Étiquette : expérience

  • Lamamra face aux grands conflits autour de l’Algérie

    RAMTANE LAMAMRA : Un diplomate au long cours face aux grands conflits autour de l’Algérie

    Le retour de Ramtane Lamamra à la tête de la diplomatie algérienne est accueilli avec une grande satisfaction, même si son prédécesseur n’a pas démérité eu égard aux nombreux dossiers et défis diplomatiques posés à l’Algérie.

    Au regard de son expérience et de sa grande renommée internationale, Ramtane Lamamra, faiseur de paix selon sa bonne formule va donner une nouvelle impulsion à la diplomatie algérienne.

    Lors de sa prise de fonction il a aussitôt donné le « la » en indiquant que la portée de l’action « proactive dans la politique étrangère », et les priorités de la diplomatie algérienne chargée « d’œuvrer dans le sens de l’unification des rangs dans la région, du maintien et du renforcement de son rôle pionnier sur le continent africain. » « Nous assistons à une instabilité et à des changements imprévisibles aux niveaux régional et international, d’où l’importance de l’action proactive qui nous érigerait en acteurs influents sur la scène internationale et nous permettrait d’apporter notre contribution, comme par le passé, à l’instar des pays dont l’influence sur le cours des évènements les plus importants dans l’histoire de la communauté internationale dépasse de loin leur poids économique ou leur dimension géographique ».

    Même s’il compte redonner à la diplomatie algérienne une place de choix sur la scène internationale le nouveau chef de la diplomatie algérienne a des priorités et notamment la crise en Libye et à la situation au Mali et au Sahara occidental.

    De par son passage aux ambassades de New-York et Washington mais aussi Addis Abeba et à l’UA a une approche clairvoyante du règlement des crises. C’est lors de son ministère que l’initiative des pays du voisinage de la Libye a été lancée par l’Algérie en privilégiant une solution politique et inclusive à la crise libyenne tout en insistant sur l’intégrité territoriale de la Libye.

    Il a aussi été l’artisan de l’accord de paix et de réconciliation au Mali. L’accord d’Alger qui redevient d’une brulante actualité et que les parties maliennes veulent mettre en application. Ils trouveront une oreille attentive d’autant que l’annonce a grand fracas du gel voire du retrait de la force Barkhane a ravivé les tensions et le terrorisme au nord Mali.

    L’action diplomatique de Ramtane Lamamra est d’autant plus efficace qu’il a été aussi Commissaire pour la paix et la sécurité à l’Union africaine et qu’il jouit d’un grand respect au sein de la famille africaine. Pour ce qui est du Sahara occidental, un processus de décolonisation inachevé et que le Maroc veut détourner de sa véritable nature en s‘appuyant sur une décision mort née de Trump, allant à la trahison de la Nation arabe, la diplomatie algérienne a toujours soutenu l’action de la diplomatie sahraouie qui a assené défaite sur défaite au Maroc, dans un splendide isolement.

    C’est dire que la nomination par le président Tebboune de Ramtane Lamamra intervient à un moment charnière de la diplomatie algérienne qui doit se redéployer alors que les enjeux géopolitiques exigent savoir-faire, expérience et renommée internationale.

    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 10/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Ramtane Lamamra, Sahara occidental, Libye, Mali, Sahel, Barkhane, Maroc, expérience, diplomatie, renommée internationale,

  • Algérie/ L’état de la raison

    Le pays est soumis à de fortes et multiples tensions. Fébrilité et nervosité dominent le climat national, alors que le contexte recommande plus que jamais lucidité politique et sens de la mesure. À tous les niveaux de l’État et de la société. L’état de la raison doit l’emporter sur toutes les excitations. Il faut impérativement faire prévaloir la clairvoyance en pareille circonstance. Le moindre dépassement peut s’avérer coûteux pour toute la nation.
    C’est un étrange paradoxe.

    Le pays n’a jamais été aussi près des deux extrêmes. Jamais le meilleur et le pire n’ont été aussi proches. Ils se côtoient sans pour autant se heurter. Pour l’instant. Il est vrai que le caractère inédit de la séquence historique ouverte depuis le 22 Février 2019 expose à tous les imprévus, aux fins périlleuses comme aux issues salutaires. Force est de constater que depuis la mise en échec du 5e mandat de Bouteflika, le processus tangue, se cherche et est parfois contrarié. Jusque-là, les enjeux à court terme l’emportent sur les énormes défis d’avenir que l’Algérie tout entière doit relever.

    L’accessoire parasite l’essentiel et la tactique écrase le stratégique. Peut-être par peur, sans doute faute d’ingénierie politique et parfois en raison du silence de ceux qui savent, le pays peine à se donner un modèle global qui correspond le mieux à l’expérience politique en cours et à ses exigences historiques. Il ne se trouve certainement pas dans les modèles éculés ou dans les recettes qui ont déjà échoué. Faut-il rappeler à ce propos, le mauvais départ de 1962 et le ratage mortel de 1988 ? Cette mémoire douloureuse doit tout au moins nous aider à ne pas commettre les mêmes erreurs. Une nation qui réussit est celle qui apprend et tire les leçons de ses échecs antérieurs. Mais encore mieux, celle qui sait forger des compromis en faisant le choix d’intégration et non d’exclusion. Celle qui n’humilie pas sa part intelligente tournée vers l’avenir au profit de sa portion qui s’accroche désespérément au passé désuet.

    C’est ce sillon d’espoir qu’il faut creuser et irriguer de toutes les sources intarissables que recèle l’Algérie. Une Algérie qui ne sera jamais construite par une partie aux dépens d’une autre. La victoire ne peut être que collective, la défaite serait pour tous. S’il est, en effet, important, le jeu du pouvoir demeure insignifiant devant la perspective historique que doit se donner l’Algérie. Une Algérie certes guettée par certains, mais surtout attendue par beaucoup. Elle est condamnée à réussir. Elle est appelée à surprendre comme sa jeunesse a su subjuguer le monde.

    Liberté, 16 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, pais sociale, expérience, avenir, dangers, unité, stabilité,

  • Sortie de la grotte : L’étude française sur l’isolement se termine après 40 jours

    CAVE DE LOMBRIVES, France (AP) – Vous êtes-vous déjà demandé ce que cela ferait de vous débrancher d’un monde hyperconnecté et de vous cacher dans une grotte pendant quelques semaines ? Quinze personnes en France l’ont découvert.

    Après 40 jours d’isolement volontaire dans une grotte sombre, humide et vaste, huit hommes et sept femmes qui ont participé à une expérience scientifique sont sortis samedi de leur auto-ségrégation dans les Pyrénées.

    Avec de grands sourires sur leurs visages pâles, les 15 participants sont sortis de la grotte de Lombrives sous les applaudissements et se sont prélassés à la lumière du jour tout en portant des lunettes spéciales pour protéger leurs yeux après si longtemps dans le noir.

    « C’est vraiment chaud ! » a dit l’un d’eux.

    Pendant 40 jours et 40 nuits, le groupe a vécu et exploré la grotte sans notion de temps. Il n’y avait ni horloge ni lumière du jour à l’intérieur, où la température était de 10 degrés Celsius (50 F) et l’humidité relative de 100 %. Les habitants de la grotte n’avaient aucun contact avec le monde extérieur, aucune information sur la pandémie ni aucune communication avec leurs amis et leur famille à la surface.

    Les scientifiques du Human Adaption Institute, qui dirigent le projet « Deep Time », doté d’un budget de 1,2 million d’euros (1,5 million de dollars), affirment que cette expérience les aidera à mieux comprendre comment les gens s’adaptent à des changements radicaux de leurs conditions de vie et de leur environnement, ce que le monde entier peut comprendre en raison de la pandémie de coronavirus.

    En partenariat avec des laboratoires français et suisses, les scientifiques ont surveillé les habitudes de sommeil, les interactions sociales et les réactions comportementales des 15 membres du groupe au moyen de capteurs. L’un des capteurs était un minuscule thermomètre placé dans une capsule que les participants avalaient comme une pilule. Les capsules mesurent la température du corps et transmettent les données à un ordinateur portable jusqu’à ce qu’elles soient expulsées naturellement.

    Les membres de l’équipe ont suivi leur horloge biologique pour savoir quand se réveiller, se coucher et manger. Ils comptaient leurs journées non pas en heures mais en cycles de sommeil.

    Vendredi, des scientifiques chargés de surveiller les participants sont entrés dans la grotte pour faire savoir aux sujets de recherche qu’ils allaient bientôt en sortir. Ils ont expliqué que de nombreuses personnes du groupe avaient mal calculé le temps qu’elles avaient passé dans la grotte et pensaient qu’il leur restait encore une semaine à dix jours à passer.

    « C’est vraiment intéressant d’observer comment ce groupe se synchronise », a déclaré Christian Clot, directeur du projet, dans un enregistrement réalisé depuis l’intérieur de la grotte. Travailler ensemble sur des projets et organiser des tâches sans pouvoir fixer un moment pour se rencontrer a été particulièrement difficile, a-t-il ajouté.

    Bien que les participants aient l’air visiblement fatigués, deux tiers d’entre eux ont exprimé le désir de rester sous terre un peu plus longtemps afin de terminer les projets collectifs commencés pendant l’expédition, a déclaré à l’Associated Press Benoit Mauvieux, un chronobiologiste impliqué dans la recherche.

    Associated Press, 24 avr 2021

    Etiquettes : France, grotte, isolement, étude, expérience, Pyrénées, Lombrives, Institut pour l’adaptation humaine, Deep Time,