Étiquette : Figuig

  • L’Algérie commence à exploiter l’Oasis de Figuig

    Algérie, Maroc, Oasis, El Ardja, Figuig, Laaroudha,

    Algerie Maroc: L’Algérie a annoncé, en mars 2021, la fermeture des points de passage frontaliers dans la zone d’Arja dans la région de Figuig située dans le district de Beni Oneif dans la Wilayat de Bechar, et a exigé que les agriculteurs marocains quittent les terres algériennes qu’ils exploitaient pour l’agriculture.

    L’Algérie a recouru à cette démarche, en raison de la montée croissante du trafic de drogue au niveau de l’oasis d’Arda.

    Plus d’un an après la récupération des terres algériennes utilisées par les Marocains pour l’agriculture, des sources médiatiques ont révélé que les autorités algériennes s’apprêtaient à y mettre en œuvre des projets prometteurs .

    selon des sources médiatiques, l’Oasis de Laâroudha dans la Wilayat de Bachar va connaître un important mouvement agricole .

    Selon des communiqués officiels, un projet de construction de route sera mis en œuvre pour rompre l’isolement de la zone et faciliter la circulation des véhicules entrant dans l’oasis.

    Le chef du district de Beni Ouanif a révélé qu’une route de plus de 13 km de longueur sera matérialisée, reliant l’oasis à la route nationale n°6, puis à la route nationale n°6.

    Plus de 400 millions de dinars algériens seront pompés pour financer le projet, qui contribuera à améliorer les conditions de vie des populations de la région.

    Il est prévu que le périmètre agricole de l’oasis soit raccordé à l’électricité.

    Les mêmes sources ont révélé que 67 agriculteurs ont récemment bénéficié de zones agricoles dans la même oasis, en attendant que d’autres investisseurs les rejoignent, ce qui fait de la région un paradis agricole qui profite à l’Algérie de ses richesses.

    Il est à noter que l’oasis contenait environ 70 000 palmiers et autres types de plantes et d’arbres, dont se nourrissaient des dizaines de familles marocaines, avant que l’Algérie ne décide de récupérer ses terres.

    Algérie Focus, 27/07/2022

    #Algérie #Maroc #Oasis_El_Ardja #Figuig

  • Lettre d’Afrique : Déplorer la fermeture de la frontière entre l’Algérie et le Maroc

    Dans notre série de lettres de journalistes africains, le journaliste algéro-canadien Maher Mezahi se demande pourquoi la frontière entre l’Algérie et le Maroc est fermée depuis tant d’années.

    Le principal point de passage entre le Maroc et l’Algérie s’appelle Zouj Beghal, ce qui se traduit par « Deux mules ».

    La légende veut qu’une paire de mules ait été attelée à un joug au Maroc et qu’on lui ait ordonné de marcher vers l’est jusqu’à ce qu’elle trace effectivement ce qui deviendrait la frontière entre le Maroc et l’Algérie.

    Sur un continent où la majorité de nos frontières sont arbitraires, je n’ai jamais douté de la véracité du mythe.

    Naturellement, la frontière, qui s’étend sur près de 2 000 km, a été une source de tension pour les deux pays depuis leur indépendance, à commencer par la guerre des sables de 1963, au cours de laquelle le Maroc a revendiqué des territoires en Algérie.

    Les deux pays se sont de nouveau brouillés lorsque l’Algérie a soutenu la campagne du Front Polisario pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, ce qui a conduit à la guerre du Sahara occidental de 1975 à 1991.

    La frontière a été fermée une nouvelle fois en 1994, soi-disant pour des raisons de sécurité, après l’attentat à la bombe perpétré par des militants islamistes contre un hôtel de la ville historique marocaine de Marrakech.

    Tous les détails de la relation entre les deux nations d’Afrique du Nord sont terriblement fastidieux et incroyablement complexes, mais je tiens à exprimer, au nom de ma génération, ma frustration face à la fermeture de la frontière.

    Traverser clandestinement
    En tant qu’Algérien ayant grandi dans la diaspora, j’ai rapidement appris que très peu de choses séparent les deux peuples.

    À l’étranger, nous prions dans les mêmes mosquées, nous nous prêtons main forte lors des mariages et nous nous livrons à une compétition féroce en football.

    En termes de coutumes, de culture et de langue, les Algériens de l’Ouest ont beaucoup plus en commun avec les Marocains qu’avec les Algériens de l’autre côté du pays.

    Personne ne le comprend mieux que les communautés qui vivent le long de la frontière et qui ont traversé clandestinement pendant des décennies.

    Cette année, cependant, le ton a changé.

    En mars, une communauté de cultivateurs de dattes de Figuig, au Maroc, qui exploitait un verger à El Arja, en Algérie, a été informée par les autorités algériennes qu’elle ne pourrait plus le faire.

    Certaines des familles marocaines affirment être en possession de documents prouvant que la terre appartenait à leurs familles au début du 20e siècle, avant le processus de décolonisation.

    Néanmoins, la frontière ratifiée par les Nations unies est strictement respectée par le gouvernement algérien, qui invoque le trafic de drogue pour justifier l’expulsion des cultivateurs de dattes.

    Pour de nombreuses familles de Figuig, l’agriculture est leur seul moyen de subsistance et la fermeture de la frontière pourrait sonner le glas de la prospérité économique de la région.

    Les tensions sont apparues quelques semaines seulement après qu’une législation a été proposée au Maroc pour légaliser le cannabis à des fins médicales, cosmétiques et industrielles.

    L’armée algérienne s’est alors inquiétée de l’afflux de drogues en provenance du Maroc, affirmant avoir saisi environ 200 tonnes de haschich et 6,3 millions de pilules psychotropes depuis 2018.

    « Le régime marocain utilise tous les moyens pour vendre ses drogues en dehors de ses frontières, ignorant la sécurité et la stabilité des pays voisins », a-t-elle allégué dans un communiqué.

    En juin, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exclu la possibilité d’une réouverture de la frontière, déclarant : « Nous ne pouvons pas ouvrir les frontières avec un pays qui nous attaque quotidiennement ».

    Il n’a pas donné de détails, mais les deux gouvernements s’attaquent souvent l’un à l’autre par le biais de leurs médias.

    L’histoire de Figuig m’a frappé parce que je me souviens très bien qu’elle a captivé mon imagination lors d’un étonnant voyage en train d’Oran à Bechar, il y a quelques années.

    Après m’être endormi sur la côte méditerranéenne verdoyante et accidentée, je me suis réveillé le lendemain matin dans le désert du Sahara, au passage de Figuig-Beni Ounif.

    C’était surréaliste de regarder à quelques centaines de mètres du wagon de queue et de voir des gendarmes et des patrouilles frontalières marocaines.

    Mes pairs n’ont jamais fait l’expérience du passage de la frontière terrestre et très peu ont l’espoir que la situation change bientôt.

    BBC News, 05/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Maghreb, frontières, Zouj Bhgal, Sahara Occidental, attentat de Marrakech, El Arja, Figuig, trafic de drogue,

  • Figuig: l’oasis qui élargit le fossé entre le Maroc et l’Algérie

    Par Manal Zainabi

    Nouvel épisode dans le feuilleton des fortes tensions entre Rabat et Alger. L’armée algérienne a expulsé dernièrement une trentaine de familles d’agriculteurs marocains d’une oasis frontalière. Résultat, une escalade inédite survient entre les deux frères ennemis. Récit et analyse de ce tournant avec des experts de la région.

    Jeudi 18 mars 2020, l’heure était au deuil chez les agriculteurs figuiguis au Maroc. Ce jour-là, les habitants de cette ville située à l’extrême-est du royaume sont sortis par milliers défiler dans les rues pour «pleurer la fin d’El Arja». Une marche pacifique qui a pris symboliquement des allures de convoi funèbre pour protester contre l’expulsion par les autorités d’Alger d’une trentaine de familles de fermiers marocains. Ces expulsés avaient jusqu’au 18 mars pour quitter la palmeraie historique d’El Arja, située dans la zone frontalière algérienne, à moins de cinq kilomètres de Figuig. Un ultimatum qui leur avait été imposé par l’armée algérienne.

    Alors qu’ils étaient laissés libres d’exploiter cette terre depuis des décennies, malgré la fermeture officielle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie, ces agriculteurs ont été sommés, du jour au lendemain, d’évacuer les lieux. Les passages ayant été complètement bloqués par la gendarmerie algérienne, il leur est désormais interdit de cultiver les dattes des 15.000 palmiers qu’ils entretenaient avec soin, de père en fils.

    «Nos terres, notre gagne-pain, nos legs et souvenirs ancestraux», scandent les manifestants sur cette vidéo, diffusée jeudi 18 mars sur Facebook.

    Les manifestants qui comptaient marcher jusqu’à El Arja, le 18 mars dernier, ont finalement été stoppés par les forces de l’ordre marocaines pour éviter toute friction avec les militaires algériens qui ont pris possession de la zone. Pacifiques, les participants se sont finalement redirigés vers le centre-ville de Figuig où ils ont observé un sit-in.

    Des vues de la marche et du sit-in qui s’en est suivi, jeudi 18 mars à Figuig, à l’extrême-est du Maroc

    Joint par Sputnik, Ahmed Nourredine, politologue marocain, spécialiste de la question du Sahara et originaire de cette région de l’extrême est de l’Oriental, affirme que le nombre de personnes affectées par «cette tragédie» avoisine les milliers, vue la cohésion sociale caractérisant cette zone. «Chaque champ de palmiers-dattiers d’El Arja faisait vivre en moyenne une dizaine de familles. Pour chacune d’entre elles, l’agriculture est la seule et unique ressource. C’est donc une question de survie économique», souligne-t-il.

    «Toute la population de la région se sent lésée. Elle en veut aux autorités algériennes qui n’ont jamais revendiqué cette terre et n’ont même jamais demandé aux cultivateurs marocains de la quitter, et ce malgré la guerre des sables en 1963 entre les deux pays et celle du Sahara entre 1975 et 1991. La mort dans l’âme, les habitants d’El Arja ont tout de même suivi les ordres et ont laissé tout derrière eux», relate Ahmed Nourredine.
    Il faut ressortir les livres d’histoire pour comprendre l’origine de ce quiproquo. Le tracé frontalier entre l’Algérie et le Maroc est défini par une convention signée entre les chefs d’États des deux pays en 1972. Cet accord donne légalement avantage à l’Algérie sur la palmeraie d’El Arja.

    «Réponse du berger à la bergère»

    Pourquoi l’Algérie ne réclame-t-elle cette terre que maintenant ? Cette question revient souvent sur les lèvres des Figuiguis, désespérés. Pour y répondre, Sputnik a interrogé le spécialiste du Maghreb, Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. Cet auteur des ouvrages «Le Maroc en 100 questions» (Éditions Tallandier, 2020), «Histoire du Maroc depuis l’indépendance» (Éditions la découverte, 2016) et «Maghreb: la démocratie impossible?» (Éditions Fayard, 2005) estime que cet épisode douloureux pour les familles d’agriculteurs d’El Arja est «la suite d’un processus engagé il y a déjà quelques mois».

    En effet, cette opération d’expulsion intervient dans un contexte de crise croissante entre les deux pays voisins. Depuis près d’un an, la froideur qui distingue les relations entre Rabat et Alger depuis 45 ans a laissé place à une franche hostilité, en particulier autour de la question sempiternelle du Sahara.

    «C’est évidemment l’accord dit d’Abraham entre le Maroc, les monarchies du Golfe, Israël et les États-Unis, qui entérinent entre autres la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis, qui a exaspéré les autorités algériennes. C’est une réponse du berger à la bergère. Depuis 1963, Alger a toujours lié la question des frontières maroco-algériennes à la crise sahraouie», décrypte Pierre Vermeren.
    Contacté par Sputnik, Kader Abderrahim, spécialiste du Maghreb et directeur de recherche à l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE) abonde dans le même sens. Il affirme à son tour que les relations diplomatiques «déjà compliquées, difficiles, chaotiques même» entre les deux plus grands pays du Maghreb se sont dégradées davantage depuis que les États-Unis, sous l’ancien Président Donald Trump, ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, fin 2020. «Le rapprochement avec Israël et les échanges diplomatiques entre les deux pays a également contribué à tendre la situation», ajoute-t-il.

    Pour ce spécialiste de la politique algérienne et auteur des ouvrages «Géopolitique du Maroc» (Éditions Bibliomonde, 2018) et «Géopolitique de l’Algérie» (Éditions. Bibliomonde, 2020), les raisons de la décision soudaine du régime algérien d’expulser les agriculteurs marocains d’El Arja sont aussi à rechercher dans la situation politique interne du pays:
    «L’Algérie s’est isolée sur le plan diplomatique. Le pays est aussi dans une impasse au niveau politique, en raison de la reprise du Hirak, de la contestation politique et sociale et du rejet du régime en place par une très grande partie de la société. Ayant le dos au mur, le pouvoir cherche à détourner l’attention de la population en faisant vibrer la corde nationaliste. Sauf que les Algériens ne sont pas dupes. Ils ne se leurrent plus par ce genre de manipulations», soutient Kader Abderrahim.
    Le spécialiste marocain de la question du Sahara Ahmed Nourredine adhère à cette thèse. Il assure même qu’il s’agit d’une riposte algérienne à l’évacuation mi-novembre 2020 par les forces marocaines du point de passage de Guerguerat, qui était alors bloqué depuis plusieurs semaines par des éléments du Polisario, soutenus par l’Algérie.

    Les protestataires sortis crier leur peine le 18 mars dans les rues de Figuig en veulent aussi aux autorités marocaines, qui n’ont ni contesté ni réagi à leur expulsion. Un silence assourdissant qui interpelle les interlocuteurs de Sputnik. Tous y voient une réponse en soi.

    Guerre silencieuse

    Les autorités marocaines ne sont pas les seules à avoir fait la sourde oreille à la situation d’El Arja. Leurs voisins de l’autre côté de la frontière ne se sont pas prononcés non plus sur cette affaire. «Les deux pays l’ont bien compris. Ils n’ont pas intérêt à aller vers l’escalade. Jusque-là, les tensions ont été diplomatiques et puis verbales, cela ne va généralement pas plus loin. Ils savent qu’il vaut mieux en rester là», analyse Kader Abderrahim. La preuve, selon ce spécialiste, en est que la police marocaine a même bloqué les manifestants avant qu’ils ne se rendent du côté algérien.

    «Depuis la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Algérie en 1988, les deux États sont devenus virtuoses en stratégie de la tension, sans que cela ne débouche sur un affrontement direct. C’est évidemment heureux. Cela n’empêche ni les invectives ni les mauvaises manières, mais on en reste généralement à ce stade», confirme le spécialiste français du Maghreb, Pierre Vermeren à Sputnik.

    Sur l’évolution de cette situation de crise inédite dans la palmeraie d’El Arja, les trois experts contactés par Sputnik ne se montrent pas très optimistes. Ils regrettent de voir les expulsés pris en otages dans un conflit entre deux États. «Le sort de ces malheureux paysans n’est qu’un symbole dans la vaste querelle entre les deux pays», déplore le professeur d’histoire contemporaine Pierre Vermeren.

    «Il ne faut pas attendre grand-chose ni à court, ni à moyen termes. Et si jamais il doit y avoir des évolutions, elles se feront très discrètement, de telle manière que chaque partie donne l’impression de n’avoir pas perdu la face», suppose de son côté Kader Abderrahim. Et d’ajouter: «C’est une dimension psychologique très importante dans ce conflit».

    «Le sort des cultivateurs d’El Arja pourrait s’arranger sans que rien ne s’améliore au fond… Plusieurs tribus ont eu le malheur d’être coupées en deux par des délimitations frontalières et la coupure ainsi faite se perpétue comme une guigne. Parfois, c’est l’occasion d’arrangements et de trafics. Parfois, c’est le malheur», conclut le professeur Vermeren.
    Le malheur qui a frappé la palmeraie d’El Arja se lit toujours sur les visages blêmes des paysans expulsés, dans leurs regards vides vers l’horizon et leur posture affaiblie. Il se lit aussi sur les murs de leurs bâtisses désormais vides. Des murs où ils ont laissé des tags empreints de regrets.

    Sputnik, 29 mars 2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Figuig, El Arja, Laaroda,

  • Maroc – Algérie : Nouveau facteur de tension

    Un nouvel épisode risque de jeter de la poudre dans le feu allumé par les événements de Figuig. Selon un communiqué diffusé, les services de sécurité algériens ont capturé un ressortissant marocain en séjour illégal en Algérie alors qu’il se trouvait dans les rangs de la foule qui manifestait ce vendredi à Alger.

    D’après le communiqué, la personne concernée, un marocain âgé de 30 ans, était infiltrée parmi les participants à la marche du Hirak et une enquête à son sujet a été ouverte par la police algérienne.

    Tags : Algérie, Maroc, Hirak, Figuig,

  • Le Maroc pourrait venger la population de Figuig en coupant le « Gazoduc Maghreb-Europe »

    Suite à l’expulsion des agriculteurs marocains de la localité de Laaroda par les autorités algériennes, l’affrontement est à son comble entre les deux voisins maghrébins. Dans cet affrontement, toutes les armes sont, apparemment, valables.

    Selon un média marocain, les autorités marocaines auraient l’intention de mettre fin aux revenus souttirés du Gazoduc Maghreb-Europe par la non reconduction des accords signés entre le Maroc et l’Algérie à ce sujet. Ces accords prendront fin en 2021 après 25 ans d’exploitation permettant à Alger d’acheminer son gaz vers le contienent européen.

    D’une longueur de plus de 1300 km, dont 540 km sur le territoire marocain, le Gazoduc Maghreb-Europe permet le transit d’un volume annuel de plus de 10 milliards de m³ de gaz naturel.

    Tags : Algérie, Maroc, Gazoduc Maghreb-Europe, exportations de gaz, Figuig, El Arja, Laaroda,

  • Renouveau de tension entre l’Algérie et le Maroc

    La tension est montée d’un cran entre l’Algérie et le Maroc après l’expulsion de cultivateurs marocains de dattes par l’armée algérienne d’une oasis, aux confins des deux pays.


    Jacques Hubert-Rodier
    Publié le 22 mars 2021 à 13:43
    « Exaction de l’armée algérienne à Figuig », selon le média numérique marocain Le360. « L’oasis de la discorde », affirme l’hebdomadaire marocain « TelQuel ».

    « Provocations marocaines », répond le quotidien algérien « El Watan ». L’oasis de Figuig, située dans la région frontalière au sud-est du Maroc, est devenue l’épicentre des tensions entre Alger et Rabat depuis l’expulsion de cultivateurs marocains de dattes par l’armée algérienne.

    Jeudi dernier, une marche a mobilisé quelque 4.000 personnes pour protester contre cette expulsion.

    « El Watan » va jusqu’à affirmer que « jamais les menaces extérieures contre la sécurité nationale n’ont été aussi précises ».« La menace est aussi bien terroriste qu’étatique », ajoute le journal, en affirmant que le Maroc crée des tensions avec l’Algérie.


    Pour « El Watan », l’expulsion des travailleurs marocains des palmeraies d’El Arja a été décidée parce qu’il s’agit « d’un point de passage important pour les trafiquants de drogue ». Le journal va jusqu’à dénoncer le Palais royal au Maroc, qui contrôlerait un tiers de la production de cannabis. « Bizarrement, écrit encore le journal, le Maroc a redoublé d’agressivité depuis qu’il a procédé à une mise à jour de ses relations avec Israël. »

    Pour « El Watan », l’Algérie est le dernier pays du « front de la fermeté et de la résistance » créé après la visite à Jérusalem de 1977 du président égyptien Anouar el-Sadate. Et dans un avertissement, le quotidien évoque le rôle des forces armées algériennes pendant la décennie noire, pour conclure « c’est une leçon à méditer ».

    Alger hausse le ton à un moment crucial. Dans un autre éditorial, « El Watan » évoque « la détérioration de la situation sociale » près de deux ans après la chute d’Abdelaziz Bouteflika. Une fuite en avant ?

    Les Echos, 22 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Figuig, El Arja, Laaroda,

  • Maroc : les fermiers d’El Arja dénoncent une décision abusive

    Une trentaine de fermiers a été interdit d’accès à la zone El Arja, située à la frontière maroco-algérienne. Les deux pays avaient convenu en 1972, que l’Oasis était du côté algérien.

    Alger avait autorisé des fermiers marocains à exploiter les palmiers, avant la date du 18 mars dernier. L’Oasis d’El Arja, petite localité à 6 kilomètres de Figuig a été fermé, Alger a qualifié de temporaire et conjoncturelle cette décision.

    Notre histoire est très attachée à l’agriculture. Nous vivons de l’agriculture et on ne peut pas laisser notre terre. Les gens investissent de grosses sommes d’argent sans gagner beaucoup en retour. Il y en a même qui ont investi 2 000 000 dh ici et qui n’ont même pas récupéré 20 000 dh. Ce n’est pas un investissement qu’on fait ici. C’est notre histoire qui est liée à nos origines. Si vous n’avez pas de terre ici, vous vous sentirez étranger à Figuig, lance un fermier.

    Selon un communiqué marocain, le gouverneur de la région de Figuig a rencontré les personnes concernées par cette situation afin d’examiner les solutions possibles pour atténuer les répercussions de cette décision sur les exploitants de ces terres agricoles.

    Pendant ce temps, les fermiers d’El Arja sont déterminés à demander réparation au gouvernement algérien. Il y a près d’un mois, lorsque les autorités algériennes ont sommé les fermiers marocains de quitter les terres dans un délai de 3 jours qui a été prolongé à un mois, après négociations.

    Selon plusieurs défenseurs des droits de l’Homme, les fermiers paient le prix d’un conflit frontalier mal négocié depuis des années. Et Alger doit indemniser ses fermiers qui ont été forcés de quitter leurs maisons et leurs plantations. Plusieurs manifestations ont eu lieu la semaine dernière pour protester contre une décision politiquement motivée.

    Africanews, 22 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Figuig, El Arja, Laaroda, Sahara Occidental,

  • Maroc : Les habitants de Figuig victimes d’un conflit négligé

    Les agriculteurs dans l’oasis de Laaroda en Algérie : Victimes d’un conflit négligé

    Les agriculteurs marocains d’une oasis isolée à la frontière algérienne font les frais des tensions régionales après qu’Alger les a expulsés des bosquets de dattes qu’ils exploitaient depuis des générations. La frontière entre les deux grands rivaux est fermée depuis 1994, mais l’Algérie avait autorisé certains habitants de la ville frontalière marocaine de Figuig à pénétrer dans les bosquets de dattes d’Al-Arja, connus des Algériens sous le nom d’oasis de Laaroda. Ces derniers jours, l’Algérie a retiré ce droit, déployant des soldats pour faire respecter la décision.

    « Tout le monde se sent lésé », a déclaré Mohamed Jabbari, un chômeur de 36 ans qui a participé à une manifestation à Figuig pour protester contre cette décision. « L’agriculture est la seule ressource que nous avons. Il n’y a pas de travail ici, pas d’usines ». Jeudi, quelque 4 000 personnes – environ la moitié de la population de Figuig – ont participé à une manifestation de colère contre la décision de l’Algérie. Les autorités régionales marocaines ont organisé une réunion pour « examiner les solutions possibles pour atténuer l’impact » d’une décision qu’elles ont qualifiée de « temporaire ».

    L’oasis de Figuig, située sur une route caravanière à la limite des montagnes de l’Atlas et du désert du Sahara, a été colonisée dans les temps anciens. Le commerce a commencé à décliner après le tracé de la frontière en 1845, et les différends diplomatiques entre Alger et Rabat ont rapidement fait de Figuig une impasse. Avant que la frontière ne soit tracée, la communauté berbère, très soudée, se déplaçait librement dans la région. Aujourd’hui, pour rejoindre leurs proches à quelques kilomètres seulement de la frontière scellée, les habitants disent qu’ils doivent d’abord prendre un avion pour Alger. L’Algérie a justifié cette dernière mesure en affirmant que les agriculteurs n’avaient pas respecté la réglementation et que des bandes de trafiquants de drogue opéraient dans la région.

    Les habitants de Figuig ont fermement rejeté ces allégations. « Les expulsions sont une décision politique », a déclaré Mohamed El Jilali, responsable d’une association locale.

    Tensions régionales

    Les expulsions coïncident avec une montée des tensions entre les deux pays au cours des derniers mois au sujet du Sahara occidental disputé. Rabat considère le territoire situé au sud comme une partie souveraine du royaume – une position qui a reçu le sceau d’approbation de Washington dans les derniers jours de l’administration Trump. L’Algérie a soutenu le Front Polisario, qui cherche à obtenir l’indépendance du territoire.

    À des centaines de kilomètres de là, à Figuig, les habitants ont des préoccupations plus immédiates : leurs moyens de subsistance. L’oasis, située à trois heures de route des villes les plus proches, Oujda et Errachidia, peine à attirer les touristes. Et ce, malgré la beauté de son architecture et de ses paysages, dont les habitants espèrent qu’elle sera un jour inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. De nombreux habitants dépendent donc des palmiers-dattiers pour vivre.

    Au fil des ans, les agriculteurs ont planté des dattes dans des zones situées au-delà de l’oued, ou vallée, qui marque la frontière, en tirant parti des eaux souterraines de la région. Les zones plantées plus récemment produisent une meilleure récolte que les jardins traditionnels entourés de murs d’adobe et de systèmes d’irrigation.

    Les agriculteurs affirment que les zones plantées plus récemment produisent une meilleure récolte que les jardins traditionnels entourés de murs en adobe et irrigués par un réseau complexe de canaux construits à la main. La zone évacuée cette semaine couvre environ 1 500 hectares et comprend des palmiers dattiers Aziza très recherchés.

    « Des droits historiques »

    Abdelmalik Boubekri, un agriculteur de Figuig aux traits ciselés, a déclaré que son verger de dattes était le moyen de subsistance de sa famille depuis trois générations. « L’Algérie et le Maroc nous ont laissé cultiver sans problème et maintenant nous ne savons pas vers qui nous tourner », a déclaré cet homme de 71 ans. Il dit avoir dû abandonner 30 000 arbres, dont certains avaient été plantés par son grand-père. Les années de travail représentaient une valeur de plus de cinq millions de dirhams – plus d’un demi-million de dollars – a-t-il dit, avec des dattes qui se vendent jusqu’à 150 dirhams le kilogramme. Comme d’autres expulsés de la région d’Arja, il revendique un « droit historique » sur ses terres, brandissant une copie d’un document datant de 1939. Des agriculteurs de Figuig avaient déjà été contraints de quitter des terres situées de l’autre côté de l’oued.

    Les dernières expulsions par les autorités algériennes ont eu lieu en 1975, coïncidant avec la « Marche verte » qui a vu des milliers de Marocains traverser le Sahara occidental pour revendiquer l’ancienne colonie espagnole riche en minéraux. Depuis lors, Figuig a connu une vague de migration vers les grandes villes ou l’Europe, vidant l’oasis de la moitié de ses habitants, leurs maisons et leurs jardins étant laissés vides et délabrés. L’agriculteur Abdelmajid Boudi, 62 ans, pleure les dernières pertes. « Beaucoup de palmiers ont été abandonnés et sont devenus trop grands pour récolter des dattes », dit-il.

    The North Africa Journal, 21 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Figuig, El Arja, Laaroda, oasis, frontière,

  • Maroc : Des agriculteurs perdent des palmiers dattiers après un conflit en provenance de la frontière algérienne


    Rapport Gulf Today

    Les autorités algériennes ont expulsé les agriculteurs marocains d’une oasis isolée à la frontière algérienne qui contient des oasis de dattes sur lesquels ils travaillent depuis des générations.

    La frontière entre les deux grands rivaux est fermée depuis 1994, mais l’Algérie avait autorisé certains habitants de la ville frontalière marocaine de Figuig à pénétrer dans les fermes de dattes d’Al-Arja, connus des Algériens sous le nom d’oasis de Laaroda.

    Récemment, l’Algérie a interdit aux Marocains d’accéder à cet endroit, déployant des soldats pour s’assurer qu’ils restent à l’écart.

    « Tout le monde se sent lésé, l’agriculture est la seule ressource que nous avons. Il n’y a pas de travail ici, pas d’usines », a déclaré Mohamed Jabbari, un chômeur de 36 ans qui a rejoint une manifestation à Figuig contre cette décision.

    Selon l’Algérie, cette décision a été prise parce que les agriculteurs ne respectent pas la réglementation et que des bandes de trafiquants de drogue ont perturbé la zone.

    Tensions régionales

    Les expulsions coïncident avec une augmentation des tensions entre les deux pays au cours des derniers mois au sujet du Sahara occidental contesté.

    L’oasis, située à trois heures de route des villes les plus proches, Oujda et Errachidia, peine à attirer les touristes.

    La culture des dattes est donc la seule source de revenus des habitants. Les agriculteurs ont planté des dattes au-delà de l’oued, ou vallée, qui marque la frontière, profitant des eaux souterraines de la région.

    La zone évacuée cette semaine couvre environ 1 500 hectares et comprend des palmiers dattiers Aziza très recherchés.

    Des droits historiques

    Pour Abdelmalik Boubekri, l’expulsion soudaine a arraché à sa famille le moyen de subsistance de trois générations.

    « L’Algérie et le Maroc nous ont laissé cultiver sans problème et maintenant nous ne savons pas vers qui nous tourner », a déclaré cet homme de 71 ans.

    Il dit avoir dû abandonner 30 000 arbres, dont certains avaient été plantés par son grand-père.

    Boubekri revendique un « droit historique » à sa terre, comme beaucoup d’autres, en brandissant un document datant de 1939.

    Les dernières expulsions par les autorités algériennes ont eu lieu en 1975, coïncidant avec la « Marche verte » qui a vu des milliers de Marocains traverser le Sahara occidental pour revendiquer l’ancienne colonie espagnole riche en minéraux.

    Gulf Today, 21 mars 2021

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  • L’oasis de Figuig fait les frais des tensions entre le Maroc et l’Algérie

    Des militaires algériens ont été déployés pour bloquer les passages quotidiens des cultivateurs marocains, jusque-là tolérés malgré la fermeture de la frontière depuis 1994.

    « Encore une fois, c’est nous qui payons ! » Les habitants de Figuig, oasis historique enclavée aux confins du Maroc et de l’Algérie, subissent le regain de tensions entre les deux pays, leur interdisant désormais de cultiver leurs dattes dans la zone frontalière algérienne. Mercredi 17 mars, des militaires algériens ont été déployés pour bloquer les passages quotidiens des cultivateurs marocains, jusque-là tolérés malgré la fermeture officielle de la frontière depuis 1994. Au préalable, ces cultivateurs avaient reçu un ultimatum des autorités algériennes pour évacuer les lieux.

    Fréquentes, les tensions entre le Maroc et l’Algérie se sont récemment exacerbées sur le dossier du Sahara occidental, dans lequel Alger soutient les indépendantistes du Front Polisario quand Rabat, qui contrôle une grande partie du territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. « Ça fait trente ans que l’Algérie et le Maroc nous laissaient cultiver sans problème, et maintenant on ne sait pas à qui s’adresser », déplore auprès de l’AFP Abdelmalik Boubekri, un agriculteur contraint d’abandonner les dattiers qui font vivre sa famille depuis trois générations. Ces derniers jours, cet homme de 71 ans a défilé plusieurs fois pour protester contre cette « injustice » porteuse de « la mort de Figuig ».

    Jeudi, à Figuig, une marche a mobilisé environ 4 000 personnes, selon les organisateurs – soit la moitié de la population de cette ville aux confins des montagnes de l’Atlas et du Sahara. « Tout le monde se sent lésé, l’agriculture est la seule ressource, ici il n’y a pas de travail, pas d’usines », souligne Mohamed Jabbari, 36 ans, un des « jeunes chômeurs » venus soutenir les cultivateurs « spoliés ».

    « Une décision politique »

    Alger a justifié la « sécurisation de la frontière » par des « manquements » dans les exploitations agricoles et par l’existence de « bandes criminelles organisées dans le trafic de drogues » – arguments vigoureusement contestés à Figuig. « Ces expulsions, c’est une décision politique », estime Mohamed El Jilali, président d’une association locale. La mesure d’Alger n’a suscité aucune réaction officielle à Rabat. Seule réponse : les autorités régionales marocaines ont organisé une réunion pour « examiner les solutions possibles pour atténuer les répercussions » de cette décision « temporaire et conjoncturelle ».

    Fondé à l’époque antique des premières caravanes, l’ancien carrefour marchand avait déjà commencé à décliner avec l’instauration de la frontière, en 1845, avant de se transformer en cul-de-sac à cause des différends diplomatiques. Située à une dizaine d’heures de route de Rabat, l’oasis peine ainsi à attirer les touristes, même si la beauté de ses paysages et de son architecture la fait rêver d’un classement au patrimoine mondial de l’Unesco.

    Aussi, au fil des ans, les cultivateurs sont sortis de leur périmètre historique pour planter des « extensions » dans les alentours et au-delà de l’oued, en utilisant les eaux de la nappe phréatique pour irriguer leurs cultures. Les nouvelles surfaces ont un rendement bien meilleur que les jardins traditionnels entourés de murs en adobe et irrigués par un réseau complexe de canalisations maçonnées à la main. L’extension d’Arja, la zone évacuée cette semaine, couvre environ 1 500 hectares, avec de nombreux dattiers « Aziza », une variété très recherchée.

    Maisons abandonnées

    Abdelmalik Boubekri dit avoir laissé derrière lui « 30 000 arbres », dont certains plantés par son grand-père. « Des années de travail » représentant selon lui une valeur de « plus de 5 millions de dirhams » (environ 500 000 euros), avec des dattes se vendant jusqu’à 150 dirhams le kilo. Comme la trentaine d’exploitants expulsés d’Arja, cet homme au visage buriné affirme disposer d’un « droit historique » sur le terrain, brandissant la photocopie d’un titre notarié manuscrit rédigé en 1939.

    Ces évictions ne sont toutefois pas les premières. Déjà, en 1975, des agriculteurs de Figuig avaient dû quitter leurs cultures après un regain de tensions sur le Sahara occidental. A l’époque, lors de la « Marche verte », des dizaines de milliers de Marocains avaient investi l’ex-colonie espagnole située au nord de la Mauritanie. Après quasiment trente ans de cessez-le-feu, les tensions sur ce dossier ont ressurgi fin 2020 : le Maroc a déployé ses troupes dans la zone-tampon de Guerguerat, dans l’extrême sud du territoire, après qu’un groupe de militants sahraouis a bloqué la seule route vers la Mauritanie.

    Même située à des centaines de kilomètres de là, Figuig redoute d’en faire de nouveau les frais avec les pertes des producteurs de dattes. Après les évictions de 1975, une vague d’émigration vers les grandes villes ou vers l’Europe avait déjà vidé l’oasis de la moitié de ses habitants, laissant des maisons abandonnées, des jardins en friches et des murs écroulés. Et dans les parcelles « ancestrales » situées de l’autre côté de l’oued, « tout est resté à l’abandon », déplore Rajae Boudi, descendante d’une famille « lésée ».

    Le Monde avec AFP

    Le Monde, 22 mars 2021

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