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  • 1er novembre 1954 : début d’une guerre qui allait changer deux nations

    Topics : Algérie, 1er novembre 1954, FLN, France, Guerre d’Algérie, colonisation,

    À partir de 1954, la guerre d’Algérie oppose la France au Front de libération nationale algérien. Elle aboutit à l’indépendance de l’Algérie en 1962, mettant fin à plus d’un siècle de colonisation française.

    Quelle est la cause de la guerre d’Algérie ?

    L’invasion française d’Alger en 1830 a marqué le début de plus d’un siècle de domination coloniale par Paris sur le territoire de l’Algérie moderne, qui a été pleinement intégrée à l’État français quatre ans plus tard, jusqu’à son indépendance.

    L’Algérie a longtemps été une destination pour les immigrants européens et leurs descendants, que l’on a appelé les « pieds-noirs ».

    Après la Seconde Guerre mondiale, les promesses d’autonomie en Algérie n’ayant pas été tenues, les Algériens se sont soulevés contre le gouvernement français pour obtenir leur autonomie.

    La guerre s’est déroulée principalement sur le territoire algérien, avec des répercussions en France métropolitaine. Au fur et à mesure que la guerre se poursuivait, l’opinion publique française s’est lentement retournée contre son propre gouvernement et de nombreux alliés de la France, dont les États-Unis, ont cessé de soutenir la France pour s’abstenir lors du débat sur l’Algérie à l’ONU.

    Comment la guerre d’Algérie a-t-elle commencé ?

    Le 1er novembre 1954, le Front de libération nationale algérien (FLN) a lancé une série de 70 attaques contre des cibles françaises dans toute l’Algérie. C’est ce que l’on appelle communément la « Toussaint rouge » ou la « Toussaint sanglante », et qui est considéré comme le début de la guerre d’Algérie.

    Alors que le FLN attaquait les bâtiments gouvernementaux, il a également diffusé un message depuis l’Égypte (où Gamal Abdel Nasser avait récemment mené une révolution), appelant les musulmans d’Algérie à se joindre à la lutte pour l’autonomie et la démocratie, dans le cadre des principes islamiques.

    Qui a gagné la guerre d’Algérie ?

    L’armée française s’est appuyée principalement sur les raids de quartier, les arrestations et la torture, concentrant ses opérations dans le bidonville de la Casbah, bastion de l’opposition. Plus de 100 000 musulmans et 10 000 soldats français ont été tués au cours de la guerre d’Algérie, qui a duré plus de sept ans, ainsi que des milliers de civils musulmans et des centaines de colons européens.

    Le 1er juillet 1962, les Algériens ont massivement approuvé un accord de paix promettant l’indépendance. L’aide française à l’Algérie s’est poursuivie et les Européens ont eu le choix de retourner dans leur pays d’origine, de rester en Algérie en tant qu’étrangers ou de prendre la nationalité algérienne. La plupart du million d’Européens présents en Algérie quittent le pays.

  • Algérie: L’offensive de 1955 a favorisé l’indépendance du Maroc

    Algérie: L’offensive de 1955 a favorisé l’indépendance du Maroc

    Tags : Maroc, Algérie, guerre de libération, FLN, Révolution du 1er Novembre,

    Président Bouteflika: l’offensive du 20 août 1955 a favorisé une solution politique entre les gouvernements français et marocain

    SKIKDA, 20 août 2014 (APS) – Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné mercredi que l’offensive du 20 août 1955 a favorisé l’apparition des prémices d’une solution politique entre les gouvernements français et marocain mettant fin à l’exil du Roi du Maroc Mohammed V et sa famille à Madagascar.

    Dans un message adressé à l’occasion de la journée nationale du Moudjahid, lu en son nom par le conseiller auprès de la présidence de la République, Mohamed Ali Boughazi, le président Bouteflika a rappelé l’impact « profond » des opérations d’envergure menées par le martyr Zighoud Youcef dans le Nord Constantinois à l’intérieur et à l’extérieur du pays « en brisant l’étau imposé par les forces coloniales aux régions des Aurès et de la Kabylie laissant apparaître les prémices d’une solution politique entre le gouvernement français et le Royaume du Maroc, mettant fin à l’exil du Roi du Maroc et sa famille à Madagascar ».

    « La date du 20 août, gage de fraternité et de solidarité entre les peuples marocain et algérien et date commune aux deux peuples, illustre la communauté de destin en toutes circonstances et nous appelle à ne pas faire cas des futilités des jours ordinaires, qui tentent de nous faire oublier cet idéal et nous amènent à confondre entre les constantes et les variables », a ajouté le chef de l’Etat.

    « L’expérience en matière de militantisme acquise par les pionniers du mouvement national et la solidarité des Algériens avec les résistants en Tunisie et au Maroc, a généré inévitablement une prise de conscience quant à une impérieuse libération qui a englobé, de par sa profondeur et sa dimension, l’ensemble de la région maghrébine », a souligné le Président Bouteflika.

    Le chef de l’Etat a en outre indiqué que « le choix de la date de l’offensive du 20 août 1955 portait en lui une expression de solidarité particulièrement avec le peuple marocain frère à l’occasion du 2e anniversaire de l’exil du Roi Moudjahid Mohammed V, puisse Dieu lui accorder Sa Miséricorde ».

    « Ainsi, le 20 août 1955, les unités de l’Armée de libération nationale (ALN) lanceront une offensive dans la région du Nord Constantinois qui allait démentir, de manière irréfutable, toutes les allégations qui semaient le doute autour des capacités de la révolution et de l’indépendance de ses décisions », a ajouté le Président Bouteflika.

    « De par les acquis réalisés en faveur de la révolution au double plan national et international, l’offensive a répercuté le sentiment de doute et de suspicion dans les rangs de l’ennemi dont la confiance a été vivement ébranlée. Il s’en est alors allé renforcer sa machine de répression en mobilisant toutes ses capacités militaires, politiques et de propagande, en intensifiant sa présence sur le terrain, feignant une victoire imminente sur ceux qu’il qualifiait de hors-la-loi », a rappelé le chef de l’Etat. (APS)

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    Les offensives du 20 août 1955 ont renforcé la détermination des Algériens à étreindre la révolution

    SKIKDA, 20 août 2014 (APS) – Le secrétaire général de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, a indiqué, mercredi à Skikda, que les victoires de terrain réalisées par les offensives du 20 août 1955 ont renforcé la détermination des Algériens à rejoindre la glorieuse Révolution de novembre.

    Dans une allocution prononcée à l’occasion des festivités officielles commémorant la Journée nationale du moudjahid, en présence d’une délégation d’anciens résistants et anciens membres de l’Armée de libération du Maroc, M.Abadou a souligné que ces évènements ont constitué un « tournant décisif pour la révolution armée », suivis une année après, jour pour jour, par la tenue du Congrès de la Soummam qui a « renforcé le processus révolutionnaire et réaffirmé l’objectif de l’indépendance. »

    Le SG de l’ONM a rappelé le combat commun des peuples algérien et marocain qui favorise leur rapprochement, avant de lancer un appel aux peuples du monde pour soutenir le peuple palestinien victime de l’agression barbare israélienne.

    De son côté, le président de la délégation marocaine, Mustapha El Ketiri, a mis l’accent sur la mémoire historique commune aux deux peuples voisins qui, a-t-il noté, fonde « un nouvel éveil ressourcé dans ce militantisme commun et dans les principes nobles du combat des aïeuls ».

    Cette mémoire commune « doit être entretenue et transmise aux générations futures pour renforcer chez eux l’esprit nationaliste et l’esprit de l’Union maghrébine », a estimé M. El Ketiri dans son intervention prononcée en présence du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, du conseiller à la présidence de la République Mohamed Ali Boughazi, et des SG de l’ONM, de l’Organisation des enfants de chouhada et de l’Association nationale des grands invalides de la guerre de libération nationale, ainsi que de plusieurs moudjahidine et citoyens.

    Le président de la délégation marocaine a également invité les chercheurs et écrivains à échanger leur savoir sur l’histoire de ce combat commun à l’Algérie et au Maroc et l’enrichir par des travaux de recherche.

    La délégation ministérielle s’est rendue au cimetière des martyrs de la commune de Ramdane Djamel où elle s’est recueillie à la mémoire des chouhada, avant de se rendre sur le site historique élevé au stade « 20 août 1955 » où est conservé un bulldozer qui avait été utilisé pour ensevelir les victimes des massacres perpétrés le 20 août 1955 par les forces de l’occupation.

    Devant la stèle commémorative érigée sur la place des chouhada, au centre-ville de Skikda, la délégation a assisté à la levée du drapeau et écouté l’hymne national avant de déposer une gerbe de fleurs au carré des martyrs.(APS)

    #Algérie #Maroc #FLN #Guerre_de_libération #Révolution_1er_novembre

  • Pourquoi la France n’arrive pas à faire son deuil de l’Algérie

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    Pourquoi la France ne peut pas contourner sa perte de l’Algérie. La décolonisation comme bourbier 60 ans plus tard

    Albert Camus, lauréat du prix Nobel de littérature, est né et a grandi dans l’Algérie coloniale. Il est largement considéré dans l’Algérie indépendante comme le porte-parole des colons blancs, peut-être même la fierté d’une classe sociale plus connue sous le nom de  » pieds noirs  » , descendants de colons blancs ou colons qui se sont installés après la conquête de l’Algérie en 1830. Ils ont acquis la terre fertile à une fraction du prix suite à la décimation des tribus arabes et aux politiques ruineuses qui ont conduit à la dépossession des habitants restants de leurs terres communales. Les premiers colons sont qualifiés de pionniers. Ils travaillaient la terre et la rendaient extrêmement productive.

    Au cours des années 1930, les colons disaient que si l’Amérique est fière de la Californie, la France est fière d’Orléansville, aujourd’hui la province de Chlef. Certes, ces colons étaient industrieux mais notoirement connus pour exploiter les Algériens dépossédés. Les condamnés russes, qui ont vécu sous le règne du dernier tsar et purgeaient des peines de prison à Bône, ont été choqués de constater que les colons traitaient les Algériens pire que des moutons . Avec la fin du régime militaire dans les années 1880, les colons étaient responsables – par des pratiques d’exclusion – d’avoir littéralement envoyé les Algériens derrière le soleil. Naturellement, au moment où la Révolution algérienne a éclaté en novembre 1954, tout ce que les colons ont combattu et défendu était en jeu. La plupart d’entre eux à ce moment-là pouvaient retracer leur lignée au moins 100 ans ou plus.

    Pour donner aux lecteurs non algériens et non français un avant-goût de la déchirure ou des malheurs de ces colons provoqués par l’indépendance de l’Algérie en 1962, considérons cette analogie. En Afrique du Sud, Nelson Mandella a reçu le prix Nobel de la paix simplement parce qu’il n’a pas répété le bourbier algérien. Mandella n’a pas lancé de politique ni propagé un processus menant à leur éventuelle expulsion ou dépossession. Les libéraux blancs et leurs médias adorent Mandella pour ne pas avoir fait ce que le FLN (Front de libération nationale) est censé avoir fait avec les colons blancs.

    Ici entre la rhétorique conciliante de Camus pendant la guerre d’indépendance d’Algérie. Camus est connu pour avoir adopté le point de vue de sa mère au détriment de la justice. Parce que je suis originaire des mêmes personnes envoyées derrière le soleil par les ancêtres de Camus, je trouve tout engagement avec cette discussion «justice contre mère» un cheval mort. Comment? Le terrorisme auquel Camus fait référence dans la citation n’était pas du terrorisme ; c’étaient des actions délibérées d’émancipation de certains, pour rentrer dans l’histoire. Ainsi, les festivités euphoriques rapportées dans des chansons populaires telles que « يا محمد مبروك عليك الجزائر رجعت ليك » Le lyrisme de Camus ne commence même pas à se rapprocher des nécessités historiques. Lire Camus peut rendre plus sensible à certaines complexités, mais en fin de compte, faire avancer cette position, j’en suis conscient, risque de porter une atteinte majeure aux sensibilités libérales puisque Camus a été le chouchou de cette classe. Mais Camus n’est pas issu de ces classes ; il avait été acculturé, non sans son approbation tacite cependant. Avec la classe comme matrice pour une analyse significative, la ligne méthodologique est tracée pour ce qui suit.

    De même, il convient de rappeler qu’avec la conclusion des accords d’Evian, les colons sont devenus des personas non grata , indésirables dans un pays qu’ils appelaient chez eux. Une grande partie d’entre eux ne connaissaient pas d’autre pays pour s’établir que l’Algérie. Les Algériens d’aujourd’hui comprennent parfaitement et même compatissent à leur malheur. Étrangement, les accords d’Evian garantissaient le droit de séjour des colons. Mais ce sont eux qui ont scellé leur sort en réclamant et en agissant pour que l’Algérie reste française.

    S’ils étaient restés, moi et les miens (pratiquement des fils de paysans pauvres) n’aurions jamais eu la chance d’aller au-delà de l’école primaire. Nous aurions été condamnés à des positions subalternes. Il n’est pas exagéré qu’en asservissant littéralement les Algériens, pas un petit nombre de colons aient vécu comme des rois. D’où le contexte de la nostalgie et la rumination d’une Algérie française dans la France contemporaine. Sachant qu’à l’origine ces colons étaient issus de milieux paysans et ouvriers, on comprend ce qu’ils ont gagné et perdu. Camus est une icône pour tout ce à quoi ils aspirent, le modèle entrepreneurial autodidacte.

    Maintenant, concernant la façon dont l’Algérie indépendante s’en est sortie sans colons, c’est moins important pour les colons et plus attrayant pour les capitalistes. Des volumes peuvent être écrits sur les dysfonctionnements ainsi que sur la corruption imaginaire ou réelle. Mais par souci d’équité, chaque Algérien a droit à l’éducation gratuite, à l’assurance maladie, à un logement digne, etc. Pourtant, la lutte des classes reste l’arbitrage parfait pour toute mesure de succès ou d’échec.

    Le discours nationaliste dominant après l’indépendance ne cherche qu’à asphyxier la lutte des classes. À travers plusieurs slogans, Le hirak (soulèvement pacifique) de février 2019 articulait cette dimension de classe. Mais le récit triomphal a tenté et réussi à le dépeindre comme une simple exaspération avec Bouteflika et ses acolytes. En effet, le hirak exprime une insurrection incendiaire contre toute la configuration de l’ordre postcolonial.

    Cela laisse les subalternes algériens sans haine contre la France ou du moins ils ne haïssent pas la France hors de l’espace et du temps. Les algériens ne résistent pas aux marques françaises. Pour la plupart des Algériens qui mènent pratiquement leur vie quotidienne, on ne peut pas rester assis à pleurer sur du lait renversé. Toujours, par souci d’exactitude historique : les colons ont maintenu les Algériens hors du temps. Ce n’est pas un nationaliste qui rumine sur les atrocités coloniales pour couvrir les lacunes postcoloniales !

    Qui s’est opposé à la politique progressiste de la France métropolitaine, qui depuis la fin du régime militaire dans les années 1880 a recherché le bien-être des Algériens ? Aucun mais les colons. En 1962, ces colons ont obtenu ce qu’ils méritaient historiquement en tant que classe. Exposer cela ne rend pas les Algériens aveugles au fait que plusieurs colons ont ouvertement soutenu la décolonisation. La violence pendant la révolution a réglé les comptes; cette violence comme Frantz Fanon (1925-1961) le dit avec brio dans Les Damnés de la Terre a eu des effets purificateurs en ce sens qu’elle permet l’émergence de l’être humain chez le colonisé. Rappelons que chez Fanon comme chez le savant franco-tunisien Albert Memmi (1920-2020), le colonisé est une étrange combinaison de difformités. Le colonisé devait tuer le colonisé en lui pour rejoindre le royaume de l’humain. La violence, telle qu’elle a eu lieu pendant la guerre révolutionnaire d’Algérie (1954-1962) a été, pour Fanon, une manœuvre malheureuse mais nécessaire pour permettre à l’homme du colonisé de naître.

    Quant aux relations franco-algériennes actuelles, elles aussi ne peuvent être décontextualisées. Toutes les critiques que l’on lit dans les médias français ne sont pas exactes ou innocentes. Quelques observateurs sont même prêts à admettre qu’il existe une corruption dans le signalement de la corruption en Algérie. Les premiers à attirer l’attention du public sur la surtarification de l’autoroute de 1200 km en 2006 sont les médias français. Pourquoi? Des entreprises françaises, comme américaines, japonaises et sud-coréennes ont fait leur offre. Mais le projet a été contracté par trois grands géants de la construction chinois appartenant à l’État. Comment? Simplement parce que les bureaucrates algériens ont confié le projet au moins disant.

    Comme partout dans le monde, le fonds initial destiné à couvrir la construction n’a pas suffi et les entreprises sous-traitantes ont demandé ce qui leur revenait légalement. L’autoroute n’est pas l’autoroute allemande mais son coût est raisonnable. Et l’infrastructure livrée n’est pas mauvaise comme on le rapporte souvent. De même, les médias français sont devenus furieux lorsque les autorités ont confié le contrat de construction du plus grand barrage du Maghreb, celui de Beni Haroun en 2001, aux Chinois. Le contrat donne l’eau à la bouche et bientôt les habituelles dénonciations médiatiques commencent. Le mandat de Bouteflika n’a pas été à court d’objections, mais il reste un devoir d’être juste.

    Les grands contrats de construction d’infrastructures clés comme celui décrit ci-dessus sont quelques exemples des raisons pour lesquelles les tensions ont toujours gouverné les relations entre l’Algérie indépendante et la France. L’explication culturelle telle que proposée par l’establishment algérien vise souvent à justifier, et rarement à expliquer. La tension a des racines profondes dans l’histoire matérielle et le sens de l’accumulation primitive. C’est la baisse tendancielle du taux de profit [telle que précisée par Karl Marx dans le volume trois du Capital] qui obligent les entreprises françaises à concurrencer des entreprises américaines plus dynamiques pour des parts sur les marchés algériens qui dictent la tension. La corruption dans les discussions porteuses de corruption cherche à couvrir le fait que la mauvaise gestion des actifs par les agents publics ne peut pas expliquer de manière significative les contradictions qui sous-tendent la mondialisation. Cette dernière ne précipite aucune préférence contractuelle pour un seul capital national – une situation qui reste pleine d’obstacles et génère des tensions entre les capitalismes concurrents qui marquent la mondialisation. A titre d’illustration, la décision de l’Algérie de nationaliser son secteur de l’énergie en février 1971 a donné un effet de levier aux entreprises américaines au détriment des entreprises françaises.

    Cela explique que si l’on vise à aborder les forces souterraines qui façonnent les relations franco-algériennes, alors il faut lire et considérer la thèse sous-jacente proposée par Gregory D. Cleva dans JFK Algeria Speech (2022). Ce n’est pas comme si nous voulions seulement lire le livre, mais nous devons le faire. L’essentiel du volume de Cleva précise qu’à la suite de ce discours, un modèle a été établi pour la relation non seulement entre les États-Unis et l’Algérie ou les États-Unis et la France, mais entre les établissements algériens et français. Sortir de l’éphémère (ce que les médias français jugent digne d’intérêt) et embrasser l’essentiel, le discours de JFK Algérie est la voie à suivre. Le réseau complexe de connexions est à peine mis en évidence, et encore moins suffisamment abordé, ni par les nationalistes algériens convaincus, ni par les journalistes et universitaires français largement nostalgiques.

    Pour une grande partie des Algériens ordinaires, le FLN a finalement gagné parce qu’il a forcé Charles de Gaulle à accepter des négociations. Sous le tapis, cependant, se cache le fait qu’au moment où JFK a prononcé son discours, la révolution algérienne a été militairement vaincu. Souvenez-vous, c’était dans le contexte peu après la bataille d’Alger en 1957 et lorsque les cerveaux révolutionnaires ont été décimés. La stratégie des généraux français pour vaincre l’insurrection a commencé à porter ses fruits. Et pourtant, la révolution, en dernière analyse, a obtenu ce qu’elle voulait ! Étrange, n’est-ce pas ? Certaines autres forces travaillaient contre les décideurs politiques français de l’époque et en faveur du FLN, pas nécessairement en faveur du peuple algérien ou des révolutionnaires. Nous lisons dans le récit de Cleva que les consuls généraux américains à Alger, en poste de 1942 à la fin des années 1950, ont joué un rôle clé en signalant les pièges de la politique coloniale française. En tant que membre de la commission de politique étrangère du Sénat et donc candidat probable à la présidence, JFK officialise ce que l’establishment américain, jusque-là, a toujours voulu.

    Les États-Unis ne sont pas sortis victorieux de la Seconde Guerre mondiale comme ça. Le monde se souvient encore de la réaction de l’ancien président Donald Trump en novembre 2018 face à l’allusion du président français Emmanuel Macron à la nécessité de créer une armée européenne indépendante, un cadre hors OTAN. Trump a répondu avec colère : « Sans l’aide des États-Unis dans les deux guerres mondiales, les Parisiens d’aujourd’hui parleraient allemand. » Le point ici est que si les généraux français ont massivement réussi à réprimer l’insurrection en Algérie, les politiciens français n’ont pas pu capitaliser sur ce succès parce que Washington voulait le contraire. Ce dernier s’est lancé dans une politique de décolonisation et même la Grande-Bretagne n’était pas à l’abri. L’Inde, joyau de l’empire, a conquis son indépendance !

    Avec son retour au pouvoir en 1958, de Gaulle a fait de son mieux pour sécuriser l’Algérie en tant que Française, mais finalement, il savait que ses manœuvres équivaudraient à un peu de mise en scène. Les intérêts géostratégiques américains voulaient la fin de la colonisation, de peur que les bouleversements et les insurrections dans les colonies ne brisent le nouvel ordre fragile. La décolonisation en tant que politique était censée contenir les colonisés, peu importe comment, en surface, elle leur offrait de meilleures conditions (pas les meilleures) pour négocier leurs futures émancipations. Pour les Indiens comme pour les Algériens ou les Kényans, les mouvements d’indépendance se sont largement décidés ailleurs, bien qu’il soit irrespectueux de présumer que les champs de bataille n’avaient pas d’importance.

    Naturellement, cela nous laisse une image précise de la façon dont l’establishment français perçoit l’Algérie aujourd’hui. Peut-être moins quand il s’agit de la façon dont la Grande-Bretagne perçoit l’Inde, la France voit l’Algérie comme un partenaire volage qui a simplement décidé d’échanger des partenaires et de coucher avec Washington. Toutes les autres approximations de ces relations sont destinées à justifier, jamais à expliquer ce que l’establishment français ne peut à ce jour surmonter ce qu’il considère comme la perte impossible ! Mais c’est précisément ici que les Algériens préfèrent ignorer le rôle américain et attribuer la victoire exclusivement aux sacrifices de leurs ancêtres.

    International Policy digest, 24/07/2022

    #Algérie #France #Guerre_de_libération #JFK #Etats_Unis #Colonisation #Décolonisation

  • Algérie. Le grand ménage au FLN

    Algérie, FLN, partis politiques, Abou El Fadl Baadji,

    Apparemment, les grandes manoeuvres ont commencé au parti du FLN. En perspective de la tenue du prochain congrès, les luttes intestines ont en effet repris de plus belle. Abou El Fadl Baadji, le secrétaire général du parti, veut sans aucun doute d’ores et déjà baliser le terrain dans l’espoir de conforter sa mainmise et de prendre de l’avance sur ses concurrents dans la course qui se dessine.

    Pour ce faire, Baadji veut sévir contre tous ses détracteurs, soit en les réduisant au silence ou carrément en les éliminant des structures du parti. Il a ainsi actionné la commission de discipline. Cette derrière, très discrète et effacé en général, a été en effet destinataire de nombreux dossiers de cadres et de militants réfractaires à la ligne politique qu’impose le secrétaire général et ses alliés au parti. Des députés et sénateurs font partie de ceux qui sont dans la ligne de mire de Baadji, par la commission de discipline interposée. Il est ainsi question d’une vingtaine de cadres à qui ont été adressées des convocations à l’effet de comparaître devant cette commission statutaire du parti. La plupart, pour ne pas dire tous, font partie notamment du comité central, la plus haute instance entre deux congrès. Ces derniers accusent d’ailleurs le secrétaire général d’instrumentaliser la commission de discipline juste pour les écarter de la préparation des travaux du prochain congrès. D’ailleurs ils lui reprochent aussi de les avoir totalement écartés de la commission de préparation de ce conclave. Une commission de préparation qui a été, pour rappel, instituée il y a une quinzaine de jours.

    Lors de cet événement Abou El Fadl Baadji a d’ailleurs récusé toutes les accusations de ses adversaires selon lesquelles il les avait écartés de cette commission alors qu’ils jouissaient du statut de membre du comité central. Selon lui en effet tous les membres du comité central sont de fait membres de la commission de préparation du congrès et ce, conformément aux statuts et au règlement intérieur du parti. Il a tenu à préciser qu’ils ont justement enfreint les règles du parti. Il s’agit, selon lui, de tous ceux qui se sont présentés sur des listes rivales et indépendantes lors des élections législatives, locales et sénatoriales qui se sont déroulées ces derniers temps. Baadji a aussi fait savoir que ladite commission « aura une grande responsabilité en termes de bonne préparation du prochain congrès qui sera fédérateur et décisif ».

    Ce congrès « est à même de tracer la feuille de route du parti pour la période à venir », a-t-il ajouté. Il est resté évasif sur la date de la tenue de ce 11e congrès en soutenant que cela « relevait des prérogatives du comité central ». En somme, c’est au comité central de fixer la date du congrès qui pourrait avoir lieu, selon certains observateurs, avant la fin de l’année en cours. En tout cas d’ici là Baadji, si tout fonctionne comme prévu, aura déjà fait le vide en écartant tous les opposants. Mais même avec cela il n’est pas sûr, estiment des analystes, de se maintenir à son poste le choix du secrétaire général du FLN obéit à d’autres considérations.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 06/06/2022

  • Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie. Maurice Audin : Grand jour d’Histoire

    Algérie, France, colonialisme, guerre de libération, FLN, torture, crimes coloniaux, Maurice Audin

    Grand jour historique et forte émotion, hier, à Alger à l’inauguration du buste du mathématicien partisan de l’indépendance du pays, enlevé et assassiné en juin 1957 par des parachutistes de l’armée française dans des conditions non encore totalement élucidées. La cérémonie s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils du martyr et figure centrale de l’association Josette et Maurice Audin qui milite sur le terrain mémoriel et travaille à intensifier la coopération scientifique, notamment dans le domaine des mathématiques, entre la France et l’Algérie.

    Moment de forte émotion, hier, au cœur d’Alger avec l’inauguration du buste de Maurice Audin, sur la place qui porte son nom, en mémoire de ce militant de la cause algérienne assassiné en juin 1957 par l’armée française.

    La cérémonie d’inauguration du buste intervient à l’occasion de la visite, qu’effectue en Algérie depuis le 28 mai, une délégation de l’Association Josette-et-Maurice-Audin qui s’est rendue également à Oran et à Constantine sous le signe de la mémoire et de la coopération scientifique.

    L’inauguration, qui intervient à la veille de la commémoration du 65e anniversaire de la tragique disparition du militant pour l’indépendance de l’Algérie et à l’approche de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance, s’est déroulée en présence de Pierre Audin, fils cadet de Maurice Audin, et du président de l’Association Josette-et-Maurice-Audin, Pierre Mansat, le wali d’Alger, Ahmed Maabed, des autorités locales et militaires et des citoyens.

    Sur place et devant le buste érigé à la mémoire du militant, son fils a exprimé sa «fierté» de se retrouver sur cette place qui porte le nom de son père, «un partisan de l’Indépendance de l’Algérie», a-t-il souligné. Pour le wali d’Alger, il s’agit d’un jour «important» qui confirme la consécration de «la grandeur et la bravoure de Maurice Audin qui a sacrifié sa vie pour la cause algérienne».
    Créée en 2004 par le mathématicien Gérard Tronel et Pierre Mansat, l’Association Josette-et-Maurice- Audin affirme militer pour «la défense de la mémoire de Maurice Audin, jeune mathématicien, militant de l’indépendance algérienne, assassiné en 1957 par l’armée française, et de son épouse Josette».

    Elle milite également pour «la promotion d’actions d’échange et de solidarité comme le Prix de mathématiques Maurice-Audin remis tous les deux ans à des mathématiciens algériens et français, et combat pour la vérité sur les injustices et crimes commis par la puissance coloniale envers le peuple algérien et sur les milliers de disparus algériens et français».

    Au-delà de la forte symbolique de cette inauguration, c’est la question de la vérité quant aux circonstances tragiques de la disparition de Maurice Audin qui surgit dans ces moments de commémoration. Après son arrestation le 11 juin 1957 au cours de la bataille d’Alger, il disparaît et meurt assassiné à une date inconnue, selon des récits d’historiens alors que son corps n’a jamais été retrouvé. Pour ses proches ainsi que pour nombre de journalistes et d’historiens, notamment Pierre Vidal-Naquet, Maurice Audin a été tué pendant son interrogatoire par des parachutistes. Cette thèse a longtemps été rejetée par l’armée et l’Etat français, qui affirmaient qu’il s’était évadé, jusqu’à ce que le général Aussaresses affirme avoir donné l’ordre de le tuer au couteau pour faire croire à un meurtre par des Algériens. La première «reconnaissance officielle» par la France de la mort en détention de Maurice Audin est faite, en 2014, par le président François Hollande, sans toutefois rendre publics les documents le confirmant. En 2018, le président Emmanuel Macron reconnaît officiellement les responsabilités de l’Etat français et de l’armée française dans cet assassinat.

    L’autre combat pour la vérité

    Or, pour le fils Audin, qui s’est exprimé quelques jours après son retour à Alger, sa terre natale, «l’ouverture des archives, l’accès aux témoignages, l’accès aux archives privées, c’est fondamental, de façon à ce qu’on réussisse à tout savoir sur ce qui s’est passé». Pas d’excuses, pas de repentance, pas de pardon, pas de choses comme ça. Juste savoir la vérité. Quand j’étais petit, j’ai été bercé par un certain nombre de slogans que répétait ma mère. L’un d’eux disait : «Seule la vérité est révolutionnaire.» «Je pense que c’est un slogan que tout le monde devrait connaître, assimiler. La vérité, c’est ça qui fait avancer les choses».

    Sur son retour en Algérie, muni cette fois d’un passeport algérien, Pierre Audin déborde de joie et de satisfaction. «Quand je suis à Alger, la ville la plus belle du monde, je me sens bien, je me sens bien. Je me sens chez moi», lance-t-il, en soulignant avoir «assez longtemps attendu» pour avoir son passeport. «Je n’ai ressenti vraiment le besoin d’avoir cette preuve de ma nationalité qu’après la déclaration du président Macron», a-t-il avoué, faisant part de son espoir que sa nationalité algérienne «l’aidera dans la recherche des restes, jamais retrouvés, de son père».

    «Quelques jours avant le décès de ma mère, je lui ai promis de continuer à chercher les restes du corps (…) Le fait d’être Algérien est de m’adresser aux autorités de mon pays avec mon passeport vert c’est quelque chose d’important», a indiqué Pierre Audin. «Il y a un certain nombre de crimes, de méfaits qui ont été commis par la France contre l’Algérie et les Algériens. Ce qui est important, c’est de dire la vérité. Mais certainement pas de dire ‘je m’en lave les mains, j’ai demandé pardon’. Il n’y a pas de pardon à avoir, c’est inexcusable», a déclaré Pierre Audin dans un entretien à l’AFP à Alger.

    Il a ajouté à propos de sa quête de vérité, qu’à «partir du moment où il y a un doute je pense que ça vaut le coup d’aller faire des fouilles aux divers endroits indiqués par différents témoins. C’est un début. Il faut que les gouvernements mettent la main dans la main pour glaner des renseignements sur le sort des Algériens qui ont disparu durant la bataille d’Alger».

    A noter qu’avant l’inauguration du buste de Maurice Audin, le ministre des Moudjahidine a déclaré avoir donné des instructions «pour que soient entreprises les recherches sur les lieux où le corps du chahid pourrait avoir été enterré par ses bourreaux», ajoutant que l’association «fera des démarches pour que l’exécutif français fasse pression sur les anciens militaires afin qu’ils ouvrent leurs archives personnelles ainsi que celles qu’ils ont privatisées».

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Reporters, 06/06/2022

    #Algérie #France #MauriceAudin #Guerre_de_libération #FLN

  • Algérie. Manœuvres au FLN en prévision du prochain congrès

    Algérie. Manœuvres au FLN en prévision du prochain congrès

    Algérie, FLN, congrès, Abou El Fadl Baadji, Mohamed Djemai, Mouad Bouchareb, Amar Saâdani,

    Au parti du FLN, les hostilités et les luttes intestines sont, de nouveau, de retour au premier plan. En prévision du prochain congrès, les grandes manœuvres ont, en effet, commencé.

    Partisans et opposants à l’actuel secrétaire général, Abou El Fadl Baadji, s’affrontent désormais à couteaux tirés. Cet affrontement est notamment dû à l’installation de la commission de préparation des travaux du prochain congrès. Son installation est prévue ce samedi. Les opposants au secrétaire général sont montés au créneau pour dénoncer ce qu’ils appellent leur exclusion et marginalisation de cette commission.

    De nombreux membres du comité central (CC) ont, à cet effet, interpellé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en sa qualité, ont-ils soutenu, de premier magistrat du pays qui doit veiller au respect de la loi. Ces opposants estiment que l’actuel secrétaire général à la claire intention de les écarter et de ne pas les associer à cette commission de préparation. Ils l’accusent de vouloir ainsi placer uniquement ses partisans. Preuve en est, ils n’ont reçu aucune invitation pour prendre part à la rencontre de ce samedi. Or, arguent-ils, les statuts et le règlement intérieur du parti sont on ne peut plus clairs à ce propos. Selon eux, ces statuts accordent de manière automatique la qualité de membre de la commission de préparation du congrès à tous les membres du Comité central du parti. El Fadl Baadji n’a pas répondu pour le moment à ses détracteurs qui lui reprochent de vouloir baliser le terrain pour garder le poste de secrétaire général lors du prochain congrès, dont la date n’a pas pour l’heure été fixée. Baadji n’a pas pour l’heure affiché clairement son intention, mais tout porte à croire qu’il nourrit l’ambition de se faire élire lors du prochain congrès au poste de secrétaire général.

    Baadji, pour rappel, a été élu par ses pairs du CC à ce poste lors d’une session de la plus haute instance du parti entre deux congrès tenue à la fin du mois de mai de l’année 2020. Une session houleuse au cours de laquelle il a manœuvré lui et ses partisans ont tout fait pour écarter toute opposition, y compris par des méthodes peu amènes. Il a ainsi succédé à Mohamed Djemai qui était embourbé dans de nombreuses affaires juridiques liées à la corruption et qui a fini par être condamné à une peine de prison.

    Le règne de Djemaï à la tête du FLN n’a duré que quelques mois, lui qui a succédé, au mois d’avril de l’année 2019, à Mouad Bouchareb, lorsqu’il a été intronisé lors d’une session du CC. Au FLN, c’est une suite de succession puisque Mouad Bouchareb a succédé à Djamel Ould Abbas qui a lui-même succédé à Amar Saâdani en 2016. Cela prouve qu’au FLN, l’instabilité politique est chronique tant les secrétaires généraux défilent à une grande vitesse.

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 19 Mai 2022

    #Algérie #FLN #Congrès #Baadji

  • Algérie/Elections locales : le FLN en tête

    Algérie/Elections locales : le FLN en tête – élections communales, résultats définitifs, RND, indépenndants, Front El Moustakbel,

    Le président de l’autorité indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a confirmé, ce mercredi, les résultats des élections locales anticipées en Algérie, organisées le 27 novembre dernier.

    L’ANIE n’a noté aucun changement par rapport aux résultats préliminaires annoncés, mardi 30 novembre, a indiqué le président de l’instance électorale.

    Selon lui, « après épuisement des recours introduits par les partis et les candidats auprès des tribunaux administratifs et le conseil d’Etat, les résultats du scrutin deviennent définitifs ». Ainsi, a-t-il précisé, le taux de participation aux élections des membres des Assemblées populaires communales (APC) était de 36,58%, alors que celui relatif à l’élection des membres des Assemblées populaires de wilaya (APW une sorte de parlement de département) était de 34,76%.

    Concernant le nombre de voix exprimées, Mohamed Charfi a donné le chiffre de 6 377 684 votants, alors que celui des bulletins nuls était de 1136 738. Le corps électoral lors de ce scrutin a atteint, rappelons-le, 23.717.479 électeurs.

    Les résultats communiqués par l’ANIE confirme la « suprématie » des deux anciens partis au pouvoir, en l’occurrence le front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) qui se sont partagés près d’un million de sièges au niveau des APC et plus de 500 sièges au niveau des APW.

    C’est le FLN qui arrive en tête avec 5978 sièges APC qui lui donne la majorité absolue dans 124 APC et une majorité relative dans 552 autres. L’ex-parti unique a aussi gagné 471 sièges APW. Le RND, pour sa part, a gagné 4584 sièges, avec une majorité absolue dans 58 APC et une majorité relative dans 331 autres. Au niveau des APW, ce parti a obtenu 366 sièges sur 23050 possibles. Les listes indépendantes arrivent en troisième position avec 4430 sièges APC et 100 sièges APW.

    Le front El Moustakbel (l’avenir) s’est, de son côté, à la 4e position avec 3262 sièges au niveau des communes et 304 autres au niveau des APW. Les deux partis islamistes, El Bina et le mouvement de la société pour la paix (MSP) sont arrivés respectivement à la 5ème et 6ème place. Le premier a arraché 1848 sièges APC et 230 autres au niveau des APW, tandis que le second a gagné 1820 sièges APC et 260 autres au niveau des APW. Le Front des forces socialistes (FFS), quant à lui, a obtenu 898 sièges APC et 40 sièges APW.

    Au total, 40 partis politiques ont participé au partage des sièges au niveau des deux Assemblées, mais le niveau de leur représentation reste, selon les résultats de l’ANIE, minime, puisqu’il se limite à quelques dizaines de sièges au niveau national. Pour rappel, l’installation des nouvelles Assemblées élues a commencé depuis quelques jours, avec l’élection des nouveaux maires et des nouveaux présidents d’Assemblées de wilayas (APW). Dans cette opération, les partis et leurs élus se sont livrés à un jeu d’alliances pour pouvoir dégager des majorités.

    AA/Alger/Aksil Ouali

    #Algérie #Elections_locales #Résultats #FLN #RND #Front_el_moustalbel #Indépendants

  • Décès de l’amie de la Révolution algérienne, Cécile Draps

    Décès de l’amie de la Révolution algérienne, Cécile Draps – Algérie, FLN,

    Décès de l’amie de la Révolution algérienne, l’avocate Cécile Draps, à l’âge de 89 ans
    « La défunte était l’un des membres éminents du collectif des avocats belges du FLN qui ont soutenu la lutte du peuple algérien pour la liberté et l’indépendance ».

    L’avocate belge, Maitre Cécile Draps, amie de la Révolution algérienne connue pour ses positions courageuses contre le colonialisme français, et membre du collectif des avocats belges du Front de libération nationale (FLN), est décédée à l’âge de 89 ans, a-t-on appris mardi auprès du ministère des Moudjahidine.

    Le ministre des Moudjahidine et des Ayants-droit, Laïd Rebiga, a présenté ses condoléances suite au décès de l’amie de la Révolution algérienne, l’avocate Cécile Draps, « une militante qui a consacré sa vie au service de notre cause nationale ».

    « La défunte était l’un des membres éminents du collectif des avocats belges du FLN qui ont soutenu la lutte du peuple algérien pour la liberté et l’indépendance », a rappelé le ministre soulignant que l’Algérie « est reconnaissante à l’égard de la juriste Cécile Draps pour l’ensemble de son travail et ses positions courageuses en faveur de la cause algérienne ».
    MH

    Le Réveil d’Algérie, 14/12/2021

    #Algérie #Cécile_draps #FLN #Avocate

  • Elections locales : L’Alliance présidentielle en majesté

    Elections locales : L’Alliance présidentielle en majesté

    Elections locales : L’Alliance présidentielle en majesté – Algérie, élections communales, FLN, RND,

    Les élections locales du 27 novembre dernier ont livré mardi leur verdict (en attendant bien sur la confirmation des résultats par la toute nouvelle Cour constitutionnelle), donnant aux partis de la nouvelle coalition présidentielle et indépendants une confortable majorité. Mais au regard des législatives du 12 juin dernier, avec un taux de participation de 4%, ces élections locales marquent un sursaut de participation avec 36,5 % pour les communes et 34,736% pour les assemblées de Wilayas.

    Cependant et au-delà du taux de participation déjà connu le soir même du scrutin, les premiers éléments nouveaux apportés par Mohamed Charfi, c’est qu’ aucun des partis et listes indépendantes engagés dans la course n’est parvenu à arracher une majorité absolue dans les 53 APW, ce qui va ouvrir la voie aux traditionnelles tractations de coulisses pour la formation des futurs exécutifs de wilayas.

    Le FLN, le RND et les listes indépendantes pointent en tête en emportant la majorité des 6.902.222 bulletins de vote validés avec respectivement 5.975 sièges APC et 471 APW pour le parti de Baâdji ; 4584 sièges APC et 336 sièges APW pour le parti de Zitouni et 4.430 sièges pour les APC, et 443 sièges APW pour les indépendants. Même si le FLN et le RND ont réussi à conserver une majorité dans les assemblées locales, leurs résultats respectifs sont inférieurs aux élections locales de 2017 avec une perte substantielle de sièges qui ont profité aux listes indépendantes qui confirment ainsi leur poids sur la scène politique, après leur irruption massive lors des législatives du 12 juin dernier.

    S’agissant des partis islamistes, notamment El Bina et le MSP, le fait saillant les concernant c’est une légère amélioration de leur score par rapport au scrutin précédent, soit 1843 sièges APC pour El Bina et 1820 sièges APC pour le parti de Makri. Ce dernier, tout en déplorant, mardi « les entraves bureaucratiques » et « l’exclusion sans fondements de candidats crédibles et honorables » a qualifié les résultats d’ « acceptables » Sorte de méthode Coué, version Abderazk Makri qui cherche ainsi à se prémunir contre un éventuel assaut de ses contradicteurs dans les prochains jours pour lui reprocher son refus de rentrer au Gouvernement.

    L’autre conclusion à tirer de ce scrutin, c’est par rapport au FFS qui arrive en septième position avec 898 sièges APC et 40 sièges APW. Regarder le résultat en termes de sièges peut en effet paraître comme une claque pour le plus vieux parti de l’opposition. Mais la direction nationale du FFS, en prenant la décision courageuse de participer au vote, son but était moins le nombre de sièges que de casser le mot d’ordre de boycott lancé par les partis de la mouvance démocratique en Kabylie.

    Le nombre de sièges obtenu par la FFS samedi ne correspond pas à son poids électoral, car une bonne partie de sa base n’est pas allée voter, préférant écouter les boycotteurs et non la Direction nationale dont il faut cependant saluer la lucidité et le courage en empêchant, pour le coup, la singularisation politique de la Kabylie. Ce que l’Histoire portera à son crédit.

    H.Khellifi.

    L’Est Républicain, 02/12/2021

    #Algérie #Elections_locales #Elections_communales #FLN #RND

  • Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron

    Réconciliation algéro-française : des propositions a Macron – Algérie, mémoire, colonialisme, Harkis,

    Les Les descendants de harkis, de rapatriés et combattants du FLN font des propositions a Macron
    C’est l’histoire d’un voyage intérieur. Celle d’un trajet qui mène vers des mémoires encore embrasées et des souffrances familiales restées le plus souvent silencieuses. C’est l’histoire d’un voyage dans le temps.

    Celle d’une quête personnelle de dix-huit jeunes venue épouser la longue destinée de deux pays qui s’attirent et se déchirent depuis près de soixante ans. Onze femmes et sept hommes qui ne se connaissaient pas ont accepté de faire ensemble cette traversée avec un objectif : apaiser « cette blessure mémorielle » qui froisse la France et l’Algérie, comme l’a décrit Emmanuel Macron.

    C’est ce que révèle le quotidien « Le Monde » .

    L’enjeu est lourd. Lourd de sens pour ces jeunes gens, qu’ils soient français, binationaux ou pour certains algériens. Car, même si la guerre est finie depuis 1962, Linda, Yoann, Alma, Nabil, ou encore Lina (ils ne souhaitent pas que leur nom de famille soit rendu public), qui ont entre 18 et 35 ans, portent malgré eux l’héritage de ce conflit : ils sont les petits-enfants de ces souvenirs tourmentés entre les deux pays de la Méditerranée. Leurs grands-parents ont été combattants du Front de libération nationale (FLN), militaires français, appelés, harkis ou rapatriés (pieds-noirs et juifs).

    « Enormément de bienveillance »

    Depuis juin, ce groupe – qui s’est nommé « Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes » – échange librement et réfléchit à la manière de rapprocher toutes ces « blessures » pour le compte de l’Elysée. « Il y a eu énormément de bienveillance entre nous », assure Gautier, arrière-petit-fils d’un général putschiste, ancien chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS).

    Après cinq mois d’intimes discussions – que Le Monde a pu suivre –, ces jeunes devaient remettre, mardi 30 novembre, plusieurs propositions, sous forme de messages, à Emmanuel Macron, censés nourrir la réflexion du président de la République autour de « la réconciliation entre les peuples français et algérien ».

    Echourouk online, 01/12/2021

    #Algérie #France « Colonialisme #Mémoire #Réconciliation #Harkis #Macron