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  • Racisme : Sarah Baartman, « la Vénus noire »

    Racisme : Sarah Baartman, « la Vénus noire »

    Afrique, colonialisme, racisme, exploitation, femme africaine, Afrique du Sud, esclavage

    Aujourd’hui, nous rendons hommage à Sarah Baartman dont l’histoire tragique nous rappelle que l’exploitation du physique féminin noir a commencé il y a de nombreuses années.

    Saartjie « Sarah » Baartman (1789 – 29 décembre 1815) était la plus célèbre d’au moins deux femmes khoikhoi qui ont été exposées comme des attractions de monstres à cause de leurs gros fesses et de leurs lèvres allongées au XIXe siècle E. Europe sous le nom de « Hottentot Venus ».

    Selon l’histoire populaire, Baartman est né en 1789 dans la vallée des Gamtoos en Afrique du Sud. Quand elle avait à peine 20 ans, elle a été vendue à Londres par un médecin écossais entreprenant nommé Alexander Dunlop, accompagné d’un showman nommé Hendrik Cesars. Elle a passé quatre ans en Grande-Bretagne à être exposée. Le fait qu’elle ait des fesses saillantes et des lèvres minora étendues a fait que la société la considère comme cette «femelle sauvage ou sauvage».

    Son traitement a attiré l’attention des abolitionnistes britanniques, qui ont essayé de la sauver, mais elle a affirmé qu’elle était venue à Londres de son propre chef.

    En 1814, après Dunlop’s D. eath, elle a voyagé à Paris. Avec deux showmen consécutifs, Henry Taylor et S. Reaux, elle amusait les spectateurs qui fréquentaient le Palais-Royal.

    Baartman vit dans la pauvreté et meurt à Paris de maladie en décembre 1815 à l’âge de 25 ans. Ceux qui la connaissaient de près en Europe ont dit qu’elle était une femme intelligente avec une excellente mémoire, en particulier pour les visages. En plus de sa langue maternelle, elle parlait couramment le néerlandais, l’anglais passable et un peu de français. Elle était douée pour jouer de la harpe, pouvait danser selon les traditions de son pays et avait une personnalité vivante. Ses épaules et son dos ont été décrits comme étant « gracieux », bras « minces », mains et pieds comme « charmants » et « jolis ».

    Après sa mort, son corps a été disséqué et ses restes ont été exposés. Pendant plus d’un siècle et demi, les visiteurs du « musée de l’homme » à Paris ont pu voir son cerveau, v. Agina et squelette.

    Son crâne a été volé en 1827 et est revenu par la suite quelques mois plus tard. Le squelette et le crâne restaurés ont continué à susciter l’intérêt des visiteurs jusqu’à la fin du 20e siècle, lorsque les plaintes commencent à monter de la part des féministes qui pensaient que l’exposition était une représentation dégradante des femmes. Le squelette a été enlevé en 1974 et le corps a été plâtre en 1976. Son corps a finalement été enterré.

    Salut à une reine déchue : Sarah Baartman

    African History Group

  • L’histoire bégaie souvent

    Afrique, Algérie, colonialisme, domination, exploitation, Occident – L’histoire bégaie souvent

    Si le XIXème siècle fut celui de l’agression coloniale, en Afrique, au Moyen-Orient et jusqu’en Asie, le XXIème siècle est, lui, porteur d’une autre approche, avec les mêmes desseins de domination et d’exploitation des peuples opprimés. Le général vietnamien Giap, vainqueur de la bataille de Dien Bien Phu, a donc raison: les pays colonisateurs sont bien de «mauvais élèves». Par leur prétendue «aide au développement», ils imposent un «droit d’ingérence» au nom des droits de l’homme qu’ils bafouent allègrement sur leur propre terrain et dans divers pays convoités.

    Avec ce «droit», devenu un «devoir d’ingérence», ils déploient un arsenal politique, juridique, économique et culturel qui va jusqu’à recourir à l’instrumentalisation de forces occultes pour déstabiliser et asservir les peuples dont les richesses sont indispensables à leur statut de puissance «tutélaire». Et, de fil en aiguille, les voilà qui apportent leur «aide» militaire à une lutte contre l’insécurité endémique, nourrie de calculs et de visées plus ou moins virales. Or, le contexte du siècle passé a laissé place à une géopolitique africaine bien différente, la guerre sans merci que le peuple algérien a mené contre le colonialisme ayant sapé ses fondamentaux et injecté, au plus profond du continent africain, la légitime revendication de son droit à la souveraineté.

    Il suffit de se remémorer les déclarations de grandes figures africaines, tel Nelson Mandela, pour mesurer l’aura de la Révolution du 1er Novembre et comprendre que la conscience des peuples n’est pas forcément celle de leurs dirigeants, surtout lorsque l’indépendance a été octroyée par un colonisateur pressé de sauvegarder l’essentiel!

    Dans une région minée comme le Sahel, où le terrorisme se conjugue au grand banditisme et où les ingérences sournoises finissent par se dévoiler, la réaction populaire est vive qui montre bien que cette conscience n’est pas dupe des calculs et des visées néo-coloniales ainsi que des «recommandations», teintées de racisme, sur ce qu’ils peuvent faire ou ne pas faire.

    Mais c’est en Libye que ces données sont les plus criardes, avec une crise qui perdure depuis dix ans, et l’intervention brutale d’une alliance atlantiste, menée par un Sarkozy soucieux d’effacer une ardoise douteuse et un conglomérat d’intérêts sionistes résolu à dépecer la Jamahiria.

    Comme l’histoire bégaie, souvent, voilà qu’un pseudo maréchal qui a mis à feu et à sang la population libyenne s’agrippe aux ailes de l’expansionnisme sioniste, après celles de certains Etats arabes, pour postuler à la magistrature suprême, à l’heure d’une «normalisation» que l’Histoire retiendra comme l’une des pages les plus honteuses de la tragédie arabo-palestinienne.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 21/11/2021

    #Occident #Colonialisme #Afrique #Exploitation #Pillage #Algérie

  • Récolte de fraises en Espagne : »Une sorte d’esclavage moderne »

    Par Dunja Sadaqi et Reinhard Spiegelhauer

    Environ 300 000 tonnes de fraises sont exportées chaque année de la province de Huelva, dans le sud de l’Espagne, dont une grande partie vers l’Allemagne. La récolte ne serait pas possible sans les travailleurs saisonniers du Maroc. Mais ils ne sont pas toujours bien traités.

    Lorsque les voitures roulent sur l’étroite route de terre rouge qui mène aux champs de Sghir Chriet, elles soulèvent beaucoup de poussière.

    Ici, dans le village d’Oulad Aguil, à deux bonnes heures de Rabat, la capitale du Maroc, l’agriculteur récolte sur un hectare des oignons, des pommes de terre, des aubergines, des avocats et – si vous baissez la vitre de la voiture, vous pouvez les sentir – des fraises.

    Sghir Chriet traverse son champ, efface les tiges et les feuilles d’un fraisier et présente les derniers fruits de la saison.

    Des milliers de femmes marocaines se rendent en Europe

    L’année n’a pas été facile, dit-il, Corona a fait baisser le pouvoir d’achat des clients, et avec lui les prix. Le petit agriculteur a également eu de nouveau des problèmes avec la récolte.

    « Nous avons parfois des difficultés : On ne trouve pas de femmes qui veulent choisir ici. Il y en a aussi qui ne viennent pas le lendemain parce qu’ils vont travailler ailleurs. »

    Ailleurs – qui n’est souvent qu’à environ 500 kilomètres – dans le sud de l’Espagne. Grâce à un accord entre le royaume d’Afrique du Nord et l’Espagne, des milliers de femmes se rendent en Europe – pour plusieurs mois – chaque année depuis le début des années 2000.

    Des fraises à perte de vue, et un parfum intense, si fort qu’il en devient presque désagréable. Association spontanée : une douce odeur de pourriture. Et en effet, maintenant, en juin, la saison des récoltes touche à sa fin.

    A droite et à gauche, un demi-tunnel en bâche plastique succède à un autre. Un petit camion frigorifique se trouve sur le chemin. Entre les lits : deux douzaines des quelque 100 000 travailleurs qui participent à la récolte des fraises entre le parc national de Coto Donana à l’est et la frontière avec le Portugal à l’ouest.

    Il n’y a pas assez de récoltants locaux

    Les fraises doivent être fraîches, et cela ne peut se faire sans beaucoup d’aide, explique Manuel Reina de l’Association des petits et moyens agriculteurs. La récolte a lieu du lundi au dimanche, du 1er janvier au 30 juin.
    Les syndicats ont négocié un peu moins de 43 euros par jour, mais bien que le taux de chômage soit supérieur à 20 %, on ne trouve pas assez de travailleurs locaux pour la récolte. Environ 25 000 d’entre eux viennent donc d’Europe de l’Est, 16 000 de pays situés au sud du Sahara et 12 000 du pays africain voisin, le Maroc, comme Fatima. La situation est difficile au Maroc, explique cette mère célibataire. En tant que vendangeuse, elle ne touche que l’équivalent de sept euros par jour. C’est pourquoi il est financièrement très intéressant pour elle de travailler en Espagne. Et pour Fatima, il représente aussi l’autodétermination.

    L’autodétermination – c’est un aspect important pour de nombreux moissonneurs marocains, explique le sociologue marocain Mustapha Azaitraoui.

    « Les femmes, peuvent se développer en vivant en Espagne. Ils prennent leurs responsabilités pour eux-mêmes, pour la famille. Ils contribuent ainsi à leur développement et à celui de leur famille dans leur pays d’origine. C’est un aspect économique important, mais aussi social. »

    De nombreux moissonneurs marocains parviennent à s’émanciper financièrement en se rendant en Espagne. La pression économique est forte : ils utilisent l’argent pour nourrir les familles de plusieurs personnes à la maison, envoyer les enfants à l’école, les aider à traverser des crises financières comme la pandémie.

    « Il y a des femmes qui ont subi des agressions ».

    Mais le producteur de fraises Sghir Chriet ne peut pas rivaliser avec les salaires espagnols. Il dit qu’il peut payer les cueilleuses sept à huit euros par jour. En Espagne, ils peuvent gagner plusieurs fois ce montant. Mais en aucun cas, il ne veut que sa propre femme ou même sa fille aillent cueillir des fraises espagnoles. Il connaît trop de mauvaises histoires.

    « Il y a des femmes qui ont subi des agressions, c’est pourquoi la plupart ont peur maintenant. Ils vous disent : « Nous sommes des étrangers et nous n’avons rien ». La plupart des gens disent : « Il vaut mieux rester ici que d’aller là-bas ». Seule une petite minorité dit : « Il vaut mieux pour moi partir que rester ici ».

    Le sociologue Mustapha Azaitraoui peut également confirmer ces récits. Avec un collègue, il a rendu visite à des travailleuses de la moisson marocaines à Huelva, en Espagne, en 2018.

    « Ce sont des femmes invisibles. Des femmes qui vivent dans l’ombre. »

    « Des femmes dans des conditions inhumaines ».

    Les impressions sur place étaient effrayantes, dit-il : « C’est une sorte d’esclavage moderne dans un pays espagnol, sans respect pour les droits des femmes. Dans certaines coopératives locales, les femmes vivent dans des conditions inhumaines. J’ai moi-même vu des femmes – imaginez : Quatre femmes dans un petit conteneur en acier avec la chaleur de 43 degrés de l’été espagnol. Nous avons accompagné des femmes qui se sont plaintes de violences sexuelles dans les fermes espagnoles de Huelva. »

    Les provinces espagnoles de Huelva, Séville et Cadix étaient en effet des centres d’esclavage au XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, les esclaves travaillaient encore dans certains champs.

    Et vraiment, Fatima ne peut pas non plus se sentir libre, aujourd’hui, en Espagne. Elle a annulé notre entretien prévu le matin.

    Si tu ramasses une mauvaise fraise, tu es puni.

    Elle répond aux questions par messagerie vocale, car son patron lui a dit qu’elle ne pouvait pas parler aux journalistes. – Y a-t-il une autre pression alors :

    « Oui, par exemple, toute personne qui aide à ramasser une fraise ternie sera renvoyée chez elle, ou même interdite de travail pendant toute une journée. Et ne gagne pas d’argent. Nous ne savons même pas quel est le salaire. Certains disent 42, d’autres 40 euros. »

    Non, non, dit Manuel Reina de l’Union des agriculteurs. Nous fournissons même un logement gratuit : « Si les individus ne se conforment pas, alors c’est comme en politique, ou dans la police, ou dans l’administration. On ne peut pas extrapoler de quelques brebis galeuses à toute la province de Huelva. »

    Le syndicaliste José Antonio Brazo, de l’Union des travailleurs d’Andalousie, connaît également bien Huelva. Il voyage beaucoup. Et il dit : « Les conditions de travail sont minables, et ce de manière systématique.

    Depuis un remblai de chemin de fer, quelques kilomètres plus loin, on a une bonne vue d’ensemble : Des serres en plastique à perte de vue.

    « Nous parlons d’exploitation ici. »

    Et à cet endroit, en arrière-plan, d’énormes réservoirs de pétrole et une raffinerie. La deuxième grande source de revenus de la province. La douce odeur de pourriture se mêle aux aigreurs des vapeurs de pétrole ici. Cela ne peut pas être sain, ni pour les récoltants ni pour les fruits, dit M. Brazo.

    Et : « Le salaire normal n’est systématiquement pas payé. Nous parlons d’exploitation. Dans chaque village, il y a une figure de la Vierge Marie qui est vénérée, mais en réalité, ils adorent Mammon. »

    Une étude réalisée par le cabinet de conseil en durabilité Löning à Berlin a également révélé que les travailleurs de la récolte sont souvent mal payés. Pourtant, l’ambiance dans la chronique de Manuel Reina est bonne, du moins en apparence. Bavardage joyeux, pas de ton autoritaire – du moins parmi les assistants espagnols. Les Africains qui se tiennent entre les lits ont l’air plutôt suspicieux.

    Agressions sexuelles sur les femmes marocaines

    Bien sûr, dit le syndicaliste José Antonio Brazo, de l’Union des travailleurs d’Andalousie. Il existe une sorte de hiérarchie : les vendangeurs et vendangeuses de l’UE auraient même droit à des allocations de chômage sous certaines conditions. Dans les pays subsahariens, ce sont surtout les jeunes hommes qui travaillent dans les champs et ne supportent pas tout.

    Les femmes marocaines sont en bas de l’échelle. Il y a toujours des agressions sexuelles de la part des contremaîtres, dit le syndicaliste :

    « Ils essaient d’abord de s’incruster, mais si les femmes ne réagissent pas à leurs avances comme souhaité, ils menacent de les mettre à la porte et de ne pas obtenir de contrat l’année suivante. »

    Les femmes n’en parlent pas car elles sont habituées au silence du Maroc, dit Brazo. Ce n’est différent qu’avec les plus jeunes, dit-il, qui, comme partout ailleurs dans le monde, se rebellent contre les anciennes méthodes.

    Ceux qui parlent devraient retourner au Maroc

    Le syndicaliste a lui-même assisté à deux procès après que des femmes ont rompu leur silence et porté plainte : « Ils voulaient les renvoyer directement au Maroc pour que tout se passe bien. »

    Ce n’est pas arrivé, mais au final, les femmes n’ont pas pu prouver les agressions. Fatima affirme que cela n’existe pas dans sa société : « Nous, les femmes, sommes toujours ensemble dans le bus qui nous emmène à la plantation ou dans les magasins. J’ai entendu parler de telles choses, mais je n’en ai jamais été témoin. »

    La sélection des travailleuses de la récolte – rien que ça, c’est un problème, dit le sociologue Azaitraoui.

    De nombreuses femmes ne savent pas ce à quoi elles ont droit

    Les femmes exclusivement marocaines sont issues de régions pauvres. Beaucoup ne savent ni lire ni écrire et ne savent pas à quoi ils ont droit.

    « Pour s’assurer que les femmes retournent effectivement au Maroc, une sélection spéciale a été faite. Un âge compris entre 25 et 45 ans, marié avec au moins un enfant de moins de 18 ans. De cette façon, la femme aura toujours un lien avec la famille et le pays et ne voudra pas rester en Espagne après son travail. »

    La fille de 15 ans de Sghir Chriete, producteur de fraises, veut aussi aller en Espagne. Safaa aide son père dans les champs le matin, puis va à l’école. Elle sera bientôt diplômée. Les manchettes négatives des champs espagnols de Huelva ne la découragent pas.

    « Je connais des femmes dans ma famille qui sont allées en Espagne, et quand elles sont revenues, elles ont dit que le travail était meilleur là-bas et qu’elles étaient bien payées. Je les entends parler des grandes fermes. J’aurais aimé y aller aussi. Là-bas, tu as tes droits et tout, ce n’est pas comme ici. »

    « Nos cueilleurs sont notre famille ».

    En fait, Manuel Reina, de l’Union des agriculteurs d’Andalousie, affirme que « les femmes marocaines sont finalement presque de la famille. Nous avons besoin d’eux, nous nous en soucions. Et le fait que le Maroc ne les autorise pas à rentrer d’Espagne après la récolte, en raison d’une crise diplomatique entre les deux pays, est un sujet dont il faut parler d’urgence, dit-il :

    « Si le Maroc ne les laisse pas retourner dans leur famille avec l’argent qu’ils ont gagné, nous continuerons à leur fournir un logement, l’électricité et l’eau. Nous les emmènerons chez le médecin et dans les magasins dans nos minibus. Nos vendangeurs sont notre famille. »

    Pour les agriculteurs, un euro ; pour le supermarché, six.

    Ce qu’il dit entre les lignes : une famille assez chère. Car même si le salaire journalier convenu est faible, et si souvent le salaire est encore plus bas, certainement sans supplément pour les heures supplémentaires ou le travail du week-end – en fait, dit-il, ce sont les agriculteurs qui sont pincés :

    « Nous supportons tous les risques. Nous devons tout payer à l’avance, et nous n’obtenons pas un prix équitable pour notre produit. Nous ne voyons pas grand-chose de ce que les consommateurs paient. Un à un euro et demi par kilo de fraises qui se vendent six euros au supermarché. »

    La dictée des prix par les acheteurs, même en Allemagne, est en effet également un problème dans l’étude du cabinet de conseil en durabilité basé à Berlin. Le syndicaliste José Antonio Brazo est toujours debout sur le talus de la voie ferrée, regardant en direction de la raffinerie. Il a tiré ses conclusions :

    « Il faut enfin mettre un terme aux abus, à l’exploitation qui rend les gens malades. Les fruits rouges, les fraises, ils ne sont plus doux, ils sont amers. »

    Deutschlandfunk Kultur, 21 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, récolte de fraises, travailleuses saisonnières, esclavage moderne, exploitation,

  • Algérie : Réception des premières quantités d’or à Amesmessa

    L’Entreprise d’Exploitation des Mines d’Or « ENOR », vient de recevoir les premières expéditions du minerai aurifère produites par les microentreprises d’exploitation minière artisanale dans son usine de traitement à Amesmessa, a indiqué lundi le ministère de l’Energie et des mines.

    Une quantité totale de plus de 40 tonnes à une teneur moyenne de 11,8 g/tonnes a été fournie par deux microentreprises (la première avec 22,850 tonnes avec une teneur de 13,725 g/t et la deuxième avec 17.380 tonnes avec une teneur de 9,462 g/t).

    Pour rappel, le Ministère de l’Energie et des Mines prévoit d’atteindre une production d’or pour l’année en cours de l’ordre de 250 kg dans un premier temps pour passer à 500kg l’année prochaine.

    Algérie Medinfo, 10 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, gisements d’or, ressources, minérai, exploitation, ENOR, Amesmessa, minerai aurifère,

  • Le britannique Predator envisage une offre pour le terminal flottant d’importation de GNL au Maroc.

    La société Predator Oil & Gas, cotée au Royaume-Uni, soumet une offre pour construire et exploiter un terminal flottant d’importation de GNL au Maroc, a déclaré la société le 24 mai, après que le ministère de l’énergie du pays ait lancé en avril un appel d’offres dont la date limite était le 31 mai.

    S’inscrire maintenant Predator est déjà actif en amont au Maroc, où il cherche à développer le gaz dans sa licence Guercif, sur la côte nord du Maroc, et espère également développer un terminal flottant d’importation de GNL en Irlande.

    La portée initiale du projet FSRU au Maroc correspond à un besoin annuel de 1,1 Gm3 d’ici 2025, qui passera à 1,7 Gm3 en 2030 et à 3 Gm3 en 2040, a déclaré Predator dans un communiqué.

    Le Maroc n’a actuellement qu’une faible consommation de gaz, estimée à un peu plus de 1 Gm3/an, et s’approvisionne en gaz auprès de l’Algérie dans le cadre de son accord de transit du gaz algérien vers l’Espagne.

    Cependant, il se tourne de plus en plus vers le gaz et les énergies renouvelables pour réduire sa production d’électricité à partir du charbon.

    Predator a déclaré que le projet FSRU au Maroc était envisagé comme un projet à beaucoup plus long terme qui n’entre pas en concurrence avec les plans à court et moyen terme de la société pour développer Guercif.

    « Il s’agit d’un complément potentiel à la stratégie de développement commercial de la société au Maroc, qui vise à accroître à la fois la matérialité et le potentiel des futures exportations de gaz vers l’Europe, une fois que le marché intérieur marocain du gaz aura atteint sa capacité « , a déclaré Predator.

    Guercif est situé près du gazoduc GME vers l’Espagne et pourrait soutenir « de multiples scénarios de développement » à la fois pour le marché national et international du gaz, a-t-il ajouté.

    Predator — qui a obtenu le permis de Guercif en mars 2019 — a estimé ses ressources prospectives sur le site à quelque 474 Bcf (13,4 Bcm) avec un potentiel de hausse considérable.

    Projet irlandais

    Predator a déclaré que les négociations se poursuivaient également concernant des accords de collaboration supplémentaires en relation avec le projet de GNL au Maroc et ses plans pour un FSRU en Irlande.

    Predator envisage de développer un terminal de 2,6 Gm3/an en Irlande.

    Cependant, le 18 mai, le gouvernement irlandais a approuvé une déclaration de politique générale qui inclut un moratoire sur le développement de tous les terminaux d’importation de GNL en attendant la fin d’une étude sur la sécurité d’approvisionnement du pays.

    Cette étude devrait être terminée d’ici la fin de l’année 2021, a déclaré un porte-parole du ministère irlandais de l’environnement, du climat et des communications à S&P Global Platts le 21 mai.

    Le gouvernement de coalition irlandais formé en juin de l’année dernière s’est engagé à ne pas autoriser l’importation de GNL produit à partir de gaz de schiste, la nouvelle déclaration de politique générale confirmant que Dublin « ne soutient pas l’importation de gaz fracturé. »

    Predator – qui n’a pas répondu aux demandes de commentaires sur le moratoire – n’a fait aucune mention de la position du gouvernement irlandais dans sa déclaration du 24 mai.

    Cependant, il a déclaré par le passé que le FSRU ne s’approvisionnerait pas en GNL produit à partir de gaz de schiste.

    L’Irlande ne dispose actuellement d’aucune infrastructure d’importation de GNL, mais deux projets sont en cours de développement : le FSRU Predator et le terminal GNL de Shannon de la société américaine New Fortress Energy.

    L’Irlande dépend de son seul grand champ de production, Corrib, et des importations de gaz du Royaume-Uni pour répondre à ses besoins, qui sont d’environ 5 milliards de mètres cubes par an.

    S&P Global, 24 mai 2021

    Etiquettes : Grande-Bretagne, Royaume Uni, UK, Predator Oil & Gas, GNL, Maroc, exploitation,

  • Leila Slimani : « D’une manière ou d’une autre, les femmes sont toujours colonisées ».

    Séville, 7 mai (EFE) – « Quoi qu’il en soit, au bout du compte, d’une manière ou d’une autre, les femmes sont toujours colonisées ». La phrase est de l’écrivaine franco-marocaine Leila Slimani, qui fait un parallèle avec l’intrigue du « Pays des autres », le roman dans lequel elle prend sa grand-mère sur le papier pour raconter comment elle s’est adaptée au Maroc de 1944 pour s’en sortir, récemment mariée à un militaire rencontré deux mois plus tôt.

    À Séville, où elle a présenté le livre à la Fundación Tres Culturas, l’ancien pavillon marocain de l’Expo’92, Mme Slimani a expliqué pourquoi elle a voulu raconter l’histoire de Mathilde, la jeune Alsacienne qui tombe amoureuse d’Amín Belhach, et comment elle a elle-même cherché à s’émanciper alors que le Maroc luttait pour la fin du colonialisme.

    Et elle le fait grâce à l’énorme capacité descriptive de l’écrivain, qui est capable de faire découvrir au lecteur la chaleur du désert ou la sensualité de la protagoniste, ce qui répond à son besoin « de faire sentir au lecteur la force du vent, la sensualité des personnages, de voyager dans le temps et de raconter la vie des personnages non pas d’un point de vue distant ».

    Pour elle, en outre, ce roman a l’importance d’être une trilogie qu’elle va dédier à sa grand-mère, à sa mère et à elle-même, et qui a commencé par la vie « d’une femme impressionnante, grande, blonde, aux yeux verts, avec une énorme personnalité, qui est morte il y a cinq ans et qui était imposante, avec une grande culture, qui parlait parfaitement l’arabe, le berbère, l’allemand et l’espagnol, et qui ne s’est jamais laissée fléchir ».

    Cependant, dans ses recherches sur sa grand-mère, elle a découvert « qu’elle avait beaucoup souffert, qu’à 20 ans elle s’était installée dans un pays comme le Maroc qu’elle connaissait à peine depuis deux mois, une folie », et qu’elle avait dû lutter contre sa propre colonisation qui, en tant que femme, ne lui permettait pas d’aller de l’avant avec ses propres désirs.

    À cette époque, la protagoniste n’était pas seulement une étrangère, mais « ce qui la rend encore plus étrangère, c’est qu’elle est une femme. Si elle était un homme, ce serait différent, mais elle était plus une étrangère en tant que femme qu’en tant que Française, et elle était colonisée par un homme, qui lui disait comment s’habiller, lui donnait des ordres, donc je voulais faire un parallèle entre le mouvement de libération au Maroc et le mouvement des femmes ».

    « À cette époque, les hommes demandaient la liberté, mais ils ne la donnaient pas à leur femme, à leur sœur ou à leur mère », explique-t-elle, et elle regrette que les sentiments que l’on peut entrevoir dans les pages du livre « soient les mêmes que ceux qui traversent le lecteur s’il lit le livre en Russie, en Chine ou aux États-Unis ».

    « Aujourd’hui, on ne connaît pas les traces de nos ancêtres, on vit dans des villes qui ont beaucoup d’histoire, et on la connaît mais on ne connaît pas nos grands-parents », regrette Slimani, qui lie la vie de sa grand-mère au fait qu’elle voulait depuis longtemps traiter de la colonisation, car sa vie « en vient en partie, et ça me met en colère en France quand on me dit qu’il ne faut pas parler de cette période, car on peut en parler sans problème, sans créer de polémique ou de haine ».

    Le gagnant du  » Goncourt  » en 2016 avec  » Sweet Song  » s’arrête à ce point pour analyser la haine politique qui sous-tend certains messages, et parle même de la montée de Vox en Espagne, mais rappelle que ce n’est ni de maintenant  » ni un mouvement espagnol, mais global, parce qu’il y a le Brésil de Bolsonaro, l’Amérique de Trump, qui existe toujours, et même en France Marine Le Pen se sent maintenant renforcée « .

    Fermín Cabanillas

    El Diario.es, 07 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, femme, égalité de genre, exploitation, Leïla Slimani,

  • 28 personnes sont mortes au Maroc en fabriquant nos vêtements : nous devons changer les choses

    Des ouvriers et ouvrières textile sont mortes noyées dans le sous-sol d’ateliers de misère à Tanger le 8 février. Suite au reportage alarmant du Monde ce 1er mars, Fashion Revolution France nous explique ce qu’on peut y faire.

    Vous vous souvenez de l’effondrement du Rana Plaza, à Dacca, capitale du Bangladesh, le 24 avril 2013 ? Plus de 1.000 ouvriers et ouvrières textile y ont péri.

    Beaucoup d’acteurs de la mode avaient alors promis de faire des efforts niveau sécurité et transparence. Eh bien, le problème persiste. Il est juste encore mieux enrobé, dispersé et donc plus difficile à débusquer. En témoignent les 28 personnes, dont 19 femmes, décédées le 8 février 2021 dans d’autres ateliers de misère à Tanger.

    Des ouvrières enfermées au sous-sol pour la confection de fast-fashion
    Dans cette ville portuaire marocaine, point stratégique entre l’Europe et l’Afrique où pullulent les caves de confection textile plus ou moins clandestines, ce genre de drame ne surprend plus, comme l’explique un long reportage du Monde paru le 1er mars 2021.

    La correspondante Ghalia Kadiri y suit des femmes qui vont dans des bâtiments où les hommes bossent au rez-de-chaussée tandis qu’elles descendent dans les hofra (« fosses », en arabe), où elles confectionnent des vêtements pour des marques de fast-fashion — des pièces au sous-sol, sans fenêtre ni issue de secours. Une ouvrière raconte même au grand quotidien national :

    « La plupart du temps, le chef de salle nous enferme à clé. »

    Ces conditions de travail affolantes concernent des milliers d’ouvriers et ouvrières, dont une majorité de femmes. Pour 180 à 230€ par mois (moins que le salaire minimum marocain de 250€), elles travaillent généralement neuf heures par jour, cinq jours sur sept.

    Immatriculées au registre du commerce, ces sociétés en plein centre-ville ne déclarent qu’une infime partie de leurs salariées… Et soudoient les autorités pour qu’elles ferment les yeux sur le fait qu’elles ne sont pas aux normes de sécurité.

    Des usines conformes qui sous-traitent en douce à des ateliers de misère
    Le problème quand on veut se repérer côté consommatrices, c’est que les clients de ces entreprises ne sont pas directement les marques que l’on connaît bien comme Zara ou Bershka, mais des usines qui sous-traitent une partie de leurs commandes. Bardées de labels et de certifications éco-responsables, elles correspondent parfaitement aux normes attendues par les grands groupes de fast-fashion qui viennent y réaliser régulièrement des contrôles de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).

    Autrement dit, les marques font bien des audits pour constater que les usines sont bien réglementées… sauf que tout n’est pas produit sur place.

    Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des très petites et des petites et moyennes entreprises, dénonce ainsi auprès du Monde :

    « Les caves ne sont que le maillon faible d’un système tenu par le lobby des patrons d’usines marocaines. Ce sont eux qui encouragent les ouvriers à créer des ateliers souterrains ! »

    Les femmes racisées en première ligne des victimes de l’industrie textile
    Ces patrons feraient cela pour rester compétitif aux yeux des marques de plus en plus séduites par l’idée de produire pour peu cher en Turquie ou en Éthiopie. Et les pouvoirs publics fermeraient les yeux pour éviter d’avoir des milliers de personnes au chômage, dans ce pays où le textile représente le ¼ des emplois industriels…

    Catherine Dauriac, coordinatrice nationale de l’association Fashion Revolution France pour une mode plus transparente et éthique, remet les choses en perspective pour Madmoizelle :

    « Je ne suis pas du tout surprise par ce nouveau drame. Il ne s’agit jamais de faits divers isolés mais bien d’un problème structurel de la mode : la façon dont on fait de l’argent sur le dos des travailleurs, et surtout des travailleuses, a fortiori racisées. Car le colonialisme ne s’est pas arrêté à la fin des colonies, comme en attestent ces relations entre pays du Nord qui passent commande et pays du Sud exploités. »

    Pour la responsable France de cette organisation internationale née suite à l’effondrement du Rana Plaza, le fait qu’il s’agisse d’une industrie majoritairement féminine joue également sur la sous-considération de ces problèmes pourtant majeurs :

    « 80% des ouvriers et ouvrières textile dans le monde sont des femmes, donc c’est aussi une question de droits des femmes qui ne sont pas respectés. Au Maroc, en l’occurrence, beaucoup de ces femmes sont payées rien que la moitié du salaire minimum du pays. Le patriarcat et le capitalisme fonctionnent main dans la main pour faire en sorte qu’une certaine partie de la population soit exploitée. »

    « Le boycott n’est pas une solution »
    Mais fuir les étiquettes « Made in Bangladesh » ou « Made in Morocco » n’est pas non plus la meilleure réponse en tant que consommateurs à ce genre de drames… L’éco-féministe et experte en mode éthique nous explique ainsi :

    « Le boycott n’est pas une solution, surtout pour certains pays où l’industrie textile représente une part importante du PIB : ça pourrait jeter ces millions de personnes dans une précarité encore plus grande.

    En revanche, on peut interpeller directement les marques, notamment sur les réseaux sociaux, en leur demandant “Qui a fait mes vêtements ?” Pour que cela ait encore plus d’impact, la Fashion Revolution Week se tient cette année du 19 au 25 avril afin de créer un mouvement mondial d’appel à la responsabilisation des marques et des consommateurs sur les réseaux. »

    Réparer ses vêtements pour réparer l’industrie de la mode
    Plutôt que de culpabiliser, on peut également s’interroger sur sa façon de consommer et traiter ses fringues afin de retrouver en bon sens. En France, où l’on jette 600.000 tonnes de vêtements par an, penser à garder ses habits plus longtemps et les réparer peut sembler dérisoire mais peut quand même faire une différence, selon Catherine Dauriac :

    « D’abord trier son placard, regarder ce qu’on a vraiment, parce qu’on ne porte qu’un tiers de son vestiaire. Puis comprendre pourquoi on ne porte pas ce qu’on possède : parfois il suffit de recoudre un bouton, de faire un ourlet, d’accessoiriser différemment pour redonner vie à une pièce délaissée. Et si on a encore envie d’acheter, on peut penser à la seconde main ! »

    Source : Madmoiselle, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, fabrique de vêtements, textile, fashion, mode, exploitation, délocalisation,


  • L’impérialisme américain restera toujours l’impérialisme américain…

    Après l’investiture officialisée il y a 7 jours de Joe Biden, mettant fin au mandat de Donald Trump, nombreux étaient les regards tournés vers les Etats-Unis pour voir si un vrai tournant allait s’opérer, notamment au niveau de la politique internationale. Et force et de constater que pour l’instant, il n’y a pas eu de grands bouleversements.

    Nous étions pourtant en droit, si l’on écoutait la plupart des médias occidentaux pro-impérialisme US à voir de réels changements, et ce dès le début du mandat.

    Pourtant les dernières mesures, que l’on pourrait qualifier de provocations de la part de Trump et de Mike Pompeo sont toujours en place. Cuba reste un « Etat soutenant le terrorisme » tandis que le Sahara Occidental est toujours considéré comme marocain par les Etats-Unis, en témoigne le maintien du consulat américain en terre Sahraouie.

    Deux non-actes qui peuvent sembler anodins en une semaine de mandat, mais qui néanmoins semblent marquer une volonté d’afficher une rupture avec le mandat Trump sur la forme (en témoigne notamment la communication sur la composition du cabinet et des secrétaires d’Etats), mais pas sur le fond.

    Mais il ne s’agit pas que de Cuba et du Sahara Occidental. Preuve qu’il n’y a vraisemblablement aucune volonté de changement à la politique impérialiste américaine telle qu’elle a été orientée ces dernières années, il n’y a qu’à voir les tentatives de déstabilisation en cours dans d’autres pays.
    On peut ainsi voir qu’au Venezuela, le putschiste Juan Guaido qui a pourtant perdu quasiment tous ses soutiens reste soutenu et considéré comme président légitime par les Etats-Unis.

    De même, il y a le cas de la Russie : si l’on ne peut remettre en cause les manifestations et la colère légitimes de la part d’une partie grandissante de la population russe envers Vladimir Poutine, il faut comme cela est toujours le cas dans les pays de l’ex-URSS voir par qui cette contestation est menée selon les Occidentaux.

    En l’occurrence, Alexeï Navalny, qui serait soi-disant le premier opposant à Poutine. Nous passerons sur le fait que ce ne soit pas le cas, étant donné que les communistes restent la première force d’opposition à Russie-Unie, le parti de Poutine, que cela soit dans les urnes ou sur le terrain. Mais il est également à noter que celui qui est présenté comme étant un grand démocrate est en réalité plus que proche de l’extrême-droite. Enfin, ses liens avec les Etats-Unis sont loin d’être inexistants, ayant ainsi été à l’Université Yale dans le cadre du programme « Yale World Fellows » et ayant bénéficié de financements de la National Endowment for Democracy, que l’on pourrait résumer comme étant une fondation promouvant la déstabilisation d’Etats dans le but d’y instaurer des régimes pro-américains.
    Comme en Biélorussie ou en Ukraine dernièrement, la mobilisation légitime d’une partie grandissante de la population russe semble ainsi aller de pair avec une tentative de déstabilisation américaine, ce qui n’est encore une fois pas une preuve de changement de politique internationale de la part de Biden.

    Enfin, comment ne pas voir de continuité dans la politique internationale auparavant opérée par Trump et maintenant dirigée par Biden dans les relations avec la Chine ?

    La guerre commerciale est toujours ouverte et l’administration Biden ne cherche pas à la calmer, Gina Raimondo , nouvelle secrétaire d’Etat au commerce ayant ainsi signifié au Sénat sa volonté de rester ferme et même agressive envers la Chine.

    De plus, pour ne citer qu’un élément, l’investiture de Biden aura été marquée, là où l’on aurait pu espérer une volonté d’apaisement envers les autres pays, par une provocation envers la Chine.

    En effet, une représentante de Taïwan avait été invitée, alors que ni les Etats-Unis ni la Chine ne reconnaissent son existence en tant qu’entité indépendante, Beijing considérant par ailleurs toujours Taïwan comme étant une région sécessioniste depuis 1949 et la fuite des troupes du Kuomintang sur l’île à la suite de la proclamation de la République Populaire de Chine. Il s’agit de plus ici d’une violation du consensus international voulant qu’il n’y ait qu’une seule Chine (Taïwan se nommant officiellement République de Chine, dans la continuité de celle abolie à l’instauration de la République Populaire de Chine).

    Le constat est peut-être dur au bout d’une semaine, mais les attentes envers le président Biden sont légitimement énormes depuis son élection et ses nombreuses annonces de ruptures avec la politique, y compris internationale menée par son prédécesseur Trump. Comme nous avons pu le constater, il n’en est rien pour l’instant, les Etats-Unis ayant même vraisemblablement choisi d’ouvrir un nouveau front en Russie. Décidément, l’impérialisme américain restera toujours l’impérialisme américain…

    Mathieu Raffini

    Source : Témoignages, 28 jan 2021

    Tags : Impérialisme, colonialisme, exploitation, colonisation, spoliation, pillage,

  • La francophonie patrimoine universel ou françafrique par d’autres moyens ?

    Chems Eddine Chitour*

    «Passionnée, étais-je à vingt ans, par la stature d’Averroes, cet Ibn Rochd andalou de génie dont l’audace de la pensée a revivifié l’héritage occidental, mais alors que j’avais appris au collège l’anglais, le latin et le grec, comme je demandais en vain à perfectionner mon arabe classique » Assia Djebbar de l’Académie française(…) j’ai dû restreindre mon ambition en me résignant à devenir historienne, En ce sens, le monolinguisme français, institué en Algérie coloniale, tendant à dévaluer nos langues maternelles, nous poussa encore davantage à la quête des origines ».
    Assia Djebbar de l’Académie française

    La ministre ruandaise Louise Mushikiwabo a été intronisée par « consensus » comme la nouvelle secrétaire générale, Michaelle Jean la secrétaire générale sortante n’a même pas pu défendre son bilan. La Francophonie est entre les mains d’un petit pays anglophone qui a supprimé le français de l’enseignement ! De plus , il ne brille pas sur le chapitre des droits de l’homme ou de l’alternance. Voilà pour la politique et ses desseins impénétrables !

    Qu’est ce que la francophonie ?

    Le terme francophonie désigne l’ensemble des gouvernements, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. La carte de la francophonie se confond largement avec celle de l’expansion coloniale française. Dès le début des années 1960, des chefs d’État, des anciennes colonies françaises, comme le Sénégalais Léopold Senghor,- l’agrégé de grammaire- proposent de regrouper les pays nouvellement indépendants, désireux de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques.

    La Francophonie naît officiellement en 1970, à la conférence de Niamey. La francophonie est elle seulement au nom de la realpolitik, une continuation de la Franceafrique ? Ou est-ce, aussi un vecteur culturel universel qui paradoxalement ferme la porte à celles et ceux qui maîtrisent de loin la langue de Voltaire au profit , de pays qui n’ont qu’un lointain rapport avec le français .

    Abdelkader Kherfouche écrit à ce propos Au cours d’un point de presse organisé au musée copte du Caire le 18 avril, François Hollande a déclaré : « La francophonie n’est pas un cadeau simplement de ceux qui parlent français. La francophonie c’est un combat, un combat pour des valeurs, un combat pour la culture, un combat pour la diversité » Les mots qu’utilise le président ne sont pas sans rappeler la rhétorique qu’employaient les élites françaises du XIXe siècle pour justifier la colonisation. La langue française, la langue d’une nation civilisée pour faire sortir le colonisé de sa barbarie primitive, la langue française comme un don « humanitaire et civilisateur » pour reprendre la formule de Jules Ferry. Comme le rappelle l’écrivaine algérienne d’expression française, ce n’est pas par les œuvres de Pierre de Ronsard ou de Jean Racine que les Algériens sont entrés dans la langue française, c’est la langue française qui est entrée par effraction en Algérie () La langue française était un outil au service de la colonisation. Une partie des colonisés était formée en français,« la langue des autres, celle des colonisateurs, ses maîtres », la langue de l’école coloniale : Le français donc, celui de l’école, celui de « nos ancêtres, les Gaulois », or ils n’étaient pas « nos ancêtres », et ils n’étaient pas Gaulois ! Mes, nos ancêtres parlaient, ou criaient, ou chantaient en arabe, en berbère, en Ma grand-mère, en arabe, racontait aux enfants autour d’elle, la guerre, les otages, l’incendie des oliviers, à la zaouïa. À l’école française, l’institutrice venue de France racontait Charlemagne, et même Charles Martel à Poitiers confie Assia Djebar dans un poème »(1).

    Les «défenseurs grincheux» du français

    C’est un fait, et de l’avis de plusieurs spécialistes, la langue française perd du terrain dans le domaine scientifique «l’usage du français dans les sciences tombe en désuétude, la moitié des publications scientifiques est en anglais, seulement 7% en français. Aux Nations unies, le français bataille pour garder son rang: aujourd’hui, seulement 14% des discours sont tenus en français, plus de la moitié le sont en anglais. L’écart entre les deux langues se creuse aussi à l’Union européenne, notamment dans la rédaction des rapports de la Commission, et ce phénomène s’est accentué depuis l’entrée des dix nouveaux pays membres qui parlent plutôt l’anglais. La domination de l’anglais sur les ondes, est aussi avérée. (2)

    Promouvoir la francophonie en parlant anglais, le paradoxe n’a pas manqué d’irriter les inconditionnels de la langue française . Après l’injonction vaine en son temps, de Jaques Toubon à parler français, après le prix de la carpette, décernée à ceux qui parlent anglais : « un organisme québécois de défense de la langue française a décerné dimanche un «prix citron» au président français Emmanuel Macron pour des propos défendant son usage occasionnel de l’anglais sur la scène internationale. L’organisme culturel «Impératif français» a choisi le président Macron pour avoir, créé en 1975, Impératif français se décrit comme un «oranisme voué à la promotion de la langue française, de la culture d’expression française et de la francophonie.» Lors de la visite à Paris début mars du Premier ministre québécois, le président Macron avait déclaré ne pas faire partie «des défenseurs grincheux» de la langue française, égratignant au passage les tenants d’une stricte prééminence du français. «lors de la visite du Premier ministre du Québec Philippe Couillard, déclaré vouloir renouveler le logiciel’ de la francophonie en s’inspirant de l’exemple nord-américain’ selon lequel parler l’anglais renforce la francophonie’! Ouf!», écrit cet organisme sur son site ». (3)

    La francophonie et l’arabophonie

    On pourrait se demander pourquoi l’Algérie veut prendre la défense de la langue arabe en France en lieu et place de plusieurs pays arabes qui sont dans la francophonie. Pourtant l’un des vecteurs de l’acculturation croisée, en l’occurrence la langue arabe , perd elle aussi du terrain en France. Ce que dit Assia Djebbar est important, en ce sens que la langue arabe est consubstantielle de notre personnalité. L’enseignement de la langue arabe est ancien sur le territoire français. Il remonte à l’époque de François 1er. L’agrégation d’arabe fut créée en 1905. A l’époque, l’enseignement de l’arabe était essentiellement lié au phénomène colonial. Durant la période coloniale, la politique «intégro-assimilationniste» de la puissance coloniale fut en grande partie menée contre la langue arabe. Après la décolonisation, la langue arabe continua d’être enseignée et en 1975 le Capes d’arabe fut créé. Depuis, l’arabe semble appelé à connaître un déclin inéluctable. En 2005, la session du Capes d’arabe a été supprimée Pourtant, la langue arabe ne peut pas être considérée comme une langue «rare» puisqu’elle est parlée par plus de 250 millions d’individus dans le monde et qu’elle est la langue officielle de plus de vingt pays (.. 😉 L’éducation nationale en France considère que l’arabe est une langue étrangère alors qu’elle fait partie intégrante du patrimoine culturel de millions de Français. Elle est usitée dans les familles, dans les cages d’escaliers, dans les quartiers. Elle domine dans les banlieues, dans les prisons. Pourtant, elle n’est pas enseignée à l’école primaire, elle est marginalisée au lycée. L’arabe en France est la langue des sous-scolarisés et des savants.»(3)

    Etat des lieux de l’usage du français en Algérie

    Avant 1962 l’enseignement du français à dose homéopathique faisait que les Algériens étaient des voleurs de feu selon l’élégante expression de Jean Amrouche. Ce fut pour nous la la langue du roumi mais aussi la langue pain On dit que les Algériens sont comme monsieur Jourdain ils font de la prose sans le savoir, ils «font de la francophonie» sans le savoir. Ils contribuent efficacement au rayonnement de la langue française sans y émarger ou attendre un quelconque subside. Les Algériens font autant pour la diffusion de la langue française -belle langue au demeurant- que plusieurs pays faisant partie de la liste des pays francophones sans plus mais qui, au premier vent défavorable, tournent casaque, comme c’est le cas des pays de l’Est ou des pays anglophones. L’usage du français véritable butin de guerre pour Kateb Yacine que nous avons préservé sans réciprocité est quotidien. C’est un lieu commun que de dire que l’Algérie est le deuxième pays francophone. Qu’est-ce que cela veut dire au juste? C’est d’abord l’enseignement du français depuis l’indépendance d’une façon intensive avec des fortunes diverses mais tout de même déterminée à telle enseigne qu’il y avait à l’indépendance moins de cent mille francophones- il y a de nos jours plus de 12 millions – d’autres sources parlent d’un tiers des Algériens- qui, d’une façon ou d’une autre, parlent le français de Voltaire . C’est le rai, le cinéma Ce sont des centaines de mots arabes notamment algériens qui sont passés dans la cagnotte de la langue française..

    La génération de l’indépendance qui a été acculturée à son corps défendant s’était faite un point d’honneur d’être partout autant que possible malgré tous les obstacles, à l’école ou au lycée, la première notamment en orthographe et en mathématiques. En discutant avec des collègues universitaires français il m’est arrivé de les reprendre gentiment quand ils se prenaient les pieds dans des subjonctifs pas commodes. J’étais étonné de leurs « insuffisances » et ils étaient étonnés de constater que l’enseignant des sciences dures, paléo-bougnoule que j’étais, venu du plus profond du bled se permettait de leur apprendre la fameuse poésie de Malherbes : « Et rose elle a vécu ce que vivent les roses l’espace d’un matin » ou encore la belle poésie la ballade des pendus de François Villon Nous sommes à nous demander, en le paraphrasant mais où est la langue d’antan ? La Révolution de 1789 nous a accompagnés par le vent de liberté qu’elle avait déclenché. Bien plus tard au collège nous récitions le Chant des Partisans pendant que les valeureux moudjahid se battaient pour arracher l’indépendance du pays . Bref tout a été fait par le pouvoir colonial pour magnifier la langue française, l’histoire de France et faire apparaitre les indigènes que nous étions comme des êtres in-civilisés. Il nous fallait cependant nous battre avec les armes de la colonisation pour avoir des chances d’émerger après un parcours du combattant à travers les interstices de tolérance du pouvoir colonial

    Les humains dit on ne sont pas seulement eux-mêmes , ils sont aussi le milieu où ils sont nés , le foyer ou la chaumière où ils ont appris à faire les premiers pas, les contes qu’ils ont entendus de leurs grands-mères, les poètes qu’ils ont lus les auteurs qui ont bercé leurs enfances au point de les mettre sur des piédestaux comme ce fut en l’occurrence les auteurs du Moyen âge au XIXe siècle qui ont bercé notre enfance, notamment décrits dans le Lagarde et Michard C’est enfin les instituteurs « ces hussards noirs de la République » Ces instituteurs, on ne le rendra jamais assez justice pour avoir traversé le no man’s land qui nous séparait des européens d’Algérie Ils nous ont appris outre le bon usage du français, le bel usage du français.

    La francophonie du XXIe siècle entre l’Algérie et la France

    La France apprécie-t-elle à sa juste mesure l’apport inconditionnel des millions d’Algériennes et d’Algériens qui, qu’on le veuille ou non, font plus pour la langue française que des dizaines de pays qui émargent au râtelier de la Francophonie ? Il faudra bien qu’un jour «on rende à César ce qui appartient à César», en reconnaissant à l’Algérie un rôle majeur dans la diffusion du français.

    C’est toute la littérature algérienne d’expression française, c’est une cinquantaine de quotidiens francophones, c’est 80% des vols des Algériens vers la France, c’est des milliards de dollars pour le tourisme c’est enfin le marché algérien qui fait que la France est le deuxième partenaire depuis l’indépendance malgré toutes les vicissitudes. Quand on parle français, on consomme français, on roule français et ceci malgré la mondialisation. De la même manière, la culture francophone est toujours prégnante, notamment dans la fonction publique que nous avons héritée pour le meilleur et pour le pire, la littérature, la musique, les arts plastiques, le cinéma, la mode vestimentaire.Bref le vécu au quotidien.

    Enfin, il ne faut pas cacher la réalité; des dizaines de milliers d’universitaires, ingénieurs, médecins s’installent en France, participant de ce fait au dynamisme scientifique de la France et ceci sans que la France n’ait déboursé un maravédi à l’Algérie qu’il faut rappeler et les normes de l’Unesco l’attestent, près de 100.000 dollars pour la formation d’un universitaire. Mieux encore, l’Algérie participe enfin à l’enrichissement de la langue française en y apportant de nouveaux mots qui ont été adoptés. Cette acculturation croisée est peut-être un signe que la vitalité d’une langue a besoin de sang exogène pour conjurer son dépérissement. Malgré cela, la France des arts, des armes et des lois selon du Bellay fait une sélection incompréhensible. Il nous parait qu’il est plus facile d’obtenir un visa commercial qu’un visa pour les intellectuels, notamment les enseignants.

    Tout d’abord et pour toutes les raisons, deuxième pays francophone, pays arabophone et amazighophone, l’Algérie ne peut pas et ne devrait pas de mon point de vue être traitée comme les autres pays pour ce qu’elle fait pour la langue française En tant qu’universitaires qui, pendant des dizaines d’années, avons enseigné en français, nous sommes nombreux à penser que la France doit développer une relation spéciale avec l’Algérie au nom de l’histoire des liens de sang tissés, du sang versé sans rapport dominant dominé mais avec une parole désarmée et une réelle volonté de faire un aggiornamento de notre histoire commune pour la reconnaissance du fait que la colonisation ne fut pas un long fleuve tranquille

    La « reconnaissance objective» de l’Algérie pour la France passe par la résolution des contentieux en premier lieu, la restitution sans condition des restes des patriotes algériens qui sont entreposés dans les musées de France et de Navarre, C’est aussi la mémoire constituée par toutes archives qui contribueront certainement à la sérénité des relations , c’est enfin cette diaspora trait d’union qui peut être un vecteur de stabilité et vivification de la langue dans une acculturation apaisée Un signe fort et symbolique serait celui de la mise en place d’une grande bibliothèque numérique qui contribuerai ce faisant à l’apaisement des mémoires, par la restitution sous une forme ou une autre des fonds d’archives .

    Souvenons nous ! Quand Mitterrand a inauguré la Bibliothèque d’Alexandrie, les députés égyptiens anglophones qui se sont fait traduire son discours l’ont acclamé debout Pour rappel il faut bien le dire que l’armée d’invasion a brûlé en 1837 la bibliothèque de Sidi Hammouda Constantine et comme rapporté par Adrien Berbrugger : « chaque soldat voulait avoir «son Coran» et que faute de bois, on allumait le feu avec les ouvrages. » .Dans le même ordre du plaidoyer il est utile de rappeler qu’un matin de juin 1962 , le cadeau de l’OAS a pris la forme d’un gigantesque incendie. Ce furent 600.000 ouvrages de la Bibliothèque d’Alger dont certains uniques, qui furent dévorés par le feu.

    Si on y ajoute la mise en place d’une présence culturelle digne de ce nom en France dans sa double dimension arabe et amazighe, rien ne s’opposerait alors de mon point de vue à l’acceptation par l’Algérie de donner la pleine mesure de son talent au sein de la Francophonie. Cependant et pour terminer la question qui se pose est la suivante : La francophonie devra t-elle continuer à être une sorte de « françafrique » par d’autres moyens ? Ou doit elle s’affranchir du passé pour aller vers l’universel ? De notre point de vue si elle veut perdurer la francophonie ne doit pas se départir de sa fonction culturelle qui devrait , sans condescendance, favoriser le dialogue des cultures qui peuvent s’exprimer en langue française tout en favorisant une altérité croisée par un accueil bienveillant des autres expressions linguistiques.

    Note

    1.Abdelkader Kherfouche http://orientxxi.info/magazine/l-heritage-colonial-de-la-francophonie,1356,1356

    2.Chems Eddine Chitour https://www.mondialisation.ca/francophonie-que-peut-faire-de-plus-lalgerie/5304176

    3.https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/25/macron-recoit-un-prix-quebecois-parodique-pour-ses-propos-sur-la francophonie_a_23394921/?

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Source : Blog du Professeur Chitour

    Tags : Afrique, France, françafrique, Francophonie, coloniaslime, colonisation, exploitation, spoliation, pillage, ressources naturelles, 

  • Le véritable mal de la Guadeloupe

    Le mal dont souffre la Guadeloupe, n’est pas la covid-19 mais le colonialisme.

    Si le peuple guadeloupéen était maître de ses frontières et de ses terres, il aurait pu prendre des mesures aussi strictes que la Barbade ou la Dominique et ne serait pas dans la situation actuelle.

    Des années qu’on endoctrine nos frères dans un nationalisme français stupide qui voudrait les faire remercier la France d’être encore colonisés pour finir sacrifiés sur l’autel du tourisme national! Que dieu et les ancêtres veillent sur eux et Vive la lutte independentiste guadeloupéenne.

    Source : La Question Noire

    Tags : France, Guadeloupe, colonialisme, colonisation, esclavage, exploitation, indépendance, liberté, lutte,