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  • Le Franc CFA signé par un censeur français

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    Depuis le 15 décembre la banque centrale de la zone CFA Afrique centrale a émis de nouvelles coupures .

    Remarques : parmi les signataires, outre le gouverneur qui est un tchadien il y a la signature d’un censeur qui est un Français. Une monnaie sous tutelle de Paris

    L’impression des francs CFA, se fait à Chamalières par la Banque de France depuis sa création par décret de Degaule en 1945

    Tous les ans, la Banque de France reverse les intérêts obligataires de leurs réserves aux pays africains. C’est aussi en France que sont imprimés les CFA

    Les pays de la zone CFA depose 50% de leurs réserves en devise au tresor public Français. Cette monnaie crée par décret en 1945 par Degaule juste après la seconde guerre mondiale favorise en réalité une fuite des capitaux qui prive l’Afrique de toute possibilité de développement d’un entreprenariat local. La liberté totale des transferts de capitaux entre les deux zones aboutit en effet à un rapatriement massif des bénéfices des investisseurs étrangers vers leur maison mère le cas de Bouygues Bolloré, Orange, Lafarge, EDF…

    Source : Twitter

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  • L’héritage du colonialisme français en Afrique

    L’héritage du colonialisme français en Afrique

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    Halim Gençoğlu

    Pendant près d’un siècle et demi, la France a maintenu un important empire colonial en Afrique, s’étendant du Maghreb aux régions subsahariennes occidentales et centrales. Bien que le régime direct ait pris fin au début des années 1960, l’influence française sur ses anciennes possessions s’est poursuivie. Par des relations politiques, économiques et culturelles, la France a tenté de maintenir une position hégémonique en Afrique francophone, à la fois pour servir ses intérêts et maintenir un dernier bastion de prestige associé à un héritage de maîtrise passée. Cependant, ces relations conservent-elles un caractère essentiellement colonialiste ? Pour le déterminer, analysons d’abord brièvement les principales raisons de l’expansion impériale de la France ; sa « mission de civiliser ». Nous explorerons ensuite les relations plus récentes et existantes de la France avec ses anciennes possessions et conclurons.

    L’héritage français en Afrique

    Des informations générales sur la domination coloniale française en Afrique peuvent être trouvées dans des ouvrages traitant de l’impérialisme français dans son ensemble, dans des histoires régionales ou nationales spécifiques, ainsi que dans des études générales et comparatives du colonialisme européen en Afrique. (I)

    La présence française en Afrique remonte au XVIIe siècle, mais la principale période d’expansion coloniale se situe au XIXe siècle avec l’invasion de l’Alger ottoman en 1830, les conquêtes en Afrique occidentale et équatoriale lors de la soi-disant ruée vers l’Afrique et la mise en place de protectorats. en Tunisie et au Maroc dans les décennies précédant la Première Guerre mondiale. iiA ceux-ci s’ajoutent des parties du Togo et du Cameroun allemands, attribués à la France en tant que mandats de la Société des Nations après la guerre. En 1930, l’Afrique coloniale française englobait les vastes confédérations de l’Afrique occidentale française et de l’Afrique équatoriale française, le Maghreb occidental, les îles de l’océan Indien de Madagascar, de la Réunion et des Comores, et Djibouti dans la Corne de l’Afrique. Au sein de cet empire africain, les territoires d’Afrique subsaharienne étaient traités principalement comme des colonies à exploiter, tandis qu’un modèle colonial de colons guidait les efforts de colonisation au Maghreb, même si seule l’Algérie attirait des immigrants européens.

    Dans toute l’Afrique, la domination française a été caractérisée par de fortes contradictions entre un engagement rhétorique en faveur de la « civilisation » des peuples autochtones par le biais de réformes culturelles, politiques et économiques, et les dures réalités de la conquête violente, de l’exploitation économique, l’inégalité juridique et la perturbation socioculturelle. Dans le même temps, la domination française n’a jamais été aussi complète que le suggèrent les bandes bleues unies sur les cartes de la « Grande France ».iiiComme dans tous les empires, les peuples colonisés de toute l’Afrique française ont développé des stratégies pour résister ou échapper à l’autorité française ou coopter la mission dite civilisatrice et faire face aux bouleversements de l’occupation. Après la Première Guerre mondiale, de nouvelles formes de contestation plus organisées ont émergé, alors que les réformateurs, les nationalistes et les syndicats formés en Occident faisaient pression par divers moyens pour une répartition plus équitable du pouvoir politique et administratif. Frustrées dans l’entre-deux-guerres, ces demandes de changement ont stimulé le processus de décolonisation après la Seconde Guerre mondiale. Les efforts des autorités françaises et de certains dirigeants africains pour remplacer la domination impériale par une organisation fédérale ont échoué et, à la suite d’un référendum constitutionnel de 1958, presque tous les territoires français d’Afrique subsaharienne ont revendiqué leur indépendance.

    En Afrique du nord, Les nationalistes tunisiens et marocains ont réussi à forcer les Français à négocier l’indépendance dans les années 1950, mais la décolonisation en Algérie, avec son million de colons européens, n’est intervenue qu’après une guerre prolongée et brutale qui a laissé de profondes cicatrices dans les deux États postcoloniaux. Bien que la domination française formelle en Afrique ait pris fin en 1962, les liens qu’elle a forgés continuent de façonner les relations entre la France et ses anciens territoires coloniaux à travers le continent.iv

    Influence française dans la politique africaine au cours des dernières décennies

    La France a raison de chercher à améliorer son image en Afrique. Le ressentiment s’est accumulé en raison de l’ingérence politique et des interventions armées, notamment l’héritage du génocide rwandais de 1994. Les forces françaises ont facilité la formation et l’expansion des Forces armées rwandaises de 1990 à 1993 et ​​ont fourni d’énormes cargaisons d’armes. v Bien que la stabilisation ait été la principale motivation, la France a effectivement, sans le savoir, aidé à militariser le Rwanda avant un massacre pré-planifié. Le choc suscité par ces événements et un chœur croissant de plaidoyers humanitaires dans la société civile française ont conduit les gouvernements récents à réformer les conditions de leur coopération et de leurs engagements militaires africains, comme indiqué ci-dessus. (vi)

    La France a accepté à l’amiable certains retraits, tels que le retrait de 1200 soldats et le transfert de la souveraineté de base au Sénégal en 2010, mais conserve toujours la volonté et la capacité d’intervenir, comme l’a démontré en Côte d’Ivoire lorsque les forces françaises, longtemps sur le théâtre sous la Force Licorne, a aidé à renverser Laurent Gbagbo – bien qu’avec l’approbation de l’ONU. (vii)

    En fin de compte, la France a utilisé avec succès sa présence sécuritaire depuis la décolonisation pour exercer une influence dans les pays où elle a des intérêts, en maintenant à la fois l’hégémonie régionale et sa vision de l’ordre et de la stabilité. Si cette force est encore puissante, les logiques stratégiques de maintien de présences substantielles s’affaiblissent et, outre la méfiance de l’opinion publique française et africaine, les initiatives récentes de l’Union africaine menacent également d’affaiblir davantage le réflexe interventionniste de la France, comme la création en 2004 du Conseil de la paix et le Conseil de sécurité et sa Force africaine en attente pour (soi-disant) permettre aux Africains de gérer leurs propres affaires. viiiLa France a également une présence militaire considérable en Afrique. Il dirige l’opération Barkhane contre les groupes islamistes dans la région du Sahel, dans laquelle environ 5 100 soldats de plusieurs pays sont impliqués. Selon le quotidien américain « New York Times », en 2007, près de la moitié des 12 000 casques bleus français étaient déployés en Afrique. Ces troupes ont à la fois des capacités militaires et consultatives ainsi que le soutien et la stabilisation des régimes des pays respectifs.

    En vingt ans, les colonies africaines de la France échappent à son contrôle, même si Charles de Gaulle perçoit encore « que la puissance mondiale française et la puissance française en Afrique sont inextricablement liées et se confirment mutuellement ». ix Bien que la Communauté franco-africaine de De Gaulle ait tenté de maintenir le système intact – notamment en menaçant de rompre le soutien français, comme une Guinée dissidente l’a découvert à ses dépens – les colonies africaines, déjà habituées à la souveraineté de facto sinon de jure grâce à l’accord de Defferre La loi-cadre déclare rapidement l’indépendance. XBien qu’une France étourdie ait largement accepté cela, nous assistons à des premières initiatives visant à maintenir les liens avec les anciennes colonies par le biais d’accords économiques et de sécurité, et on pourrait affirmer que l’éclatement des fédérations coloniales en leurs États constitutifs les a rendues plus dépendantes de la France qu’elles ne le feraient. ont été si unifié.  »La décolonisation n’a pas marqué la fin, mais plutôt une restructuration de la relation impériale » et on le voit en Françafrique ; les relations politiques, sécuritaires, économiques et culturelles qui, bien que quelque peu amoindries, subsistent aujourd’hui. (xii)

    De plus, « 60 ans plus tard, les pays francophones d’Afrique n’ont toujours pas une véritable indépendance et liberté vis-à-vis de la France », déclare Nathalie Yamb, conseillère du Parti de la liberté et de la démocratie de Côte d’Ivoire. « Même le contenu des manuels scolaires est souvent encore déterminé par la France », a-t-elle ajouté. Mais plus important encore, le système politique dans de nombreux pays a été introduit par la France. « Peu avant l’indépendance, la France a décidé d’abolir le système parlementaire dans certains pays comme la Côte d’Ivoire et d’introduire un régime présidentiel dans lequel tous les territoires et pouvoirs sont entre les mains du chef de l’Etat », a déclaré Yamb à DW. La raison étant que de cette manière, « une seule personne avec tout le pouvoir doit être manipulée ».

    La Françafrique, comme on appelle l’influence française dans les anciennes colonies, reste un fait, particulièrement irritant pour les jeunes,xii À partir des années 1980, de nombreux candidats présidentiels français ont annoncé leur intention de mettre fin à la Françafrique. Mais la promesse d’un nouveau départ entre la France et les États francophones est devenue un simple rituel, selon Ian Taylor, professeur de politique africaine à l’Université St. Andrews en Écosse. «Ils sortent des déclarations et ils veulent que cela change. Mais après quelques années, ils se rendent compte que les intérêts commerciaux et le type d’intérêts politiques sont toujours très forts et qu’il n’y a aucune volonté réelle de part et d’autre de rééquilibrer fondamentalement la relation », a déclaré Taylor. (xiii)

    Un coup d’Etat dans un autre pays colonisé par la France : la Guinée

    Restent inchangés, du moins pour le moment, cependant, les engagements africains comme ceux-ci qui remontent à l’indépendance il y a 36 ans. Outre le Gabon, les troupes françaises sont basées en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Sénégal, en République centrafricaine, au Tchad, à Djibouti et dans les îles de l’océan Indien de la Réunion et de Mayotte. Outre les pays où elle dispose de troupes, la France a des accords de coopération militaire avec la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Bénin, le Togo, la Guinée équatoriale, le Congo, le Zaïre, le Rwanda et le Burundi. xiv Le scepticisme s’est transformé en dérision lorsque le premier gouvernement démocratiquement élu du Niger est tombé face à un coup d’État militaire en février. À l’époque, la France, qui a un traité de défense avec le Niger, a déclaré qu’elle regrettait le développement mais qu’elle n’interviendrait pas. La même menace se produit dans d’autres pays africains comme la Guinée. (xv)

    Le 5 septembre, le président guinéen Alpha Condé a été capturé par les forces armées du pays lors d’un coup d’État après des coups de feu dans la capitale, Conakry. Le commandant des forces spéciales Mamady Doumbouya a diffusé une émission à la télévision d’État annonçant la dissolution de la constitution et du gouvernement. Après plusieurs décennies de régime autoritaire en Guinée, Condé a été le premier dirigeant démocratiquement élu du pays. Pendant son mandat, la Guinée a utilisé ses riches ressources naturelles pour améliorer l’économie, mais la majeure partie de la population du pays n’a pas ressenti ses effets. En 2020, Condé a modifié la constitution par référendum pour se permettre d’obtenir un troisième mandat, un changement controversé qui a suscité les manifestations guinéennes de 2019-2020. Au cours de la dernière année du deuxième mandat et de son troisième mandat, Condé a réprimé les manifestations et les candidats de l’opposition, dont certains sont morts en prison, tandis que le gouvernement s’efforçait de contenir la hausse des prix des produits de base. En août 2021, dans une tentative d’équilibrer le budget, la Guinée a annoncé des hausses d’impôts, réduit les dépenses de la police et de l’armée et augmenté le financement du bureau du président et de l’Assemblée nationale.(xvi)

    Le coup d’État a commencé le matin du 5 septembre, lorsque les forces armées de la République de Guinée ont encerclé le palais présidentiel de Sekhoutoureah et bouclé le district gouvernemental au sens large. Après une fusillade avec les forces pro-gouvernementales, les mutins, qui semblent être dirigés par Doumbouya, ont pris Condé en otage, ont annoncé la dissolution du gouvernement et de ses institutions, annulé la constitution et bouclé les frontières. Bien que les politiciens locaux ne se soient pas explicitement opposés ou soutenus au coup d’État, la prise de contrôle s’est heurtée à la désapprobation presque universelle des pays étrangers, qui ont appelé à l’arrêt du coup d’État, à la libération des prisonniers et au retour de l’ordre constitutionnel. La Guinée possède plus de quatre milliards de tonnes de minerai de fer à haute teneur inexploité, un tiers des réserves mondiales de bauxite qui sont utilisées pour fabriquer de l’aluminium, des quantités indéterminées d’uranium, de manganèse, de nickel, d’importantes réserves d’or et de diamants et des réserves potentielles de pétrole. La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest, est riche en ressources naturelles, mais des années de troubles et de mauvaise gestion en font l’un des pays les plus pauvres du monde. Il semble que le coup d’État de la Guinée expose la ruée vers les ressources dans la région.(xvii)

    Conclusion

    L’objectif principal de la colonisation de l’Afrique de l’Ouest était de transformer les pays d’Afrique de l’Ouest en un «État français». Cela veut dire changer leur mode de vie, faire du français la langue officielle et les faire se convertir au christianisme. La colonisation française a changé la culture africaine, mais aujourd’hui l’armée française garde son emprise sur les anciennes colonies africaines. Après 150 ans de colonisation française de la RCA (République centrafricaine), il n’y avait qu’une seule personne titulaire d’un doctorat lorsque le pays est devenu indépendant en 1960.

    La plupart des colonies françaises en Afrique sont encore sous la domination française et la culture d’assimilation. Leurs comparses sont les rois de la dictature « démocratique », c’est pourquoi ces gens fuient leurs foyers. De même, 14 pays africains sont toujours contraints par la France de payer une taxe coloniale pour les bénéfices de l’esclavage et de la colonisation : 80% des 10 pays ayant les taux d’alphabétisation les plus bas du monde chez les adultes se trouvent en Afrique francophone. La France continue de percevoir des loyers sur les immeubles coloniaux qu’elle a laissés dans ces pays. On estime que ces pays africains paient chaque année plus de 500 milliards de dollars de taxes coloniales à la France. Bref, jusqu’à ce que la France quitte l’Afrique, l’hégémonie économique et les coups d’État continueront.

    Notes:


    i Gençoğlu, Halim. 2020. Türk arşiv kaynaklarında Türkiye – Afrika, Turquie – Afrique dans les sources d’archives turques. Istanbul, SR Yayınevi.

    ii Cook, Steven A. 2007. Diriger mais ne pas gouverner : le développement militaire et politique en Égypte, en Algérie et en Turquie. Baltimore : presse universitaire Johns Hopkins.

    iii McDougall, James. 2017. Une histoire de l’Algérie. New York : Cambridge University Press,

    iv Ruedy, John. 2005. L’Algérie moderne : les origines et le développement d’une nation. Bloomington : Presse universitaire de l’Indiana.

    v McNulty 2000, p. 109-110.

    vi Allman, Jean Marie, Susan Geiger et Nakanyike Musisi. 2002. Les femmes dans les histoires coloniales africaines. Bloomington : Presse universitaire de l’Indiana.

    viiChafer, Tony. 2002. La fin de l’empire en Afrique occidentale française : la décolonisation réussie de la France ? Oxford : Berg.

    viiiWilliams 2009, p.614.

    ix Charbonneau 2008, p.281.

    x Voie maritime 2008, p.20-21

    xi Chafer cité dans Charbonneau 2008, p.281

    xii Holder Rich, Cynthia. 2011. Christianisme autochtone à Madagascar : le pouvoir de guérir en communauté. New York : Peter Lang.

    xiii Diakité, Penda et Baba Wagué Diakité. 2006. J’ai perdu ma dent en Afrique. New York : Presse scolaire.

    xiv Depuis son intervention de 1964 au Gabon, la France est intervenue militairement sur le continent tous les deux ans en moyenne. Paris a envoyé à plusieurs reprises des troupes au Tchad, envoyé des parachutistes pour sauver des ressortissants français et belges au Zaïre et aider à réprimer une insurrection là-bas, et a utilisé ses forces pour remplacer des dirigeants politiques en République centrafricaine. Voyez, Arnold, Guy. 2008. Dictionnaire historique des guerres civiles en Afrique. Lanham, Maryland : Scarecrow Press.

    xv Luckham, Robin. 1982. « Le militarisme français en Afrique ». Revue de l’économie politique africaine. (24): 55-84.

    xvi Tentative de coup d’État en Guinée : des soldats prétendent s’emparer du pouvoir d’Alpha Condé, https://www.bbc.com/news/world-africa-58453778 , consulté le 4 septembre 2021.

    xvii Gilbert M Khadiagala, Fritz Nganje. (2016) L’évolution de la promotion de la démocratie en Afrique du Sud : de l’idéalisme au pragmatisme. Cambridge Review of International Affairs 29:4, pages 1561-1581.

    L’historien Halim Gençoğlu est l’auteur de quatre livres et de plusieurs articles en études africaines. Il est né en Turquie en 1981. Après son baccalauréat en études historiques, il a obtenu sa deuxième maîtrise en études religieuses et ses études doctorales en langue et littérature hébraïques à l’Université de Cape Town. Le Dr Gençoğlu poursuit ses recherches universitaires en tant que boursier postdoctoral en études afro-asiatiques et personnel contractuel en études africaines à l’Université du Cap.

    United World, 13 sept 2021

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  • 14 pays africains payent à la France une taxe coloniale

    14 pays africains payent à la France une taxe coloniale

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    Saviez-vous que de nombreux pays africains continuent de payer des impôts coloniaux à la France depuis leur indépendance jusqu’à aujourd’hui ?

    Lorsque Sékou Touré de Guinée a décidé en 1958 de sortir de l’empire colonial français, et a opté pour l’indépendance du pays, l’élite coloniale française à Paris est devenue furieuse, et dans un acte de fureur historique, l’administration française en Guinée a détruit tout dans le pays qui représentait ce qu’ils appelaient les bienfaits de la colonisation française.

    Trois mille Français ont parcouru le pays, s’emparant de tous leurs biens et détruisant tout ce qui ne pouvait être déplacé : les écoles, les crèches, les bâtiments de l’administration publique ont été démolis ; les voitures, les livres, les médicaments, les instruments des instituts de recherche, les tracteurs ont été écrasés et sabotés ; les chevaux, les vaches dans les fermes ont été tués, et les aliments dans les entrepôts ont été brûlés ou empoisonnés.

    Le but de cet acte scandaleux était d’envoyer un message clair à toutes les autres colonies : les conséquences d’un rejet de la France seraient très lourdes.

    Lentement, la peur se répand dans l’élite africaine, et aucun des événements de Guinée ne trouve le courage de suivre l’exemple de Sékou Touré, dont le slogan est « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage ».

    Sylvanus Olympio, le first président de la République du Togo, un minuscule pays d’Afrique occidentale, a trouvé une solution intermédiaire avec les Français.

    Il ne voulait pas que son pays continue à être un dominion français, il a donc refusé de signer le pacte de continuation de la colonisation proposé par De Gaule, mais a accepté de payer une dette annuelle à la France pour les soi-disant bénéfices que le Togo a obtenu de la colonisation française.

    C’était la seule condition pour que les Français ne détruisent pas le pays avant de partir. Cependant, le montant estimé par la France était si important que le remboursement de la soi-disant « dette coloniale » représentait près de 40 % du budget du pays en 1963.

    La situation financière du Togo nouvellement indépendant était très instable, et pour s’en sortir, Olympio décida de retirer la monnaie coloniale française FCFA (le franc des colonies africaines françaises), et d’émettre la propre monnaie du pays.

    Le 13 janvier 1963, trois jours après qu’il ait commencé à imprimer sa propre monnaie, un groupe de solitaires analphabètes soutenu par la France a tué le first président élu de l’Afrique nouvellement indépendante. Olympio a été tué par un ancien sergent de la Légion étrangère française appelé Etienne Gnassingbe, qui aurait reçu une prime de 612 dollars de l’ambassade française locale pour ce travail de tueur à gages.

    Le rêve d’Olympio était de construire un pays indépendant, auto-sufficient et autonome. Mais les Français n’aimaient pas cette idée.

    Le 30 juin 1962, Modiba Keita , le first président de la République du Mali, décide de se retirer de la monnaie coloniale française FCFA qui était imposée à 12 pays africains nouvellement indépendants. Pour le président malien, qui penchait plutôt vers une économie socialiste, il était clair que le pacte de continuation de la colonisation avec la France était un piège, un fardeau pour le développement du pays.

    Le 19 novembre 1968, comme Olympio, Keita sera victime d’un coup d’Etat mené par un autre ex légionnaire français, le lieutenant Moussa Traoré.

    En fait, durant cette période agitée de fighting africain pour se libérer de la colonisation européenne, la France utilisera à plusieurs reprises de nombreux ex légionnaires étrangers pour mener des coups d’état contre des présidents élus :

    – Le 1er janvier 1966, Jean-Bédel Bokassa, un ancien légionnaire étranger français, réalise un coup d’État contre David Dacko, le first président de la République centrafricaine.

    – Le 3 janvier 1966, Maurice Yaméogo, le first président de la République de Haute-Volta, aujourd’hui appelée Burkina Faso, est victime d’un coup d’État mené par Aboubacar Sangoulé Lamizana, un ancien légionnaire français qui a combattu avec les troupes françaises en Indonésie et en Algérie contre l’indépendance de ces pays.

    – le 26 octobre 1972, Mathieu Kérékou qui était un agent de sécurité du Président Hubert Maga, le first Président de la République du Bénin, a fait un coup d’état contre le président, aher il a5endu les écoles militaires françaises de 1968 à 1970.

    En fait, au cours des 50 dernières années, un total de 67 coups d’État ont eu lieu dans 26 pays d’Afrique, dont 16 sont des ex-colonies françaises, ce qui signifie que 61 % des coups d’État ont eu lieu en Afrique francophone.

    NOMBRE DE COUPS D’ÉTAT EN AFRIQUE PAR PAYS

    PAYS NOMBRE DE COUP D’ÉTAT

    EX-COLONIES FRANÇAISES

    Togo 1

    Congo 3
    Tchad 3
    Burundi 4
    Centrafrique 4
    Niger 4
    Mauritanie 4
    Burkina Faso 5
    Comores 5
    Guinée Bissau 2
    Côte d’Ivoire 1
    Algérie 2
    Mali 2
    Madagascar 1
    Tunisie 1

    AUTRES PAYS D’AFRIQUE

    Egypte 1
    Libye 1
    Guinée équatoriale 1
    Rwanda 1
    Libéria 2
    Nigeria 3
    Congo – RDC 2
    Éthiopie 3
    Ouganda 4
    Guinée Conakry 2
    Soudan 5

    Comme ces chiffres le démontrent, la France est tout à fait désespérée mais active pour garder une forte emprise sur ses colonies, quel qu’en soit le coût, quoi qu’il arrive.

    En mars 2008, l’ancien président français Jacques Chirac a déclaré :

    « Sans l’Afrique, la France glissera au rang de troisième puissance [mondiale] » Le prédécesseur de Jacques Chirac, François Mi5erand, avait déjà prophétisé en 1957 que : « Sans l’Afrique, la France n’aura pas d’histoire au XXIe siècle ».

    Au moment même où j’écris cet article, 14 pays africains sont obligés par la France, par le biais d’un pacte colonial, de placer 85 % de leurs réserves étrangères dans la banque centrale française sous le contrôle du ministre français des finances. Jusqu’à aujourd’hui, 2014, le Togo et environ 13 autres pays africains doivent encore payer la dette coloniale à la France. Les dirigeants africains qui refusent sont tués ou victimes d’un coup d’état. Ceux qui obéissent sont soutenus et récompensés par la France avec un style de vie somptueux alors que leur peuple endure une pauvreté extrême et le désespoir.

    Ce système est tellement diabolique qu’il a été dénoncé par l’Union européenne, mais la France n’est pas prête à se défaire de ce système colonial qui lui rapporte chaque année environ 500 milliards de dollars en provenance d’Afrique.

    Nous accusons souvent les dirigeants africains de corruption et de servir plutôt les intérêts des nations occidentales, mais il y a une explication claire à ce comportement. Ils se comportent ainsi parce qu’ils ont peur d’être tués ou victimes d’un coup d’État. Ils veulent qu’une nation puissante les soutienne en cas d’agression ou de problème. Mais, contrairement à la protection d’une nation amie, la protection occidentale est souvent offered en échange du renoncement de ces dirigeants à servir les intérêts de leur propre peuple ou nation.

    Les dirigeants africains travailleraient dans l’intérêt de leur peuple s’ils n’étaient pas constamment traqués et brimés par les pays coloniaux.

    En 1958, effrayé par les conséquences du choix de l’indépendance vis-à-vis de la France, Léopold Sédar Senghor dé- clare : « Le choix du peuple sénégalais est l’indépendance ; il ne veut qu’elle se fasse que dans l’amitié avec la France, non dans la contestation. »

    Dès lors, la France n’accepte qu’une « indépendance sur le papier » pour ses colonies, mais signe des « Accords de coopération » contraignants, détaillant la nature de leurs relations avec la France, en particulier les liens avec la monnaie coloniale française (le franc), le système éducatif français, les préférences militaires et commerciales.

    Voici les 11 principaux éléments du pacte de continuation de la colonisation depuis les années 1950 :

    #1. Dette coloniale pour les bénéfits de la colonisation française

    Les nouveaux pays « indépendants » doivent payer pour les infrastructures construites par la France dans le pays pendant la colonisation.

    Je dois encore findir les détails complets sur les montants, l’évaluation des benefits coloniaux et les conditions de paiement imposées aux pays africains, mais nous y travaillons (aidez-nous avec des infos).

    #2. Confiscation automatique des réserves nationales

    Les pays africains devraient déposer leurs réserves monétaires nationales à la Banque centrale de France.

    Depuis 1961, la France détient les réserves nationales de quatorze pays africains : Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale et Gabon.

    « La politique monétaire qui régit un ensemble aussi diversifié de pays n’est pas compliquée car elle est, en fait, conduite par le Trésor français, sans référence aux autorités centrales fiscales de l’UEMOA ou de la CEMAC. Aux termes de l’accord qui a mis en place ces banques et le CFA, la Banque centrale de chaque pays africain est tenue de conserver au moins 65 % de ses réserves de change dans un « compte d’opérations » détenu au Trésor français, ainsi que 20 % supplémentaires pour couvrir les engagements financiers.

    Les banques centrales du CFA imposent également un plafond sur les crédits accordés à chaque pays membre équivalent à 20 % des recettes publiques de ce pays l’année précédente. Même si la BEAC et la BCEAO disposent d’une facilité de caisse auprès du Trésor français, les tirages sur ces facilités de caisse sont soumis à l’accord du Trésor français. Le final dire est celui du Trésor français qui a placé les réserves de change des pays africains en son nom propre à la Bourse de Paris.

    En résumé, plus de 80% des réserves de change de ces pays africains sont déposées sur les « comptes d’opérations » contrôlés par le Trésor français. Les deux banques CFA sont africaines de nom, mais n’ont pas de politique monétaire propre. Les pays eux-mêmes ne savent pas, et on ne leur dit pas, quelle part du pool de réserves étrangères détenues par le Trésor français leur appartient en tant que groupe ou individuellement.

    Les revenus de l’investissement de ces fonds dans le pool du Trésor français sont censés être ajoutés au pool mais aucun compte n’est rendu aux banques ou aux pays sur les détails de ces changements. Le groupe limité de hauts officials du Trésor français qui ont connaissance des montants dans les « comptes d’opérations », où ces fonds sont investis ; s’il y a un profit sur ces investissements ; sont interdits de divulguer aucune de ces informations aux banques CFA ou aux banques centrales des États africains . » Écrit par le Dr. Gary K. Busch

    On estime aujourd’hui que la France détient près de 500 milliards d’argent des pays africains dans son trésor, et ferait tout pour fichir quiconque voudrait faire la lumière sur ce côté obscur du vieil empire.

    Les pays africains n’ont pas accès à cet argent.

    La France ne leur permet d’accéder qu’à 15% de l’argent dans une année donnée. S’ils ont besoin de plus que cela, ils doivent emprunter l’argent supplémentaire sur leurs propres 65 % au Trésor français à des taux commerciaux.

    Pour rendre les choses plus tragiques, la France impose un plafond sur le montant que les pays peuvent emprunter à la réserve. Le plafond est fixé à 20 % de leurs recettes publiques de l’année précédente. Si les pays doivent emprunter plus de 20 % de leur propre argent, la France a un droit de veto.

    L’ancien président français Jacques Chirac a récemment parlé de l’argent des nations africaines dans les banques françaises. Voici une vidéo (www.youtube.com/embed/OzPITL1WLY0) de lui parlant du système d’exploitation français. Il parle en français, mais voici un court extrait de la transcription : « Nous devons être honnêtes, et reconnaître qu’une grande partie de l’argent dans nos banques provient précisément de l’exploitation du continent africain. »

    #3. Droit de first refusal sur toute matière première ou ressource naturelle découverte dans le pays.

    La France a le first droit d’acheter toute ressource naturelle découverte sur les terres de ses ex-colonies. Ce n’est qu’après que la France ait dit : « Je ne suis pas intéressé », que les pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.

    #4. Priorité aux intérêts et entreprises françaises dans les marchés publics et les adjudications publiques

    Dans l’attribution des marchés publics, les entreprises françaises doivent être considérées first, et c’est seulement aher que ces pays pourraient chercher ailleurs. Il importe peu que les pays africains puissent obtenir un meilleur rapport qualité-prix ailleurs.

    En conséquence, dans de nombreuses ex-colonies françaises, tous les principaux actifs économiques des pays sont entre les mains d’expatriés français. En Côte d’Ivoire, par exemple, les entreprises françaises possèdent et contrôlent tous les principaux services publics – eau, électricité, téléphone, transports, ports et grandes banques. Il en va de même dans le commerce, la construction et l’agriculture.

    En fin de compte, comme je l’ai écrit dans un article précédent, les Africains vivent désormais sur un continent appartenant aux Européens !

    #5. Droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les officers militaires du pays.

    Grâce à un système sophistiqué de bourses d’études, de subventions et d’ »accords de défense » annexés au Pacte colonial, les Africains devraient envoyer leurs officers militaires de haut rang se former en France ou dans des centres de formation français.

    La situation actuelle sur le continent est que la France a formé des centaines, voire des milliers de traîtres et les nourrit. Ils sont dormants quand on n’a pas besoin d’eux, et activés quand on a besoin d’eux pour un coup d’état ou tout autre but !

    #6. Droit pour la France de pré-déployer des troupes et d’intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts

    En vertu de ce que l’on appelle les « accords de défense » annexés au pacte colonial, la France avait le droit légal d’intervenir militairement dans les pays africains, et aussi de stationner des troupes en permanence dans des bases et des installations militaires dans ces pays, gérées entièrement par les Français.

    Les bases militaires françaises en Afrique

    Lorsque le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, a tenté de mettre fin à l’exploitation française du pays, la France a organisé un coup d’État. Au cours du long processus visant à évincer Gbagbo, les chars, les hélicoptères de combat et les forces spéciales de la France sont intervenus directement dans le conflit, ont firé sur les civils et ont fait de nombreux morts.

    Pour ajouter l’insulte à la blessure, la France a estimé que la communauté d’affaires française avait perdu plusieurs millions de dollars lorsque, dans la précipitation à quitter Abidjan en 2006, l’armée française a massacré 65 civils non armés et en a blessé 1 200 autres.

    Après avoir réussi le coup d’État et transféré le pouvoir à Alassane Ou5ara, la France a demandé au gouvernement Oua5ara de verser une compensation aux milieux d’affaires français pour les pertes subies pendant la guerre civile.

    En effet, le gouvernement Oua5ara leur a versé le double de ce qu’ils disaient avoir perdu en partant.

    #7. Obligation de faire du français la langue official du pays et la langue d’enseignement Oui, Monsieur. Vous devez parler français, la langue de Molière !

    Un organisme de diffusion de la langue et de la culture françaises a été créé, appelé  » Francophonie « , avec plusieurs satellites et organismes affiliés supervisés par le ministre français des Affairs étrangers.

    Comme démontré dans cet article, si le français est la seule langue que vous parlez, vous auriez accès à moins de 4 % des connaissances et des idées de l’humanité. C’est très limitatif.

    #8. Obligation d’utiliser la monnaie coloniale française FCFA

    C’est la véritable vache à lait pour la France, mais c’est un système tellement diabolique, même dénoncé par l’Union européenne, mais la France n’est pas prête à se défaire de ce système colonial qui fait entrer environ 500 milliards de dollars d’Afrique dans son trésor.

    Lors de l’introduction de l’euro en Europe, les autres pays européens ont découvert le système d’exploitation français. Beaucoup, en particulier les pays nordiques, ont été consternés et ont suggéré à la France de se débarrasser de ce système, mais sans succès.

    #9. Obligation d’envoyer à la France un rapport annuel sur le solde et les réserves. Sans ce rapport, pas d’argent.

    Quoi qu’il en soit, le secrétariat des banques centrales des ex-colonies et le secrétariat de la réunion semestrielle des ministres des finances des ex-colonies est assuré par la banque centrale française/le Trésor.

    #10. Renonciation à conclure une alliance militaire avec tout autre pays, sauf autorisation de la France.

    Les pays africains en général sont ceux qui ont le moins d’alliances militaires régionales. La plupart des pays n’ont que des alliances militaires avec leurs ex-colonisateurs ! (drôle, mais on ne peut pas faire mieux !).

    Dans le cas de la France ex-colonies, la France leur interdit de chercher d’autres alliances militaires que celle qu’elle leur a offered.

    #11. Obligation de s’allier à la France en cas de guerre ou de crise mondiale

    Plus d’un million de soldats africains ont combattu pour la défaite du nazisme et du fascisme pendant la seconde guerre mondiale.

    Leur contribution est souvent ignorée ou minimisée, mais quand on pense qu’il n’a fallu que 6 semaines à l’Allemagne pour vaincre la France en 1940, la France sait que les Africains pourraient être utiles pour lutter pour la « Grandeur de la France » à l’avenir.

    Il y a quelque chose de presque psychopathique dans la relation de la France avec l’Afrique.

    D’abord, la France est gravement dépendante du pillage et de l’exploitation de l’Afrique depuis l’époque de l’esclavage. Ensuite, il y a ce manque total de créativité et d’imagination de l’élite française pour penser au-delà du passé et de la tradition.

    Tinalement, la France a 2 institutions qui sont complètement figées dans le passé, habitées par des « hauts fonctionnaires » paranoïaques et psychopathes qui répandent la peur de l’apocalypse si la France changeait, et dont la référence idéologique vient toujours du romantisme du 19ème siècle : ce sont le Ministre des Finances et du Budget de la France et le Ministre des Affairs Etrangers de la France.

    Ces 2 institutions ne sont pas seulement une menace pour l’Afrique, mais pour les Français eux-mêmes.

    C’est à nous, Africains, de nous libérer, sans demander la permission, car je n’arrive toujours pas à comprendre, par exemple, comment 450 soldats français en Côte d’Ivoire peuvent contrôler une population de 20 millions de personnes !

    La firmière réaction des gens lorsqu’ils apprennent l’existence de l’impôt colonial français est souvent la question : « Jusqu’à quand ? ».

    Pour une comparaison historique, la France a fait payer à Haïti l’équivalent moderne de 21 milliards de dollars de 1804 à 1947 (presque un siècle et demi) pour les pertes causées aux négriers français par l’abolition de l’esclavage et la libération des esclaves haïtiens.

    Les pays africains ne paient l’impôt colonial que depuis 50 ans, donc je pense qu’il reste un siècle de paiement !

    Silicona Africa, 28 jan 2014

    #Africa #France #Françafrique #Francophonie #Colonialisme #Impotcolonial #FrancCFA #FCFA

  • Clintongate revela las razones detrás del asesinato de Gadafi

    Libia, Gadafi, Estados Unidos, Francia, Nicolas Sarkozy, Africa, Banco Central Africano, Françafrique, Franco CFA, FCFA, Africa francófona,

    Muammar Gadafi logró mucho para su país. Una de las políticas inmediatas de Gadafi fue compartir los beneficios y la riqueza con todos los libios.

    Gadafi utilizó el principal recurso de Libia (el petróleo) para ayudar a crear programas sociales de educación, sanidad, vivienda, obras públicas y subsidios para la electricidad y los alimentos. Sus políticas hicieron que Libia pasara de ser uno de los países más pobres del mundo a tener 150.000 millones de dólares de reservas de divisas y un país libre de deuda externa. Libia se convirtió en uno de los países sustanciales de África.

    ¿Por qué Muammar Gaddafi era una amenaza?

    El « líder de la revolución » libia, el coronel Muammar Gaddafi, pidió la creación de un Banco Central Africano en 2004.

    El Dr. Umar Johnson y el ministro Louis Farrakhan, que dirige la Nación del Islam, hablan y profundizan en lo que un Banco Central Africano haría al resto del mundo.

    Gadafi fue asesinado el 20 de octubre de 2011. Desde su muerte la vida en Libia no ha sido la misma. Desde la muerte de Gadafi, « han pasado más de 10 años de injusticia, bombardeos, asesinatos y secuestros », dijo Mohammad Abi Hamra. Libia era uno de los países más poderosos de África.

    « Odio decirlo, pero nuestra vida era mejor bajo el régimen anterior », dijo a AFP en 2015 Fayza al-Naas, una farmacéutica de 42 años, refiriéndose al gobierno de Gadafi. Un sentimiento compartido por muchos libios, incluidos los que se opusieron a él en algún momento.

    Durante una aparición en la CBS, Hilary Clinton tuvo una retorcida reacción al enterarse de la muerte de Gadafi. En el vídeo, Clinton dice: « Vinimos, vimos, murió ». Haciendo referencia a la famosa frase de Julio César « veni, vidi, vici », que significa « vine, vi, vencí », informa The Wrap.

    A Clinton se le filtraron más de 3000 correos electrónicos en 2015. Al menos un tercio de esos correos eran de su íntimo confidente Sidney Blumenthal, el abogado que defendió a su marido en el caso Monica Lewinsky.

    Según WikiLeaks, en uno de estos e-mails, con fecha de 2 Abril 2011, se lee :

    « El gobierno de Gadafi posee 143 toneladas de oro, y una cantidad similar en plata … Este oro fue acumulado antes de la actual rebelión y estaba destinado a ser utilizado para establecer una moneda panafricana basada en el Dinar de oro libio. Este plan fue diseñado para proporcionar a los países africanos francófonos una alternativa al franco francés (CFA) ».

    En los WikiLeaks, el correo electrónico mencionaba el valor del oro y la plata del gobierno de Gadafi, razones del presidente Nicolas Sarkozy para atacar a Libia:

    « Según personas conocedoras, esta cantidad de oro y plata está valorada en más de 7.000 millones de dólares. Los oficiales de inteligencia franceses descubrieron este plan poco después de que comenzara la actual rebelión, y éste fue uno de los factores que influyeron en la decisión del presidente Nicolas Sarkozy de comprometer a Francia en el ataque a Libia ». Según estas personas, los planes de Sarkozy están impulsados por las siguientes cuestiones:

    -El deseo de obtener una mayor participación en la producción de petróleo de Libia,
    -Aumentar la influencia francesa en el norte de África,
    -Mejorar su situación política interna en Francia,
    -Proporcionar al ejército francés una oportunidad para reafirmar su posición en el mundo,
    -Responder a la preocupación de sus asesores sobre los planes a largo plazo de Gadafi para suplantar a Francia como dominante.

    Es evidente que Sarkozy, Hilary Clinton y la OTAN mandaron matar a Gadafi por intentar crear el primer banco central de África.

    #HillaryClinton #USA #Francia #Sarkozy #OTAN #Africa #FracoCFA #FCFA #Francofonía #BancoCentralAfricano #Wikileaks

  • Clintongate: Kadhafi a été tué pour avorter ses plans africains

    Clintongate: Kadhafi a été tué pour avorter ses plans africains

    Libye, Kadhafi, Union Africaine, monnaie africaine, Franc CFA, FCFA, Françafrique, France, Sarkozy, OTAN,

    Mouammar Kadhafi est devenu le chef du gouvernement libyen jusqu’à son assassinat en 2011. Kadhafi a eu des manières impitoyables mais a quand même beaucoup accompli pour son pays. L’une des politiques immédiates de Kadhafi était de partager les bénéfices et les richesses avec tous les Libyens.

    Kadhafi a utilisé la principale ressource de la Libye (le pétrole) pour aider à créer des programmes sociaux dans les domaines de l’éducation, de la santé, du logement, des travaux publics et des subventions pour l’électricité et la nourriture. Ses politiques ont converti la Libye de l’un des pays les plus pauvres du monde à avoir des réserves de change de 150 milliards de dollars et un pays sans dette extérieure. La Libye est devenue l’un des pays importants de l’Afrique.

    Pourquoi Mouammar Kadhafi était-il une menace ?

    Le « chef de la révolution » libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, a appelé à la création d’une Banque centrale africaine en 2004.

    Le Dr Umar Johnson et le ministre Louis Farrakhan, à la tête de la Nation of Islam, parlent et approfondissent ce qu’une Banque centrale africaine ferait au reste du monde.

    Kadhafi a été assassiné le 20 octobre 2011. Depuis sa mort, la vie en Libye n’a plus été la même. Depuis la mort de Kadhafi, « cela fait plus de 10 ans d’injustice, d’attentats à la bombe, de meurtres et d’enlèvements », a déclaré Mohammad Abi Hamra.

    « Je déteste le dire mais notre vie était meilleure sous le régime précédent », a déclaré à l’AFP Fayza al-Naas, une pharmacienne de 42 ans en 2015, faisant référence au régime de Kadhafi. Un sentiment partagé par de nombreux Libyens, y compris ceux qui se sont opposés à lui à un moment donné.

    Lors d’une apparition sur CBS, Hilary Clinton a eu une réaction tordue en apprenant que Kadhafi était mort. Dans la vidéo, Clinton dit « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort. » Se référant à la célèbre phrase de Jules César « veni, vidi, vici », qui signifie « je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu », rapporte The Wrap.

    Clinton a eu plus de 3000 e-mails divulgués en 2015. Au moins un tiers de ces e-mails provenaient de son proche confident Sidney Blumenthal, l’avocat qui a défendu son mari dans l’affaire Monica Lewinsky.

    Le WikiLeaks déclare que l’un de ces e-mails, daté du 2 avril 2011, se lit en partie :

    « Le gouvernement de Kadhafi détient 143 tonnes d’or et une quantité similaire en argent… Cet or a été accumulé avant la rébellion actuelle et était destiné à être utilisé pour établir une monnaie panafricaine basée sur le dinar libyen doré. Ce plan a été conçu pour offrir aux pays africains francophones une alternative au franc français (CFA) ».

    Dans WikiLeaks, l’e-mail mettait en exergue la valeur de l’or et de l’argent du gouvernement de Kadhafi et les raisons qui ont poussé le président Nicolas Sarkozy à attaquer la Libye :

    « Selon des personnes bien informées, cette quantité d’or et d’argent est évaluée à plus de 7 milliards de dollars. Les officiers du renseignement français ont découvert ce plan peu de temps après le début de la rébellion actuelle, et ce fut l’un des facteurs qui ont influencé la décision du président Nicolas Sarkozy d’engager la France dans l’attaque contre la Libye. Selon ces personnes, les plans de Sarkozy sont motivés par les problèmes suivants :

    -Une volonté de s’approprier une plus grande part de la production pétrolière libyenne,
    -Accroître l’influence française en Afrique du Nord,
    -Améliorer sa situation politique intérieure en France,
    -Offrir à l’armée française l’opportunité de réaffirmer sa position dans le monde,
    -Répondre à l’inquiétude de ses conseillers sur les projets à long terme de Kadhafi de supplanter la France en tant que dominatrice

    #Libye #Kadhafi #UnionAfricaine #FrancCFA #FCFA #HillaryClinton #Wikileaks #Sarkozy #Françafrique


  • France-Afrique : Comment obtenir le pardon ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Donnant une nouvelle orientation à son histoire commune avec des pays africains anciennement colonisés, avec une dimension philosophique de ce passé qu’on ne peut effacer, la France continue son bonhomme de chemin sur la voie de la « reconnaissance de sa responsabilité » dans les crimes perpétrés contre les populations locales.

    Il est clair que cette nouvelle orientation a été initiée depuis l’accession au pouvoir du président français Emmanuel Macron. C’est lui qui a fait bouger des lignes figées dans le temps dans les relations de la France avec le Rwanda et l’Algérie, en attendant plus encore, peut-être.

    Mais en faveur de qui ou de quoi tous ces concerts historico-diplomatiques ? Après « les actes symboliques » engagés face aux crimes commis en Algérie durant la colonisation, qui s’illustrent à travers la reconnaissance officielle d’assassinats impliquant les autorités coloniales, dont l’exécution de Maurice Audin et l’assassinat de l’avocat Ali Boumendjel, en sus de la restitution de crânes des chouhada algériens, en attendant d’autres pas dans ce sens, la France porte un nouveau regard sur le génocide commis au Rwanda en 1994 et qui a fait 800.000 morts parmi la minorité tutsi. Là également, dans le même couloir emprunté face à l’histoire commune entre l’Algérie et la France, le président Macron a confié le travail d’investigation historique à une commission qui lui a remis ses conclusions sur les lourdes responsabilités du pouvoir français dans ce génocide, tout en excluant toute notion de complicité ou d’autres considérations qui entraîneraient fatalement des dispositions pénales contre les coupables du génocide et les indemnisations des victimes qui en découleraient. Le tout, sans présenter, donc, les excuses officielles de la France, à propos desquels le président Marcon dira récemment, lors d’une visite à Kigali, que le terme d’excuses n’était « pas approprié », préférant « donner » la reconnaissance de la responsabilité de la France.

    Comme ce fut le cas dans la gestion du dossier mémoriel relatif à la colonisation de l’Algérie, où le rapport remis au président de la République juge que « l’excuse n’est pas la question centrale, ce qui compte ce sont les actes concrets, comme la reconnaissance officielle des crimes ou la déclassification d’archives », selon les propos de l’historien Benjamin Stora, concepteur du rapport lié au dossier.

    Peut-on reconnaître la responsabilité de la France dans le génocide au Rwanda et les crimes commis contre le peuple algérien durant la colonisation sans présenter des excuses aux victimes ou d’Etat à Etat ? Si l’Algérie accompagne la politique des « petits pas » du président français, sans abandonner, par la voix du gouvernement et d’autres voix de la société civile, l’exigence d’excuses officielles de la France, le président rwandais s’en passe, estimant que les propos du président français ont plus de valeurs que des excuses. Un exercice délicat que ce nouveau regard porté par le président français sur l’histoire, qui semble satisfaire toutes les ambitions politiques, la France renouant ses relations bilatérales avec les pays africains, de partenariats surtout, sur de nouvelles bases de franchise, et les autorités des pays concernés gagnant en estime et en popularité sur le plan interne, en attendant de voir ce que sera la réaction des victimes tutsi. Mais, chercher le pardon sans présenter les excuses et sans couvrir le préjudice causé aux victimes, est-ce possible ?

    Le Quotidien d’Oran, 29 mai 2021

    Etiquettes : France, Afrique, crimes coloniaux, Rwanda, Algérie, colonialisme, colonisation, France CFA, FCFA, Françafrique,

  • La Françafrique vue par Wikileaks

    France, Afrique, Françafrique, Wikileaks, Etats-Unis,

    WIKILEAKS : UNE CERTAINE IDÉE DE LA FRANCE ET DE SA POLITIQUE ÉTRANGÈRE

    Si 2% seulement des câbles Wikileaks ont été rendus publics, ils ont déjà permis de brosser un bout de l’histoire contemporaine de la France vue par la diplomatie américaine.

    Ces dernières semaines, la publi­cation des câbles diplomatiques par Wikileaks s’est focalisée sur la Tunisie, l’Egypte et la Lybie, mettant en lumière les connivences de certaines chancelleries avec les régimes en place, notamment de la France avec celui de Ben Ali. Il ressort de ces télégrammes que les États-Unis sont à la fois admiratifs des dispositifs répressifs et inquiets du racisme français.

    Ils font état de la visite de différentes personnalités politiques françaises à l’ambassade des Etats-Unis à Paris ou sur le sol américain. Si certains n’y passent que pour livrer leurs opinions, d’autres, comme Alain Madelin s’y rendent pour demander un soutien à leur carrière [1]. D’autres encore pour assurer les diplomates américains de leur proximité idéologique : Brice Hortefeux ou Nicolas Sarkozy qui, en 2005, promet de faire en France « ce que Reagan a fait aux Etats-Unis ou Thatcher au Royaume-Uni » mais aussi Dominique Strauss-Khan ou Michel Rocard, qui propose la création d’un think tank franco-américain.



    Rwanda : le juge Bruguière en service commandé

    Parmi les visiteurs de l’ambassade américaine, on trouve aussi le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. Il y fournit les détails de plusieurs affaires en cours, racontant notamment comment il s’est coordonné avec l’exécutif français pour délivrer les mandats d’arrêt contre plusieurs personnalités rwandaises [2].

    Un responsable français affirme plus directement que le dossier Bruguière était une réponse de la France à l’enquête rwandaise sur les responsabilités fran­çaises dans le génocide de 1994. Bruguière n’aurait pas caché sa volonté d’isoler le gouvernement Kagamé lors de sa visite. Une volonté qu’on s’attendrait à retrouver chez un politicien plutôt que chez un juge, dont l’indépendance n’est manifestement pas la plus grande qualité…

    En mars 2007, un diplomate américain analyse les orientations en matière de politique étrangère des candidats Royal et Sarkozy et se félicite de leur volonté affichée de rompre avec la gestion interpersonnelle des affaires africaines de Chirac et de « réduire l’empreinte militaire » de la France en Afrique, ce qui, cependant, « ne signifie pas un retrait », puisqu’elle « voudra continuer à exercer son influence au maximum » [3].



    Dans plusieurs télégrammes ultérieurs, les diplomates décortiquent la réalité de cette promesse de rupture avec la Françafrique. Le terme est d’ailleurs explicitement employé dans plusieurs notes, pas comme dénonciation militante, mais comme grille d’analyse géopolitique par la diplomatie américaine.

    La Françafrique comme grille de lecture en Afrique

    En 2008, trois longues notes [4] brossent la définition d’une Françafrique quel­que peu édulcorée (les crimes de la Françafrique ne sont abordés que par le biais de quelques affaires arrivées en justice, comme l’assassinat du juge Borrel), qui connaîtrait un réel tournant avec l’arrivée de Sarkozy. Néanmoins, la politique africaine de la France continue d’être dictée par la cellule africaine de l’Elysée. L’un de ses membres, Romain Serman, reconnaît que les accords de défense encore en vigueur avec huit pays africains sont absurdes, donnant à la France « un accès monopolistique aux ressources naturelles ». Les diplomates américains semblent alors croire à la rup­ture annoncée par Sarkozy, qui n’aurait connu que « quelques accidents de parcours, comme l’éviction de Bockel impliquant le Gabon », mais qui pêcherait plus par manque de réussite que de volonté.

    La dernière note, concernant la présence militaire française en Afrique, conclut en excusant la non-rupture pour cause de difficulté de la tâche. Un fonctionnaire du ministère de la Défense français décrit, sans honte, la relation franco-africaine comme une relation « parent-enfant », dont l’enfant, maintenant « adulte, est capable et mérite plus d’autonomie, ayant cependant toujours besoin d’aide et d’orientation ».



    En 2009, lors d’un entretien, portant longuement sur la Françafrique [5], Stephan Gompertz, du ministère des Affaires étrangères, reconnaissait l’influence de Robert Bourgi, « opérant dans l’ombre ».

    Les diplomates américains concluaient que la France use d’un panel large de politiques en Afrique, « allant d’une approche idéale exprimée par Sarkozy » à ses débuts, « à des approches plus opaques mais probablement plus judicieuses, conformes au vieux modèle de la Françafrique. Les circonstances et la nature imprévisible, voire violente, des évènements en Afrique peuvent parfois inciter ou forcer les Français à agir moins idéalement qu’ils le voudraient – un comportement connu de tous les gouvernements de la planète – quand les décisions doivent conforter les intérêts nationaux par les méthodes les plus efficaces, même quand les méthodes les plus efficaces ne sont pas forcément les plus jolies ».

    La plus grande puissance impérialiste du monde ne peut que comprendre, évidemment…

    Les coulisses diplomatiques de la Françafrique

    Si la plupart des câbles ne contiennent que peu d’informations nouvelles, ils livrent parfois un aperçu du jeu diplomatique de la France pour influencer l’avenir des pays africains. Ainsi, en 2006, une proposition de résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU présentée par Chirac sur la Côte d’Ivoire inquiète les Anglais et les Américains [6]. Ils y voient une dérive qui pourrait aller « au-delà des lois et jurisprudences internationales » en se «substituant à la constitution d’un pays souverain».



    Ne souhaitant pas s’opposer à la France, les Anglais sont néanmoins surpris que les Français aient réussi à obtenir le soutien du Ghana et du Congo. Pour ce dernier, ce soutien n’a pourtant rien de surprenant quand on sait à quel point Denis Sassou Nguesso doit à la France sa longévité au pouvoir.

    En 2009, une note sur la perspective des élections en Côte d’Ivoire analyse les accords de « Ouaga IV » comme « essentiellement un accord entre Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo sur le contrôle du nord » du pays.

    Les Américains considèrent alors que les « FAFN gardent, de facto, le contrôle de la région, en particulier en ce qui concerne les finances » et que « le désarmement et la réunification ne sont pas des processus séparés. Ils sont intimement liés ».

    Une grille de lecture qui semble avoir été oubliée de la communauté internationale aujourd’hui…

    En juin 2009, un autre télégramme (censuré à moitié) [7] rapporte que la France considère le président mauritanien Abdallahi renversé par les putschistes comme « un obstacle », à qui il faudrait forcer la main lors des négociations. Le rôle de Robert Bourgi y est à nouveau pointé du doigt, tant dans le rapprochement du putschiste Aziz avec les autorités françaises que dans le cas du Gabon ou de Madagascar. Pour Romain Serman, la Lettre du Continent sert régulièrement à Bourgi pour diffuser ses informations et que « tout ce qui [y] paraît avec un lien potentiel avec Bourgi doit être considéré avec précaution ».



    D’autres exemples de cet acabit se trouvent dans l’infime partie des câbles déjà publiés mais ils fournissent déjà un matériau riche.

    Le cablegate de Wikileaks nous parle avant tout de la diplomatie des Etats-Unis et la Françafrique n’est donc pas son objet principal. Néanmoins, les Américains s’y sont suffisamment intéressés pour qu’on puisse espérer que quelques affaires françafricaines récentes soient mises à jour.

    Notes:

    [1] 05PARIS6744 Alain Madelin Seeks U.s. Support For His Candidacy To Head The Oecd And His Project To Reform The Oecd

    [2] 07PARIS322, C/t Judge On France, Rwanda, Pakistan, And His Political Future, 07PARIS186, Rwanda : Effect Of Bruguiere Report On Usg, Status Of Mrs. Habyarimana , lire aussi France-Rwanda : l’enquête Bruguière était suivie de près à l’Elysée, Philippe Bernard, le Monde, 11 décembre 2010

    [3] 07PARIS921, French Foreign Policy Under Nicolas Sarkozy Or Segolene Royal

    [4] 08PARIS1501, France’s Changing Africa Policy : Part I (background And Outline Of The New Policy), 08PARIS1568, France’s Changing Africa Policy : Part Ii (french Implementation And African Reactions), 08PARIS1698, France’s Changing Africa Policy : Part Iii (military Presence And Other Structural Changes)

    [5] 09PARIS1534, « francafrique » — Mfa Disputes Reports On A Return To Business As Usual

    [6] 06LONDON7670, (c) Cote D’ivoire : Uk Shares U.s. Concerns But Does Not Want To Oppose France In Unsc

    [7] 09PARIS815, Mauritania : French See Abdallahi As Obstacle

    Source : Survie, 3 mai 2011

    Tags: Côte d’Ivoire, Rwanda, Mauritanie, Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Bruguière, Wikileaks, Françafrique, Wikileaks, Afrique, Gabon, Tchad, Sénégal, RCA, RDC, Franc CFA, FCFA, colonisation, colonialisme, 

  • Le franc CFA, un outil de contrôle politique et économique sur les pays africains de la zone franc

    La zone franc et le franc CFA, un système hérité de la colonisation

    La zone franc et sa monnaie le franc CFA constituent le seul système monétaire colonial au monde à avoir survécu à la décolonisation. La mise en place progressive de ce système est le résultat de choix stratégiques de la France mettant l’entreprise de colonisation au service des intérêts économiques français. Les monnaies africaines sont supprimées et des banques privées appartenant aux colons mais contrôlées par la France sont créées.

    La puissance coloniale exploite les matières premières des colonies pour alimenter l’industriefrançaise et utilise les colonies comme débouchés pour les produits français. Suite à la crise de 1929, la France accentue son repli sur l’empire colonial pour protéger son économie et son commerce extérieur.

    La création de la zone franc en 1939 offre le moyen de pérenniser cette stratégie : les échanges avec des pays extérieurs à la zone franc sont interdits, ce qui cimente lesliens économiques et commerciaux entre la France et son empire.

    La monnaie franc CFA (ColoniesFrançaises d’Afrique) est quant à elle créée en 1945 afin que la dévaluation du franc français au sortir de la guerre n’affecte pas les marchés des possessions africaines de la France. Celle-ci conserve ainsi le leadership dans le commerce extérieur des colonies et réaffirme sa suprématie surson empire.

    Au moment des indépendances, la quasi-totalité des anciennes colonies françaises d’Afrique subsaharienne décide de rester dans le giron de la France en signant des accords de coopération monétaire et en adhérant de ce fait à la zone franc. Le franc CFA est d’ailleurs renommé franc de la Communauté Française d’Afrique en 1958. Mais la Guinée refuse cet assujettissement monétaire et sort de la zone franc dans un coup d’éclat. Le président Sékou Touré veut une réelle indépendancepolitique et économique pour la Guinée, et pour ce faire crée le franc guinéen et quitte la zone en 1960.

    Au Togo, ancienne colonie allemande membre de la zone franc depuis 1949, des voix s’élèvent également contre le franc CFA en la personne du président Sylvanus Olympio. La sortie de la zone est prévue pour 1963 mais Sylvanus Olympio est assassiné juste avant que l’indépendance monétaire du pays ne soit acquise. Ce n’est que dix ans plus tard, en 1973, que la zone connaît denouvelles modifications avec la sortie de la Mauritanie et de Madagascar.

    C’est également à la période des indépendances que des banques centrales dont seulement la moitié des administrateurs sont des représentants africains sont créées pour émettre le franc CFA.

    Les présidents de ces institutions sont néanmoins français et restent maîtres de toute décision. Pendant les années 1970 la zone franc connaît des ajustements à la fois techniques et symboliques : révision des accords de coopération monétaire, déménagement des sièges des banques centrales de Paris à Dakar et Yaoundé, diminution du nombre de représentants français au sein des Conseils d’Administration.

    D’autre part deux nouveaux pays signent des accords de coopération avec la France et adoptent le franc CFA : la Guinée Équatoriale en 1985 et la Guinée-Bissau en 1997. Malgré ces changements, la France garde la mainmise sur la politique monétaire de la zone franc dont les pays subissent des choix économiques et monétaires dictés par les intérêtsfrançais. La France va même jusqu’à décider unilatéralement de la dévaluation du franc CFA en 1994.

    La zone franc : une gestion et des principes au service des intérêts français

    La zone franc englobe donc aujourd’hui quinze pays : huit pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo), six pays d’Afrique centrale (Cameroun, République Centrafricaine, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad) et lesComores. C’est une organisation financière, monétaire et économique, dont le cœur est la France et l’instrument principal le franc CFA.

    Cette organisation, gérée par la France, s’appuie sur des institutions africaines : la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), la Banque Centrale des Comores (BCC).

    Le système franc CFA est basé sur quatre grands principes : la centralisation des réserves de change au Trésor public français, la fixité de la parité franc CFA/euro, la libre convertibilité du francCFA à l’euro, et la libre circulation des capitaux entre la France et les pays africains de la zonefranc. A ces principes s’ajoutent la participation française aux instances de direction des banquescentrales africaines, pièce maîtresse du système CFA puisqu’elle garantit l’application sans faille des quatre principes précédemment cités.

    La centralisation des réserves de changes : un principe qui bloque l’économie despays de la zone franc

    Chaque banque centrale de la zone franc possède un compte d’opérations au Trésor public françaiset doit y déposer une partie de ses réserves de monnaie. Depuis 2005, 50% des réserves de change doivent être stockées sur le compte d’opérations en France (jusqu’en 2005 ce pourcentage était de 65). Il y a donc actuellement environ 8000 milliards de francs CFA venant de la BCEAO et la BEAC stockés au Trésor public, soit plus de 12 milliards d’euros.

    C’est autant d’argent qui est amputé du budget des États de la zone franc. La France rémunère les banques centrales africaines en intérêts, tout en se servant au passage grâce à des placements privés (des sommes dégagées au profit de laFrance qui se comptent en centaines de millions d’euros). Pire, la part d’intérêts versée aux banques centrales est comptabilisée dans l’Aide Publique au Développement !

    Dépouillés de la moitié de leurs recettes, les pays africains de la zone franc se retrouvent ainsi dans une situationéconomique et sociale très difficile, d’autant plus que la France leur impose une rigueur budgétaire (c’est-à-dire une baisse des dépenses publiques) pour que l’approvisionnement du compte d’opérations soit garanti.

    La parité fixe franc CFA-euro : une entrave à la compétitivité des économies africaines dans le monde

    Hier lié au franc français, le franc CFA est aujourd’hui arrimé à l’euro, c’est-à-dire que la valeur dufranc CFA sur les marchés mondiaux dépend de celle de l’euro. Autrement dit, les pays africains de la zone franc n’ont pas le contrôle de leur politique de change et subissent les fluctuations du cours de la monnaie unique européenne. Les recettes de leurs exportations doivent être converties en euro avant de l’être en franc CFA, ce qui signifie que si la conversion entre l’euro et les monnaies étrangères fluctue, les recettes des pays africains de la zone franc fluctuent également.

    Actuellement la valeur de l’euro se renforce par rapport aux monnaies étrangères. Par conséquent, la compétitivité des pays de la zone euro, et donc de la zone franc, diminue par rapport au reste du monde. Une baisse de la compétitivité signifiant une plus grande difficulté à vendre ses produitssur le marché mondial, les conséquences pour les pays africains de la zone franc d’un arrimage à une monnaie forte comme l’euro sont considérables : les économies restent faibles, et lespopulation se paupérisent car les matières premières qu’elles produisent ne peuvent ni être exportées ni être transformées.

    La libre convertibilité franc CFA/ euro et la libre circulation des capitaux ou comment légaliser la fuite des capitaux

    La libre convertibilité s’applique des pays africains de la zone franc à la France et inversement, mais ne concerne pas les échanges entre les trois zones du système CFA. Ce principe facilite lesinvestissements français en Afrique, le rapatriement des capitaux, et l’importation par la France de matières premières, mais bloque les échanges inter-africains.

    Les principes de libre convertibilité et libre circulation des capitaux favorisent également la fuite des capitaux de l’Afrique vers la France. Les entreprises françaises installées dans les pays africainsde la zone franc peuvent rapatrier librement leurs liquidités vers la France et les transferts d’argent entre la France et l’Afrique s’opèrent sans entraves au profit des élites françafricaines.

    La participation française à la gestion des banques centrales africaines

    Dans les trois banques centrales de la zone franc, des administrateurs français siègent aux Conseils d’Administration (CA). Dans les faits, la présence d’administrateurs français garantie par les statuts des banques centrales confère à la France un droit de veto lors de la prise de décision. Au CA de la BCC, 4 administrateurs sur 8 sont français alors que les décisions doivent être votées à la majorité.

    A la BCEAO seuls 2 administrateurs sur 16 sont français, mais l’unanimité est requise pour toute décision majeure (et notamment la modification des statuts). La situation est la même à la BEAC avec 3 administrateurs français sur 13. Le pouvoir de la France dans ces institutions est donc considérable et la présence de représentants français garantit la mise en œuvre de tous lesprincipes centraux du système CFA.

    Un système monétaire qui constitue une entrave à la souveraineté des Étatsafricains de la zone franc

    Le franc CFA est un liant qui cimente les relations économiques entre la France et les pays africainsde la zone franc. Ces pays ne sont pas libres de la gestion de leur politique économique et monétaire, domaine pourtant constitutif de la souveraineté d’un État. Preuve en est la dévaluation de 1994 décidée unilatéralement par la France.

    Malgré le passage à l’euro, la France garde la mainmise sur la zone franc, alors même qu’elle n’est plus émettrice de la monnaie d’arrimage. L’adoption de l’euro aurait pu se traduire par une disparition du pouvoir tutélaire de la France sur ses anciennes colonies, or la France a obtenu queles accords de coopération monétaire de la zone franc ne soient pas affectés par l’intégration européenne.

    Cinquante ans après les indépendances, la politique monétaire de la zone franc reste donc décidée par la France en fonction de ses intérêts propres. Cinquante ans pendant lesquels cette politique a été complètement déconnectée des vrais enjeux du développement africain tout en permettant à laFrance de contrôler économiquement et politiquement ses anciennes colonies au profit de son économie nationale, et au préjudice du développement des relations entre pays africains.

    Le modèle imposé par le système franc CFA induit une verticalité des échanges (Nord-Sud) au détriment d’une coopération horizontale (Sud-Sud). Un tel système financier, au service des intérêts économiques etpolitiques de la France, ne peut pas être le vecteur de l’autonomie monétaire et du développement. Il perpétue les relations asymétriques et néocoloniales entre la France et les pays de la zone CFA.

    Survie.org

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  • L’avant-dernier vestige du colonialisme: 75 ans de franc CFA

    -Jusqu’à 14 pays africains continuent d’utiliser cette monnaie liée à la France
    -Ils doivent déposer leurs réserves à la Banque de France
    -Cette année, ils pourraient créer une nouvelle monnaie sans contrôle gaulois.

    Sur le continent africain, il y a jusqu’à 14 pays dont les habitants continuent d’avoir le franc français comme monnaie officielle. Oui, le franc, malgré le fait que depuis les années 1950 ces pays ont cessé d’être des colonies de France et malgré le fait que depuis près de 20 ans même le pays français ne l’utilise pas.

    Le nom de la monnaie est le franc CFA (colonies françaises d’Afrique), et en 2020, elle a 75 ans – elle a été créée après l’accord de Bretton-Woods, dans lequel la Banque mondiale et le FMI ont également été créés après la Seconde Guerre mondiale- comme monnaie de référence au Bénin, Burkina Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo, Guinée équatoriale et Gabon – divisé en un groupe occidental et un groupe central- .

    Quelle est donc la raison pour laquelle cette union monétaire continue d’utiliser cet anachronisme du contrôle économique français? Jaques Chirac lui-même, ancien président de la République et ancien Premier ministre, a assuré en 2008 que « le gouvernement français perçoit jusqu’à 440. milliards d’euros d’impôts chaque année » en contrepartie de la dette coloniale pour les infrastructures construites par la France.

    Mais ce n’est pas seulement une source de revenus qui décime – encore plus – certains des pays les plus pauvres du monde, mais donne également à la France le contrôle économique de cette zone inégalée dans le monde. Une autre preuve en est que l’État français a la priorité sur les ressources naturelles de ces pays, qui sont peu ou pas très valorisantes, tandis que les entreprises françaises ont la priorité pour remporter des marchés publics dans ces lieux.

    Le contrôle est également transféré à la politique monétaire. Ces quatorze pays sont tenus de déposer 50% de leurs réserves de change à la Banque de France, sous le contrôle direct du Trésor français. Le reste de leurs réserves ne suffit pas pour répondre aux besoins de ces pays, de sorte qu’ils doivent généralement emprunter à l’État français lui-même, avec leurs intérêts inclus. De même, la France est présente dans les trois institutions du franc CFA: la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), où elle nomme des représentants avec droit de veto.

    Les arguments en faveur de l’existence de cette monnaie ne manquent pas non plus et, comme l’explique Javier Rivas, professeur à l’EAE Business School, « a été une source de stabilité pour ces pays, puisque la Banque centrale française a soutenu l’existence d’une parité entre l’euro et le CFA « , qui est resté à un taux fixe de 655 francs pour un euro.

    « Si vous analysez ce qui s’est passé dans d’autres pays de cet environnement qui ne sont pas inclus dans l’union monétaire, l’évolution a été bien pire, subissant plusieurs dévaluations de leurs monnaies et avec une inflation incontrôlée, comme c’est le cas en Angola par exemple », ajoute Rivas. « Le mauvais côté, c’est que ces pays sont très différents les uns des autres, et le fait d’avoir une monnaie forte limite considérablement leur compétitivité internationale en matière d’exportation, notamment leurs produits, à faible valeur ajoutée », fait valoir le professeur.

    Les huit pays de la zone ouest ont passé des années à demander l’abolition de ce système, qui l’année dernière a accepté de se terminer en juillet prochain, bien que Rivas ne pense pas que « les délais soient respectés, puisque ces pays n’ont pas encore fixé selon les détails du nouveau système, tels que le nom de la nouvelle monnaie, quels pays formeront l’union ou les conditions pour y adhérer, en plus d’autres questions ». « J’ai des doutes sur le fait que cette nouvelle monnaie est plus stable que la précédente. Au final, la Banque de France lui a donné de la crédibilité, bien qu’elle ait également été enrichie par les revenus du seigneuriage – l’affaire de l’émission de monnaie -« , conclut Rivas.

    Le nom préliminaire de cette monnaie est l’Eco. Depuis Ebury, ils soulignent que « le changement sera surtout cosmétique même si les réserves de change ne sont plus en France. La souveraineté économique de ces pays va augmenter mais aussi le risque d’instabilité de la monnaie et de plus grande l’inflation et l’impression de l’argent comme une alternative aux impôts ».

    El Economista, 6 mai 2020

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