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  • Maroc : 22 tonnes de haschich dissimulées dans des tomates

    Maroc : 22 tonnes de haschich dissimulées dans des tomates

    Maroc : 22 tonnes de haschich dissimulées dans des tomates – Tanger, Europe,

    Environ 22 tonnes de haschich cachées dans des tomates ont été acheminées via le port marocain de Tanger vers l’Europe, où la cargaison a été saisie dans deux pays européens, selon des médias locaux.

    Une vidéo relayée par des sites d’information dimanche montrait le déchargement d’une cargaison de drogue dissimulée dans des tomates dans un entrepôt d’un pays européen.

    Selon des sources médiatiques, un baron bien connu exerçant la contrebande de drogue par camions a tenté de faire passer ce type de marchandises illicites via le port de Tanger «après avoir déjà réussi à introduire de la drogue dans un camion il y a des semaines en suivant le même procédé».

    #Maroc #Trafic #Cannabis #Haschich

  • Inquiétudes en Europe, le monde isole l’Afrique australe

    Inquiétudes en Europe, le monde isole l’Afrique australe

    Covid 19, coronavirus, pandémie, Omicron – Inquiétudes en Europe, le monde isole l’Afrique australe

    L’inquiétude croissait samedi en Europe envers le nouveau variant du coronavirus, avec la découverte en Allemagne d’un cas suspect d’Omicron et aux Pays-Bas d’une soixantaine de cas de Covid-19 encore à l’analyse parmi des voyageurs venant d’Afrique du Sud, tandis que le monde continuait sa mise à l’isolement de l’Afrique australe.

    Un premier cas suspect a été détecté en Allemagne dans la Hesse (Ouest) après des tests vendredi soir sur un passager arrivé à l’aéroport de Francfort en provenance d’Afrique du Sud. « Le variant Omicron est, selon toute vraisemblance, déjà présent en Allemagne », a tweeté le ministre régional des Affaires sociales, Kai Klose. « L’analyse complète des résultats est encore en cours ». Aux Pays-Bas, selon l’autorité sanitaire néerlandaise (GGD) qui recherche la présence éventuelle d’Omicron, 61 passagers de deux vols arrivés vendredi à Amsterdam en provenance de Johannesburg ont été testés positifs au Covid-19 et placés en quarantaine. Les 531 autres passagers, testés négatifs, pourront s’isoler à domicile s’ils habitent aux Pays-Bas et sinon poursuivre leur voyage. Le variant Omicron, jugé « préoccupant » vendredi par l’Organisation mondiale de la santée (OMS), a déjà été détecté en Belgique – une jeune femme arrivée le 11 novembre et testé le 22, venue d’Egypte et ayant transité par la Turquie, selon les autorités. Un cas a également été signalé à Hong Kong, un en Israël sur une personne revenue du Malawi et un autre au Botswana. Le nouveau variant B.1.1.529 du virus du Covid-19, détecté à l’origine en Afrique australe et baptisé Omicron, représente un risque « élevé à très élevé » pour l’Europe, selon l’agence de santé de l’Union européenne. Depuis fin 2019, la pandémie a fait au moins 5,18 millions de morts dans le monde, selon un décompte de l’AFP. Selon le groupe d’experts de l’OMS, les données préliminaires sur ce variant, dont l’identification a été annoncée jeudi en Afrique du Sud, suggèrent qu’il présente « un risque accru de réinfection » par rapport aux autres variants dont le Delta, dominant et déjà très contagieux. Jamais un variant n’avait provoqué autant d’inquiétude dans le monde depuis l’émergence de Delta.

    L’Afrique du Sud « punie »
    Sur tous les continents, de nombreux pays se ferment à l’Afrique australe. Les restrictions de voyage, outre l’Afrique du Sud, concernent le Botswana, le Zimbabwe, la Namibie, le Lesotho, l’Eswatini, le Mozambique et dans certains cas le Malawi. L’Afrique du Sud est « punie » pour avoir détecté le variant Omnicron, a dénoncé samedi son gouvernement, l’ »excellence scientifique doit être applaudie et non punie ». Juste avant l’été austral, le secteur du tourisme sud-africain commençait à peine à espérer une saison normale. Alors que le monde ferme ses portes à l’Afrique du Sud, des passagers à l’aéroport de Johannesburg tentaient de rentrer en Europe avant qu’il ne soit trop tard. « Nous sommes fatigués de tout ça », peste parmi eux Ruth Brown, une Britannique de 25 ans installée en Afrique du Sud, qui n’est pas retournée au Royaume-Uni depuis 2019. Jeudi, le président américain Joe Biden a appelé à donner plus de vaccins aux pays pauvres et jugé que « les informations sur ce nouveau variant devraient rendre plus évident que jamais que cette pandémie ne prendra pas fin sans vaccinations au niveau mondial ». Les Etats-Unis ont interdit l’entrée aux voyageurs venant d’Afrique australe, hormis les ressortissants américains et les résidents permanents dans le pays. Le Canada, le Brésil et plusieurs pays arabes dont l’Arabie saoudite ont également adopté des interdictions. Le Japon va durcir ses restrictions d’entrée, avec 10 jours d’isolement pour les personnes en provenance de cette zone. La Thaïlande a annoncé samedi une interdiction d’entrée à partir de décembre et une quarantaine obligatoire immédiate pour les voyageurs de la zone déjà autorisés à entrer. En Europe l’UE a recommandé de suspendre tous les voyages en provenance d’Afrique du Sud et de six autres pays de la région. Plusieurs pays dont le Royaume-Uni, la France, l’Italie ou la Suisse ont interdit les vols en provenance de ces pays. Cela s’appliquera à partir de dimanche en Russie, et mardi en Espagne.

    Flambée
    L’arrivée du variant intervient alors que l’Europe affronte déjà une flambée des cas depuis plusieurs semaines et renforce ses restrictions sanitaires. Les Pays-Bas ont ainsi annoncé vendredi la fermeture de 16H00 à 04H00 GMT des bars, restaurants et magasins non essentiels. Les craintes liées au nouveau variant ont conduit au report en dernière minute d’une conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la première depuis quatre ans, qui était prévue du 30 novembre au 3 décembre. Elles ont aussi fait chuter les cours du pétrole, avec leur pire journée vendredi en 17 mois, et les indices boursiers: Francfort a perdu 4,15% à la clôture, Paris a connu sa pire séance depuis mars 2020 (-4,75%) et Londres depuis juin 2020 (-3,64%). New York a enregistré sa plus forte chute de l’année (-2,53%). L’efficacité des vaccins contre ce variant est encore à l’étude. Un nouveau sérum pourrait être développé « très rapidement » contre Omicron, pense le scientifique britannique qui a dirigé les recherches sur le vaccin d’Oxford/AstraZeneca, le professeur Andrew Pollard, directeur de l’Oxford Vaccine Group. Il a estimé « extrêmement improbable » que ce variant se propage fortement au sein de la population vaccinée. AstraZeneca, comme les fabricants de vaccins Pfizer/BioNTech, Moderna et Novavax se sont déclarés confiants dans leur capacité à combattre la souche Omicron.

    « Il faudra « plusieurs semaines » pour comprendre le niveau de transmissibilité et de virulence du nouveau variant, a toutefois souligné vendredi le porte-parole de l’OMS. Pour l’Agence européenne des médicaments (EMA), il est « prématuré » de prévoir une adaptation des vaccins à Omicron. Près de 54% de la population mondiale a reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid-19, mais seulement 5,6% dans les pays à faible revenu, selon le site Our World in Data. En Afrique du Sud, pays le plus touché du continent, seuls 23,8% des habitants sont complètement vaccinées.

    Le Courrier d’Algérie, 29/11/2021

    #Omicron #Coronavirus #Covid19 #Pandémie #Variant #Afrique_Australe

  • Crise des migrants: L’Occident est le coupable (Poutine)

    Tags : BIélorussie, Russie, Pologne, migrants, Europe, Poutine – Crise des migrants: L’Occident est le coupable (Poutine)

    MOSCOU, 13 novembre (Reuters) – Le président russe Vladimir Poutine a déclaré samedi que les pays occidentaux, et non la Biélorussie, étaient en fin de compte responsables de la crise des migrants à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, évoquant les guerres en Irak et en Afghanistan.

    La Russie est un allié clé du Belarus, que l’Union européenne a accusé de monter une « attaque hybride » en faisant venir par avion des milliers de migrants, principalement originaires du Moyen-Orient, et en les poussant à tenter de passer illégalement en Pologne.

    Alors que l’UE s’apprête à imposer de nouvelles sanctions à Minsk, Poutine a déclaré à la télévision publique russe qu’il pensait que le Belarus n’était pas à blâmer pour la crise.

    « N’oublions pas d’où viennent ces crises avec les migrants (…). Le Belarus est-il un pionnier dans ces problèmes ? Non, les raisons ont été créées par les pays occidentaux et européens eux-mêmes », a déclaré M. Poutine.

    Faisant référence aux conflits en Irak et en Afghanistan, M. Poutine a noté que des Kurdes irakiens et des Afghans figuraient parmi les migrants à la frontière biélorusse.

    « La Biélorussie n’a rien à voir avec cela… Le fait qu’ils soient passés par la Biélorussie n’est pas surprenant car la Biélorussie… dispose d’une exemption de visa pour les pays d’origine », a-t-il déclaré.

    Le Président russe Vladimir Poutine préside une réunion avec des membres du gouvernement via une liaison vidéo à la résidence d’État de Novo-Ogaryovo, dans les environs de Moscou, en Russie, le 10 novembre 2021. Sputnik/Mikhail Metzel/Kremlin via REUTERS ATTENTION AUX RÉDACTEURS – CETTE IMAGE A ÉTÉ FOURNIE PAR UN TIERS.
    Il a accusé les forces polonaises à la frontière avec la Biélorussie de frapper les migrants, de tirer des balles au-dessus de leur tête et d’allumer des lumières et des sirènes la nuit à proximité.

    « Cela ne cadre pas vraiment avec les idées d’humanité qui sont censées sous-tendre toutes les politiques de nos voisins occidentaux », a-t-il déclaré.

    M. Poutine a déclaré qu’il espérait que le président biélorusse Alexandre Loukachenko et la chancelière allemande Angela Merkel discuteraient de la crise, affirmant que les migrants souhaitaient principalement se rendre en Allemagne et que Moscou n’avait rien à voir avec cette impasse.

    Au fil de la crise, l’Occident a exprimé ses craintes quant aux mouvements de troupes russes près de la frontière ukrainienne et à une éventuelle attaque, tandis que Moscou s’est plaint de l’activité croissante de l’OTAN dans la région. en savoir plus

    M. Poutine a déclaré que les exercices imprévus de l’OTAN en mer Noire constituaient un « défi sérieux » pour Moscou, précisant que ces exercices impliquaient un puissant groupe naval et des avions stratégiques armés.

    Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir détecté et suivi quatre avions espions de l’OTAN volant dans la région de la mer Noire au cours des dernières 24 heures, dont un avion de reconnaissance américain U-2S à haute altitude dans l’espace aérien ukrainien, selon l’agence de presse RIA.

    Reuters

    #Biélorussie #Russie #Poutine #Migrants #Occident

  • Le Maroc prévoit des tests dans les aéroports

    Tags : Europe, UE, Maroc, covid, tests – Le Maroc prévoit des tests dans les aéroports

    RABAT, 13 novembre (Reuters) – Le Maroc va procéder à des tests rapides de dépistage du COVID-19 auprès des passagers arrivant dans ses aéroports et ses ports, et refusera l’accès à tout visiteur dont le résultat sera positif, a déclaré le gouvernement samedi.

    Cette mesure, qui renforce l’exigence existante d’un test PCR négatif 48 heures avant le départ, vise à protéger le pays dans un contexte de recrudescence des cas en Europe, a déclaré le gouvernement dans un communiqué.

    Les voyageurs dont le test est positif doivent être renvoyés aux frais de la compagnie aérienne qui les a fait entrer dans le pays, à moins qu’ils ne disposent d’un document de résidence permanente, a-t-il précisé.

    Les passagers qui se rendent au Maroc doivent également être munis d’une preuve de vaccination. Le pays a rendu le carnet de vaccination obligatoire pour accéder aux lieux publics après avoir vacciné plus de 50 % de sa population.

    Le Maroc a administré plus de doses de vaccin contre le coronavirus que tout autre pays africain, inoculant 24,3 millions de personnes sur une population de 36 millions. Il a également commencé à administrer des injections de rappel.

    Mercredi dernier, le pays a mis fin à un couvre-feu nocturne visant à lutter contre le COVID-19 qu’il avait introduit en mars 2020 après une baisse des cas par rapport au pic de l’été.

    Reuters

  • Offensive diplomatique en Europe et Amérique Latine

    Tags : Algérie, diplomatie, Europe, Amérique Latine – Offensive diplomatique en Europe et Amérique Latine

    Le chef de l’état réunit les chefs de missions diplomatiques et consulaires en Europe et en Amérique du Nord : nouvelle conception pour la diplomatie algérienne

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, jeudi à Alger, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord, durant laquelle il a donné «des instructions et des orientations pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique», a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, ce jour au siège de la Présidence de la République, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord».
    La réunion a été consacrée à «la concrétisation de la nouvelle politique adoptée par l’État envers la communauté nationale à l’étranger, et visant l’amélioration de ses conditions dans les pays hôtes et le renforcement des liens, sous toutes leurs formes, avec la patrie». Le Président Tebboune a donné, lors de cette réunion, «des instructions et des orientations, pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique et de nos représentations, pour être au diapason de la nouvelle conception de la diplomatie algérienne».

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    De la représentation à l’influence

    L’importance et le rôle de la diplomatie ne sont plus à démontrer, tant sur le plan politique qu’économique. D’où d’ailleurs les orientations données par le président de la République aux chefs des missions diplomatiques et consulaires d’Algérie. Il s’agit d’une nouvelle feuille de route, dont la finalité est de promouvoir la diplomatie algérienne sur tous les plans et de prendre en charge les préoccupations de notre communauté établies à l’étranger. «Notre diplomatie a contribué décisivement, d’abord, durant la libération nationale aux côtés de l’Armée de libération nationale, puis, à l’indépendance, à l’édification de l’État et l’aplanissement de moult difficultés et défis», a rappelé le Président Tebboune. Notre diplomatie a défendu des principes et des positions constants. Sa doxa tient en le soutien au droit des peuples à l’autodétermination, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et des libertés, l’impératif d’établir des relations internationales justes et équilibrées et non-alignement. Autant de constantes citées par le chef d’État, comme pour rappeler à nos diplomates, le devoir de perpétuer cette ligne directrice qui est celle de l’État algérien. «Il vous incombe, vous femmes et hommes de la diplomatie, une grande responsabilité pour maintenir vivace ce patrimoine historique sacré, afin de renforcer le rôle de la diplomatie algérienne dans la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de sa sécurité nationale et la souveraineté de ses décisions, et l’édification de l’Algérie nouvelle qui demeure, aux yeux du peuple algérien, une aspiration civilisationnelle.»

    L’ordre mondial a connu, selon le président de la République, des «bouleversements inédits» engendrés par une «série de facteurs et de phénomènes, notamment après l’émergence de plusieurs nouveaux acteurs».

    Une situation qui requiert une «opération d’adaptation continue des missions de la diplomatie algérienne et de ses domaines de déploiement, et ce dans le cadre du respect des principes et des valeurs constantes de notre politique extérieure», insiste le Président Tebboune. Comme il insistera, et longuement, sur la promotion du rôle de la communauté algérienne à l’étranger.

    Pour le Président, il est urgent de créer les mécanismes appropriés pour l’encadrer. «Il ne faut pas se limiter, dit-il, à la prise en charge (des préoccupations de notre communauté), mais de renforcer ses liens avec le pays et l’impliquer dans le processus de développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger». «La diaspora recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif, à travers les échanges des expériences», a-t-il souligné, ordonnant au passage la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée. Tout comme il les a instruits de constituer, en cas de besoin, des avocats pour défendre les intérêts des ressortissants algériens, de mobiliser des accompagnateurs pour assister les compatriotes en détresse ou victimes d’injustice, et de créer un fonds spécial pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger.

    Pour les observateurs, la nouvelle feuille de route, qui intervient dans une conjoncture régionale et internationale particulière, devront booster davantage la diplomatie algérienne et, surtout, faire entendre la voix de l’Algérie, comme l’a, d’ailleurs, toujours appelé de ses vœux le chef d’État.

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    Pragmatisme

    L’adaptation est désormais l’alpha et l’oméga pour une diplomatie algérienne appelée à fonctionner avec les nouvelles réalités d’un monde en pleine mutation, pour la défense des intérêts supérieurs de la nation, qu’ils soient humains, politiques, économiques, culturels, scientifiques ou autres.
    Un rôle qui lui est assigné dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement initié par le président de la République. C’est l’enseignement que l’on peut tirer globalement, voire sommairement, des conclusions de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes.

    Des conclusions qui ont mis en évidence la prise de conscience des défis auxquels fera face cette diplomatie dans sa volonté de se propulser puissamment à l’international.
    Des objectifs et des missions lui sont assignés dans la perspective d’un redéploiement tous azimuts aux quatre coins de la planète. Une diplomatie tenue de dire son mot, qu’il s’agisse de la région sahélo-saharienne, objet d’une lutte d’influence sans précédent et de convoitises avouées sur ses richesses, de la correction des déséquilibres dans les relations Nord-Sud, du multilatéralisme tant de fois présenté comme une panacée, mais dont les limites ont été abondamment prouvées.

    Qu’il s’agisse également des partenariats avec l’UA, la Ligue arabe, l’UE, la Chine, la Russie, les Etats-Unis et autres, ou du rôle de la communauté nationale à l’étranger, les diplomates sont exhortés à étendre leur champ d’action avec un sens de la responsabilité et du pragmatisme et de faire preuve d’audace et d’initiative.
    Qu’il s’agisse de la diplomatie économique, avec l’intégration de thématiques cruciales, telle la conquête de marchés étrangers, de captations des investissements, des possibilités que le monde extérieur met à la disposition de l’Algérie, il faut que l’action soit au rendez-vous.

    C’est pour ces motifs et pour d’autres qu’une redéfinition en profondeur du rôle de l’appareil diplomatique s’avère primordiale.
    Par ailleurs, la crise sanitaire a fortement bouleversé des dogmes et des attitudes que l’on supposait indestructibles.
    Le monde de l’après-Covid-19 va détruire bien des certitudes, remettre en cause des convictions qui ont longtemps régi la communauté internationale.

    Ce monde va connaître un changement des règles du jeu dictées par les intérêts et les diktats de ceux qui veulent s’adjuger la part du lion dans un échiquier géostratégique rendu complexe par des guerres d’influence ou d’expansion féroces. Les exemples sont suffisamment éloquents pour se persuader que le romantisme est désormais révolu.
    La diplomatie devra adopter de nouveaux outils et de nouveaux modes opératoires qui la rendent apte à suivre la marche du temps.

    Cela ne l’exonère en aucun cas de sa fidélité à des engagements qui ont fait sa réputation depuis l’indépendance. Des positions en faveur de la défense des causes justes, du rejet du colonialisme sous toutes ses formes, notamment le soutien indéfectible à l’autodétermination du peuple sahraoui, écrasé par la monarchie marocaine, du droit du peuple palestinien, spolié de sa terre par l’entité sioniste, à l’indépendance avec pour capitale Al Qods.

    El Moudjahid, 13/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Europe #Amérique_Latine

  • « Chine-Europe, le grand tournant », par David Baverez

    Tags : Chine, Europe, Chine-Europe, le grand tournant,

    Si vous aviez la possibilité d’un entretien en tête-à-tête avec le président Xi Jinping, que lui diriez-vous?

    C’est le voyage que propose David Baverez avec Chine-Europe: le grand tournant. Cinq experts européens (fictifs), sont consultés chaque jour pendant une semaine par le président Xi Jinping dans le cadre de sa réflexion pour l’avenir du pays, qu’il présentera le dimanche au bureau du comité politique. Chaque chapitre couvre une approche politique qui devrait faire l’objet d’une nouvelle relation entre l’empire du Milieu et l’Europe , « vielle et riche, donc particulièrement vulnérable » selon le discours introductif – imaginaire – du secrétaire général du parti communiste chinois. En échangeant avec un industriel allemand, un Lord britannique ou une universitaire italienne, le président Xi expose le point de vue chinois et les perspectives de ce pays-continent trop souvent perçu par le biais de préjugés en dehors de ses frontières.

    Une dynamique remarquable

    En tant qu’investisseur basé à Hong-Kong, l’auteur David Baverez illustre les développements économiques chinois, parfois les critique, tout en les comparant avec les résultats occidentaux du point de vue de Xi. La Chine juxtapose le capitalisme d’État et l’entreprenariat privé. Les succès s’appuient sur une planification à long terme qui peut aussi être adaptée avec une étonnante flexibilité. Les 10 000 start-up créées quotidiennement illustrent le soutien à l’entreprenariat. La taille des économies d’échelle et la masse d’investissements dans les révolutions industrielles sont frappantes avec, par exemple, l’émergence de la moitié des licornes mondiales. Cela se traduit également par une mise en œuvre efficace dans la lutte contre la pandémie, avec le choix de l’adoption omniprésente de la technologie, symbolisée par les « 3T: Testing – Tracking – Treating ».

    Des défis structurels

    S’appuyant sur de nombreuses études, analyses d’institutions bancaires ou d’organisations internationales, l’auteur décrit tant l’aspect exponentiel des avancées technologiques chinoises que les fragilités structurelles d’un pays qui semble penser l’avenir tout en étant arrimé à son passé. Cela laisse le lecteur parfois étourdi face à l’avalanche de données et de comparaisons censées aider à comprendre un État-continent. En l’espace de 20 ans, il est en passe de devenir la première puissance mondiale mais a toujours plus de 600 millions de citoyens qui vivent avec 150 dollars par mois. La progression du pays est donc loin d’être achevée.

    Les échanges (fictifs) laissent une large part aux défis (eux bien réels) de la Chine pour la décennie. Structurellement, l’endettement, la fragilité de certains acteurs économiques maintenus « en vie » artificiellement, ou un système bancaire non optimal sont des sources d’inquiétude. Le vieillissement de la population et les aspirations des nouvelles générations, le retrait de la valeur de « famille », s’effondrant avec la politique de l’enfant unique, entraînent des interrogations sur le futur de cette société. Le développement économique, qui se fait à une vitesse sidérante et unique à cette échelle, masque des carences au sein des industries d’écosystème ou la dépendance vis-à-vis de la mondialisation. La jonction entre économie et politique est particulièrement d’actualité avec la pandémie alors que la Chine fait le pari de la « tech-cratie ». Il en va de même pour la maîtrise de deux des maillons essentiels de la technologie avec les semi-conducteurs dans le domaine du « hardware » et les systèmes d’exploitation dans le domaine du « software ».

    UE-Chine: « Grand Pont en avant »

    Dans son ouvrage précédent, publié en 2015 et intitulé « Générations Toniques, l’Occident est complétement à l’Ouest », David Baverez décryptait les ressorts de la nouvelle hégémonie chinoise et invitait les jeunes Européens à s’inspirer de la capacité de réinvention de la Chine et de son sens de l’innovation. Si la fascination de l’auteur reste intacte concernant la vitesse de décision et d’exécution, le sentiment d’une locomotive lancée à pleine vapeur se mélange avec la crainte qu’un défaut de rail pourrait faire basculer la machine. Dans ce contexte, on regrettera que la notion de valeur et la perception du dirigisme soient balayées au motif du relativisme culturel.

    À travers cet ouvrage dont chaque chapitre peut se lire séparément, le lecteur affinera sa compréhension d’un empire du Milieu obnubilé par la culture du résultat. Mais ce continent, dont la récente prospérité est aussi due à sa propension à piétiner la fameuse concurrence libre et non faussée, se retrouve également à promouvoir (pour protéger?) son modèle qu’il ne remet pas en question. David Baverez encourage le rapprochement avec la Chine pour éviter que l’Union européenne ne soit que le champ de bataille d’un conflit sino-américain. Pour cela, il développe habilement le sentiment que l’Europe peut apporter à la Chine ce qui lui permettrait d’être égale à la Chine. Mais il n’interroge pas la possibilité que l’UE puisse être à la première place. Comme si ce scenario était improbable.

    Business angel basé à Hong Kong depuis 2012, David Baverez est un observateur avisé du développement chinois. Éditorialiste pour la presse française, il est l’auteur de « Chine-Europe: Le Grand tournant » et de « Paris-Pékin Express ».

    David Baverez, Blogueur invité : Équipe d’analyse et de recherche du Conseil de l’Union européenne

    Conseil Européen, 09/11/2021

    #Chine #Europe #Union_Européenne #UE

  • Répercussions d’AUKUS sur la défense et la sécurité de l’UE

    Tags : AUKUS, Australie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Royaume Uni, sous-marins, France, UE, Europe, défense, sécurité,

    Introduction

    Le 15 septembre 2021 a marqué un tournant dans la relation transatlantique, destiné à ouvrir une nouvelle direction en termes de coexistence stratégique et à modifier l’orientation du projet européen de sécurité et de défense communes. En effet, à cette date, l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis ont annoncé la création d’une nouvelle collaboration en matière de sécurité baptisée AUKUS (des initiales des noms des pays en anglais) : un accord de coopération navale indo-pacifique qui devrait faire contrepoids à l’influence de la Chine sur son voisinage dans cette région cruciale. Cet accord a non seulement une valeur strictement opérationnelle mais aussi une valeur symbolique car il rouvre la question de longue date de l’autonomie stratégique de l’Union européenne en matière de défense et de sécurité.

    1. Accords et désaccords : la course aux sous-marins à propulsion nucléaire

    En 2016, l’Australie avait signé un accord intergouvernemental avec la France pour la construction d’une fourniture de 12 sous-marins conventionnels à moteur diesel. Il s’agissait d’un contrat avec le groupe industriel français Naval Group pour un montant total de 90 milliards de dollars australiens (environ 66 milliards de dollars australiens). La rupture de l’accord a déclenché une réaction furieuse de la part de Paris, qui a rappelé ses ambassadeurs de Canberra et de Washington (mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, les diplomates ont été réintégrés dans leurs fonctions pour redéfinir les termes des relations mutuelles) et a qualifié le pacte de « coup de poignard dans le dos », selon les termes du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Mais derrière la décision de l’Australie de se tourner vers la production anglo-américaine, il y aurait des impératifs stratégiques et un nécessaire resserrement des délais, comme le souligne la mise à jour stratégique de la défense en 2020. En effet, l’accord initial conclu avec les Français piétinait en raison de renégociations défavorables et d’importants retards de livraison (les premiers modèles de Barracuda ne seraient pas prêts avant 2035 au plus tôt)[1].

    L’AUKUS sera bénéfique pour l’Australie car il permettra au pays de produire sous licence des sous-marins nucléaires de nouvelle génération, du modèle SSN-X, des navires à grande vitesse capables de chasser les sous-marins lance-missiles chinois et dotés de composants d’invisibilité sophistiqués contre les drones sous-marins. En outre, les sous-marins nucléaires peuvent effectuer une mission plus longue que les sous-marins conventionnels et sont moins détectables par les radars adverses[2].

    2. La double stratégie de la France : individualisme nationaliste et influence extérieure

    La France a, d’une part, soutenu le projet de défense européenne au premier rang avec l’Allemagne, et d’autre part, a mené une politique collatérale d’avantage compétitif, exploitant le concept de « puissance d’équilibre » soutenu par des investissements massifs dans la lignée de la traditionnelle « diplomatie de l’armement ». Cette approche permet au pays de se positionner comme une alternative au soutien des États-Unis en matière d’armement, étant donné que la France est le troisième exportateur d’armes au monde et le premier pays européen à avoir planifié une stratégie indo-européenne, en investissant dans la création de partenariats de sécurité mais aussi dans des projets culturels avec les principales puissances impliquées dans la zone, comme le Japon, l’Australie et les États-Unis. Paris possède également 93 % de la zone économique exclusive (ZEE) de la région[3].

    Après ce revers, Macron a annoncé un triomphe militaire le même jour avec l’assassinat par les troupes françaises d’Adnan Abu Walid al-Sahrawi, le chef du groupe terroriste islamique dans le Grand Sahara. En effet, la France mène depuis sept ans une mission au Sahel contre les groupes extrémistes djihadistes : l’opération Barkhane. Comme l’explique Nicki Anastasio dans son article publié sur le blog Quaderni Africani di Africa Rivista édité par AMIStaDeS, l’opération a été menée pour :  » soutenir les armées des pays précités, renforcer la coordination des moyens militaires internationaux et mener des actions en faveur de la population comme l’accès aux services. « [4] Mais derrière le battage français se cachait le soutien logistique des États-Unis à travers des opérations de reconnaissance par drones et le travail de repérage de cibles sensibles par le renseignement américain.[5]

    3. AUKUS et ANZUS

    L’AUKUS a remanié l’équilibre des forces existant et a contraint les secrétariats européens à se pencher une fois pour toutes sur la question longue et délicate de savoir où se placer sur l’échiquier transatlantique. Ce qui devait être un coup de pouce pour la communauté transatlantique semble s’être révélé, au contraire, un indicateur du déséquilibre entre les alliés en faveur du bloc anglophone et un signe précis de la direction prise par les États-Unis. L’accord trilatéral a élevé le niveau de coopération à un niveau opérationnel supérieur en renforçant les priorités communes des alliances transpacifiques. Rappelons, en effet, que les États-Unis ont déjà signé avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande un traité appelé ANZUS pour la sécurité du Pacifique, qui est devenu la base de la conduite de la politique stratégique australienne depuis 1951[5]. L’accord AUKUS, quant à lui, traduit concrètement la propension des États-Unis à déplacer leur centre de gravité géopolitique de l’océan Pacifique, siège du traité ANZUS, vers les océans Indo-Pacifique et Atlantique.

    Les États-Unis poursuivent une stratégie agressive contre la Chine en tant que rival systémique, rejetant la vision européenne de Pékin en tant que partenaire commercial. L’AUKUS n’a pas les caractéristiques d’une véritable alliance car elle ne comprend pas l’engagement de défense collective explicitement énoncé à l’article 5 du traité de l’OTAN. Il s’agit d’un réseau défensif destiné à contrer les menaces à la liberté de navigation et d’un signal clair envoyé à la Chine qui exploite sa position militaire périphérique dans la région, notamment à Taïwan. Ces dernières semaines, l’armée chinoise a envoyé plusieurs avions de guerre dans la zone de défense taïwanaise, provoquant l’indignation de Washington. Par conséquent, le pacte vise à acquérir une capacité de dissuasion sur la Chine ainsi qu’à poursuivre un objectif concret : couler la marine chinoise en moins de 72 heures en cas d’affrontement[6].

    4. Les paradoxes des Alliances : méfiance, défiance ou stratégie ?

    Selon certains, l’accord trilatéral est le résultat d’une démarche délibérée de l’administration Biden pour couvrir le faux pas qu’elle a fait dans la gestion du retrait des troupes américaines en Afghanistan. Pour la France, en revanche, cette  » décision unilatérale, brutale et imprévisible ressemble beaucoup au comportement assumé par Trump « [7]. En fait, elle révélerait une orientation stratégique précise des États-Unis pour s’engager dans le monde anglo-saxon mais aussi une tendance à concurrencer activement les visées économiques et industrielles françaises. En effet, comme le souligne Daniel Fiott, le paradoxe inhérent à la relation transatlantique voit le désir des Etats-Unis d’avoir : « une Europe suffisamment indépendante pour payer ses propres factures de sécurité et financer d’éventuelles collaborations avec les Etats-Unis, mais pas assez indépendante pour faire obstacle aux plans et aux priorités de Washington »[8] Un manque de collaboration européenne est considéré par les Etats-Unis comme un manque de coopération européenne.

    Un manque de collaboration européenne est perçu par les États-Unis comme une attitude trop douce à l’égard de la Chine, tandis que les initiatives potentiellement compétitives qui interfèrent avec l’agenda américain sont considérées comme une menace pour la solidité de l’OTAN. L’éloignement progressif des États-Unis des affaires européennes est également indiqué par le fait que l’AUKUS a été annoncé publiquement le jour même où l’UE a publié sa première stratégie indo-pacifique. Et coïncidant également avec un autre épisode, à savoir le refus de la Chine d’accorder l’accès à une frégate allemande pour sa première visite prévue à Shanghai[9].

    5. La défense européenne : une nouvelle marche ou une nouvelle impasse ?

    La colère des Français face à la situation a également alarmé les capitales européennes, en particulier celles des États baltes et des pays de l’ancien bloc communiste, qui sont les plus fervents partisans de l’OTAN et sont de plus en plus sceptiques quant à l’idée d’une défense européenne. Le Premier ministre danois, Mette Frederiksen, a notamment évoqué dans le journal danois Politiken la fidélité absolue de M. Biden à l’Alliance atlantique, minimisant la position française. Le Danemark est l’un des pays qui a réagi avec le plus de méfiance au nouvel appel de la France à l’autonomie stratégique, y voyant une tentative de Paris d’étendre sa souveraineté et de favoriser les contrats de défense aux entreprises françaises[9].

    Bien que l’idée d’une défense européenne soit déjà inscrite dans le traité de Lisbonne et qu’il ait été constamment question de la défense commune comme synonyme d’autonomie stratégique vis-à-vis des États-Unis, dans le cadre d’un renforcement mutuel avec l’OTAN, les Nations unies et les pays partenaires de l’UE, aucun résultat concret n’a encore été obtenu. À cet égard, des initiatives telles que la coopération structurée permanente (PESCO) et le Fonds européen de défense ont été mises en place pour promouvoir la coopération sur les projets de défense et favoriser un sentiment d’unité militaire. La PESCO est un mécanisme de coopération en matière de défense, juridiquement contraignant, auquel participent 25 États membres et qui vise à améliorer l’interopérabilité des forces armées. Le Fonds européen de défense est un fonds d’investissement innovant destiné à développer des projets de défense communs et à renforcer la base industrielle et technologique de défense commune[10].

    Conclusion

    Lors de la dernière réunion des ministres européens des affaires étrangères et de la défense en Slovénie, Macron a suggéré d’utiliser l’AUKUS comme un tremplin pour le développement de capacités conjointes et a promis qu’en 2022, la France pourrait utiliser la présidence du Conseil de l’UE pour faire progresser la stratégie de sécurité en tant que priorité absolue. Le service diplomatique de l’UE, le Service européen d’action extérieure (SEAE), aura le droit de présenter une première version du Compas stratégique, le document militaire destiné à normaliser les capacités de renseignement, en novembre 2021.

    L’aspect le plus urgent à prendre en compte est la nécessité de développer une culture stratégique commune et de rationaliser le processus décisionnel tout en maintenant des relations productives avec les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie en tant que partenaires stratégiques contre la Chine.

    Sara Ferragamo

    Amistades, 04/11/2021

    #AUKUS #ANZUS #France #Europe #Australie #Etats_Unis #Royaume_Uni #Défense

  • Maroc-Algérie: « belle carte postale » et « la Corée du Nord »

    Tags : Algérie, Maroc, Abdelmadjid Tebboune, Union Européenne, Europe, « belle carte postale », « la Corée du Nord »,

    Dans un entretien au Spiegel, le célèbre magazine allemand d’investigation considéré comme le plus lu et le plus influent des hebdomadaires d’information en Allemagne, paru vendredi 5 novembre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a dénoncé de nombreuses idées préconçues et des préjugés négatifs colportés à l’encontre de l’Algérie. 

    Selon Tebboune, l’Europe a tort de percevoir le Maroc comme une « carte postale » et l’Algérie comme « une Corée du Nord ».  » Vous savez, il y a quelque chose qui me dérange dans la perception publique des deux pays », a expliqué ainsi Tebboune aux journalistes allemands selon lequel la presse européenne occulte les véritables réalités du voisin marocain.  « Au Maroc, le roi est riche, mais le taux d’analphabétisme est toujours de 45 %, dans notre cas il n’est que de 9 % », a déclaré ainsi Tebboune aux journalistes du Spiegel auquel il avait expliqué également que la perception de l’Europe de l’Algérie est fausse et injuste car « nous Nous sommes un pays très ouvert ».

    Concernant le fléau de la harga, à savoir l’émigration clandestine, qui ronge la jeunesse algérienne, Tebboune a balayé d’un revers de main les accusations formulées par ses détracteurs qui pointent à l’origine de l’aggravation de ce fléau la politique répressive actuellement menée le régime algérien ou la faillite économique du pays.

    « Ce n’est pas la situation économique qui pousse les jeunes vers l’Europe », croit savoir ainsi Abdelmadjid Tebboune. « C’est le rêve d’une vie en Europe », a-t-il encore estimé dans cet entretien au Spiegel dans lequel il a expliqué qu’en Algérie, « personne ne souffre de la faim ».

    « Parmi ceux qui fuient, il y a beaucoup de médecins et d’avocats qui gagnent relativement bien. Mais n’oublions pas qu’il y a aussi beaucoup d’Algériens qui obtiennent des visas, s’envolent pour Paris et Marseille et rentrent chez eux après deux semaines », a souligné en dernier lieu Tebboune pour relativiser l’ampleur de la harga qui fait régulièrement la Une de l’actualité algérienne. Il est à signaler que l’entretien de Tebboune au Spiegel a été réalisé le 26 octobre à Alger.

    Algérie Part, 06/11/2021


  • Medgaz, l’atout maître

    Medgaz, l’atout maître – Dans un contexte exceptionnel, l’Algérie ne passera plus, à compter d’aujourd’hui par le Maroc pour exporter son gaz en Espagne.

    La flambée des prix de l’énergie touche l’Europe de plein fouet. Le prix du gaz a été multiplié par quatre en à peine 6 mois. La hausse a été particulièrement spectaculaire dans certains pays. Les factures d’électricité ont explosé de plus de 35% en un an en Espagne, alors que l’Italie a augmenté ses tarifs pour le gaz de 30% et de 40% pour l’électricité, d’un semestre sur l’autre. En Belgique, où les prix de l’énergie sont les plus élevés d’Europe, ces hausses inquiètent et préoccupent particulièrement les ménages : 20% des ménages belges sont déjà en précarité énergétique avant l’arrivée de l’hiver, une proportion qui atteint un record de 25% en Wallonie. La France n’échappe pas à cette inflation des prix, particulièrement sur le gaz : après une augmentation de tarif de 57% depuis le 1er janvier 2021, c’est une nouvelle hausse des prix du gaz de 12,6 % à partir du 1er octobre.

    Des experts estiment que les tensions sur les prix et l’instabilité des marchés du gaz naturel sont des facteurs qui expliquent la hausse actuelle des prix de l’énergie. Et cette hausse du prix du gaz en Europe est liée à la hausse dans le reste du monde et en particulier en Asie. La moitié des importations européennes provient donc de la Russie, une autre partie de l’Algérie et de Libye. Mais un tiers des importations européennes provient du marché mondial. Ce tiers consiste en du gaz naturel liquéfié, il faut donc le regazéifier pour le mettre dans les tuyaux européens.

    C’est dans ce contexte exceptionnel, à tout point de vue, que l’Algérie ne passera plus, à compter d’aujourd’hui par le Maroc pour exporter son gaz en Espagne. Alger a décidé que les livraisons de gaz à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz. Le contrat d’exploitation, prend fin aujourd’hui et ne sera pas renouvelé. Toutefois, la poursuite des livraisons à l’Espagne se fera sans problème, selon le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, qui affirmait récemment que «L’Algérie, à travers la compagnie Sonatrach, honorera ses engagements avec l’Espagne, relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel et elle est prête à discuter des conditions de livraisons gazières supplémentaires».

    «Toutes les livraisons se feront à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz», a précisé le ministre. Il s’agit, d’une possible extension de la capacité de Medgaz et un accroissement des exportations de gaz naturel liquéfié par la voie maritime.

    Il convient de rappeler que la capacité du gazoduc Medgaz est inférieure à celle du GME : il achemine environ 8 milliards de mètres cubes par an, alors que la capacité du gazoduc GME elle est de 10 milliards. Il opérait déjà au maximum de sa capacité en fournissant un quart du gaz naturel utilisé par l’Espagne. L’Algérie s’est engagée à augmenter la capacité du Medgaz, à 10 milliards de mètres cubes par an.

    Pour couvrir les 4 milliards dont aurait encore besoin l’Espagne, le rythme des exportations de gaz naturel liquéfié par voie maritime de l’Algérie vers l’Espagne pourrait aussi augmenter. Pour ce qui est du Maroc, un arrangement avec l’Espagne pour acheminer du gaz sur le territoire est incertain et pourrait buter sur la clause de destination. Le Maroc doit par ailleurs supporter une perte de revenus engendrés par le passage du gaz algérien sur son territoire, estimés entre 50 et 200 millions d’euros par an.

    Mohamed Saïd Beghoul, expert en énergie, à propos de la possibilité de vente de gaz algérien de l’Espagne au Maroc : Risque de se confronter à la «clause de destination»

    Peut-on parler désormais de rupture définitive ? Oui. L’Algérie officialise sa décision de ne plus livrer du gaz naturel au Maroc, via le Gazoduc Maghreb-Europe (GME), en service depuis 1996. Le contrat de vente de gaz algérien au Maroc ainsi que celui de transit de gaz algérien via le Royaume expirent aujourd’hui. Sollicité par nos soins, le Dr Mohamed Saïd Beghoul, expert en énergie, précise, d’emblée, que parmi «l’Algérie, l’Espagne et le Maroc, c’est ce dernier qui est le grand, sinon le seul perdant».

    Durant 25 ans, explique-t-il, le Maroc «piquait» un peu moins de un milliard de m3/an de gaz algérien pour produire une partie de son électricité à bas prix et engrangeait jusqu’à 200 millions de dollars par an comme droit de passage du GME sur son territoire. «Dès le 1er novembre 2021, le Maroc doit oublier ces avantages, voire ces privilèges, accordés «fraternellement» par l’Algérie un quart de siècle durant, et chercher des solutions de rechange certainement contraignantes tant sur le plan technique qu’économique du moins à court et moyen termes sachant que le marché gazier mondial est en pleine crise».

    Dos au mur, le Maroc envisage d’y remédier par l’utilisation de son tronçon pour recevoir du gaz à partir de l’Espagne. Une option, argumente M. Beghoul, qui suppose que «l’Espagne doit s’approvisionner plus que nécessitent ses besoins et évacuer le surplus vers le Maroc qui doit prendre en charge, financièrement, l’opération d’achat et de transit du gaz depuis la source jusqu’à destination (Maroc)». Autrement dit, «l’Espagne ne pourra pas revendre du gaz algérien au Maroc au risque d’être confrontée à la «clause de destination»». Techniquement incertaine pour la partie espagnole, sinon très onéreuse pour le Maroc, ce scénario ressemble à une quadrature du cercle.

    Côté Algérie, la décision semble sans impact sur l’économie nationale. L’expert en énergie indique que l’Algérie dispose de deux autres gazoducs vers l’Europe-Enrico Mattei vers l’Italie et Medgaz vers l’Espagne-totalisant une capacité opérationnelle d’au moins une trentaine de milliards de m3 et de trois complexes GNL pouvant produire, aujourd’hui, l’équivalent de pas moins de 13 milliards de m3 de gaz. C’est dire que «les capacités algériennes en matière d’exportation, bien qu’ayant chuté, restent en mesure de répondre aux besoins de l’Espagne, quitte à opter pour une route non classique pour son approvisionnement total». Dans cette optique, l’Algérie s’est montrée rassurante avec son partenaire espagnol. Le ministre de l’Energie ne pouvait être plus clair. A travers la compagnie Sonatrach, le pays «honorera ses engagements avec l’Espagne, relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel et elle est prête à discuter des conditions de livraisons gazières supplémentaires». Et d’ajouter : «Nous nous sommes engagés également à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz».

    Avec cette suspension, comment l’Algérie pourra-t-elle maintenir le rythme de ses exportations gazières vers l’Espagne si les volumes prévus dans le Medgaz s’avèrent insuffisants ? Tout compte fait, explique Mohamed Saïd Beghoul, sur le plan pipelinier, «il manquerait environ jusqu’à deux ou trois milliards de m3 pour satisfaire totalement les Espagnols et si ces derniers ne trouveront pas d’autres sources pour faire le plein, l’Algérie a toujours un moyen de les rajouter, soit en équivalent GNL, soit par gazoduc Italie-Espagne si ce lien physique existe dans le cadre du réseau interconnecté européen».

    Sonatrach confirme

    Contrairement à certaines assertions marocaines concernant la possibilité pour le Maroc de s’approvisionner en gaz naturel algérien via l’Espagne, une source de la compagnie Sonatrach affirme que dans le contrat liant l’Algérie et l’Espagne, il existe bel et bien une «clause de destination». La clause de territorialité, dite aussi «clause de destination», accompagne tous les contrats gaziers de Sonatrach empêchant ses clients d’écouler le gaz algérien importé hors de leurs frontières.

    El Moudjahid, 31/10/2021

  • Gazprom répond aux besoins des consommateurs européens

    Gazprom répond aux besoins des consommateurs européens – Les fluctuations de la demande de gaz russe dépendent des besoins actuels des acheteurs, a déclaré Gazprom.

    MOSCOU, 30 octobre. /TASS/. Les demandes des consommateurs européens pour des livraisons de gaz russe sont satisfaites dans leur intégralité, a déclaré le géant russe de l’énergie Gazprom dans un communiqué, alors que des informations font état de l’arrêt du pompage via le gazoduc Yamal-Europe.

    « Les fluctuations de la demande de gaz russe dépendent des besoins existants des acheteurs », a déclaré Gazprom.

    Le pompage de gaz vers l’Europe via le gazoduc Yamal-Europe a été arrêté samedi matin, selon les données de l’opérateur du réseau européen Gascade. Ainsi, le pompage de gaz a diminué de façon spectaculaire de 9h00 à 10h00, heure de Moscou, puis s’est arrêté de 10h00 à 11h00, heure de Moscou.

    Gascade a signalé que les flux inversés de gaz dans le gazoduc avaient atteint près de 168 000 mètres cubes par heure au moment du rapport.

    Le gazoduc Yamal – Europe passe par quatre pays – la Russie, le Belarus, la Pologne et l’Allemagne. Sa capacité nominale est de 32,9 milliards de mètres cubes de gaz par an.

    TASS, 30/10/2021