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  • Maroc: Des femmes victimes de viol dénoncent la collusion justice-barons de drogue

    Maroc: Des femmes victimes de viol dénoncent la collusion justice-barons de drogue

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    L’affaire des « filles de Sale violées », qui avait défrayé la chronique en 2020, est revenue au devant de la scène pour éclabousser la justice marocaine et le palais royal.

    C’est à la faveur d’une vidéo mise en ligne par l’une des victimes, où elle a dénoncé les peines prononcées par la justice en appel, qu’elle a qualifiées de légères, que le scandale est arrivé. Cette dernière, qui a relaté les faits dans la vidéo, a non seulement dénoncé des vices dans la procédure d’enquête menée par la justice et des complicités des services de la gendarmerie marocaine pour couvrir certains accusés. Dans la vidéo, relayée sur les réseaux sociaux, une des victimes qualifie de partiale le tribunal d’appel de Rabat, affirmant qu’elle a été surprise par la légèreté des peines prononcées à l’égard des mis en cause, par rapport aux faits qui leur sont reprochés (viol avec violence, séquestration, non dénonciation de crime et non-assistance à personne en danger).

    Dans son récit, elle raconte les faits en indiquant qu’en 2020, des individus, cagoulés et armés de sabres, se sont introduits chez eux, dans la région de Bouknadel, par effraction, au milieu de la nuit, à 2h du matin. Ils ont violenté la mère de famille, et deux de ses filles, avant de kidnapper les deux plus jeunes filles pour les conduire dans un endroit isolé. La benjamine a été ensuite violée par quatre des individus, tandis que sa sœur a été agressée sexuellement et atrocement torturée avec une arme blanche. Dans son récit, elle a affirmé avoir été violée par 17 individus alors qu’au terme de l’enquête, seuls cinq ont été inculpés et présentés à la justice » pour bénéficier, au terme du procès en appel, de peines légères par rapport à leur crime abject », a-t-elle précisé.

    Citant cette victime, le site « Essouah news » indique que le chef de la bande, un baron de drogue, a été lavé des charges de constitution d’associations de malfaiteurs, trafic de drogue, viol avec violence, enlèvement et séquestration. Il y a lieu de rappeler que dans son édition du 19 mai 2021, le quotidien El-akhbar, citant des sources proches de l’enquête avait affirmé qu’un des mis en cause avait affirmé avoir reçu une sommes d’argent de ce baron pour mener une expédition punitive contre la famille des victimes, qui aurait, avant les faits, déposé une plainte pour menace contre lui. La victime cite des personnes qui n’ont pas été inquiétées par la justice à l’instar d’une femme qui a participé activement aux faits mais dont le nom a disparu de l’arrêt de renvoi.

    Cette affaire qui est en train de susciter la mobilisation de l’opinion publique marocaine et des associations de défense des droits humains et des femmes, ne semble pas émouvoir le procureur général représentant du Roi qui, au lieu de se ranger du côté des victimes et défendre le droit des parties civiles, s’est rangé du côté des bourreaux en remettant en cause les accusations des victimes. Il a démenti que le viol ait été perpétré par 17 personnes comme l’affirment les victimes, une façon pour lui d’éloigner le concepteur de l’expédition punitive (le baron), du crime de constitution d’associations de malfaiteurs. Il va jusqu’à prendre la défense du greffe du tribunal en affirmant que les victimes et leur défense ont été avisées de la programmation de l’audience en appel pour le mois de juin, mais que pour des motifs propres à l’administration judiciaire, elle a été programmée le 19 mai dernier. « Il tentera, dans ses déclarations, de disculper la gendarmerie royale, et la justice des accusations de collusion avec l’auteur des faits ».

    Cette affaire, et bien d’autres, montrent la puissance du lobby des trafiquants de drogue qui s’est offert, grâce à ses accointances avec le Makhzen et le palais royal, la servilité des services de la gendarmerie et même de la justice qui se dressent comme paravent pour l’absoudre de toutes ses crasses. D’ailleurs, la justice marocaine est souvent citée comme exemple d’institution où les droits des justiciables sont bafoués. Et la vidéo relatant le supplice des femmes violées de Salé n’est qu’une infime partie visible de l’iceberg de la corruption instituée comme mode de fonctionnement de l’administration du commandeur des croyants, sa majesté M6.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 25 mai 2022

    #Maroc #Viol #Justice #Trafic_de_drogue


  • « T’es pas assez forte »: une marocaine défie les préjugés

    « T’es pas assez forte »: une marocaine défie les préjugés

    Maroc, Canada, police – « T’es pas assez forte »: une marocaine défie les préjugés

    Lamiae Ouarab a grandi avec des parents qui se méfiaient de la police. Longtemps, elle a été sur ses gardes elle aussi.
    La jeune femme de 20 ans, qui est née au Maroc et a immigré au Québec à l’âge d’un an, est retournée presque chaque année dans le pays de sa naissance, croisant de nombreux policiers aux comportements douteux. Elle en a gardé l’impression que la police n’était pas digne de confiance — une perception que ses parents lui ont aussi inculquée.

    «La police, au Maroc, c’est plus répressif, c’est plus corrompu», a observé Lamiae. Elle a été notamment marquée par un geste relativement bénin, mais improbable au Québec. Elle a vu un de ses oncles remettre une poignée de dirhams — la monnaie locale — à un patrouilleur qui a accepté de lui retirer une contravention pour excès de vitesse.

    Alors qu’elle terminait sa cinquième secondaire à l’École des sentiers, à Charlesbourg, et se demandait où elle s’inscrirait au cégep, Lamiae a eu une révélation. Elle voulait faire un métier sans trop de routine et avoir un impact dans la vie des citoyens aux moments où ils en avaient le plus besoin. Pourquoi ne deviendrait-elle pas policière?

    Un soir, assise sur son lit dans sa chambre, elle a discuté avec son père et sa mère de sa volonté de s’inscrire en techniques policières. Ses parents, qui avaient immigré au Québec spécifiquement pour offrir une éducation universitaire à leurs enfants, ne l’ont pas trouvé drôle.

    Déjà qu’ils se méfiaient de la police, ses parents ne voulaient pas en plus que leur fille adorée gagne sa vie en luttant contre des criminels. De toute façon, le père estimait que sa fille n’avait pas ce qu’il fallait pour devenir policière, se souvient Lamiae.

    Il lui disait : «T’es pas assez grande, t’es pas assez forte», se souvient Lamiae. La réaction parentale a eu l’effet d’une douche froide.

    « C’est sûr que mon moral, mon estime personnelle, ça a beaucoup baissé. Et je suis quelqu’un qui veut vraiment plaire à ses parents. Je suis la fille à papa, alors je voulais vraiment que mes parents soient d’accord avec [mon choix]. »
    — Lamiae Ouarab


    Par l’entremise de sa fille, le père de Lamiae a décliné notre demande d’entrevue.

    «Prends-le, prends le pas, c’est là que je m’en vais»
    Lamiae n’est pas la seule aspirante policière à avoir affronté la réticence parentale. Depuis plusieurs années, les services de police, dont celui de Québec, constatent sur le terrain une méfiance envers la police dans certaines communautés culturelles.

    Né d’une mère brésilienne et d’un père québécois, Laurent Lebeuf, 20 ans, un étudiant de 1re année en techniques policières au Cégep Garneau, a affronté une opposition parentale similaire à celle de Lamiae.

    Sa mère, qui est arrivée au Québec dans la vingtaine, avait une image de la police brésilienne «sous-payée», «corrompue» et «assassinée» par des organisations criminelles, décrit Laurent. Elle ne voulait pas que son fils s’inscrive en techniques policières.

    « Elle était contre ça. Elle préférait que je fasse architecture, génie civil, un autre domaine complètement. Elle a même appelé ma famille du Brésil pour qu’ils essaient de me convaincre de changer d’idée! »
    — Laurent Lebeuf


    Devant l’opposition familiale, Laurent a étudié un an en administration au cégep avant d’abandonner, faute d’intérêt. Il n’a pas tardé à se réorienter en techniques policières. «J’ai dit à ma mère : “c’est ça que je veux faire de ma vie. Prends-le, prends le pas, c’est là que je m’en vais”.»

    Au départ, Lamiae aussi a plié face au refus de ses parents. Au cégep, elle s’est inscrite en soins infirmiers. Elle a fait une session pour réaliser qu’elle n’avait aucunement la flamme, puis une deuxième en sciences humaines.

    Entre-temps, Lamiae a eu un conflit avec ses parents à propos de l’islam. «Ils ne voulaient pas que leur fille perde cette religion-là, dit-elle. Mais je me voyais vraiment pas là-dedans.»

    Lamiae est partie de la maison, déménageant dans un appartement avec son (ex) copain. C’est là qu’elle a senti la liberté de s’inscrire dans le programme de son choix. La sélection n’a pas été difficile : techniques policières au Cégep Garneau.

    Encore fallait-il qu’elle soit admise. Le programme de techniques policières du Cégep Garneau est très sélectif. Chaque année, il y a entre 400 et 500 candidats. Entre 80 et 90 aspirants policiers sont retenus.

    Lamiae craignait que ses difficultés en français nuisent à son dossier scolaire, qui compte pour 60 % de la note attribuée aux candidats en techniques policières à Garneau. Mais elle avait obtenu de bonnes notes dans ses cours au cégep — ce qui était pris en compte dans son dossier.

    Lamiae, une adepte de cross-country, était cependant rassurée par le test physique (40 % de la note). Elle se souvient entre autres d’avoir passé haut la main le fameux «test du bip», très connu dans les écoles québécoises, qui consiste à faire des allers-retours en augmentant la vitesse, jusqu’à l’épuisement.

    Lamiae a été admise au programme de techniques policières en 2019. Elle effectue maintenant sa troisième année. Récemment, elle a senti la passion du métier en faisant des simulations d’interventions policières. «J’ai vu que c’est vraiment ça que je veux faire plus tard.»

    Elle aimerait devenir enquêtrice aux dossiers de violence conjugale à la police de Québec ou à la police de Montréal.

    Depuis qu’elle étudie en techniques policières, Lamiae a fait la paix avec parents. «Ils ont compris ce que je voulais faire, ils comprennent que c’est pour des bonnes raisons, dit-elle. Je leur parle de mes cours et ils voient aussi que ça change, la police.»

    La Voix de l’Est, 20/11/2021

    #Maroc #Canada #Femmes #Sexisme #Police

  • Gouvernement Akhannouch: Des femmes aux postes stratégiques

    Gouvernement Akhannouch: Des femmes aux postes stratégiques. sept femmes sur une équipe de 24 ministres, soit un taux de 29 %. Une première.

    Nommé par le roi le 7 octobre, le nouveau gouvernement marocain mené par Aziz Akhannouch a apporté une grande nouveauté. Non pas tant par la nature de ses portefeuilles que par sa composition féminine : sept femmes sur une équipe de 24 ministres, soit un taux de 29 %. Une première.

    D’autant que les sept femmes ministres n’ont pas hérité, comme il est de coutume, de portefeuilles secondaires mais de départements stratégiques.

    Ainsi, c’est l’ancienne directrice régionale de la santé Nadia Rmili qui a été nommée ministre de la Santé avant qu’elle ne décide de se consacrer à la gestion de la métropole, où elle a été élue maire en septembre, devenant ainsi la première présidente du conseil de la ville de Casablanca.

    Elle a été remplacée par Khalid Ait Taleb, qui occupait le même poste au gouvernement de Saâdeddine el-Othmani.

    « Cette nomination intervient conformément aux exigences constitutionnelles, et sur la base de la demande soumise par Aziz Akhannouch de relever de ses fonctions gouvernementales la nouvelle ministre, qui a déposé une demande pour se consacrer pleinement à ses fonctions de maire de Casablanca », indique un communiqué du cabinet royal le 14 octobre.

    Six femmes restent depuis aux commandes de portefeuilles importants : les Finances, le Tourisme, l’Énergie, l’Urbanisme et l’Habitat, la Solidarité et l’Insertion sociale, la Transition numérique et la Réforme administrative.

    « Un tiers du nouveau gouvernement [est] constitué de femmes à la tête de départements structurants. Encourageant pour la parité au Maroc. Beaucoup reste à faire », s’est félicitée le 8 octobre sur Twitter Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l’homme.

    Tributaires de leur tutelle
    Une manière de se démarquer des deux gouvernements précédents dirigés par les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). Dans sa version première, le gouvernement Saâdeddine el-Othmani, nommé en mars 2017, comptait une seule ministre et sept autres femmes secrétaires d’État.

    Problème : six secrétaires d’État n’avaient jamais reçu leurs arrêtés d’attribution, un texte publié au bulletin officiel qui délimite leur pouvoir et leur champ d’action. Incapables de prendre officiellement la moindre décision, elles étaient tributaires de la signature du ministre de tutelle.

    Une situation à laquelle a mis fin un remaniement en 2018, où tous les secrétariats d’État ont été supprimés.

    « Il faut reconnaître que ces postes de secrétaires d’État avaient été créés pour donner un visage féminin au gouvernement mais il n’y avait aucune volonté de leur donner le pouvoir. C’est pourquoi les ministres n’avaient pas signé les arrêtés d’attribution », témoigne un ancien membre de l’équipe Othmani.

    Une incohérence à laquelle le gouvernement Akhannouch tente de remédier.

    En témoigne la nomination d’une femme, pour la première fois dans l’histoire du Maroc, au ministère de l’Économie et des Finances. Ancienne ministre du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui a un profil qui tranche avec celui de ses prédécesseurs.

    Contrairement à ces derniers, comme Mohamed Benchaâboun et Mohamed Boussaid, tous deux de hauts commis de l’État ayant occupé sous le règne de Mohammed VI des postes importants dans l’administration, Nadia Fettah Alaoui, 50 ans, a fait l’essentiel de sa carrière dans le secteur privé.

    Diplômée en 1994 de l’École des hautes études commerciales de Paris (HEC Paris), l’ancienne ministre du Tourisme a occupé le poste de consultante pour le célèbre cabinet d’audit Arthur Andersen, avant de se lancer à son propre compte en créant, en 2000, Maroc Invest Finances Group, une entreprise de capital-investissement.

    Cinq ans plus tard, elle a rejoint le groupe Saham de l’ancien ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy.

    Désormais aux Finances, elle aura la lourde tâche d’améliorer les équilibres macro-économiques en pleine crise tout en permettant au gouvernement de réaliser son ambitieux programme, qui prévoit entre autres un revenu minimum et des allocations familiales au profit des personnes âgées et des ménages démunis, ainsi qu’une augmentation des salaires des enseignants débutants de 2 500 dirhams (près de 240 euros).

    Autre poids lourd de ce gouvernement : Leila Benali, nommée ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Économiste en chef de l’International Energy Forum, passée par le géant saoudien Aramco, l’Arab Petroleum Investments Corporation et le World Economic Forum, elle est depuis 2018 membre du groupe d’experts en énergies fossiles auprès de l’ONU.

    L’ingénieure devra entre autres gérer le projet de construction d’une station de transformation du gaz liquéfié en gaz naturel.

    « L’importance de ce projet et les conditions du marché national et régional ont suscité l’intérêt d’un nombre important de sociétés nationales et internationales », a annoncé un communiqué de son département le 15 octobre, deux semaines avant la fin du contrat de transit du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) liant le royaume à l’Algérie.

    « Pas là pour faire de la figuration »
    Il en est de même pour le ministère du Tourisme confié à Fatima-Zahra Ammor. Ancienne directrice marketing du groupe Akwa (qui appartient à Aziz Akhannouch), cette ingénieure de l’École nationale supérieure des techniques avancées (ENSTA Paris) devra réanimer un secteur stratégique pour le royaume durement touché par la pandémie.

    « Les négociations ont parfois été dures car chacun des partis [le Rassemblement national des indépendants, le Parti authenticité et modernité et le parti de l’Istiqlal] voulait arracher le maximum de portefeuilles, mais un principe était posé dès le début : que les femmes soient fortement représentées et qu’elles ne soient pas là pour faire de la figuration », confie à MEE une source qui a suivi les tractations.

    Ces nominations répondent aussi aux recommandations du Nouveau modèle de développement (NMD), la nouvelle « bible » du gouvernement et des partis.

    Élaboré par une commission d’experts nommée par Mohammed VI en 2019 pour dessiner un nouveau modèle de développement pour le royaume, le NMD aspire à ériger au rang de principe « l’attachement à l’égalité femmes-hommes et la consécration de la place et du rôle de la femme dans l’économie et dans la société ».

    « L’égalité de genre et la participation de la femme dans la société sont aujourd’hui des marqueurs importants du développement. Leur renforcement constitue l’un des enjeux majeurs du Maroc moderne », indique le rapport, qui aspire à hisser le taux d’activité des femmes à 45 % à l’horizon 2035 au lieu de 22 % actuellement.

    « La résorption des inégalités hommes-femmes, notamment en matière d’accès à l’emploi, générerait un supplément annuel de croissance du PIB entre 0,2 % et 1,95 %. »

    Rachid Bouanani

    Middle East Eye, 25/10/2021

  • Maroc : les escort-girls d’Omar Hilale

    Maroc : les escort-girls d’Omar Hilale. Du personnel féminin au sein de sa mission, chargé d’inviter des diplomates africains et des chefs de mission diplomatiques à des soirées intimes, dans le but évident de les compromettre ou d’exercer le chantage.

    On savait que le Maroc était prêt à tout pour faire du lobbying anti-sahraoui et même anti-algérien, mais de là, à transformer sa mission permanente à New York, auprès de l’ONU, en une succursale de débauche, c’est un nouveau pas que Rabat n’a pas hésité à franchir.

    Les spécialistes de la diplomatie et des arcanes des organisations internationales savent que les Marocains sont passés maitres dans la compromission des diplomates étrangers. Argent, sexe, pression, voyages touristiques, marchés douteux, les diplomates marocains et leurs services de Renseignements maitrisent l’arsenal du chantage politique. Leurs ambassades à travers le monde sont connues pour cela par toute la communauté internationale.

    Mais voilà que le phénomène se déplace au cœur des Nations-Unis, au sein de la représentation marocaine à l’ONU, au siège new-yorkais. Le sulfureux Omar Hilale, officiellement, Chef de mission permanente marocaine aux Nations Unis, et officieusement «avocat» du MAK dans les couloirs onusiens, fait encore des siennes.

    Les gros budgets sont de sortie par le Makhzen. L’objectif : enrôler et recruter le plus de voix possible des représentants des diplomates des pays africains en poste à New York, afin de contrecarrer les victoires diplomatiques du Polisario ou encore, tenter de ternir l’image de l’Algérie. Mais au lieu de faire preuve de persuasion politique ou d’arguments diplomatiques, Rabat rechute dans ses pratiques de corruption avec l’octroi de bourses d’études aux enfants des diplomates africains ou offre même des sommes allant jusqu’à 150.000 dollars aux nouvelles recrues.

    Et quand le cash ne fonctionne pas, le Maroc dispose de personnel féminin au sein de sa mission permanente, chargés d’inviter des diplomates africains et des chefs de mission diplomatiques à des soirées intimes, dans le but évident de les compromettre ou d’exercer le chantage. D’ailleurs, il se murmure à l’ONU, que les « Bimbos » d’Omar Hilale sont de plus en plus nombreuses à se faire recruter comme attachés diplomatiques, écumant les coulisses à la traque des diplomates africains. Un débarquement de diplomates escort-girls qui fait beaucoup parler.

    Le même assaut en termes de personnel a été constaté au sein de l’Agence marocaine de presse à New York, machine à propagande du Makhzen, qui recrute à tour de bras des pseudos correspondants de presse qui font tout sauf du journalisme.

    Les services extérieurs marocains mettent ainsi le paquet pour activer leur lobbying et leur pression sur les pays africains afin d’obtenir leur adhésion dans les campagnes anti-algériennes. Parfois avec des échecs retentissants, comme lorsque Omar Hilale, a tenté d’approcher des pays africains pro-sahraouis tel que l’Afrique du Sud, pour leur proposer des deals incongrus, et s’est fait rejeter par les enfants de Mandela. Tout n’est pas à acheter.

    H. C.

    L’Algérie Aujourd’hui, 18/10/2021

  • Maroc : les femmes intègrent la brigade motocycliste

    Maroc : les femmes intègrent la brigade motocycliste

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    La première unité de police motocycliste composée exclusivement de femmes vient de voir le jour au Maroc. Elles sont 21, et leur mission sera d’assurer la sécurité dans les grandes villes du pays.

    La première promotion de police motocycliste intégralement féminine vient de prendre ses fonctions au Maroc. Elles sont 21, casque blanc, chemise bleu ciel, pantalon bleu marine et bottes noires à sillonner sur leur moto les rues des grandes villes : Rabat, Casablanca, Marrakech, Fès, Agadir…

    Stop aux préjugés

    Après la naissance de Miss Moto Maroc, premier moto-club féminin dans le pays, en décembre 2011, les femmes marocaines continuent à briser des tabous.

    Cette fois c’est au sein de la police à moto, corps de métier jusqu’ici strictement masculin, qu’elles évoluent. Pas facile dans un pays où les préjugés ont encore la vie dure et où les métiers dits « physiques » sont encore réservés aux hommes.

    Égalité

    L’entrée des femmes au sein de la police marocaine date de 2001, mais il aura fallu attendre 13 ans (2014) pour qu’elles puissent avoir accès au corps motocycliste des forces de l’ordre.

    Formation égale

    Les lauréates ont suivi leur formation moto, la même que celles des hommes, à l’Institut royal de la police, à Kenitra (près de la capitale Rabat). Des Honda 125 et 250 cm3 aux BMW 650 et 1200 cm3, elles ont évolué sur tous les modèles utilisés par la police marocaine.

    Changer l’image

    Ces femmes motardes de la police marocaine prendront part au rassemblement organisé par l’association Miss Moto Maroc pour la journée internationale de la femme, en 2015.

    Et en France ?

    En France, il a fallu attendre 1981 pour voir une femme intégrer une brigade motocycliste. Christine Vicente, originaire de Ondres (Landes), avait 19 ans quand elle est entrée dans la police des douanes.

    Motomag, 13/09/2021

  • Forbes : Kahina Bahloul dans le top 40 des Femmes

    Forbes : Kahina Bahloul dans le top 40 des Femmes

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    La Franco-Algérienne Kahina Bahloul dans le top 40 des Femmes Forbes

    Kahina Bahloul, islamologue franco-algérienne, figure au classement des 40 Femmes Forbes paru dans l’édition du mois de septembre. La théologienne de 42 ans est devenue en 2019 la première femme à occuper le poste d’imam de France.

    Comme chaque année, un jury constitué de personnalités influentes est réuni par la rédaction du magazine Forbes France pour étudier les parcours de 40 femmes créatives, intellectuelles, inspirantes, et qui ont su briser le plafond de verre.

    Qui est Kahina Bahloul ?

    Kahina Bahloul tient son prénom d’une reine berbère, « La Kahina ». Cette guerrière, qui vécut au VIIe siècle, a notamment organisé la résistance berbère face aux Omeyyades, lors de la conquête musulmane du Maghreb. La Kahina, de son vrai nom Dihya, est aujourd’hui considérée comme le symbole de la femme amazighe héroïque et rebelle.

    Née en France d’un père kabyle et d’une mère française, Kahina Bahloul a confié avoir de la gratitude pour son père qui lui donné ce prénom. Selon elle, cet ancrage historique, culturel et identitaire, lui permet de se sentir assez libre pour s’ouvrir au monde.

    Elle a grandi en Algérie où elle a vécu la montée de l’intégrisme sur la pratique de la religion musulmane. À son retour en France, elle poursuit un doctorat sur la pensée d’Ibn Arabi à la prestigieuse École pratique des hautes études.

    Une vision d’un Islam spirituel et progressiste

    Première femme à occuper la fonction d’imam en France, cofondatrice du projet d’association cultuelle « La Mosquée Fatima », qui promeut un islam libéral, Kahina Bahloul est aussi conférencière sur des thèmes islamiques.

    Elle affirme à Euronews qu’« une crise profonde de sens dans l’islam » l’a poussé à s’engager. « Nous vivons encore sur une pensée qui a été produite au Moyen Âge. Toute la partie normative de la religion musulmane émane d’une pensée médiévale. Aujourd’hui, ce n’est plus possible », explique la brillante islamologue.

    Pour dénouer cette crise, la théologienne incite « les musulmans à se réapproprier leurs textes et se donner la permission de les lire pour les interpréter avec les outils dont nous disposons aujourd’hui au 21ème siècle ».

    Algérie.expat, 09/09/2021

  • Le western religieux

    Le western religieux

    Afghanistan, femmes, talibans, etats-unis,

    Madjid Khelassi

    L’armée américaine quitte l’Afghanistan après 20 ans de bivouacs inutiles. Le président potiche installé par les USA a fui comme un rat, et les Talibans rentrent dans Kaboul sans avoir tiré une cartouche.

    Des décennies de guerre, d’expérimentation, dans ce pays de pierres,- par un Occident jouant toujours au gendarme, et à l’expert, dans les parages du fanatisme, – finissent dans un lâchage US sans gloire.

    Les Talibans entrent dans Kaboul, a dit la télé . Les populations civiles empoignent leur mauvaise étoile en cavalant vers l’immense inconnu.

    Le tchador et la burqa (re) sortent des placards et les femmes sont les premières visées .

    Les femmes, agnelles du sacrifice de tous les despotismes et dominations, soumises au fatum des mâles, n’ont d’autre réalité que les sévices de leur chair, et d’autres certitudes que celle de leur condition.

    Bonnes à tout faire dans les Emirats ou dans les demeures cossues de Marrakech, de Djeddah et d’Istanbul , et de la majorité des capitales «musulmanes», elles sont les esclaves modernes d’un monde qui se «civilise».

    Filles de la guerre, en Afghanistan, elles subissent plus depuis toujours l’aveuglement des mâles …fagotés en guerriers et rancis dans leurs haines et leurs frustrations.

    Crimes et délation : sortez vos « mouchards » ! Les femmes qui se sont émancipées pendant 20 ans, paieront tout de suite .

    Les « desseins » animés pendant 20 ans par l’Amérique se sont avérés inutiles . Lâcheté et poudre d’escampette. Naufrage des repères et retour au messianisme : le bien et le mal plus que jamais mixés avec une morale douteuse.

    L’Afghanistan se gavera plus que jamais des avatars religieux, qui accentueront la traque de la femelle rebelle.

    Et le job premier est de sévir sur «les femme-diables», de les opprimer , de leur glisser dans l’âme la certitude d’avoir à se racheter des fautes qu’elles n’ont pas commise. Elles sont déjà la chair promise sur le grand caillou de la désespérance .

    Le western religieux, tourné dans le décor de pierres afghan, n’a pas fini de donner le mauvais rôle aux femmes afghanes. Shame on you…Pleutre Amérique.

    La Nation, 31/08/2021

  • Algérie : les femmes sur le point de prendre le pouvoir

    Une révolution tranquille est en marche : les femmes sur le point de prendre le pouvoir

    Un changement sociologique important est révélé par les statistiques publiées par l’Onec à l’occasion des examens du BEM et du Baccalauréat. Le nombre de filles dépasse de loin celui des garçons à tous les niveaux de l’enseignement. Bientôt, les femmes seront plus nombreuses dans les positions supérieures.

    A la naissance et dans toutes les populations du monde, le nombre de garçons est toujours supérieur à celui des filles. Aussi, pour 105 enfants de sexe masculin, il naît 100 enfants de sexe féminin. L’Algérie n’échappe pas à cette règle naturelle. Il est donc faux de dire que les femmes y sont plus nombreuses sauf aux âges les plus avancés où le poids des mâles décline plus rapidement que celui des femelles. Ce seuil est atteint en Algérie à partir de 65 ans où le rapport s’inverse, donnant 89 hommes pour 100 femmes.

    La surmortalité masculine obéit à une série de raisons, notamment une plus grande exposition aux dangers du travail extérieur, aux guerres mais aussi à une plus grande fragilité de l’organisme. La répartition numérique entre les deux sexes ne montre pas pour autant une très grande disparité. De 0 à 14 ans, le ratio est de 105 garçons pour 100 filles. Cette situation reste inchangée jusqu’à la tranche d’âge de 25 à 54 ans où le rapport passe à 103 hommes pour 100 femmes, puis à 101 pour 100, de 55 à 64 ans. Ce n’est qu’à partir de 65 ans que le nombre des femmes commence à dépasser celui des hommes.

    Toutefois, on observe un phénomène curieux depuis quelques années en lisant les statistiques publiées par l’Office national des examens et concours (Onec) à l’occasion du baccalauréat et du brevet de l’enseignement moyen. Ces chiffres laissent apparaître une différence significative entre les lycéens et les lycéennes encore scolarisés.

    Ainsi, sur 459 545 candidats 278 712 sont des filles contre 180 833 garçons, soit une différence de 92 879 à l’avantage du sexe faible. Or, si la tendance était normale, on devrait trouver au bas mot une parité et même un surplus de garçons. La même propension prévaut dans le cycle moyen. Cette année, 332 456 collégiennes scolarisées ont passé l’examen du BEM contre 292 767 collégiens, ce qui donne un manque à gagner de 40 mille garçons.

    Les jeunes algériens sont donc moins intéressés par les études que leurs sœurs. Plus de 100 mille d’entre eux, nés en 2006, ont déserté l’école avant même la fin du cycle obligatoire sanctionné par le brevet. Cette déperdition qui s’amplifie d’année en année risque de s’aggraver dans l’avenir. Le nombre d’hommes possédant un diplôme d’enseignement supérieur se réduit sensiblement tandis que celui des femmes augmente.

    Vers l’hyper-féminisation de l’élite

    Cela signifie que l’on s’achemine à une hyper-féminisation de l’élite intellectuelle algérienne et des postes de responsabilité dans les entreprises et les institutions. Pourquoi en sommes-nous arrivés à cette situation ? Il est difficile de répondre à cette question tant elle fait appel à une multitude de motifs. Le plus évident est à chercher dans le modèle d’éducation au sein des familles où le garçon est un roi auquel on ne refuse pas les caprices. Sa sœur, en revanche, est préparée dès l’enfance à fournir des efforts à la maison, à assumer des responsabilités et à songer à son avenir en tant que femme puis mère. Pour elle, la réussite passe par les études. Le garçon, lui, rêve de devenir une star du football, un commerçant fortuné ou envisage un exil doré à l’étranger. Il n’est pas adepte de la politique des petits pas comme c’est le cas des filles. Une large part des jeunes algériens sont partisans du tout ou rien, pour certains, de l’argent facile, pour les autres, et de l’ici et du maintenant pour le reste. Sinon, ils sont proies au découragement quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils désirent.

    Contrairement à eux, les filles gèrent mieux la frustration et l’adversité. Elles utilisent également mieux leur temps. Du moins, elles ne le gaspillent pas en flânant dans les rues et les quartiers, à jouer au foot ou à pratiquer d’autres loisirs. Elles disposent donc d’une marge plus étendue pour étudier.

    Quoi qu’il en soit, la déscolarisation massive des garçons aura certainement des conséquences importantes sur l’avenir du pays. L’assaut patient des femmes sur les positions supérieures et intermédiaires bouleversera totalement le panorama sociologique et culturel de l’Algérie. Il finira par provoquer l’effondrement du système patriarcal et le remplacera par un modèle plus souple, conforme aux aspirations du deuxième sexe. Les institutions du mariage, de la famille et même de la justice seront ainsi profondément affectées. En résumé, une révolution tranquille, silencieuse, est en train de se dérouler sous nos yeux. Elle justifie amplement la sentence lancée par le chanteur français Jean Ferrat en référence à un vers du poète Louis Aragon : «la femme est l’avenir de l’homme».

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 21 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, femmes, Baccalauréat, BEM, hyper-féminisation, élite intellectuelle algérienne, postes de responsabilité, entreprises, institutions,

  • Quand annoncera-t-on la mort des Arabes ? (poème)

    Nizar Qabbani traduit par Abdelaziz Ben Daoud

    1
    J’essaie, depuis l’enfance, de dessiner ces pays
    Qu’on appelle-allégoriquement-les pays des Arabes
    Pays qui me pardonneraient si je brisais le verre de la lune…
    Qui me remercieraient si j’écrivais un poème d’amour
    Et qui me permettraient d’exercer l’amour
    Aussi librement que les moineaux sur les arbres…
    J’essaie de dessiner des pays…
    Qui m’apprendraient à toujours vivre au diapason de l’amour
    Ainsi, j’étendrai pour toi, l’été, la cape de mon amour
    Et je presserai ta robe, l’hiver, quand il se mettra à pleuvoir…

    2
    J’essaie de dessiner des pays…
    Avec un Parlement de jasmin…
    Avec un peuple aussi délicat que le jasmin…
    Où les colombes sommeillent au dessus de ma tête
    Et où les minarets dans mes yeux versent leurs larmes
    J’essaie de dessiner des pays intimes avec ma poésie
    Et qui ne se placent pas entre moi et mes rêveries
    Et où les soldats ne se pavanent pas sur mon front
    J’essaie de dessiner des pays…
    Qui me récompensent quand j’écris une poésie
    Et qui me pardonnent quand déborde le fleuve de ma folie…

    3
    J’essaie de dessiner une cité d’amour
    Libérée de toutes inhibitions…
    Et où la féminité n’est pas égorgée… ni nul corps opprimé

    4
    J’ai parcouru le Sud…
    J’ai parcouru le Nord…
    Mais en vain…
    Car le café de tous les cafés a le même arôme…
    Et toutes les femmes-une fois dénudées
    Sentent le même parfum…
    Et tous les hommes de la tribu ne mastiquent point ce qu’ils mangent
    Et dévorent les femmes une à la seconde

    5
    J’essaie depuis le commencement…
    De ne ressembler à personne…
    Disant non pour toujours à tout discours en boîte de conserve
    Et rejetant l’adoration de toute idole…

    6
    J’essaie de brûler tous les textes qui m’habillent
    Certains poèmes sont pour moi une tombe
    Et certaines langues linceul.
    Je pris rendez-vous avec la dernière femme
    Mais j’arrivai bien après l’heure.

    7
    J’essaie de renier mon vocabulaire
    De renier la malédiction du « Mubtada » et du « Khabar »
    De me débarrasser de ma poussière et me laver le visage à l’eau de pluie…
    J’essaie de démissionner de l’autorité du sable…
    Adieu Koraich… Adieu Kouleib… Adieu Mudar…

    8
    J’essaie de dessiner ces pays
    Qu’on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes,
    Où mon lit est solidement attaché,
    Et où ma tête est bien ancrée,
    Pour que je puisse différencier entre les pays et les vaisseaux…
    Mais… ils m’ont pris ma boîte de dessin,
    M’interdisent de peindre le visage de mon pays…;

    9
    J’essaie depuis l’enfance
    D’ouvrir un espace en jasmin.
    J’ai ouvert la première auberge d’amour… dans l’histoire des Arabes…
    Pour accueillir les amoureux…
    Et j’ai mis fin à toutes les guerres d’antan entre les hommes.et les femmes,
    Entre les colombes… et ceux qui égorgent les colombes…
    Entre le marbre… et ceux qui écorchent la blancheur du marbre…
    Mais… ils ont fermé mon auberge…
    Disant que l’amour est indigne de l’Histoire des Arabes
    De la pureté des Arabes…
    De l’héritage des Arabes…
    Quelle aberration!!

    10
    J’essaie de concevoir la configuration de la patrie ?
    De reprendre ma place dans le ventre de ma mère,
    Et de nager à contre courant du temps,
    Et de voler figues, amandes, et pêches,
    Et de courir après les bateaux comme les oiseaux
    J’essaie d’imaginer le jardin de l’Eden?
    Et les potentialités de séjour entre les rivières d’onyx?
    Et les rivières de lait…
    Quand me réveillant… je découvris la futilité de mes rêves.
    Il n’y avait pas de lune dans le ciel de Jéricho…
    Ni de poisson dans les eaux de l’Euphrate…
    Ni de café à Aden…

    11
    J’essaie par la poésie… de saisir l’impossible…
    Et de planter des palmiers…
    Mais dans mon pays, ils rasent les cheveux des palmiers…
    J’essaie de faire entendre plus haut le hennissement des chevaux;
    Mais les gens de la cité méprisent le hennissement !!

    12
    J’essaie, Madame, de vous aimer…
    En dehors de tous les rituels…
    En dehors de tous textes.
    En dehors de tous lois et de tous systèmes.
    J’essaie, Madame, de vous aimer…
    Dans n’importe quel exil où je vais…
    Afin de sentir, quand je vous étreins, que je serre entre mes bras le terreau de mon pays.

    13
    J’essaie -depuis mon enfance- de lire tout livre traitant des prophètes des Arabes,
    Des sages des Arabes… des poètes des Arabes…
    Mais je ne vois que des poèmes léchant les bottes du Khalife
    pour une poignée de riz… et cinquante dirhams…
    Quelle horreur!!
    Et je ne vois que des tribus qui ne font pas la différence entre la chair des femmes…
    Et les dates mûres…
    Quelle horreur!!
    Je ne vois que des journaux qui ôtent leurs vêtements intimes…
    Devant tout président venant de l’inconnu..
    Devant tout colonel marchant sur le cadavre du peuple…
    Devant tout usurier entassant entre ses mains des montagnes d’or…
    Quelle horreur!!

    14
    Moi, depuis cinquante ans
    J’observe la situation des Arabes.
    Ils tonnent sans faire pleuvoir…
    Ils entrent dans les guerres sans s’en sortir…
    Ils mâchent et rabâchent la peau de l’éloquence
    Sans en rien digérer.

    15
    Moi, depuis cinquante ans
    J’essaie de dessiner ces pays
    Qu’on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes,
    Tantôt couleur de sang,
    Tantôt couleur de colère.
    Mon dessin achevé, je me demandai : Et si un jour on annonce la mort des Arabes…
    Dans quel cimetière seront-ils enterrés?
    Et qui les pleurera?
    Eux qui n’ont pas de filles…
    Eux qui n’ont pas de garçons…
    Et il n’y a pas là de chagrin
    Et il n’y a là personne pour porter le deuil!!

    16
    J’essaie depuis que j’ai commencé à écrire ma poésie
    De mesurer la distance entre mes ancêtres les Arabes et moi-même.
    J’ai vu des armées… et point d’armées…
    J’ai vu des conquêtes et point de conquêtes…
    J’ai suivi toutes les guerres sur la télé…
    Avec des morts sur la télé…
    Avec des blessés sur la télé…
    Et avec des victoires émanant de Dieu… sur la télé…

    17
    Oh mon pays, ils ont fait de toi un feuilleton d’horreur
    Dont nous suivons les épisodes chaque soir
    Comment te verrions-nous s’ils nous coupent le courant??

    18
    Moi, après cinquante ans,
    J’essaie d’enregistrer ce que j’ai vu…
    J’ai vu des peuples croyant que les agents de renseignements
    Sont ordonnés par Dieu… comme la migraine… comme le rhume…
    Comme la lèpre… comme la gale…
    J’ai vu l’arabisme mis à l’encan des antiquités,
    Mais je n’ai point vu d’Arabes !!

    Lezardes et murmures

    Etiquettes : Monde arabe, Ligue Arabe, pays arabes, arabisme, Nizar Qabbani, poème, amour, femmes, beauté,

  • Algérie : Femmes politiques…en Numidie moderne

    « En vrac » par Madjid Khelassi : Femmes politiques…en Numidie moderne

    L’un des faits marquants de ce scrutin législatif du 12 juin 2021, est la régression significative en terme de représentativité féminine au sein de la nouvelle assemblée parlementaire.

    En effet , sur les 8304 candidates ayant pris par au scrutin ,seules 34 femmes ( environ 8%) ont pu décrocher un siège à l’hémicycle Zirout Youcef.

    L’écart est considérable par rapport aux législatives de 2012 et 2017 où le taux dépassait allègrement les 35 %.

    Pourquoi ce recul ? Quid du principe de parité entre hommes ou femmes ? Ce principe qui fonctionna pendant plusieurs consultations électorales a-t-il été zappé cette fois-ci ?

    Ou bien retour à la condition préhistorique de la femme algérienne (qui tenta un jour l’aventure politique au pays du mec autoritaire et misogyne ?

    Autant de questions pertinentes que de réponses introuvables, au pays de la femme mineure à vie via un code de la famille infamant et dépréciateur.

    Femmes enseignantes agressées dans l’enceinte de leurs résidences de fonction , étudiantes mortes de terreur chaque nuit dans leurs chambres universitaires et femmes lambdas insultées et vilipendées dans les rues de l’Algérie , cette toujours Numidie moderne.

    Elles sont combien celles qui constamment subissent les pires avanies sur leur lieu de travail, et dans les escarpements de leur quartier coupe-gorge ?

    Elles sont des millions, que tout un peuple ou presque prend pour femme-objet , quantité négligeable , poule pondeuse, juste faite pour perpétuer la lignée , femme sans droits, clouée au pilori des taches que n’accepteraient pas des bêtes de somme .

    Alors , femme se risquant dans l’aventure politique au pays du mâle décideur…la chose brille puis ternit car c’est une gageure au pays de la redjla factice .

    8 % de candidates à l’APN obtiennent le ticket gagnant…la postérité se fait sexiste voire machiste.

    L’ambiance « masculin plurielle » en surdose hormonale de la future assemblée, sera au mieux exécrable , au pire invivable. Et la mélopée des quolibets dans les sessions houleuses sera absolument insoutenable pour la victime préférée des algériens : la femme .

    La Nation, 20 juin 2021

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