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  • L’Afrique peut offrir des solutions pour contribuer à la décarbonisation de l’Europe

    Hanane Mourchid*

    La décarbonisation est l’avenir de l’Afrique et de l’Europe, explique Hanane Mourchid.

    Plusieurs études et avis scientifiques décrivent l’Afrique comme la région la plus vulnérable au changement. En effet, la nature même de nombreuses sociétés africaines dépend de facteurs liés au climat.

    Les précipitations et les sécheresses affectent la production agricole, tandis que la pauvreté limite la capacité du continent à s’adapter ou à atténuer les effets du changement, autant de facteurs qui fragilisent la situation de départ.

    Cependant, le continent n’est responsable que de trois pour cent des émissions mondiales de carbone, preuve tangible de sa sous-industrialisation.

    Pourtant, malgré le besoin pressant de croissance et de développement de l’Afrique, nombre de ses pays ont rejoint avec enthousiasme le mouvement mondial de décarbonisation. En effet, de nombreux pays africains doivent être félicités pour leurs efforts visant à réduire leurs émissions nationales et à s’adapter aux effets du changement climatique dans le cadre de l’accord de Paris.

    Bien que le dilemme de la décarbonisation de l’Afrique ne soit pas aussi difficile qu’il n’y paraît, car il est de plus en plus considéré comme une opportunité plutôt qu’un obstacle à la croissance.

    Le fait d’être en retard en termes d’industrialisation permettrait à ces pays de développer plus rapidement des industries vertes, sans avoir à compenser un capital industriel vieillissant et surchargé.

    L’avantage du « late mover » de l’Afrique est renforcé par l’abondance de soleil, de vent et de terres inexploitées, le tout mis en valeur par une jeune génération de plus en plus ambitieuse qui aspire au changement.

    L’Afrique offre une solution solide aux problèmes de décarbonisation de l’Europe, en apportant une réponse unique à l’objectif européen de zéro carbone pour 2050.

    L’Europe veut accélérer la transition verte du monde en mettant en place son mécanisme d’ajustement aux frontières du carbone. Bien que ce système soit motivé par un sentiment de responsabilité pour l’avenir de la planète, et non par un besoin apparemment latent de protectionnisme, cette approche aura certainement des effets systémiques sur les acteurs en amont de la chaîne d’approvisionnement.

    D’ailleurs, l’Europe prévoit de subventionner ses industries vertes pour leur permettre de s’épanouir et d’abaisser leurs coûts au plus près pour devenir économiquement viables. Néanmoins, le coût supplémentaire généré par le mécanisme d’ajustement sera très probablement transféré à l’étranger, par exemple aux agriculteurs ou aux petits exploitants africains.

    On peut alors s’attendre, du moins dans un avenir proche, à ce que cette barrière supplémentaire à l’entrée imposée par l’Europe affecte la création de valeur locale et réduise les produits fabriqués localement, au profit de l’approvisionnement de l’Europe en ressources en matières premières.

    Selon de nombreuses sources européennes, les revenus du mécanisme d’ajustement à la frontière carbone de l’UE ont également pour objectif de contribuer au financement de la transition verte en Afrique. Cependant, une approche basée sur des « études de cas » ne peut fournir une solution durable, soutenable et économiquement viable pour la planète.

    Toutes les parties prenantes, des deux côtés de la Méditerranée, auraient intérêt à travailler ensemble pour résoudre l’équation de la neutralité carbone.

    L’Europe disposerait ainsi d’une opportunité fiable pour ses subventions indispensables au soutien de ses industries vertes, en partenariat avec les pays africains, en s’appuyant sur les ressources abondantes de l’Afrique.

    Il ne s’agit donc pas d’offrir une aide à l’Afrique, mais plutôt d’explorer, ensemble, les possibilités de partenariat.

    La décarbonisation est l’avenir de l’Afrique et de l’Europe en même temps, dans des perspectives différentes, mais complémentaires. La protection de la planète est finalement la responsabilité de tous.

    Non loin de l’Europe se trouve le Maroc, un pays africain classé au quatrième rang du classement mondial de l’indice de performance en matière de changement climatique 2021, après la Suède, le Royaume-Uni et le Danemark.

    Le pays abrite la plus grande centrale solaire concentrée du monde, le Maroc accueille également le plus grand producteur d’engrais phosphatés, une entreprise qui s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2040.

    Le Maroc est donc un partenaire idéal avec lequel l’Europe pourrait collaborer sur une « version étendue » du Green Deal.

    *Hanane Mourchid est vice-présidente principale de la plateforme de développement durable du groupe OCP.

    The Parliament Magazine, 23 mars 2021

    Tags : Afrique, Europe, décarbonisation, énergie renouvelable, Maroc

  • L’ère Merkel : clap de fin

    L’élection d’Armin Laschet à la tête de la CDU (parti chrétien-démocrate) la semaine dernière a rappelé l’imminence de la fin de « l’ère Merkel ». Après quinze années à la tête du pays , les élections du Bundestag en septembre prochain détermineront l’héritier ou l’héritière à la chancellerie allemand. Se pose maintenant la question du « bilan Merkel » et de l’avenir du pays.

    L’ère Merkel : quel bilan ?

    Si les bilans des présidences françaises sont souvent synonymes de critiques acerbes de la part des citoyens et de l’opposition, outre-Rhin, Merkel, avec plus de 70% de popularité à l’heure actuelle et un départ volontaire de la chancellerie, semble terminer en bonne posture. Son mandat a été marqué par de nombreuses crises : économique d’abord en 2008 mais également migratoire à partir de 2015, crise en Ukraine, crise du Covid… Malgré les difficultés que celles-ci représentent, A. Merkel est apparue à la hauteur. Si la critique met en avant son indécision sur certaines questions (notamment au moment de la crise grecque, sur l’avenir de la Grèce dans l’UE), sa position au moment de la crise de 2008 (elle est alors surnommée « Madame Nein ») , la même critique vante ses qualités de gestionnaire de crises. Pour autant, elle ne serait pas visionnaire n’ayant pas proposé des réformes de fond.

    Quoi qu’il en soit, son bilan au plan intérieur, est très positif : l’application de l’Agenda 2010 élaboré par son prédécesseur, Schröder, série de réformes visant à réduire le chômage de masse et à favoriser la croissance économique, a permis au pays de redresser sa situation économique, qui était au plus mal depuis la réunification. Les fameuses « lois Hartz » ont permis une réforme en profondeur du marché du travail et du système social, notamment concernant les allocations chômages. Des réformes sociétales majeures ont également été mises en œuvre :la légalisation du mariage homosexuel en 2017, l’introduction d’une politique familiale nouvelle dans un pays marqué par un vieillissement de sa population.

    Et si le bilan intérieur est positif, le bilan sur les questions internationales semble l’être également : en 2015, pour répondre aux défis de la crise migratoire, Merkel combat la xénophobie par sa « culture de bienvenue » qui permet à plus d’un million de migrants d’être accueillis en Allemagne. Au moment des négociations du plan de relance européen post- Covid « Next Generation EU », c’est encore l’Allemagne qui impose à tous les pays membres des mécanismes de solidarité communs.

    Une femme à la tête d’un Etat, oui mais…

    Alors que la France dispose d’un régime semi-présidentiel avec un exécutif fort, l’Allemagne, elle, s’accommode d’ un système de type parlementaire avec un mode de scrutin proportionnel. Le « bilan Merkel » n’est donc pas celui de la chancelière seulement, mais le résultat d’un travail collectif mené de pair avec des coalitions : sur trois de ses quatre mandats, Merkel a dû composer avec le parti social-démocrate (SPD) au sein d’une grande coalition, et durant un mandat avec son allié le FDP, parti libéral. Sa capacité à créer un consensus au-delà des divergences politiques semble avoir réussi au pays et à replacer son parti, la CDU, plus vers le centre sur l’échiquier politique.

    Néanmoins, il convient de noter la continuité de sa politique avec celle de ses prédécesseurs : en matière économique, elle est restée sur la ligne politique économe de l’Etat fédéral, et dans le domaine des relations extérieures, elle a veillé à entretenir ses relations transatlantiques (quoique l’arrivée de D. Trump au pouvoir les ait un temps dégradées) et à maintenir le couple franco-allemand moteur de l’UE.

    Un départ… mais peut-être un Merkelien pour successeur ?

    Dans la course à la présidence de la CDU, les adhérents ont préférés un Merkelien convaincu à un Merz conservateur, flirtant avec l’aile droite de la CDU, et à un Röttgen assez « outsider » se présentant comme un « modernisateur » du parti.

    C’est donc la continuité des politiques entreprises par la chancelière qui semble séduire :le nouvel élu, A. Laschet, ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, est en effet un Merkelien convaincu, un des seuls à avoir soutenu la chancelière au moment de la crise migratoire. Un homme de compromis qui entend marcher dans les pas de sa prédécesseur bien que le contraste entre les deux personnalités soit criant : l’une est divorcée sans enfant , protestante, fille de pasteur, originaire de l’Est ; lui est catholique, trois enfants, originaire de l’Ouest. L’une est souvent décriée pour sa lenteur à prendre des décisions, lui est dynamique et sûr de lui.

    Et cependant : une victoire à ces élections ne signifie pas que le candidat de la CDU sera élu chancelier. Ni même que le chef de la CDU sera le candidat investi par son parti dans la course à la chancellerie.

    Söder comme candidat favori

    Selon toutes vraisemblances, et si on en croit le quotidien du Spiegel dans un article intitulé « Söder et les trois nains (en référence aux trois candidats en lice pour les élections de chef de la CDU), il semblerait que Laschet ne soit pas le candidat favori pour être investi par son parti. On lui préfère un certain Markus Söder, chef de la CSU ( la branche bavaroise de la CDU), très populaire aussi bien en Bavière que dans le reste du pays. Malgré les chiffres Covid de sa région, (les plus élevés d’Allemagne), celui-ci semble s’affirmer comme l’homme fort, avec une certaine autorité politique en imposant par exemple le port du masque chirurgical dans les magasins, là où Laschet a plaidé dans son Land pour un assouplissement des règles anti-Covid.

    Pire encore, dans un sondage du 25 janvier dernier, à la question posée aux sympathisants CDU, « pensez-vous que Laschet puisse être le bon candidat CDU dans la course à la chancellerie, le Spiegel recense 45% des voix déclarant « non pas du tout », et 23% « plutôt non ».

    Une élection, mais beaucoup de questions en suspens

    L’élection à la présidence de la CDU ne débouche pas nécessairement sur une victoire en septembre prochain. Laschet sera-t-il finalement candidat investi par son parti dans la course à la chancellerie ? Quelle pourrait-être la ligne politique défendue par Söder ?Là-dessus, les élections régionales du Landstag en Baden Württemberg et en Rhénanie du Nord Westphalie en mars prochain pourront assurer Laschet dans une posture de candidat officiel si son parti remporte les élections. Pour le reste (notamment la question des coalitions menées entre le futur chancelier investi et les autres partis), un grand point d’interrogation demeure…

    Marie-Victoire CAMBRAY

    Source : Courrier d’Europe, 28 jan 2021

    Tags : Angela Merkel, Europe, Union Européenne, Allemagne, UE,

  • Contradictions occidentales

    Le continent européen est sens dessus dessous. Les Etats qui le compose ne savent plus par quel bout prendre la pandémie de la Covid-19. Après un épisode problématique avec les masques au tout début de la maladie, une gestion coûteuse et très problématique du testage, les voilà qui jouent d’amateurisme sur la question de la vaccination. Des pénuries un peu partout, une opinion publique en colère, une sphère médiatique très critique et des morts par milliers au quotidien. Le premier mois de l’année 2021 ne réussit franchement pas aux occidentaux qui ne savent plus où donner de la tête. La panique dans les lieux de pouvoir est telle que des Etats optent pour un troisième confinement, d’autres obligent le port des masques FFP2 dans les transports publics, alors que les plus faibles parmi ces « puissances » avouent leur impuissance à assumer un autre confinement et annoncent donc son échec pur et simple dans la gestion de la pandémie.

    Le tableau qu’offre l’occident, pourtant privilégié par les instances financières internationales qui leur permet de s’endetter en milliers de milliards de dollars et par l’industrie du médicament, qui le sert en priorité en vaccins développés par les champions du Big Pharma, est proprement lamentable. Les dirigeants du «monde libre» comme ils aiment à qualifier leur zone géographique et leur système politique, se comportent, depuis près d’une année, comme les derniers de classe en matière de gouvernance. La conséquence de leurs erreurs tient dans les centaines de milliers de vies perdues et l’arrêt quasi total de l’économie mondiale. Pourtant, si l’on demandait à n’importe quel Français Britannique ou Allemand ses impressions sur ce ratage historique de son Etat, il critiquerait la gestion, mais ne citerait pas la Russie, la Chine ou l’Algérie comme exemple de bonne gestion. Cependant, la réalité saute aux yeux. Les Etats qui ont préservé la vie des citoyens ce sont bien ceux-là.

    Que déduire de cette posture visiblement incongrue ? La réponse à cette question est selon ce que les citoyens sont «infestés» ou pas de l’idéologie impérialiste et arrogante. Les idiologues attitrés des occidentaux diraient que pour le citoyen occidental, la liberté que leur offre leur système excuse les erreurs historiques. Comprendre par là qu’il vaut mieux mourir de la Covid-19 en occident que d’y survivre ailleurs. Un concept défendable n’était-ce que ces mêmes idéologues mettent la vie au dessus de tout autre considération. Contradictions occidentales.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 26 jan 2021

    Tags : Europe, Occident, coronavirus, covid 19, vaccin, pandémie,

  • Le Luxembourg et l’UE snobent Pompeo lors de son dernier voyage en Europe, selon des diplomates

    BRUXELLES / WASHINGTON (Reuters) – Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annulé son voyage en Europe à la dernière minute mardi après que le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères et de hauts responsables de l’Union européenne aient refusé de le rencontrer, ont déclaré des diplomates européens et américains proches du dossier.

    L’extraordinaire camouflet du haut diplomate américain, rapporté pour la première fois par Reuters, est survenu quelques jours après la prise d’assaut du Capitole américain par les partisans du président Donald Trump, une attaque sans précédent contre la démocratie américaine qui a stupéfié de nombreux dirigeants mondiaux et alliés américains.

    Pompeo, un proche allié de Trump, avait cherché à rencontrer Jean Asselborn à Luxembourg, un petit mais riche allié de l’OTAN, avant de rencontrer les dirigeants de l’UE et le haut diplomate du bloc à Bruxelles, ont déclaré à Reuters trois personnes proches du planning.

    Mais le projet initial de se rendre au Luxembourg, qui n’avait pas été officiellement annoncé, a été abandonné après que des responsables locaux aient montré une réticence à accorder des nominations à Pompeo, a déclaré une source diplomatique. L’étape de Bruxelles était toujours en cours jusqu’à la dernière minute.

    Mais le mince itinéraire de la dernière visite de Pompeo à Bruxelles a soulevé des questions sur le mérite du voyage. Il n’y avait pas de réunions à son programme avec des représentants de l’UE ni aucun événement public à l’OTAN. Une troisième source diplomatique a déclaré que les alliés étaient «embarrassés» par Pompeo après les violences à Washington mercredi dernier qui ont fait cinq morts.

    Trump a encouragé ses partisans lors d’un rassemblement plus tôt dans la journée à marcher sur le bâtiment qui abrite le Sénat et la Chambre des représentants pendant que les législateurs certifiaient la victoire électorale du président démocrate élu Joe Biden le 3 novembre. Le président républicain affirme, sans preuve, que l’élection lui a été volée.

    Pompeo a condamné la violence mais n’a fait aucune référence au rôle que les affirmations sans fondement de Trump ont joué dans la galvanisation de la marche sur le Capitole.

    Consterné par la violence, le Luxembourgeois Asselborn avait qualifié Trump de «criminel» et de «pyromane politique» sur RTL Radio le lendemain.

    Le ministère luxembourgeois des Affaires étrangères a confirmé que l’arrêt prévu auparavant avait été annulé, mais a refusé de donner plus de détails. L’UE a refusé de commenter.

    Le département d’État américain, dans un communiqué, a attribué l’annulation au travail de transition avant l’entrée en fonction de Biden le 20 janvier, même si Pompeo avait hésité jusqu’à récemment à reconnaître sans équivoque la victoire de Biden. Le département d’État a refusé de commenter davantage le rejet par les responsables européens des réunions avec Pompeo.

    À Bruxelles, Pompeo devait avoir un dîner privé avec le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg mercredi soir à la résidence privée de Stoltenberg, avant de rencontrer la ministre belge des Affaires étrangères Sophie Wilmes, dont le pays est un allié de l’OTAN.

    L’une des sources a déclaré que l’absence d’événement public à l’OTAN était un autre reflet des responsables européens remettant en question le point du voyage. La raison pour laquelle Pompeo a cherché à se rendre à Bruxelles si près de la fin du mandat de Trump n’était pas immédiatement claire.

    EAGER POUR CRÉER DES LIENS AVEC BIDEN

    L’épaule froide contrastait avec les précédentes visites de Pompeo à Bruxelles, qui abrite le siège de l’OTAN et de l’UE, au cours des trois dernières années, où il a prononcé des discours liminaires sur la politique américaine et rencontré le directeur général de l’UE, alors même que l’Europe rechignait à Trump. police étrangère.

    En 2018, Pompeo a déclaré à Bruxelles que la politique de Trump «  l’Amérique d’abord  » remodelait le système d’après la Seconde Guerre mondiale sur la base d’États souverains, et non d’institutions telles que l’UE.

    Les responsables de l’UE, qui se disent épuisés par l’imprévisibilité de Trump, sont impatients de tisser de nouveaux liens avec Biden.

    Une source, tout en expliquant pourquoi Pompeo a choisi de rester à Washington, a cité son empressement à déployer les tâches de politique étrangère prévues jusqu’à la fin du mandat et à aider à maintenir la continuité du gouvernement.

    Pendant près de trois ans, Pompeo s’est avéré un exécuteur fidèle du style non conventionnel de Trump.

    Son mandat n’incluait pas de succès évidents dans des défis de politique étrangère aussi anciens que la maîtrise des programmes nucléaires iranien et nord-coréen, la fin de la guerre américaine en Afghanistan ou la maîtrise d’une Chine de plus en plus affirmée.

    Néanmoins, le 1er janvier, Pompeo a lancé un fil de discussion quotidien sur Twitter, affirmant que les États-Unis étaient «beaucoup plus sûrs» aujourd’hui qu’il y a quatre ans grâce à ce qu’il considérait comme les réalisations de la politique étrangère de l’administration Trump.

    Il a dit qu’il présenterait les résultats. «Au cours des prochains jours, je vais vous présenter la mission, les énormes victoires, les histoires personnelles et bien plus encore. Juste moi, Mike », dit-il.

    Les tweets, ainsi que certains de ses voyages à l’étranger, ont été largement considérés comme faisant partie de sa tentative de jeter les bases de sa course très attendue en 2024 pour la nomination républicaine à la présidence.

    Reuters, 12 jan 2021

    Tags : Donald Trump, Mike Pompeo, OTAN, NATO, Europe, UE, Luxembourg,

  • Les événements de Washington et ce que cela signifie pour l’Europe

    10/01/2020 – Blog HR / VP – Les événements choquants à Washington mercredi dernier doivent être un signal d’alarme pour tous les défenseurs de la démocratie dans le monde. Nous devons lutter plus durement contre la désinformation et les inégalités et renouveler la coopération mondiale pour promouvoir l’état de droit et les valeurs démocratiques.

    J’ai été choqué, comme tous les défenseurs de la démocratie et amis des États-Unis dans le monde, par les scènes auxquelles nous avons assisté à Washington: une foule attaquant le Capitole pour empêcher le vote pour confirmer Joe Biden en tant que président du pays. Cela a eu un écho particulier pour moi parce que je devais me rappeler comment, il y a quarante ans, la jeune démocratie espagnole avait été menacée par un assaut du Congrès des députés par un groupe de police militaire. Heureusement, l’Espagne a pu surmonter cette épreuve, à partir des meilleures années de notre histoire moderne

    Une société américaine endommagée et divisée

    Les événements déconcertants de mercredi montrent à quel point la société américaine est endommagée et divisée après quatre ans d’administration Trump. Certes, il ne peut être comparé à l’assaut contre le Congrès espagnol en 1981 ou à d’autres précédents historiques de ce type: les forces de sécurité, comme la quasi-totalité de l’appareil d’État et des institutions démocratiques des États-Unis, ont rempli leurs devoirs, comme elles l’ont fait en les semaines précédentes, depuis le 3 novembre. Cependant, on ne peut sous-estimer l’importance de ce qui s’est passé et du désastre potentiel causé si l’affaire avait déraillé encore plus.

    «Ce que nous avons vu mercredi n’était que l’apogée de développements très inquiétants qui se sont produits dans le monde ces dernières années. Cela doit être un appel au réveil pour tous les défenseurs de la démocratie.

    Ce que nous avons vu mercredi n’était que le point culminant de développements très inquiétants survenus au niveau mondial ces dernières années. Ce doit être un signal d’alarme pour tous les défenseurs de la démocratie. Lutter contre les illusions et les attaques contre les valeurs démocratiques et surmonter les divisions de nos sociétés. Pas seulement aux États-Unis. Partout dans le monde, il y a des dirigeants politiques – dans l’opposition et aussi de plus en plus au pouvoir – prêts à saper les institutions démocratiques.

    Tout le monde doit comprendre que si nous acceptons les revers après les revers, même s’ils semblent mineurs, la démocratie et ses valeurs et institutions peuvent finir par périr de manière irréversible. Pour éviter ce sort, nous devons nous dresser immédiatement à toute violation de l’indépendance des institutions démocratiques, à toutes les explosions démagogiques des dirigeants populistes, à tous les discours incendiaires et haineux des démagogues, à toutes les campagnes de désinformation et les fausses nouvelles qui nourrissent et encouragent les ennemis. de la démocratie.

    «Chaque citoyen du monde doit comprendre que si nous acceptons des revers mineurs après des revers mineurs, la démocratie, ses valeurs et ses institutions peuvent finir par périr de manière irréversible»

    Mécontentement et dysfonctionnements de nos économies
    Cependant, nous devons également réfléchir aux causes profondes de la dynamique qui alimente ces forces. Le succès inquiétant des opposants à la démocratie dans le monde est également lié au fait qu’un nombre croissant de citoyens ne se sentent plus suffisamment protégés et respectés.

    Les raisons à cela sont nombreuses, mais elles sont aussi des deux côtés de l’Atlantique profondément liées aux dysfonctionnements de nos économies au cours des dernières décennies. La croissance significative des inégalités dans nos sociétés, l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, l’affaiblissement de la capacité de régulation des grandes multinationales, la désindustrialisation et le chômage élevé – tous ces phénomènes ont contribué, en Europe comme aux États-Unis, à affaiblir la légitimité des démocratie représentative, en particulier parmi ceux qui se situent à une échelle inférieure de revenu et de richesse.

    «La croissance significative des inégalités, de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux, la désindustrialisation et le chômage élevé ont affaibli, en Europe comme aux États-Unis, la démocratie représentative, en particulier parmi celles à plus faible échelle de revenus et de richesse. « 

    En Europe, nous avons commencé à agir pour inverser ces tendances. Nous voulons mieux protéger nos entreprises et nos emplois en filtrant les investissements étrangers et en demandant plus de réciprocité dans nos relations commerciales. Nous souhaitons également mieux réguler l’activité des grandes multinationales, notamment dans le secteur numérique, et lutter plus activement pour la justice fiscale. Et avec l’initiative Next Generation Europe EU, nous entendons renforcer la solidarité au sein de l’Europe en aidant les pays les plus touchés par la crise actuelle. Bien sûr, il y a encore un long chemin à parcourir sur toutes ces questions, mais nous sommes maintenant sur la bonne voie.

    La désinformation, une réelle menace pour la démocratie
    Au cas où quelqu’un aurait le moindre doute, les événements de Washington montrent également que la désinformation constitue une réelle menace pour les démocraties. Comme l’un de mes anciens collaborateurs au ministère espagnol des Affaires étrangères l’ a récemment écrit(le lien est externe), la démocratie repose sur la présomption que le libre échange d’idées et d’opinions conduira une communauté politique à prendre les meilleures décisions collectives. Si l’information échoue, la démocratie fait de même, en tant que moteur de voiture qui utilise un carburant non approprié.

    Contrairement à la propagande classique, visant à persuader les idées politiques, la désinformation n’opère pas sur les convictions, mais cherche à subvertir les faits, jusqu’à ce qu’ils forment une réalité parallèle. Il a eu d’énormes effets aux États-Unis. Briser le consensus sur les faits et la réalité signifie que les débats politiques ne portent pas sur les mesures à prendre pour résoudre les problèmes réels, mais sur la réalité à laquelle appliquer les politiques. Si certaines personnes croient qu’une élection était frauduleuse, parce que leur chef leur a répété à maintes reprises, elles se comporteront en conséquence.

    «Nous devons lutter plus efficacement contre le fléau de la désinformation et garantir le droit des citoyens à recevoir des informations véridiques.»

    La prolifération de la désinformation favorisée par les réseaux sociaux a puissamment renforcé les tendances autoritaires et xénophobes dans nos sociétés. Nous devons lutter plus efficacement contre ce fléau et garantir le droit des citoyens à recevoir des informations véridiques. Nous devons en particulier lutter contre les campagnes de désinformation soutenues par des régimes autoritaires. Le SEAE possède une vaste expérience dans ce domaine et accroît encore ses actions dans ce domaine.

    Il faut également pouvoir mieux réguler le contenu des réseaux sociaux, tout en respectant scrupuleusement la liberté d’expression. Il n’est pas possible que cette régulation soit effectuée principalement selon des règles et des procédures fixées par des acteurs privés. En décembre dernier, la Commission européenne a proposé la loi sur les services numériques, notamment pour remédier précisément à ce problème.

    La nécessité de remodeler la mondialisation

    Un autre défi majeur auquel nous sommes confrontés pour maintenir des sociétés et des économies ouvertes et démocratiques est de réussir à remodeler la mondialisation et à reconstruire un système multilatéral capable de lutter contre les dysfonctionnements qui ont affaibli les démocraties au cours des dernières décennies. Compte tenu du poids que les régimes nationalistes et autoritaires ont acquis sur la scène mondiale, la tâche ne sera pas facile, mais elle est essentielle pour tous ceux qui croient en la démocratie et en son avenir. Ce projet doit être au cœur de nos futures relations avec la nouvelle administration Biden. Cela signifie également développer des liens plus étroits avec les autres démocraties partageant les mêmes idées dans le monde. L’UE jouera pleinement son rôle dans cette entreprise.

    «Notre défi est de renforcer la foi que nos sociétés démocratiques ont en elles-mêmes pour pouvoir traverser des eaux troubles, sans tomber dans les tentations autocratiques.»

    Plus largement, notre défi est de renforcer la foi que nos sociétés démocratiques ont en elles-mêmes pour pouvoir voyager dans des eaux troubles, sans suivre les chants de sirène des populistes irresponsables qui trouvent toujours quelqu’un à blâmer et proposent des solutions faciles, et sans tomber dans l’autocratie. tentations. Nous devons travailler au renouvellement de notre contrat social à une époque qui change et développer des récits collectifs plus forts capables de remettre en cause les doctrines populistes.

    La force des institutions américaines

    Revenons aux scènes horribles du Capitole: ce dont nous avons été témoins, ce n’est pas l’Amérique que nous connaissons et que nous identifions aux idéaux de démocratie et de liberté. Je crois en la force des institutions américaines et je suis convaincu que la démocratie américaine réussira à surmonter l’épreuve qu’elle traverse actuellement. J’espère même qu’il en sortira plus fort, pour le bien de ses citoyens et du monde entier.

    EEAS, 10 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Europe, democratie, chômage,

  • Selon Erdogan, L’Europe prépare sa propre fin

    Intervenant à l’occasion du 7e congrès du Parti de la justice et du développement (AKP) à Kayseri, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a violemment critiqué la politique des pays européens à l’égard des musulmans allant même jusqu’à évoquer un «fascisme européen».

    Pour lui, l’Europe a «ouvert un front contre les musulmans» ce qui signifie le début de sa fin. «Le fascisme européen est entré dans une nouvelle étape avec ce type d’attaques contre les droits des citoyens musulmans. L’Europe prépare sa propre fin avec le front qu’elle a ouvert contre les musulmans. S’ils n’y mettent pas fin, cette maladie rongera toute l’Europe de l’intérieur», a-t-il affirmé.

    Les propos d’Erdogan arrivent à un moment où le président français a décidé de rappeler l’ambassadeur de la France à Ankara suite aux déclaration du président turc mettant en question “la santé mentale” d’Emmanuel Macron en raison des mesures adoptées par ce dernier dans le contexte qui a suivi l’assassinat de Samuel Paty.

    Pour rappel, les événements en France ont laissé place à une forte campagne visant à boycotter les produits français dans le monde musulman en réponse à la publication des caricatures du prophète Muhammad sur les murs de certains immeubles en France.

    Tags : France, Turquie, Europe, Islam, musulmans, caricatures, Charlie Hebdo,