin de l’année 2020, révélant la réglementation des entreprises européennes opérant dans les zones occupées du Sahara occidental en violation du droit international et européen. Dans ce contexte, le Commissaire, qui arépondu à la question au nom de la Commission de l’Union européenne, a affirmé que cette dernière « est au courant » du rapport publié, mais a nié que l’une de ces entreprises ait reçu un financement européen.

    D’autre part, le responsable européen a souligné, que l’UE soutenait « les efforts des Nations-unies afin de trouver une solution pacifique pour régler le conflit au Sahara occidental sur la base des dernières décisions rendues par l’ONU et le Conseil de sécurité conformément aux normes onusiennes ». Il a ajouté que l’UE « attend avec impatience la relance des négociations menées par les Nations-unies, et attend avec intérêt la nomination urgente d’un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général au Sahara occidental ». Le Centre d’études et de documentation franco-sahraoui a dénoncé les accords signés par l’Union européenne avec le Maroc incluant illégalement le territoire du Sahara occidental, ajoutant que ces accords violent les arrêts de la Cour européenne et incitent également les entreprises européennes à persister à investir dans les territoires sahraouis occupés.

    Par : CHAHINE ASTOUATI

    Le Midi Libre, 31 mars 2021

    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Etats-Unis, Donald Trump, Jos Biden, normalisation,

  • Sahara Occidental : Biden favorable à la reprise des négociations entre Rabat et le Polisario

    C’est un coup dur pour le régime marocain. La nouvelle administration américaine vient d’enterrer totalement la décision controversée, en décembre dernier, de l’ex président US Donald Trump sur une prétendue marocanité du Sahara occidental, en échange d’un rétablissement des relations diplomatiques entre Rabat et l’entité sioniste.

    Lundi soir, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken a affirmé le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques entre le Maroc et le Front Polisario. Dans le communiqué publié par le bureau du secrétaire d’État américain, au terme d’une réunion en vidéoconférence entre Blinken et le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres, Blinken a assuré Guterres du soutien américain aux négociations politiques entre le Maroc et le Front Polisario, et l’a exhorté à accélérer la nomination d’un nouvel envoyé spécial au Sahara occidental.
    Cette déclaration est déjà perçue comme un refus pour Washington d’endosser la démarche de Trump et sa promesse d’ouvrir un consulat dans la ville de Dakhla au sud du territoire occupé par l’armée marocaine. De plus, c’est un soutien direct à Gutterres qui s’apprête à nommer un envoyé personnel pour la région, alors qu’il subissait des pressions énormes de la part de la France et d’autres parties alliées au Makhzen.
    Pour rappel, en mai 2019, l’ONU avait annoncé la démission de son envoyé spécial au Sahara occidental, l’ancien président allemand Horst Kohler, pour des raisons de santé. Et le poste est resté vacant depuis.
    Ainsi, la presse internationale a mis en exergue hier cette déclaration officielle américaine, qui remet sur les rails la vieille position de Washington sur la question et son soutien au processus des négociations politiques entre le Maroc et le Front Polisario avec un parrainage de l’ONU. dans cette même déclaration, il est évoqué une collaboration étroite sur cette question entre les Etats unis et l’ONU. Il faut signaler qu’à l’issue de cette réunion virtuelle avec le SG onusien, le porte-parole du département d’Etat US, Ned Price, a indiqué que la discussion a porté sur les priorités américaines aux Nations Unies. Ces discussions “se sont concentrées sur les façons dont ils peuvent travailler ensemble pour relever les défis régionaux et mondiaux et renforcer les principes et valeurs fondateurs de l’ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l’Homme et de la dignité de chaque individu, quelle que soit sa citoyenneté, son appartenance ethnique, religion, sexe et race, a affirmé Price.
    Il faut rappeler, dans ce sillage, que le nouveau locataire du département d’Etat, avait déclaré lors de son audition de confirmation au Sénat américain, que certaines des incitations incluses dans les accords dits “d’Abraham” liés à la normalisation des relations de certains pays arabes avec l’entité sioniste méritaient de faire l’objet d’un “examen attentif”, en référence implicite à, entre autres avantages accordés par Donald Trump, la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
    Les dits “accords d’Abraham” qui ont permis à l’administration de l’ancien président Donald Trump de normaliser les relations de certains pays arabes avec l’entité sioniste doivent être “examinées attentivement”, avait soutenu M. Blinken, dont les propos ont été rapportés par le New York Times.
    Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.
    Le Jeune Indépendant, 31 mars 2021
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Joe Biden, Etats-Unis, ONU,
  • Sahara Occidental : La légalité internationale incontournable

    Les Etats-Unis, sous la présidence de Joe Biden, lancent des signaux d’éloignement avec la politique extérieure tracée par l’administration Trump, notamment tout ce qui a été fait durant les derniers jours de son mandat. Le département d’Etat américain s’est attelé en urgence à traiter des questions stratégiques, de très grande importance, à l’enseigne des relations avec l’Iran et la gestion du lourd dossier du nucléaire iranien, la Chine et son influence commerciale internationale et la compétition avec la Russie pour le partage des zones d’influence à travers la planète, ainsi que les relations avec les pays alliés, européens notamment, mises à mal par la précédente administration, mais cela n’a pas empêché d’autres dossiers, de « faible intensité diplomatique », d’occuper ses centres des intérêts.

    Ainsi, le Sahara occidental a été évoqué dans les discussions entre le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors d’une réunion virtuelle entre les deux hommes, qui a porté sur des priorités américaines aux Nations Unies, notamment sur les voies et moyens qui peuvent aider à relever les défis régionaux et mondiaux, renforcer les principes et valeurs fondateurs de l’ONU et du système multilatéral, y compris la protection des droits de l’homme et de la dignité de chaque individu, quelle que soit sa citoyenneté, son appartenance ethnique, religion, sexe ou race, selon des déclarations du porte-parole du département d’Etat des Etats-Unis, Ned Price. Le chef de la diplomatie a dans ce cadre poussé le SG de l’ONU à accélérer la nomination d’un envoyé personnel au Sahara occidental, soulignant le soutien des Etats-Unis au processus des négociations politiques entre les deux parties (Maroc et Front Polisario), parrainé par l’ONU.
    Ce n’est pas un retournement clair par rapport à la reconnaissance officielle de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, annoncée le 10 décembre sur Twitter par Donald Trump, soit quelques jours avant de quitter la Maison Blanche, qui reste un fait accompli très difficile à changer sur le plan officiel sans risque de remettre en cause la normalisation diplomatique du Maroc avec Israël, intimement liée à cette reconnaissance américaine, et provoquer des secousses diplomatiques dans les relations entre les Etats-Unis et la Maroc, mais cette insistance US auprès du SG de l’ONU pour désigner rapidement un envoyé personnel au Sahara occidental n’est pas loin de jeter dans les fonds des tiroirs la mesure en question. La nouvelle administration penche résolument du côté d’une solution qui préserve la légalité internationale, et le rôle d’un envoyé personnel du SG de l’ONU devrait préparer le terrain pour l’engagement de négociations directes entre les deux parties, le Maroc et le Front Polisario. Cela ne devrait certainement pas plaire au Maroc, qui a tout fait pour mettre les bâtons dans les roues de la diplomatie et empêcher la nomination d’un envoyé spécial de l’ONU au Sahara occidental depuis la démission de l’ex-envoyé spécial, l’Allemand Köhler, le 22 mai 2019, pour des raisons de santé. Si le Polisario n’exigeait pour ce poste qu’une personne «hautement qualifiée, déterminée et neutre», le Maroc, lui, aurait posé des conditions plus strictes, allant jusqu’à disqualifier certaines nationalités.
    Des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, parrainées par l’ONU et recommandées par les Etats-Unis, signifieraient-elles l’annulation tacite de la reconnaissance par Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ? Tout n’a pas encore été dit et entendu sur ce dossier et bien d’autres, dont les concessions faites par Donald Trump pour encourager la « paix » entre des Etats arabes, dont le Maroc, et Israël.
    Le Quotidien D’Oran, 31 mars 2021
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, ONU, Etats-Unis, Joe Biden,