Étiquette : extrême droite

  • France : le test des élections régionales

    L’extrême droite française teste l’appétit des électeurs lors des élections régionales

    PARIS, 20 juin (Reuters) – Les électeurs français se sont rendus aux urnes dimanche pour des élections régionales qui testeront l’attrait de l’image adoucie de la leader d’extrême droite Marine Le Pen, moins d’un an avant la prochaine élection présidentielle.

    Au terme d’un an et demi d’enfermements, de couvre-feux et de restrictions, le premier tour de dimanche risque d’être désastreux pour le président Emmanuel Macron, dont le parti ne devrait remporter aucune des 13 régions de France métropolitaine.

    Stimulée par la résurgence des questions relatives à l’ordre public pendant la campagne, malgré le fait que les régions françaises n’ont pas de pouvoirs de police, Mme Le Pen espère tirer parti d’un changement d’image qui l’a amenée à abandonner ses promesses de « Frexit » et sa rhétorique incendiaire.

    « Elle apparaît moins extrême aux yeux des Français, moins dangereuse pour la démocratie, qu’il y a dix ans », a déclaré à Reuters Brice Teinturier, analyste chez l’institut de sondage IPSOS.

    La meilleure chance pour son parti, le Rassemblement national, se trouve dans le sud de la France, la région autour de Marseille et de Nice, où l’un des lieutenants de Le Pen, un ancien ministre conservateur, est projeté par un sondage d’opinion comme gagnant de la course même si tous les partis se rallient contre lui.

    Gagner une région, pour la toute première fois, donnerait à Le Pen un coup de pouce majeur moins d’un an avant les élections présidentielles, et serait une gifle pour Macron, qui s’est présenté comme un rempart contre l’extrême droite.

    « Si le choix est effectivement entre le Rassemblement national et le centre-droit, comme M. Macron, personnellement je ne voterai pas (aux élections présidentielles) », a déclaré à Reuters le réalisateur Emmanuel Barraud, 61 ans, devant un bureau de vote à Paris.

    « Je pense qu’il faut accepter que la partie est terminée et qu’il faut commencer à préparer l’avenir et l’avenir, c’est de reconstruire un vrai parti de gauche. »

    FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION

    La participation à la mi-journée était l’une des plus faibles de l’histoire pour une élection française, avec seulement 12,2 %, contre 16,3 % en 2015.

    L’extrême droite devrait également tirer son épingle du jeu dans deux autres régions, autour de Calais dans le nord et en Bourgogne, aidée par la faible participation dans un pays dont l’attention se porte sur les vacances d’été pour oublier la pandémie.

    Dans le nord, le député sortant et favori pour devenir le candidat des conservateurs à l’élection présidentielle, Xavier Bertrand, affronte le porte-parole du parti de Le Pen et le ministre de la justice de Macron.

    Le fait que le parti de Macron atteigne le seuil des 10 % déterminera s’il peut forcer Bertrand à conclure une alliance pour vaincre l’extrême droite, ce qui compromettrait son positionnement en tant qu’opposant en chef de Macron en 2022.

    En revanche, une victoire de Bertrand augmenterait ses chances de devenir le candidat des conservateurs à la présidence. Les assistants de M. Macron considèrent l’ancien ministre de la santé comme un rival qui éroderait la base électorale de centre-droit du président. en savoir plus

    Les résultats du premier tour de dimanche enverront les partis dans des tractations frénétiques en coulisses pendant deux jours afin de conclure des alliances avant le tour final du 27 juin.

    « Je suis venu voter pour que les partis totalitaires comme la France Insoumise (extrême-gauche), les Verts ou le Rassemblement national ne gagnent pas », a déclaré Vincent Thomas, un artiste de 52 ans qui votait également à Paris.

    Reuters, 20 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, extrême droite,

  • Canada : Horrible islamophobie

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Canada terre d’accueil des immigrés ? Difficile de le faire croire aux proches des quatre musulmans, membres d’une même famille, tués dimanche dernier par un individu au volant d’un pick-up dans une localité de l’Ontario, à l’enfant qui a été gravement blessé par cet attentat à la voiture bélier et qui va garder ses séquelles toute sa vie, ainsi que tous les musulmans vivant au Canada.

    C’est un acte terroriste qui vise à faire peur à la communauté musulmane installée au Canada, comme l’a désigné le Premier ministre Justin Trudeau, contrairement à d’autres médias qui continuent à faire dans les deux poids deux mesures, prompts à qualifier pareils crimes d’attentats terroristes quand le coupable est musulman et de simple «attaque» contre des personnes quand la cible sont des musulmans.

    Sans s’étaler dans ce sens sur le traitement médiatique insidieux réservé à ces attentats terroristes commis contre les musulmans installés dans les villes européennes, américaines ou australiennes, qui a eu sa part dans les débats depuis le temps, sans arriver à changer les pratiques ancrées dans certaines rédactions, il y a lieu de parler d’un horrible sentiment d’islamophobie, plus connu en France, qui prend des penchants criminels et qui menace la tranquillité de ce pays qu’on croyait à l’abri de ces haines raciales vu la composante de sa population essentiellement constituée par des groupes d’immigrés de différentes races et épousant diverses religions, qui continuent de nos jours d’affluer vers ces terres qu’on décrit comme paisibles et très accueillantes. Plus le cas de dire pour les musulmans ?

    Pour ne pas tomber dans l’extrême, on dirait que l’islamophobie, qui se développe d’une manière apparente chez les Canadiens, s’exprimant sporadiquement, certes, mais d’une rare violence (rappelant la fusillade dans une mosquée au Québec, en 2017, qui a fait six morts).

    Très inquiétante cette haine des musulmans, donc, car pouvant à la longue installer un sentiment de peur généralisé au sein de la communauté musulmane et provoquer des réactions autant violentes contre cet «autre» qui nourrit des sentiments de haine à leur égard.

    Déjà, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), qui s’est dit «plus qu’horrifié par cette attaque terroriste en sol canadien», a appelé à la vigilance tous les musulmans vivant au Canada. Cela relève le degré du climat d’insécurité dans lequel vivraient, désormais, les musulmans dans ce pays. Et, les réactions d’indignation unanime chez les responsables canadiens n’enlèveraient rien à ce sentiment de crainte chez tout musulman d’être la prochaine cible du prochain attentat terroriste.

    «Personne ne devrait jamais avoir à vivre de cette façon, ni ressentir cette peur. Toutefois, à cause d’incidents horribles comme celui-ci, beaucoup de nos concitoyens, de nos voisins, de nos amis n’ont aucune autre option», de l’aveu même du ministre canadien de la Sécurité publique et de la Protection civile. Sommes-nous arrivés à une époque où les musulmans ne seraient nulle part en sécurité en dehors de leurs pays ? Ou la forte immigration des musulmans vers les pays de l’Occident, en sus des dommages collatéraux ou la confusion de l’image du musulman avec le terroriste islamiste, pose-t-elle un problème fondamental d’inadaptation avec les mœurs sociales dans les pays d’accueil ? Peut-être que les musulmans devraient suivre l’exemple des Chinois qui bâtissent leur propre univers, des villes dans les villes, là où ils émigrent.

    Le Quotidien d’Oran, 10 juin 2021

    Etiquettes : Canada, islamophobie, extrême droite, crime, assassinat, attentat, voiture bélier, racisme, discrimination, xénophobie,

  • Israël : pression pour un vote rapide afin de mettre fin au règne de Netanyahou

    Les opposants à Netanyahu font pression pour un vote rapide afin de mettre fin à son règne de 12 ans.

    TEL AVIV, Israël (AP) – Les adversaires du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont fait pression jeudi pour un vote rapide du Parlement afin de mettre officiellement fin à son long règne, espérant ainsi éviter toute tentative de dernière minute de faire dérailler leur gouvernement de coalition récemment annoncé.

    Les dernières manœuvres politiques ont commencé quelques heures après que le leader de l’opposition Yair Lapid et son principal partenaire de coalition, Naftali Bennett, ont déclaré avoir conclu un accord pour former un nouveau gouvernement et réunir une majorité à la Knesset, ou parlement, qui compte 120 membres.

    La coalition se compose de huit partis issus de l’ensemble de l’échiquier politique, qui n’ont pas grand-chose en commun, si ce n’est l’objectif commun de renverser M. Netanyahou après 12 années record au pouvoir. L’alliance comprend des partis de la ligne dure précédemment alliés à Netanyahou, ainsi que des partis de centre-gauche et même une faction arabe – une première dans la politique israélienne.

    M. Netanyahou s’en est pris à ses ennemis jeudi, indiquant qu’il continuerait à exercer des pressions sur ses anciens alliés qui ont rejoint la coalition. « Tous les membres de la Knesset qui ont été élus avec des votes de droite doivent s’opposer à ce dangereux gouvernement de gauche », a-t-il écrit sur Twitter.

    Le drame a captivé les Israéliens à un moment où le tumulte ne manque pas : quatre élections non concluantes en deux ans, suivies d’une guerre de 11 jours dans la bande de Gaza le mois dernier, accompagnée de violences collectives entre Juifs et Arabes dans les villes du pays. Le pays sort également de la crise du coronavirus qui a causé de profonds dommages économiques et mis en évidence les tensions entre la majorité laïque et la minorité ultra-orthodoxe.

    Pourtant, le débat politique s’est concentré sur Netanyahou, qui fait face à des accusations de corruption, et sur la question de savoir s’il doit rester ou partir.

    « Nous n’avons jamais eu une coalition comme celle-ci », a déclaré Hillel Bar Sadeh dans un café de Jérusalem. « Nous aimons avoir un nouvel esprit, nous aimons avoir une certaine unité ».

    Le propriétaire du café, Yosi Zarifi, a dit qu’il a confiance dans le fait que Netanyahou reviendra au pouvoir – et se méfie de la coalition.

    « Tout le monde est clair que ce tour ne durera pas, il n’y aura pas de colle (pour la maintenir ensemble) ici », a-t-il dit.

    Le bloc anti-Netanyahou a annoncé l’accord de coalition juste avant une date limite fixée à minuit mercredi. L’accord a déclenché un processus complexe qui devrait s’étendre sur toute la semaine prochaine.

    La coalition dispose d’une majorité très mince de 61 voix au Parlement. La question est maintenant de savoir si les voix du groupe se maintiendront pour nommer un nouveau président du Parlement, qui présidera ensuite le vote nécessaire pour confirmer le nouveau gouvernement.

    Si le groupe n’y parvient pas, le président actuel, qui est un allié de Netanyahou, pourrait utiliser sa position pour retarder le vote et donner à Netanyahou plus de temps pour saboter la coalition.

    Alors que la coalition se mettait en place ces derniers jours, Nétanyahou et ses partisans ont intensifié leur campagne de pression contre leurs anciens alliés bellicistes, notamment Bennett et son numéro 2 au sein du parti Yamina, Ayelet Shaked.

    Netanyahou les a accusés de trahir leurs valeurs. Ses partisans ont lancé des campagnes vicieuses sur les médias sociaux et organisé des manifestations bruyantes devant le domicile de Mme Shaked. Le parti Likoud du Premier ministre a également appelé à une manifestation jeudi soir devant le domicile de Nir Orbach, législateur de Yamina, pour l’inciter à quitter la coalition.

    C’est un avant-goût de la pression à laquelle il faut s’attendre pour les législateurs de droite. Et certains, à gauche, ont maintenant le temps de réfléchir à la question de savoir s’ils vont payer pour ce partenariat lors des prochaines élections.

    « Il y aura beaucoup de pression, surtout sur les droitiers, surtout pour les droitiers religieux », a déclaré Gideon Rahat, professeur de sciences politiques à l’Université hébraïque. « Ils iront à la synagogue et les gens feront pression sur eux. Ce sera un cauchemar pour certains d’entre eux ».

    Netanyahu et ses partisans ont convoqué une réunion plus tard dans la journée de jeudi pour discuter de leurs prochaines étapes.

    Selon l’accord de coalition, Lapid et Bennett se partageront le poste de premier ministre par rotation. Bennett, ancien allié de Netanyahou, servira les deux premières années, tandis que Lapid servira les deux dernières années – bien qu’il soit loin d’être certain que leur fragile coalition tienne aussi longtemps.

    L’accord historique inclut également un petit parti islamiste, la Liste arabe unie, ce qui en ferait le premier parti arabe à faire partie d’une coalition gouvernementale.

    Associated Press, 03 juin 2021

    Etiquettes : Israël, Benjamin Netanyahou, gouvernement, Naftali Bennett, Knesset, Yamina Nir Orbach, extrême droite,

  • Ceuta : Le calin qui a secoué la toile

    Est-ce un moment de sympathie ou une menace pour votre existence ?
    La catégorie Imagerie examine comment une image détermine notre perception de la réalité. Cette semaine : L’étreinte d’une bénévole qui est venue la soutenir lors d’attaques racistes.

    À la suite d’un conflit diplomatique entre l’Espagne et le Maroc, au début de la semaine dernière, neuf mille personnes sont arrivées en l’espace de 36 heures à Ceuta, une enclave espagnole qui borde le Maroc. Ils sont venus à la nage, à pied àa travers un gué dans l’eau ou dans des bateaux en caoutchouc, ils se sont échoués épuisés sur la plage de Tarajal. Cela a dû être accablant, une sorte de pièce de théâtre chaotique avec différents groupes de personnes : les migrants, venant du Maroc et d’Afrique subsaharienne, les policiers, les gardes-frontières, les soldats dans leurs véhicules blindés, les photographes, les journalistes, les travailleurs humanitaires. Rétrospectivement, Luna Reyes dira aux journalistes : « Nous n’avons pas été formés pour voir une telle chose ».

    Elle n’était pas préparée à ce qu’elle a vu. Néanmoins, la volontaire de 20 ans de la Croix-Rouge espagnole – queue de cheval haute, élastiques au poignet, petit tatouage sur le bras – a fait ce qu’on attendait d’elle. Elle a aidé les adolescents qui pleuraient sur les derniers mètres à travers la haute marée, elle s’est assurée que les mères avec leurs enfants étaient en sécurité, elle a distribué de l’eau. Elle a posé sa main sur le cou d’un jeune homme blasé, en maillot de bain rouge, originaire du Sénégal. Il a entouré sa taille de ses bras, a posé sa tête contre son épaule et s’est accroché à elle comme si elle était une bouée de sauvetage.

    Le scène n’est pas passé inaperçue. Elle a été filmée par le photographe espagnol de l’AP, Bernat Armangué (42 ans) qui, provenant de Barcelone, était arrivé sur la plage vers midi. Il s’y promène un moment avant de se concentrer sur le groupe de migrants auquel appartient Abdou du Sénégal. Ce dernier s’est effondré, écrit Armangué, lorsqu’il a cru qu’un de ses amis (qui se révélera plus tard être son frère) était en train de mourir, ce à quoi Luna Reyes a tenté de le réconforter. J’ai réalisé que c’était un moment important : la connexion était authentique, un bref moment d’empathie entre deux personnes qui ne se connaissaient pas ».

    Déchets racistes

    Beaucoup de gens pensaient le contraire. Alors que la photo s’est répandue comme une traînée de poudre sur Internet, Luna Reyes (20 ans, volontaire – je le répète) a été bombardée d’insultes racistes, provenant du coté nationaliste de la droite espagnole et de personnes qui étaient « simplement » contrariées par l’arrivée de tant de migrants. Sous le hashtag #GraciasLuna, un contre-mouvement encore plus important a rapidement émergé, présentant Reyes comme la personnification de tout ce qui est bon en Espagne, mais entre-temps, l’étudiante elle-même avait déjà dû mettre ses comptes de médias sociaux en mode privé. Lorsque la télévision espagnole a rendu visite à Abdou, qui avait entre-temps été renvoyé au Maroc, et l’a réuni avec Reyes par vidéoconférence, celle-ci n’a pas voulu être reconnue à l’écran.

    Le photographe Armangué ne s’attendait pas à ce que sa photo déclenche tout cela. Il se trouvait à Ceuta pour faire un reportage sur une crise humanitaire en cours, dit-il par courriel. Les journalistes doivent informer et les citoyens peuvent ensuite décider s’ils veulent être informés. Les photographies, dit Armangué, peuvent déclencher des sentiments intenses. La façon dont vous réagissez dépend de qui vous êtes, de ce que vous croyez et de l’endroit où vous vous trouvez dans votre vie à ce moment-là.

    Vous n’avez pas votre mot à dire sur ce que les gens voient dans les images – même si, en tant que photographe, vous fournissez des légendes aussi précises et journalistiques. Là où l’un voit dans cette étreinte un moment symbolique de l’humanité, un autre y voit une menace personnelle pour son existence. On ne peut rien y faire. Cette petite phrase de Luna Reyes me hante toujours.

    Nous n’avons pas été formés pour voir quelque chose comme ça. Les photos sont tellement omniprésentes que nous oublions parfois que les regarder n’est pas aussi facile que nous le pensons. Regarder, lire, regarder à nouveau et seulement ensuite ouvrir éventuellement en parler – c’est un métier. Il faut s’entraîner à cela.

    De Volkskrant, 28 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, migration, pression migratoire, détresse, empathie, sympathie, migrants, subsahariens, solidarité, bénévolat, Luna Reyes, racisme, extrême droite, xénophobie,

  • Ceuta : un espagnol tire sur des immigrants avec une carabine

    Le voisin a utilisé dans son attaque une carabine à air comprimé engagée. Les faits ont été enregistrés et diffusés sur les réseaux sociaux.

    Un habitant de Ceuta, de nationalité espagnole, vient d’être arrêté par des agents de la police nationale.
    Les événements se sont produits le 18 mai, jour où plus de 8 000 personnes ont atteint le sol espagnol après avoir traversé la plage d’El Tarajal depuis le Maroc, deux jours qui sont devenus la plus grave crise migratoire et diplomatique avec le Maroc depuis des années.

    Il a été arrêté en tant qu’auteur présumé de la fusillade d’un immigrant avec un fusil à air comprimé depuis le balcon de son domicile.
    Les événements se sont produits le 18 mai dernier, jour où plus de 8 000 personnes ont atteint le sol espagnol après avoir traversé la plage d’El Tarajal depuis le Maroc, deux jours qui sont devenus la plus grave crise migratoire et diplomatique avec le Maroc dont on puisse se souvenir depuis des années.

    Ce jour-là, de nombreux immigrants ont déambulé dans les rues de la ville autonome. Un groupe d’entre eux a été victime de ces tirs prétendument perpétrés par ce voisin de Ceuta depuis sa maison à l’aide d’un fusil à air comprimé à visée télescopique. Depuis ce balcon, les événements ont également été enregistrés sur vidéo pendant que l’attaque était commise.

    Le jour même, les images de ce qui s’est passé sont devenues virales sur les réseaux sociaux. On peut y voir le moment où l’auteur, accompagné d’une autre personne, réalise les prises de vue sur les immigrants.

    En pleine crise humanitaire à #Ceuta, il y a ceux qui profitent de l’impuissance et de la vulnérabilité des enfants immigrés pour les chasser des fenêtres et des balcons.

    C’est une honte. @Hibai_ @jonathanmartinz @Juanmi_News @PabloIglesias @CensoredJules @Desvelandorient pic.twitter.com/btyTK6k0Jd

    – Suhaila Hayad M. سهيلة🌺 (@Suhaila_Hayad) 19 mai 2021
    L’un d’entre eux, gravement blessé, tombe au sol et, alors qu’il le voit étendu au milieu de la rue, entouré d’autres personnes qui tentent de l’aider, l’agresseur présumé le nargue.

    « Il est mort. Quillo, il est tombé au sol. Ne regarde pas, je l’ai frappé dans la colonne vertébrale. Lève-toi. Quillo, laisse ces boulettes passer à travers les portes des voitures. Regardez-le, ‘destrozao’ », dit, en riant, le voisin qui a tiré sur les immigrants.

    Crimes haineux et blessures
    Après avoir visionné et analysé les vidéos, les agents ont effectué différentes démarches qui ont permis d’identifier l’auteur présumé de la fusillade.

    Il n’a fallu qu’une semaine pour le trouver. Ce jeudi, il a été localisé et arrêté pour un crime de haine et un autre de blessure.

    En outre, les agents ont réussi à intervenir sur l’arme utilisée dans le fait delicitvo, à savoir un fusil à air comprimé et à visée télescopique.

    El Nuevo Siglo, 27 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Ceuta, Maroc, migrants, extrême droite, racisme, xénophobie,

  • Face à son échec politique, le pouvoir en France fait recours aux coups bas pour freiner la fulgurante montée de Marine Le Pen

    Le lynchage des musulmans dans ce qui ressemble à une prémisse d’une future shoah islamique n’a pas aidé à freiner la montée de l’extrême droite. C’est ainsi que le pouvoir français semble faire recours aux coups bas en vue de porter atteinte à la popularité montante de Marine Le Pen.

    Selon des rapports de presse, Mme Le Pen risque d’être convoquée par la police pour déclarer dans le cadre d’une affaire de soupçons d’emplois fictifs au bénéfice de son parti, le Rassemblement National.

    Selon des révélations faite par Le Journal du Dimanche, Le Pen est accablée par un rapport de 98 pages « qui synthétise les éléments réunis par l’enquête ouverte en mars 2015 et confiée fin 2016 à des juges d’instruction du pôle financier du tribunal de Paris ». Ce rapport accuse environ 25 élus et assistants du RN, dont la présidente Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen et de hauts dirigeants, sont mis en examen pour « détournements de fonds publics » ou recel de ce délit.

    Les magistrats soupçonnent le RN d’avoir « de manière concertée et délibérée » mis en place un « système de détournement » des enveloppes allouées par l’UE à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires (21.000 euros mensuels).

    Ces collaborateurs auraient travaillé en réalité pour le parti d’extrême droite, lui permettant ainsi des économies substantielles sur ses salaires.

    Le Parlement européen, partie civile, a réévalué en 2018 son préjudice à 6,8 millions d’euros dans cette affaire, qui a ensuite débouché sur des investigations distinctes à Paris portant sur les assistants d’eurodéputés du parti centriste MoDem et de celui d’extrême gauche La France Insoumise.

    Le parti Rassemblement national, qui conteste tout détournement, est aussi mis en examen dans cette procédure, ouverte également pour « escroquerie en bande organisée » et « travail dissimulé ».

    Selon plusieurs sources proches du dossier, les investigations n’ont pu être closes en 2020 comme prévu, la crise du Covid-19 ayant notamment retardé la levée d’immunité de l’eurodéputé RN Jean-François Jalkh par le Parlement européen. Celle-ci, réclamée par les juges d’instruction français en vue de sa mise en examen, la dernière attendue dans le dossier, a finalement été levée le 23 mars.

    Ces dernières années, la défense a multiplié les recours, jusqu’à présent rejetés, sans cacher son objectif de « repousser la tenue d’un procès éventuel à l’après-présidentielle 2022 », selon l’un des avocats.

    Avec RTBF, 16 mai 2021

    Etiquettes : France, Islam, extrême droite, Marine Le Pen, emplois fictifs, Parlement Européen, faux assistants,

  • Le danger de l’extrême droite tant en France qu’aux Etats-Unis

    Dans deux pays occidentaux, et non des moindres, une crise politique est en cours, qui peut très bien éclater à la surface dans les mois qui viennent. Ces pays ce sont les Etats-Unis et la France, et la crise qui les menace est celle dans laquelle ils plongeraient si leur extrême droite soit accédait au pouvoir soit le retrouvait, du moins en partie, après l’avoir perdu dans un premier temps.

    C’est la France qui est dans le premier cas, et les Etats-Unis dans le second. Encore que pour ces derniers il ne s’agisse pas à vrai dire d’une prise de pouvoir, mais seulement d’un retour en force de l’extrême droite à travers une victoire aux élections de mi-mandat de l’année prochaine. Une atmosphère de guerre civile règne aux Etats-Unis depuis l’élection de Donald Trump en 2016, qui a culminé dans l’envahissement du Capitole le 6 janvier dernier par un groupe de ses partisans, qui s’est faussement calmée ensuite, mais qui probablement n’attend que l’occasion propice pour reprendre de plus belle. Tout dépend à cet égard des élections de mi-mandat prévues pour la fin de 2022.

    Si les démocrates conservent à cette occasion leur avance à la chambre des représentants, ou mieux encore renforcent leur contrôle sur elle, tout en se maintenant au Sénat, la crise s’en trouvera sinon complètement dépassée du moins notablement atténuée. Elle serait complètement écartée si le parti du président remportait largement ces élections. Elle redoublerait d’intensité dans l’hypothèse contraire. Il ne serait même pas besoin dans ce cas d’attendre la prochaine élection présidentielle pour savoir qui a le plus de chance de l’emporter. Le risque serait alors grand que le pays soit parcouru de convulsions dès ce moment. Ce serait en effet comme si le mandat de Joe Biden au lieu de durer deux autres années prenait fin à partir de ce changement de majorité survenu dans le pouvoir législatif.

    Le fait est que les démocrates ne pourraient pas d’un côté perdre le contrôle du Congrès et de l’autre conserver néanmoins la Maison-Blanche deux années plus tard. Ce n’aurait été pourtant que le jeu ordinaire de l’alternance si le parti républicain n’était pas devenu sous la coupe de Donald Trump, qui en est maintenant le chef véritable, un parti d’extrême droite. S’il était resté le parti conservateur qu’il a toujours été jusqu’à récemment. En France aussi le risque se précise d’une victoire de l’extrême droite dès la présidentielle de mai prochain. Mais contrairement aux Etats-Unis, où une victoire démocrate aux élections à venir couperait court à la crise politique, une réélection d’Emmanuel Macron, a fortiori si celle-ci est obtenue difficilement, ne signifiera pas que tout danger représenté par l’extrême droite est conjuré. Une amélioration du score de Marine Le Pen par rapport à 2017 aurait plutôt pour effet de la relancer. Cela voudra dire en effet qu’elle pourra réussir la prochaine fois, que le procès de fascisation se poursuivra. La France plongerait dans la crise si seulement il s’avérait qu’elle était à même de remporter l’élection. Pas besoin pour cela qu’elle la remporte réellement. La simple possibilité qu’elle le puisse suffira sans doute à faire éclater la crise. Car alors se posera la question de savoir s’il faudra ou non organiser cette élection. Un scénario à l’algérienne s’imposera alors à tous les esprits.

    Le Jour d’Algérie, 15 mai 2021

    Etiquettes : France, Etats-Unis, extrême droite, extrémisme,

  • De Montpellier à Jérusalem, les musulmans sont toujours coupables sur LCI

    Samuel Gontier
    Publié le 12/05/21

    Sur France 2, Anne-Sophie Lapix adopte la rhétorique des syndicats policiers d’extrême droite. Sur BFMTV, Jean-Baptiste Boursier et Olivier Truchot mettent en valeur les militaires putschistes et les éditorialistes de “Valeurs actuelles”. Sur LCI, Caroline Fourest et Abnousse Shalmani fustigent une candidate voilée et des Palestiniens énervés.

    « Voici les titres de ce mardi 11 mai, annonce Anne-Sophie Lapix sur France 2. La nation a honoré la mémoire du brigadier Éric Masson, tué lors d’un contrôle antidrogue à Avignon. Le tueur présumé nie toujours les faits. » Il a beau nier, pour la présentatrice, il n’est pas présumé innocent mais « présumé tueur » donc coupable. Après les titres, Anne-Sophie Lapix revient sur « ce policier tué lors d’un simple contrôle de stupéfiants ». Un contrôle de stupéfiants ? La police voulaient vérifier si la drogue était en règle. Dans le sujet qui suit, il est encore question de « l’avocat du tueur présumé » donc coupable.

    « Pour répondre à l’émotion des policiers, relaie une journaliste, Matignon met des annonces sur la table. […] Annonces encourageantes mais insuffisantes pour la plupart des syndicats de police qui réclament des peines incompressibles. » La parole est au représentant d’Alliance. « Ça va rien changer dans le quotidien des policiers. L’individu va encourir une peine plus importante mais si elle est encore à l’appréciation du magistrat, rien ne dit que la peine prononcée sera tout aussi importante. » Il faudrait supprimer les magistrats et laisser les policiers juger eux-mêmes. « Certains magistrats voient surtout un effet d’annonce », précise la journaliste. « Ce sont des mesurettes qui pour la plupart existent déjà, persifle une représentante du Syndicat de la magistrature. On a besoin d’enquêteurs, de magistrats, de greffiers. » Mais le gouvernenemt a jugé plus rentable de commander des dizaines de milliers de munitions de LBD.

    « Bonsoir Monsieur le Premier ministre. » En plateau, Anne-Sophie Lapix accueille Jean Castex. « Le tueur présumé a 19 ans. » Elle y tient, à son présumé coupable. « Il était connu des services de police, il avait été jugé pour des faits de violence, de trafic de stupéfiants. » C’est bien la preuve de sa culpabilité. « Comment on aurait pu l’arrêter ? » L’arrêter préventivement ? Le droit ne le permet pas, c’est embêtant. « Les syndicats policiers ne vous demandaient pas plus de moyens, attaque la présentatrice. Ils veulent une peine minimale, incompressible, que l’agresseur sache qu’il va être condamné. Et c’est pas le cas aujourd’hui. » Ah bon ? Les agresseurs de policiers ne sont pas condamnés ? Je dois être victime d’une hallucination, confondre Anne-Sophie Lapix sur France 2 avec Laurence Ferrari sur CNews.

    Mieux vaut BFMTV. « La première tribune signée par des généraux a fait beaucoup de bruit, rappelle Jean-Baptiste Boursier samedi soir. Et une nouvelle tribune est à paraître cette semaine, toujours dans le magazine Valeurs actuelles. » BFMTV est à la pointe de l’information, elle parle déjà d’une tribune qui n’existe pas. « Son directeur de la rédaction est en direct avec nous, bonsoir Geoffroy Lejeune. » Chouette, je vais vivre de l’intérieur l’élaboration de la tribune. « Pourquoi y aura-t-il une nouvelle tribune ? » Pour apaiser les esprits, je suppose. « On a été sollicité pour publier cette tribune, explique Geoffroy Lejeune. Et, en règle générale, on est d’accord pour que tout le monde s’exprime. » Par exemple, on publie régulièrement des tribunes de travailleurs sans-papiers ou de victimes de violences policières.

    Pendant les douze minutes de l’entretien, Jean-Baptiste Boursier répète une seule question, cherchant obstinément à savoir si la tribune est authentique. « On fait notre travail de vérification, de journalistes, certifie Geoffroy Lejeune. Il faut qu’on s’assure que ça n’a pas été signé par des gens qui n’existent pas ou qui ne sont pas militaires. On est en train de tout vérifier. » Je suis impressionné par le zèle déontologique des journalistes de Valeurs actuelles… Les mêmes qui ont publié le récit totalement bidonné d’un prof soi-disant victime d’islamistes. Sur le fond, Geoffroy Lejeune précise : « C’est une tribune qui donne un cadre de réflexion. » Christophe Barbier va être ravi, il adore le cadre de réflexion des appels au putsch. « La première tribune des militaires, c’était un diagnostic, un pronostic et un appel, explique-t-il. Le diagnostic, tout le monde est d’accord : une société déchirée, une montée de la violence… » Des hordes de barbares dans nos banlieues, des musulmans grands remplaçants… Tout le monde (d’extrême droite) est d’accord.

    À propos de musulmans, on a quoi cette semaine pour leur taper dessus ? « Je voudrais vous raconter l’histoire d’une candidate voilée sur une affiche électorale, propose Olivier Truchot mardi soir. Cette candidate voilée, c’est une candidate de LREM aux départementales de Montpellier. La polémique est venue d’un tweet de Jordan Bardella, Stanislas Guerini a réagi. » En cédant à l’injonction du RN, sans doute pour consolider le fameux « front républicain » (contre la gauche). « Qu’en pense la sénatrice Valérie Boyer ? » Du mal, bien sûr. Olivier Truchot lui demande fort à propos : « On vous a reproché un temps de porter une croix assez visible lorsque vous étiez sur les plateaux télé. Quelle est la différence ? — Le voile, c’est un interdit de fraternité, un interdit de liberté et un interdit d’égalité. » Alors que la croix, pas du tout. « Merci d’avoir été avec nous », salue le présentateur sans la relancer.

    Au bout de presque dix minutes, Olivier Truchot précise : « Rappelons que Sarah Zemmahi, elle a un nom, cette candidate qui apparaît voilée… » Révélation, une femme voilée a donc un nom. Comme si son voile ne suffisait pas à la définir. Pour en parler, BFMTV a convié Tugdual Denis, de Valeurs actuelles. Olivier Truchot relève : « C’est un débat qui transcende les partis. À LREM, ils ne sont pas d’accord entre eux. À gauche, ils ne sont pas d’accord entre eux. Et à droite, on peut trouver des partisans de la laïcité… » Laquelle n’interdit pourtant pas de porter un signe religieux dans l’espace public. « … Et puis d’autres qui, au contraire, veulent afficher leurs convictions religieuses. » Mais seulement si ce sont les convictions de Valérie Boyer.

    Alain Marschall apparaît pour annoncer le sommaire de la tranche suivante. « Invité à 19h30, Jordan Bardella, du RN, à propos de la polémique sur la candidate voilée présente sur une liste de LREM. » À l’écran s’affiche un titre interrogatif, « Voile : En marche se déchire, le RN en profite ? » Sur BFMTV, c’est certain.

    Sur LCI aussi. « Une candidate aux élections départementales peut-elle porter le voile ?, demande David Pujadas. — C’est parfaitement légal », répond une journaliste. Il n’empêche que, selon Hala Oukili, éditorialiste à Causeur, « nous sommes pris en otages par ces polémiques qui reviennent incessamment ». C’est malheureux, l’extrême droite est prise en otage par les polémiques qu’elle suscite. « Chaque élection a aujourd’hui sa voilée. » Pas besoin de la nommer, « la voilée » suffit à la désigner. « C’est un sujet qui gangrène la société depuis quarante ans. » Comme l’extrême droite, mais c’est une coïncidence. « Le cadre juridique est clair, rappelle David Pujadas, elle a le droit de porter un voile. — On ne peut pas utiliser le droit pour parler de ce genre de sujet. » Il ne manquerait plus qu’on respecte le droit. « Il [le voile] fait référence à quelque chose d’exogène dans notre culture. » Tout ce qui est exogène doit être rejeté. « Est-ce qu’on s’est limité au droit pour légiférer sur la polygamie, sur l’excision ? » Parce qu’en plus « la voilée » est aussi polygame et pratique l’excision ? Elle mérite la déchéance de nationalité – ça l’empêcherait de se présenter à des élections.

    « D’accord, convient David Pujadas, le débat est politique mais… — Il est plus que politique, le coupe Hala Oukili, il est civilisationnel. » C’est une guerre de civilisation, le grand remplacement est en marche. « On affaiblit la laïcité en la ramenant sur le tapis quand on veut parler du hijab parce que le hijab est naturellement prosélyte. » Tout le monde a constaté les conversions massives instantanément provoquées par l’apparition d’un hijab. « Ça instaure une inégalité entre l’homme et la femme, sur ce point on est tous d’accord, approuve Emmanuelle Ducros, agrochimiste à L’Opinion. C’est la République qui dit que l’homme et la femme n’ont pas à être discriminés ou traités différemment. » Mais que seule la femme doit être jugée sur sa manière de s’habiller.

    « Je suis effaré par les raccourcis sur cette affaire, proteste Zyad Limam, d’Afrique Magazine. C’est une belle manip du RN, un membre du RN fait un tweet… — Ça, le coupe David Pujadas, c’est le doigt qui montre la lune. » Zyad Limam est vraiment idiot, il regarde le tweet au lieu de regarder le voile. « Ce qui m’inquiète, persiste l’islamo-gauchiste, c’est que l’agenda est dicté par l’extrême droite : les généraux, le voile… — L’agenda peut être dicté par l’extrême droite, revendique David Pujadas. Y a un fait, le RN le montre mais on l’aurait vu sans le RN. » Le RN nous a simplement mâché le travail. « La droite fondamentaliste catholique fait de la politique et c’est toujours les musulmans qui posent problème, déplore Zyad Limam. Je suis consterné que le débat soit dicté totalement à l’extrême droite en ce moment… — C’est pas l’extrême droite qui fait l’agenda des sujets », le coupe à nouveau David Pujadas. C’est l’agenda qui fait les sujets d’extrême droite.

    « C’est pas un vêtement, clame le LR Philippe Juvin, c’est un acte politique. — Vous êtes d’accord que c’est un signe de séparatisme ?, se rengorge David Pujadas. — C’est une volonté très claire de nourrir un séparatisme. » Se présenter aux élections départementales sur une liste de la majorité présidentielle, voilà bien le comble du séparatisme. « La laïcité a un sens juridique mais elle a aussi un sens comportemental. » Et vestimentaire. « C’est un pacte de discrétion. » Sauf pour les cathos qui s’affichent à la messe et arborent des crucifix.

    David Pujadas se pourlèche : « Quelques éléments de biographie parce que c’est sorti immédiatement, évidemment. » La fachosphère a bien travaillé. « Oui, j’ai publié un article dans Causeur avant de venir, pavoise Hala Oukili. La candidate est une étudiante brillante diplômée en ingénierie de la santé sauf qu’on remarque qu’en 2015 elle a créé une association pour apporter de l’aide scolaire, valoriser des parcours d’excellence. Comme par hasard, c’est une association qui ne fait que du prosélytisme et la promotion du niqab. » Et qui promeut la lapidation des femmes adultères, sans aucun doute.

    Pour mettre tout le monde d’accord, David Pujadas reçoit comme chaque mardi son invitée d’honneur dans la rubrique intitulée « Fourest en liberté ». Surprise : « Dans l’actualité, vous avez voulu revenir sur cette affaire de candidate voilée. » Caroline Fourest dénonce « l’instrumentalisation de cette candidate ». Tellement idiote qu’elle se laisse manipuler par LREM à des fins électoralistes. « J’entendais des députés LREM dire : “C’est formidable, elle fait du soutien scolaire.” Oui, tous les militants des Frères musulmans font du soutien scolaire, c’est la base quand vous voulez noyauter la vie associative et politique. C’est pas le cas de toutes les femmes voilées mais c’est le cas de celle-là. » Pas de doute, la moindre femme qui porte un voile et se préoccupe de scolarité appartient à la cinquième colonne.

    David Pujadas accueille à présent ses éditorialistes. « Votre parti pris à l’international, Abnousse Shalmani. On a envie de comprendre ce qui se passe à Jérusalem. » Bof, ça doit être accessoire : aucun débat des chaînes info n’y est consacré. « Et vous nous dites : “La rue prend la main.” » Le gouvernement israélien n’y est pour rien. « Oui, dès le début, la rue a pris la main, assure l’experte. Il faut remettre dans le contexte ce qui est en train de se passer. D’une part, on est à un moment post-confinement, tous les conflits ont été gelés et donc quand ça dégèle, ça tape plus fort, c’est inévitable. » Les morts et les blessés à Jérusalem, à Gaza, c’est la faute au Covid. « Et ça s’inscrit dans le mois du ramadan qui, depuis quelques années, sous pression des islamistes, est un mois de djihad, de révolte, d’attaques. » C’est aussi la faute des musulmans.

    « Tout a commencé le 15 avril, c’est venu de la rue, une scène dans le tramway à Jérusalem, vous voyez deux juifs religieux assis et une bande de jeunes Palestiniens les giflent. » L’image est formelle : c’est un Palestinien qui a commencé. Si des suprémacistes juifs avaient manifesté à Jérusalem pendant des semaines en hurlant « mort aux Arabes ! », la « spécialiste à l’international » de LCI en aurait entendu parler. « C’est le début du moment où la rue s’est enflammée et s’est concentrée (sic) à Jérusalem-Est. Jérusalem-Est est au cœur d’un conflit bien entendu, puisque après 1948 elle a été sous contrôle jordanien et, en 1967, après la guerre des Six-Jours, a été récupérée par Israël. » Au mépris du droit international, ce qui lui a valu des condamnations de l’ONU, mais on ne va pas vous embêter avec des considérations juridiques.

    « D’ailleurs, lundi, poursuit l’éditorialiste, c’était la fameuse “journée de Jérusalem” que l’État israélien a justement annulée pour éviter d’en rajouter… » Le gouvernement israélien est vraiment très prévenant avec les Palestiniens. Ce qui n’a pas empêché une manifestation statique au cours de laquelle les extrémistes scandaient à nouveau « mort aux Arabes ! ». « … Comme il a annulé la décision de justice sur la grande affaire du quartier de Cheikh Jarrah, qui est le quartier arabe de Jérusalem-Est, mais les juifs d’avant 1948 réclament leur droit du retour et on parle de colonisation, etc. » On en parle, etc., et elle a lieu, la colonisation : quatorze mille habitants palestiniens ont déjà perdu leur résidence.

    L’éditorialiste approfondit l’analyse. « Ce qui se passe aujourd’hui est vraiment la résultante de l’abandon du peuple palestinien par deux forces. D’un, par les États arabes avec les accords d’Abraham, où pas une ligne n’était dévolue aux Palestiniens, on les a mis sous le tapis. C’est l’aveu que les Palestiniens étaient bien utiles pour cacher les échecs des États arabes, dès qu’ils perdaient la main, ils organisaient une manifestation pro-palestinienne. » Les morts et les blessés à Jérusalem et à Gaza, Israël n’y est pour rien, c’est la faute des pays arabes. Et des responsables palestiniens : « C’est aussi l’abandon des autorités palestiniennes, du Fatah de Mahmoud Abbas et du Hamas. » Les nombreux politiques israéliens qui se déplacent pour manifester et harceler les Palestiniens aux côtés d’extrémistes religieux bénéficiant d’une incroyable impunité n’ont rien à voir avec la dégradation de la situation.

    Abnousse Shalmani détaille : « Le Fatah a annulé des élections, ça a mis le feu aux poudres. » Alors que la politique d’apartheid menée par Israël était plébiscitée par les Palestiniens. « Et le Hamas, il est rentré dans le jeu en envoyant cent cinquante roquettes. Ils attendent qu’une chose, au Hamas, c’est que tous les mois des valises de 30 millions de dollars arrivent des Émirats arabes unis jusque dans la bande de Gaza, et ils essaient de tout mettre dans leurs poches qui débordent déjà de leur corruption endémique. » La corruption, ça n’arriverait pas en Israël, où Benyamin Netanyahou tente de préserver son immunité en s’accrochant à son poste de Premier ministre. Pour y parvenir, faire monter les tensions avec les Palestiniens est une recette éprouvée. « Et voilà où on se retrouve. » À cause des Arabes, des Arabes et des Arabes mais aussi des Arabes. « Le summum : il y a quand même un parti arabe israélien qui pendant la campagne électorale n’a pas eu un mot pour les Palestiniens. » En résumé, si les Palestiniens se font tuer, c’est la faute aux Palestiniens.

    Telerama, 12 mai 2021

    Etiquetes : France, islamophobie, xénophobie, extrême droite, généraux, voile,

  • France: 4 policiers sur 10 voteraient pour Marine Le Pen

    Réaction de la syndicaliste policière d’origine algérienne Linda Kebbab

    La syndicaliste policière d’origine algérienne Linda Kebbab a expliqué la motivation des 44% des policiers de l’Hexagone qui se disent prêts a voter pour Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2022.

    44% des policiers et militaires envisagent d’accorder leur voix a Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, a révélé mardi un sondage Ipsos pour le Cevipof, dévoilé par L’Opinion. Dans l’hypothèse d’un second tour face a Emmanuel Macron, la présidente du Rassemblement national (RN) pourrait engranger jusqu’a 60%des intentions de vote des policiers et des militaires contre seulement 20% pour le président sortant, révèle également cette enquête.

    Une tendance qui, “non”, ne surprend pas la policière née de parents algériens, Linda Kebbab, déléguée nationale du syndicat Unité SGP Police FO.

    “Par dépit et par désespoir”
    “De plus en plus de policiers mais aussi de Français votent aussi par dépit et par désespoir, l’inquiétude n’est pas de savoir que ces gens votent extrême droite, mais pourquoi ils le font”, a soutenu la syndicaliste ce mercredi matin sur BFMTV-RMC.

    «Vous avez un panel de partis politiques qui s’offrent a vous et qui font des propositions. Vous en avez un qui vous traite de barbare. Vous en avez un qui vote contre la loi Sécurité globale et particulièrement sur l’article qui interdirait la diffusion des visages des policiers, l’intention de nuire. Vous avez une majorité qui, aujourd’hui ne convainc pas les policiers. Vous avez une droite qui a beaucoup de mal aujourd’hui a s’exprimer. Vous avez une extrême droite qui aujourd’hui parvient, par ses discours et en matière de communication, a attirer beaucoup de Français, pas de policiers, beaucoup de Français», a énuméré la policière.

    “Que les politiques s’interrogent”
    «Quand des policiers me disent “je suis gosse de communiste, je suis gosse d’ouvrier, j’arrive du Nord de la France, j’arrive de l’Est de la France, j’ai baigné dans un esprit de gauche, dans lequel je ne me retrouve pas en tant que policier, dans ces cas-la je vais aller voter pour le seul ou la seule qui a un discours qui n’est pas vindicatif a mon égard”, et ils font abstraction du programme, comme beaucoup de Français», croit savoir Linda Kebbab.

    «J’ai beaucoup de collègues qui me disent: “je suis pas facho, je suis pas raciste, je suis pas extrémiste, sauf que entre celui qui me crache a la figure a longueur de temps, entre celui qui n’est pas un républicain et celle qui, peut-être avec beaucoup d’intelligence, dit qu’elle nous soutiendra, j’y vais”», a poursuivi la fonctionnaire.

    Pour la policière, il faut «que les politiques s’interrogent sur la manière dont ils ont perdu la confiance des policiers, en matière de politique a leur égard et en matière de délitement de la société», a-t-elle conclu sur ce point.

    «Nous policiers, nous ne sommes a l’abri nulle part», a estimé ce mercredi Linda Kebbab.

    Une tribune de militaire suscite une vive polémique
    Rappelons qu’une tribune signée par une vingtaine de généraux en France a suscité de vives réactions et un tollé. Furieuse, la ministre française des Armées a demandé des sanctions contre les signataires.

    «Pour les militaires qui ont enfreint le devoir de réserve, des sanctions sont prévues et s’il y a des militaires actifs parmi les signataires, j’ai demandé au chef d’état-major des armées d’appliquer les règles qui sont prévues dans le statut des militaires, c’est-a-dire des sanctions », a déclaré Florence Parly, lundi 26 avril, sur Franceinfo.

    Aussitôt, la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, candidate a la présidentielle de 2022, les a invités a « se joindre » a elle.

    Echourouk online, 12 mai 2021

    Etiquettes : France, police, extrême droite, Marine Le Pen, Rassemblement Nationale, xénophobie,

  • France/ Intégrisme d’extrême droite

    par Abdou BENABBOU

    Une odeur de soufre de plus en plus prenante se dégage au nord de la mer Méditerranée. A la sortie de la tanière de la vingtaine de généraux français en retraite a surgi ces dernières heures une nouvelle pétition attribuée à un fantomatique conglomérat de militaires d’active appelant à l’insurrection. La revue Valeurs actuelles, porte-parole attitrée de l’extrême droite française a ouvert les vannes à la veille des élections présidentielles pour glorifier les activismes qui réclament l’insoumission. Il était inutile d’aller chercher à dévoiler la consistance des signataires de la pétition et celle de la nature de leurs faces tant il est certain que l’extrême droite française n’a qu’un seul visage.

    Ce qui est voulu comme un événement n’est pas une salade politique franco-française car les enjeux électoraux dans ce pays voisin en ce moment se focalisent essentiellement sur la religion musulmane et par conséquent sur les musulmans. Le haro scandé de plus en plus avec force, alimenté par des amalgames non dépourvus d’hypocrisie de la totalité de la classe politique française, à quelques exceptions près, se déchaîne d’abord sans ménagement contre les plus de 4,5 millions de ressortissants d’origine maghrébine pour la plupart de religion musulmane.

    La victoire aux présidentielles prochaines du parti du Rassemblement national est de plus en plus supposée. Ses lignes politiques directrices sont connues. Elles ne sont pas loin de l’esprit hitlérien qui a mené le monde à la catastrophe. On n’en est pas encore là aujourd’hui. Mais quand on entend de la bouche de l’intégrisme droitier, de surcroît inscrit dans son programme, qu’il faille que les immigrés soient déportés vers leurs pays d’origine, un futur sombre n’est pas à écarter.

    Dans son long parcours, l’Histoire a souvent démontré que la nationalité acquise n’est pas toujours une protection et une garantie. Quand des politiques parviennent aux portes du pouvoir absolu et brandissent prétendument l’argument du danger menaçant leur civilisation, aucune frontière ni limite n’obstruent les actions de pure folie. En filigrane, il est dit et répété par les officiels comme par ceux qui lorgnent sur le pouvoir que la guerre des religions est déclarée.

    Aux graves remous qui secouent actuellement la France, les pays du Maghreb et particulièrement l’Algérie dont une bonne proportion de ses enfants vit en France ne peuvent être insensibles.

    Le Quotidien d’Oran, 12 mai 2021

    Etiquettes : France, extrême droite, Les Républicains, Rassemblement National, extrémisme, intégrisme, généraux français, pétition, Valeurs actuelles,