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  • Algérie/ Législatives: La candidature du SG du FLN rejetée

    La candidature du secrétaire général du parti Front de libération national (FLN), Abou El Fadhl Baadji, pour les élections législatives du 12 juin prochain, a été rejetée par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). c’est ce qu’a indiqué un communiqué de l’instance ce dimanche.

    La décision du rejet de la candidature du SG du FLN a été prise par la délégation de l’ANIE de la wilaya d’Alger, qui ne précise pas les raisons de ce rejet. La décision a été transmise par la même délégation à la représentante du FLN Farida Al Yami.

    Des indiscrétions au sein du FLN affirment que le rejet est dû au fait que le SG du FLN est en situation d’insoumission vis à vis du service national depuis plusieurs années.

    Originaire de M’Sila, Abou El Fadhl Baâdji s’est porté candidat sur la liste du parti à Alger. La liste dans laquelle il s’est porté candidat regroupe des enfants de caciques de l’ex-parti unique.

    Le Jeune Indépendant, 02 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, FLN, Abou El Fadhl Baadji, partis politiques, élections législatives, 12 juin,

  • Algérie / Il n’y a pas de “succession dynastique” au FLN (Baâdji)

    Le Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abou El Fadhl Baâdji a nié l’existence d’une “succession dynastique” au sein de son parti, à travers la candidature aux législatives prévues le 12 juin prochain, ajoutant que le parti avait mis en place des lois. qui empêchent les enfants des Mouhafedhs et des membres du Comité des candidatures de figurer dans les listes électorales.

    Baâdji a déclaré, à la télévision algérienne, jeudi soir, que cinq cadres dans le parti ont présenté leurs enfants, mais ce n’est pas une violation à la loi, argumentant qu’ils sont des ex-cadres, “alors que nous avons empêché tous les cadres actuels de désigner les leurs”, souligne-t-il.

    S’agissant le financement avec de l’argent sale dans les prochaines élections, le SG de l’ex parti unique a ajouté que les listes du Front de libération nationale “ne contiennent aucun homme d’affaires corrompu”, poursuivant que tout ce qui a été dit ici et là est tout simplement “absurde”.

    ” Nous avons empêché un nouveau militant connu pour être riche de se présenter sur les listes du FLN et il s’est présenté dans d’autres listes”.

    Abou El Fadhl Baâdji a accusé l’ancien régime de salir l’image de sa formation politique et de la classe politique en Algérie en général, refusant de lier le nom du FLN aux pratiques de l’ancien régime et à la corruption et aux pots-de-vin.

    Il a affirmé: “dans notre parti, il y a des dirigeants et des cadres corrompus, mais d’un autre côté il y a des dirigeants et des cadres honnêtes qui ont résisté à ceux-ci lors de l’ère précédente”, ajoutant que de telles accusations sont menées par des parties qui “visent la présence du FLN et le courant national en général dans la scène politique et veulent, poursuit-il, ouvrir la voie à des courants qui ne veulent pas du bien pour le pays et pour le peuple”.

    Baâdji a affirmé, dans le même sens, que la nouvelle direction du parti “procède conformément à une nouvelle vision”, accusant, en effet, ceux qui appellent à mettre le vieux parti au musée de perturber le travail politique du parti.
    Il a souligné, par la suite, que le Front de libération nationale est entré dans la phase de “renouvellement et éloignement des pratiques corrompues des dirigeants précédents”.

    Assia M.

    Crésus, 30 avr 2021

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  • Algérie La FAF, le FLN et Ezzerga !

    par El-Houari Dilmi

    «Trois ne réussiront jamais en Algérie jus-qu’à la saint-glinglin : la Faf, le Fln et Ezzerga », cette terrible sentence d’un truculent personnage, fort connu sur la place de Tiaret, n’a jamais été démentie par le temps à la marche victorieuse. C’est que l’Algérie va encore affronter le pays du Nil pour la Coupe arabe de la Fifa, une répétition générale avant le Mondial 2022. En même temps, le football algérien a un nouveau patron en la personne de Charaf Eddine Amara.

    C’est dire si l’Algérien accepte volontiers de prendre des coups quand il s’agit du ballon rond. Pourtant, d’aucuns croient comme en la prunelle de leurs yeux exorbités qu’en football, seul le ballon n’est pas payé, et c’est pourtant lui qui prend le plus de coup !

    Coup N°1 : parce que tout autour du combat permanent pour la vie d’ici-bas, c’est avant tout (et tous !) une affaire de coups, quelle différence y a-t-il entre un coup donné dans la fourmilière de nos déveines tenaces et un coup de boule aussi massacrant que celui de Zizou, donné en plein dans la poitrine du colonialisme positif ? Parce que sous nos cieux particuliers, chaque maillon trop faible de la grande chaîne alimentaire s’échine à réussir son coup à lui seul en donnant le meilleur coup possible (et non imaginable) dans le dos troué de son prochain; un coup donné par derrière une épaule trop large vaut toujours mieux que deux coups reçus en pleine tête… de turc. Et comme tous les Algériens se remettent à se shooter jusqu’à l’ivresse avec cette drogue douce fabriquée avec juste un morceau de cuir engrossé de beaucoup de vent, les coups vont pleuvoir de partout. Ils seront si nombreux que ça partira du coup du sort pour les uns, jusqu’au coup de pot pour les autres, en passant par le coup de foudre mortel pour le reste. Suivra un crachin de coups d’épingle dardant, de coups de dés à la manière de la bouteille jetée à la mer, jusqu’au(x) coup(s) de Jarnac assassin(s).

    Coup N°2 : le football étant d’abord un gros coup de pied donné dans le dos de son quotidien délavé, cette autre harga virtuelle qu’est le football, c’est aussi un coup de crochet du gauche infligé à l’adversaire pour tenter de toujours rester dans le coup… en se tuant à mettre hors de coup celui qui veut nous couper notre organe le plus vital : le nez national. C’est que l’Algérie, d’Oum Theboul à Tidda, est prêt à se scalper juste pour voir onze hommes sur un terrain vert venger le destin castré d’un peuple toujours en combat (sur) épique contre ses rêves détournés et son destin castré.

    Et comme une histoire de coup finit forcément par un autre mauvais coup, rien ne vaut le coup… d’un coup de savate rageur donné dans le dos trop rond de ceux qui veulent nous couper le pif, en nous laissant juste nos bouches béantes pour ruer dans les brancards de ceux qui veulent nous couper les cheveux en autant de pipes cassées…

    Dernier coup : jouer au football, ce n’est pas simplement battre les autres équipes, mais surtout se battre contre l’idée de perdre… Encore et toujours !

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  • Algérie.- Ahmed Ben Bella, une figure arabe des luttes de libération nationale

    Par Youssef Girard

    Ahmed Ben Bella est né officiellement le 25 décembre 1916 à Maghnia dans une famille marocaine originaire de la région de Marrakech. Parallèlement à ses études, il adhéra au Parti du peuple algérien (PPA) à Tlemcen et pratiqua le football ce qui le conduisit à signer à l’Olympique de Marseille pour la saison 1939-1940.

    Ahmed Ben Bella, une figure arabe des luttes de libération nationale

    En 1944, Ahmed Ben Bella participa à la bataille de Monte Cassino au sein du corps expéditionnaire français en Italie puis à la libération de la France et à la campagne d’Allemagne en 1945. Promu adjudant, il est cité quatre fois dont deux fois à l’ordre de l’Armée et décoré de la Médaille militaire par le général de Gaulle en avril 1944 en Italie.

    Militant du PPA, il devint membre de l’Organisation spéciale (OS), l’organisation paramilitaire du Parti qui devait préparer le déclenchement de l’insurrection. Arrêté en mai 1950 dans le cadre du démantèlement de l’OS dont il avait pris le commandement, il fut condamné à sept ans de prison. En 1952, il s’évada de la prison de Blida en compagnie d’Ahmed Mahsas et se réfugia au Caire où se trouvaient déjà Hocine Aït Ahmed et Mohamed Khider.

    Avec ces deux derniers, il forma la délégation extérieure du Front de Libération Nationale (FLN) au moment du déclenchement de la Révolution algérienne, le 1ier novembre 1954. Il fut le principal artisan du soutien de l’Égypte de Gamal Abdel-Nasser à la Révolution algérienne.

    Il fut arrêté une deuxième fois le 22 octobre 1956, en compagnie de Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Khider et Mostefa Lacheraf, lors du détournement par l’armée française de l’avion qui les transportait du Maroc vers la Tunisie. Au même moment, Ahmed Ben Bella s’opposa aux décisions du Congrès de la Soummam auquel la délégation extérieure qu’il dirigeait, n’avait pas participé. Écarté avec Mohamed Boudiaf de la direction exécutive, il contesta la validité du Congrès et de ses décisions. Dans une lettre destinée aux cadres du FLN, Ahmed Ben Bella dénonçait la « gravité de certaines de ces décisions escamotant soit intentionnellement, soit par omission certains points doctrinaux contenus dans la charte rendue publique le 1er novembre 1954 ». Il condamnait notamment des décisions qui remettaient « en cause des points doctrinaux aussi fondamentaux que celui du caractère islamique de nos futures institutions politiques » (1).

    Panarabiste convaincu, Ahmed Ben Bella condamnait également la volonté de rompre l’axe stratégique reliant l’Égypte nassérienne et la Révolution algérienne qui avait été formulée dans la Plateforme de la Soummam. Cet axe donnait à la Révolution algérienne une profondeur stratégique indispensable pour vaincre la puissance coloniale. La participation française à l’agression tripartite, aux côtés du Royaume-Uni et d’Israël, contre l’Égypte nassérienne après la nationalisation du canal de Suez en 1956 confirmait totalement l’analyse d’Ahmed Ben Bella. En effet, la France avait participé à cette agression principalement dans le but d’affaiblir l’Égypte et de couper le FLN de son principal soutien.

    Libéré en mars 1962, après six ans d’emprisonnement et de résidence surveillée en France, Ahmed Ben Bella désapprouva publiquement les accords d’Évian et critiqua en effet la légitimité du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) dirigé par Benyoucef Ben Khedda. Du 27 mai au 7 juin 1962, il participa au Congrès de Tripoli du FLN où il s’opposa aux orientations du GPRA. Après des affrontements durant l’été 1962, Ahmed Ben Bella, soutenu par l’armée des frontières, prit le pouvoir en septembre de la même année dans une Algérie qui venait de se libérer de 132 ans de colonisation française.

    Élu président de la République algérienne un an plus tard, en septembre 1963, Ahmed Ben Bella avait pour objectif de mettre en place un socialisme spécifique à la culture arabo-musulmane en organisant notamment la révolution agraire.

    Panarabiste et proche de Gamal Abdel-Nasser, Ahmed Ben Bella organisa une aide concrète aux révolutionnaires anticolonialistes africains ou palestiniens. L’Algérie fournit ainsi ses premières armes au Fatah de Yasser Arafat.

    Il fut finalement renversé par le coup d’État de Houari Boumédiène le 19 juin 1965 à Alger, emprisonné jusqu’en juillet 1979, puis assigné à résidence jusqu’à sa libération en octobre 1980. Gracié par Chadli Bendjedid, il s’exila en Suisse à partir de l’année 1981. En exil, il créa le Mouvement pour la démocratie en Algérie (MDA). Légalisé après l’ouverture au multipartisme en 1988, le MDA fut finalement dissous par le tribunal d’Alger en juin 1997 pour refus de se conformer à la loi interdisant aux partis de faire référence à l’Islam.

    Après son retour à Alger le 27 septembre 1990, Ahmed Ben Bella se retira de la vie politique et se consacra à des dossiers internationaux tels que la Palestine, l’Irak ou la lutte des Amérindiens. Il se rapprocha également des mouvements altermondialistes pour lutter contre « la mondialisation capitaliste ».

    En Algérie, durant la décennie noire, Ahmed Ben Bella défendit l’idée d’une réconciliation nationale et d’une sortie de crise par une négociation politique.

    Finalement, Ahmed Ben Bella s’est éteint le 11 avril 2012 à Alger après une vie consacrée à combattre la colonisation et à lutter pour l’Algérie, la nation arabe et l’ensemble des peuples opprimés par l’Occident impérialiste.


    (1) Mohammed Harbi, Les Archives de la révolution algérienne, Paris, Ed. Jeune Afrique, 1981, page 168

    The International Solidarity Movement, 11 avr 2021

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  • Algérie : “La consolidation du front interne nous permettra de relever tous les défis et enjeux » (salah Goudjil)

    Dans un entretien exclusif accordé à la revue «El Djeich», le président du Conseil de la Nation, M. Salah Goudjil, a affirmé que la colonisation de l’Algérie par la France fut une colonisation de peuplement qui diffère de toutes les autres formes de colonisation dont ont été victimes d’autres peuples, tant elle eut pour visée l’extermination du peuple algérien qui, pour sa part, reste en permanence attaché aux sacrifices des Chouhada. Il a également estimé que, tout comme elle a libéré l’Algérie, notre Révolution libératrice a également libéré le peuple français. Le président du Conseil de la Nation a souligné avec force que la conjoncture actuelle exige le renforcement et la consolidation du front intérieur pour faire face aux complots ourdis contre notre pays.

    El Djeich : M. le Président, notre pays a célébré, il y’a quelques jours, la Journée du Chahid, coïncidant avec le 18 février de chaque année. En tant que Moudjahid de la première heure, que représente pour vous cette journée ?

    Le président du Conseil de la Nation : Je dois en premier lieu dire qu’en tant que moudjahid, je suis honoré d’avoir un entretien avec cette prestigieuse revue qui a vécu toutes les étapes franchies par l’Algérie, depuis l’indépendance à nos jours, et qui met toujours en exergue l’importance des missions dont s’acquitte l’Armée nationale populaire. En ce qui concerne votre question, et alors que nous commémorons la Journée nationale du Chahid, il est nécessaire de rappeler les sacrifices des glorieux Chouhada grâce auxquels l’Algérie jouit de l’indépendance. Aussi, nous avons en permanence à l’esprit leurs sacrifices, car peu sont les pays dont les fils ont consenti autant de sacrifices pour le recouvrement de la souveraineté nationale, comme l’ont fait les Algériens.

    J’atteste que tous les Chouhada, en particulier ceux dont j’ai eu l’occasion d’assister aux derniers instants avant leur martyre, ont prononcé une seule phrase avant la chahada, qui est : «Prenez soin de l’Algérie». Les Chouhada n’ont à aucun moment réclamé que l’on prenne soin de leurs enfants, de leurs familles ou de leurs biens, mais de préserver l’Algérie. C’est en réalité une recommandation qui ne peut quitter nos esprits ni notre mémoire, car elle constitue assurément le référent fondamental de toutes nos actions. Vous m’interrogez sur la place du Chahid, il n’y a pas une famille algérienne qui n’a pas un Chahid parmi ses membres, ce qui est un motif de fierté pour toutes ces familles. Personnellement, ma famille compte de nombreux Martyrs. Aussi, aujourd’hui, après toutes ces années, depuis le déclenchement de la glorieuse Révolution, il est d’une grande importance de préserver notre mémoire. A ce propos, il est nécessaire de rappeler que le mérite aujourd’hui revient au président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, d’avoir décrété la journée du 8 mai, Journée nationale de la mémoire, afin que les sacrifices des Chouhada ne sombrent pas dans l’oubli. En outre, M. le Président a ouvert le dossier de la mémoire auquel il a accordé toute l’importance nécessaire. Dans ce cadre, la récente création d’une chaîne de télévision consacrée essentiellement à la mémoire et au patrimoine historique permettra à tous ceux qui ont vécu la période de la Révolution libératrice d’apporter leurs témoignages ainsi qu’aux historiens et à tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de la nation, afin que la mémoire nationale demeure vive dans le cœur et l’esprit des générations futures. Sur la base de tout ce qui précède, je dirais que la Journée nationale du Chahid aura toujours une grande importance et une haute portée symbolique dans la conscience collective du peuple algérien. Elle constitue une partie indissociable du patrimoine commun des Algériens de façon à ce que chaque année, elle nous rappelle les valeurs du sacrifice et du dévouement, ainsi que la barbarie de la colonisation et les crimes de l’armée française durant la Révolution. Pour toutes ces raisons, le Chahid doit de meurer éternellement vivant dans la mémoire collective des Algériennes et des Algériens. Sur un autre plan, il est nécessaire de rappeler que nous avons récemment célébré le 2e anniversaire du Hirak El Moubarak authentique, qui a été consacré par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie. Concernant le Hirak El Moubarak du 22 février, je dirai que les Algériennes et les Algériens ont donné à l’ensemble des pays, même à ceux qui se targuent d’être démocratiques, un exemple sans précédent de pratique démocratique.

    Quelle lecture faites-vous des politiques des gouvernements français qui se sont succédés durant les 132 ans d’occupation et disposez-vous de chiffres sur la politique d’extermination organisée par l’occupant à travers les opérations de liquidation, de destruction, de déplacements et d’exil ?

    Initialement, il faut souligner que la colonisation de l’Algérie par la France est radicalement différente de toutes les formes de colonialisme vécues par les autres peuples. Il s’agissait d’une colonisation de peuplement et de destruction dans le sens propre du terme, dont l’objectif principal, depuis 1830, était l’effacement du peuple algérien et son remplacement par un autre peuple, dans le cadre d’une politique suivie par la France coloniale depuis qu’elle a mis les pieds sur le territoire algérien. J’avais évoqué précédemment cette question en disant que ce type de colonisation n’a eu cours qu’en Amérique du Nord, suite à la migration des Européens vers cette région qu’ils ont occupée et s’y sont installés après avoir exterminé les populations autochtones. Mais ce qui fait la grandeur de la Révolution libératrice est qu’elle a transcendé tous les us et coutumes, tant il est vrai que le peuple algérien n’a pas permis à l’occupant de l’exterminer. Bien plus, il n’a eu de cesse de résister jusqu’à contraindre l’occupant à retourner d’où il est venu. L’évocation de notre histoire et la lecture attentive de ses événements impose un retour aux débuts, car tout est lié, il ne suffit pas de parler seulement de la période qui commence depuis 1954, il faut revenir à tous les faits qui l’ont précédée. Ainsi, la politique d’extermination pratiquée par l’occupant français est mise en évidence par certains indicateurs, dont le plus important est clairement le déclin quantitatif de la population algérienne au cours des différentes phases de l’occupation suite à cette politique, et que j’ai divisée en quatre périodes principales. La première, entre 1830 et 1870 (soit 40 ans), depuis que l’occupant avait mis les pieds sur notre terre, sachant que cette occupation n’englobait pas l’ensemble du territoire national. Les statistiques montrent qu’à l’époque, la population de l’Algérie était de 3 millions. La deuxième période qui a duré également 40 ans, de 1870 à 1910, au cours de laquelle les meurtres et la tentative d’extermination du peuple algérien se sont poursuivis. Les statistiques de l’époque indiquent que la population algérienne était estimée à 2,9 millions. La troisième phase, de 1910 à 1945, au cours de laquelle la population a augmenté, selon un recensement de 1950, atteignant environ 6 millions. Une période qui coïncide avec la baisse des massacres collectifs, au regard du fait qu’en ce laps de temps, il y eut deux Guerres mondiales pour lesquelles la France avait procédé à la mobilisation obligatoire de milliers d’Algériens envoyés au front. La quatrième période s’étale de 1945 à 1954. Immédiatement après la fin de la Seconde Guerre mondiale et le jour où les alliés célébraient leur victoire sur le nazisme, le 8 mai 1945, des massacres ont eu lieu à Sétif, Guelma, Kherrata…, au cours desquels l’occupant a fait preuve d’un art inégalé dans le recours aux pratiques de répression et d’extermination, faisant 45 000 Martyrs. Durant cette période, la France a essayé de lancer des réformes, par le biais des élections e vue de l’élection d’une nouvelle assemblée algérienne en 1947, constitué de deux collèges distincts, le premier composé de colons français et européens et le deuxième collège composé d’Algériens. On reléve ici clairement une autre manifestation de la discrimination et du racisme que la France a adopté dans ses relations avec les Algériens. Pour conclure ma réponse, je dirai en toute objectivité que l’occupation française a reposé sur une politique de déshumanisation de l’Algérien, de sa destruction sur les plans social, politique, culturel et civilisationnel, bien plus, elle a même oeuvré à nous déposséder de nos noms et prénoms… C’est ce qui confère le caractère criminel à cette politique qui a duré 132 années, cela avec des preuves irréfutables. Il en est pour preuves les essais nucléaires destructeurs, les massacres collectifs, les enfumages de tribus entières dans les grottes, les opérations d’assassinats et de liquidations extrajudiciaires et autres faits qui, aux yeux du droit international, constituent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. L’Histoire retiendra que la colonisation en Algérie a été la plus violente et la plus barbare que l’humanité a connue.

    Pouvez-vous, M. le Président, nous entretenir de la réaction des patriotes algériens, en particulier des militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, ainsi que des préparatifs à la veille du 1er Novembre, en particulier de la proclamation du 1er Novembre ?

    Comme je l’ai mentionné précédemment, des élections à l’Assemblée algérienne avaient eu lieu, le Parti populaire algérien (PPA) a été autorisé à y participer sous la dénomination de Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), dans la mesure où, après son interdiction, il continuait d’activer dans la clandestinité. L’assemblé algérienne comptait 121 sièges, 60 pour les Français et 61 pour les Algériens qui n’avait d’autre prérogatives que celle de débattre le budget consacré à ce qui était appelé le département de l’Algérie et rien d’autre. Cependant, à l’issue des élections, le MTLD n’avait remporté que 5 sièges et le parti de Ferhat Abbas 05 ou 06 sièges, le reste des sièges avait été remporté par les Français. Ceci à la suite d’un truquage éhonté des élections par Naegellen, qui a débouché sur un Parlement dont plus des deux tiers étaient revenus aux Français, alors que dans les faits, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques les avait remportés haut la main. La fraude a été tellement massive que lorsqu’on parle d’élections truquées dans les milieux français, ont dit qu’il s’agit d’«élections à la Naegellen», du nom de Marcel Edmond Naegelen, ancien ministre de l’Education dans le gouvernement français, nommé gouverneur de l’Algérie et qui a supervisé le truquage de ces élections. A la suite de cela, les dirigeants du Mouvement national se sont réunis pour étudier la situation, caractérisée par la volonté de l’occupant à continuer d’ignorer les droits des Algériens. A l’issue de cette réunion, ils ont conclu que l’action politique seule ne suffisait plus à obtenir les résultats escomptés et qu’elle devait s’accompagner d’une action armée. Une décision importante qui s’est traduite par la création de l’Organisation spéciale (OS), activant dans la clandestinité et composée de jeunes militants ayant de l’expérience dans la lutte, dont l’objectif principal était de préparer la lutte armée contre un occupant qui ne comprenait que le langage des armes. L’action de l’Organisation spéciale, sous la direction des défunts Mohamed Belouizdad; Husseine Aït Ahmed puis Ahmed Ben belle, avait englobé tout le territoire algérien et je me souviens que parmi les frères qui avaient formé cette organisation, entre autres les défunts Rabah Bitat, qui activait dans la région d’Oran et Chihani Bachir, dans la région d’Aïn Sefra. Il ressort donc que les militants activaient en dehors de leur région d’origine, ce qui met en évidence le caractère clandestin de l’action de l’organisation. Les autorités d’occupation ne découvriront son existence qu’en 1950, suite à l’arrestation de certains de ses membres. Pour sa part, le défunt Aït Ahmed avait réussi à échapper au coup de filet et rejoint l’étranger avec l’aide du Chahid Mustapha Ben Boulaïd, qui lui a obtenu de faux papiers d’identité. Après ces faits, la direction du parti s’était réunie et décida du gel de l’action de l’OS et sa réorganisation. Décision que le Chahid Mustapha Ben Boulaïd rejeta catégoriquement, au motif que l’organisation avait obtenu des résultats positifs et pu atteindre un bon niveau en matiére d’organisation tout comme elle avait réussi à obtenir des armes acheminées à dos de chameau depuis la Libye à travers le sud algérien jusqu’à la région des Aurès. Nombre de militants ont tenté avec insistance de convaincre Ben Boulaïd de revenir sur sa décision, mais ce dernier a fermement refusé de geler les activités de l’organisation. La poursuite de l’action de l’OS a fait que les principaux responsables militants se sont réfugiés dans d’autres régions pour échapper à la chasse des autorités d’occupation, suite à la découverte de l’OS, à l’exemple du Chahid Zighoud Youcef, Abdallah Ben Tobbal, Ammar Benaouda et Rabah Bitat, Dieu les bénisse tous. A la suite de la scission au sein du parti entre les messalistes et les centralistes, Mustapha Ben Boulaïd a décidé, le 23 mars 1954, avec un groupe de militants de l’OS, la création d’une nouvelle organisation ayant pour objectif l’unification des rangs dans la perspective de l’action armée. C’est la naissance du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (Crua) qui, à la suite de l’échec de sa tentative de réconcilier les deux parties en conflit, décida d’organiser la réunion du Groupe des 22, tous membres de l’OS. Dans la réalité, le nombre des militants devant participer à la réunion était bien supérieur, du fait que nombreux de ceux qui activent à travers le territoire national n’ont pu effectuer le déplacement, en raison des mesures strictes appliquées par l’administration coloniale. L’objectif de la réunion du Groupe des 22, présidée par le Chahid Mustafa Ben Boulaïd, le 26 juin 1954, était de faire le point sur la situation. Après discussions, un comité a été créé pour réfléchir aux mesures à prendre par la suite. Depuis lors, et jusqu’au 26 octobre 1954, selon les données que j’ai en ma possession, le Groupe des 22 était à la recherche d’une personnalité charismatique, connue du peuple, pour diriger la phase suivante. Ils ont pensé à Messali Hadj auquel Ben Boulaïd a rendu visite en Belgique, en juillet de la même année, du fait que ce dernier avait les moyens d’effectuer ce voyage, outre le fait qu’il était membre du Comité central du Parti. L’offre faite par Ben Boulaïd à Messali de diriger le groupe qui aura la charge de déclencher la Révolution a été rejetée par ce dernier qui a affirmé que la primauté de prendre une décision aussi cruciale lui revenait de droit. Suite à cette fin de non-recevoir, le Chahid Mustapha Ben Boulaïd se rend à Paris où il rencontre quelques militants responsables, comme Ahmed Nouaoura et Ammar Belagoune, auxquels il demandera de cesser de verser les cotisations mensuelles au parti de Messali Hadj et de se préparer à rentrer au pays pour contribuer au déclenchement de la Révolution, ce qui sera le cas. Ben Boulaïd s’est également rendu à Tripoli où il a rencontré le défunt Ahmed Ben Bella pour se concerter sur la question du ravitaillement en armes. Ils se sont ensuite déplacés au Caire où ils ont rencontré le président égyptien Djamal Abdel Nasser qu’ils ont informé des préparatifs en cours pour le déclenchement de la Révolution et sollicité pour qu’il leur fournisse des armes et facilite leur entrée en Algérie. D’autre part, à son retour au pays, Ben Boulaïd a pris attache avec le Dr Lamine Debaghine, personnalité bien connue, qui a rejeté l’idée du déclenchement de la Révolution. Alors, Ben Boulaïd a décidé de l’option de la direction collégiale avec Larbi Ben M’hidi, Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad, tout en mettant l’accent sur le fait qu’elle ne saurait se faire sans la présence en leur sein d’un représentant de la région de Kabylie. C’est ainsi qu’ils ont pris contact avec Krim Belkacem et son adjoint Ammar Ouamrane, les invitant à prendre part à cette décision historique. Ce qui se fit facilement du fait que les contacts entre Ben Boulaïd et Krim Belkacem n’avaient jamais été interrompus. Après s’être mis d’accord sur tous les détails, les membres du Groupe des Six ont veillé à la rédaction de la proclamation du 1er Novembre afin de préserver la confidentialité. Il s’agissait de dirigeants imprégnés des valeurs portées par le mouvement national, d’un haut niveau culturel. En outre, l’intérêt suprême a fait qu’ils ont renoncé à leurs appartenances (sensibilités idéologiques) pour rédiger un appel invitant les algériennes et les Algériens, toutes catégories et tendances confondues, à rejoindre la Révolution à titre individuel et non en tant qu’organisations ou partis. Toutes et tous devaient se fondre dans un seul mouvement ayant pour objectif l’indépendance nationale, à savoir le Front de libération nationale, qui a rassemblé tout le monde sous un slogan d’une grande portée stratégique, à savoir «la Révolution par le peuple et pour le peuple», un slogan qui est resté en usage jusqu’à l’étape post-indépendance. Par la suite, la Révolution est entrée dans la phase organisationnelle avec le découpage du territoire en cinq zones et à la désignation des responsables de chacune d’elles. La Révolution a touché l’ensemble du territoire national. Mustafa Ben Boulaïd a ainsi dirigé la Révolution dans la région des Aurès, Krim Belkacem en Kabylie, Rabah Bitat, dans la région Centre, Ben M’hidi, dans la région Ouest et Didouche Mourad à l’Est. Le défunt Mohamed Boudiaf a été chargé de la coordination entre l’intérieur et l’extérieur. Muni de la proclamation du 1er Novembre, il s’est rendu au Caire où il a rejoint Ahmed Ben Bella, Aït Ahmed et Khider afin qu’elle soit diffusée par la Radio «Sawt El Arab».

    l Il était nécessaire que l’armée qui a participé à la libération du pays, immédiatement après l’accession à l’indépendance nationale, de s’engager dans une autre étape, celle de l’édification d’une armée au diapason des aspirations du peuple. A cet égard, quelles étaient les circonstances qui ont présidé à la conversion de l’ALN en Armée nationale populaire ?

    l Les autorités coloniales avaient mis sur pied ce qu’elles ont appelé la «force locale», composée d’officiers et de soldats qui avaient servi dans l’armée française,dotés d’armes dans toutes les wilayas avec à la tête de ces wilaya un ancien officier de l’armée française. Le ministre des forces armées de l’époque Piére Messmer avait déclaré que cette force locale constituera le noyau dur de l’armée algérienne après l’indépendance, ajoutant que les unités de l’ALN aux frontières ne seraient autorisées à rentrer au pays qu’à l’issue du référendum et après équipement de la force locale. De même, dès leur retour, les éléments de l’ALN seraient soumis au choix d’intégrer la force locale ou de bénéficier d’une somme d’argent et retourner à la vie civile. Dans le même temps, après le cessez-le-feu, une réunion a eu lieu en Tunisie, regroupant le président du Gouvernement provisoire de la République algérienne, Benyoucef Ben Khedda, et l’ancien président tunisien, Habib Bourguiba. Dans sa déclaration, ce dernier avait affirmé que le pouvoir ne pouvait être l’émanation des chars pendant que Ben Khedda annonçait la dissolution de l’étatmajor général. Mais ce qui s’est passé par la suite, c’est que l’ALN avait franchi la frontière. Une réunion a eu lieu à Bou Saâda, regroupant des responsables des Wilayas I, VI et V ainsi que le Commandement de l’état-major général, au cours de laquelle il a été question du changement de l’appellation de l’Armée de libération nationale. Il faut aussi savoir que lors de la réunion de Tripoli, il avait été décidé de la reconversion de l’Armée de libération nationale et, après des discussions approfondies, il a été unanimement reconnu que cette armée, qui puise ses racines du peuple, devait rester liée au peuple et à la patrie. A ce titre, ils se sont entendus pour lui donner le nom d’Armée nationale populaire. Cet attachement nous le vivons et le ressentons aujourd’hui dans le lien étroit existant entre le peuple et l’armée. Pour ma part, j’ajoute toujours : «L’Armée nationale populaire, digne et méritante héritière de l’Armée de libération nationale». Lorsque nous faisons le lien entre tout ce que nous avons mentionné et rappelons les étapes franchies par notre pays, nous pouvons considérer que la phase d’édification de l’Etat s’est étendue de 1967 à 1977, que le défunt président Houari Boumediene l’avait qualifiée à l’époque d’étape du retour à la base, depuis la commune jusqu’à la Constitution, en passant par la Charte nationale, tout comme il a été procédé à l’élection de l’Assemblée populaire nationale, suite à la dissolution du précédent Parlement Le pays a connu une autre phase sous la direction du président Chadli Bendjedid, de même, notre peuple a eu à faire face au terrorisme barbare une décennie durant, seul, sans l’aide de personne. Mais grâce à Dieu et à la résistance de notre peuple, à la détermination et aux sacrifices des hommes et femmes des différents corps de sécurité, à leur tête l’Armée nationale populaire, digne et méritante héritière de l’Armée de libération nationale, nous avons vaincu le terrorisme et ses résidus. Ensuite, il y eut la période du président Bouteflika qui a duré 20 ans. Durant ce temps, le pays a connu des déviations et des dépassements destructeurs à tous les niveaux, ce qui a conduit le peuple à sortir pour protester et exprimer son rejet de ces pratiques dans des manifestations pacifiques, civilisées. Tout au long de ces manifestations, l’armée s’est tenue aux côtés du peuple, préservant ainsi leur caractère pacifique. Il en est pour preuve que pas une goutte de sang n’a été versée. Il est curieux que certains négligent étrangement cette particularité très importante et à travers elle la position historique de l’ANP, digne et méritante héritière de l’ALN … Au regard de tout ce que nous venons d’évoquer, je ne cesserai jamais de dire et de rappeler que la contribution de l’ANP a toujours fait éviter à notre pays de se faire entraîner vers des lendemains incertains. Par ailleurs, ce que nous devons souligner est que notre pays a traversé une période difficile qu’il a finalement surmontée avec l’organisation d’élections présidentielles intègres et démocratiques, de l’avis même des candidats. Des éléctions qui ont permis d’entrer dans la légitimité démocratique. Ainsi, le Président a élaboré un programme visant le changement et fixé des objectifs à atteindre progressivement. Il est vrai que ce programme a pris quelque retard du fait de circonstances objectives caractérisées essentiellement par la propagation de la pandémie du coronavirus, sans pour autant que son application ne soit interrompue. Après les élection présidentielle, le président de la République a décidé de l’organisation d’un référendum portant révision de la Constitution aprés son enréchissement. Une révision qu’il a voulue consensuelle. Personnellement J’ai retrouvé dans cette Constitution certains avis que j’avais soumis. Ma lecture est que cette constitution concrétise réellement la devise «par le peuple et pour le peuple». Ce que je trouve de plus important à signaler à ce propos est la poursuite du processus d’édification des institutions de l’Etat, un Etat où tout le monde trouvra sa voie, et qui soit sous forme d’une grande maison abritant tout le monde quels que soient leurs différends. Il nous appartient bien sûr de faire la différence entre l’Etat et le gouvernement. Ce dernier change selon les aspirations et la volonté du peuple, car l’Etat a vocation d’être pérenne. Telle est la finalité des réformes engagées par Monsieur le président de la République qui, comme attendu, vient de décider la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, dans le but d’aller vers des élections législatives où la parole sera donnée au peuple pour que se concrétise le changement politique dans le pays. Partant de là, quiconque est porteur d’un programme qui peut contribuer à servir la nation et qui bénéficie de la confiance du peuple, aura toute la latitude d’œuvrer pour le bien et l’intérêt de la patrie. A ce titre, le président de la République avait précédemment affirmé que même si dans le cas où à l’issue de ces élections législatives, celle-ci aura l’occasion de constituer le gouvernement conformément aux nouvelles dispositions consacrées par la dernière révision constitutionnelle, à l’initiative du président de la République, M Abdelmadjid Tebboune. Ce qui constitue le summum de la démocratie et sa consécration. Que peut-il y avoir de plus que cette démocratie participative fondée sur notre glorieux legs novembriste ?

    En tant que Moudjahid de la première heure, quel est votre point de vue sur le dossier de la mémoire et quels sont les fondements sur lesquels doit reposer le dialogue sur ce volet avec la partie française ?

    S’agissant de la question de la mémoire, il faut souligner que la feuille de route pour un dialogue sur cette question doit se faire avec l’Etat français, indépendamment des personnes ou des présidents. Il est important de noter que lorsque nous avons combattu la France, nous avions fait la distinction entre le colonialisme français et le peuple français. Notre Révolution a été menée contre le colonialisme et jamais contre le peuple. Aussi, l’écriture de l’histoire, en partant de ce postulat, montre que tout comme elle a libéré l’Algérie, notre Révolution a également libéré le peuple français. Comment? Durant cette période, la France a vu passer six gouvernements dirigés par des personnalités françaises connues, comme Edgar Faure, Guy Mollet, Charles de Gaulle… Ces gouvernements sont tombés l’un après l’autre du fait de la pression exercée par la Révolution libératrice, et puis ce fut la chute de la IVe République qui ramena au pouvoir le général De Gaulle, suite à un coup d’Etat mené par les colons en Algérie, avec l’aide d’officiers de l’armée. Par la suite, le général De Gaulle, avec le général Challe, a tenté d’étouffer la Révolution libératrice par le lancement d’un plan opérationnel qui a nécessité la mobilisation de tous les moyens humains et matériels. Parallèlement, il a tenté quelques réformes politiques et économiques, à travers notamment le plan de Constantine et l’organisation de simulacres d’élections municipales dans le but de constituer une troisième force d’Algériens comme interlocuteurs pour négocier le sort de l’Algérie. Puis, lors d’une conférence de presse tenue en 1958, il a suggéré l’idée d’une «Paix des braves». Alors que jusque-là, la France coloniale qualifiait les révolutionnaires de «hors-la-loi», de «Fellagha», voilà qu’à ses yeux, ils devenaient des braves qu’il invite à négocier. L’échec de cette stratégie poussa De Gaulle à penser au devenir de la France et au choix entre la perte d’une colonie ou celle de son pays. La France était à l’époque, un des pays européens les plus faibles économiquement, d’où l’idée de procéder à des essais nucléaires en Algérie dans une tentative de redorer le blason de la France et de restaurer son prestige en Europe et dans le monde. Mais la pression permanente de la Révolution finira par le contraindre à s’asseoir autour d’une table qui conduira aux négociations d’Evian. L’analyse de toutes ces phases montre que l’Algérie a libéré le peuple français car sans la Révolution libératrice, tous ces développements n’auraient pas eu lieu en France. Ainsi, en comparant ce contexte historique avec ce qui se passe actuellement suite à la présentation au président français du dossier de la mémoire par l’historien Benjamin Stora, nous dirons que ce rapport traite une question francofrançaise qui ne nous concerne pas. Cependant, si j’avais à formuler mes remarques personnelles sur ce rapport, en tant que moudjahid ayant participé à la Révolution, je dirais que la France veut encore gérer le dossier de la mémoire avec l’idée de la «paix des braves», comme avait tenté de le faire le général De Gaulle avec les révolutionnaires. Ainsi, le dossier de la mémoire aujourd’hui est voué à connaître le même sort que la stratégie du général De Gaulle durant la Révolution, à savoir l’échec. D’autre part, le rapport Stora a abordé la période 1954 – 1962, alors que, comme je l’ai mentionné précédemment, parler d’histoire et de mémoire doit commencer du tout début, car les étapes de l’histoire nationale sont indissociables les unes des autres. L’histoire est un processus permanent qui ne saurait être compartimenté en des épisodes, tout comme ne pourrait l’être la période d’occupation coloniale de 1830 au 5 Juillet 1962.

    Un des principes immuables de l’Algérie est la non-ingérence dans les affaires internes des Etats et le soutien du droit des peuples opprimés à l’autodétermination. Quel est votre commentaire au regard des questions palestinienne et sahraouie ?

    Par principe, l’Algérie n’a jamais cherché à s’ingérer dans les affaires internes d’autres pays, aussi nous n’acceptons donc jamais que d’autres s’immiscent dans nos affaires intérieures. Une partie de ces principes que je viens d’évoquer constitue l’essence de l’orientation et de la doctrine algérienne et il est important de se rappeler qu’elle se cristallise conformément aux principes fondateurs de notre politique étrangère. Celle-ci se traduit par le renforcement du respect de la légalité internationale, le dialogue et la concertation entre l’ensemble des parties concernées pour le règlement pacifique des conflits. De même pour notre pays, il est nécessaire d’organiser les relations internationales dans le cadre du respect des principes et dispositions du droit international, s’agissant particulièrement du respect mutuel, la non-ingérence dans les affaires internes, le respect de la souveraineté nationale des Etats et de leur indépendance. Telle est la voie que nous suivons à titre d’exemple et non exhaustif dans le cas libyen, la région du Sahel etc. S’agissant de la question palestinienne, Monsieur le président de la République a réaffirmé la position immuable de notre pays à son égard. Quand à la question du Sahara occidental, il s’agit d’une question de décolonisation de la dernière colonie sur le continent Africain et du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, un principe pour lequel nous avons combattu jusqu’à ce que notre pays arrache son indépendance et recouvre sa souveraineté. Le dossier du Sahara occidental est posé au niveau de l’organisation onusienne. Il concerne un peuple qui cherche à exercer son droit à l’autodétermination. Ainsi, il importe que les décisions de la légalité internationale préconisant l’organisation d’un référendum par lequel le peuple sahraoui pourra exercer son libre choix, soient appliquées. Un peuple qui a eu longtemps à endurer l’occupation espagnole puis marocaine actuelle. Ici, nous devons faire la distinction entre le peuple marocain frère et le régime d’occupation du Makhzen. Tout comme l’Algérie avait refusé l’occupation française dans sa totalité, l’a combattu et payé le plus lourd des tributs pour la liberté et le recouvrement de la souveraineté nationale, elle rejette tout autant l’occupation par le Maroc du Sahara occidental et toutes les formes d’occupation. D’autre part, comme tout le monde le sait, l’Algérie n’est pas partie au conflit qui oppose la République arabe sahraouie démocratique et le royaume marocain. Un conflit qui doit trouver sa solution sous l’égide de l’ONU, à travers la désignation urgente d’un envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies, chargé de relancer le processus de règlement du conflit et d’organiser le référendum afin de permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit imprescriptible à l’autodétermination.

    Quel message pouvez-vous adresser au peuple algérien à propos des campagnes agressives flagrantes menées par certaines parties ? Et comment faire face aux complots ourdis contre notre pays ?

    La vérité que tout le monde devrait prendre en compte est que les ennemis de l’Algérie, à l’intérieur comme à l’étranger, n’apprécient guère que l’Algérie soit forte et debout. Il est clair qu’ils visent l’Armée nationale populaire parce que c’est l’épine dorsale de l’Etat, tout comme ils ne veulent pas que l’Algérie soit un Etat démocratique. La démocratie véritable qui confère une immunité à l’Etat et qui barre la route à l’ingérence d’autrui dans nos affaires internes, leur fait peur. Les Algériens qui ont donné le meilleur des exemples en matière de lutte et de sacrifices durant la Révolution et qui ont pris des décisions vitales durant le processus d’édification de l’Etat, y compris la nationalisation des hydrocarbures (dont nous venons de célébrer le cinquantenaire), saura faire face et relever tous les défis. Ici, il me revient à l’esprit la visite effectuée en 1969 par le défunt roi d’Arabie saoudite, Fayçal. A l’époque, j’étais Mouhafedh à Annaba qui chapeautait nombre d’autres wilayas actuelles. Une visite au complexe d’El Hadjar avait été programmée où je l’avais accueilli, accompagné du secrétaire général de la wilaya. A la fin de la visite, nous lui avons présenté le Livre d’or pour qu’il le signe. Il écrivit «Au nom de Dieu Clément et Miséricordieux» puis s’arrêta et dit : «Je remercie Dieu de m’avoir accordé le temps pour que je puisse visiter l’Algérie indépendante ainsi qu’une des nombreuses réalisations édifiées par l’Algérie indépendante.» Après un bref silence, il ajouta : «En 1956, j’étais ministre des Affaires étrangères de mon pays, j’avais effectué une visite en France. A l’époque, mon homologue français était Robert Schumann. A l’issue de la visite et avant de quitter Paris, je lui avais exprimé mon désir de visiter de nouveau la France mais après l’indépendance de l’Algérie.». Il a ajouté : «Au regard des sacrifices consentis par le peuple algérien durant la Révolution libératrice, il est de son droit d’opter pour la doctrine de son choix, fusse-t-elle le communisme…». Il a également remarqué que de nombreuses mosquées avaient été construites et celles en voie de l’être sur tout le territoire algérien après quelques années seulement d’indépendance et il conclut en disant que telle était sa vision de l’Algérie. A travers cet exemple, j’ai voulu inviter les Algériens à revenir à l’histoire et à s’en inspirer, qu’ils aient conscience de la grandeur de l’Algérie, de sa place et de son rôle dans le monde arabe et en Afrique. L’Algérie est un pays aux positions immuables et profondément enracinées, et nous ne devons pas oublier que ses relations avec les Etats-Unis d’Amérique se sont détériorées et ont été rompues pour une période, du fait de la cause palestinienne, et Washington avait compris notre position, néaumoins, le pragmatisme a prévalu et relations économiques ont évolué entre nos deux pays par rapport à ce qu’elles étaient par le passé. Telle est l’Algérie pour laquelle nous nous battons encore et dont nous œuvrons à transmettre les positions aux générations futures afin qu’elles réalisent la place qu’occupe leur pays dans le concert des nations et la place du peuple algérien parmi les peuples du monde. En général, en de telles circonstances, il importe de renforcer et de consolider le front interne afin de faire face à toute forme de menaces, de complots et de manœuvres… Quand a ce qui a trait à ceux qui auront à assumer des responsabilités à tous les échelons, ce sera conformément aux fondements de la démocratie et selon ce que décide le peuple. En vérité, les complots ourdis contre l’Algérie ne datent pas d’aujourd’hui, à cette différence près qu’ils sont désormais ouvertement affirmés. Ils sont nourris par de multiples parties et cercles qui voudraient clairement faire de l’Algérie un pays quelconque, alors que l’Algérie avec sa longue et honorable histoire, son peuple fier, ne peut être qu’un grand pays, traitant avec les Etats d’égal à égal. Ainsi, je dirais qu’il nous incombe à tous d’œuvrer ensemble afin de concrétiser l’objectif commun, celui de l’édification de la nouvelle Algérie, stable et prospère, conformément aux aspirations du peuple et par fidélité aux sacrifices consentis par nos valeureux Chouhada. Nous œuvrons à le concrétiser étape par étape, sous la direction du président de la République. En conclusion, je voudrais insister sur la question du renforcement et la consolidation du front interne ainsi que l’unification des rangs qui nous permettra inévitablement de relever tous les défis et enjeux. Les ennemis de l’Algérie sont désormais connus et tentent vainement de polluer le climat à travers des voix installées à l’étranger, qui s’attaquent à notre pays au nom de la liberté d’expression. là, il faut faire la distinction entre liberté d’expression et liberté de s’adonner à des pitreries… C’est au nom de cette liberté qu’ils diffusent des informations fausses et tendancieuses, auxquelles on ne saurait faire face que par l’unification des rangs, l’action constante, davantage de vigilance et de perspicacité. Vive l’Algérie libre et indépendante, gloire et éternité aux Chouhada.

    El Djeich nº 692, mars 2021

    Tags : Algérie, Mémoire, Maroc, Sahara Occidental, FLN, 1er novembre, guerre de libération, colonisation,

  • Algérie Le président Tebboune continue de zapper les anciens partis de l’Alliance présidentielle

    Source : DIA-Algérie, 4 mars 2021

    DIA-04 mars 2021: Les partis de l’ancienne Alliance présidentielle sont toujours punis. Malgré leurs appel du pieds, ils ne sont pas reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui poursuit ses consultations dans le cadre de la révision de la loi électorale et l’organisation des prochaines élections législatives, le mois de juin prochain.

    En ce sens, le Président Tebboune a reçu ce mercredi au siège de la présidence de la République,

    Tahar Benbaibeche, président du parti El Fadjr El Djadid, Lamine Osmani, président du parti Voix du peuple (PVP), et Djamel Benabdeslam, président du Front de l’Algérie nouvelle (FAN), et ce dans le cadre des concertations qu’il mène avec les chefs des partis politiques”, indique un communiqué de la présidence de la République.

    Le FLN, le RND, TAJ attendent désespérément leur tour, au moment où le MPA de Amar Beyounes a disparu des radars !

    Mohamed Nassim

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, FLN, RND, MSP,

  • Algérie : Que cherche le FLN ? – Révélations intrigantes du sénateur Benzaïm

    Les 192 membres du Conseil national de transition, instance consultative, instituée par le pouvoir en place entre 1994 et 1997, pour remplacer l’APN dissoute le 4 janvier 1992 sur ordre de Chadli Bendjedid, touchaient un salaire de député durant l’exercice de leur mandature de 1994 à 1997 et avant de quitter l’hémicycle ils ont fait voter une loi sur mesure qui leur permet de garder leurs salaires à vie et en cas de décès, le salaire dans son intégralité automatiquement reversé à l’épouse. Une révélation, qui, à bien y réfléchir, n’en est pas vraiment une, puisque les Algériens avaient déjà une idée sur les privilèges accordés à cette catégorie de personnel politique, mise en ligne sur la page Facebook du sénateur Abdelouahab Benzaïm.

    Cependant, la divulgation de telles données par un des hommes forts du FLN, et ce moment précis a de quoi intriguer. Dans la mesure où elle va forcément interpeller certaines personnalités impliquées dans le « jeu » politique actuel, comme Sofiane Djilali, Abdelkader Bengrina, Saïda Benhabylès, Zoubida Assoul ou le politologue Amer Rekhila, un habitué des plateaux de télévision. Le sénateur a-t-il agi de son propre chef ou il n’a fait qu’endosser une « affaire » dont on ne sait dans quel agenda l’inscrire ?

    Quel sera la réaction la réaction du SG du FLN ? Va-t-il adopter un profil bas ? Tout porte à croire qu’il s’agit d’une diversion visant à détourner les regards d’une opinion publique dont une grande partie est impliquée d’une manière directe ou indirecte dans le Hirak. Abdelouahab Benzaïm, qui n’a jamais traité une telle question avant le 22 février 2019, ne se serait jamais aventuré à évoquer les salaires des ministres, des députés, des secrétaires généraux de ministères, des walis, sans l’aval des cercles puissants qui contrôlent l’ancien part unique. Cela va de soi. La veille, il avait déclaré à une chaîne de télévision que « si un responsable se fait limoger ou s’il démissionne par sa propre volonté et même dans le cas de décès, il touchera toujours un salaire à vie ».

    « Même s’il travaille pendant un an ou deux, un ministre bénéficiera d’une retraite proportionnelle. C’est ce que stipule la loi 83 », avait-il expliqué. « Cette règle s’applique à tous les ministres, les secrétaires généraux des ministères, les walis, les ambassadeurs et tous les autres cadres », avait-il ajouté, avançant que « dans le cas où un ministre quitte son poste après avoir travaillé pendant deux ans, 30% de son salaire perçu durant les 24 mois de son travail sera versé sur son compte au tout premier mois de sa retraite ».

    « Une fois retraité, le député qui gagnait 30 millions de centimes par mois, touchera 11 millions de centimes mensuellement à vie, quelle que soit la durée de son mandat », a-t-il précisé. « A ceux qui doutent de mes informations, j’invite surtout les journalistes à aller les vérifier auprès du Fond de retraites des cadres qui se trouve à la rue du Dr Saâdane, a-t-il soutenu, motivant sa sortie par le fait que « le citoyen est en droit de savoir combien l’état dépense pour moi, car il s’agit de l’argent du peuple ». Mais pourquoi en ce moment précis, et que cherche le FLN ?

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 1 mars 2021

    Tags : Algérie, FLN, Abdelouahab Benzaïm, salaire des députés, Abdelouahab Benzaïm,

  • Ce que Nelson Mandela a appris auprès de l’Algérie

    18 Mars 1962. A Evian, les négociateurs viennent de signer les accords mettant fin à la guerre d’Algérie. Le jour même, Nelson Mandela prend le train entre Rabat et Oujda. Il voyage clandestinement afin d’avoir des discussion politiques avec les indépendantistes algériens et acquérir une formation militaire.

    Son instructeur militaire n’est autre que Mohamed Lamari, celui qui sera chef-d’état major de l’armée algérienne pendant la guerre civile jusqu’à 2005.

    Au lendemain des accords d’Evian, les cinq leaders historiques du Front de Libération Nationale dont Ahmed Ben Bella sont libérés. Ils se rendent au Maroc pour avoir une vue d’ensemble de la situation alors que des dissensions se font jour entre l’état-major de l’ALN et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). En réalité, une lutte acharnée pour le pouvoir avait déjà commencée.

    Malgré les précautions prises, Mandela est surveillé au Maroc par les services secrets occidentaux. Il voyage avec un faux passeport éthiopien sous le nom de David Motsomayi. En avril 1962, il se rend au Mali durant son périple de retour.

    Revenu en Afrique du Sud, il est arrêté le 5 août 1962. Son arrestation a été rendue possible par une aide de la CIA, qui avait transmis des informations à la police sud africaine sur sa fausse identité. Il est accusé d’avoir quitté le pays clandestinement. Mais inspiré par la lutte des indépendantistes algériens, c’est désormais un homme déterminé. Le combat contre l’injustice raciale doit passer par la confrontation armée. A son procès en novembre 1962, il déclare « S’il fallait le refaire, je ferais exactement la même chose. Ainsi aurait fait tout homme digne de ce nom. » Il est alors condamné à cinq ans de prison.

    Deux ans plus tard, il passe de nouveau en justice pour avoir auparavant créé une branche clandestine armée au sein de l’ANC. Accusé de rébellion armée, il est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Au cours de ce procès en 1964, il assume son parcours.

    « En Afrique, le soutien m’a été promis par de tels hommes… Ben Bella, l’actuel président de l’Algérie. C’est Ben Bella qui m’a invité à visiter à Oujda le quartier général de l’armée algérienne de Libération Nationale. »

    L’Algérie n’est pas seule à l’aider. La Tunisie de Bourguiba lui donne une aide financière.

    En décembre 1974, l’Algérie préside l’assemblée générale de l’ONU. Après des débats acharnés, l’Afrique du Sud ségrégationniste est exclue des Nations Unies. Le jeune ministre des affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika venait de réaliser un exploit diplomatique. Mais la victoire diplomatique africaine n’était pas totale. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne opposent leur veto à toute sanction économique contre Pretoria.

    Soumis à la pression internationale, le régime d’apartheid cherche à obliger Nelson Mandela à renoncer à l’option de la lutte armée. Ce dernier répond en février 1985 « Seuls des hommes libres peuvent négocier ; des prisonniers ne peuvent contracter des accords. »

    Avec le cours des événements, le monde change. Le bloc soviétique s’écroule. Le régime d’apartheid finit par disparaître. Enfin libre, Nelson Mandela deviendra le premier président noir d’Afrique du Sud. Un rêve exprimé dès 1952 se réalise. Et c’est un homme qui a appris des erreurs des autres. Il a étudié l’histoire contemporaine d’autres pays dont l’Algérie et le Zimbabwe.

    Véritable homme d’Etat, il prendra des décisions et suivra une démarche pour réconcilier les sud-africains de toutes races, de toutes ethnies, de toutes classes sociale.

    Tags : Algérie, Maroc, Mandela, Madiba, appartheid, racisme, Pretoria, FLN,