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  • Zemmour : un dynamiteur du vivre ensemble

    France, Eric Zemmour, xénophobie, islamophobie, extrême droite, Emmanuel Macron,

    « Je rêve que mes quatre petits-enfants vivent un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère » Martin Luther King

    Qu’on le veuille ou non à tort ou a raison nous nous intéressons à des degrés divers sur ce qui se passe en France. Nous sommes à notre corps défendant concernés surtout que la France semble plus que jamais prise en charge par les adeptes du grand remplacement éludant les vrais problèmes que sont le chômage avec comme corollaire la conséquence dans ce que d’aucun les territoires perdus de la République Bref tout est fait pour creuser un fossé entre des citoyens avec des impatients candidats qui rêvent de la magistrature suprême. «À sept mois de la prochaine élection présidentielle lit -on , sur Slate, la campagne est entrée dans ce qu’on pourrait appeler une phase «déambulatoire». Les candidats se succèdent Il y a ceux qui sont déjà déclarés ceux qui sont candidats à la primaire de Les Républicains, elle-même encore virtuelle ou effective, celle des écolos ou encore ceux qui, habités par une forme de destin gaullien, se sont mis en marche tout seuls à la rencontre de leur peuple (Bertrand, Montebourg)… Autant de destins présidentiels autoproclamés et qui aspirent à un accomplissement. (…) Les programmes des partis sont sacrifiés au casting des candidats. Les débats de fond voués à se dissoudre dans les polémiques stériles sur l’islam et l’immigration.(…) La campagne qui s’annonce ne fera pas exception. Prime ira au complotisme et aux outrances en tous genres à la Zemmour, sans compter les clowneries pittoresques d’un président en mal de crédibilité» (1)

    Le sacerdoce sonnant et trébuchant de Zemmour

    Dans ce mouvement brownien un sinistre personnage se détache. Quelqu’un qui se veut plus royaliste que le roi, plus français que les français qui oublie d’où il vient et comment sa communauté a profité pour l’histoire de la République quand elle était au plus mal en 1871 pour se voir infligé les fumeux décrets Crémieux qui ont définitivement désarrimés les juifs d’Algérie des musulmans d’Algérie avec qui ils coexistaient en paix depuis deux mille ans.

    Zemmour qui profite de la liberté d’insulter écrit des livres. En fait, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que ce qui l’intéresse c’est la visibilité et surtout l’argent. Comment faire ? Il a compris que la provocation cela paye en lecteurs à qui il fait vibrer les pulsions fascistes . Ainsi même si sa candidature n’ira pas jusqu’à son terme Zemmour est gagnant Les affaires sont bonnes. Son essai Destin français, a pris à l’époque la tête du classement des ventes de livres, l’énorme carton de son précédent ouvrage, Le Suicide français – 500.000 exemplaires écoulés en 2014 – Pour son dernier ouvrage La France n’a pas dit son dernier mot Le gain espéré pourrait dépasser 500 000 euros et approcher 1 million d’euro, C’est de fait le but de toute l’agitation dans les médias. Plusieurs millions d’euros que rapportent ses insultes contre des citoyens français comme lui .

    Même s’il est condamné à dose homéopathique (toutes le condamnations ‘arrivent pas à 20.000 euros. Ces 5 ouvrages lui amènent des millions d’euros puisqu’il flatte les pulsions mauvaises des françaises et des français en convoquant tout le monde, les nostalgériques, les abîmés de la société qui voient en l’étranger celui qui mange le pain des français. Il va même plus loin il s’attaque à l’identité rappelant les thèses de «de Villiers de René Camus qui parle de pureté du sang ( limpieza de Sangre) alors que la France s’est faite d’alluvions permanent d’Italiens, de portugais de Polonais, d’arméniens et de juifs à qui on ne demande pas de changer de nom.

    Comment Zemmour a été «fabriqué» ?

    C’est un fait tout le monde est complice pour donner une visibilité à ce trublion aussi bien le monde de l’argent , que les médias aux ordre dont certains sont détenus par des personnalités proches de ses idées Pour le journaliste politique Jean-Michel Aphatie il faut pointer du doigt ceux qui sont, responsables de la popularité du polémiste.

    Le polémiste est considéré depuis quelques jours comme un «acteur du débat politique national» par le CSA. Ce qui a poussé le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel à demander aux chaînes de décompter son temps de parole et de prendre en compte ce dernier dans le quota laissé à l’opposition (…) Lucide, Jean Michel Apathie n’a pas caché que la montée en puissance du polémiste de droite est due avant tout aux médias. «Les médias ont leur part de responsabilité, évidemment. Nous avons fabriqué Eric Zemmour (…) en lui donnant la parole, en ne le contrariant pas, en lui laissant dire n’importe quoi. L’interview du Corriere della Serra, ça a été un scandale. (…)Pour rappel, interrogé par ce journal italien le Corriere della Serra en 2014, Eric Zemmour avait notamment affirmé : «Il y a des millions de personnes qui vivent en France sans vouloir vivre à la française. Les musulmans ont leur propre Code civil : le Coran. Ils vivent entre eux, dans les périphéries. Les Français ont été obligés d’en partir.» Au journal qui lui demandait s’il fallait «rapatrier (deportare en italien, ndlr) ces personnes», le polémiste en promo pour son livre avait répliqué: «Je sais, c’est irréaliste, mais l’histoire est surprenante. (…) Qui aurait dit, dans les années 1940, que 1 million de pieds-noirs auraient abandonné l’Algérie pour retourner en France ? Je pense que cette situation […] nous portera au chaos et à la guerre civile.» (2)

    Les techniques malsaines impunies de Zemmour

    Le polémiste se fait un nom en tirant sur tout ce qui bouge du côté des faibles – je veux parler des immigrés, combien ils seraient de la dixième génération habitués à perdre ou gagner des procès selon l’humeur des juges qui ont à décider des suites récurrentes à ces provocations. Eric Zemmour a fait de la polémique plus que son fonds de commerce, il en en a fait son humus (dans tous les sens du terme). Il prospère sur cet humus plutôt que sur les valeurs de progrès dont la société française se réclame» (3).

    «Eric Zemmour lit on sur le site Agoravox va de polémique en polémique, de provocation en provocation, ses cibles ne peuvent pas se défendre: les femmes, et les jeunes des banlieues Dans une nouvelle polémique, il s’en prend à Mme Christiane Taubira, la nouvelle ministre de la Justice qui serait «douce et compatissante, compréhensive; une maman pour ses enfants, ses pauvres enfants qui volent, trafiquent, torturent, menacent, rackettent, violentent, tuent aussi parfois». Sans surprise, il reçoit le soutien de Marine Le Pen. «Aussi, lorsqu’il s’en prend à notre désormais ministre de la Justice, il fait d’une pierre 3 coups: elle est femme, elle est noire, elle cherche à restaurer une justice équitable en faveur des minorités, ces autres différents, à faire cesser un harcèlement. Allant plus loin, il persiste en déclarant, là encore comme un clin d’oeil au racisme anti-blanc: «En quelques jours, Taubira a choisi ses victimes, ses bourreaux. Les femmes, les jeunes des banlieues, sont dans le bon camp à protéger, les hommes blancs dans le mauvais.» (4)

    En septembre 2021 le débat a ressurgi ; Taubira s’en prend au polémiste Elle a qualifié les propos d’Éric Zemmour d’«objurgations», estimant qu’il ne faut pas leur donner du crédit. Elle regrette également que personne ne conteste la haine des «individus» comme Zemmour. Elle pointe «un pays où on humilie tranquillement», un pays qui «reste calme alors qu’on écrase la jeunesse, alors que le danger climatique ne peut pas attendre, que l’injustice sociale produit de la colère, de la rage». Une occasion pour elle de s’en prendre au polémiste, Je ne peux pas juste m’amuser et laisser les Zemmour et autres. Après Zemmour, il y en aura d’autres, des individus comme ça, qui sont dans un confort matériel, social, moral parce que personne ne conteste leur haine, personne ne les marginalise, personne ne le stigmatise» (5)

    Le pire des citations d’Éric Zemmour

    Le site Slate.fr a recensé les phrases immondes qui font que Zemmour se sent pousser des ailes du fait que les amendes le servent Difficile, aujourd’hui, de définir Éric Zemmour. réactionnaire et nationaliste radical, condamné pour provocation à la discrimination raciale, candidat potentiel à la prochaine présidentielle, etc. Avant tout, Éric Zemmour est un homme qui parle beaucoup et aime faire passer ses idées non comme des propositions, mais comme des vérité» (6)s :

    «À propos de la peine de mort: «J’y suis philosophiquement favorable.» Lui, président de la République, «un Français n’aura pas le droit d’appeler son fils Mohamed». Samedi 11 septembre 2021, Les employeurs «ont le droit de refuser des Arabes ou des Noirs». «Mais pourquoi on est contrôlé dix-sept fois [lorsqu’on est noir ou arabe]? Pourquoi? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait.»

    «Quand le général Bugeaud arrive en Algérie, il commence à massacrer les musulmans, et même certains juifs. Et bien moi, je suis aujourd’hui du côté du général Bugeaud. C’est ça, être français!»

    Zemmour a voulu signifier ce 23 octobre 2019 en faisant l’apologie du général Bugeaud, figure de la colonisation de l’Algérie et de la stratégie de la terre brûlée. Une vision qui ouvre de bien belles perspectives… (6)

    Les condamnations à des amendes génératrices de publicités

    Zemmour est un habitué des cours de justice depuis plus de dix ans : «Pour la seconde fois, Eric Zemmour est définitivement reconnu coupable de provocation à la haine raciale.

    Mardi 17 septembre, le polémiste a été condamné, en mai 2018, à 3 000 euros d’amende par la cour d’appel de Paris. Lors de l’émission «C à vous» diffusée le 6 septembre 2016 Eric Zemmour avait affirmé qu’il fallait donner aux musulmans «le choix entre l’islam et la France». Selon lui, la France vivrait «depuis trente ans une invasion», et d’ajouter que, «dans d’innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées», se jouerait une «lutte pour islamiser un territoire», «un djihad».»

    «Les propos incriminés (…) contenaient un appel à la discrimination» La cour d’appel n’avait alors pas retenu trois autres passages de l’émission, pour Eric Zemmour définitivement condamné pour provocation à la haine raciale lesquels Eric Zemmour avait été condamné en 2017. Le journaliste polémique soutenait notamment que «tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas» considéreraient les djihadistes comme de «bons musulmans». La Cour de cassation a estimé que la cour d’appel avait «exactement retenu que, par leur sens et leur portée, les propos incriminés, qui désignaient tous les musulmans se trouvant en France comme des envahisseurs et leur intimaient l’obligation de renoncer à leur religion ou de quitter le territoire de la République, contenaient un appel à la discrimination». A l’issue de ce pourvoi, Eric Zemmour devra payer 2 500 euros supplémentaires à l’association au titre des frais de justice» (7).

    Eric Zemmour avait déjà été condamné en 2011 pour provocation à la haine, après avoir déclaré à la télévision que «la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait». Le tribunal avait alors jugé que le contributeur du Figaro avait «dépassé les limites autorisées de la liberté d’expression». En septembre 2020, Eric Zemmour a qualifié les migrants mineurs isolés de «voleurs», «assassins» et «violeurs Ils n’ont rien à faire ici. Ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont. Il faut les renvoyer, il ne faut même pas qu’ils viennent». Le polémiste a déjà été condamné en septembre 2020 pour «provocation à la haine raciale» et «injures publiques à caractère raciste», pour des propos sur l’islam et l’immigration» (7)

    Zemmour renie ses origines

    L’historien et géopolitologue Youssef Hindi, auteur de plusieurs ouvrages, a écrit un ouvrage «L’Autre Zemmour», interviewé par le site Rivarol , au sujet de la tribu Zemmour il déclare : « (…) J’ai donc logiquement, en guise de chapitre introductif de mon livre, retracé sa généalogie. J’ai pu ainsi constater que ses laudateurs «nationalistes» ont moyennement apprécié d’apprendre que leur champion est issu d’une confédération de tribus connue au début du XXe siècle par ses actes d’hostilité et de brigandage entre l’Algérie et le Maroc» (8)

    «Je peux comprendre aisément le malaise des patriotes français quand ils découvrent que les Frères Zemour, escrocs et proxénète célèbres dans les années 1970, sont de la même famille qu’Eric Zemmour, celui qui n’a de cesse, sans doute à raison, de pointer du doigt les délinquants afro-maghrébins. L’honnêteté intellectuelle commande à Zemmour de parler également des mafieux, des trafiquants d’organes[ et des grands prédateurs financiers internationaux de sa communauté qui appauvrissent des peuples entiers. Or il s’en garde bien. Certains ont du mal à croire à cette surprenante filiation, pourtant elle est confirmée par le premier intéressé. Durant l’émission On n’est pas couché du 19 mars 2011, on demande à Eric Zemmour si il a un lien de parenté avec les Frères Zemour, à quoi il répond : «Quand j’étais petit, mon grand-père m’a expliqué que leur père était un petit cousin de mon grand-père.» Je ne reproche en aucun cas à Eric Zemmour ses origines peu enviables. Je ne défends pas la conception tribaliste archaïque de certains qui attribuent aux enfants les mérites et les fautes des pères… sur plusieurs générations. Mais je trouve tout de même cocasse et ironique qu’une certaine «extrême droite» racialiste se soit choisie un tel représentant. Il faut tout de même dire, à leur décharge, qu’ils n’ont pas véritablement eu le choix. C’est l’oligarchie détentrice des médias qui a fait d’un descendant d’une tribu de brigands du Maghreb le porte-parole médiatique et officiel des «patriotes» français.» (8)

    Est-ce que Zemmour est protégé par le système ? Youssef Hindi répond : « Depuis une dizaine d’années, Eric Zemmour est omniprésent dans les médias Il est désormais à la télévision presque tous les soirs. Ceux qui promeuvent Zemmour ne sont en aucun cas des patriotes français et encore moins des nationalistes. Les principaux patrons d’Eric Zemmour, ceux qui le soutiennent, le protègent et le rémunèrent, sont des milliardaires, patrons de presse et de groupes média comme Dassault (famille à la tête d’une industrie de l’armement, propriétaire du Figaro qui emploie Zemmour depuis 1996), Vincent Bolloré (milliardaire, ami de Sarkozy et actionnaire majoritaire de Vivendi et du groupe Canal +), Serge Nedjar (le patron de CNEWS) et Maxime Saada (président du directoire du groupe Canal +). L’intérêt pour les puissances d’argent de promouvoir Zemmour est simple à comprendre. Dans la période de crise économique, sociale et de régime que traverse la France, l’objectif premier de l’oligarchie est de conjurer (au sens de détourner) la révolte populaire qui met directement en danger le pouvoir. Pour ce faire, le système applique la stratégie que Lénine a formulée ainsi :«Le meilleur moyen de contrôler l’opposition est de la diriger nous-même» (…) Le 18 septembre 2020, dans un édito du Figaro, Eric Zemmour a eu du mal à cacher sa joie quant à ce qu’il qualifiait de «fin de partie pour les gilets jaunes»,«vaincus, dit-il, par l’extrême gauche et les voyous de banlieues». (8)

    «Si Eric Zemmour pensait vraiment ce qu’il disait sur «les racines hébraïques de la France», pourquoi n’en a-t-il pas dit un seul mot avant son livre Destin français paru en 2018 ? Il n’est pas le premier à faire de la propagande sur les prétendues «origines hébraïques de la France» ; il est même le dernier de la mouvance juive pro-israélienne à le faire. En 2016, Bernard-Henri Lévy publie un livre, L’Esprit du judaïsme, dont la thèse est que les juifs ont cofondé la France. D’après BHL la «source hébraïque» constitue les«tréfonds de la mémoire de la France» L’année suivante, le 3 janvier 2017 dans les colonnes de Valeurs Actuelles, Gilles-William Goldnadel parlait du «lien historique sacré entre Paris et Jérusalem, Saint Louis et David, la France chrétienne et l’État juif.» À la suite de BHL et de Goldnadel, Zemmour ira jusqu’à titrer un des chapitres de son livre «Saint Louis, Le roi juif» (….) Je rappellerai aussi au passage que le roi Saint Louis, a fait brûler de nombreux exemplaires du Talmud sur la place de Grève en 1242, notamment à cause de ce que ce texte fondamental du judaïsme dit de la Vierge Marie et du Christ . Quand Zemmour parle, toujours dans son livre Destin français, de «La synthèse française des racines juives, chrétiennes, grecques et romaines», il contredit le général de Gaulle qu’il cite sans arrêt. Charles de Gaulle définissait ainsi l’identité française: «Nous sommes avant tout un peuple de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-romaine». (8)

    La calomnie immonde pouvant amener le chaos

    Christian Salmon met en garde contre des positions personnelles et le fait d’en faire un fond de commerce par ouvrages interposés. : «Il ne s’agit plus simplement d’un idéologue conservateur aux plaisants paradoxes. Il doit être combattu en connaissance de cause «Il y a un moment où certains livres deviennent des bulletins de vote», affirmait en 2016 Francis Esménard, alors patron d’Albin Michel. Il justifiait ainsi la publication de cinq ouvrages d’Éric Zemmour dont Le Suicide français en 2014, «Ses ouvrages sont en phase avec le pays, faisait-il valoir, et s’ils ont tant de succès, c’est que les lecteurs se sentent confortés d’y trouver et d’y lire ce qu’ils ont envie d’y trouver et d’y lire.» Assimiler un livre à un bulletin de vote, c’est une drôle de conception quand on y pense. Une maison d’édition n’est pas un isoloir. Et, à ce qu’on sache, la publication d’un livre est tout le contraire d’un vote secret. En tout cas, son successeur à la tête d’Albin Michel, Gilles Haéri, n’est pas du même avis. Il vient d’annoncer qu’il ne publierait pas le dernier livre d’Éric Zemmour car celui-ci avait l’intention de «s’engager dans la présidentielle et de faire de son prochain livre un élément clé de sa candidature». (9)

    «La journaliste Ariane Chemin a reconstitué dans un article du Monde, «Et Zemmour devint Zemmour». De simple chroniqueur et journaliste au Figaro, il s’est mué en polémiste dans l’émission de Laurent Ruquier «On n’est pas couché», puis en propagandiste violent sur i-Télé et CNews, assumant des positions de plus en plus radicales pour finir par se déclarer candidat virtuel à la présidence de la République. Il peut inonder l’espace public de déclarations incendiaires et détourner les règles du débat électoral en continuant à occuper chaque soir sur CNews sa chaire de la haine. Car Zemmour avance masqué. Il est et il n’est pas candidat. Il s’agit pour lui de laisser prospérer sa candidature dans l’opinion et de préempter un espace politique délaissé par une Marine Le Pen (…) Il ne s’agit pas d’un simple débat d’idées. L’idéologie du «grand remplacement» a inspiré une douzaine d’attentats dans le monde pour la seule année 2019 et une centaine de morts. Brenton Tarrant, l’auteur de l’attentat de Christchurch en Nouvelle-Zélande, avait publié un manifeste de plus de soixante-dix pages évoquant un «génocide blanc». Son titre: The Great Replacement. La cible de ces attentats: des mosquées, des synagogues, des centres d’accueil pour migrants. Leurs auteurs: des antisémites obsessionnels, des suprémacistes blancs, et de jeunes recrues fraîchement converties à la cause de l’«anti-remplacisme». Zemmour s’est fait leur guide. . Et il doit être combattu en connaissance de cause. Il est devenu le propagandiste d’une idéologie mortifère dont les sources remontent loin, au-delà des fascismes européens du XXe siècle auxquels on les compare souvent: au suprémacisme blanc des années 1920 aux États-Unis et au racialisme du Ku Klux Klan qui a connu une soudaine résurgence sous Donald Trump, sautant au visage des Américains le 6 janvier dans les images de l’attaque du Capitole». (9)

    Le délire collectif des déclinistes français :

    On peut penser que Zemmour est le seul à jeter de l’huile sur le feu. Il n’en n’est rien. Dans la même veine des pyromanes idéologiques dynamiteurs du vivre ensemble sans conviction les auteurs suivants ont en commun le fond de commerce fécond de la diabolisation de l’Islam. Alain Roy dans une étude magistrale parle justement des déclinistes français qui mettent en garde en se lamentant sur Michel Houellebecq, Soumission (Flammarion, 2015) le sixième roman Suivant le scénario imaginé dans Soumission, le chef du nouveau parti de la Fraternité musulmane(…) , Mohammed Ben Abbes, remporte l’élection présidentielle de 2022 Le président musulman sitôt élu, la société française s’islamise rapidement : la Sorbonne, où le narrateur enseigne la littérature du 19e , devient une université islamique financée par la monarchie saoudienne (…) (…) Après l’identité malheureuse de Finkielkraut, le suicide français de Zemmour et la soumission de Houellebecq, Onfray réécrit l’histoire de l’Occident depuis la naissance de Jésus-Christ jusqu’aux attentats du 11 septembre 2001 afin de nous montrer que sa suprématie pluriséculaire serait sur le point de s’effondrer (…)» (10

    Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq et Onfray. Quatre auteurs ayant publié, à la chaîne, quatre best-sellers fondés sur un même scénario islamophobe et catastrophiste: la France est vouée à une identité malheureuse à cause de ses citoyens musulmans ; la France se soumettra à l’islamisation dans un avenir proche; la France sera engloutie dans la décadence de la civilisation judéo-chrétienne vaincue par l’islam. (…) Chacun à sa manière, nos quatre auteurs jouent le jeu de l’anticipation en imaginant l’avenir d’une France défaite et déchue. lorsqu’on verra que ce scénario de catastrophe ne s’est pas réalisé, ce moment de la vie intellectuelle française où quatre auteurs de renom avaient cru bon de propager un discours haineux et délirant contre les musulmans de France sera perçu comme un épisode honteux. La lucidité est une vertu d’autant plus utile qu’elle s’exerce dans le présent ; rétrospectivement, elle a moindre prix» (10)

    Comment être Français au XXIe siècle selon Les Zemmour and Co ?

    La polémique sur les prénoms français a fait réagir aussi le ministère de l’intérieur Gerard Darmanin qui se dit fier de son deuxième prénom en hommage à son grand père: « «Je suis très fier que mon deuxième prénom soit Moussa (…) Il n’y a pas plus Français qu’un Français de volonté», a ainsi affirmé le ministre d’Emmanuel Macron. «Mon grand-père était harki. Il s’est battu en 1940 pour la France. Il a libéré Saint-Amand-Les-Eaux des Allemands, et dans 3 semaines, j’ai l’honneur d’inaugurer une rue à son nom : adjudant-chef Moussa Ouakid» (11)

    Pour être français, il faut selon les plus royalistes que les Français de souche avoir un prénom français, être blanc de préférence chrétien . Le corps social français est travaillé par des médias qui le matraquent à longueur de journée en ne leur proposant que la doxa zemmourienne, houllebecquienne, finkelkrautienne ou botulienne. Une contribution du site Avic remet les pendules à l’heure.: «Ils veulent transformer la France de fond en comble et, insidieusement, ils y arrivent. Ils s’y comportent en pays conquis et veulent façonner les esprits selon leur propre vision du monde. Ils disposent pour cela de puissants outils médiatiques qui propagent leurs idées et les accompagnent dans leur combat de conquête totale de la France. «Ils», ce sont les Arabo-Berbères des milieux artistiques et médiatiques rapatriés de l’Afrique du Nord, ou les immigrés de l’Europe de l’Est appartenant à ce milieu. Ils usent des mots faisant référence aux vraies valeurs françaises . Ils ont ainsi dénaturé la laïcité, la liberté (d’expression entre autres), le droit humain, mettant toutes ces valeurs au service d’une seule communauté qui désormais est seule représentante de la communauté française. Ces Gaulois plus Gaulois que les Clermontois, de Sarkozy à Zemmour, en passant par Finkielkraut, Valls et BHL, se sont appropriés la France et se prétendent les seuls défenseurs de son identité. (…) Jusqu’ici, n’avaient été sollicités que les médias et les influences politiques pour faire voter les lois pour écraser la résistance. Aujourd’hui, Eric Zemmour va même plus loin. Il veut amener l’armée à combattre pour eux, à leurs côtés. Il rêve de «reconquérir» les territoires perdus de la République, République qu’ils se sont aussi accaparée, devenue la République des Zemmour et Co Selon Zemmour, «L’état-major de l’armée sait qu’un jour viendra où il devra reconquérir ces terres devenues étrangères sur notre propre sol. Le plan est déjà dans les cartons, il a pour nom «Opération Ronces». Il a été mis au point avec l’aide des spécialistes de l’armée israélienne qui ont transmis à leurs collègues français leur expérience de Gaza. La comparaison vaut tous les discours». (12)

    Conclusion

    Les architectes du chaos en France sont les Finkielkraut, Bruckner, BHL, et autres Zemmour et Houellebecq qui se font une réputation sonnante et trébuchante en calomniant et dressant les Français contre d’autres Français de confession ou de culture musulmane allant même jusqu’à prédire une France islamisée en 2022 à moins que, comme le suggère fortement Zemmour dans ses écrits, on procède sans tarder à une «Reconquista» à la française pour prémunir les Français du grand remplacement. Cela rappelle étrangement le sort des juifs du XIXe siècle, qui eurent à faire face à la haine de 2000 ans de christianisme avec le credo de juifs déicides, qui a fini par convaincre les Européens qu’il fallait aller à une solution finale dont les préludes furent les pogromes russes, polonais et autres vilénies espagnoles et françaises où les juifs n’avaient pas le droit d’enterrer leurs morts intra-muros à Paris. Quand ils furent chassés d’Espagne, c’est le Maghreb et l’Empire ottoman qui les accueillirent.

    S’il ya bien une chose que Zemmour traite avec mépris , ce sont ces comparutions en justice qui le servent plutôt qu’elle ne le mettent en garde contre les récidives. En fait, cela lui fait de la publicité et cela lui permet de travailler le corps social français en profondeur . Les amendes sont de loin marginales aux bénéfices multiples qu’il retire de ses livres. La justice quelque part en fait un «martyr» et tout ceci le bonifie. Il n’ya pas de peine pour ceux qui travaillent insidieusement pour l’éclatement du vivre ensemble sans lequel la France ne pourrait perdurer. Les vrais problèmes des français le pensons nous tournent surtout autour du pouvoir d’achat , de la qualité de vie de la pandémie du climat …Naturellement les racistes n’ont pas de solution miracle sur le plan social et économique qui permettrait d’améliorer le climat social Il est navrant de constater la lente déliquescence des institutions où on donne une visibilité à des agitateurs qui flattent les pulsions morbides du corps social. Si rien n’est fait des Nuits de cristal sont à prévoir dans les prochaines années. Sans conteste Zemmour est un dynamiteur du vivre ensemble Les musulmans du XXIe siècle en France qui sont des citoyens à part entière seront les Juifs du XXe siècle dans une France forteresse travaillée par tous les Zemmour Il faut espérer est qu’un coup d’arrêt légal soit donné à ces fuites en avant suicidaires pour une France qui se veut patrie des Droits de l’Homme.

    Par Chems Eddine Chitour, professeur – Ecole Polytechnique Alger

    1.http://www.slate.fr/politique/2022-la-fabrique-dune-election/episode-20-candidats-macron-conversation-nationale-demarche

    2.https://www.programme-television.org/news-tv/Jean-Michel-Apathie-accuse-Les-medias-ont-fabrique-Eric-Zemmour-VIDEO-4677141 11 09 2021

    3.https://www.lexpression.dz/chroniques/l-analyse-du-professeur-chitour/les-degats-contre-le-vivre-ensemble-154729

    4.http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/zemmour-l-idiot-utile-du-f-haine-117531

    5.https://fr.sputniknews.com/amp/france/202109161046142079-apres-zemmour-il-y-en-aura-dautres-taubira-sen-prend-au-polemiste/

    6http://www.slate.fr/story/215535/eric-zemmour-pire-citations-multiples-condamnations-proces-discrimination-raciale-provocation-haine-injures-racistes

    7.https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/09/20/eric-zemmour-definitivement-condamne-pour-provocation-a-la-haine-raciale_6012389_3224.html

    8.https://youssefhindi.wordpress.com/2020/11/10/interview-autour-du-livre-lautre-zemmour/

    9.http://www.slate.fr/politique/2022-la-fabrique-dune-election/episode-14-eric-zemmour-publication-livre-albin-michel-histoire-ideologie-nazis 6 juillet 2021

    10 Alain Roy https://www.erudit.org/en/journals/linconvenient/2017-n70-linconvenient03280/86908ac.pdf

    11.https://www.programme-television.org/news-tv/Polemique-sur-les-prenoms-la-reponse-cinglante-de-Gerald-Darmanin-a-Eric-Zemmour-4677325

    12.http://reseauinternational.net/ces-franco-maghrebins-ou-franco-est-europeens-plus-francais-que-les-francais/#ZQCpiOyD0XW9SLt4.99

    Le Quotidien d’Oran, 27/09/2021

  • La France déchirée?

    France, extrême droite, dette publique, crise politique, crise sociale, gilets jaunes, Islam,

    Entre le plan Macronien pour sauver l’hexagone, et celui annoncé du trublion «judéo-berbère» Zemmour pour purifier la Gaule, la vieille France prend l’eau de toutes parts. Le tsunami covidien, l’islamisme conquérant, les gilets jaunes, les gilets verts, une dette publique abyssale, une économie en berne, les rebuffades de plus en plus évidentes de la France-Afrique, et aujourd’hui encore la connivence américano-australienne pour faire capoter le marché français de cinquante milliards de dollars conclu avec les australiens pour la livraison de sous-marins, et, qui n’est pas sans rappeler l’implication de France dans l’affaire El-paso pour empêcher notre pays de fournir la côte Est des Etats-Unis en gaz Algérien.

    Tous ces revers, sont-ils en train d’achever l’empire en déclin. Le salut, cette fois-ci, ne viendrait pas du général De Gaulle mais du patriarche Macron ou peut-être du judéo-algéro-pieds noir Eric Zemmour, pour sauver la république du naufrage.

    Le citoyen secoureur Macron a pensé le sauvetage de la nation en la mettant sur pilotis. Cinq piliers de la république qui garderont le pays à flots en attendant l’éclaircie. Seront-ils aussi solides que les cinq piliers de l’islam pour sauver la France laïque ?

    C’est, d’après le sauveteur, surtout la lame de fond islamiste qui menace d’envoyer le bateau France par le fond. L’heure est grave, le séparatisme , ce grand remplacement d’après la théorie zemmourienne aura raison de l’état nation, si rien n’est entrepris en urgence pour reconquérir les territoires perdus de l’empire. Séparatisme islamiste qui d’après le président français, comme d’après le «crédirentier» du décret Crémeux est un projet conscient, théorisé et qui se concrétise par la constitution d’une contre-société. Le problème serait l’idéologie qui affirme que ses lois sont supérieures à celle de la république, d’après le président français.

    Mais alors, en quoi consiste la stratégie du sauvetage?

    D’abord commencer par poser des actes, explique Emanuel Macron, une démarche qui rappelle le fameux «patriot act « d’outre Atlantique.

    Après onze minutes d’un cours magistral sur les raisons historiques qui ont fait le lit à l’islamisme en France, Macron conclut, lors d’un discours :»nous avons nous-mêmes construit notre propre séparatisme, avec une politique de peuplement infructueuse qui a conduit à la ghétorisation des quartiers». Un aveu polémique par excellence qui provoquera l’ire de l’extrême droite.

    Le président français reconnaît explicitement que le projet islamiste radical en France s’est construit sur la lâcheté des pouvoirs publics.

    Alors, là panacée d’après Emmanuel Macron consiste à mettre en œuvre sa stratégie en cinq actes. Le plus révélateur d’une fin de cycle républicain, est celui qui consiste en l’urgence à promulguer des textes de lois qui mettront fin aux carences républicaines. L’obligation de neutralité sera applicable aux agents publics, précisera t-il.

    Lorsque la loi de 1905 a été votée, l’islam n’était pas aussi présent dans notre société, rappelle le président. Il faudra donc, et c’est le quatrième acte, structurer l’islam. Fonder un organisation pour accompagner l’islam des lumières et le libérer des influence étrangères, Turquie, Maroc, Algérie, ce que Macron appelle l’islam consulaire, l’islam postcolonial en lien avec l’étranger.

    Revoir la loi de 1901 sur le financement des fondations, les «mosquées associatives doivent disparaître, comme il faudra contrôler les origines du financement des associations cultuelles qui baigne dans l’opacité. Il est temps d’après le président d’encadrer l’islam de France par un retour à la loi de 1905.

    Former une génération d’imams, car l’islam existe bel et bien en france, pour ceux qui ne veulent pas le voir ou en entendre parler. Et surtout favoriser l’émergence d’un clergé musulman.

    Travailler avec le cfcm, labelliser, certifier les imams. Un clergé «éclairé» qui reconnaîtrait le droit au blasphème, et ferait une place à la femme pour exercer la fonction d’imama. Reconnaitre l’islam comme civilisation, et pourquoi pas susciter l’émergence d’un nouveau chiisme au sein de la communauté musulmane française.

    Créer un Institut scientifique d’islamologie, Ibn KHALDOUN y sera enseigné. Enseigner également d’avantage la langue arabe, sortir de l’hypocrisie, macron franchit le rubicon, la campagne des prochaines présidentielles est déclarée ouverte.

    Le cinquième acte fera reconquérir la république et la fera aimer. Donnera un avenir à ses enfants qui ne l’aiment pas, à l’école par le dédoublement des classes, la multiplication des apprenants, des cités éducatives, bibliothèques, etc. Prendre des initiatives pour faire revenir la république, promouvoir la justice de proximité. Se battre contre les inégalités. Le programme «maison France» de Borlow, tant décrié, revient. Un véritable travail de proximité pour assurer la présence républicaine. Garantir des promesses d’émancipation.

    Zemmour, lui, ne l’entend pas de cette oreille, et, s’insurge contre toute forme l’islamo-gauchisme. Pour lui la solution doit être radicale, comme le fût celle qui a faillit avoir raison de sa propre souche. «Erik», choisit l’équation simple, 380 000 africains et Nord-africains entre ceux qui doivent quitter l’hexagone et ceux qu’on empêche d’y entrer sera la comptabilité annuelle du projet Zemmourien. Durant son quinquennat le faux viking veillerait à réformer la nomenclature des prénoms autorisés, plus de Mohamed ni de khadidja, les Kevin et giacomo seront tolérés s’ils sont les descendants de Puccini ou Belmondo. Zemmour choisit le Maurassisme, ce nationalisme intégral, dont l’auteur Charles Mauras avait pourtant dit que « l’on ne choisissait pas plus sa patrie, la terre de ses pères, que l’on ne choisit son père et sa mère.»

    D’autre part, le clash identitaire Zemmour vole la vedette à l’héritière du souverainisme rassembleur, incarné par la blonde Marine, de quoi accentuer le strabisme de pas mal d’électeurs.

    La France aurait-elle peur d’une partie de ses enfants longtemps ostracisés pour enfin revenir à de meilleurs sentiments?

    Aux Zemmour, Sifaoui, Finkielkraut, Ménard et autres Houellebecq, Sansal et même quelques-uns de nos petits blancs: et si un jour la France décidait de choisir le chemin vers la diversité assumée?

    Abdelkader Benmazouz

    Le Quotidien d’Oran,

  • Macron intensifie sa guerre contre les politiques identitaires

    Le magazine de mode Elle est surtout connu pour ses conseils de beauté, ses recommandations de mode et ses idées de recettes, mais le dernier numéro publié en France contient ce qui pourrait être l’une des déclarations politiques les plus significatives de cette année.

    Dans une interview d’Emmanuel Macron, la publication lui demande ce qu’il pense de la « politique identitaire ». Sa réponse était robuste, un changement bienvenu par rapport à la lâcheté fréquente des autres dirigeants occidentaux lorsqu’ils sont confrontés à l’agressivité de ce mouvement. Je vois une société qui se racialise progressivement », a déclaré le président français, ajoutant que « la logique de l’intersectionnalité fracture tout ».

    Ce n’est pas la première fois que Macron s’engage dans la guerre culturelle. En juin de l’année dernière, il a fait figure d’exception parmi les dirigeants occidentaux au plus fort des manifestations de Black Lives Matter en déclarant sans équivoque dans une allocution télévisée que « la République n’effacera aucune trace, aucun nom, de son histoire… elle n’abattra aucune statue ».

    Puis, à l’automne, il s’est attiré les foudres d’une grande partie du monde islamique en se lançant dans une défense acharnée des principes des Lumières après qu’un instituteur français eut été décapité par un islamiste pour avoir montré une caricature du Prophète en classe. Malheureusement, les propos de M. Macron ont été accueillis par un silence de pierre de la part de nombre de ses homologues britanniques et européens, renforçant l’impression que M. Macron mène une guerre solitaire contre les islamistes et les identitaires.

    Sa dernière intervention lui vaudra davantage de respect de la part de ceux qui s’inquiètent de la direction que prend la politique identitaire en Occident. Je suis du côté de l’universalisme », a déclaré Macron à Elle. Je ne me reconnais pas dans un combat qui renvoie chaque individu à son identité ou à sa spécificité ».

    En particulier, explique le président, il n’a pas de temps à perdre avec le concept inique de « privilège blanc », si cher aux identitaires américains et britanniques. Je pourrais vous présenter de jeunes hommes blancs appelés Kevin, qui vivent à Amiens (ville natale de Macron) ou à Saint-Quentin, et qui ont d’immenses difficultés – pour différentes raisons – à trouver un emploi », a-t-il déclaré.

    Macron a ensuite fait une déclaration qui serait considérée comme une hérésie aux yeux de la plupart des guerriers de la justice sociale en affirmant que, selon lui, « les difficultés sociales ne sont pas uniquement structurées par le sexe et la couleur de la peau, mais aussi par l’inégalité sociale ». Il a également été interrogé sur le débat en cours sur la question de savoir si les adolescentes devraient être autorisées à porter des crop-tops à l’école. Quand il s’agit de l’école, je suis plutôt « tenue décente exigée », tant pour les filles que pour les garçons », a-t-il répondu. Tout ce qui crée une identité, une détermination à choquer, n’a pas sa place à l’école ».

    La dernière intervention du président sur la politique identitaire a provoqué une réaction de ses partisans comme de ses détracteurs. Enhardi par les commentaires de son président, un député LREM, François Jolivet, a déposé jeudi à l’Assemblée nationale un amendement visant à dissoudre toute association qui discrimine des personnes « en fonction de leur couleur de peau, de leur religion ou de leur mode de vie ». M. Jolivet a pointé du doigt l’UNEF, un syndicat étudiant, qui a admis en début d’année avoir exclu les Blancs de certains de ses événements.

    Certains membres de la gauche se sont toutefois moqués de Macron. Libération – l’équivalent gaulois du Guardian – s’est offusqué de ses commentaires sur les hauts de forme, l’accusant d’être un « dilettante » sur la question du féminisme. Le leader de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, au début de l’année, a été qualifié d’ »islamo-gauchiste » par le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a déclaré : « Nous avons donc maintenant deux penseurs de la tenue féminine… l’ayatollah Khamenei, et M. Macron ».

    Aucun des deux ne dérangera Macron, dont l’entretien avec Elle est providentiel, puisqu’il survient quelques jours seulement après la piètre performance de son parti LREM aux élections régionales. Le grand gagnant de ces sondages est le centre-droit, dont Macron pensait qu’il ne représentait plus une menace après son implosion lors des scrutins présidentiel et parlementaire de 2017.

    Mais aujourd’hui, ils sont de retour, et quiconque sera élu candidat des Républicains aux élections d’avril prochain saura qu’il y a beaucoup de voix à gagner en attaquant la politique identitaire et son influence croissante au sein de la gauche ; pas plus tard que la semaine dernière, un universitaire français a accusé le pays de racisme systémique.

    Les guerres culturelles ne feront que gagner en importance d’ici les élections, ce qui conviendra à Macron. Il voit la politique identitaire pour ce qu’elle est : une force dangereuse, qui divise et qui trompe, et il n’a pas peur de le dire.

    The Spectator, 03/07/2021

    Etiquettes : Emmanuel Macron, politique identitaire, xénophobie, islamophobie, extrême droite, LREM,

  • Xavier Bertrand, le challenger de la droite à la présidence française

    L’ex-vendeur Bertrand devient le challenger de la droite à la présidence française

    PARIS, 28 juin (Reuters) – Xavier Bertrand, ancien vendeur d’assurances des provinces françaises, s’est imposé comme l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle de l’an prochain, après que son bloc de centre-droit ait surpassé ses rivaux lors des votes régionaux ce week-end. .

    Les résultats ont bouleversé le paysage politique, transformant l’élection de 2022 de ce qui avait été considéré par de nombreux observateurs comme une course à deux chevaux entre le président Emmanuel Macron et la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen en un concours à trois.

    Dimanche, les électeurs des régions très surveillées ont donné la victoire à des candidats conservateurs de centre-droit comme Bertrand, tout en rejetant les candidats du parti de Macron et du Rassemblement national de Le Pen.

    Le retour du centre droit reflète la diminution du dégoût des électeurs face à la dernière administration conservatrice de Nicolas Sarkozy, les difficultés de Macron à rajeunir la politique française et l’échec de l’extrême droite à élargir son attrait après avoir viré des marges vers le grand public.

    « Maintenant, le concours présidentiel est une course à trois chevaux », a déclaré Bertrand au quotidien économique Les Echos alors qu’il doublait son argumentaire pour mener le défi des conservateurs l’année prochaine.

    Bertrand, qui est ridiculisé par certains ennemis en tant que politicien provincial en surpoids, a largement battu dimanche l’extrême droite dans le nord, un bastion de Le Pen où la criminalité et le déclin de l’industrie locale sont les principales préoccupations des électeurs, pour être réélu chef de la région. .

    Il a déclaré que son parti constituait le rempart le plus solide contre l’extrême droite, déclarant plus tôt avoir « brisé la gueule du Front national », se référant à l’ancien nom du parti de Le Pen souvent associé à son passé antisémite et xénophobe.

    Un sondage IPSOS/Sopra Steria tard dimanche a montré que la popularité de Bertrand grimpait à l’échelle nationale. Il prévoyait qu’il remporterait 18% du vote présidentiel au premier tour, en hausse de plusieurs points par rapport aux sondages précédents et en réduisant l’écart sur Macron et Le Pen.

    « Bien sûr, il n’y a aucune certitude d’un duel entre Macron et Le Pen (en 2022) », a déclaré une source gouvernementale.

    DÉSUNION

    Les principaux partis français ont eu du mal à se remettre après que Macron a dynamisé la division traditionnelle gauche-droite en 2017. Les votes de dimanche ont montré que l’ancien système faisait un retour provisoire.

    De profondes failles traversent les conservateurs et Bertrand, autrefois surnommé « floc floc » pour le son que ses chaussures à semelles en caoutchouc faisaient sur le sol en pierre du parlement, doit d’abord persuader son propre camp qu’il est l’homme du ticket de centre-droit en 2022 – une tâche rendu plus difficile après avoir quitté le parti Les Républicains en 2017.

    Modéré dans les rangs du centre-droit, Bertrand est particulièrement détesté par les alliés de Sarkozy, l’ancien président sous lequel il a été ministre du Travail et qui règne toujours sur Les Républicains.

    Deux autres aspirants présidentiels de centre-droit, Laurent Wauquiez et Valérie Pecresse, ont tous deux été réélus à leurs sièges de présidence régionale.

    Interrogée lundi sur son intention de se présenter, Pecresse a déclaré qu’elle prendrait le temps de réfléchir au cours de l’été. Wauquiez ne laissait aucun doute sur ses ambitions pour l’Elysée restées intactes.

    Bertrand se dépeint comme un homme de bon sens avec ses pieds plantés dans la France provinciale, d’où une grande partie de la colère anti-Macron sur sa déconnexion perçue avec les gens ordinaires s’infiltre.

    « Il faut qu’il donne envie à l’électorat de centre-droit qui nous a quittés pour Macron de voter pour lui », a déclaré un député des Républicains. « Mais ce n’est pas le plus glamour des candidats, et cela compte un peu. »

    Le mécontentement des électeurs à l’égard de la classe politique au sens large a poussé deux électeurs sur trois à s’abstenir lors du vote de dimanche.

    « C’est le cri d’une France dont nous exigeons chaque jour davantage et qui ne reçoit en retour que mépris et indifférence », a déclaré Bertrand à ses partisans.

    Reuters, 28 juin 2021

    Etiquettes : France, élections présidentielles, Emmanuel Macron, Xavier Bertrand, extrême droite, Marine Le Pen,

  • La France se découvre insécurisée et désorientée à un an de l’élection présidentielle

    par Enrico Martial

    En France, la question de la sécurité a été au centre de l’attention politique pendant toute la semaine.

    Le 19 mai, l’importante manifestation policière devant l’Assemblée nationale a même été suivie par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le 20 mai, le Conseil constitutionnel a annulé plusieurs articles de la loi sur la « sécurité globale » qui venait d’être adoptée, après des débats, des manifestations de rue et des protestations de toutes parts. Des déclarations politiques de tous bords ont ensuite été ajoutées, donnant l’impression d’une certaine confusion.

    SIMPLIFICATION POUR LES INFRACTIONS MINEURES SUPPRIMÉE
    D’autre part, presque comme une conséquence directe de la manifestation du 19 mai, dans la soirée du 20 mai, à 19h30 à l’Assemblée nationale, le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti a fait voter un amendement dans un projet de loi supprimant l’institution du « rappel à la loi ». Elle permettait aux personnes ayant commis des infractions « minimales » (et non « mineures » dans notre sens) de ne pas faire l’objet de poursuites judiciaires et d’une inscription au casier judiciaire, sans préjudice des droits, notamment en matière de réparation civile, des personnes offensées et du cumul pour une éventuelle récidive.

    C’était l’un des thèmes de la manifestation des forces de police de la veille, qui y voyaient un outil d’impunité et demandaient son abolition. En 2019, l’institution du « rappel à la loi » a été utilisée pour 260 mille cas, soit 21% des procédures pénales. Pour se comprendre, dans notre imaginaire, c’est le « vol de la pomme », dans le débat français c’est la petite délinquance généralisée et extrême.

    LA PERCEPTION DE LA SÉCURITÉ
    La perception du public et des médias assimile différents contextes, avec l’idée (et la réalité) qu’il y a une rupture de la sécurité. Elles vont des tirs de feux d’artifice dans les écoles et les commissariats – ils existent depuis des années, mais récemment en région parisienne les 27 mars, 30 avril, 1er et 17-18 mai, à Lyon le 24 avril, à Grenoble le 6 mai, ou encore pendant sept jours d’affilée en avril à Compiègne – à la mort de policiers et de gendarmes.

    Le dernier, le brigadier Eric Masson, a été tué à Avignon de deux coups de feu par un très jeune dealer de rue, une mort « banale » lors d’un contrôle. C’est ces jours-ci le procès contre 13 jeunes (trois étaient mineurs) qui, en 2016, à Viry-Châtillon (sud de Paris), ont brûlé avec des cocktails molotovs 4 policiers dans leurs voitures. L’un d’eux était resté dans le coma plusieurs semaines, une de ses collègues, alors qu’elle sortait de la voiture avec le haut du corps en feu, avait encore été l’objet d’un jet de pierre. Et nous ne parlons pas de Samuel Paty, l’enseignant décapité par un jeune de 19 ans radicalisé le 16 octobre 2020, ni de l’employée de police de 49 ans égorgée dans l’entrée du commissariat de Rambouillet le 23 avril.

    TOUS EN FAVEUR DE LA POLICE, MÊME DE LA GAUCHE.
    Des images dures, difficile d’avoir une opinion publique indifférente dans ce contexte, et les forces politiques réagissent en conséquence. Si, par le passé, il existait un monopole de type lepéniste ou sarkozyste sur les questions de sécurité, il a été supprimé. Le 19 mai, la manifestation des policiers et des gendarmes a réuni non seulement le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin (qui fut le porte-parole de Sarkozy en 2014), le secrétaire de la droite lepéniste ou Les Républicains François Jacob (avec diverses personnalités, jusqu’au dissident Christian Estrosi) mais aussi le secrétaire du parti socialiste, Olivier Faure, ainsi que la maire de Paris, Anne Hidalgo. Il y avait même le député européen écologiste Yannick Jadot et Fabien Roussel, candidat du Parti communiste aux prochaines élections présidentielles. Seule la France Insoumise a pris une distance substantielle, avec Jean-Luc Mélenchon.

    DES IDÉES LOINTAINES
    Un soutien aux forces de l’ordre qui a produit quelques flottements dans les idées, puisque Le Figaro – journal de la zone centre-droit – s’est demandé ce que faisait le ministre de l’Intérieur Darmanin, anciennement sarkosiste et désormais macronien, lors d’une manifestation anti-gouvernementale devant l’Assemblée nationale. Pourtant, Olivier Faure lui-même, le secrétaire socialiste, a déclaré que « les policiers doivent avoir un droit de regard sur les décisions de justice », entre autres « jusqu’à l’examen des peines », provoquant des réactions pudiques en faveur de l’indépendance de la justice, mais aussi un bon accueil implicite des forces protestataires, dont le slogan était « le problème de la police, c’est la justice ».

    Il s’est ensuite excusé, s’est dédouané des interprétations semi-autoritaires, il a « rétropédalé », avec une marche arrière qui laisse la confusion à gauche. Pourtant, Fabien Roussel lui-même, candidat communiste à la prochaine présidentielle, écrivait dans L’Humanité du 19 mai qu’ »il faut prendre la question de la sécurité à bras le corps » en la considérant comme une affaire de classes populaires, notant que beaucoup de « policiers espèrent voir la gauche de leur côté. »

    LETTRES DE L’ARMÉE
    Un climat général dans lequel les généraux (la plupart à la retraite) ont écrit une lettre ouverte le 21 avril, suivie d’une autre lettre de militaires d’active – le 9 mai, non signée – publiée dans l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs Actuelles, dans laquelle ils rappellent les valeurs fondamentales et la nécessité d’une réponse sécuritaire, par crainte ou menace de guerre civile. Deux documents que l’on a voulu minimiser, et auxquels les observateurs ont lié la conversation du président Emmanuel Macron avec les chefs des armées, debout devant les caméras, lors de la célébration du 8 mai à l’Arc de Triomphe.

    LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL TIENT LE COURS
    Le Conseil constitutionnel a semblé tenir la barre, dans ce mélange de préoccupations et de solutions introuvables, et le 20 mai, il a supprimé certains articles de la loi sur la « sécurité globale », approuvée le 14 avril par l’Assemblée nationale, au moins dans trois passages controversés. Outre la suppression de celle sur les drones et celle de certaines délégations de sécurité aux forestiers et à la police judiciaire, le Conseil constitutionnel a supprimé l’article 52, qui punissait jusqu’à 5 ans et 75 mille euros d’amende les actes permettant d’identifier un policier dans l’exercice de ses fonctions.

    Le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, avait écrit une lettre au gouvernement français le 15 décembre dernier, considérant cet article comme une atteinte aux droits fondamentaux et à la liberté d’expression. Les médias français se plaignaient des conséquences sur l’information et la transparence du comportement même de la police, qui a également été mis en cause à plusieurs reprises, en ces temps de conflit, de colère généralisée et d’accusations dans lesquelles même les journalistes prennent des matraques.

    Start Magazine, 22 mai 2021

    Etiquettes : France, éléctions présidentielles, Emmanuel Macron, extrême droite,

  • La droite et la gauche françaises achèvent les élections régionales en regardant vers 2022

    Marseille/Paris, 26 juin (EFE) – Les élections régionales françaises ont tenu dimanche leur deuxième tour comme une répétition pour les élections présidentielles de 2022 dans lesquelles le Rassemblement national (RN) d’extrême droite vise à devenir son premier exécutif local et la droite et la gauche veulent établir leur ambition nationale.

    Le parti RN de Marine Le Pen était le favori dans six des 13 circonscriptions métropolitaines, mais n’est arrivé en tête qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région connue sous son acronyme PACA, où Thierry Mariani (36,38%) a devancé le conservateur Renaud Muselier (31,91%).

    La carte politique issue du premier tour de dimanche dernier maintient également les socialistes dans leurs cinq régions et les nationalistes en Corse, tandis que les Républicains de centre-droit restent en tête dans six régions et contestent le RN dans la septième, qui est toujours entre leurs mains.

    « Quoi qu’il arrive, ce sera une bonne base pour l’avenir. Il y a du travail à faire, mais ces élections sont significatives : elles montrent que la droite de gouvernement et la gauche traditionnelle existent toujours, contrairement à ce qu’on nous répète depuis quatre ans », a déclaré à EFE Othman Nassrou, le « numéro deux » de la conservatrice Valérie Pécresse en région parisienne.

    Pécresse a battu l’extrême droite Jordan Bardella avec des pourcentages respectifs de 36,18% et 13,14%, et est l’une des figures avec lesquelles le parti avec lequel Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir en 2007 pourrait tester à nouveau son destin.

    LECTURE NATIONALE

    Les socialistes lui ont également donné une lecture nationale. « Depuis des années, nous sommes condamnés à l’inévitabilité d’un duel Macron/Le Pen. Les élections régionales et départementales ont ouvert une autre possibilité. Un espoir est né. Nous incarnons une alternative écologique et sociale », a déclaré cette semaine le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure.

    L’une et l’autre formation arrivent à ce second tour avec la volonté de confirmer la bonne dynamique du premier, dans lequel le parti du président Emmanuel Macron, La République en Marche (LREM), a payé son manque d’implantation territoriale et Le Pen n’a pas vu s’installer les bons augures des sondages.

    « Je dis aux Français que je compte sur eux, que dans toutes les régions métropolitaines ils peuvent faire gagner le Rassemblement national », a déclaré vendredi le leader d’extrême droite, avec un appel à son électorat à ne pas démissionner ou laisser « voler » ces élections.

    L’abstention, en effet, a été le grand protagoniste de dimanche dernier, avec un taux record de 66,7%. Un chiffre si élevé que les représentants des instituts de démoscopie cités samedi par le journal Le Figaro le voient difficilement s’aggraver.

    Un an après l’élection présidentielle, Macron a promis de tirer les leçons de cette chute abyssale de la participation, attribuée en partie à la crise sanitaire, qui a brouillé l’organisation de rassemblements.

    VOTE- CLÉ EN PROVENCE

    Pour le politologue Vincent Martigny, la hausse de la mobilisation, même s’il n’en prévoit pas « l’explosion », sera déterminante, notamment en PACA, où les conservateurs recueillent désormais 51% des intentions de vote et l’extrême droite 49%, selon un sondage de l’IFOP pour les chaînes TF1 et LCI.

    Jean-François Massuet, ancien maire pendant quatorze ans de la petite ville de Méounes Lès Montrieux, toujours actif dans la politique municipale et départementale, estime qu’au final, « l’idée du rejet du RN donnera la victoire à Muselier ».

    Bien que le RN ait progressivement pénétré dans les zones rurales de la région où elle n’était pas active auparavant, en utilisant des thèmes tels que l’immigration ou l’insécurité, qui, selon lui, « sont largement exagérés par les médias ».

    Le propre chiffre de Mariani peut avoir été un facteur dans l’abstention de l’extrême droite. Ancien ministre de la droite traditionnelle sous la présidence de Sarkozy (2007-2012), puis transfuge du RN, il a été choisi pour pêcher des voix conservatrices, mais les fidèles de l’extrême droite pourraient le considérer comme trop mou.

    Muselier, quant à lui, a une histoire familiale attrayante : ses parents ont résisté à l’occupation nazie et son père a été déporté au camp de Dachau, bien qu’il ait survécu, et son grand-père était amiral et chef des forces navales de la France libre sous de Gaulle.

    En tant que dirigeant régional, il a fait des gestes vers le centre et vers la gauche, afin que les acolytes de Le Pen puissent « voter sans déshonneur », comme le résume le politologue Martigny.

    Ce dimanche, nous verrons si la campagne de « dédiabolisation » du RN a été couronnée de succès. Alexandrine, étudiante à l’université de Marseille, admet à EFE que la possibilité de sa victoire « fait peur » car « ils ne s’intéressent pas du tout aux problèmes », mais « manipulent » la situation.

    Quatre-vingt-quatre pour cent des jeunes âgés de 18 à 24 ans n’ont pas voté dimanche dernier. Elle, qui s’est rendue aux urnes « parce qu’il est important de montrer que nous nous sentons concernés », estime que c’est parce que « les politiciens sont déconnectés des citoyens » et que les problèmes de ces régions « ne sont pas bien connus ». EFE

    Swissinfo, 26 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, droite, gauche, extrême droite, Emmanuel Macron, Marine Le Pen,

  • Aix-en-Provence : Thierry Mariani fait du porte-à-porte

    Dans le sud de la France, un ex-conservateur mène la quête de l’extrême droite pour le pouvoir régional.

    AIX-EN-PROVENCE, France, 24 juin (Reuters) – Avec une longue carrière dans la politique traditionnelle, Thierry Mariani, qui veut assurer la toute première victoire de l’extrême droite aux élections régionales en France, est dans son élément alors qu’il fait du porte-à-porte à Aix-en-Provence.

    Les manches de sa chemise retroussées, ses manières décontractées, Mariani se présente comme l’homme qui mettra plus d’agents de sécurité dans les trains et les lycées, dépensera plus d’argent pour la reprise de la pandémie et impliquera davantage le public dans la prise de décision.

    La dirigeante d’extrême droite Marine le Pen a recruté Mariani, un politicien expérimenté qui a été ministre sous Nicolas Sarkozy, afin d’élargir son attrait auprès des électeurs traditionnels dans le cadre de sa campagne pour le contrôle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).

    « C’est le seul à avoir un programme honnête », a déclaré Claire Laurent, retraitée qui a voté pour la première fois à l’extrême droite au premier tour de l’élection, sur le marché où Mariani distribuait des tracts de campagne.

    « Nous devons défendre notre région avec un candidat solide », a-t-elle ajouté.

    Une victoire dans cette région méditerranéenne de 5 millions d’habitants lors du second tour du 27 juin renforcerait les chances de Mme Le Pen de devenir présidente l’année prochaine et permettrait de mesurer les progrès réalisés pour adoucir l’image eurosceptique et anti-immigration de son parti.

    Renaud Muselier, le président sortant de la région, de centre-droit, a mis en garde les électeurs pendant la campagne contre le risque de se laisser abuser par un « cheval de Troie ». Il a déclaré à Reuters que derrière une façade moins toxique, l’extrême droite continuait à mener des politiques « nauséabondes ».

    Le sud de la France est depuis des années un bastion de la droite.

    Il est sous-tendu par la colère suscitée par les vagues d’immigration en provenance des anciennes colonies nord-africaines de la France et par la menace qu’elles représentent pour l’identité française. Plus récemment, le sentiment que les impôts aident les migrants plutôt que de s’attaquer aux inégalités sociales a attisé le soutien de la classe ouvrière.

    « Je ne suis pas du genre à être raciste, mais regardez ce qui se passe. Il faut arrêter de distribuer des allocations un peu partout parce qu’à un moment donné, c’est nous qui devrons payer », a déclaré le mécanicien Jean-Paul Buleux, un électeur d’extrême droite.

    UN DÉFI DE CRÉDIBILITÉ

    Les chances d’une victoire de l’extrême droite en PACA se sont allongées cette semaine après que d’autres partis se sont unis dans un soi-disant « front républicain » conçu pour éviter de fragmenter le vote anti-Le Pen. Le même front a aidé le président Emmanuel Macron à vaincre Le Pen en 2017.

    Pour des électeurs comme Buleux, le pacte souligne ce qu’ils disent être une crainte des partis traditionnels pour le changement que beaucoup recherchent.

    Pour d’autres, comme le retraité Gérard Bouzart, qui a gâché son bulletin de vote du premier tour, il protège les valeurs fondamentales de la république que sont l’égalité et la liberté.

    « Je voterai pour faire barrage au Rassemblement national (au second tour) », a déclaré le retraité, qui s’est moqué de la position de l’extrême droite sur l’immigration et les droits des homosexuels. « Leurs idées sont d’une autre époque ».

    Mariani a rejeté l’idée que le parti était un danger pour la république. Il a déclaré que le Rassemblement national avait laissé derrière lui son passé antisémite et xénophobe associé à son fondateur Jean-Marie Le Pen.

    « Marine Le Pen n’a rien à voir avec son père », a-t-il déclaré.

    Marine Le Pen a déclaré que le résultat des élections régionales ne la ferait pas changer de cap. Le parti de Mme Le Pen a perdu au premier tour neuf points de pourcentage à l’échelle nationale par rapport aux élections régionales de 2015, n’arrivant en tête qu’en PACA.

    Mais les élections ont souligné un défi auquel elle sera confrontée en vue de l’élection présidentielle de 2022, selon la politologue Virginie Martin.

    « Il y a un équilibre délicat à trouver : être capable de dire ‘nous sommes différents, votez pour nous parce que nous sommes en dehors du système’ mais être suffisamment dans le courant dominant pour être crédible », a déclaré Mme Martin.

    Reuters, 24 juin 2021

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  • Le Pen irritée par les résultats des élections régionales

    L’extrême droite française irritée par les résultats des élections, la région sud en jeu

    -Le Pen veut une victoire historique dans le sud de la France
    -Macron face à un défi avant le vote présidentiel de 2022
    -La participation dans tout le pays devrait atteindre un niveau record
    -Le centre droit fait mieux que prévu

    PARIS, 20 juin (Reuters) – L’extrême droite française a fait moins bien que prévu lors des élections régionales de dimanche, selon les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, laissant dans la balance la victoire dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et une plateforme pour l’élection présidentielle de 2022.

    Le Rassemblement national de Marine Le Pen a exprimé sa frustration face à un taux de participation record, alors que le centre droit a fait son premier retour dans les urnes depuis un résultat désastreux à l’élection présidentielle de 2017 et que le parti du président Emmanuel Macron a terminé cinquième.

    Le taux d’abstention élevé lors du vote du premier tour de dimanche, projeté à 68,5 % par l’institut de sondage Elabe, a coïncidé avec un dimanche ensoleillé et l’émergence de mois de sévères restrictions COVID-19.

    « Je ne peux que regretter ce désastre civique, qui a très largement déformé la réalité électorale du pays et donné une idée trompeuse des forces politiques en présence », a déclaré Mme Le Pen.

    « Si vous voulez que les choses changent, sortez et votez ».

    Un sondage de sortie des urnes IPSOS a montré que le centre-droit Les Républicains a remporté 27,2 % des voix au niveau national, devant l’extrême droite avec 19,3 %, suivie par les Verts, le Parti socialiste et La République en Marche de Macron avec 11,2 %.

    Pour l’extrême droite de Le Pen, c’est une baisse de plus de 7 points de pourcentage à l’échelle nationale par rapport à la dernière élection de 2015, qui s’était déroulée dans le sillage des attentats islamistes de Paris.

    Les élections régionales, pour lesquelles un second tour de scrutin aura lieu le 27 juin, offrent un aperçu de l’humeur des électeurs avant l’année prochaine, et un test des références de Le Pen.

    Elle a fait un effort concerté pour désintoxiquer l’image de son parti et éroder le vote de la droite dominante avec une politique populiste moins incendiaire, eurosceptique et anti-immigration.

    Dans la région des Hauts-de-France, au nord du pays, Les Républicains ont obtenu des résultats plus importants que prévu, selon les enquêtes de sortie des urnes, en devançant l’extrême droite avec une marge plus importante que prévu.

    Le candidat principal du parti dans le nord, Xavier Bertrand, qui est en passe de devenir le candidat conservateur à la présidentielle de 2022, a déclaré que le centre-droit avait montré qu’il était le rempart le plus efficace contre l’extrême droite.

    Le parti au pouvoir de Macron a fait aussi mal que prévu, la porte-parole du parti, Aurore Berge, parlant d’une « gifle ». Le président n’a pas réussi à s’enraciner localement, même si sa popularité à l’échelle nationale reste supérieure à celle de ses prédécesseurs.

    Les enquêtes d’opinion prévoient que Le Pen obtiendra le meilleur score au premier tour de l’élection présidentielle de l’année prochaine, grâce à une base de soutien qui en a assez de la criminalité, des menaces de la mondialisation sur l’emploi et d’une élite dirigeante considérée comme déconnectée des citoyens ordinaires.

    Le parti de Mme Le Pen n’a encore jamais contrôlé une région. Si elle en gagne une la semaine prochaine, cela enverrait le message qu’un président du Rassemblement national en 2022 n’est pas à exclure.

    Deux sondages de sortie des urnes ont montré que le Rassemblement national était arrivé en tête en Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais avec une marge plus étroite que prévu par rapport au candidat de centre-droit Renaud Muselier, qui avait conclu une alliance avec le parti de Macron.

    Toutefois, le candidat du parti des Verts a déclaré qu’il maintenait sa candidature dans le sud, ce qui rend la compétition à trois plus favorable à l’extrême droite.

    Les résultats du premier tour de dimanche enverront les partis dans les coulisses pendant deux jours pour conclure des alliances avant le second tour.

    Reuters, 21 juin 2021

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  • Elections régionales: le pari perdant de Macron

    Le parti du président français LREM a essuyé un échec cuisant au premier tour des élections régionales, et ce a moins d’une année de la présidentielle qui s’annonce d’ores et déja très serrée dans la mesure où Emmanuel Macron ne serait éventuellement pas opposé a celle qu’il a déja battue en 2017 en l’occurrence Marine Le Pen.

    C’est une règle désormais classique de notre histoire électorale: les scrutins ne se déroulent jamais comme prévu (… par les sondages). Le premier tour des élections régionales françaises n’a pas dérogé a cette loi, avec un Rassemblement national nettement plus faible qu’attendu, des présidents de région triomphants et l’échec cuisant des listes LREM, a rapporté dimanche soir L’Opinion.

    Pour Emmanuel Macron, ce dimanche électoral a sûrement un goût amer. Il subit en effet un quadruple échec. Celui de ses candidats, si nombreux a être éliminés dès le premier tour, en particulier ses ministres envoyés en mission dans des régions où l’objectif principal était de déstabiliser les sortants, du moment qu’ils étaient de droite et plus encore s’ils se présentaient comme adversaires potentiels en 2022. Avec des scores aussi piteux, impossible – c’est son second échec – de prétendre être celui qui fait basculer a droite ou a gauche une élection: le parti du locataire de l’Elysée est trop faible pour imposer la moindre alliance a des présidents sortants puissants.

    Le troisième échec d’Emmanuel Macron est plus personnel: son choix de «nationaliser» les élections régionales était un contresens. Ses voyages en province, jusqu’a l’avant-veille du scrutin, n’ont pas empêché les électeurs de rappeler que, pour eux, les élections régionales concernent les régions.

    Dernier échec, et non des moindres: la brutale contre-performance du Rassemblement national. Marine Le Pen subit-la un gros coup de pompe dans son ascension vers 2022. Ce qui, ajouté aux scores brillants de plusieurs leaders des Républicains, rebat les cartes. Emmanuel Macron voit commencer a se dissiper la certitude d’affronter la présidente du Rassemblement national dans un duel de second tour a sa main. C’est une règle désormais bien établie: une course a l’Elysée réserve toujours de grosses surprises. La première vient de se produire.

    La sévère déroute de la macronie engage-t-elle pour autant le gouvernement et, a fortiori, le chef de l’Etat, a dix mois de l’élection présidentielle? Si l’exécutif a toujours martelé qu’il ne serait pas lié par les résultats, la question d’un remaniement ministériel est désormais a nouveau sur la table, d’autant qu’une quinzaine de ministres étaient candidats.

    Il convient de rappeler que le chef de l’Etat français a reçu une gifle de la part d’un homme le 8 juin dernier, alors qu’il était en déplacement dans la Drôme, deuxième étape de son “tour de France des territoires”.

    Abstention record
    Le premier tour des élections régionales 2021 aura été marqué par une abstention record. C’est dans le Grand Est que l’on s’est le moins mobilisé en France. Prés de trois quart des électeurs ne sont pas allés voter.

    Selon les premières estimations des instituts de sondage, l’abstention atteindrait entre 66.1% et 68.6%.

    Echourouk online, 21 juin 2021

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  • La France élit ses dirigeants régionaux et se prépare au vote présidentiel

    PARIS (AP) – Le parti d’extrême droite de Marine Le Pen est porté par son message de fermeté en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration, alors que les électeurs français commencent à élire les dirigeants régionaux dimanche dans une élection qui est considérée comme une répétition générale pour le vote présidentiel de l’année prochaine.

    Le jeune parti centriste du président Emmanuel Macron devrait faire piètre figure, faute d’une base politique locale solide et en raison de la frustration suscitée par la gestion de la pandémie par son gouvernement.

    Le taux de participation au premier tour de dimanche pourrait atteindre un niveau record. Ceux qui se présentent pour voter doivent rester masqués, se tenir à l’écart de la société et se munir de leur propre stylo pour signer les registres de vote.

    Les élections aux conseils de direction des 13 régions françaises, de la Bretagne à la Bourgogne en passant par la Côte d’Azur, portent essentiellement sur des questions locales telles que les transports, les écoles et les infrastructures. Mais les principaux politiciens les utilisent comme une plateforme pour tester des idées et gagner des partisans avant l’élection présidentielle d’avril. Le Pen et Macron devraient dominer cette course.

    Les partis qui remportent plus de 10 % des voix au premier tour du scrutin régional de dimanche se qualifient pour le second tour décisif du 27 juin.

    Les sondages suggèrent que le parti Rassemblement national de Mme Le Pen pourrait remporter le contrôle d’une ou plusieurs régions, ce qui serait un grand coup de pouce pour les efforts qu’elle déploie depuis dix ans pour légitimer un parti longtemps considéré comme un paria antidémocratique et antisémite. Une question majeure pour le second tour est de savoir si les électeurs français se rassembleront pour écarter le parti du pouvoir comme ils l’ont fait dans le passé.

    Le parti conservateur traditionnel Les Républicains semble prêt à garder le contrôle de plusieurs des sept régions qu’il dirige actuellement, y compris la très importante région parisienne.

    Parmi les candidats les plus forts du Rassemblement national figure Thierry Mariani, qui se présente pour diriger la région qui comprend la Provence, la Côte d’Azur et une partie des Alpes. Mariani a déclaré qu’il voulait plus de police et plus de financement public pour les groupes promouvant les communautés individuelles, ce que beaucoup considèrent comme visant les associations musulmanes ou les mouvements LGBTQ.

    Le Rassemblement national a remporté de nombreuses victoires politiques aux élections locales ces dernières années et a fait de la sécurité un enjeu majeur de cette campagne. Ses candidats se sont ralliés aux syndicats de police qui affirment être confrontés à une recrudescence de la violence, et ont demandé des peines de prison plus sévères et un moratoire sur l’immigration – même si ces mesures relèvent des pouvoirs de l’État et non des conseils régionaux.

    Le parti français des Verts, qui a fait un bond lors des dernières élections, espère gagner une nouvelle influence dans le vote régional, tandis que le Parti socialiste pourrait encore perdre du terrain.

    Les perspectives semblent incertaines pour le parti centriste de M. Macron, La République en marche, qui n’a que quatre ans d’existence et n’existait donc pas la dernière fois que les électeurs ont choisi les dirigeants régionaux, en 2015. Il est confronté à la désillusion des politiques de Macron, y compris de la part des électeurs ruraux qui ont soutenu le soulèvement des gilets jaunes contre l’injustice économique perçue.

    Les élections régionales ont été retardées en raison de la recrudescence du virus.

    Les infections ayant diminué et les vaccinations s’étant répandues, le gouvernement a récemment rouvert des restaurants, des magasins et des possibilités de voyage fermés depuis longtemps. Le Premier ministre a supprimé un couvre-feu impopulaire et inhabituellement long qui devait commencer dimanche.

    Dimanche, les électeurs choisiront également les personnes qui dirigeront les plus de 100 « départements » de France, un autre niveau du système de gouvernance territoriale du pays.

    Associated Press, 20 juin 2021

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