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  • Les racines coloniales de l’Union européenne

    Tags : UE, colonialisme, colonisation, Françafrique, Algérie, Guerre d’Algérie,

    L’un des objectifs majeurs de l’intégration européenne réalisée dans les années 1950 était la préservation des colonies africaines de l’Europe. C’est ce que démontrent les historiens suédois Peo Hansen et Stefan Jonsson dans Eurafrique. Aux origines coloniales de l’Union européenne, publié en suédois en 2014 et récemment traduit en français et publié par les éditions La Découverte. Une lecture essentielle selon François Gèze, dont nous publions ci-dessous la recension, pour décrypter l’actualité politique internationale de l’Union européenne et en particulier ses dérives anti-migratoires.

    Eurafrique : un livre-révélation sur les racines coloniales de l’Union européenne
    par François Gèze

    Il n’est pas fréquent qu’un livre, aussi sérieux que documenté, constitue en lui-même un « scoop ». Tel est le cas pourtant du livre Eurafrique, écrit par les historiens suédois Peo Hansen et Stefan Jonsson et initialement publié en 2014, dont une traduction française actualisée vient de paraître à La Découverte. Sous-titré « Aux origines coloniales de l’Union européenne », il révèle en effet qu’un fondement essentiel du processus d’intégration européenne, institutionnalisé en mars 1957 par le traité de Rome créant la Communauté économique européenne (CEE), a été la volonté de ses États fondateurs de perpétuer sous une forme renouvelée le contrôle de leurs possessions coloniales, principalement africaines. Les auteurs rappellent ainsi la « une » du Monde du 21 février 1957, bien oubliée, qui titrait « Première étape vers l’Eurafrique » un article annonçant le succès des négociations préliminaires au traité de Rome entre les six dirigeants européens.

    Certes, le singulier projet d’Eurafrique a déjà été évoqué et partiellement documenté dans divers ouvrages académiques, toutefois spécialisés et toujours incomplets. Plus récemment, un ouvrage de référence destiné à un public large, Un empire qui ne veut pas finir, a en revanche pour la première fois explicité le rôle majeur de ce projet néocolonial dans la mise en place de ce qui deviendra la « Françafrique » [1]. Mais force est d’admettre avec les auteurs suédois que la puissance du « récit fondateur [des] origines pures de l’Union européenne » a fait depuis « fonction de mythe » (p. 34 et p. 335), mythe qui a totalement éradiqué dans l’histoire officielle de la naissance de l’UE la place pourtant centrale assignée à « l’Eurafrique à édifier » par les décideurs français de l’époque (Guy Mollet, mars 1957 ; p. 309).

    Un impératif à leurs yeux d’autant plus aigu qu’ils étaient alors engagés dans deux guerres coloniales d’envergure, l’une secrète au Cameroun, l’autre ouverte en Algérie (il est significatif que la signature du traité de Rome coïncide avec la phase la plus brûlante de la fameuse « bataille d’Alger » déclenchée trois mois plus tôt par les parachutistes des forces spéciales). Pour autant, l’intrication des objectifs d’intégration européenne et de construction eurafricaine n’a rien d’un concours de circonstance : cette élaboration est le fruit de réflexions politiques développées de longue date. Et c’est d’ailleurs là un apport historiographique majeur de l’ouvrage des historiens suédois, qui documentent dans la longue durée la gestation du concept d’Eurafrique.

    Ils montrent ainsi comment il a été initialement pensé par le mouvement pour une Union paneuropéenne lancé en 1923 par l’historien et homme politique d’origine austro-hongroise Richard Coudenhove-Kalergi. Pour ce dernier et l’économiste de l’organisation Otto Deutsch, le salut économique et géopolitique de l’Europe, face aux États-Unis et à l’Union soviétique, passait par la constitution d’une « zone économique paneuropéenne » adossée à un « effort colonial commun en Afrique […] afin de tirer le meilleur profit de ses ressources » (p. 68). Ce projet « ne tarde pas à recueillir le soutien intellectuel et politique des esprits les plus influents de cette génération » (p. 66), comme le détaillent les auteurs. Il sera toutefois balayé par la Seconde Guerre mondiale, mais dès l’après-guerre, il resurgit comme « courant néo-impérial eurafricain » face à l’affirmation de l’« impérialisme “anticolonial” des nouvelles superpuissances » et aux « mouvements anti-impérialistes issus de ce qu’on commence à appeler le “tiers monde” » (p. 117).

    Dès lors, on lira avec grand intérêt le récit des années 1945-1954, période riche de rebondissements et de tensions, qui voient les États européens (et les forces politiques qui les traversent) s’affronter autour du projet d’Eurafrique et d’intégration européenne. La période est notamment marquée par la déclaration du 9 mai 1950 de Robert Schuman, ministre français des Affaires étrangères, « annonçant la démarche conjointe de la France et de l’Allemagne pour réguler de concert l’extraction et la production de charbon d’acier » (p. 177). Laquelle se concrétisera, en avril 1951, par la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), ancêtre direct de la CEE et inspirée des idées de Coudenhove-Kalergi – pour certains auteurs, « l’accord franco-allemand sur le charbon et l’acier n’est que le premier pas d’un processus conduisant à l’exploitation conjointe des ressources africaines » (p. 182). Les auteurs exhument maints documents méconnus ou oubliés, dont l’un des plus révélateurs est le livre de l’écrivain nationaliste et ancien agent du contre-espionnage Pierre Nord, L’Eurafrique, notre dernière chance (Fayard, 1955).

    Surtout, ils expliquent longuement à quel point, pour les dirigeants de la IVe République, toutes les négociations relatives à l’intégration européenne sont indissociables du maintien de la domination coloniale française en Afrique (et en priorité en Algérie) : « L’accord de Paris entre les chefs d’État européens les 19 et 20 février [1957] marque réellement le moment décisif de l’accord colonial de la CEE. Mais […] l’accord de Paris donne aussi naissance à la CEE en tant que telle. De fait, sans accord colonial, il n’y aurait pas d’accord sur l’intégration européenne, et vice versa » (p. 306). Et en effet, c’est en janvier 1957, « au plus fort des négociations sur le projet de CEE » et alors même que d’importants gisements pétroliers viennent d’être découverts dans le Sahara algérien, que la France promulgue la loi créant une « Organisation commune des régions sahariennes » (OCRS), regroupant les territoires du Sud algérien et du nord de l’AOF et l’AEF. Son objectif affiché : « La mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française. » En 1958, la jeune Ve République reprendra cet objectif à son compte. Et on sait que la volonté farouche du général de Gaulle de garder français le Sahara algérien, pour exploiter ses hydrocarbures grâce à l’OCRS et à la dimension eurafricaine de la nouvelle CEE, l’amènera à prolonger la « guerre d’Algérie » de plusieurs années, alors même qu’il savait inéluctable l’indépendance du pays, survenue en 1962 [2].

    Dès 1960, la majorité des autres colonies africaines de la France était devenues indépendantes et l’OCRS sera liquidée en mai 1963. À partir de cette période, la CEE – devenue Union européenne en 1992 – poursuivra son développement sans que ses « gènes » eurafricains ne soient plus jamais mentionnés. Et pour cause : dans le récit officiel qui allait s’imposer, il était devenu essentiel d’affirmer que la construction européenne était un moyen de tourner définitivement la page de la période coloniale. Alors que c’était précisément l’inverse, comme l’avaient bien compris à l’époque les promoteurs du panafricanisme. Ainsi Frantz Fanon écrivait-il dès 1958 : « La France entend-elle, malgré l’opposition des Africains, donner naissance à cette “Eurafrique” qui doit consacrer le morcellement de l’Afrique en aires d’influences européennes, et pour le seul bien des économies européennes ? » (p. 351). Et le président ghanéen Kwame Nkrumah affirmant en 1961 que le traité de Rome « marque l’avènement du néocolonialisme en Afrique » (p. 352).

    Bien sûr, ces critiques lucides furent ignorées dans les représentations dominantes, ce qui explique la permanence du vieux rêve, qui ressurgit d’ailleurs périodiquement, de façon plus ou moins explicite : dans leur préface à l’édition française, les auteurs soulignent ainsi que la nouvelle Commission européenne entrée en fonction en décembre 2019 « s’engage à faire du partenariat européen avec l’Afrique sa priorité numéro un en matière de politique internationale » (p. 18) ; et que « cette alliance est explicitement présentée comme un moyen d’aider l’Europe à retrouver son lustre d’antan en matière de géopolitique » (p. 20). Et en septembre 2018, The Economist avait déjà titré un article « La renaissance de l’Eurafrique ».

    Face à ces évolutions, accompagnées plus discrètement par un durcissement sans précédent des politiques anti-migratoires de la « Forteresse Europe », on ne peut s’empêcher de s’interroger, comme le fait Étienne Balibar dans sa propre préface à cette traduction, sur la permanence du « racisme systémique dont toute l’idée de l’Eurafrique est comme imprégnée ». L’éclairante enquête historique de Peo Hansen et Stefan Jonsson constitue à cet égard un précieux viatique pour décrypter l’influence des racines profondes de l’Union européenne comme les évolutions récentes de sa politique internationale.

    Peo Hansen et Stefan Jonsson, Eurafrique. Aux origines coloniales de l’Union européenne, traduit de l’anglais par Claire Habart, préface d’Étienne Balibar, La Découverte, mai 2022, 24 €.
    Lire un extrait sur le site de La Découverte

    [1] Thomas Borrel, Amzat Boukari-Yabara, Benoît Collombat et Thomas Deltombe (dir.), L’Empire qui ne veut pas mourir. Une histoire de la Françafrique, Seuil, Paris, 2021 (voir ma recension : François Gèze, « Une somme incontournable sur la construction de la Françafrique », Histoire coloniale et postcoloniale, 28 janvier 2022)

    [2] Voir notamment Hocine Malti, Histoire secrète du pétrole algérien, La Découverte, Paris, 2010.

    Source

    #Afrique #Colonialisme #Union_Européenne #UE #Algérie #Françafrique

  • Pour Macron, un retour à la realpolitik vis-à-vis de l’Afrique

    Tags : France, Afrique, Françafrique, Mali, Sahel, Tchad, Burkina Faso, Guinée Conakry,

    Depuis le début de l’année, le président français se montre très actif sur le front diplomatique africain. La France ne veut plus laisser la propagande russe prospérer et entend pour cela renouer ses liens politiques, économiques et sécuritaires avec ses partenaires.

    Le président du Tchad Mahamat Idriss Déby et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, reçus à l’Élysée respectivement les 6 et 7 février, précédés du président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, le 25 janvier : en ce début d’année 2023, Emmanuel Macron s’active sur le front diplomatique vis-à-vis de l’Afrique. Et ce n’est pas tout : le chef de l’État doit se rendre début mars au Gabon, en République démocratique du Congo (RDC), en Angola et au Congo-Brazzaville.

    « L’ours russe a réveillé le coq gaulois », constate le journaliste et écrivain Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique et co-auteur du livre « Le piège africain de Macron » (Fayard, 2021), en référence à la place prise par la Russie, et en particulier par le groupe paramilitaire Wagner, sur le continent africain.

    « Lors de son premier mandat, à l’exception du Sahel et de la Côte d’Ivoire, Emmanuel Macron voulait éviter le traditionnel pré carré français en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, poursuit Antoine Glaser. Le début de son second mandat est marqué par un réinvestissement dans les pays qu’il avait jusqu’ici un peu boudés. C’est le retour de la realpolitik pour défendre les intérêts français stricto sensu. »

    La première tournée africaine du président français après sa réélection – au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau en juillet 2022 – a parfaitement illustré cette volonté. Le Cameroun occupe une place stratégique entre l’océan Atlantique et le Tchad, où sont positionnées les troupes françaises dans la région. Or, Yaoundé a signé un accord de coopération militaire avec la Russie en avril 2022. Y voyant une menace pour les intérêts de la France, Emmanuel Macron n’a cessé de dénoncer, dans les trois pays visités, les agissements de la Russie en Ukraine, l’accusant d’être « l’une des dernières puissances impériales coloniales ».

    « Contrecarrer la propagande russe »

    Le but poursuivi est clair : contrecarrer la propagande russe qui dépeind la France comme une puissance coloniale. En 2017, lors de son premier déplacement en Afrique, Emmanuel Macron avait pourtant misé, dans un discours prononcé à Ouagadougou, sur le « soft power » français. C’est le contraire qui s’est produit. Un sentiment anti-français s’est développé dans plusieurs anciennes colonies, comme au Mali, au Burkina Faso, au Niger ou au Sénégal, entraînant des manifestations et, in fine, le départ des troupes françaises du Mali et du Burkina Faso.

    Le président français est donc désormais à l’offensive. Dans son discours devant les ambassadeurs français réunis à l’Élysée, le 1er septembre 2022, Emmanuel Macron a exhorté les diplomates à être « plus réactifs » face à la propagande hostile à France sur les réseaux sociaux, distillée par un « narratif russe, chinois ou turc » qui prétend que « la France est un pays qui fait de la néo-colonisation et qui installe son armée » sur le sol de pays africains.

    Il s’agit également, pour le chef de l’État français, de redynamiser les liens économiques. Car le constat d’échec est tout aussi frappant dans ce domaine, même si le recul de la France s’est amorcé bien avant l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Les parts de marché des entreprises françaises présentes en Afrique sont ainsi passées de 10,6 % en 2002 à 4,4 % en 2021, quand celles des entreprises de chinoises ont, dans le même temps, bondi de 3,8 % à 18,8 %, selon des chiffres rapportés par le magazine Challenges.

    La France espère toutefois renforcer à l’avenir sa présence dans les secteurs de l’agriculture, de l’automobile, du transport ferroviaire, de la pharmacie, des télécommunications et de la transition énergétique.

    « La France, qui avait une position centrale en Afrique dans la deuxième moitié du XXe siècle, ne s’est pas aperçue au tournant du XXIe siècle que l’Afrique changeait, explique Antoine Glaser. Elle n’a pas vu l’Afrique se mondialiser et a laissé d’autres puissances gagner en influence. »

    « Le ‘en même temps’ n’a pas fonctionné »
    En revenant à une diplomatie africaine plus classique et en misant davantage sur les liens politiques, économiques et sécuritaires, Emmanuel Macron espère rattraper le temps perdu. Au Bénin, en juillet dernier, il parlait ainsi de « partenariat gagnant-gagnant », mettant en avant le soutien de Paris à Porto Novo en matière de sécurité, en particulier pour le renseignement et les équipements.

    « Même si Emmanuel Macron ira au Gabon pour le One Forest Summit, ce voyage sera beaucoup plus géostratégique que ce qui est annoncé, estime Antoine Glaser. Les positions de la France sont affaiblies. Le ‘en même temps’ n’a pas fonctionné. La France veut reprendre sa place, mais ses marges de manœuvre sont très étroites car désormais, les chefs d’État africains ont le monde entier dans leur salle d’attente. »

    D’autant que cette future tournée africaine ne manquera pas de susciter des critiques. Le Gabon et la RD Congo sont en année électorale. Les oppositions aux présidents Ali Bongo et Félix Tshisekedi pourraient accuser Emmanuel Macron de vouloir apporter, par sa visite, un soutien au président sortant dans chacun de ces deux pays. Et ainsi de vouloir raviver la Françafrique.

    France24, 10/02/2023

    #France #Françafrique #Mali #Barkhane #Sahel #Burkina_Faso

  • Le Franc CFA signé par un censeur français

    Tags : France, Afrique, Franc CFA, FCFA, monnaie, nécolonialisme, censeur, Françafrique,

    Depuis le 15 décembre la banque centrale de la zone CFA Afrique centrale a émis de nouvelles coupures .

    Remarques : parmi les signataires, outre le gouverneur qui est un tchadien il y a la signature d’un censeur qui est un Français. Une monnaie sous tutelle de Paris

    L’impression des francs CFA, se fait à Chamalières par la Banque de France depuis sa création par décret de Degaule en 1945

    Tous les ans, la Banque de France reverse les intérêts obligataires de leurs réserves aux pays africains. C’est aussi en France que sont imprimés les CFA

    Les pays de la zone CFA depose 50% de leurs réserves en devise au tresor public Français. Cette monnaie crée par décret en 1945 par Degaule juste après la seconde guerre mondiale favorise en réalité une fuite des capitaux qui prive l’Afrique de toute possibilité de développement d’un entreprenariat local. La liberté totale des transferts de capitaux entre les deux zones aboutit en effet à un rapatriement massif des bénéfices des investisseurs étrangers vers leur maison mère le cas de Bouygues Bolloré, Orange, Lafarge, EDF…

    Source : Twitter

    #France #Afrique #Franc_CFA #FCFA #Françafrique #Néocolonialisme

  • Sénégal : Teranga, gifles au Parlement et Françafrique

    Sénégal : Teranga, gifles au Parlement et Françafrique

    Tags : Sénégal, corruption, Françafrique, Maroc, Mankeur Ndiaye, Macky Sall, Sahara Occidental, Union Africaine,

    La tension était vive le jeudi 1er décembre à l’Assemblée nationale du Sénégal entre les députés de la majorité et ceux de l’opposition, au cours de la séance plénière consacrée au budget du ministère de la Justice.

    Dans une video qui a fait la une des reseaux sociaux, la députée nationale, Amy Ndiaye, de la majorité, a reçu une gifle d’un élu de l’opposition. Et s’en est suivi d’une bagarre entre les élus de deux camps. En effet, en pleine séance de l’assemblée nationale du Sénégal, le député, Massata Samb a foncé sur la dame pour la gifler.

    L’Assemblée nationale du Sénégal est devenue coutumière de ces scènes de pugilat entre députés, représentants du peuple qui se battent. Un scénario qui illustre le niveau médiocre des politiciens sénégalais. Non sans raison, ils sont les plus corrompues du continent africain. Le hacker français qui sévissait sous le pseudonyme de Chris Coleman a dévoilé comment l’ancien ministre sénégalais des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, se rendait chaque année à l’Ambassade du Maroc à Dakar pour quémander de l’argent sous prétexte de vouloir offrir le pèlerinage à des membres de sa famille.

    Pire encore, il s’en prenait à celui qui a été son ami, mais surtout son patron à la tête du ministère des Affaires Etrangères, Monsieur Cheikh Tidiane Gadio. Un épisode qui révèle les coups tordus qui caractérisent la mission de Monsieur Ndiaye á la tête de la diplomatie sénégalaise.

    Lorsque Ndiaye accepte de l’argent du Maroc, il n’est pas guidé par des convictions de nature politique. Il s’agit de pure mercenariat. En échange, Ndiaye doit défendre les intérêts du royaume chérifien auprès de l’Union Africaine. Notamment s’en prendre aux sahraouis et au membership de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique) dans l’organisation panafricaine. Même après avoir été limogé de son poste de ministre des affaires étrangères, il poursuit l’agenda tracée à Rabat. Le 7 novembre dernier, il faisait partie d’un « groupe d’anciens responsables africains » qui, depuis le Maroc, ont lancé ce qu’ils ont dénommé « l’Appel de Tanger » dans lequel ils appellent à l’expulsion de la RASD de l’UA.

    Dans son offensive contre les sahraouis, Ndiaye est soutenu par le président Macky Sall dans le cadre de leurs efforts de maintenir en vie la Françafrique dont le Maroc, le Sénégal et le Côte d’Ivoire constituent les derniers vestiges.

    #Sénégal #Maroc

  • Giorgia Meloni: Le problème en Afrique c’est le néo-colonialisme français

    Giorgia Meloni: Le problème en Afrique c’est le néo-colonialisme français

    Topics : Afrique, France, Françafrique, néocolonialisme, Emmanuel Macron, Migration, Mali, Burkina Faso, Nigeria, Sénégal, Franc CFA,

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    Déclarations de Georgia Meloni sur le « néocolonialisme français »:

    « En Europe, nos voisins directs nous font la morale sur le fait aue nous et pas eux devons être accueillants. En particulier, celui qui noous fait la morale parmi tous les autres Emmanuel Macron, le président français. En somme, il dit aue ces africains sont pauvres et qu’il n’ont rien, donc prenons-les en Europe.

    Le Nigeria est une terre richissime en Uranium. Il y a une multi-nationale française contrôlée à 80% par l’Etat français qui s’appele Orano, qui extrait au Nigeria 30% de l’uranium qui sert à faire tourner les centrales nucléaires françaises alors que 90% des Nigérians vivent sans électricité. Alors la solution n’est pas de faire venir les Africains en Europe. C’est de laisser les africains gérer leurs matières premières. Et ce n’est pas àa créer une situation de néo-colonialisme, pour ensuite les ramener en Italie.

    Alors, la morale, Emmanuel Macron, n’a pas à nous la faire, car si les multi-nationales françaises continuent à faire cette instrumentalisation faisant au passage travailler des enfants, enfin laissons tomber. Mais bon, je le pointe du doigt car ce pourrait être un service très lucratif. Cat tant qu’il y aura des nations qui promotionneront le néo-colonialisme et qui ensuite dictent que ceux aui fuient ce néo-colonialisme viennent chez nous, est-ce qu’on résout le problème? Si, en revanche, imaginons que ces personnes soient libérées de ce néo-colonialisme français, vous verrez que l’Afrique se développera et n’aura plus besoin de fuir vers l’Europe » (Giorgia Meloni).

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    « Ceci est ce qu’on appelle le Franc CFA. C’est la monnaie coloniale que la France imprime pour 14 nations africaines auxquelles elle applique le seigeage et en vertu de laquelle elle exploite la ressource de ces nations.

    C’est un enfant qui travaille dans une mine d’or au Burkina Faso. Le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres du monde. La France imprime de la monnaie coloniale pour le Burkina Faso, qui possède de l’or. En échange, ils exigent que 50% de tout ce que le Burkina Faso exporte finisse dans les caisses du Trésor français.

    L’or que cet enfant descend dans un tunnel pour extraire finit majoritairement dans les caisses de l’Etat français. Si la solution est de ne pas prendre les Africains et de les amener en Europe. La solution est de libérer l’Afrique de certains Européens qui l’exploitent et de permettre à ces gens de vivre de ce qu’ils ont » (Giorgia Meloni).

    #Afrique #France #Néocolonialisme #Macron #Migration #Mali #Burkina_Faso #Niger #Sénégal #FCFA

  • La francophonie, un cheval de Troie

    La francophonie, un cheval de Troie

    Topics : Francophonie, France, OIF, néocolonisation, Françafrique, Franc CFA, Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo,

    Lors du dernier Sommet de la francophonie, tenu en Tunisie, la France a touché de la main les conséquences de sa politique en Afrique. En effet, au moment où les anciennes colonies espéraient construire des rapports positifs avec l’ancienne puissance occupante, cette dernière leur a proposé un concept fourre-tout où les Africains étaient censés tirer profit de la langue française qu’ils ont en partage avec la France. Ils étaient loin de douter des desseins peu glorieux que Paris fomentait à travers ce vaste espace culturel commun. Et pour cause, pour l’ancien colonisateur, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) n’était rien d’autre qu’un cheval de Troie, dont la fonction était et est toujours la perpétuation de la colonisation sous de nouvelles formes. Les intellectuels africains ont utilisé la langue de Molière pour qualifier la démarche française. C’est la néo-colonisation.

    Cette pratique qui consiste à piller les richesses des pays anciennement colonisés par ce qui fut durant deux siècles un empire, a usé de la francophonie pour isoler de nombreux pays africains et les soustraire à toute dynamique de développement humain. De fait, les pays de ce que l’Occident appelle la zone d’influence française en Afrique ont vécu sous la domination de Paris et l’on constate cela à travers le maintien d’une monnaie qui n’est autre que le Franc des colonies française d’Afrique (CFA). Il était possible de faire évoluer ce système financier pour au final accorder leur indépendance réelle à des pays africains qui ont cru en la « bonne foi » d’un ancien colonisateur qui s’est simplement transformé en néo-colonisateur. Mais ce n’était pas dans les tablettes de la démarche « francophonique » de la France.

    Il faut dire que cette manière de tenir en laisse des pays entiers n’est pas la seule « trouvaille » de Paris pour maintenir sa domination sur une partie de l’Afrique. Il y a aussi l’intrigue politique, les coups d’Etat à répétition, des contrats juteux accordés à des pontes de la finance et un tas d’autres pratiques, dont la résultat aura été que les pays les moins développés de la planète sont précisément les pays jadis colonisés par la France.

    Aujourd’hui, grâce à la montée en puissance de la Chine et de la Russie, les dirigeants de ces pays se rendent compte de la stratégie française du «Cheval de Troie». Au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, les élites commencent à prendre publiquement leur distance par rapport à la France. Celle-ci ne réagit pas comme elle devrait le faire en pareilles circonstances. Au lieu de jouer franc jeu et construire de nouvelles relations avec ces pays, Paris continue de brandir la francophonie et jouer à l’intrigue…

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 21/11/2022

  • Niger : L’ambassadeur français chahuté à Niamey -vidéo-

    Niger : L’ambassadeur français chahuté à Niamey -vidéo-

    Tags : Niger, France, Françafrique, Sylvain Itté,

    L’Université Abdou Moumouni de Niamey a accueilli le 15 novembre une conférence débat sur les thèmes « Coopération Niger-France : Ananyse et perspectives » et « Coopération Niger-France : quel déséquilibre ». Parmi ses animateurs se trouvait Sylvain Itté, ambassadeur de France au Niger venu dans le but de redresser l’image gravement abimée de la France en Afrique suite à ces échec au Mali et dans la région du Sahel victime de la vague terroriste. A cette rencontre participaient également des acteurs de la société civile, anciens cadres du mouvement estudiantin nigérien.

    L’intervention de Maikoul Zodi a réchauffé l’ambiance au point où le diplomate français, a fini par abandonner le débat et sortir de la salle sous des cris de la foule qui relflettent la nouvelle mouvance africaine contre le régime de la France imposée par De Gaulle il y a plus de 60 ans.

    Ce rejet africain de la France est le rêve devenu réalité de Lumumba, Nkrumah, Mandela, Bumedien, Cabral, Nheto, Tombo, Luali Mustafa, Fanon, Manglane, Nierere, Sankara, Kawanda, Tutu, Kadhafi…


    #Niger #France #Françafrique

  • Chirac reconnaît le pillage de l’Afrique par la France

    Chirac reconnaît le pillage de l’Afrique par la France

    Topics : France, Afrique, pillage, néocolonialisme, Françafrique,

    Dans une interview accordée à la presse après son départ de l’Elysée, Jacques Chirac a reconnu que les richesses de l’Afrique ont été pillées y compris par son pays. Et il a demandé qu’on rende aux Africains ce qu’on leur a pris 

    « Une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation, depuis des siècles, de l’Afrique. Pas uniquement, mais beaucoup vient de l’exploitation de l’Afrique. Alors, il faut avoir un petit peu de bon sens, je dis pas de générosité, de bon sens, de justice, pour rendre aux africains ce qu’on leur a pris, d’autant que c’est nécessaire si on veut éviter des pires convulsions ou difficultés avec les conséquences politiques que ça comporte dans un prochain avenir ».

    Durant sa présidence, qui a duré 12 ans, Jacques Chirac a défendu l’Afrique contre vents et marées. Même à la retraite, il a dénoncé ceux qui ont saigné ce continent pendant des siècles, y compris son propre pays. Malgré les critiques sur le clientélisme de la Françafrique et son soutien aux régimes corrompus, Jacques Chirac garde une image plutôt positive auprès des Africains.

    “Nous avons saigné l’Afrique pendant quatre siècles et demi, commença-t-il. Ensuite, nous avons pillé ses matières premières ; après, on a dit : ‘Ils (les Africains) ne sont bons à rien.’ Au nom de la religion, on a détruit leur culture et maintenant, comme il faut faire les choses avec plus d’élégance, on leur pique leurs cerveaux grâce aux bourses. Puis, on constate que la malheureuse Afrique n’est pas dans un état brillant, qu’elle ne génère pas d’élites. Après s’être enrichi à ses dépens, on lui donne des leçons.”

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=KIHFgealnYM&w=560&h=315]
  • L’Afrique pillée et transformée en poubelle pour nations riches

    Tags : France, Françafrique, colonisation, spoliation,

    Ça barde en Afrique ces temps-ci. Qui dit Afrique dit « Françafrique » dans la plupart des cas. Et il est goûteux le fumet barbouzard qu’exhalent – depuis Bugeaud et de Gaulle – les affaires africaines. Savante alliance de commandos musclés, d’espions de la DGSE, de « cellules élyséennes » (où les de Gaulle, Mitterrand et autres Sarkozy décident sans aucun contrôle parlementaire de la politique excoloniale), de « secret-défense », d’enlèvements, de torture, de dissimulation mafieuse, de recherches d’intérêts sordides – diamants, pétrole et minerais en tout genre –, de traques sanglantes des opposants démocratiques, de coups d’État organisés depuis Paris, de présidents fantoches élus à des majorités délirantes, d’aides au développement bidonnées, de ventes d’armes occultes, de coups tordus, de tactiques contre-révolutionnaires (mises au point par des Français et exportées avec grand succès et contre espèces sonnantes en Amérique du Sud, en Israël, jusqu’aux Zétazunis et bien sûr en Afrique), avec une brochette de vedettes attachantes comme l’OAS, le Sac, Pasqua, Foccart, Paul Barril ou l’inoubliable commandant Prouteau. Tout cela dans une tradition de secret, de titatas mystificateurs et de mépris des non-initiés et des populations. Moyennant quoi, l’ordre règne sur la misère des peuples de pays africains systématiquement pillés et transformés en poubelles pour nations riches.

    Quand on veut s’informer sur l’Afrique, ne jamais perdre de vue les règles françafricaines de secret et de dissimulation de pratiques inavouables. En ce moment, c’est chaud à propos des élections ivoiriennes et du « terrorisme » au Niger. Il y a gros à parier que ce qui s’y passe vraiment est caché, au mieux dénaturé, et qu’à moins de procéder à une investigation longue et dangereuse auprès d’un grand nombre de sources différentes et scrupuleuses, on ne saura le fin mot de ces histoires que dans plusieurs décennies. Qui est qui, qui fait quoi, que se cache derrière qui, quel rôle joue la Françafrique, qui prétend quoi et pour quels intérêts politiques ou économiques – ce qui revient au même –, voilà les questions à se poser en la matière. Et puis en Afrique il y a également le Maghreb. Ça barde aussi de ce côté. Le peuple tunisien supporte mal son sort peu enviable et se paye le luxe de le signifier à la caste de voyous de son président. En Algérie, voire au Maroc, ce fut, c’est et ce sera encore la même révolte et pour les mêmes raisons. Pourtant les Mohammed VI, Ben Ali et Bouteflika, trois prédateurs avérés, sont toujours d’officiels grands amis de la France et de sa Françafrique. Tant que ça lui rapporte, les gueux peuvent crever et on ne saura par les grands médias que ce qu’elle veut bien lâcher. En ce domaine aussi, il appartient aux anarchistes de rechercher minutieusement des faits avérés et de les faire connaître à tous.

  • La Françafrique, c’est quoi -vidéo-

    La Françafrique, c’est quoi -vidéo-

    France, Afrique, Françafrique, Afrique francophone, colonialisme, néocolonialisme, pillage, spoliation, matières primaires,

    La Françafrique n’a jamais servi les intérêts des Africains et ne le sera jamais. Elle garantit à la France son accès aux matières premières stratégiques et surtout des débouchés pour les entreprises françaises.

    La situation précaire de l’Afrique francophone soulève de nombreuses questions. Pourquoi des pays si riches en matières premières peinent-ils autant à se développer? A qui profite l’argent du pétrole, de l’uranium, du diamant, du bois, des minerais? Comment expliquer la présence permanente de l’armée française dans ses anciennes colonies? Pour quelles raisons le gouvernement français reçoit-il réguilèrement, avec tous les honneurs, des dirigeants africains parvenus au pouvoir par des coups d’Etat ou des élections truquées? La réponse se trouve en partie dans un système que l’on nomme Françafrique.

    La Françafrique, c’est quoi?

    Le terme « Françafrique » désigne le système politique et institutionnel ainsi que l’ensemble des réseaux plus ou moins opaques qui permettent à la France de garder la mainmise sur ses anciennes colonies. C’est un système unique au monde. Pourquoi?

    L’avantage pour la France est économique et politique. La Françafrique garantit à la France son accès aux matières premières stratégiques : pétrole, uranium, minerais, ainsi qu’aux cultures de rente: coton, bois, plantations agricoles. La Françafrique permet aussi de préserver des débouchés pour les entreprises françaises.

    Pendant la guerre froide, ce système a permis de garder l’Afrique dans le camp occidental. La Françafrique permet également à la France de maintenir son rang à l’ONU. Enfin, la Françafrique a permis de financer le parti gaulliste par le détournement des rentes africaines, puis par la suite tous les partis du gouvernement ce qu’a révélé notamment l’affaire Elf.

    La Françafrique, depuis quand?

    Ce système a été mis en place au moment des indépendances africaines, donc en 1960, par le sommet de l’Etat français : le Général de Gaulle, avec son conseiller Jacques Foccart. Ce système a accompagné toute l’histoire de la Vème République et ce encore aujourd’hui.

    La Françafrique, quels mécanismes?

    Ce néocolonialisme se traduit par le pillage des matières premières, la corruption, le détournement de l’aide au développement, le soutien aux dictateurs, les trafics en tous genres.

    La raison accordant le droit à la France de faire ou défaire n’importe quel régime en Afrique ce sont les illégitimes accords dits de « coopération et de défense ». Ces accords interdisent durablement à tout pays d’acquérir sa souveraineté et sa liberté d’agir en faveur du bien-être de son peuple.

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