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  • La France décriée, assiste-t-on à la fin de la Francafrique ?

    La France décriée, assiste-t-on à la fin de la Francafrique ?

    France, Barkhane, Françafrique, Mali, Burkina Faso, Niger, Sahel,

    Le sentiment anti-français a fortement augmenté dans les pays sahéliens et nord-africains, principalement en raison d’une animosité persistante envers les contributions de Paris à la déstabilisation de certaines parties du Sahel par le biais d’interventions militaires malavisées et malheureuses.

    En Algérie et au Maroc, les tentatives françaises de redéfinir les relations n’ont pas réussi à convaincre les jeunes enragés des deux pays. Pendant ce temps, les échecs de la politique étrangère en Libye et une lamentable erreur de calcul en Tunisie alimentent un consensus sur le rôle diminué de la France dans ce qui était autrefois sa sphère d’influence jalousement gardée.

    L’écriture était sur le mur dès la fin des années 1950, lorsque la plupart des colonies françaises d’Afrique gagnaient rapidement leur indépendance. À la fin de la guerre froide, la France luttait pour maintenir son proverbial pré-carré (ou «arrière-cour»), composé d’États indépendants qui faisaient autrefois partie des illusions de grandeur françaises en tant que puissance mondiale – un peu comme l’influence dominatrice américaine et britannique. dans le monde majoritairement unipolaire d’antan.

    L’apogée de la soi-disant «Francafrique», une référence péjorative à l’effondrement de l’influence française sur ses anciennes colonies en Afrique, a rapidement cédé la place aux contraintes nationales, à une marée montante d’anticolonialisme, à l’influence décroissante des partisans de la Francafrique et à ses membres de l’UE.

    Pendant ce temps, malgré la libéralisation politique et économique qui accompagne l’émancipation de l’hégémonie française, les anciennes colonies perdent rapidement de leur attrait face aux inévitables bouleversements sociopolitiques post-indépendance.

    Ainsi, l’évolution naturelle de la « sensibilisation » française a été l’adoption d’un pragmatisme condescendant dans ce qui restait de ses liens économiques, sécuritaires, politiques et même culturels avec la Francafrique, généralement via des approches alambiquées impliquant ses institutions publiques, ses médias, ses entreprises et ses universités.

    Ce cadrage fait allusion à l’égarement français en tant qu’entreprise nationale, mais la plupart des décisions politiques et des manœuvres stratégiques dans la sphère d’influence française en Afrique ont en fait été menées par un petit groupe restreint d’élites au sein de l’orbite du président français.

    Souvent, ces « conseillers » et influenceurs politiques travaillaient en étroite collaboration avec de puissantes entités commerciales françaises qui avaient déjà, ou recherchaient, des opportunités commerciales dans des industries stratégiques, telles que les combustibles fossiles et l’extraction des ressources minérales, dans les anciennes colonies.

    D’autres élites de l’ombre ayant des liens avec la Direction générale de la sécurité extérieure, les services secrets français, feraient pression sur l’Elysée pour établir des parapluies de sécurité, construire des réseaux idéologiques et même organiser des «interventions» opportunes par le biais d’élections ou de coups d’État douteux.

    Pendant un certain temps, la longue ombre projetée par Paris a entretenu l’illusion d’un mastodonte postcolonial toujours prospère, garant de la stabilité politique et économique des républiques africaines naissantes et exécuteur des mandats de l’ONU.

    Des accords de coopération et des monnaies ancrées au franc français aux réseaux personnels naissants construits entre les élites dorées des deux côtés de la Méditerranée, la France a dominé pendant des décennies, sans contestation, alors même que les échecs persistants et le manque de contrôle commençaient à sous-tendre une montée de la corruption et le racket de l’État.

    Ce n’était qu’une question de temps avant que l’influence française ne s’estompe, ce qui est exactement ce qui se passe dans notre monde multipolaire où la concurrence à la domination française et l’opposition à ses objectifs dans cette partie du monde ne manquent pas.

    Une présence chinoise accrue, par exemple, associée à des « intrusions » similaires de la Russie, des États-Unis, de l’Italie, de la Turquie et de plusieurs États arabes, a encouragé les acteurs locaux à ne plus compter uniquement sur les réseaux ou le soutien français pour se maintenir au pouvoir. Pour les pays d’Afrique du Nord autonomes qui ne souhaitent pas suivre la ligne de l’Elysée, il ne manque plus désormais de partenaires extérieurs susceptibles de liens bénéfiques qui ne s’accompagnent pas d’une demande implicite de déférence envers Paris, subordonnant ainsi leurs propres intérêts nationaux.

    Il n’est donc pas surprenant que ces dernières années, la perception négative de la France dans de multiples sociétés et populations francafricaines n’ait fait que croître régulièrement et soit sur le point de prendre de l’ampleur si les tendances actuelles persistent.

    Même avant les inévitables géopolitiques d’aujourd’hui, la France n’avait pas encore subi le contrecoup pendant plus de 50 ans d’interventionnisme malveillant à travers l’Afrique, sans exclure le soutien de régimes odieux qui privilégiaient l’enrichissement personnel au détriment du bien-être national. En conséquence, plusieurs groupes d’insurrection ont vu le jour pour défier les gouvernements affaiblis redevables à Paris, transformant le Sahel en une région fertile pour les acteurs malveillants qui ont continué à terroriser des populations entières.

    En fait, l’incapacité à maîtriser les groupes d’insurgés djihadistes et les gangs violents alimente également le ressentiment français, car les dirigeants militaires soutenus par Paris manquent de compétence, de détermination ou de stratégie pour lutter contre cette menace. En conséquence, l’antipathie française a atteint un point tel que les communautés sahéliennes toléreraient plus tôt des maraudeurs anarchiques que de supporter une présence française soutenue qui a perdu toute utilité et pertinence.

    Au cours des deux dernières années seulement, au moins six coups d’État, motivés par la montée du sentiment anti-français au Sahel, ont eu lieu au Mali, au Burkina Faso et en Guinée, des pays qui étaient autrefois un foyer d’ingérence coloniale française.

    Les manifestations violentes à travers le Sahel illustrent également la profondeur du ressentiment ressenti dans les capitales marocaine et algérienne. Une récente vague d’activités diplomatiques entre Alger et Paris a plus ou moins écarté les voix dissidentes parmi le public algérien – des voix qui ont insulté le président français Emmanuel Macron lors d’une visite officielle il y a un peu plus d’un mois. Au Maroc, cependant, c’est une autre histoire.

    La détérioration des relations entre le Maroc et la France est principalement due au fait que Rabat a développé des relations économiques, politiques et sécuritaires stratégiques avec des régimes dans certaines parties de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans un défi indirect à l’hégémonie française traditionnelle.

    La plupart de ces connexions ont un double objectif : obtenir un soutien avant l’examen minutieux du Sahara occidental par la communauté internationale, ainsi qu’éroder l’influence algérienne pour contrôler un rival régional. En conséquence, Paris se sent méprisé et progressivement mis à l’écart par les Marocains, qui renforcent également progressivement leurs liens avec Washington et récoltent un tourbillon de dividendes sous forme de matériel militaire et d’approbation tacite des propositions du Maroc sur la question du Sahara occidental.

    Avec le voyage en Algérie derrière lui, Macron devrait se rendre au Maroc ce mois-ci mais, dans l’état actuel des choses, on ne sait pas si ce qui sera très probablement un face-à-face tendu et maladroit à Rabat pourra dégeler un face-à-face de plus en plus relation glaciale, surtout quand le Maroc semble avoir toutes les cartes en main.

    Après tout, n’ayant réussi à atteindre aucun objectif politique et militaire tangible en Libye, associé à la perspective improbable d’un Tunis troublé invitant davantage l’influence française dans sa politique, l’écriture sur le mur devient lentement plus lisible. La Francafrique est à bout de souffle.

    Hafed Al-Ghwell est chercheur principal et directeur exécutif de l’Initiative stratégique Ibn Khaldun à l’Institut de politique étrangère de la Johns Hopkins University School of Advanced International Studies à Washington, DC, et ancien conseiller du doyen du conseil d’administration. du Groupe de la Banque mondiale. Twitter : @HafedAlGhwell

    Arab News, 22/10/2022

    #France #Sahel #Mali #Niger #BurkinaFaso #Barkhane

  • Qui finance les publications de Jeune Afrique ?

    Jeune Afrique, Maroc, Makhzen, François Soudan, France, Françafrique, Béchir Ben Yahmed,

    Les documents que le Journal Hebdomadaire s’est procuré attestent d’une relation plus catholique. Les accusations n’ont jamais manqué. Voyons plutôt. Selon les données figurant sur l’échéancier de paiement que le Journal s’est procuré, le Maroc s’est engagé à verser 994.000 euros à DIFCOM, agence de communication et régie publicitaire appartenant au Groupe Jeune Afrique.

    Obtenue par Maroc Leaks, une facture prouve que le Makhzen a payé, pour la période 2010-2011, le montant de 700.000 euros au magazine de la Françafrique.
    En 2005, le Journal Hebdomadaire a enquêté sur les liens occultes existant entre le Makhzen et Jeune Afrique. Voici le texte intégral de leur enquête :

    Le Makhzen finance le Groupe Jeune Afrique
    Le Journal Hebdo, 04-10-2005

    Comment le régime « finance » le Groupe de Béchir Ben Yahmed pour soigner son image.

    Quelle est la vraie nature des liens que tisse le Maroc avec le Groupe Jeune Afrique ? Un coin du voile est désormais levé sur la face cachée des relations, entre le royaume et le groupe de presse Jeune Afrique.

    Les documents que le Journal Hebdomadaire s’est procuré attestent d’une relation plus catholique. Les accusations n’ont jamais manqué. Voyons plutôt. Selon les données figurant sur l’échéancier de paiement que le Journal s’est procuré, le Maroc s’est engagé à verser 994.000 euros à DIFCOM, agence de communication et régie publicitaire appartenant au Groupe Jeune Afrique.

    Cet échéancier d’encaissement stipule que le Maroc doit s’acquitter de ce montant en trois tranches ou versements, étalés sur un an. Toutefois, les modes de règlement n’ont pas été précisés…

    Qu’a obtenu le Makhzen en contrepartie de ces 994.000 euros ? DIFCOM s’est-elle engagée à assurer la publication d’une série d’articles positifs sur le Maroc ? La constellation Jeune Afrique mettait-elle à la disposition du royaume son réseau « France-Afrique » ? Pourquoi payer autant d’argent à ce Groupe pour qu’il soigne l’image du Roi du Maroc ?.

    Les échéanciers de DIFCOM attestent qu’en 2002 et 2003, les présidents de pays comme la Mauritanie, le Gabon, le Cameroun, la Guinée équatoriale, le Togo, ou le Rwanda ont assuré au Groupe Jeune Afrique une manne de plusieurs millions d’euros.

    Pourquoi le Maroc recourrait-il à ce qui semble bien être des stratagèmes de républiques bananières pour soigner son image ? A noter que l’Algérie passe aussi à la caisse pour un montant quasi égal à celui versé par le Maroc (950.000 euros). Preuve, sans doute, des talents de négociateurs des dirigeants de Jeune Afrique qui savent tirer le maximum des rivalités régionales sur le continent africain.

    Les visites du « Grand blond »

    Les articles de JAI consacrés au royaume et au roi du Maroc, en 2003 par exemple, se passent de tout commentaire. Les visites de François Soudan, le directeur de la rédaction de Jeune Afrique, au Maroc se suivent et se ressemblent. Elles sont régulières.

    Le « grand blond normand », comme l’appellent familièrement ses amis, est royalement accueilli. Logé dans les meilleurs palaces. François Soudan dispose, pendant tout son séjour au Maroc, d’une voiture et d’un chauffeur 24h/24. Ce traitement VIP dont bénéficie le Directeur de la rédaction de Jeune Afrique au royaume fait vraisemblablement partie de ce fameux « contrat de communication ». En tout cas, François Soudan multiplie les « missions spéciales » au Maroc. Il est reçu et briefé par tous les hommes forts du pouvoir comme Fouad Ali El Himma, Hamidou Laânigri, Meziane Belfkih et André Azoulay.

    Au Maroc et ailleurs, les accusations pointent constamment du doigt le Groupe Jeune Afrique. Un article du Canard Enchaîné, daté du 8 juin 1994 considère Jeune Afrique, comme le « spécialiste des dossiers de pub politique». Et enchaîne, à propos d’une commande encensant l’ex-dictateur du Togo : « A croire que cirer les pompes du général Eyadema, un peu massacreur sur les bords, ne gêne en rien les dirigeants de Jeune Afrique. Des récidivistes, d’ailleurs ».

    Pour développer et rentabiliser ses «marchés » sur le continent noir, Béchir Ben Yahmed profitait de son amitié avec un certain Jacques Foccart, le Monsieur Afrique de la France. Ce dernier, pour mener à bien sa diplomatie parallèle, mettait le patron de Jeune Afrique sur des sujets « porteurs ».

    Cette amitié avec l’homme qui joua un rôle de premier plan dans le maintien de la dépendance des pays africains en dit long sur l’action émancipatrice du groupe Jeune Afrique, véritable machine à sous ! Les sommes versées par le Maroc pour s’adjuger les faveurs éditoriales de Jeune Afrique est une pratique qui ne date pas seulement du nouveau règne. Hassan II a souvent eu du mal à gérer BBY.

    Une vieille histoire

    Tantôt, il profite de ses écrits panégyriques, tantôt, il subit ses foudres «éditoriales ». Cela dépend-il de la générosité du Palais royal ? Il y eut des hauts et des bas. Irrité par la méchanceté de BBY qui n’hésite pas à l’attaquer personnellement dans ses éditos, Hassan II décide d’interdire la diffusion de Jeune Afrique au Maroc pendant toute une décennie, entre 1965 et 1975.

    Mais, pendant toute cette période, Ben Yahmed profite du soutien inconditionnel de l’Algérie de Houari Boumediene. « Béchir a eu tout ce qu’il voulait d’Alger. Jeune Afrique était ouvertement pro-algérien et catégoriquement anti-marocain », explique un ancien journaliste rescapé de la boîte, qui coule sa retraite à Paris.

    « L’anti-marocanisme » de Jeune Afrique est alors essentiellement décliné par des enquêtes accusant l’implication des barbouzes du roi dans l’enlèvement de Medhi Ben Barka, et des articles soutenant les deux putschs avortés contre Hassan II, en 1971 et 1972.

    Des papiers qui portent la signature de Younes Berri, qui n’est autre que l’ancien opposant socialiste exilé à Paris, Hamid Barrada. Toutefois, grâce aux bons offices de Houphouët Boigny, ancien président de la Côte d’Ivoire, et un lobby pro-marocain mené par Serge Guetta, un financier parisien, ami de Ben Yahmed et André Azoulay, alors directeur commercial du groupe français Scoa, les relations entre Rabat et Jeune Afrique reprennent de plus belle.

    Profitant d’un incident avec l’Algérie, Ben Yahmed ferme, sans hésiter, son bureau à Alger en février 1975, tourne le dos à Houari Boumediene et entame une nouvelle page avec le Maroc. Désormais, BBY compte sur ses appuis dans l’entourage du Roi « C’était Mohamed Cherkaoui, alors ambassadeur du roi dans l’Hexagone et son beau-frère qui était l’émissaire de Hassan II auprès de Jeune Afrique », nous révèle cet ancien collaborateur de Jeune Afrique.

    A quelques mois de la Marche verte, Jeune Afrique lâche Alger et épouse, corps et âme, la thèse de Hassan II, conseillé par Ahmed Réda Guédira.

    L’hebdo va d’ailleurs jouer un grand rôle dans la médiatisation de sa version du dossier Sahara auprès d’une grande partie de l’Afrique francophone. A la manière d’un attaché de presse… Boumediene fulmine, il se sent trahi. Lui qui comptait beaucoup sur Ben Yahmed et son canard dans sa campagne de propagande en faveur de la RASD.

    Au sein même de la rédaction de la rue d’Auteuil, trois journalistes défendent, depuis quelques années déjà, la cause marocaine. Il s’agit de l’Algérien Hamza Kaidi, du Tunisien Abdelaziz Dahmani et du Marocain Mohamed Selhami. Ce trio dispose d’un bon carnet d’adresses au royaume. Leurs rapports avec les décideurs marocains sont plus qu’excellents. Ce qui arrange inévitablement les affaires de Ben Yahmed. Ce dernier accueille, les bras ouverts le général Ahmed Dlimi, un de ses contacts marocains les plus privilégiés, à chacun de ses passages à Paris.

    « Avec Dlimi, Ben Yahmed finissait toujours par avoir ce qu’il voulait du Maroc », nous explique-t-on. La lune de miel entre Rabat et Jeune Afrique ne va pas pour autant être affectée par la mort subite de l’ex-patron du CAB1. Et puis, en pleine guerre du Sahara, Hassan II a toujours besoin des « précieux services » du magazine des « présidents africains ».

    Driss Basri, ministre de l’Intérieur et de l’Information, l’a d’ailleurs très bien compris. Il répond favorablement à toutes les sollicitations et les démarches de François Soudan, désormais le journaliste attitré et l’émissaire officiel de Ben Yahmed au Maroc.

    Opération séduction à 1 million

    « Pendant plusieurs années, nous avons financièrement soutenu Jeune Afrique Et l’on n’a pas lésiné sur les moyens pour satisfaire leurs doléances qui étaient récurrentes », reconnaît D.Basri.

    Ce dernier confie ainsi à Othmane Bouabid, son chef de Cabinet, la gestion du « dossier Jeune Afrique ». Le soutien financier auquel fait allusion l’ancien ministre de l’Intérieur se répartit globalement en éditions spéciales et autre manne publicitaire des annonceurs institutionnels publics marocains, voire même privés.

    Après son retrait spectaculaire de l’OUA, en 1984, Hassan II ne peut pas se permettre pour autant le luxe de la politique de la chaise vide. Il a compris que la bataille du Sahara se joue aussi dans les médias. C’est ainsi qu’à l’occasion de l’assemblée générale des Nations Unies à New York, en 1985, le Maroc commande à Jeune Afrique une édition spéciale de cent mille exemplaires consacrée au dossier du Sahara, en trois langues. Mais en raison d’un problème technique, la photo de Hassan II en couverture de cette édition a été déformée. Les Marocains ont demandé et obtenu son ramassage. Trois semaines plus tard, Béchir Ben Yahmed exige et finit tout de même par être payé malgré son édition ratée. L’opération aurait coûté la bagatelle de 1 million de francs français.

    Mais Hassan II en a ras-le-bol. La chute du mur de Berlin, le cessez-le-feu avec le Polisario en 1991 et le plan de référendum proposé par l’ONU, finissent par convaincre Hassan II de la caducité de son « partenariat » avec Jeune Afrique.

    « Nous avons alors décidé d’arrêter notre collaboration pour des considérations mutuelles, en 1993 » (sic !), dira D. Basri. Ce dernier avoue même avoir personnellement donné quelque temps après l’ordre d’interdire la distribution de Jeune Afrique au Maroc, et ce à maintes reprises.

    Malgré ce « divorce », Jeune Afrique a continué à souffler le chaud et le froid sur Hassan II, depuis sa maladie jusqu’à son décès, et même après ! Dans Jeune Afrique n°2012, du 30 juillet au 9 août 1999, qui contient un spécial sur la mort de Hassan II, Béchir Ben Yahmed fait d’une pierre deux coups. Il instruit un procès de Hassan II à titre posthume et envoie des messages codés à son successeur. Messages que son entourage aurait finir par recevoir cinq sur cinq !

    Le trône « Peopolisé »

    Cette évolution est intéressante car elle souligne une régression notable dans la gestion de l’image du nouveau règne. Déjà, Hassan II avait pu se passer des services d’une presse « commerciale » puisque les réformes entamées durant les dernières années de son règne se « vendaient toutes seules ».

    La presse économique internationale a, la première, souligné les réformes économiques du Royaume avec, notamment, un programme de privatisation et de réforme des marchés financiers qui a suscité les commentaires favorables des quotidiens d’affaires les plus crédibles.

    Le Financial Times consacre ainsi, dès 1994, un supplément, à la tonalité positive, sur l’économie marocaine. Avec l’alternance et la nomination d’Abderrahman Youssoufi à la tête du gouvernement, Hassan II réalise une formidable opération de marketing politique. La très anti-monarchiste «l’Huma » titre un de ces articles sur le royaume en avril 1999, c’est-à-dire 4 mois avant le décès de Hassan II : « Le printemps marocain ».

    L’avènement du règne de Mohammed VI est accueilli avec encore plus d’enthousiasme. Le Wall Street Journal se fend d’un article, à la limite du dithyrambe, pour saluer l’arrivée du nouveau roi.

    Time Magazine publie la première interview du successeur de Hassan II avec reportage photo à l’appui. Avec les premiers errements, et notamment les dérapages sécuritaires, l’image du régime s’étiole. Les architectes de la communication de la monarchie réagissent par la «peopolisation » de la famille royale avec l’octroi d’un accès privilégié aux reporters de Paris Match.

    L’autre réaction, nous le savons aujourd’hui, est le retour des bonnes vieilles méthodes avec ce cher Jeune Afrique. L’année 2003 est symptomatique de ce revirement. Pourquoi ? D’abord parce que c’est l’année, avec 2002, où l’existence d’un contrat de communication entre le Maroc et Difcom est prouvée.

    Mais aussi parce que 2003 est l’année où, depuis l’accession de Mohammed VI au trône, le pouvoir a le plus eu besoin de « communiquer » avec la communauté internationale et avec les Marocains. Flash-back. 2003 est sans conteste l’« annus horribilis » pour le Maroc. Tout d’abord avec les attentats de Casablanca le 16 mai qui traumatisent l’opinion et relancent le débat sur la place des islamistes en politique. Mais aussi avec l’encaissement d’un sérieux revers diplomatique lorsque Washington avalise le plan Baker II rejeté par un Maroc sommé de faire une contre-proposition.

    A cela s’ajoutent des éléments de politique intérieure déstabilisants pour le régime : le sempiternel débat sur la sacralité du roi dans une hypothétique réforme de la Constitution, des rumeurs portant sur des irrégularités lors du scrutin de septembre 2002, la montée du PJD et d’Al Adl wal Ihsane… Sans oublier un durcissement à l’encontre de la presse indépendante comme en témoigne l’affaire Ali Lmrabet.

    Dès lors, on devine les tentations du régime : rebondir sur les attentats de Casablanca pour positionner le roi au sein d’une nouvelle donne alors qu’il entre dans sa 4è année de règne et prête le flanc à un vrai premier bilan. Et, pourquoi pas, au passage, en profiter pour affaiblir les islamistes, grand défi à la monarchie pour les années à venir et cette presse dite « indépendante » qui stigmatise chaque faux pas ? Résultat : ballottée au rythme de l’actualité, l’image du royaume se ternit au point que de réelles avancées comme la réforme de la Moudawana ne suffisent plus à redorer son blason. D’où la tentation d’emprunter des chemins de traverse…

    #Maroc #France #Jeune_Afrique #François_Soudan #Françafrique

  • Françafrique : Bob Denard, « le sultan blanc des Comores »

    Françafrique : Bob Denard, « le sultan blanc des Comores »

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    Chef d’une milice impitoyable, ce seigneur de guerre français s’est hissé à la tête d’un pays de 400.000 habitants en enchaînant les coups d’État. L’histoire de Bob Denard, « le sultan blanc des Comores » qui a transformé l’archipel en paradis des mercenaires

    Fils d’un soldat de l’armée colonial, il braque son père à 12 ans. Adulte il tente une carrière dans l’armée. Il en sort et s’engage comme mercenaire dans différents conflits: Yemen, Biafra, Gabon, Libye, Kurdista, Bénin… Le soldat de l’ombre devient l’homme de main de Foccart.

    Ses recrues viennent en grande partie des réseaux d’extrême-droite. Elles se distinguent par des comportements violents sur le terrain. Bob Denard recrute également par petite annonce : « Cherche jeune homme épris d’aventure pour découvrir le monde ».

    Son histoire aux Comores débute un mois après l’indépendance du pays en 1975. Il débarque 300 fusils automatiques à Moroni sous les yeux de la gendarmerie française et constitue un groupe paramilitaire qui capture le président Ahmed Abdallah pour le remplacer par Ahmed Soilihi.

    Deux ans plus tard, il recrute 50 mercenaires parmi ses réseaux nationalistes et monte l’opération « Atlantide ». Objectif: remettre Ahmed Abdallah au pouvoir pour remplacer Ahmed Soilihi. Une mission « validée par les services secrets français » selon Denard.

    A son retour, le mercenaire et ses troupes sont acclamés. Bob Denard décide de s’installer aux Comores pour construire la base arrière de ses activités paramilitaires. C’est le début d’un règne sulfureux.

    Il dirige de la Garde Présidentielle: une troupe d’élite de 500 comoriens encadrée par des mercenaires européens. Elle est cofinancée par les services secrets français et l’Afrique du Sud. Pour celle-ci, les Comores permettent de contourner l’embargo imposé au régime d’Appartheid.

    Le mercenaire devient entrepreneur. Il finance des projets agricoles et touristiques, dont le prestigieux hôtel Galawa. Ses 250 chambres sont composées en grande partie de sud-africains. C’est aussi un lieu de débauche et de débordements pour les mercenaires français.

    Bob Denard s’installe dans une belle villa face à l’hôtel. Il épouse une comorienne, se convertit à l’Islam et prend le nom de Moustapha Mahadjou. Un moyen de soigner sa réputation et celle de ses mercenaires. Elles en ont bien besoin.

    L’opulence de ces miliciens européens dérange. Leurs privilèges s’affichent avec violence dans un pays pauvre et pieux. Ceux qui contestent ces injustices sont torturés ou exécutés. La contestation gronde jusque dans la Garde Présidentielle où une mutinerie éclate.

    26 novembre 1989 : Ahmed Abdallah est assassiné en présence de Bob Denard et ses hommes. Les Comoriens manifestent leur indignation. La France est contrainte de réagir. Le Premier ministre saisit les services spéciaux gérer ces mercenaires qu’il qualifie de « bande d’énervés ».

    Il quitte les Comores mais ne tarde pas à y revenir. Malmené par le nouveau régime comorien, le fils d’Ahmed Abdallah reprend contact avec le mercenaire pour organiser encore un coup d’État. « Le patron est de retour », peut on entendre à Moroni en 1995. Plus pour longtemps.

    Cette-fois la France sort les grands moyens pour mettre fin au règne du « sultan blanc des Comores ». Des centaines de soldats débarquent. Le mercenaire de 66 ans se rend devant les caméras du monde. Il est emprisonné et meurt dix ans plus tard sans revoir les îles de la lune.

    Malgré quelques projets ambitieux, Bob Denard laisse le souvenir d’un instrument de la prédation française aux Comores. Concernant sa chute, un de ses lieutenants estime que « les autorités françaises ont manqué d’élégance vis-à-vis de cet homme qui les a tant servies ».

    Pour approfondir le sujet, voici les documentaires qui m’ont servi à illustrer ce thread. Il y a aussi un film qui retrace son engagement au Congo RDC : Mister Bob. Il est dispo en entier sur youtube.

    Source : Twitter

    #Comores #Bob_Denard #Françafrique #Mercenaires


  • La France perd progressivement son influence en Afrique

    La France perd progressivement son influence en Afrique

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    Samedi, les putschistes ont accusé la France d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’ils avaient dit avoir démis vendredi. Une défiance anti-française également prégnante au Mali, au Niger et en Centrafrique, au profit de la Russie.

    La tentative de coup d’État au Burkina Faso entérine encore un peu plus le déclassement de l’influence française en Afrique de l’Ouest, au profit en particulier d’une Russie conquérante, qui surfe sur des opinions publiques devenues hostiles à Paris. Même si la situation reste confuse dans le pays, le chef de l’État destitué ayant finalement accepté de démissionner dimanche, la dynamique négative pour la France n’est ni récente ni anecdotique et gagne du terrain, alors que dans le même temps, la contagion djihadiste s’étend. Les groupes armés frappent de plus en plus fort au Sahel et s’infiltrent vers le golfe de Guinée.

    À peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier, les putschistes ont accusé la France de l’aider à reconquérir le pouvoir, accusations immédiatement balayées par Paris. Ils ont aussi revendiqué la «ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme».

    Une allusion implicite à la Russie, dont des drapeaux ont été aperçus au Burkina depuis deux jours. «Les putschistes inscrivent très explicitement leurs actions dans un clivage Russie versus France», relevait samedi Yvan Guichaoua, expert de la région à l’université de Kent, à Bruxelles. «Très étonnant de voir les putschistes déclarer leur flamme si vite à leur  »partenaire stratégique »» privilégié. «On aurait pu imaginer qu’ils prennent le pouvoir d’abord puis fassent monter les enchères», ajoutait-il sur Twitter.

    Et l’expert de poser deux hypothèses : «soit bosser avec les Russes était le projet depuis le début et on a affaire à un plan de déstabilisation mûrement réfléchi, soit on invoque de manière opportuniste le clivage France/Russie pour galvaniser les soutiens parce que le projet tangue». Samedi l’ambassade de France à Ouagadougou a même été attaquée. La claque est d’autant plus rude pour Paris qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.

    Le Mali, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres

    Au Mali voisin, la France a déployé pendant neuf ans la force antidjihadiste Barkhane contre les groupes affiliés à al-Qaida et État islamique, avant d’assister en 2020 à un double coup d’État amenant au pouvoir des militaires franchement hostiles à sa présence. Jusqu’à l’annonce par le président Emmanuel Macron du départ des soldats français qui se redéploient différemment dans la région. Simultanément, des soldats de la société de mercenaires privée russe Wagner s’installaient dans le pays, quand bien même Bamako n’évoquait que des «formateurs russes». Depuis, l’influence de Moscou s’y est renforcée, notamment via les réseaux sociaux et médias russes.

    Un tout récent rapport de l’Institut de Recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), dépendant du ministère français de la Défense, décrivait au Mali la «prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie». Il constatait aussi la contagion au Burkina voisin. «Le  »pays des hommes intègres » fait aujourd’hui partie des pays africains dans le viseur» de Wagner, écrivaient les auteurs. Qui notaient de très fortes progressions de l’audience des sites en français des médias russes RT et Sputnik depuis un an.

    Au Niger, la présence militaire française critiquée à son tour

    Une contagion qui semble également gagner le Niger voisin. Le 18 septembre 2022, des centaines de personnes manifestaient ainsi dans les rues de la capitale Niamey, et à Dosso (sud-ouest du pays), pour protester notamment contre la force française Barkhane combattant les djihadistes dans le Sahel. C’était la première mobilisation du genre dans le pays.

    Derrière cette mobilisation, plusieurs organisations civiles réunies sous le collectif le M62, appelant au départ de Barkhane et l’accusant de déstabiliser le Sahel, s’alignent clairement sur la position de la junte au pouvoir au Mali.

    « Considérant les multiples assassinats de nos populations civiles par la force Barkhane, chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu’elle estime conquis pour matérialiser son dessein funeste de déstabilisation du Sahel, nous réitérons notre opposition à la présence militaire française dans notre pays et exigeons son départ immédiat », déclarait alors, sans ambages, le M62.

    Un discours relayé par d’autres organisations de la société civile comme le Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement (Reppad), une structure en lien avec des organisations citoyennes importantes au Burkina Faso et au Mali.

    Ces rassemblements étaient alors ponctués de slogans anti-français et pro-russes : «Barkhane dehors», «À bas la (France)», «La France, dégage», «Vive Poutine et la Russie». Comme au Niger, et au Burkina, des drapeaux russes étaient également brandis aux côtés de drapeaux nigériens et maliens.

    En Centrafrique

    Mais la défiance envers la présence militaire française sur le continent, n’est pas l’apanage du Sahel. C’est ainsi le cas également en Centrafrique, où les relations diplomatiques avec la France se détériorent depuis plusieurs années, et notamment depuis le choix de la France de se retirer du pays en mettant fin à l’opération Sangaris, en octobre 2016, après quasiment trois ans de présence, laissant la Minusca (force de l’ONU) gérer seule la sécurité du pays. Un choix alors mal perçu par les Centrafricains, qui y virent un «abandon» en pleine crise, relate Ouest France .

    Un retrait dont la Russie, là encore, a su tirer profit, en y envoyant des instructeurs militaires, des armements, où en initiant des processus de paix pour réconcilier des milices. Et en y installant le controversé groupe paramilitaire Wagner.

    Parallèlement, la Russie s’est rapprochée de diverses organisations influentes de la société civile, à l’image de la Galaxie Nationale. En mai dernier, elle fut à l’origine d’une forte mobilisation à Bangui pour exiger le départ de la Minusca, et du média français RFI, décrit alors comme «un outil de propagande de la France à travers ses tapages médiatique grotesques, truffés de mensonges, orchestrés dans le but visible de ternir l’image de la République centrafricaine et ses alliés (…)».

    Face à la multiplication de campagnes de désinformations alimentées par la Russie, Emmanuel Macron a décidé, le 7 juin, la suspension de l’aide budgétaire et militaire de la France au profit de la Centrafrique. Lors d’un échange avec son homologue centrafricain le 1er juin, le président avait même déploré qu’il soit «l’otage du groupe paramilitaire russe Wagner». Jetant ainsi un froid sur les relations diplomatiques qui, depuis, ne se sont pas vraiment réchauffées.

    «L’offre russe»

    Au-delà du Sahel – et de la Centrafrique, la baisse de l’influence de la France en Afrique de l’Ouest, au cœur de ce qui était jadis son «pré carré», est patente. «On est à la fin d’un cycle. Si on continue sur la même lancée, il y a des risques d’éviction stratégique forts de la France d’espaces importants et d’intérêts majeurs», expliquait à l’AFP en mai dernier Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

    «La conditionnalité démocratique nous met en porte-à-faux avec des régimes qui sont en plein recul sur ce point et n’hésitent pas à faire valoir la concurrence avec des compétiteurs qui eux ne conditionnent leur soutien à aucun critère intérieur», ajoutait-il, pointant «l’offre russe».

    Bientôt le Sénégal et la Côte d’Ivoire ?

    En quittant le Mali, Paris a promis de ne pas délaisser la lutte contre les djihadistes, qui menacent ouvertement les pays du golfe de Guinée. Des discussions sont censées être en cours entre Paris et les chancelleries africaines, mais la France revendique une volonté de discrétion.

    «On change de paradigme (…). Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps», résumait à l’AFP cet été le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane à Niamey (Niger). Un air du temps, à l’évidence, défavorable à Paris.

    «À qui le tour ?» s’interrogeait pleine d’ironie, une source sécuritaire ouest-africaine à l’AFP, en évoquant le coup d’État au Burkina. «Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, c’est à bas bruit, mais le vent  »France dégage » souffle également». À terme, la France pourrait devoir quitter le Burkina. Quelque 400 soldats y sont présents avec la force Sabre, des forces spéciales qui forment des soldats burkinabés près de Ouagadougou. Un départ jugé «certain», par une source militaire interrogée par l’AFP, plusieurs fois déployée au Sahel.

    Le Figaro, 01/10(2022

    #France #Mali #Burkina_faso #Afrique #Barkhane

  • Maroc: Les factures de Jeune Afrique payées par l’Intérieur

    Maroc: Les factures de Jeune Afrique payées par l’Intérieur

    Maroc, Jeune Afrique, François Soudan, Béchir Ben Yahmed, Françafrique, France, décolonisation,

    Dans ce courrier du directeur du cabinet de la DGED, Mourad El ghoul transmet « une facture envoyée par M. François Soudan, à remettre à Monsieur le Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, suite communication téléphonique avec Monseur le Directeur Général » (en alussion au patron des services de renseignement extérieur du Maroc, Yassine Mansouri).

    Selon cette facture, pour un « contrat de communication » de Jeune Afrique pour l’année 2010-2011 le Maroc paie 700.000 euros « exonérés de TVA ».

    Selon l’auteur François Xavier Verschave, le magazine Jeune Afrique existe pour maintenir la Françafrique, ce système de « connivences franco-africaines » au détriment des peuples africains sournoisement conçu pour faire éche au mouvement de décolonisation imposé à la France, après la 2ème Guerre Mondiale, par les grandes puissances de l’époque : Les Etats-Unis et l’ex-URSS.

    Hasard ou nécessité, un curieux phénomène veut que la mise sur pied de cette politique de confiscation de l’indépendance des pays africains coïncide étrangement avec la naissance du journal « Jeune Afrique », fondé le 17 Octobre 1960 à Paris par le Tunisien Béchir Ben Yahmed.

    De prime abord, l’appellation « Jeune Afrique », sous-entend ce sinistre paternalisle dont le colon français n’arrivera jamais à se défaire, voulant toujours faire croire que l’Afrique — vieille de plusieurs millénaires et berceau de l’Humanité et de la civilisation — n’a existé qu’avec sa venue. Lui qui n’a qu’une histoire d’à peine quelques siècles. Lui qui n’a commencé à exister qu’avec son contact avec l’Afrique.

    La création de ce canard néocolonialiste relève de tout, sauf du hasard. C’est encore Verschave qui lève le voile sur ce point : « Vous savez que le JOURNAL FRANCO-AFRICAIN JEUNE AFRIQUE est devenu le LÉGATAIRE UNIVERSEL des œuvres de JACQUES FOCCART! Dans ses MÉMOIRES, celui-ci explique que, depuis 1983, il mangeait tous les mois avec BÉCHIR BEN YAHMED, le patron de Jeune Afrique. Ce  »MARIAGE » est le plus ancien et le plus connu… » (sic)

    Que peut-on rajouter à cette CONFESSION NON ÉQUIVOQUE? Sinon rappeler que ce « mariage » entre le FAUCON FOCCART et le VAUTOUR BEN YAHMED, cette UNION INCESTUEUSE entre le PRÉDATEUR et le CHAROGNARD – l’un abattant la victime pour se sustenter de sa chair fraîche, l’autre se repaissant des miettes de sa charogne – remonte bien plus longtemps que ce que le premier affirme dans ses mémoires, c’est à dire, à l’origine même de la ’’FRANÇAFRIQUE’’, de 1958 à 1960.

    #Maroc #Jeune_Afrique #Françafrique

  • Les voix de la « Françafrique »

    Les voix de la « Françafrique »

    France, Afrique, françafrique,

    Ignorance ? Suivisme ? Patriotisme mal placé ? Les médias français épousent facilement le discours officiel lorsqu’il s’agit de l’Afrique. Les interventions militaires — de la Côte d’Ivoire au Sahel — seraient ainsi « utiles » et « désintéressées ». Ce traitement biaisé rend incompréhensible l’échec d’opérations telles que « Barkhane » ou l’impopularité croissante de Paris sur le continent.

    par André-Michel Essoungou & Fanny Pigeaud

    es grands médias français peuvent-ils s’affranchir des récits officiels quand il s’agit de l’Afrique ? Leur manière de traiter le sujet du franc CFA, monnaie pilotée par Paris et utilisée par quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, est édifiante. Le 21 décembre 2019, le quotidien Le Monde affirme ainsi qu’il « est mort ». Quelques heures plus tôt, le président Emmanuel Macron avait annoncé, à Abidjan, une « réforme historique majeure » et son souhait d’ouvrir une « page nouvelle » des relations avec le continent noir. Deux ans après, la presse n’a pas changé de discours : le chef de l’État a mis « fin en 2019 à quatre-vingts ans d’utilisation du franc CFA en Afrique de l’Ouest » (site Internet de France Info, 8 octobre 2021). Or cette monnaie « coloniale », vieil outil de contrôle économique et politique pour la France, n’a pas disparu ; seul le fonctionnement du franc CFA qui a cours en Afrique de l’Ouest a été un peu remanié.

    La présentation du « Nouveau sommet Afrique-France », organisé par la présidence française à Montpellier en octobre 2021, a, elle aussi, repris le récit officiel d’une manifestation rompant avec les pratiques « françafricaines » (Libération, 8 octobre 2021).

    Ce faisant, la plupart des journalistes n’ont pas relevé la contradiction entre une « rupture » affichée et la pratique consistant à faire venir des représentants, triés sur le volet, des sociétés civiles de pays officiellement souverains en ignorant leurs chefs d’État.

    Choisi par M. Macron pour préparer le sommet, l’universitaire camerounais Achille Mbembe était qualifié d’« observateur sans complaisance de la relation France-Afrique » (Le Figaro, 8 octobre 2021), comme le souhaitait l’Élysée.

    Pourtant, cet intellectuel se serait « surtout distingué par de rares critiques, au demeurant très générales, contre la politique africaine de la France ou les déséquilibres entre le Nord et le Sud », selon l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop dans un texte très diffusé. (…)

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    #Afrique #France #Françafrique

  • Le Mali, héros de la lutte contre le néo-colonialisme

    Le Mali, héros de la lutte contre le néo-colonialisme

    Mali, France, Sahel, Barkhane, Afrique, Françafrique, néo-colonialisme,

    Selon Niagalé Bagayoko, présidente de l’Africain Security Network Institute, « le Mali s’est engagé dans une rhétorique patriote et panafricaine qui fait des émules sur le continent. Aujourd’hui, le Mali se pose en héros de la défense de la souveraineté des Etats africains face à des acteurs perçus comme faisant la promotion d’une logique néocoloniale ou trop interventionniste à ses yeux ».

    « Dernier élément, le Mali se pose en modèle d’inspiration pour d’autres pays africains mais il s’adresse aussi à son opinion publique nationale. L’image de la France s’est considérablement dégradée tout au long de la présence de l’armée française depuis 2013, et ce discours trouve un écho très favorable dans certaines franges de l’opinion publique, particulièrement bamakoise, très mobilisée sur les questions de la fierté nationale malienne », a-t-il ajouté dans un entretien accordé à la chaîne TV5 Monde.

    Le Mali accuse la France d’armer des combattants islamistes dans une lettre à l’ONU.

    Le Mali affirme que la France a violé son espace aérien et livré des armes à des militants islamistes dans le but de déstabiliser le pays d’Afrique de l’Ouest, la dernière d’une série d’accusations qui ont marqué la fin amère de leurs relations autrefois étroites.

    Dans une lettre au chef du Conseil de sécurité des Nations unies datée de lundi, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a déclaré que son espace aérien avait été violé plus de 50 fois cette année, principalement par les forces françaises utilisant des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse.

    « Ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour collecter des informations sur les groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », indique la lettre.

    Le Mali n’a fourni aucune preuve montrant que la France avait fourni des armes à des groupes islamistes. La France a dépensé une décennie et des milliards de dollars pour éradiquer les militants islamistes, certains ayant des liens avec Al-Qaïda et l’État islamique, dans son ancienne colonie.

    « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a déclaré l’ambassade de France au Mali, dans un fil Twitter.

    Il a déclaré que 53 soldats français étaient morts au cours de sa mission de neuf ans au Mali et que la France avait tué des centaines de combattants islamistes afin d’améliorer la sécurité des Maliens. La France a également subi des attaques islamistes chez elle, a-t-il ajouté.

    Les accusations marquent un nouveau creux dans les relations au moment où la France retire ses dernières troupes du Mali et les mercenaires russes engagés par le gouvernement militaire malien étendent leur portée. L’échange inquiète les puissances occidentales qui voient leur influence s’amenuiser au Sahel.

    Le président russe Vladimir Poutine a évoqué la possibilité de fournir de la nourriture, des engrais et du carburant au Mali lors d’un appel avec le président par intérim du pays la semaine dernière.

    Des soldats allemands de l’ONU ont déclaré avoir vu les forces russes atterrir à l’aéroport et décharger du matériel lundi dans la ville de Gao, dans le nord du pays, le jour du départ des derniers soldats français.

    Les forces françaises ont été accueillies en héros au Mali en 2013 lorsqu’elles ont repoussé des groupes islamistes qui avaient pris le contrôle du nord, y compris la ville légendaire de Tombouctou.

    Mais une série de revers et d’attaques prolongées par les militants ont détérioré les relations, qui se sont aggravées depuis qu’une junte militaire a renversé le gouvernement en 2020 et renversé plus tard un cabinet civil intérimaire.

    Lire aussi : Avant de quitter le Mali, la France prépare sa future stratégie

    Lire aussi : Le Mali rompt les accords SOFA avec la France et l’UE

    #Mali #France #Sahel #Afrique #Russie #Wagner #Barkhane

  • La France perd pied même en territoires francophones

    La France perd pied même en territoires francophones

    France, Afrique, Françafrique, Sahel, Mali, Emmanuel Macron, Cameroun, Russie,

    27 juillet 2022, un geste inattendu du chef de la diplomatie béninoise envers le président français est immortalisé dans une vidéo qui inonde sans tarder la toile. Du bout des doigts, le MAE vient de repousser la main paternaliste qu’Emmanuel Macron vient de poser sur son épaule.

    Les scènes qui se sont déroulées au Burkina Faso en novembre dernier restent vives dans les esprits. Durant plusieurs jours, un convoi militaire français devant se rendre au Niger a été bloqué par des manifestants burkinabés en colère. Hostiles à la présence (militaire) française dans leur pays, ces derniers ont érigé des barrages sur tout le parcours des camions. Un fort sentiment de méfiance pousse la foule à accuser y compris leurs otages de transporter des armes destinées à être livrées aux groupes terroristes qui frappent le territoire.

    La manifestation a été organisée par la Coalition des patriotes du Burkina Faso (Copa-BF). Dans une déclaration publique livrée à l’heure où se déroulaient ces évènements, une des responsables fustige « le pillage des ressources, l’exploitation monétaire (le CFA) », et lance cette phrase lourde de sens : « Les Français peuvent voyager librement vers le Burkina Faso mais pas le contraire. » Les promesses d’un partenariat gagnant-gagnant, nouvelle phrase fétiche, destinée à rassurer l’Afrique, ne sont pas prises au sérieux.

    Six mois plus tard, c’est vers le Tchad que se tournent les regards. Le 14 mai, des milliers de personnes prennent part à une immense manifestation contre la France, accusée de soutenir la junte militaire. Sept stations d’essence du groupe pétrolier Total sont attaquées, d’autres symboles français subissent de sérieuses dégradations, l’emblème tricolore est foulé au sol, les manifestants mettent le feu dans certaines villes, la tension est à son comble, accentuée par des rumeurs faisant état de l’installation de nouvelles bases militaires françaises au Tchad.

    À N’Djamena, l’ambassade de France dément et observe impuissante les manifestants défiler avec le drapeau russe puis le hisser en plein centre-ville. L’acte est lourd de sens, il symbolise le passage d’une époque à une autre, le dos tourné à Paris et l’ouverture vers les promesses de Moscou.

    L’élite africaine draine les foules

    « La Russie », un leitmotiv dans le discours d’Emmanuel Macron durant sa tournée africaine de juillet dernier avance rapidement sur des territoires très longtemps conquis, acquis mais désormais en proie à un très fort sentiment anti-français. L’élite africaine qui se rebiffe, exprime publiquement ce sentiment depuis plusieurs années, a désormais le pouvoir d’influencer, de drainer les foules. C’est ce qui s’est passé en Centre Afrique où l’idée selon laquelle Paris a conduit le pays au chaos s’est ancrée tellement fortement qu’elle a, ici, généré une campagne anti-France d’une telle puissance, qu’elle a fini par lui ôter toute chance de se repositionner et qui limite son influence actuelle à… l’aide humanitaire. Paris est supplantée par Moscou qui renforce notamment ses liens militaires et axe ses efforts sur la mise en place d’une stratégie et une aide à même de permettre aux Centrafricains de lutter contre le terrorisme. Aigri par la perte d’un territoire stratégique (une ancienne colonie aussi), le régime français accuse régulièrement le régime en place de laisser les Russes piller leurs ressources pour s’assurer de leur soutien militaire.

    L’histoire récente qui a modifié la donne en Centre-Afrique risque cependant de se répéter sur un autre territoire longtemps resté sous tutelle française, le Cameroun. En avril dernier, un accord militaire signé avec la Russie crée la panique à Paris qui tente alors de réagir très vite pour éviter la réédition du scénario de Bangui (CentreAfrique). Le Quai d’Orsay dépêche son directeur pour l’Afrique à Yaoundé, mais les accords militaires signés avec Moscou ont déjà tracé ce qui semble être l’avenir proche. Ces derniers prévoient des formations militaires aux soldats camerounais, des exercices militaires conjoints, des échanges de renseignements et laissent sous-entendre un probable passage vers l’achat d’armements russes à l’avenir.

    Devant l’ONU, l’Afrique lâche Paris en pleine crise dans le dossier Ukraine

    Avec le Burkina Faso, la Guinée, la Guinée-Bissau, Eswatini, l’Ethiopie, et le Togo, le Cameroun fait partie des pays africains qui se sont abstenus de voter contre l’expulsion de la Russie du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies en avril 2022. Cette fois, l’heure est grave. La France se fait ainsi de nouveau humilier, alors que résonne encore la gifle de Bamako.

    Les troupes Serval puis Barkhane, restées neuf longues années stationnées au Nord, ont quitté le Mali sans gloire, laissant de surcroît derrière elles un terrain où ont, au contraire, avancé les groupes terroristes et un sentiment anti-français plus renforcé que jamais. Il débouche sur une rupture des accords de défense entre les deux pays et l’expulsion de l’ambassadeur français.

    Le 17 mars dernier, le gouvernement de transition annonce carrément la suspension définitive de deux médias lourds français, RFI et France 24. Le pouvoir en place leur reproche d’avoir évoqué des exactions commises par les militaires. Comme au Mali, la perte de l’influence française en Afrique devient une évidence.

    Le Soir d’Algérie, 10/08/2022

    #France #Afrique #Macron #Françafrique #Barkhane #Sahel #Russie

  • Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Bienvenue à Bwana ! Ya bon banania se salue !

    Mali, Burkina Faso, Guinée Conakry, Centrafrique, Sénégal, France, Françafrique, Emmanuel Macron, Etats-Unis, Ukraine, Russie, Chine,

    La guéguerre contre la Russie tourne au fiasco en Europe.

    J’écoutais ce matin un journaliste sur LCI convenir : « Les sanctions que nous avons prises contre Poutine se retournent contre nous. »
    V. Orban en visite récente à Moscou en disait autant.

    Cela n’a pas empêché la caste des bavards professionnels européens de le flinguer : les hyènes chassent en meute.

    Le journaliste se trompe. Ce ne sont pas les Européens qui ont décidé les sanctions contre la Russie. C’est Washington qui l’a fait et l’a imposé à ses supplétifs européens qui l’ont décidé contre leurs intérêts alors que les Etats-Unis en tirent tout le profit.

    A mon tour de confesser une erreur d’appréciation : j’avais vraiment pensé que c’était l’occasion pour l’Allemagne et les pays qui faisaient partie de l’ancienne zone mark de se défaire de la laisse atlantique et des pays déficitaires de l’Euroland, comme la France ou l’Espagne. Je me suis trompé.

    Les lombrics qui ont succédé à A. Merkel sont rentrés dans le rang et vont le payer comme ils le font depuis 1945. Tant pis pour eux.

    Le président français ne manque pas de distractions : il laisse la France dans l’état où il l’a mise et s’envole en Afrique où il espère reconquérir l’ancien Empire français.

    Il espère contrer les influences chinoises, turques et russes qui partout s’étendent et répondre au ministre russe des AE est en tournée en Afrique.

    Évidemment, il se fait des illusions.

    La France est presque partout expulsée d’Afrique : du Mali, du Burkina Faso, de Guinée Conakry, de Centrafrique, du Sénégal…

    Le Rwanda abandonne la langue française au profit de l’anglais devenu langue officielle, langue d’enseignement dans les écoles primaires et jusqu’à l’université. «Nous donnons la priorité à la langue qui rendra nos enfants plus compétents et qui servira notre vision de développement du pays», a déclaré mardi 14 octobre 2008 le président Paul Kagamé dans une école primaire de Kimhurura. Colonisé par la Belgique, le Rwanda, petit État d’Afrique des Grands Lacs, est membre de la francophonie depuis ses débuts en 1970.

    Novembre 2009. Adhésion du Rwanda à la communauté des pays de langue anglaise (Commonwealth)

    Le Gabon avec le Togo en font autant en juin dernier, alors que le Royaume Uni quitte l’Union européenne.

    Naturellement, personne ne crédite Londres de ces performances : si l’anglais s’étend dans le monde ce n’est pas par la grâce de Sa Majesté ou de l’intelligence des locataires du 10 Downing Street.

    Jamais l’Angleterre n’aurait survécu sans sa fidèle subordination à l’Amérique.

    Les Anglais n’ont jamais cessé d’être, depuis août 1941, des toutous de luxe de la Maison Blanche et de Wall Street.

    Pour ce qui concerne la tournée triomphale de E. Macron en Afrique je vous joins ci-dessous un papier que je vous avais envoyé en 2011 et qui n’a pas pris une ride depuis 11 ans. Ceux qui ont des archives en ordre le retrouveront facilement.

    En conviendrez-vous ?

    Djeha, 26 juillet 2022.

    ********

    On pensait naïvement que les violeurs se recrutaient seulement à la présidence française du FMI ou chez les ministres de la culture mitterrandiens en séjours sextouristiques au Maroc… ou ailleurs.

    Il faut croire que non. Le viol semble être le mode normal d’échanges de civilités avec les barbares que nous sommes.
    C’est vrai qu’il est des Français qui dénoncent ces crimes au nom de l’honneur et de l’idée qu’ils ont de leur propre patrie. Tout cela est très respectable.

    Mais de grâce ne vous laissez pas attraper par cet argument fallacieux dont usent abondamment les Israéliens. C’était à l’époque où le président Katsav avait été convaincu que viol.

    Ecoutez-les : « Nous sommes dans un pays démocratique, vous le voyez bien. Puisque même un président de la république (une crapule nommée Katsav) peut être condamné pour avoir violé ses collaboratrices. Et en plus nous sommes libres de le médiatiser. Il s’ensuit que la différence entre civilisations et barbaries ne tient pas aux abominations qui s’y produisent dans les unes et les autres, mais à leur équitable châtiment dans les unes et à leur totale impunité dans les autres. »

    Que de Katsav faudrait-il pour effacer les crimes constitutifs de l’Etat d’Israël ?

    Combien de procès faudrait-il instruire pour absoudre l’Occident des Himalaya de cadavres qu’il a semé en Afrique (Oubangui-Chari, Madagascar, Congo, Algérie…), en Amérique depuis 1492 (les natifs de ce continent ont été largement exterminés), les guerres asiatiques (de l’Indochine à l’Afghanistan, de Hiroshima à Nagasaki)… ? « Les soldats de l’idéal », braillait Clemenceau à la Chambre, en novembre 1918.

    A d’autres !

    Et ils remettent ça encore aujourd’hui, un peu partout.

    La violence comme voie incontournable vers le progrès et la créativité ? Darwin au secours d’Hitler pour expliquer Einstein ?

    A quels débiles profonds veulent-ils faire avaler cela ?

    C’est vrai que nos pays sont loin d’être des modèles de démocraties, loin d’être des Etats de droits. Il suffit de voir ces jeunes ignares à papa dans leurs voitures de luxe se pavaner sur les boulevards et les boîtes pour midinettes pour mesurer les quintaux de graisses analphabètes qui sont plantées comme des verrues à la tête de nos nations.

    Et alors ?

    Est-ce une raison pour les solder ?

    Est-ce une raison pour se solder ?

    D’autant moins que ces dirigeants, c’est bien à ces nations civilisées et avancées que la plupart des pays du sud les doivent. Demandez leur avis à nos voisins tunisiens!

    Et si vous n’aimez pas Djeha et que vous doutiez un peu, lisez ce qui suit.

    Djeha

    Mardi 28 juin 2011

    #Ukraine #Russie #Etats_Unis #OTAN #Europe #France #Afrique

  • La France gère l’argent de plusieurs pays africains

    France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, corruption, pots-de-vin, colonisation, Russie, esclavage,

    « La Russie est l’une des dernières puissances impériales coloniales ». Da gavarich Macron ! J’ai même lu dans un livre écrit par « Abou Doujaja », un illustre écrivain français né chez vous que les méchants Russes avaient envahis et soumis l’Afrique à l’esclavage pendant plusieurs siècles sur ordre de ce Poutine et qu’ils ont pris pleins de femmes noires pour en faire des mulâtres et devenir moins blonds. Manu, Manu, l’air du continent noir ne te va pas !

    D’ailleurs, comme des milliers d’internautes, j’ai failli étouffer de rire en t’écoutant dire aux Africains qu’ « On doit aider à réguler les sujets de corruption qui sont un fléau pour le continent africain » ! Mais Manu, c’est la France qui a ramené un sacré bouquin intitulé « comment toucher un pot de vin en dix leçons ? ».

    Et puis tu dois bien en savoir un bout depuis le temps que tu fréquentes les Rothschild. Tu dois bien savoir que ce n’est pas « les Dieux qui nous sont tombés sur la tête » mais c’est votre corruption qui nous a aliénés.

    Tiens parles-moi donc du fameux Franc CFA ! Comment donc un pays situé en Europe peut-il gérer l’argent d’un autre pays situé en Afrique et lui dicter sa politique ? Demandes donc à Emmanuel Moulin qui est à la tête de la direction générale du Trésor avec quoi sont remplis les caisses de la Banque de France ? Si, si vas-y demandes lui, il ne va pas le prendre mal. Il te dira que l’argent n’a pas d’odeur et qu’il est surtout kasher.

    La Sentinelle, 30/07/2022

    #France #Afrique #Corruption #Pot_de_vin