Étiquette : Etats-Unis

  • Comment le contre-terrorisme américain alimente la violence au Sahel

    Tags : Etats-Unis, Afrique, terrorisme, Burkina Faso, Mali, Niger, Nigeria, Somalie,

    COMMENT LE CONTRE-TERRORISME AMÉRICAIN ALIMENTE LA VIOLENCE AU SAHEL
    Le rôle des États-Unis dans les abus du gouvernement au Burkina Faso.

    Je me suis rendu à Ouagadougou, la capitale poussiéreuse du Burkina Faso, en janvier 2020, juste avant que la pandémie ne me jette – et ne jette le monde – dans le vide. Des vents d’harmattan soufflaient du désert du Sahara au nord. Alors qu’une brume couleur rouille s’installait dans les rues, j’ai essayé de comprendre la « guerre contre la terreur » du Burkina Faso.

    J’ai parlé avec des journalistes, des activistes, des universitaires, d’anciens fonctionnaires, des employés d’organisations à but non lucratif. J’ai surtout cherché des personnes qui avaient été déplacées par la violence. Cela n’a pas été facile. On m’a dit qu’en tant que femme blanche et étrangère, je serais trop vulnérable aux enlèvements ou autres attaques pour m’éloigner de la capitale. J’ai suivi ce conseil et suis restée en sécurité, mais j’ai tout de même réussi à me faire une idée très précise de la nature du conflit actuel.

    En dehors du champ de vision de nombreux Américains et Européens, la « guerre contre la terreur » fait rage dans la région du Sahel en Afrique de l’Ouest, qui englobe le Mali, le Niger et le Burkina Faso. En 2020, au moins 1 000 incidents violents liés à des groupes islamistes militants s’y sont produits – soit une multiplication par sept depuis 2017. Parmi les nations occidentales, la France a été le visage des opérations post-11 septembre dans cette région, le président Macron ayant récemment exclu un retrait significatif des troupes. Bien que les États-Unis ne soient pas un acteur principal sur le terrain, j’ai trouvé qu’ils étaient complices de l’intensification de la violence.

    La semaine dernière, le projet sur les coûts de la guerre, que je codirige à l’institut Watson de l’université Brown, a publié mon rapport montrant les coûts importants de l’ »aide » apportée à d’autres pays pour combattre les militants. Le Burkina Faso a utilisé le discours américain sur la lutte contre le terrorisme – ainsi que les ressources financières, politiques et institutionnelles que les États-Unis lui ont fournies – pour réprimer un groupe minoritaire, justifier l’autoritarisme et faciliter les profits illicites.

    Les États-Unis ont donné au Burkina Faso des millions d’euros d’aide à la sécurité – plus de 16 millions de dollars rien qu’en 2018 – et son budget militaire a explosé en même temps que le soutien américain. Le Pentagone a formé des soldats et des policiers burkinabés pour combattre ceux qu’ils appellent les terroristes et a fait don de véhicules blindés de transport de troupes, de mitrailleuses et d’autres équipements militaires.

    Les États-Unis ont également permis au Burkina Faso d’acquérir une meilleure compréhension du terrorisme et du contre-terrorisme, sans laquelle les abus actuels du gouvernement seraient beaucoup moins justifiés. Bien que le Burkina Faso ait longtemps été connu pour être relativement pacifique, les États-Unis ont, au cours de la dernière décennie, préparé le terrain pour son approche militariste actuelle. En 2009, bien avant que la violence militante n’y éclate, le Burkina Faso a adhéré au partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme. Lorsque, des années plus tard, la violence a éclaté, l’État burkinabé a été préparé à agir en partant du principe que la « guerre contre le terrorisme » était la meilleure, voire la seule, façon de réagir.

    Les Peuls, un groupe d’éleveurs semi-nomades qui vivent en Afrique de l’Ouest et du Nord et pratiquent l’islam, sont les plus touchés par la guerre du Burkina. « Le contre-terrorisme leur donne le feu vert pour tuer qui ils veulent, sans aucune conséquence », m’a dit un Peul à propos des forces gouvernementales. Plusieurs personnes interrogées ont raconté comment les forces de l’État, à un poste de contrôle routier dans une région peuplée de Peuls, ont arrêté des camionnettes de transport et ont exigé de voir la carte d’identité gouvernementale de chaque passager. Quiconque n’avait pas de carte était abattu – et les Fulanis n’ont souvent pas de carte d’identité officielle.

    Le fait est qu’une guerre intérieure ne peut pas vraiment s’attaquer aux causes de la violence militante. Comme l’explique le responsable d’une organisation burkinabé à but non lucratif qui travaille avec des leaders peuls pour promouvoir la paix, « environ 80 % de ceux qui rejoignent des groupes terroristes nous ont dit que ce n’est pas parce qu’ils soutiennent le djihadisme, mais parce que leur père, leur mère ou leur frère a été tué par les forces de sécurité. Tant de personnes ont été tuées – assassinées – mais il n’y a pas eu de justice. »

    La recherche historique montre que les gouvernements ont été beaucoup plus efficaces dans la réduction de la violence militante lorsqu’ils se sont attaqués aux sources sociales et politiques des griefs des gens. Une attaque militarisée contre une population censée abriter des terroristes est incroyablement contre-productive car elle constitue le meilleur moyen de recrutement des militants. Dans le même temps, le paradigme de la guerre ne s’attaque pas à la pauvreté, à l’abandon par l’État, à la corruption et aux autres problèmes structurels qui conduisent les gens à se sentir si frustrés par leurs gouvernements.

    Les États-Unis doivent faire davantage pour que le Burkina Faso soit tenu responsable, non seulement des abus perpétrés par les forces de l’État, mais aussi par les milices informelles soutenues par le gouvernement. Au-delà de cela, mes recherches soulignent la nécessité pour les États-Unis de reconceptualiser complètement les opérations de l’après-11 septembre, en particulier dans les endroits déchirés par la violence militante. Aujourd’hui, les États-Unis « assistent » au moins 79 nations dans la lutte contre le terrorisme. L’ironie tragique est que ce que les États-Unis appellent l’assistance à la sécurité accomplit en fait le contraire. Elle alimente l’insécurité et soutient les militants qui réagissent aux injustices gouvernementales rendues possibles par l’aide américaine. Et le cercle vicieux dont j’ai été témoin au Burkina Faso n’est pas une exception – c’est la règle.

    Stephanie Savell est codirectrice du projet « Coûts de la guerre » au Watson Institute for International and Public Affairs de l’université Brown.

    Instick, 12 mars 2021

    Tags : Terrorisme, Afrique, Burkina Faso, JNIM, Daech, Al Qaida, Boko Haram, Mali,

  • L’USS Eisenhower Carrier Strike Group opère avec le Maroc dans l’exercice Lightning Handshake

    Source : Aviation Report, 6 mars 2021

    Le groupe d’attaque des porte-avions USS Dwight D. Eisenhower (IKE CSG) participe au Lightning Handshake, un exercice maritime bilatéral entre les États-Unis et la Marine royale marocaine (RMN) et l’Armée de l’air royale marocaine (RMAF) pendant la première semaine de mars.

    L’exercice renforce l’interopérabilité entre les marines américaine et marocaine dans de nombreux domaines de guerre, dont la plupart comprennent : la guerre de surface, la lutte anti-sous-marine, la guerre aérienne et la guerre de frappe, le soutien logistique combiné, les opérations d’interdiction maritime.

    « Au nom des marins affectés à l’IKE CSG, c’est un honneur de participer à cet exercice maritime bilatéral historique, qui marque 200 ans de partenariat durable avec le Maroc », a déclaré le contre-amiral Scott Robertson, commandant du deuxième groupe d’attaque des porte-avions. « Des exercices comme Lighting Handshake renforcent les bases de notre interopérabilité et le soutien continu de notre engagement à long terme pour la sécurité dans la région ».

    Lightning Handshake 2021 augmente la capacité des forces maritimes américaines et marocaines à travailler ensemble afin de répondre aux préoccupations de sécurité et d’accroître la stabilité dans la région.

    Les navires participant au Lightning Handshake de l’IKE CSG, commandés par le contre-amiral Scott Robertson, comprennent le navire amiral USS Dwight D. Eisenhower (CVN 69) ; et les navires de l’escadron de destroyers 22 comprennent les destroyers de missiles guidés de la classe Arleigh Burke USS Mitscher (DDG 57), et USS Porter (DDG 78).

    Les avions participant au Lightning Handshake sont les suivants : les escadrons de l’escadre aérienne de porte-avions (CVW) 3, embarqués sur Eisenhower, comprennent les « Fighting Swordsmen » de l’escadron de chasseurs (VFA) 32, les « Gunslingers » de l’escadron de chasseurs (VFA) 105, les « Wildcats » de l’escadron de chasseurs (VFA) 131, les « Rampagers » de l’escadron de chasseurs (VFA) 83 ; « Dusty Dogs » de l’escadron de combat maritime par hélicoptère (HSC) 7 ; « Swamp Foxes » de l’escadron d’attaque maritime par hélicoptère (HSM) 74 ; « Screwtops » de l’escadron de commandement et de contrôle aérien (VAW) 123 ; « Zappers » de l’escadron d’attaque électronique (VAQ) 130, et un détachement de l’escadron de soutien logistique de la flotte (VRC) 40 « Rawhides ». ”

    Les actifs marocains participant à Lightning Handshake sont notamment les suivants La frégate Tarnk Ben Ziyad de la Marine royale marocaine (frégate de classe SIGMA) le centre des opérations maritimes du QG de la Marine royale (MOC) le centre des opérations aériennes du QG de l’Armée de l’air royale (AOC), un hélicoptère Panther et deux avions de combat F-16 et F-5 de chaque type.

    Le groupe d’attaque du porte-avions USS Harry S. Truman (HSTCSG) a participé à l’exercice 2018 et a inclus des événements d’unités qui ont permis de flexibiliser l’interopérabilité entre les marines américaine et royale marocaine dans les domaines de guerre suivants : communication, liaison, lutte anti-sous-marine, appui aérien rapproché et appui-feu de surface naval.

    Le Dwight D. Eisenhower Carrier Strike Group est une équipe multi-plateforme de navires, d’avions et de plus de 5 000 marins, capable de mener à bien une grande variété de missions dans le monde entier. La Sixième flotte américaine, dont le siège est à Naples, en Italie, mène tout l’éventail des opérations navales et interarmées, souvent de concert avec des partenaires alliés et interinstitutionnels, afin de promouvoir les intérêts nationaux des États-Unis ainsi que la sécurité et la stabilité en Europe et en Afrique.

    Tags : Maroc, USA, Etats-Unis, exercices militaires, AFRICOM,

  • Un groupe aéronaval américain participe à un exercice au large du Maroc

    Le groupe aéronaval autour du porte-avion américain Dwight D. Eisenhower participe à l’édition 2021 de l’exercice Lightning Handshake, qui rassemble l’US Navy ainsi que la marine et l’aviation marocaines, au cours de la première semaine de mars, a rapporté l’agence officielle MAP.

    L’ambassade des Etats-Unis au Maroc a précisé dans un communiqué que cet exercice naval vise à améliorer l’interopérabilité entre les marines des deux pays dans plusieurs domaines, notamment les attaques de surface, la lutte anti-sous-marine, les frappes air-mer, le soutien logistique combiné et les opérations d’interdiction maritime.

    Il permettra de renforcer la capacité des forces maritimes américaines et marocaines à œuvrer de concert afin de répondre aux défis sécuritaires et d’accroître la stabilité dans la région, a-t-elle ajouté.

    Le groupe aéronaval Dwight D. Eisenhower regroupe un ensemble de navires, d’avions et de plus de 5.000 marins.

    Source : french.people.cn, 5 mars 2021

    Tags : Maroc, Etats-Unis, exercices militaires,

  • Etats-Unis: la Maison Blanche reconsidère la reconnaissance par Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental

    Washington reconsidère la reconnaissance par l’ancien président Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a déclaré le chargé d’affaires de l’ambassade américaine en Espagne.

    Dans une interview accordée samedi au journal espagnol El Pais , Conrad Tribble a déclaré: « Nous savons que c’est une question importante pour l’Espagne, et c’est l’une des nombreuses questions qui font l’objet d’un réexamen ».
    « Il y a des discussions avec tous les acteurs dans le cadre des Nations Unies » sur le sujet, a-t-il expliqué, « mais nous n’avons pris aucune décision » en attendant une réévaluation de la question, car « a déclaré le ministre [secrétaire d’Etat Antony] Blinken qu’il veut comprendre le contexte et les engagements pris précédemment. « 
    « Ce que je peux confirmer, c’est que l’administration actuelle cherche à consulter ses alliés et à soutenir les institutions multilatérales telles que les Nations Unies, et toute décision prise dans un tel cas sera prise dans ce cadre. »
    La déclaration de Tribble intervient à un moment où 25 sénateurs, dirigés par le sénateur James Einhoff, ont envoyé une lettre au président Joe Biden lui demandant de reconsidérer la décision de Trump concernant la question du Sahara occidental.
    En décembre, à peine un mois avant son départ prévu, Trump a annoncé que le Maroc normaliserait ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par les États-Unis de leur souveraineté sur le Sahara occidental. Les États-Unis ont déclaré plus tard qu’ils prenaient des mesures pour établir un consulat au Sahara occidental.
    Le Maroc est en conflit avec le groupe séparatiste Polisario soutenu par l’Algérie au sujet du Sahara occidental depuis 1975, après la fin de l’occupation espagnole. Cela s’est transformé en une confrontation armée qui a duré jusqu’en 1991 et s’est terminée par la signature d’un accord de cessez-le-feu.
    Rabat insiste sur son droit de gouverner la région, mais a proposé un régime autonome au Sahara occidental sous sa souveraineté, mais le Front Polisario veut un référendum pour laisser le peuple déterminer l’avenir de la région. L’Algérie soutient la proposition du Front et accueille des réfugiés de la région.
    Le cessez-le-feu de 1991 a pris fin l’année dernière après que le Maroc a repris ses opérations militaires au point de passage d’El Guergarat, une zone tampon entre le territoire revendiqué par l’État marocain et la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée, ce qui, selon le Polisario, était une provocation.
    En lançant l’opération, le Maroc «a gravement sapé non seulement le cessez-le-feu et les accords militaires connexes, mais aussi toutes les chances de parvenir à une solution pacifique et durable de la question de la décolonisation du Sahara occidental», a déclaré Brahim Ghali, chef du Front Polisario, dans un communiqué. lettre à l’ONU.
    Middle East Online, 24 fév 2021
  • Sahara Occidental : Lettre ouverte du Groupe de Genève au Sénat américain

    Groupe d’appui de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental

    www.genevaforwesternsahara.org
    Lettre ouverte aux membres du Sénat américain
    La déclaration de l’ancien président Trump sur le Sahara occidental alimente le conflit
    Honorables membres du Sénat américain,
    Le Groupe d’appui de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental appelle votre attention sur la situation dramatique actuelle dans le territoire non autonome du Sahara occidental, car la puissance occupante, le Royaume du Maroc, a rompu le cessez-le-feu qui avait en vigueur depuis 1991, suite à l’envoi par le Conseil de sécurité de l’ONU de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara Occidental (MINURSO).
    En effet, depuis 1963, le Sahara occidental est inscrit par l’Assemblée générale des Nations Unies parmi les territoires non autonomes auxquels s’applique la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations Unies, intitulée «Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux peuples et pays coloniaux».
    En 1966, l’Assemblée générale des Nations Unies1 a invité la Puissance administrante, l’Espagne, à déterminer le plus tôt possible les procédures pour la tenue d’un référendum sous les auspices des Nations Unies en vue de permettre à la population autochtone du territoire d’exercer librement son droit de autodétermination.
    Le 16 octobre 1975, la Cour internationale de Justice (CIJ), rejouant une série de questions soulevées par l’Assemblée générale des Nations Unies, a émis un avis consultatif2 déterminant que les documents et informations présentés à la Cour n’établissent aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental et du Royaume du Maroc et que la Cour n’a pas trouvé de liens juridiques de nature à affecter l’application de la résolution 1514 (XV) dans la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, du principe de l’autonomie détermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire.
    Le même jour, le roi Hassan II du Maroc annonça le lancement de la marche verte et le 30 octobre 1975, l’armée marocaine envahit le Sahara occidental, ouvrant ainsi une guerre contre le peuple sahraoui qui fut gelée en 1991, lorsque le Royaume du Maroc et le Front Polisario a convenu d’un cessez-le-feu, qui était censé conduire à l’organisation du référendum d’autodétermination tant attendu sous les auspices des Nations Unies.
    Malheureusement, au fil des années, le Royaume du Maroc n’a épargné aucun effort pour empêcher l’organisation d’un tel référendum. L’ancien secrétaire d’État James A. Baker III et l’ancien ambassadeur américain Christopher WS Ross, parmi d’autres envoyés personnels du secrétaire général de l’ONU, ont connu l’humiliation personnelle et la méfiance des autorités marocaines quant au respect des engagements pris devant la communauté internationale pour une solution pacifique au conflit au Sahara occidental.
    Le 13 novembre dernier, l’armée marocaine a été chargée d’intervenir dans la zone tampon démilitarisée d’El Guerguerat dans le sud-ouest du territoire non autonome du Sahara occidental où des dizaines de civils sahraouis manifestaient pacifiquement contre l’occupation persistante du territoire et le pillage de leurs ressources naturelles.
    La menace de l’utilisation d’armes contre des civils dans une zone démilitarisée a conduit à la rupture du cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 sous la supervision des Nations Unies. L’armée du Front Polisario a dû intervenir pour protéger ces civils et les évacuer vers une zone de sécurité.
    C’est dans ce contexte que l’ancien président Trump a accepté de concéder au roi du Maroc une reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le Royaume du Maroc et Israël.
    Ce faisant, l’ancien président Trump a non seulement agi en violation du droit international, des arrêts de la Cour internationale de justice et de la Cour de justice de l’Union européenne, des principes de la Charte des Nations Unies et des décisions de ses organes3, ainsi que des les décisions de l’Union africaine, qui considère la République sahraouie comme un membre fondateur de l’Union mais aussi distancie les parties de la résolution du conflit.
    En effet, l’escalade du conflit armé qui se déroule au Sahara occidental devrait préoccuper tous les dirigeants politiques car elle se déroule dans une région déjà fortement déstabilisée, où plusieurs groupes armés sont prêts à saisir toutes les occasions d’élargir leur sphère. d’action et renforcent leur pouvoir de nuisance.
    Le secrétaire général de l’ONU, ainsi que les hauts dirigeants de l’Union africaine et de l’Union européenne ont immédiatement dénoncé la déclaration de l’ancien président Trump sur la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Plusieurs membres du Congrès ont également fait entendre leur voix et condamné la rupture morale et le caractère illégal de la déclaration de Trump. Les États-Unis jouent un rôle important au sein de la communauté internationale et nous saluons la décision prise par le président Biden de réengager les États-Unis dans les enceintes multilatérales.
    Au cours des quatre dernières décennies, le peuple sahraoui a mis toute sa confiance dans la communauté internationale et les Nations Unies pour réaliser l’organisation du référendum d’autodétermination et la décision de Trump a été un coup de poignard dans le dos qui l’a conduit à ne pas accepter la dernière provocation. de la puissance occupante, le Royaume du Maroc.
    Les 286 organisations soussignantes vous appellent, Honorables membres du Sénat américain, à déclarer nulle la décision de Trump sur le Sahara occidental et à travailler de manière constructive avec l’administration Biden afin que les États-Unis puissent faire partie de la solution en permettant au peuple sahraoui d’exercer librement leur droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, comme l’a décidé l’Assemblée générale des Nations Unies en 1966.
    Bien à vous, Bir Lehlu / Genève, 18 février 2021
    Notes : 
    1 Résolution 2229 (XXI)
    2 Sahara occidental, avis consultatif, C.I.J. Rapports 1975 – 2 –
    3 Résolution 380 (1975) du Conseil de sécurité de l’ONU et résolutions 34/37 et 35/19 de l’Assemblée générale qui condamnent sévèrement l’occupation marocaine du Sahara occidental et reconnaissent le Front Polisario comme le représentant du peuple sahraoui; dans ses résolutions ultérieures, l’Assemblée générale ne s’est jamais écartée de cette position.

    Signataires : 

    Acció Solidària amb el Sàhara, Acción Solidaria Aragonesa (ASA), African Law Foundation (AFRILAW), Agrupación Chilena de Ex Presos poíticos, American Asociation of Jurists (AAJ)*, Amigos por un Sahara Libre, ARCI Città Visibili, A.R.S.P.S. – Rio de Oro, Asociación de Abogados Saharauis (UAS), Asociación Amal Centro Andalucía, Asociación Amal Nanclares, Asociación Amigos del Pueblo Saharaui del Campo de Gibraltar (FANDAS), Asociación Amigos del Pueblo Saharaui de Toledo, Asociación de Amigos y Amigas de la R.A.S.D. de Álava, Asociación de Amistad con el Pueblo Saharaui de Albacete, Asociación de Apoyo al Pueblo Saharaui de Jaén, Asociación ARDI HURRA, Asociación Asturiana de Solidaridad con el Pueblo Saharaui, Asociación Awlad Sahara Murcia, Asociación Baha Malaga, Asociación Banat Saguia y Wad Dahab, Asociación Canaria de Amistad con el Pueblo Saharaui (ACAPS), Asociación Chilena de Amistad con la República Arabe Saharaui Democrática, Asociación Colombiana de Amistad con el Pueblo Saharaui, Asociación de la Comunidad Saharaui en Argon (ACSA), Asociación Concordia Tenerife, Asociación Convsol Amurrio, Asociación Cultural Peruano Saharaui, Asociación de Discapacitados Saharauis, Asociación Doctora Beituha, Asociación Ecuatoriana de Amistad con el Pueblo Saharaui (AEAPS), Asociación Enour, Asociación Española para el Derecho Internacional de los Derechos Humanos (AEDIDH)*, Asociación de Familiares de Presos y Desaparecidos Saharauis (AFAPREDESA), Asociación por la Justicia y los Derechos Humanos, Asociación de Médicos Saharaui en España, Asociación Mexicana de Amistad con la República Árabe Saharaui A.C. (AMARAS), Asociación Navarra de Amigos y Amigas de la R.A.S.D. (ANARASD), Asociación Navarra de Amigos y Amigas del Sahara (ANAS), Asociación Panameña Solidaria con la Causa saharaui (APASOCASA), Asociación Pro Derechos Humanos de España (APDHE), Asociación Profesional de Abogados Saharauis en España (APRASE), Asociación de profesionales de Sanidad saharaui en España, Asociación por la Protección de los Presos Saharaui en las Cárceles Marroquí, Asociación Rimal Sáhara-Tormes, Asociación Riojana de Amigos de la R.A.S.D., Asociación Sahara Euskadi Vitoria, Asociación Sahara Gasteiz Vitoria, Asociación Sahara Ihsan, Asociación Saharaui contra la Tortura, Asociación Saharaui de Control de los Recursos naturales y la Protección del Medio Ambiente, Asociación Saharaui para la Protección de los Derechos Humanos y los Recursos naturales, Asociación Saharaui para la Protección y Difusión del Patrimonio cultural Saharaui, Asociación de Saharauis en Alicante, Asociación de Saharauis en Ávilla, Asociación de Saharauis en Bal, Asociación de Saharauis en Fuerteventura, Asociación de Saharauis en Grenada, Asociación de Saharauis en Jerez de la Frontera, Asociación de Saharauis en Lebrija, Asociación de Saharauis en Tenerife, Asociación de Saharauis en Valdepeñas, Asociación Sidemu Mojtar Estepona, Asociación Tawasol Lludio, Asociación Um Draiga de Zaragoza, Asociación Venezolana de Solidaridad con el Sáhara (ASOVESSA), Asociación de Víctimas de Minas (ASAVIM), Asociación de Zamur Valencia, Associação Amigos e Solidaridade ao Povo Saharaui (ASAHARA), Associació d’Amics del Poble Sahrauí de les Iles Balears, Association des Amis de la RASD (France), Association de la Communauté Sahraouie en France, Association pour la Conservation de l’Environnement, Association Culture Sahara, Association culturelle Sahraouie en France, Association des Femmes Sahraouies en France, Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique (AFASPA), Association of Humanitarian Lawyers, Association for Justice and Human Rights, Association Mauritanienne pour la Promotion du Droit*, Association Mauritanienne pour la Transparence et le Développement – ATED*, Association for the Monitoring of Resources and for the Protection of the Environment in Western Sahara (AMRPENWS), Association Nationale des Echanges entre Jeunes (ANEJ)*, Association pour un Référendum libre et régulier au Sahara occidental (ARSO), Association Sahara Matinba Bruxelles, Association Sahraouie des Victimes des Violations Graves des Droits de l’Homme Commises par l’Etat Marocain (ASVDH), Association des Sahraouis en Belgique, Association des Sahraouis de Bordeaux, Association des Sahraouis du Centre de la France, Association des Sahraouis en France, Association des Sahraouis de Les Mureaux, Association des Sahraouis de Mantes-la-Jolie, Association des Sahraouis de Montauban, Association des Sahraouis de Perigueux, Association des Saharawi de – 4 – Toulouse, Association de Solidarité avec le Peuple Sahraoui (ASPS), Association de la Vie Maghrébine pour la Solidarité et le Développement (AVMSD), Associazione bambini senza confini, Associazione Jaima Sahrawi per una soluzione giusta e non violenta nel Sahara Occ., Associazione Nazionale di Solidarietà con il Popolo Saharaui, Associazione di solidarietà con il Popolo Saharawi Kabara Lagdaf, Australia Western Sahara Association (AWSA), Bentili Media Center, Bremer Informationszentrum für Menschenrechte und Entwicklung (biz), Bureau International pour le Respect des Droits Humains au Sahara occidental (BIRDHSO), Campaña Saharaui para la sensibilisación sobre el peligro de Minas (SCBL), Cantabria por el Sáhara, Central Unitaria de Trabajadores de Chile, Centro Brasileiro de Solidaridad con los Pueblos y Lucha por la Paz, CEBRAPAZ, Centro de Documentación en Derechos Humanos “Segundo Montes Mozo S.J.” (CSMM), Centro Saharaui por la Salvaguardia de la Memoria, Colectivo Saharaui en Estepona, Colectivo Saharaui en Gipuzkoa, Colectivo Saharaui en Jaén, Colectivo Saharaui en Lanzarote, Collective of Saharawi Human Rights Defenders (CODESA), Comisión Ecuménica de Derechos Humanos de Ecuador (CEDHU), Comisión General Justicia y Paz, Comisión Media Independientes, Comisión Nacional de los Derechos Humanos de la República Dominicana (CNDH-RD), Comisión Nacional Saharaui por los Derechos Humanos (CONASADH), Comitato “Selma2.0”-odv, Comité d’Action et de Réflexion pour l’Avenir du Sahara Occidental, Comité de Amistad con el pueblo Saharaui – Argentina, Comité de Apoyo por el Plano de Paz y la Protección de los Recursos Naturales en el Sáhara Occidental, Comité Belge de soutien au Peuple Sahraoui, Comité de Defensa del Derecho de Autodeterminación (CODAPSO), Comité de Familiares de los 15 Jóvenes Secuestrados, Comité de Familiares de Mártires y Desaparecidos, Comité de Familiares de los Presos Políticos Saharauis, Comité de Jumelage et d’Echange Internationaux / Gonfreville l’Orcher, Comité de Protección de los Defensores Saharauis – Freedom Sun, Comité de Protección de los Recursos Naturales, Comité Saharaui de Defensa de Derechos Humanos (Glaimim), Comité Saharaui de Defensa de Derechos Humanos (Smara), Comité Saharaui de Defensa de Derechos Humanos (Zag), Comité Saharaui por el Monitereo de los Derechos Humanos (Assa), Comité de Solidaridad Oscar Romero, Comité Suisse de soutien au Peuple Sahraoui, Comité de Victimas de Agdaz y Magouna, Committee of the Mothers of the Abductees, Comunidad Saharaui en Aragón, Comunidad Saharaui en Asturias, Comunidad Saharaui en Balmaseda, Comunidad Saharaui en Cantabria, Comunidad Saharaui en Castilla y León, Comunidad Saharaui en Castilla la Mancha, Comunidad Saharaui en Catalunya, Comunidad Saharaui en Cordoba, Comunidad Saharaui en Jerez y Cadiz, Comunidad Saharaui en La Rioja, Comunidad Saharaui en Las Palmas, Comunidad Saharaui en Madrid, Comunidad Saharaui en Murcia, Comunidad Saharaui en Navarra, Coordinadora Estatal de Asociaciones Solidarias con el Sáhara (CEAS – Sáhara), Coordinadora de Gdeim Izik para un Movimiento Pacífico, Coordinadora de los Graduados Saharauis Desempleados, Coordinadora d´Organizacións No-Governamentals de Cooperaciò al Desenvolupament (CONGDIB), Coordinadora de las ONGs en Aaiún, Coordinadora Saharaui de Derechos Humanos de Tantan, Cultures of Resistence Network; December Twelfth Movement International Secretariat*, Der Elefant e.V., Diaspora Saharaui en Bizkaia Disabi, El Ghad for human rights Saharawi refugee camps, Emmaus Åland, Emmaus Stockholm, Equipe Média, European Association of Lawyers for Democracy and World Human Rights (ELDH), Federació ACAPS de Catalunya, Federació d’Associacions de Solidaritat amb el Poble Sahrauí del País Valencià, Federación Andaluza de Asociaciones Solidarias con el Sahara (FANDAS), Federación de Asociaciones de Amigos del Pueblo Saharaui de Extremadura (FEDESAEX), Federación de la Comunidad de Madrid de Asociaciones Solidarias con el Sahara (FEMAS Sahara), Federación Deportistas Saharauis en España, Federación Estatal de Instituciones Solidarias con el Pueblo Saharaui (FEDISSAH), Fédération sportive des Sahraouis en France, Fondation Frantz Fanon, Forum Futuro de la Mujer Saharaui, Freehearts Africa Reach Out Foundation (FAROF)*, Freiheit für die Westsahara e.V., Fundación Constituyente XXI, Fundación Mundubat, Fundación Sahara LibreVenezuela, Fundación Sahara occidental-Portugal, Fundación Latinoamericana por los Derechos Humanos y el Desarrollo Social (Fundalatin)*, Giuristi Democratici, Global Aktion – People & Planet before profit, Green Western Sahara Association, Group of International Legal Intervention of the – 5 – Center of Research and Elaboration on Democracy (CRED-GIGI), Groupe Non Violence Active (NOVA SAHARA OCCIDENTAL), Grupo por la renuncia de la Nacionalidad Marroquí, Habitat International Coalition*, Haldane Society of Socialist Lawyers, Housing and Land Rights Network, Human & Environment e.V., Human Rights Defenders Solidarity Network Uganda, Ibsar Al Khair Association for the Disabled in Western Sahara, Indian Council of South America (CISA)*, International Association Against Torture (IAAT-AICT)*, International Association of Democratic Lawyers (IADL)*, International Educational Development, Inc.*, International Fellowship of Reconciliation (IFOR)*, International Platform of Jurists for East Timor, Kabara Lagdaf, LESTIFTA – Amigos del Pueblo Saharaui de Teruel, Liberation*, Liga de Abogacia Saharaui en España, Liga de Defensa de los Presos Políticos Saharaui, Liga de Estudiantes Saharauis en España, Liga de Medicos Saharauis en España, Liga de Mujeres Saharauis en España, Liga Nacional dos Direitos Humanos, Liga de Periodistas Saharauis en España, Liga Saharaui de defensa de Derechos Humanos y Protección de RW-Bojador, Ligue des Jeunes et des Etudiants Sahraouis en France, Ligue pour la Protection des Prisonniers Sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS), Media team Maizirat, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)*, National Lawyers Guild (U.S.), National Television Team, Neon Metin Media, Nigerian Movement for the Liberation of Western Sahara, Nomad SHRC, Norwegian Support Committee for Western Sahara, Observatoire des Médias Saharaouis pour documenter les violations des droits de l’homme, Observatorio Aragonés para el Sáhara Occidental, Observatorio Asturiano de Derechos Humanos para el Sáhara Occidental (OAPSO), Observatorio Saharaui por el Niño y la Mujer, Observatorio Saharaui de Protección del Niño, Observatorio Saharaui de Recursos Naturales, 1514 Oltre il muro, Organización Contra la Tortura en Dakhla, Organización Saharaui por la Defensa de las libertades y la dignidad, Pallasos en Rebeldía y Festiclown, Paz y Cooperación*, Plataforma de Mulheres em Acção*, Plataforma de Organizaciones Chile Mejor Sin TLC, Por un Sahara Libre, Proyecto Audiovisual: La Saharaui Colombiana, Resistencia Nacional Estudante de Timor-Leste (RENETIL), Right Livelihood Foundation*, Sahara not for Sale – Saharawi Association in Brussels, Saharaui Unterstützungsverein Wien, Saharawi Advocacy Campaign, Saharawi Association for Persons with Disabilities in Western Sahara, Saharawi Association for the Protection and Dissemination of the Saharawi Culture and Heritage, Saharawi Association in the USA (SAUSA), Saharawi Campaign against the Plunder (SCAP), Saharawi Center for Media and Communication, Saharawi Media Team, Saharawi Voice, Sahrawis förening i Sverige, Salma e.V., Sandblast Arts, Schweizerisches Unterstützungskomitee für die Sahraouis Bern, Sindacato Español Comisiones Obrearas (CCOO), Solidariedade Galega col Pobo Saharaui (SOGAPS), Stichting Zelfbeschikking WestSahara, Tayuch Amurio, terre des homme schweiz, The Icelandic Western Sahara Association, The Norwegian organization for justice and development, The Swedish Western Sahara Committee, TIRIS – Associazione di Solidarietà con il Popolo Saharawi, Uganda Solidarity Movement with Western Sahara, Ukrainian Association of Democratic Lawyers, UNAFRAID art publication; Union des artisans Sahraouis Saharawi Diaspora, Unión de Asociaciones Solidarias con el Sáhara de Castilla y León, Union des Ingénieurs Sahraouis, Unión de Juristas Saharauis (UJS), Unión Nacional de Abogados Saharauis, Unión Nacional de Estudiantes de Saguia El Hamra y Rio de Oro (UESARIO), Unión Nacional de la Juventud de Saguia El Hamra y Rio de Oro (UJSARIO), Unión Nacional de Mujeres Saharauis (UNMS), Unión Nacional de Trabajadores de Saguia El Hamra y Rio de Oro (UGTSARIO), Unión de Periodistas y Escritores Saharauis (UPES), Union of Saharawi farmers, US Western Sahara Foundation, VZW de Vereniging van de Sahrawi Gemeenschap in Belgie, Werken Rojo – Medio de comunicación digital, Western Sahara Resource Watch España (WSRW España), Western Sahara Times, World Barua Organization (WBO)*, World Peace Council*, ZEOK e.V. – Zentrum für europäische und orientalische Kultur from Leipzig.

    * ONG bénéficiant du statut UN-ECOSOC

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Groupe de Genève, Sénat américain, Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden, normalisation, Israël, 

  • Maroc-Israël : Les folies de Trump à l’étude

    États-Unis : Les promesses de Trump liées à la normalisation avec l’entité sioniste sont à l’étude

    L’administration Biden examine actuellement les engagements pris durant ces derniers mois dans le cadre de la normalisation des relations entre les pays arabes et l’entité sioniste, a déclaré mercredi le nouveau chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, lors d’une conférence de presse animée à Washington.

    Le secrétaire d’Etat répondait à une question relative aux promesses faites par l’ancien président américain, Donald Trump, aux pays ayant accepté de normaliser leurs relations avec l’entité sioniste. «Nous sommes actuellement en train de nous assurer que nous avons une parfaite compréhension des engagements qui auraient pu être pris pour garantir le succès de ces accords», a-t-il expliqué. Depuis la fin de l’été dernier, quatre pays arabes ont normalisés leurs relations avec l’entité sioniste.
    Les accords dits d’Abraham signés en septembre dernier entre l’entité sioniste, les Émirats arabes unis (EAU) et Bahreïn sont considérés officiellement comme des traités de paix. En octobre, le Soudan avait fait part de sa volonté de franchir le pas de la normalisation suivi, deux mois plus tard, par le Maroc. Trump avait promis aux Émirats arabes unis de leur vendre des équipements militaires sophistiqués dont des chasseurs furtifs F-35, peu de temps après l’accord d’Abraham. Interrogé au sujet de cette transaction, Antony Blinken a expliqué que la question était également à l’étude. «De manière générale, lorsqu’il s’agit de ventes d’armes, il est normal qu’une nouvelle administration examine les transactions en attente pour s’assurer que cela sert les objectifs stratégiques» des États-Unis, a-t-il signalé.

    Des promesses de ventes d’armes faites par l’ancienne administration américaine à l’Arabie saoudite sont également à l’étude, selon le conférencier. Blinken avait déclaré, il y a quelques jours, que certaines des incitations incluses dans les accords «d’Abraham» méritaient de faire l’objet d’un «examen attentif», en référence implicite aux avantages accordés par Trump, dont la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

    Source : Horizons, 29 jan 2021

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara, Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden,

  • Bob Menendez, l’un des pires faucons des Démocrates, est maintenant président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat US

    Stephen Zunes

    Disposant maintenant d’un une majorité de travail, les Démocrates ont nommé le sénateur Robert Menendez DU New Jersey) à la présidence de la Commission des Affaires étrangères du Sénat. Cela a sonné l’alarme pour les défenseurs de la paix, des droits humains et du droit international, étant donné que Menendez s’est opposé à l’accord nucléaire avec l’Iran, a attaqué à plusieurs reprises les Nations unies et la Cour internationale de justice, a soutenu l’aide militaire inconditionnelle aux gouvernements qui ont utilisé ces armes pour commettre des crimes de guerre et a adopté d’autres positions bien plus proches de celles des Républicains que des Démocrates de base.

    Les initiatives de politique intérieure prises par le président Joe Biden dans les premiers temps de son mandat ont été étonnamment positives du point de vue de la plupart des progressistes, ce qui laisse espérer que l’influence croissante de la gauche du Parti Démocrate et les conditions désastreuses auxquelles le pays est confronté conduiront à une administration plus progressiste que beaucoup n’avaient osé l’imaginer. Les principales préoccupations concernent l’arène de la politique étrangère, où Biden s’est souvent rangé du côté de l’aile la plus militariste du parti, entre autres par son important soutien à l’invasion de l’Irak, sa défense du gouvernement de droite d’Israël, son plaidoyer en faveur de dépenses militaires élevées et son soutien aux dictatures alliées.

    Il y avait l’espoir qu’une majorité démocrate au Sénat pourrait freiner les impulsions bellicistes de Biden, qui n’ont été que renforcées que par sa sélection d’Anthony Blinken, de Jake Sullivan, de Victoria Nuland et d’autres partisans de la ligne dure à des postes clés de la politique étrangère. En effet, pendant la majeure partie des 60 dernières années, les présidents démocrates de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères – tels que J. William Fulbright, Frank Church et Claiborne Pell – ont eu tendance à être plus critiques à l’égard de l’intervention militaire usaméricaine et du soutien aux alliés répressifs que leurs contemporains présidents de l’autre parti. Malheureusement, les Démocrates du Sénat ont maintenant choisi l’un de leurs membres les plus bellicistes pour occuper la position de politique étrangère la plus visible du parti.

    Roger Noriega, un analyste politique de droite qui a occupé le poste de secrétaire d’État adjoint aux affaires de l’hémisphère occidental sous le président George W. Bush, a exprimé son enthousiasme à l’idée que Menendez devienne président, en faisant remarquer : « On ne peut pas contourner le président de la commission sénatoriale des affaires étrangères quand il est prêt prendre à bras le corps des questions importantes ».

    Noriega a été particulièrement satisfait de la forte opposition de Menendez aux efforts d’Obama pour normaliser les relations avec Cuba, que le sénateur qualifie de « régime totalitaire », même s’il soutient l’aide militaire inconditionnelle des USA au régime beaucoup plus répressif de Sissi en Égypte et à d’autres dictatures alliées. En 2018, Menendez a été l’un des dix sénateurs démocrates à présenter une résolution bipartite visant à mettre fin au soutien usaméricain à la guerre saoudienne dévastatrice contre le Yémen.

    Menendez avait auparavant présidé la commission pendant deux ans sous l’administration Obama, se joignant fréquemment aux Républicains pour critiquer le président. Lorsqu’il siégeait à la Chambre des représentants, Menendez était connu pour avoir même attaqué le président George W. Bush depuis la droite. Par exemple, en 2003, il a envoyé une lettre à Bush pour lui dire qu’il était « profondément consterné » par les critiques de Bush sur la politique israélienne d’assassinats ciblés de Palestiniens, affirmant que le meurtre d’un leader du Hamas « était clairement justifié comme une application du droit d’Israël à la légitime défense » et que la politique d’assassinat d’Israël – qui incluait également les opposants non violents à l’occupation israélienne – devait avoir « le soutien total des USA ». Il a également critiqué Trump à partir de positions droitières, décriant ses efforts pour retirer certaines forces usaméricaines de Syrie et d’Afghanistan et prétendant que le faire serait en quelque sorte une menace pour la sécurité nationale des USA.

    Concernant l’Iran, le sénateur Menendez a tenté de saper les négociations qui ont conduit à l’accord nucléaire et a exagéré la capacité nucléaire de l’Iran. Il a été l’un des deux seuls sénateurs Démocrates à se joindre aux Républicains pour s’opposer à l’accord nucléaire d’Obama. Lorsque les dirigeants républicains ont invité le Premier ministre israélien de droite Benjamin Netanyahou à s’adresser à une session conjointe du Congrès pour dénoncer Obama et l’accord avec l’Iran, ce qui a conduit au boycott par un certain nombre de membres démocrates du Congrès, Menendez a rejoint le l’escorte officielle qui a accompagné Netanyahou au perchoir.

    Menendez a soutenu les efforts des Républicains pour refuser de payer les centaines de millions de dollars dus aux Nations unies si les États membres n’élisaient pas les USA à certains comités de l’ONU. Il s’est vivement opposé à la participation des USA à la Conférence mondiale contre le racisme des Nations unies, se joignant aux Républicains de droite pour l’accuser à tort d’être antisémite et antiaméricaine. Il a signé une lettre critiquant les Nations unies et leurs agences pour avoir demandé au gouvernement Netanyahou de mettre fin à ses violations du droit humanitaire international et a salué les attaques de l’ancienne ambassadrice de Trump auprès des Nations unies, Nikki Haley, contre l’organisme mondial. Et il a voté pour une résolution attaquant la Cour internationale de justice pour avoir décidé que si Israël pouvait construire une barrière de séparation le long de sa frontière internationalement reconnue, il ne pouvait pas légalement construire une telle structure au plus profond du territoire palestinien occupé depuis 1967 pour défendre les colonies illégales, prétendant à tort que la décision quasi unanime rejetait le droit d’Israël à la légitime défense.

    Le mépris de Menendez pour la vie des civils en temps de guerre est particulièrement troublant. En 2014, il a coparrainé un projet de loi défendant la guerre d’Israël contre Gaza, qui a tué près de 1 500 civils, dont plus de 500 enfants. Sa résolution insistait sur le fait que ces morts étaient dues au fait que le Hamas utilisait des « boucliers humains », malgré les rapports d’Amnesty International, de Human Rights Watch et d’autres groupes qui, bien que critiques à l’égard du Hamas dans un certain nombre d’autres domaines, n’ont trouvé aucune preuve pour soutenir qu’ils se sont engagés dans ce crime de guerre particulier. Menendez a également soutenu une résolution de 2009 soutenant l’attaque dévastatrice similaire d’Israël sur cette enclave palestinienne surpeuplée en utilisant un langage qui affirme effectivement que le fait que les membres d’un groupe terroriste désigné soient traités dans les hôpitaux, fréquentent des lieux de culte ou vivent dans des quartiers civils fait de tous ces lieux des cibles légitimes. Il a également coparrainé une résolution condamnant un rapport bien documenté des Nations unies élaboré par une commission composée d’éminents juristes internationaux réputés (présidée par un éminent sioniste) critiquant à la fois le Hamas et Israël pour leurs attaques contre des civils, les accusant à tort d’avoir un parti pris anti-israélien et de s’opposer au droit d’Israël à la légitime défense.

    Menendez a même signé une lettre défendant l’attaque d’Israël en 2010 contre une flottille d’aide humanitaire non armée dans laquelle 10 passagers et membres de l’équipage ont été tués et s’opposant à toute action des Nations Unies. Selon les rapports d’autopsie et une enquête des Nations unies, cinq des morts n’avaient opposé aucune résistance au raid israélien, parmi eux un citoyen usaméricain de 19 ans qui filmait simplement l’incident avant d’être abattu à bout portant à l’arrière de la tête.

    En effet, c’est sur Israël et la Palestine que les opinions d’extrême droite de Menendez sont les plus évidentes. Tout en prétendant soutenir la solution à deux États, il s’oppose à toute tentative de pression sur Israël pour mettre fin à l’occupation afin de la rendre possible. En effet, il s’est fermement opposé à toute forme d’État palestinien non soutenu par Netanyahou, qui a depuis longtemps clairement exprimé son opposition à la création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël. Menendez a attaqué l’Union européenne pour son opposition à l’étiquetage des produits des colonies de Cisjordanie occupée comme étant « Made in Israel », accusant l’UE de mettre en œuvre des « mesures commerciales restrictives et illégales ». Il a été l’un des deux seuls sénateurs démocrates à voter en faveur du choix de David Friedman – un opposant à l’État palestinien qui a promu la colonisation israélienne de la Cisjordanie et insiste sur le fait que les sionistes libéraux opposés à l’occupation sont pires que les collaborateurs juifs des nazis – pour devenir ambassadeur des USA en Israël.

    En 2017, Menendez a coparrainé une résolution prenant le parti de Trump contre Obama sur la question des colonies israéliennes et a contesté le droit des Nations unies à intervenir sur les questions de droit international humanitaire dans les territoires sous occupation militaire étrangère. La même année, il a fait partie de la petite minorité de sénateurs démocrates qui ont félicité Trump pour sa décision de reconnaître unilatéralement Jérusalem comme seule capitale d’Israël et d’y installer l’ambassade US, une décision que Biden s’est engagé à respecter. À l’époque, Menendez a également coparrainé un projet de loi qui, s’il avait été adopté, aurait fait de l’encouragement ou de la participation au boycott d’Israël ou des colonies israéliennes un crime fédéral, passible d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 20 ans.

    Le choix de Menendez par les Démocrates du Sénat pour diriger la commission des Affaires étrangères et servir effectivement de porte-parole de leur politique étrangère est un autre exemple de la trahison par les dirigeants du Sénat démocrate vis-à-vis de la base progressiste qui leur a donné la majorité. Cela aurait pu être l’occasion pour les Démocrates de montrer aux électeurs noirs et bruns, qui sont les principaux responsables de l’existence d’une administration et d’un Congrès démocrates, que le parti soutient les droits humains dans le Sud global. Ils ont fait le contraire.

    Avec les distractions de la pandémie COVID, de la nouvelle administration et de bien d’autres choses encore, la nomination de Menendez à ce poste critique de la politique étrangère est passée largement inaperçue des progressistes. Avec Menendez dans une position aussi puissante, nous devons être vigilants afin d’éviter de futurs désastres en matière de politique étrangère.

    Trouthout, 26 jan 2021 (Traduction: Tlaxcala)

    Tags : Etats-Unis, USA, Bob menedez, Sénat,

  • Biden suspend les ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis

    L’arrêt de la Maison Blanche sur les accords de l’ère Trump comprend des avions de combat liés à la reconnaissance émiratie d’Israël

    La Maison Blanche a suspendu les ventes d’armes convenues par Donald Trump à deux alliés du Golfe, la première mesure importante du président Joe Biden pour réinitialiser les relations américaines avec les régimes arabes sunnites fortement courtisés par son prédécesseur.

    Le gel temporaire met en attente un accord historique pour la vente de 50 avions de combat F-35 aux Émirats arabes unis, ainsi que d’autres armes destinées à l’Arabie saoudite.

    Antony Blinken, le nouveau secrétaire d’État, a approuvé une série d’accords négociés par Trump pour normaliser les relations entre les alliés arabes et Israël, qui ont commencé par un accord avec les Émirats arabes unis en août. Mais il a déclaré aux journalistes qu’il examinait les engagements pris afin de garantir ces pactes.

    L’administration Trump a accepté la vente du F-35 après que les Émirats arabes unis aient accepté d’officialiser les relations diplomatiques avec l’État juif. M. Trump a également reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental, en violation des normes diplomatiques, après que Rabat a accepté de normaliser ses relations avec Israël.

    L’Arabie saoudite s’attendait à ce que la nouvelle administration américaine adopte une position plus ferme après que M. Biden ait critiqué les violations des droits de l’homme sous la surveillance du prince héritier Mohammed ben Salmane et s’est engagé à «revoir» les relations avec le royaume.

    M. Trump avait placé les ventes d’armes à l’Arabie saoudite – l’un des plus gros acheteurs d’armes au monde – au cœur de sa relation avec le prince Mohammed, aux côtés du dirigeant quotidien du royaume malgré le meurtre brutal du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 par des agents saoudiens. . Il a également opposé son veto à un projet de loi bipartite visant à mettre fin au soutien américain à la coalition dirigée par l’Arabie saoudite dans la guerre civile au Yémen.

    Dans un autre coup porté à Riyad, M. Blinken a déclaré qu’il réexaminerait les sanctions imposées aux rebelles yéménites alignés sur l’Iran après avoir averti que les mesures risquaient de déclencher la pire famine du monde depuis des décennies.

    Alors que M. Blinken a accusé le groupe d’avoir commis des atrocités, il a déclaré que les États-Unis devraient se concentrer sur l’atténuation d’une catastrophe humanitaire.

    L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont intervenus dans la guerre au Yémen pour combattre les Houthis soutenus par l’Iran après que les rebelles se sont emparés de Sana’a, la capitale, en 2014 et ont forcé le gouvernement yéménite à l’exil.

    «Nous avons vu une campagne [au Yémen], dirigée par l’Arabie saoudite, qui a également contribué à ce qui, selon de nombreuses estimations, est la pire crise humanitaire au monde aujourd’hui, et cela en dit long», a déclaré M. Blinken. Il était «d’une importance vitale» d’apporter une aide humanitaire aux personnes qui en avaient désespérément besoin, a-t-il ajouté.

    Alors que M. Blinken a déclaré qu’il avait de « réelles inquiétudes » au sujet de certaines politiques menées par Riyad, il a également déclaré que les États-Unis « devraient faire ce que nous devons faire pour aider à défendre l’Arabie saoudite contre l’agression dirigée contre l’Arabie saoudite, y compris du Yémen et des Houthis » .

    Les Houthis ont tiré des dizaines de missiles et de drones sur l’Arabie saoudite, ciblant les aéroports et les infrastructures pétrolières.

    Les EAU, qui avaient également suscité des critiques aux États-Unis pour leur rôle dans la guerre au Yémen, espéraient que leur décision de normaliser l’année dernière les relations avec Israël gagnerait la bonne volonté de l’équipe de M. Biden.

    Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite sont des alliés critiques des États-Unis au Moyen-Orient et ont soutenu la décision de M. Trump de se retirer de l’accord nucléaire iranien de 2015 et d’imposer des sanctions à Téhéran.

    En plus des critiques américaines pour leur rôle dans l’allumage de la guerre au Yémen, les EAU ont été confrontés à l’opprobre pour leur soutien à Khalifa Haftar, un général libyen renégat qui a défié le régime internationalement reconnu de Tripoli.

    Financial Times, 27 jan 2021

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Joe Biden, Donald Trump,


  • Sahara occidental: les tensions persistent entre les forces de sécurité marocaines et le Front Polisario indépendantiste jusqu'au 31 janvier

    Les tensions vont s’intensifier entre les forces de sécurité marocaines et le Front Polisario indépendantiste au Sahara occidental jusqu’au 31 janvier.

    Evénement
    Les autorités marocaines ont blâmé le Front Polisario pour les manifestations qui ont entraîné de graves perturbations de la chaîne d’approvisionnement à El Guerguerat fin octobre. Le Front Polisario, qui cherche à obtenir l’indépendance du Sahara Occidental du Maroc, a qualifié l’opération militaire de Rabat d’acte d’agression et de violation flagrante du cessez-le-feu de 1991.
    Probabilité d’escalade 
    Des affrontements intermittents ont été signalés depuis le début de l’opération militaire. Les autorités marocaines ont déclaré que les forces armées du pays répondaient aux tirs du Front Polisario le long de la zone tampon patrouillée par l’ONU depuis le 13 novembre. 1700 miles) Mur de défense marocain qui bifurque le territoire. Le Front Polisario a déclaré le 15 novembre qu’il mobilisait des milliers de volontaires pour rejoindre sa lutte contre le Maroc. Le roi Mohammad VI a déclaré que le Maroc était attaché à un cessez-le-feu mais restait fermement déterminé à réagir avec la plus grande sévérité et en légitime défense contre toute menace à sa sécurité.
    Troubles civils et perturbations des transports 
    Des manifestations restent possibles dans les grandes villes du Sahara occidental, notamment Dakhla, El Guerguerat, Laâyoune et Mahbes. Il est peu probable que de telles manifestations soient excessivement perturbatrices. Néanmoins, les forces de sécurité marocaines se déploieront pour surveiller et gérer ces rassemblements. La violence et les affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants ne peuvent être exclus. Des manifestations pourraient également avoir lieu au Maroc et dans d’autres régions de la région, y compris en Algérie, en particulier si le conflit s’intensifie et qu’il y a des pertes militaires importantes.
    Les autorités marocaines ont déclaré avoir établi un cordon de sécurité et que toutes les activités commerciales et le trafic régulier ont repris à El Guerguerat. Cependant, des perturbations supplémentaires des transports et de la chaîne d’approvisionnement restent possibles en cas d’escalade militaire, ce qui incitera probablement le Front Polisario à cibler les avant-postes et les convois militaires marocains sur tout le territoire contesté.
    Le contexte
    Le Sahara occidental est un ancien protectorat espagnol. Le Maroc, qui contrôle la région depuis 1975, était engagé dans un conflit armé avec le Front Polisario jusqu’en 1991, date à laquelle l’ONU a négocié un cessez-le-feu. Le Maroc soutient que le Sahara occidental fait partie intégrante de son territoire; s’il a offert son autonomie, il a déclaré qu’il était déterminé à conserver sa souveraineté sur le territoire contesté. Le Maroc contrôle près de 80% du territoire, tandis que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) autoproclamée contrôle le reste du territoire. Pendant ce temps, la RASD, qui gère un gouvernement en exil dans la province algérienne de Tindouf et reçoit le soutien d’Alger, s’est engagée à obtenir l’indépendance du Maroc et à créer un pays souverain sur le territoire.
    À la suite du cessez-le-feu de 1991 et dans le cadre de l’accord entre le Maroc et la RASD, l’ONU a créé une mission de maintien de la paix – la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental (MINURSO) – pour superviser l’armistice et organiser un plébiscite au cours duquel le le peuple du Sahara occidental voterait soit pour l’intégration avec le Maroc, soit pour l’autodétermination. Le référendum ne s’est pas encore concrétisé en grande partie en raison de désaccords sur les personnes habilitées à voter sur le territoire.
    Conseil
    Si vous opérez au Sahara Occidental, soyez extrêmement prudent jusqu’à ce que la situation se stabilise. Tenez-vous strictement à l’écart des zones proches de la zone tampon. Évitez toutes les installations militaires, les convois de troupes et les concentrations de forces de sécurité, car ceux-ci peuvent être la cible d’attaques du Front Polisario. Respectez les instructions des autorités locales, en particulier en ce qui concerne les zones de sécurité spéciales ou les zones de fermeture militaire qui pourraient être déclarées lors de futures opérations. Planifiez en conséquence les retards de transport potentiels et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement dans le sud du Maroc et le nord de la Mauritanie. Évitez toute manifestation qui pourrait se matérialiser dans n’importe quelle partie du Maroc ou du Sahara occidental.
    Garda World, 25 jan 2021
    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Donald Trump, Joe Biden, Etats-Unis, normalisation, Israël, 
  • Pourquoi Biden interrompt la vente d’armes avec l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis

    Biden semble avoir une approche différente de son prédécesseur envers ses deux alliés du Golfe. Mais dans quel but ?

    Précisons d’emblée qu’il s’agit d’un gel temporaire. Et que les contrats signés précédemment seront bien exécutés. Il met toutefois sur pause un accord de livraison de 50 avions de combat F-35 aux Émirats arabes unis, ainsi que d’autres armes à l’Arabie saoudite.

    Comment comprendre ce blocage ? Il faut d’abord se replonger dans l’administration Trump. Le président sortant a eu une stratégie claire durant son mandat: pacifier les relations entre les pays arabes et Israël.

    Cela s’est matérialisé de plusieurs façons:

    Les Émirats arabes unis ont officialisé leurs relations diplomatiques avec l’État hébreu contre la vente de F-35.
    L’administration Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur le territoire contesté du Sahara occidental après que Rabat a normalisé ses relations avec Israël.
    L’Arabie saoudite a été le premier pays arabe à faire un pas vers Israël contre une très grande quantité d’armes livrées par les Etats-Unis. Le pays de Mohammed ben Salmane est l’un des plus grands importateurs d’armes au monde.
    En outre, il y a aussi eu la pacification entre L’Arabie saoudite et le Qatar.

    En toile de fond, le conflit avec l’Iran. Le point commun qui rassemble les pays du Golfe. C’était le point central de la stratégie menée par Trump et son gendre, Jared Kushner.

    Que veut faire Biden ? L’administration Biden ne compte pas inverser la politique américaine envers l’Iran. D’ailleurs, un bombardier B-52 a été envoyé hier pour survoler le Golfe persique, escorté par des avions saoudiens et jordaniens. Ce que faisait régulièrement l’administration Trump. Le message: ‘Montrer l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité dans la région’, a expliqué le commandement central de l’armée américaine (CENTCOM).

    Ceci étant dit, Biden, qui s’affiche du côté des droits de l’homme, ne compte pas signer un chèque en blanc aux pays arabes concernés. Antony Blinken, le nouveau secrétaire d’État, a déclaré aux journalistes examiner les engagements pris par l’administration précédente.

    Concernant l’Arabie saoudite, Antony Blinken a en tête l’affaire Khashoggi et le récent conflit avec le Yémen. Le soutien américain pourrait être conditionné. Il en est de même pour les Émirats arabes unis qui ont également participé au conflit contre les rebelles Houthis, alliés de l’Iran, qui se sont emparés de la capitale yéménite en 2014. Les organisations humanitaires y ont pointé du doigt de nombreuses exactions.

    ‘Nous avons vu une campagne [au Yémen], menée par l’Arabie saoudite, qui a également contribué à ce qui, selon de nombreuses estimations, est la pire crise humanitaire dans le monde aujourd’hui, et cela en dit long’, a déclaré M. Blinken, dans des propos repris par le Wall Street Journal.

    D’un autre côté, les États-Unis ne sont pas prêts à lâcher leurs alliés historiques dans la région. Il s’agit là aussi d’un message. Alliés, oui, mais pas à n’importe quel prix.

    Wallonie
    La vente d’armes à l’Arabie saoudite est une critique récurrente contre la Wallonie, dont l’industrie des armes est florissante. En 2018, la Wallonie a exporté pour 950 millions d’euros d’armes en tout.

    Si son principal marché est le marché nord-américain, la Région wallonne a tout de même vendu pour 225 millions d’euros à l’Arabie saoudite et 6,5 millions d’euros aux Émirats arabes unis.

    Pointée du doigt par Amnesty, la Wallonie n’a jamais vraiment agi contre l’un de ses fleurons. Elio Di Rupo, ministre-président wallon, a toutefois déclaré début 2020 suspendre les accords avec l’Arabie saoudite concernant ‘les forces aériennes’ ainsi qu’en direction du ministère de la défense saoudien. Les licences à destination de la Garde royale et la Garde nationale du pays ont toutefois été exécutées.

    Source: Wall Street Journal

    Business AM, 28 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, USA, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis,