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  • La politique fiscale en Algérie, un apport important

    La politique fiscale en Algérie, un apport important pour la nouvelle politique socio-économique

    La politique fiscale en Algérie, un apport important pour la nouvelle politique socio-économique de l’ouvrage de Mustapha Bensahli – Préface Professeur Abderrahmane Mebtoul (Alger – Office des Publications Universitaires OPU janvier 2022)

    C’est dans le cadre de la dialectique théorie et la pratique que s’inscrit l’important ouvrage que vient de paraitre en ce mois de janvier 2022 à l’Office des publications universitaires OPU Alger, de Mustapha Bensahli, que l’auteur, éminent expert international en fiscalité, m’a demandé de préfacer qui sera une référence tant pour les décideurs pour leurs actions, que pour les enseignants et étudiants pour leurs recherches, sur un sujet très sensible et combien important dans toute politique socio-économique. Un praticien sans culture théorique navigue à vue au gré de la conjoncture, sans vision stratégique pouvant occasionner des pertes à la Nation en dizaines de milliards de dollars. Un théoricien sans enquêtes sur le terrain élabore des schémas non opérationnels ignorant la réalité sociale.

    L’ouvrage intitulé « La mise à niveau en fiscalité – Mythe ou réalité- Expérience algérienne » s’articule en cinq titres comme suit : Titre 1er : le décryptage de la mise à niveau en fiscalité- Titre II : le processus de la fiscalité face aux enjeux de la mondialisation -Titre III : La fiscalité en Algérie à la croisée des chemins -Titre IV : Les standards internationaux servant comme modèle d’inspiration à la mise à niveau en fiscalité Titre V : les voies et moyens de la mise à niveau en fiscalité. L’auteur du présent ouvrage, Mustapha Bensahli au moment où l’Algérie célèbre la Journée nationale de l’étudiant, le 19 mai, qui perpétue une forte symbolique, celle d’une jeunesse algérienne pleinement engagée dans la libération et l’édification du pays qui des études universitaires interrompues suite au mot d’ordre de grève de l’Ugema en 1956 les a reprise après l’évènement de l’indépendance est titulaire d’un diplôme universitaire en gestion et planification. Ce présent ouvrage fait honneur à un expert algérien et mérite tous les encouragement, d’autant que rares sont les écrits sur ce sujet capital afin de ne pas toujours dépendre des recettes des hydrocarbures, ressource éphémère et aléatoire comme le montrent toutes les crises économiques et sociales qui ont secoué l’Algérie avec la chute des prix afin d’asseoir une économie diversifiée dans le cadre des valeurs internationales.

    Expert international de haut niveau en matière fiscale et financière, Mustapha Bensahli a assumé successivement plusieurs responsabilités, notamment au ministère des Finances, a enseigné dans les établissements d’enseignement supérieur en Algérie et en France et est intervenu pour le compte du FMI et des Organisations internationales dans plusieurs pays d’Afrique dans le cadre de la mise en œuvre de réformes liées à son domaine de spécialisation. Fiscaliste connu et reconnu, l’auteur met ainsi à profit sa grande expérience dans le domaine de la fiscalité pour amorcer, à travers son livre, une réflexion profonde sur la problématique de la gouvernance dans la gestion et la maîtrise de la collecte de l’impôt et de sa répartition. Le thème de la mise à niveau en fiscalité, vient ainsi à point nommé en cette période particulière de tension que traverse notre pays sur le plan tant sanitaire qu’économique. Pour permettre à la fiscalité de retrouver toutes ses marques, l’auteur commence dans l’ouvrage à faire un diagnostic montrant entre autres avec détail qu’elle comporte à l’épreuve des faits bien des points d’achoppement qui entravent effectivement son bon fonctionnement qui aurait être initialement au service inclusif du progrès. Il fait ressortir qu’au niveau du système fiscal de l’amont à l’aval, les rouages de fonctionnement sont pratiquement grippés.

    La raison est l’empilement massif de nouvelles dispositions prévues au gré des lois de finances et consistant seulement à colmater à répétition et en surface quelques brèches constatées à l’épreuve des faits, la gestion de la fiscalité ne disposant pas de tous les atouts dont elle besoin pour être performante. Tout concourt à démontrer qu’il n’est plus possible en bonne logique de continuer à rester dans cette situation virtuellement latente de statut quo,en persistant à privilégier la voie conjoncturelle au détriment de celle structurelle qui est pourtant fondamentale. Par conséquent tout interpelle pour que la fiscalité en Algérie connaisse de profondes réformes , en remédiant au net décalage par rapport à l’environnement local, national et international. C’est justement par exemple du code général des impôts qui doit être revu en profondeur. Devenant avec le temps de plus en plus dense et hypertrophiée jusqu’à devenir corrélativement de plus en plus ardue, la fiscalité ne peut être dans ces conditions opérationnelle, surtout avec une surcharge de petites taxes dont le rendement ne compense guère le coût de gestion et auxquelles s’ajoute une pléthore de niches fiscales sans réel impact sur l’investissement.

    La fiscalité n’est pas réductible à un simple toilettage jugé superficiel en se conformant aux pratiques du passé et encore moins à une réforme a minima, mais plutôt elle renvoie à une restructuration d’envergure crédible qui garantisse un progrès patent dans tous les cas de figure. Aussi l’auteur préconise-t-il à la clef quelques pistes de solutions dans la perspective de réhabiliter la fiscalité, en postulant pour l’affranchissement de certaines contraintes à l’effet de rattraper et résorber le retard constaté en creux, tout en se mettant en phase avec les standards internationaux. La mise à niveau étant un processus d’envergure qui en couvrant dans son large périmètre aussi bien la fiscalité de l’Etat que la fiscalité de collectivités locales, elle devient à ce titre emblématique, en ce qu’elle tend à briser le cercle conceptuel classique sur la base d’un corps de principes performants et d’équité. Tout ceci commande impérativement l’observation de certaines règles jugées fondamentales, à commencer par l’adhésion, car la mise à niveau en fiscalité ne peut se concevoir sans la participation des parties prenantes, en l’occurrence, les représentants qualifiés des entreprises lesquelles peuvent être d’un apport non négligeable.

    En tout état de cause la participation est une règle de gouvernance incontournable et un gage de réussite de la mise à niveau en fiscalité ne pouvant rester comme habituellement l’apanage d’une petite équipe de l’administration fiscale se réservant jalousement le droit de concocter en exclusivité les réformettes sans grandes ouverture et à l’aune de chaque année dans le cadre de la loi de finances. Par ailleurs, l’auteur considère que la mise à niveau en fiscalité que si elle venait à être effectivement actée, ne constitue pas une fin soi et qu’elle est appelée à se poursuivre tenant compte de nouveaux et nombreux paramètres endogènes et exogènes résultant de l’évolution du temps et de l’environnement. Par essence la mise à niveau en fiscalité est avant tout un processus continu et chaque époque a son marqueur variant sur le plan sociétal, rythmée pour s’adapter aux données du nouveau contexte en pleine mutation. Dans le prolongement de l’important ouvrage j’ai tenu dans la préface à formuler quelques remarques et propositions partagées par l’auteur car les pouvoirs publics algériens depuis de longues décennies, ont eu souvent recours à des expédients, optant pour des systèmes qui leur permettent d’exploiter les sources de revenu immédiatement disponibles au lieu de chercher à établir des régimes fiscaux rationnels, modernes et efficaces.

    Les recettes fiscales nationales représentent une source indispensable pour le financement du développement. Cependant, par rapport aux autres domaines clés du financement du développement tels que le commerce, l’aide internationale et la dette, la fiscalité n’a fait l’objet en Algérie que d’un intérêt limité jusqu’à présent en raison surtout de la dominance des recettes d’hydrocarbures favorisant la fraude fiscale et l’évasion fiscale. Un système fiscal complexe avec une administration sclérosée constitue inévitablement un terreau fertile pour les activités de recherche de rente. Je tiens à dénoncer un mythe souvent entretenu qui est le recours aux encouragements fiscaux et les subventions à l’investissement en Algérie qui ont eu un impact mitigé, favorisé certaines rentes spéculatives alors que le blocage essentiel comme le montre tous les rapports internationaux et cela n’est pas propre à l’Algérie, est le terrorisme bureaucratique car pour la promotion de tout investissement créateur de valeur ajouté durable consiste à créer un cadre juridique et réglementaire stable, transparent, et à mettre en place un système fiscal conforme tant à l’anthropologie sociale et économique interne qu’ aux normes internationales.

    Le niveau de l’impôt direct dans une société mesurant le degré d’adhésion de la population, il y a urgence d’une nouvelle politique, car le système d’impôt est au cœur même de l’équité. Mais l’impôt pouvant tuer l’impôt car il modifie l’allocation des ressources réalisée notamment l’offre de capital et de travail ainsi que la demande de biens et services. Je déplore qu’aucune enquête précise quantifiée dans le temps ne mette en relief les liens entre la répartition du revenu national entre les couches sociales, l’évolution du processus inflationniste et le modèle de consommation, information indispensable pour la mise en place d’un système fiscal «juste». Un système fiscal efficace doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l’optimum économique et s’articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges.

    Aussi, un système fiscal efficace devant répondre à plusieurs objectifs : premièrement, la collecte des recettes sans perturber l’activité économique; deuxièmement, l’affectation des recettes avec pour objectif de réduire les inégalités, avec un impôt progressif appliqué aux revenus élevés . Troisièmement, utiliser les impôts et les subventions ciblées , difficilement applicable du fait de l’effritement du système d’information afin que les prix du marché reflètent le coût social et l’avantage collectif ; quatrièmement, les impôts renvoient à la représentation politique car lorsqu’un gouvernement dépend plus des recettes fiscales et moins des revenus provenant des ressources naturelles, ou du financement par l’emprunt, la responsabilité des gouvernants envers les citoyens concernant l’utilisation des fonds publics s’en trouvent renforcée Or dans la majorité des pays en voie de développement, et cela n’est pas propre à l’Algérie, les plus riches ne contribuent pas plus que les pauvres à l’effort fiscal, les pouvoirs économiques et politiques dont ils jouissent leur permettent souvent de bloquer les réformes qui auraient pour effet d’accroître leur fardeau fiscal. C’est ce qui explique en partie l’incapacité à exploiter le potentiel des régimes d’impôt sur le revenu et d’impôt foncier et le manque de progressivité des régimes fiscaux. A cela s’ajoutent plusieurs facteurs paralysants :- premièrement, nous avons la faiblesse de la numérisation et la dominance de la sphère informelle en Algérie qui contrôlent plus de 50% de l’activité économique non assujetties au système fiscal.

    En conséquence, les méthodes modernes de mobilisation de fonds comme l’impôt sur le revenu et les taxes à la consommation jouent un rôle réduit dans ces économies et la possibilité, pour les pouvoirs publics, de compter sur des ressources fiscales élevées y est pratiquement exclue ; deuxièmement, étant donné la structure informelle, produit de la bureaucratie et du manque de confiance en les institutions, les services de la statistique et de l’impôt ont du mal à générer des statistiques fiables, comme le montre les données contradictoires sur la masse monétaire informelle en circulation et l’échec des différentes mesures pour la capter; troisièmement, les déficiences des mécanismes de mise en application juridiques en ce qui concerne le recouvrement de l’impôt et quatrièmement, souvent avec des interférences politiques et des comptabilités douteuses, les pénalités sont insuffisantes en cas de défaut de paiement. Tous ces facteurs favorisent des délits d’initiés étant donné que les administrations fiscales manquent bien souvent des compétences spécialisées requises pour déchiffrer les systèmes fiscaux tant internes qu’internationaux complexes qui sont utilisés à des fins de fraude fiscale. C’est ce qui explique en partie l’incapacité à exploiter le potentiel des régimes d’impôt sur le revenu et d’impôt foncier, et le manque de progressivité des régimes fiscaux.

    En résumé, la réforme fiscale constitue un défi stratégique pour la nouvelle politique socio-économique, étant un enjeu énorme de pouvoir, car touchant de puissants intérêts de rente ainsi que la concurrence fiscale comme le montre les différentes modifications des lois sur les hydrocarbures et les différents codes d’investissement en Algérie pour attirer les investisseurs. Dans un monde caractérisé par la libéralisation des mouvements de capitaux, par la transition numérique et énergétique( devant mettre en place une fiscalité écologique spécifique) , les barrières commerciales qui disparaissent, les défis de l’Algérie, impliquent de définir les priorités stratégiques et avoir une nette volonté politique pour mettre en œuvre la bonne gouvernance et les réformes nécessaires structurelles nécessaires. Comme le montre l’auteur avec pertinence, il est utopique d’isoler la réforme du système fiscal, sujet au combien sensible, de la gouvernance globale devant concilier la concertation, l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale.

    Abderrahmane MEBTOUL Pr des universités Expert international

    #Algérie #fisc #politique_fiscale

  • Le Maroc, la Tunisie et la politique fiscale de l’UE

    Le Maroc, la Tunisie et la politique fiscale de l’UE – juridictions fiscales,

    Le Maroc, la Tunisie et la politique de la liste des juridictions fiscales non coopératives de l’UE

    Le Maroc et la Tunisie ont tous deux été inscrits sur la liste des juridictions fiscales non coopératives de l’UE en 2017. Ce processus de référencement a été mis en place pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscales mondiales dans les pays tiers et se voulait entièrement technique. Cependant, en s’appuyant sur les cas du Maroc et de la Tunisie, le document montre que le processus a touché les principaux outils de politique fiscale et industrielle de ces pays, et était en fait hautement politique. Ces affaires donnent également du poids aux affirmations selon lesquelles la liste ne parvient pas vraiment à lutter contre l’évasion et la fraude fiscales mondiales, car aucun des deux pays n’a contribué de manière significative aux pertes fiscales mondiales dues à l’abus de l’impôt sur les sociétés.

    Cet article explore les raisons de la liste grise du Maroc et de la liste noire de la Tunisie et de la liste grise subséquente. Il examine en outre le processus par lequel les deux pays ont finalement réussi à se retirer de la liste, éliminant les incitations fiscales de longue date pour les industries orientées vers l’exportation et les services. Les différences entre les deux étaient éclairantes. Ils ont démontré les niveaux très différents de capacité de négociation des deux pays et l’importance des considérations d’économie politique nationale dans l’intégration ou non des changements requis dans des réformes fiscales plus larges. À son tour, cela a eu un impact sur la crédibilité du processus ainsi que sur la réputation et les relations diplomatiques de l’UE dans la région.

    Télécharger le fichier ici

    Source: ECPDM, 20/12/2021

    #Maroc #Tunisie #Fisc #UE #Déclaration_fiscale

  • Gérard Lanvin exilé au Maroc pour ne plus payer d’impôts en France ? Violemment critiqué, il répond cash !

    Depuis son installation au Maroc en 2014, Gérard Lanvin a reçu beaucoup de critiques, mais qu’importe puisque lui connaît la vraie raison de son départ.
    Acteur connu et reconnu pour ses nombreux films à succès, Les Lyonnais ou encore Mesrine, Gérard Lanvin a beaucoup déçu les français lorsqu’il a quitté son pays d’origine. Accusé d’être parti pour échapper aux impôts français, l’acteur se défend d’être simplement parti pour une vie meilleure.


    Films ou musique, il continue de travailler en France, notamment aux côtés de son fils, Manu Lanvin, mais réside pourtant de l’autre côté de la Méditerranée. Une situation incomprise, notamment par Laurent Ruquier, qui en 2014 avait poussé un gros coup de gueule contre les personnalités quittant la France pour ne pas la soutenir financièrement. Une accusation que Gérard Lanvin avait d’ailleurs commentée, précisant qu’il n’avait rien à se reprocher « Quand je le vois dire : ‘J’en ai marre de ces acteurs qui gueulent parce qu’ils ne veulent pas payer d’impôts’. II est multicartes, il fait de la radio, de la télé… On ne fait qu’un boulot, nous. Et cet argent, on en a besoin pour faire vivre nos familles et les amis qui sont dans la merde. J’ai toujours payé mes impôts ».

    Aujourd’hui, alors qu’il entame un nouveau projet dans la chanson, l’acteur a décidé de revenir sur son départ de son pays natal dans les colonnes de Paris Match, « Je paye 60 % d’impôts qui ne servent à rien… Mais je n’étais pas au Maroc pour ça. J’y suis allé parce qu’on est heureux là-bas ». Déprimé par le temps français et ses habitants, Gérard Lanvin confie qu’il avait « envie de chaleur », au sens littéral mais également humainement. Ce que lui offre le Maroc au quotidien.

    Ravi d’être définitivement installé au Maroc, Gérard Lanvin n’en a désormais que faire des critiques, « J’estime avoir le droit d’aller où je veux, sans être critiqué. J’y suis allé parce qu’on est heureux là-bas ». En voilà un qui a bien de la chance !

    Public, 15 avr 2021

    Etiquettes : Gérard Lanvin, Maroc, impôts, fisc, argent,

  • Un avocat parisien réputé condamné pour fraude fiscale et interdit d’exercer

    Philippe Dehapiot, qui a notamment défendu Thierry Herzog, Bernard Tapie et Yvan Colonna, a aussi été condamné à une amende de 200.000 euros.

    Philippe Dehapiot, qui a notamment défendu Thierry Herzog, Bernard Tapie et Yvan Colonna, a aussi été condamné à une amende de 200.000 euros.

    Philippe Dehapiot a notamment défendu son confrère et ami Thierry Herzog (avocat historique de Nicolas Sarkozy), mais aussi Bernard Tapie et Yvan Colonna. Il a par ailleurs été l’avocat de l’homme d’affaires corse Michel Tomi, ancien proche de Charles Pasqua, ou de l’ancien patron de la police nationale Michel Gaudin.

    Le jugement précise que la partie ferme de la peine de prison doit être exécutée à domicile avec un bracelet électronique et il comporte une exécution provisoire, ce qui signifie que les sanctions s’appliquent immédiatement, même en cas d’appel. Le tribunal correctionnel de Paris a par ailleurs infligé à l’avocat de 65 ans une amende de 200.000 euros, selon un jugement du 2 avril consulté par l’AFP, et confirmant une information de Mediapart. L’amende se transformera en peine d’emprisonnement si elle n’est pas payée.

    L’avocat, absent de son procès en mars, a été condamné pour une «défaillance complète au titre de ses obligations déclaratives et comptables» entre 2014 et 2018, pour un total de 245.300 euros de droits éludés au titre de la TVA et 38.283 euros pour l’impôt sur le revenu. «Tous les impôts que je devais ont été entièrement réglés, donc la condamnation est d’une sévérité extrême, c’est la raison pour laquelle je fais appel», a réagi auprès de l’AFP Philippe Dehapiot, qui a fait l’objet d’une procédure fiscale parallèle.

    Au pénal, il avait déjà été condamné à deux reprises pour fraude fiscale, en 2005 à trois mois avec sursis et en 2007 à 15 mois avec sursis et 10.000 euros d’amende. Dans ses motivations, le tribunal souligne la «gravité des faits» et la «persistance dans un comportement délictueux et lucratif d’un prévenu tenu, en raison de sa profession, d’obligations de probité particulières».

    Le Figaro, 13 avr 2021

    Etiquettes : France, fisc, impôts, fraude, Philippe Dehapiot, Thierry Herzog, Bernard Tapie, Yvan Colonna, 

  • L’échange automatique d’informations en matière fiscale : le cas du Maroc

    Par Nathalie Aflalo, Avocate

    Le Maroc devient la 89ème juridiction signataire de la convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales.

    Les 20 dirigeants des plus grandes puissances économiques se sont engagés en septembre 2013 à tout mettre en œuvre afin de lutter contre ce qu’ils nomment « un fléau pour la planète » et que l’année 2015 marque le passage à l’échange automatique de données à des fins fiscales.

    Presqu’une décennie plus tard, la fiscalité internationale connaît une véritable révolution. Transparence semble être le maître mot en la matière.

    2014 : date initiatrice de ce mouvement, les Etats-Unis d’Amérique introduisent la loi FATCA (Foreign Account Tax Compliance act). Dorénavant, les établissements financiers seront tenus de communiquer les avoirs et revenus des contribuables américains au niveau mondial.

    Les pays Européens ont emboité le pas, en établissant le CRS (Common Reporting Standard). Ainsi, l’échange automatique d’informations est encadré par une norme commune de déclaration (NCD ou CRS pour Common Reporting Standard) fixée par l’accord multilatéral de Berlin du 29 octobre 2014 conclu au entre autorités compétentes.

    En termes clairs, jusqu’en 2009, l’essentiel des échanges d’informations entre administrations fiscales se faisait sur demande.

    Les conventions fiscales internationales signées entre les Etats dont la France, ont également pour objet de lutter contre l’évasion et la fraude fiscales internationales et prévoient une assistance entre les administrations.

    Dorénavant, les informations seront automatiquement échangées entre les Etats signataires de ces normes et désireuses de s’engager dans le processus.

    L’échange automatique trouve son fondement dans la convention multilatérale concernant l’assistance mutuelle en matière fiscale. Pour permettre la mise en œuvre effective de l’échange automatique entre les signataires de la convention, cette dernière doit être complétée par un accord spécifique entre autorités compétentes des Etats signataires (MCAA – Mutual Competent Authorities Agreement).

    Les Etats signataires de l’Accord s’engagent à contraindre leurs banques et institutions financières à collecter un certain nombre d’informations précisément définies auprès de leurs clients non-résidents.

    Les informations recueillies sont ensuite transmises aux administrations fiscales des pays concernés.

    C’est ainsi que les administrations fiscales se trouvent détenir les informations suivantes :
    – Identité et coordonnées complètes du bénéficiaire, TIN ;
    – numéro des comptes ;
    – nom et numéro d’identification de l’institution financière déclarante ;
    – solde du compte/valeur de rachat des contrats ;
    – revenus qu’il génère.

    Le 25 juin 2019, le Maroc a signé la convention multilatérale pour la mise en œuvre des mesures relatives aux conventions fiscales, devenant ainsi, la 89ème juridiction à adhérer à la Convention, qui couvre maintenant presque 1530 conventions fiscales.

    Ce faisant le Maroc s’engage dans ce processus d’échange automatique d’informations avec les autres Etats, la date exacte du début des opérations n’est pas encore fixée.

    Etant entendu, que le calendrier serait susceptible d’évoluer si le dispositif n’était pas opérationnel.

    Quoiqu’il en soit et quel que soit la date effective de cet échange automatique, le Maroc rejoint la liste des pays qui depuis déjà quatre années échangent ces données.

    Concrètement, qui est concerné et que doit-on déclarer ?

    Tout résident fiscal français, au sens de l’article 4B du Code Général des Impôts qui détient un compte bancaire dans une institution financière au Maroc.

    En effet, au visa des articles 4A et 1649A et 1649AA du Code Général des Impôts, les personnes qui ont en France le domicile fiscal sont passibles de l’impôt en raison de l’ensemble de leurs revenus y compris ceux de source étrangère. Ces personnes sont également tenues de déclarer en même temps que leur déclaration de revenus, les références des comptes ouverts, utilisés ou clos à l’étranger et des contrats d’assurance vie souscrits auprès d’organismes établis hors de France.

    Chaque année, au moment de déclarer ses revenus via le la déclaration de revenus globale n°2042, le contribuable doit souscrire, un formulaire 3916 et éventuellement selon les cas souscrire une déclaration n°2047 en indiquant les revenus perçus à l’étranger.

    Dans le cadre d’une régularisation spontanée, le dossier à remettre à l’autorité fiscale compétente, doit comprendre obligatoirement, outre un descriptif détaillé et assorti de justificatifs, les déclarations de revenus rectificatives si les comptes ont été productifs de revenus, tels que dividendes, de plus-values, intérêts. Eventuellement, l’ISF si la réintégration des montants des comptes bancaires rend éligible le contribuable à l’ISF et pour les années où cet impôt était en vigueur.

    Il doit également comprendre de manière non exhaustive, l’attestation de titularité du compte ou contrat d’ouverture de compte l’ensemble des documents bancaires, les relevés de comptes, les états de fortune, les états annuels des revenus, les états annuels de gains ou de pertes…

    Les montants dus au titre de cette régularisation seront assortis d’intérêts de retard, de majorations et d’amendes.

    Ne pas déclarer son compte à l’étranger, expose le contribuable a des sanctions fiscales, mais également pénales, ainsi aux termes de l’article 1741 du CGI, la fraude fiscale est ainsi définie :

    « Sans préjudice des dispositions particulières relatées dans la présente codification, quiconque s’est frauduleusement soustrait ou a tenté de se soustraire frauduleusement à l’établissement ou au paiement total ou partiel des impôts visés dans la présente codification, soit qu’il ait volontairement omis de faire sa déclaration dans les délais prescrits, soit qu’il ait volontairement dissimulé une part des sommes sujettes à l’impôt, soit qu’il ait organisé son insolvabilité ou mis obstacle par d’autres manœuvres au recouvrement de l’impôt, soit en agissant de toute autre manière frauduleuse, est passible, indépendamment des sanctions fiscales applicables, d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 500 000 euros, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction. Les peines sont portées à sept ans d’emprisonnement et à une amende de 3 000 000 euros, dont le montant peut être porté au double du produit tiré de l’infraction, lorsque les faits ont été commis en bande organisée ou réalisés ou facilités au moyen :
    1° Soit de comptes ouverts ou de contrats souscrits auprès d’organismes établis à l’étranger ».

    Dès lors, les éléments constitutifs du délit de fraude fiscale doivent réunir :
    – d’une part, l’existence de faits matériels tendant à permettre au contribuable de se soustraire totalement ou partiellement au paiement de l’impôt ;
    – d’autre part, une intention délibérée de fraude.

    Dès lors, il est vivement recommandé aux résidents fiscaux français de se mettre en règle.

    Village de la justice, 26 mars 2021

    Tags : Maroc, fisc, échange d’information, fraude fiscale,

  • Maroc : Les RME contraints de dévoiler leurs avois financières


    À partir de cette année, en septembre, le Maroc va partager les données financières de ses propres citoyens avec les autorités fiscales étrangères. Les autorités fiscales néerlandaises pourront ainsi demander les coordonnées bancaires et autres biens des citoyens marocains et néerlandais. C’est un souhait du gouvernement néerlandais depuis un certain temps. Sur les médias sociaux à l’intérieur et à l’extérieur du pays d’Afrique du Nord, les Marocains ont fait beaucoup de bruit.

    Agitation

    Pour de nombreux Marocains, également ici aux Pays-Bas, la nouvelle était inattendue. Sur les groupes Facebook, certaines personnes ont réagi avec déception.

    Après les reportages dans les médias marocains, il y a eu beaucoup de confusion. Les gens ont été choqués par les amendes importantes, mais dans ces articles, des exemples français ont été mentionnés », déclare la correspondante au Maroc Samira Jadir au Bureau des Etrangers.

    Convention fiscale internationale

    Le gouvernement de Rabat a déjà accepté, il y a deux ans, des accords internationaux visant à rendre possible l’échange d’informations entre les services fiscaux. Mais les nouvelles règles ne seront appliquées qu’après l’été.  »Le Maroc a adopté une loi au début de l’année qui rendra la chose possible maintenant », explique le correspondant au Maroc.  »Les Marocains résidant à l’étranger devront alors également déclarer leurs avoirs au Maroc dans le pays où ils vivent. Cela s’applique déjà aux Marocains français, qui ont déjà signé un traité avec le Maroc. Il existe déjà une obligation légale de remplir une déclaration aussi complète que possible, mais jusqu’à présent, les autorités fiscales néerlandaises n’étaient jamais en mesure de la vérifier.

    Investissements au Maroc

    La diaspora marocaine contribue de manière significative à l’économie du pays. Même en 2020, année coronaire, les Marocains de l’étranger ont transféré plus de sept milliards d’euros vers leur pays d’origine. Le Maroc est également une destination de vacances populaire pour de nombreux Marocains européens. Il est donc extrêmement important pour Rabat de maintenir l’engagement de la communauté d’outre-mer, qui représente, selon les estimations, plus de 10 % de la population totale. Il existe même un ministre responsable des ressortissants hors des frontières marocaines. On a donc longtemps pensé que le royaume d’Afrique du Nord ne signerait jamais un traité fiscal international permettant de partager les informations de ses propres citoyens avec d’autres pays.

    Selon M. Jadir, il n’est pas certain que le Maroc perde beaucoup de recettes pour le trésor public, car les gens transféreront moins d’argent à partir de cette année. Le Maroc s’attend à ce que ses propres recettes fiscales augmentent également. Dans l’autre sens, il est également intéressant pour le Maroc de prélever des impôts sur l’épargne des Marocains de l’étranger.

    NPO Radio1, 23 mars 2021

    Tags : Maroc, Pays Bas, Europe, Union Eur