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  • Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou

    Consolidation de la transition au Mali: La nécessité d’un axe Alger-Moscou – Algérie, Russie, Françafrique, Barkhane, France,

    Le Mali choisi sa voie. Une transition de cinq ans, séparation des pouvoirs et dépolitisation de la justice, mais surtout nouveaux partenariats militaires pour défendre la souveraineté du pays. Un coup dur pour l’ancienne puissance coloniale. En effet, la France risque de perdre durablement ses pions non seulement au Mali mais dans toute la ceinture sahélienne au profit de la Russie, désormais acclamée par le peuple malien, par ses dirigeants et des pans entiers des populations africaines, blasés par un slogan françafrique synonyme d’appauvrissement et d’inféodation.

    Une équation qui conforte la position de l’Algérie qui voit son allié stratégique russe prendre lieu et place d’un partenaire ambivalent, retord et pas très commode, une France en perte de vitesse.

    Et c’est justement à Alger que le chef de la diplomatie malienne a tenu à se rendre en premier pour expliquer les conclusions des Assises nationales de la refondation présentées à Bamako, le 30 décembre dernier. Et Abdoulaye Diop n’est pas allé par quatre chemins. «L’Algérie continue à jouer un rôle essentiel en tant que partenaire allié stratégique du Mali. C’est un pays qui a avec le Mali une inter-solidarité pour nous accompagner, à notre demande, dans le cadre des efforts pour ramener la paix et la stabilité», a-t-il déclaré au sortir d’une audience avec le président Abdelmadjid Tebboune.

    Côté malien, les options sont désormais claires : l’Algérie reste plus que jamais un allié et un partenaire stratégique majeur. «Je tiens en particulier à saluer le rôle que l’Algérie joue à nos côtés, de façon discrète, notamment à travers mon frère Ramtane Lamamra qui a été et qui est un acteur essentiel et un artisan de ce processus pour lequel nous avons demandé un accompagnement de l’Algérie», a précisé le chef de la diplomatie malienne. Evoquant le message remis au président Tebboune, Abdoulaye Diop a expliqué qu’il «s’inscrit dans le cadre des relations de solidarité, d’amitié, de fraternité et du bon-voisinage qui a toujours existé entre le Mali et l’Algérie».

    Et le Mali mise effectivement sur le rôle primordial d’Alger dans la stabilisation du pays et son retour aux institutions issues de la volonté populaire grâce au dialogue inclusif inter-malien. «L’Algérie, en tant que pays voisin, est plus que concernée par ce qui se passe au Mali. C’est dans ce cadre-là que le président Goïta nous a demandé de venir partager avec son frère aîné les messages et les recommandations de ces assises nationales qui ont vocation à renforcer la démocratie au Mali, mais aussi la paix et la stabilité» a insisté le ministre malien.

    En termes de solidarité agissante avec ce pays du Sahel, l’Algérie partage avec la Russie les mêmes préoccupations, impliquant un plus grand rôle des deux pays dans la région. En effet, lors de la conclusion des Assises nationale à Bamako, les intervenants ont demandé aux autorités de transition de développer de nouveaux partenariats militaires avec des puissances militaires pour mieux défendre la souveraineté du pays. Cette proposition a suscité des applaudissements et des cris au nom de la « Russie ! » dans le Centre de conférence.

    Une conjonction des astres
    Il est à rappeler qu’il y a quelques mois, des manifestants maliens avaient brandis des drapeaux russes pour demander une plus grande implication de Moscou dans le rétablissement de la paix et de la sécurité au Mali. Une demande sitôt reprise par le Premier ministre Choguel Maïga. Après avoir accusé la France d’abandon en plein vol, il a renforcé les liens stratégiques de son pays avec la Russie via des contrats impliquant des sociétés privés de sécurité.

    Cette bonne conjonction des astres pour le Mali l’est autant pour l’Algérie. Pourquoi ? D’abord, la présence française dans toute la sous-région est mise à mal après l’échec patent de l’opération Barkhane, actée il y a quelques mois par le président Emmanuel Macron. La débâcle française, puisqu’il s’agit bel et bien d’une, est profitable aux trois partenaires stratégiques que sont le Mali, l’Algérie et la Russie. Pour Bamako, fini les ingérences insupportables des successeurs de Jacques Foccart dans les affaires du pays.

    Pour Alger, l’affaiblissement de l’influence française signifie une plus grande marge de manœuvres pour sa diplomatie et son appareil sécuritaire et un redéploiement en force dans la région. De plus, la présence russe, amicale et alliée, est infiniment plus positive que celle de la France. Pour Moscou enfin, il s’agit de reprendre pied au Mali et de sécuriser la ceinture sahélienne du Mali jusqu’en République Centrafricaine et au Soudan pour consolider l’arc sud méditerranéen allant de Syrie jusqu’en Libye.

    A Alger, plus que jamais, la stabilité du Mali est une affaire de sécurité nationale. Pour preuve, c’est l’ambassadeur Boudjemaa Delmi, Chef de file de la Médiation internationale au Mali qui a présidé la réunion virtuelle de mercredi dernier. Principal objectif, consolider l’Accord d’Alger à la lumière des derniers développements sur la scène malienne. «Les membres de la Médiation internationale ont réitéré l’impératif que revêt l’accélération de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ils ont souligné que celle-ci est essentielle pour la stabilisation durable du Mali et constitue une composante importante de l’entreprise d’ensemble de refondation de l’Etat malien», précise un communiqué de la Médiation.

    Rappelant les dispositions pertinentes de l’Accord de paix et du Pacte pour la paix, les membres de la Médiation ont réaffirmé leur «détermination à continuer à appuyer les parties signataires, y compris, le cas échéant, en intensifiant leurs bons offices pour aider à lever les points de blocage pouvant entraver une mise en œuvre diligente de l’Accord», note, en outre, le communiqué publié au terme de la réunion.

    Ce texte précise que «dans ce contexte, les membres de la Médiation internationale ont relevé les conclusions des Assises nationales de la refondation relatives à la mise en place d’un Sénat, l’opérationnalisation des transferts de compétences et de ressources financières et humaines de l’Etat vers les collectivités territoriales, l’élaboration d’une nouvelle Constitution et l’accélération du DDR (désarmement, démobilisation et réintégration)», soulignant que «ces conclusions, qui convergent avec l’Accord de paix, ouvrent des perspectives encourageantes quant à l’avancement du processus de paix».

    La messe semble avoir été dite concernant les nouveaux partenariats autour du Mali. L’Algérie qui a renoué avec la France, sans pour autant infléchir sa position concernant la fin des facilités militaires accordées entre 2013 et 2021, a tout intérêt à se rappeler que l’ancienne puissance coloniale, aux abois dans son ex-pré carré africain, ne sera jamais son allié stratégique. Paris préférant de loin un Makhzen inféodé à ses logiques néocoloniales, plutôt qu’à l’Algérie jalouse de sa souveraineté et à ses principes.
    Un axe Alger-Moscou incluant Pékin, à travers sa stratégie de la Ceinture et de la Route de la soie, sera plus que jamais salutaire pour toute l’Afrique. N’en déplaise à Macron et à ses sponsors.

    Par Mahmoud Benmostefa

    Le Jeune Indépendant, 09/01/2022

    #Algérie #Russie #Mali #Françafrique #France #Barkhane

  • Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    France, diplomatie, Maghreb, Afrique – Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    En Afrique de l’Ouest et du Centre, où le ridicule ne fait plus rire personne (fini les traits d’humour involontaires de Idi Amin Dada et de Jean-Bedel Bokassa), la pauvreté rampe et la corruption s’étend, la Chine avale tout ce qui passe (entre parenthèse, c’est très joli de dire que la France ne doit pas faire la loi en Afrique, mais c’est oublier que la jungle est en Afrique !). Au Sahel, la débandade est crépusculaire : on y tourne « Le Dernier Spahi » avec Delon et Bardot (le narratif de Lucchini en est pathétique et les couleurs y sont féériques…). Au Maghreb, la France se couvre de honte à chaque répartie qu’elle donne : on sombre à Paris dans l’idiotisme… le BHLisme et le Zémmourisme. Au Levant, Syrie comprise, la gêne est indicible, tellement on ne s’attendait peu à ce que la France y soit aussi nulle (trois présidents français, trois matamores !). Et jusque dans la Mer du Nord, d’où le continent se voit chassé comme un mendiant. Un remake de… « L’année dernière à Fachoda ».

    Bon ! Tout n’est pas perdu ! La France est encore présente avec un petit contingent militaire à Djibouti, où elle conserve l’impression de côtoyer les grands. À force de s’être éparpillée dans des partenariats (comme celui avec l’Angleterre, qui fut pour elle et l’Europe continentale le cheval de Troie le plus magistral des temps modernes), de s’être diluée dans l’OTAN et de se complaire dans la mondialisation aux antipodes et dans le libéralisme économique et la privatisation à domicile, la France a pris de mauvaises habitudes. Elle a surtout manqué des rendez-vous avec l’Histoire et pris des risques considérables. Je donnerai deux exemples paradoxaux dans le registre régalien. Le premier, dans le secteur de l’énergie, est hélas consommé. Le second stigmatise le danger qui guette le pays dans le transport maritime et la gestion des ports.

    Après la Guerre du Golfe, l’Irak offrit aux deux majors français, la Compagnie Française des Pétroles (qui deviendra Total) et ELF Aquitaine, d’opérer chacun un gisement géant de Pétrole Brut – celui de Majnoun pour ELF et celui de Nahr Umr pour Total : un (grand) président de gauche accepta cette main tendue, un (petit) gouvernement de droite la snoba ! Après quatre ans d’intense négociation de contrats de partage de production – ce qui ne s’était jamais vu en Irak depuis la nationalisation – un accord devait être conclu en octobre 1995 sans objection américaine affichée[i]. Or un certain Edouard Balladur, né à Izmir, en Turquie, naturalisé Français en 1932, Premier ministre de cohabitation, traître de Jacques Chirac, lui-même traître de Valéry Giscard d’Estaing, s’y opposa. Balladur ambitionnait la présidence de la République Française ! On ne le savait pas alors. Il cherchait des faveurs Outre-Atlantique et voulait pouvoir disposer du viatique financier que Loïc Le Floch-Prigent pourrait lui refuser, sachant en revanche que Philippe Jaffré – aux ordres – ne lui dirait pas non.

    ELF a disparu corps et âme. TotalEnergies a fini par conclure à Bagdad – 26 ans plus tard – quatre petits contrats d’un montant global de 9 milliards d’Euros (et non pas de 27 comme claironné). C’est accoucher d’une souris. L’âge d’or des hydrocarbures fossiles n’est plus et il ne s’agit pas d’exploration pétrolière mais, principalement, de traitement de l’eau pour la réinjecter dans le sol, de panneaux photovoltaïques et de gaz fatal récupérable à la tête du puits des autres. Bref, rien à voir avec les capacités du groupe en rapport avec les occasions perdues.

    Total, devenu TotalFinaElf puis TotalEnergies, est un groupe florissant. Il poursuit brillamment par sa percée en Russie au sein de plusieurs coentreprises (projets Yamal LNG et Arctic LNG 2) avec les Russes (Novatek), les Chinois (CNPC, CNOOC et Silk Road Fund) et les Japonais Mitsui et JOCMEC, la politique d’investissement initiée par Christophe de Margerie. Mais le groupe ne détient que 20% et 10% dans chacun desdits projets, assortis de transferts de technologie dans la tradition des méga-contrats conclus au cours des trente dernières années par les entreprises françaises en Chine. C’est grâce à ces transferts que les entreprises chinoises sont en mesure de damer le pion à leurs ex-bailleurs de technologie.

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    #France #Diplomatie #Afrique #Maghreb #Françafrique

  • Néocolonialisme (Edito du Moudjahid)

    Tags : Néocolonialisme, françafrique, Kwame Nkrumah, Sahara Occidental, Maroc – Néocolonialisme (Edito du Moudjahid)

    Le néocolonialisme est une réalité, un frein qui hypothèque dangereusement la souveraineté des nations et fait obstacle à leur essor. Il est inséparable de la pauvreté et du sous-développement.
    Le défunt président ghanéen, Kwame Nkrumah, l’a violemment stigmatisé. Il n’était pas le seul.
    D’emblée, la perspective d’une volonté de garder des pré-carrés et de maintenir les Etats nouvellement indépendants sous le joug s’est manifestée avec violence.

    L’essence du néo-colonialisme, argumenta-t-il, est que l’État qui y est assujetti est théoriquement indépendant et possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité, son économie et, par conséquent, sa politique sont manipulées de l’extérieur.
    Ceux qui l’ont combattu ou qui le fustigent aujourd’hui s’appuient sur des faits concrets pour mettre à nu ses formes et ses pratiques. De quelque masque dont il s’affuble, le néocolonialisme reste nocif et contraire aux intérêts des peuples, un ennemi irréductible de leur émancipation. Il est aussi dévastateur que toutes les servitudes d’antan. Le néocolonialisme, dans ses déclinaisons présentes, c’est l’alignement derrière les puissances d’argent, le maintien et le renforcement d’un «partenariat» inégalitaire, l’échange inégal entre les nations riches et les pays pauvres, l’instauration de nouveaux mécanismes de dépendance et les guerres par procuration. C’est également l’encouragement à l’endettement par l’intermédiaire du fameux plan d’ajustement structurel du FMI et de la Banque mondiale mis en place dans le cadre de l’aide au développement.

    Partout où subsiste cette idéologie néocoloniale, l’on assiste à un réveil des peuples qui s’insurgent contre elle et revendiquent sa disparition. Ces peuples veulent s’en affranchir, notamment dans divers pays d’Afrique francophone, pour ne citer que cet exemple.

    Face à cet hégémonisme d’un autre âge, point de salut hors la nécessité d’une solidarité concrète entre les nations victimes de ce diktat. Le défi qui se présente aujourd’hui est de diffuser la conscience d’une communauté de destin face à la communauté de ceux qui n’ont pour seul objectif que de faire persister la domination par d’autres moyens. Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a mis l’accent sur la nécessité de consentir davantage d’efforts pour libérer l’Afrique du néocolonialisme et trouver des solutions africaines aux problèmes africains, faire en sorte que l’Afrique s’offre ses propres solutions à ses problèmes de manière à éviter toute éventuelle solution qui serait en sa défaveur.

    Le monde change. Les pays africains ont la possibilité de s’orienter vers des pays comme la Chine et d’établir des relations intéressantes avec des pays émergents comme l’Inde ou le Brésil. Ce ne sont pas les partenaires loyaux qui manquent.

    La situation ne peut se modifier que par un véritable désir de changement pour favoriser un développement endogène et plus solidaire. Un développement permettant aux Africains d’entrer dans un système d’échanges avec les autres économies.
    Il s’agit, en définitive, de se garantir des opportunités de coopération plus justes et plus équitables, conformes aux aspirations des peuples africains.

    El Moudjahid, 15/11/2021


    Visite de la MAE sud-africaine au Sahara occidental : la colonisation n’a que trop duré

    Dans un communiqué commun sanctionnant la visite de la ministre des Relations internationales et de la Coopération de la République d’Afrique du Sud, Naledi Pandor, dimanche au Sahara Occidental, la République arabe sahraouie démocratique et la République d’Afrique du Sud ont exprimé leur satisfaction du niveau de coopération, de solidarité et d’amitié entre les deux pays, basé sur des liens historiques et fraternels.
    Le président de la RASD, secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, a chargé la ministre sud-africaine d’un message de gratitude et de remerciements au président Cyril Ramaphosa, ainsi qu’au peuple et au gouvernement d’Afrique du Sud, pour «leur rôle crucial dans la consécration de l’unité et de la complémentarité de l’Afrique et dans le recouvrement de la place qui lui sied dans les fora internationaux».

    Mme Naledi Pandor a invité la RASD et le Maroc, en tant que deux pays membres de l’Union africaine (UA), à sortir de l’impasse politique actuelle, réunir les conditions d’un retour au cessez-le-feu et parvenir à un règlement juste et durable du conflit, devant aboutir à l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux résolutions de l’UA et de l’organisation des Nations unies et en conformité avec l’Acte constitutif de l’UA, tels qu’énoncés par la 14e session extraordinaire de l’UA.

    Après avoir réitéré le soutien continu de l’Afrique du Sud au droit «inaliénable» du peuple sahraoui à l’autodétermination, Mme Pandor a affiché son «inquiétude de rapports faisant état d’une dégradation de la situation des droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés», avant de renouveler l’appel de l’Afrique du Sud à «intégrer la question du contrôle des droits de l’homme parmi les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso)».

    Les deux ministres ont mis l’accent sur «la responsabilité conjointe de l’UA et de l’ONU, en tant que garantes du plan de règlement de 1991, qui avait balisé la voie à une solution pacifique après 16 années de guerre entre les deux parties (ndlr: Maroc-RASD)», avant de souligner que le plan de règlement ONU-UA demeure l’unique cadre légitime et applicable pour mettre fin à une colonisation du Sahara occidental qui n’a que trop duré, et qui constitue la dernière colonie en Afrique.

    Le gouvernement et le peuple sahraouis expriment «leur reconnaissance au gouvernement sud-africain pour son soutien et sa solidarité continus et de principe, et pour sa défense du droit du peuple sahraoui à l’indépendance et la liberté dans les fora continentaux et internationaux».
    Les deux parties ont également convenu de «la nécessité de renforcer leurs relations bilatérales, sur la base des liens historiques profonds d’amitié et de solidarité les unissant, et confortés par leur lutte contre l’Apartheid et le colonialisme».

    Elles ont souligné, par ailleurs, leur «volonté de poursuivre et d’approfondir la coordination de leur politique extérieure au niveau régional et international, ainsi que de tenir des concertations régulières».

    El Moudjahid, 15/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Afrique_du_sud #Colonialisme #Françafrique

  • Néocolonialisme et abâtardissement de certains esprits africains

    Tags : Sénégal, Maroc, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Côte d’Ivoire, Bénin, Guinée, Togo, République Centrafricaine, RCA, Congo, RDC,
    Il y a, en Afrique, un gros problème de décolonisation des esprits, qui touche plus ceux que l’on considère les intellectuels !

    Le monde, en particulier les Africains, sait que la France a saigné l’Afrique depuis plus de quatre siècles. Elle n’est pas prête à y renoncer, car c’est dans sa « culture » de spolier pour s’enrichir afin d’assurer son bien-être aux dépens des autres.

    L’ennui aujourd’hui est qu’au moment où cette France perd de l’influence dans cette Afrique, où ses nuisances et son brigandage commence à se réduire pour disparaitre inexorablement à terme – par sa politique funeste, son arrogance et ses penchants néocolonialistes – des voix africaines, sûrement de bonne foi puisqu’elles s’affichent résolument contre l’exploitation des peuples, donnent la forte impression qu’elles conseillent à cette France de changer vite d’attitude en lui proposant des solutions pour ne pas perdre cette Afrique au profit d’autres puissances en l’occurrence la Russie et la Chine !

    La France « doit faire ceci ou cela » etc. « pour ne pas perdre ceci ou cela », que l’on lit dans des articles ou vu dans des vidéos, est une attitude purement d’allégeance due à un abâtardissement de certains esprits africains !

    On ne donne pas à un néocolonialiste, en voie de disparaitre, les bonnes solutions pour y demeurer ! Comme en cas de guerre, on ne divulgue pas sa stratégie ou la voie de sortie à l’ennemi !

    Dans les deux cas, c’est de la traîtrise !

    Djerrad Amar

    L’Espoir libéré, 06/11/2021

  • A qui profite le harcèlement contre l’Algérie?

    A qui profite le harcèlement contre l’Algérie? – Quels sont les pays que la politique algérienne dérange en plus du Maroc?

    Ce qui se passe actuellement avec le royaume du Maroc n’est pas une crise passagère ou le résultat de développements spontanés liés aux aléas entre deux pays voisins, même s’il s’agit de pays normalement frères.

    Il s’agit très probablement de la confrontation la plus grave imposée à notre pays depuis la « guerre des sables » en Octobre 1963, par ce même royaume marocain qui agit froidement et de manière très étudiée contre la stabilité de l’Algérie à plusieurs niveaux : politique, économique, sécuritaire, par la narco guerre. Même sur le plan sportif, le sieur Lekjaa n’épargne aucun coup à l’EN de football.

    Dans ce domaine, la Fédération algérienne de Football serait bien inspirée de soumettre un dossier complet aux instances supérieures de la CAF et de la FIFA, pour dénoncer cet usage toxique de la politique agressive dans la gestion des affaires du football continental

    Nous avons donc affaire à un véritable programme agressif généralisé contre lequel réagir spontanément et avec précipitation serait pour le moins inadapté, voire dangereux. Tout observer minutieusement, s’informer le mieux possible, tout contextualiser et tout mettre en cohérence est vital et hautement recommandable.

    Beaucoup de faits, mis en cohérence, montrent que les graves développements que connaissent les relations Algéro-Marocaines ne sont que l’aboutissement et l’aggravation d’un harcèlement que notre pays subit depuis une dizaine d’années maintenant.

    Le Maroc, seul, n’est pas de taille à cela, ceux du Makhzen le savent et ne peuvent s’investir dans cette aventure isolément, sans intégrer l’appui de puissances capables de leur assurer l’apport d’un potentiel agressif qu’ils n’ont pas.

    Ils profitent donc de la conjoncture pour tenter d’atteindre leurs objectifs, traditionnellement expansionnistes, qu’ils ont de tous temps nourri contre les territoires des pays voisins, dès que ces derniers arrivaient à se libérer du joug colonial, que ce soit contre l’Algérie, contre la Mauritanie ou contre le Sahara Occidental.

    Première question importante donc : quels sont les pays agissant aux côtés du Maroc dans ce harcèlement ?

    Quels sont les pays que la politique algérienne dérange et qui seraient intéressées à l’affaiblir ?

    Autrement dit : à qui le harcèlement contre l’Algérie profiterait-il ?

    Les faits montrent qu’il y en a au moins quatre.

    Le premier, c’est ce royaume marocain, belliqueux, expansionniste et d’un cynisme désormais inscrit dans l’histoire de nos relations en tant qu’Etats souverains, bien que voisins et frères.

    Le contentieux avec cette entité monarchique est plus lourd qu’il n’y paraît et seul le cynisme des dirigeants du marocains ne laisse en apparaître que l’affaire de l’occupation coloniale du territoire du Sahara Occidental.

    Les dirigeants du royaume marocain, sont des néo féodaux expansionnistes sur la base d’arguties mythiques, comme leurs alliés sionistes qu’ils exhibent maintenant sans la retenue de leurs prédécesseurs.

    La volonté des dirigeants marocains de ne rater aucune occasion de nuire à l’Algérie depuis l’agression d’Octobre 1963, à l’assassinat d’Etat des trois camionneurs algériens le Premier Novembre dernier, en passant par l’épisode d’Amgala.

    Soit dit en passant, que disent, les soi-disant intellectuels signataires de la pétition pour la Paix et les relations de bon voisinage entre le Maroc sur l’assassinat des trois civils algériens par leur pays ?

    La deuxième entité ayant intérêt dans l’affaiblissement de l’Algérie est incontestablement la France. Quels sont les faits qui le prouvent ?

    -il y a d’abord le contentieux colonial (loin d’être soldé de tout compte, tant s’en faut, de l’autre coté de la Méditerranée, on en est encore à glorifier les « apports de la colonisation » (c’est proprement honteux et cynique) et à honorer les harkis, traîtres à l’Algérie pour l’éternité. Mais il n’y pas que cela.

    L’Algérie gêne objectivement le fonctionnement néocolonial de la Françafrique.

    Il est notoire que pour avoir essayé de secouer cet ordre néocolonial français par des propositions concrètes, Mouammar Kadhafi l’a payé de sa vie dans les conditions criminelles que l’on sait, après avoir été l’invité d’honneur, en grande pompe, de ses assassins, entre, autres pour lui fourguer les invendables avions Rafales.

    La Libye a payé et continue de payer un très lourd tribut et aux dernières nouvelles, un avion de Haftar aurait atterri à Tel Aviv, pour proposer la vision de ce dernier de « sa » Libye probablement normalisatrice à l’Etat sioniste.

    En ce concerne les histoires pour enfants d’élimination de dictateurs qui opprimeraient leurs peuples, il faudrait savoir garder un minimum de sérieux car les tyrans protégés par la Françafrique, contre leurs peuples, sont légion.

    Cela nous amène à un autre gros contentieux avec l’Occident et, pour ce qui nous intéresse, avec la France : il s’agit de la problématique stratégique de l’énergie, et il se conjugue en plusieurs dimensions. En ce qui nous concerne, il s’agit surtout de la reconfiguration de la situation gazière mondiale.

    L’arrivée de nouveaux grands producteurs (Russie, USA, Canada, Qatar, Norvège, Chine) et l’entrée en production des gisements de gaz de schiste a encouragé les clients traditionnels de l’Algérie à envisager la remise en question de sa stratégie commerciale gazière, notamment, sur la dimension « contrats à long terme », vitaux pour la stratégie de développement de l’Algérie, car assurant un flux financier globalement stable sur la durée, permettant la conception et la mise en œuvre de plans de développement stables.

    Croire que ce pantin terroriste de Belaouar a les capacités intellectuelles, de renseignements, de logistique et d’armement pour concevoir et mener l’attaque sur le complexe gazier de Tiguentourine en Janvier 2013 relève de la naïveté.

    D’abord pour quoi ce Complexe gazier et non des installations pétrolières ou pétrochimiques. Ensuite ce complexe est une plate forme d’exportation gazière vers l’étranger.

    L’on se souvient comment toutes les puissances occidentales avaient tout fait pour dissuader l’Algérie de réduire rapidement cette attaque sur l’un de ses complexes gaziers les plus importants (18% des exportations gazières) et comment les forces de sécurité nationales ont très rapidement et avec le minimum de dégâts, mis hors d’état de nuire les mercenaires terroristes, en maintenant tactiquement le timing des opérations dans un secret exemplaire (et c’était loin d’être une précaution gratuite).

    A titre comparatif, le bilan final de l’attaque du complexe de Tiguentourine est de 37 tués dont 30 terroristes et 07 arrêtés, dont 04 ont été condamnés à perpétuité, celui de l’attaque terroriste du Bataclan en France, deux années plus tard est de 137 morts et 419 blessés dont 99 graves.

    Tout le monde sait que aussi que l’opérateur britannique, BP (British Petrolium) en l’occurrence, avait longtemps refusé de reprendre l’exploitation du complexe gazier aux cotés de ses deux partenaires le norvégien STATOIL et l’entreprise nationale SONATRACH et comment il a fallu faire pression diplomatiquement pour lui faire entendre raison.

    Tout le monde sait également que BP met en vente maintenant ses parts dans le complexe de Tiguentourine.

    Et qui se précipite pour une présenter une offre d’achat des parts de BP ayant toutes les apparences de l’hostilité ?.. le Français TOTAL !

    Il faut savoir que ce groupe français très présent en Afrique, a absorbé en 2000, le groupe Elf Aquitaine, qui a été emporté par un vaste scandale de corruption et de gestion parallèle de l’Etat français sur le continent.

    Il faut également savoir que c’est sur Elf (ERAP, à l’époque) et TOTAL que l’Algérie a procédé à la nationalisation des hydrocarbures en 1974 et en a confié le monopole à l’entreprise nationale SONATRACH.

    Concernant l’offre d’achat par TOTAL des parts de BP au complexe gazier de Tiguentourine, l’Algérie s’y est opposée en vertu de son droit de préemption et c’est bien entendu une mesure salutaire.

    Il faut aussi prendre en considération, dans cette vaste problématique mondiale de l’énergie et celle du gaz en particulier que des potentialités importantes sont progressivement mises au jour en Méditerranée, en offshore, que l’Algérie y a sa part, que cette part est convoitée par plusieurs groupes pétroliers, dont TOTAL et que cela sera l’objet d’une lutte d’influence sans merci.

    Last but not least, le gazoduc GME, transitant par le Maroc pour acheminer les livraisons algériennes vers l’Espagne et le Portugal, peut devenir un instrument de pression (voire plus) entre les mains des responsables du Makhzen compte tenu de son importance dans l’économie nationale.

    Dans ce sens, comment expliquer que le Maroc, qui héberge une partie importante de cette infrastructure et qui en profite en livraison de gaz naturel à un prix préférentiel et en droits de passage, ait tant cherché à développer le projet de gazoduc Nigéria ? Si ce projet avait abouti, sa capacité de pression sur l’Algérie aurait augmenté sensiblement.

    Les responsables algériens ont pris conscience de cette perspective et l’ont pratiquement annihilée par la construction et la mise en service de MEDGAZ, la fermeture de GME et par la dernière percée algérienne sur le projet de gazoduc Nigéria-Algérie-Espagne.

    Ces faits, et d’autres, montrent que la problématique du gaz est très sensible pour l’Algérie, et que pour réduire sa capacité de négociation, de réaction, d’action et de projection, l’affaiblir est stratégiquement important et représente un objectif pour toutes parties que la stratégie gazière algérienne n’arrange pas ou qui la convoite d’une manière ou d’une autre.

    Or, face à toutes ces manœuvres, l’Algérie a tenu bon et son argument de vente de la sécurité des approvisionnements a été protégé de manière exemplaire, ce que même le russe Gazprom n’a pas pu assurer lors de la crise d’Ukraine, privant ses clients européens de gaz pendant 13 jours en plein hiver 2014 : ni les années noires du terrorisme encouragé par les différents embargos français notamment, ni l’attaque du complexe de Tiguentourine n’ont réussi à l’atteindre.

    Les difficultés et la toxicité engendrées par les quatre mandats de Bouteflika, les menées de ceux qui voulaient lui faire faire un cinquième mandat, les conflits supputés au sommet du pouvoir par ceux qui attendent l’aubaine, tapis dans l’ombre.

    La perspective de la manipulation du Hirak originel, la chute durable du prix du pétrole, ont, comme dans les années quatre-vingt-dix, (il n’est pas fortuit que les acteurs de ces années-là se soient bruyamment réveillées de leur dormition attentiste) ont fait croire « aux amis qui nous veulent du bien » de passer à l’offensive : les dirigeants du Makhzen, entre autres… font partie de ceux-là.

    Par Allaoua Bendif, Fils de Chahid, Docteur en psychologie Clinique, Enseignant universitaire à la retraite, Auteur de : « Violences Algériennes», Koukou Editions. Octobre 2019

    La patrie news, 05/11/2021

  • Belhimer: L’Afrique recherche des partenariats plus équilibrés

    Belhimer: L’Afrique recherche des partenariats plus équilibrés. Emergence à l’échelle continentale d’un panafricanisme hostile au cadre néo-colonial qui régente la « Françafrique.

    Le ministre algérien de la Communication est revenu dans une interview accordée à l’AA sur les relations algéro-turques et sur l’émergence à l’échelle continentale d’un panafricanisme hostile au cadre néo-colonial qui régente la « Françafrique ».

    Les relations entre l’Algérie et la Turquie n’ont cessé de se renforcer notamment durant la dernière période, dans quel sens va cette coopération et dans quelles perspectives ?

    Les relation algéro-turques n’ont cessé de se développer, particulièrement depuis le début du siècle. Ce développement s’inscrit dans une sorte de partenariat d’exception qui, en très peu de temps, propulsa la Turquie au rang de 5ème partenaire commercial et de premier investisseur étranger en Algérie.

    Ces relations privilégiées trouvent-elles leur source dans l’histoire commune des deux pays ? Dans des objectifs partagés ?

    Il y a en effet ce que vous appelez « une histoire commune » aux deux pays pour des objectifs partagés que des conditions historiques ont rendu nécessaires. Contrairement aux lectures erronées qui sont faites par certains, elle ne s’inscrit nullement dans ce qui est prétendu être « une colonisation ottomane ».

    Au début du XIVe siècle, l’emprise religieuse sur les entités étatiques et leurs alliances est prééminente. L’Islam comme le Christianisme ont inspiré ces entités, les ont fait collaborer dans des affrontements ininterrompus.

    Les coreligionnaires turques ont répondu présent à la demande autochtone d’assistance pour éloigner la menace espagnole qui pesait sur certaines villes côtières.

    C’est ainsi que Barberousse partit pour Jijel en 1523. Elle sera la première ville délivrée de la menace espagnole par l’assistance ottomane.

    De Jijel partirent les autres campagnes qui allaient libérer les autres villes : Béjaia, puis Alger aux portes de laquelle se retrouvent dès 1526 les forces réunies à chaque étape, pour chasser les occupants espagnols. Le 21 mai 1529 les forces communes s’emparent de forteresse de Pénon, face à Alger.

    L’expédition s’opère sous l’étendard qui représente aujourd’hui une pièce importante du musée de la marine à Besiktas à Istanbul où une aile entière abrite un hommage à ce moment particulier des rapports entre l’Algérie et la Sublime Porte.

    La France, « fille ainée de l’Eglise», tentera de reprendre pied à Jijel, là où les Espagnols ont été chassés. Le 2 juillet 1664 sur ordre du roi de France Louis XIV, un corps expéditionnaire de 6500 appareille de Toulon sous le commandement du duc de Beaufort. Trois semaines plus tard il est au large de Jijel pour une opération qui tourna au fiasco.

    Lors du défilé du 14 juillet dernier, les Algériens ont été surpris de voir un engin militaire français estampillé de la mention « Djidjelli 1664 », y voyant une surprenante commémoration d’une défaite.

    La coopération économique entre les deux pays est-elle satisfaisante ou peut-elle encore être renforcée ?

    La coopération économique peut être élargie encore davantage. Elle comporte deux volets : les échanges commerciaux et les investissements directs

    Les échanges commerciaux appelés à atteindre les 5 milliards de dollars à la fin de cette année demeurent encore insuffisants au regard des potentialités recensées non encore exploitées. Ce niveau place déjà la Turquie comme cinquième partenaire du pays.

    Les investissements turcs évalués à 5 milliards de dollars couvrent 400 projets d’investissements portés par 1300 entreprises pour un effectif d’environ 30000 salariés.

    La Turquie est, à c e titre, le premier investisseur étranger chez nous.

    L’agriculture, le tourisme et les services sont les vecteurs privilégiés de la relance de la coopération souhaitée par les deux parties.

    Qu’envisagez-vous au niveau de la coopération bilatérale pour reconstruire et stabiliser la Libye?

    L’Algérie a ouvert sa frontière terrestre avec la Libye après avoir abrité une rencontre d’hommes d’affaires de ce pays voisin, frère et ami. Elle n’épargnera aucun effort pour contribuer à sa reconstruction dans le sens d’une consolidation de sa souveraineté, de son unité territoriale, sa stabilité, loin de toute ingérence, intervention ou présence étrangères, dans un climat de dialogue et de réconciliation comme base d’un vivre ensemble harmonieux dans une société démocratique ​​​​​​​

    Le rapprochement Alger-Bamako inquiète la France, qu’en est-il au juste ? Comment analyser l’affolement de la France

    Comme je l’ai déclaré à RFI le 15 juillet dernier, la doctrine militaire française qui a projeté l’opération barkhane au Mali est inappropriée, voir est contre-productive. Elle prétend anéantir militairement les forces du terrorisme qui frappe la France. Ce faisant, elle instaure une sorte de «tutorat» qui méprise les forces locales, réduites à des supplétifs pour la protection des sources d’uranium nécessaires au complexe nucléaire français. Si l’intention était noble, ces moyens colossaux déployés auraient constitué un atout pour le développement économique, social et culturel de ce pays – seule réponse durable à l’extrémisme et à l’obscurantisme si tant est qu’ils constituent une préoccupation réelle pour la France.

    Pensez-vous que ce qui se passe actuellement au Mali notamment le rejet du protectionnisme français serait le début d’un processus de désengagement vis-à-vis de la France à l’échelle continentale ?

    Il y a, en effet, un regain évident et salutaire de panafricanisme hostile au cadre néo-colonial qui régente la « Françafrique ».

    Toute l’Afrique subsaharienne, l’Afrique de l’Ouest et Sahel notamment, ressent la présence française comme une humiliation. Il semble bien que les rapports de domination-soumission post-indépendances qui se sont substitués aux rapports dominant-dominé qui ont prévalu à l’époque coloniale arrivent bel et bien à leur terme, au profit d’un partenariat plus équilibré porté par les nouveaux partenaires émergents que sont la Turquie, la Chine et la Russie.

    *Ammar Belhimer est un enseignant en droit public et journaliste algérien, devenu ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Djerad le 4 janvier 2020. Il est le fondateur de quatre journaux, et a une expérience d’éditorialiste et chroniqueur.

    Anadolou

  • L’Afrique tombeau du colonialisme qui se referme

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    En déclarant l’Afrique “tombeau du colonialisme”, Lamamra, le chevronné actuel ministre des affaires étrangères de l’Algérie s’élève frontalement contre le néocolonialisme indécrottable de Paris. C’est en homme politique qui connaît ses dossiers et fier citoyen de la nation algérienne chantre de l’anti-colonialisme qu’il a remis à sa place poliment une France qui se droitise en pré-campagne présidentielle et qui se devait de nouveau d’essuyer le couteau sur l’Afrique.

    En visite officielle à Rome, Ramtane Lamamra en a profité pour visiter le tombeau de Jugurtha en un pied de nez à Macron pour lui signifier de relire ses pages d’histoire. Jugurtha est né vers 160 av. J. C à Cirta — actuelle Constantine, Algérie — et mort en 104 av. J.-C. à Rome, est un roi numide. Il s’oppose durant sept ans à la puissance romaine entre 111 av. J.-C. et 105 av. J. C, durant un conflit qui nous est connu sous le nom de « guerre de Jugurtha ». Le Mali a été le berceau de trois grands empires : l’empire du Ghana, l’empire du Mali et l’empire songhaï…

    Et pourtant, pour la France de Macron avant son arrivée, c’était le néant en Afrique. Nous laisserons le récit de l’histoire riche de l’Afrique aux historiens.

    L’Algérie, en rappelant son ambassadeur et interdisant son espace aérien aux avions militaires français vient certifier avec l’assurance de sa stabilité acquise grâce au bon choix de ses partenaires (Russie/Chine) que la perversité de la France vis-à-vis de l’Afrique ne cessera pas tant que celle-ci prêtera le flanc avec son ignorance, sa faiblesse ou sa vénalité.

    Une Afrique qui se doit de hausser le ton contre toute présence qui porte atteinte à sa souveraineté. Pas que contre la France qui persiste. Elle se doit, comme le reste du monde libre, de délimiter ses lignes rouges pour s’affranchir de cette tutelle créant le besoin et qui suce son sang depuis des siècles pour le recracher en métropole sur les immigrés.

    L’Algérie en soutenant la Libye, la Tunisie, le Mali ouvre une brèche dans la forteresse de la Françafrique qui n’est grande que parce qu’elle s’appuie sur les épaules du continent le rabaissant à chaque élection présidentielle. Ne répondez pas à la fausse flatterie du sommet Afrique France qui n’est qu’un écran de fumée où on a pris pour figurants les enfants de Harkis et des nègres de salons venus danser autour de la Macronie dans une mise en scène digne d’une démocratie intermédiaire.

    La France de Macron s’obstine dans un déni futuriste de s’acquitter de sa dette morale et matérielle qu’elle a envers ses anciennes colonies. Il faut cesser de croire que seul le système est coupable, son peuple dans sa majorité, naguère jouissant des privilèges de l’empire colonial, soutient par orgueil secrètement un Macron embourbé dans les dédales d’une histoire proche peu reluisante. Tout ceci laisse une porte grande ouverte royalement à la Chine, aux Russes et aux Américains pour rafler la mise dans un monde qui change plus vite que certains.

    Le printemps arabe n’a emporté que les pays faibles et mal accompagnés. Quand Kadhafi s’est tourné vers la Chine et la Russie, ils l’ont éliminé. L’Occident a fait du terroriste un fonds de commerce aux détriments des nations instables. L’Algérie prouve par sa stabilité que malgré ses positons non-alignés, elle reste solide et le Hirak peut suivre son cours vers sa maturité politique sans immixtion dans ses affaires de parties étrangères déstabilisatrices déguisées en âmes charitables.

    L’Afrique doit rendre l’aumône à l’Occident. L’époque des renversements est révolue, et la Russie apparaît comme un partenaire solide qui parraina la Syrie que le Western World réuni n’a pu renverser. La Russie, et la Chine s’érigent lentement en rempart contre le néo-colonialisme offrant une alternative à une Afrique riche en ressources et pourtant exsangue des abus séculaires de Londres, Paris et Washington.

    Mohammed Mezouar

    Aldjazair.org, 09/10/2021

  • Pour l’abolition de la loi glorifiant l’impérialisme Français

    France, Algérie, colonisation, impérialisme, Afrique, françafrique, néo-colonialisme, #France, #Algérie,

    Là est le nerf de la guerre, la bataille de toutes les batailles : Si les algériens, maghrébins et africains du « sahel » regagnent leur souveraineté et leurs droits légitimes, l’empire « France-Afrique » disparaîtra quasiment instantanément, faute de la base solide sur laquelle s’appuyer : le territoire et ses ressources, source de toutes les convoitises.

    Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui n’est que la résultante de la domination et de l’oppression exercées par l’occident de la chrétienté et vues par son oligarchie dirigeante comme « porteuses de lumière ». Cette doctrine date des empires grecs et romains, Rome ayant passé le relais à l’église de Rome qui devint le Vatican au IVème siècle après que l’empereur Constantin eût cédé l’empire romain à l’église romaine.
    Depuis lors, la France s’est livrée au pillage, à la rapine, au meurtre organisé, au vol, à l’occupation et au génocide d’abord sur le continent européen, puis dès le XIème siècle en Afrique du nord, Moyen-Orient avec les croisades, puis durant « l’ère de la découverte » et de la prise de possession des continents africain et américain au XVème siècle jusqu’à aujourd’hui, sans discontinuer.

    Vouloir lutter efficacement aujourd’hui contre l’empire colonial, c’est lutter contre le fondement même de l’impérialisme qui repose sur le pilier de la « glorification » de la colonisation et un pilier de pouvoir idéologique étroitement impliqué l’un avec l’autre.

    Attaquer ces deux piliers porteurs aura pour résultat à terme, d’effondrer la glorification coloniale française notamment. Pour se faire, couper en cela l’herbe sous les pieds de l’empire français et œuvrer ensemble pour un changement radical de paradigme politique et économique.

    L’empire français est entré dans sa dernière phase, celle du capitalisme monopoliste hideux, qui ne peut, pour sa survie, qu’implanter une dictature sur toute l’Afrique. Jacques Chirac ne confiait-il pas lui-même, hors micro, en 1999 : « Il faut bien que les dictateurs gagnent les élections » ?

    Comment ? Par la prise de conscience et le boycott physique et idéologique tout en amenant des solutions efficaces de remplacement aux dogmes ploutocratiques unipartite, vieux de plusieurs siècles qui nous ont été imposées depuis plus de cinquante années.

    La France Afrique « Un univers pourri jusqu’à la moelle »

    La politique franco-africaine, autrement appelée Françafrique, est extrêmement nocive. Après la proclamation de l’indépendance des anciennes colonies françaises d’Afrique, des réseaux politiciens ont assuré la continuité du pillage du continent noir au profit notamment des hommes de pouvoir en France en plaçant des dictateurs corrompus à la tête des États nouvellement indépendants.

    Depuis plus de quarante ans, la politique française en Afrique vise uniquement à exploiter les ressources naturelles et géopolitiques des pays francophones. Les profits sont immenses. La corruption, le meurtre, la manipulation et la guerre. C’est le plus long scandale de la France, soi-disant patrie des droits de l’homme, soutenu, au-delà de toute raison, les inspirateurs et les auteurs du génocide rwandais.

    La France Afrique, c’est autre chose, le pré carré de toutes les compromissions et de tous les coups tordus, un espace protégé où l’impunité est assurée aux puissants.

    En 1994, et en moins de trois mois, 800 000 Tutsis sont massacrés au Rwanda sous les yeux impassibles de la France. Dans le même temps, de véritables armées privées sont recrutées et entraînées dans l’hexagone par le biais d’organismes tels que le DPS « Département protection sécurité » du Front national. Ainsi, alors que l’on croyait en avoir fini avec le paternalisme français et ses rapports incestueux avec un certain nombre d’autocrates africains.

    Des années durant après le drame, le président du Rwanda Paul Kagamé, les médias, les associations « humanitaires », une grande partie de la classe politique et les réseaux sociaux continuent d’accuser la France d’avoir participé au génocide rwandais.

    Pour la pensée unique, les « Tutsis » sont les victimes de crimes contre l’humanité commis par les Hutus pro-français, jamais leur part de culpabilité n’est mise en évidence, jamais on n’explique les raisons sordides qui se cachent derrière ce massacre !

    Jamais n’est mentionné le rôle néfaste de la présence française en Afrique ayant eu intérêt à provoquer la catastrophe. Il est temps de reprendre l’affaire à zéro et oser dire, preuves à l’appui, que votre histoire officielle a été truquée.

    Les années quatre-vingt-dix demeurèrent celles d’une collusion entre intérêts français et pratiques illégales sur le continent Africain.

    Rappelons, c’est important, que le niveau de vie du peuple français doit beaucoup à la rapine et à la vampirisation de l’Afrique : pétrole, gaz, or, diamants, uranium, cacao… Rappelons également que ces crimes sont de la responsabilité totale de la franc-maçonnerie criminelle qui dirige l’Afrique depuis la colonisation de ses mains ensanglantées.

    Des dizaines, voire centaines, de livres existent sur ces affaires, rien de secret, rien d’occulte, juste des archives déclassifiées. Du coup, quand on entend Macron, Sarkozy, Hollande, Valls, Eric Zemmour ou Marine nous parler de « valeurs occidentales », on se demande bien lesquelles ?

    L’éternelle histoire de ces assistants criminels ? Sauf les noms et les appellations qui changent le mode opératoire demeure le même ! Juste pour mieux comprendre ce processus mafieux d’hier et d’aujourd’hui !
    D’où il est nécessaire, de jeter la lumière sur cette affaire de corruption de la France en Afrique, au Maghreb et au Sahel et la relier directement avec Le terrorisme manipulé et les guerres secrètes à des fins géopolitiques des organismes de financement.

    Nous sommes tous des colonisés aux yeux de la France !

    Le seul moyen d’en sortir est pour nous, les Hommes politiques, parlementaires, historiens des deux côtés (colonisateurs – colonisés) doivent s’organiser et s’impliquer davantage autour des thèmes fondés sur les principes de réciprocités et d’universalité, de démocratisation des processus décisionnels et de politiques gouvernementales. Il s’agirait notamment de mieux préciser les rôles, responsabilités/obligations, attentes et réciprocités entre l’Algérie et ses partenaires, ainsi que d’un pays à l’autre, en vue de reconnaître ouvertement le mal perpétré, œuvrer pour une véritable restitution des droits volées et ressources usurpées ainsi que pour une réconciliation réelle avec les peuples colonisés d’hier et d’aujourd’hui, car nous avons besoin les uns des autres pour bâtir une véritable société juste qui soit toujours plus à la hauteur de la dignité humaine, émancipée et libre.

    Il n’y a pas d’autre alternative, ni aucune solution au sein du système oligarchique coercitif, oppressif et totalement mortifère qu’on nous a imposé en nous bourrant le crâne avec la pseudo-inéluctabilité de l’affaire par une science tronquée, biaisée et falsifiée à bien des niveaux.

    Tout cela est bien au-delà de toute rédemption et nous devons définitivement lâcher-prise d’avec cette ignominie colonialiste à la française, qui est le pire fléau que la terre ait porté depuis des milliers d’années.
    Ainsi nous voyons pour la mission actuelle l’unique issue de ce dilemme est : L’abolition des lois, glorifiant l’impérialisme Français !

    Véritable pilier de soutien entre les peuples, qui verra la libération des peuples des deux rives, de la doctrine colonialiste euro-centrique et l’ensemble des peuples s’auto-déterminés en adoptant et adaptant les modes de gouvernance de sociétés libres et indépendants à pouvoir non coercitif ; ceci rendant les conflits impossibles par concept.

    Ceci ne pourra s’effectuer après qu’une véritable reconnaissance des droits légitimes du peuple algériens volés ait été faite durant la colonisation soit au total 132 ans.

    Pour tous ceux qui désirent lutter efficacement contre le colonialisme français qui est le cœur même de l’impérialisme d’hier, d’aujourd’hui et de demain si rien ne change, il faut œuvrer à détruire les piliers porteurs de l’empire, qui aujourd’hui se situe plus que jamais en Afrique du Nord.

    Là est l’enjeu, là est le talon d’Achille de l’oligarchie coloniale impérialiste et c’est là qu’il faut frapper, à la réconciliation sinon, frapper là où cela fait mal, aux portefeuilles et aux ressources, c’est la seule solution réaliste et viable.

    La méthode doit consister à condamner et à rejeter la glorification de la « doctrine visant à légitimer l’occupation, la domination politique et l’exploitation économique de territoires par certains États » et par la même en forcer les entités de droit international à reconnaître la nullité de cette loi, forcer une rétractation de laquelle dépend l’effondrement du système juridique soutenant cette escroquerie.

    Le système colonial français est fait pour se protéger lui-même, par des lois oligarchiques de protection vous avez pour ça la Loi française du 23 février « glorifiant le rôle positif de la présence française en Afrique du Nord »
    C’est pourquoi il faut une énorme pression populaire pour forcer l’abolition définitive de cette ignominie devenue dogme fondateur de la société coloniale occidentale d’aujourd’hui ? Nous devons à cet égard, agir de concert avec nos frères maghrébins, des pays du Sahel et surtout les occidentaux débarrassés de l’idéologie colonialiste, avec les peuples colonisés des continents qu’ils ont colonisés. Cette union verra la chute inéluctable de tout empire et de toute hégémonie idéologique, économique et politique, car la base raciste sur laquelle repose tout le système n’existera simplement plus.

    Les oligarques colonisateurs ont peur, très peur, car ils savent que leur paradigme ne tient qu’à la division et qu’au contraire, l’union des peuples est leur angoisse existentielle. Comment mieux diviser les peuples que par la guerre ? Ce qui en plus leur fait gagner des sommes fabuleuses qui renforcent leur monopole capitaliste.
    Voilà pourquoi, nous insistons de plus en plus sur cet aspect de la lutte, qui à notre sens est devenu vital et offre une solution lumineuse pour se débarrasser avant toute chose de l’empire oppresseur français, condition sine qua non d’un changement de paradigme pour le bien–être de tous…

    Cela peut ne pas paraître évident mais néanmoins, il me semble pertinent de mettre en avant un fait. En effet La conquête de l’Algérie est-elle justifiée seulement par le désir de venger l’affront fait à un diplomate ? Non, répond Pierre Péan, auteur de du livre « Main basse sur Alger », un livre qui retrace les dessous de l’entreprise française.

    Cette conquête avait été menée dans le but de faire main basse sur les immenses trésors de la régence d’Alger (plus de 500 millions de francs de l’époque, soit 4 milliards d’euros) afin de constituer les fonds secrets du « Roi Charles X » pour corrompre et retourner le corps électoral français ?!

    Qu’est-il advenu de cette immense fortune ?

    Une partie a été versé dans les caisses de l’état, d’autres millions sont revenus au corps expéditionnaire. Le reste ? La plus grande partie du trésor et des pillages opérés dans la Casbah, dans la ville et dans les environs d’Alger a abouti dans les poches des militaires ,de fonctionnaires des finances , de négociants et d’ aventuriers mais aussi dans celles du roi des français , indique Pierre Péan.

    En résumer l’expédition militaire contre l’Algérie fut donc un « Grand hold-up financier » jamais admis. A cela s’ajoute les génocides jamais révélés !

    D’après des historiens la période d’occupation a fait plus de 5 millions de morts, dont un million et demi, seulement lors de la révolution de libération entre 1954 et 1962.

    La colonisation française a aussi fait des milliers de disparus et de blessés, des villages entiers ont été détruits, sans parler des ravages des rayonnements causés par les essais nucléaires français menés dans le désert algérien.

    La colonisation française de l’Algérie a duré entre 1830 et 1962, les autorités et les historiens algériens affirment que cette période a été marquée par des meurtres de près de cinq millions de personnes, ainsi que des campagnes de déplacement et de pillage des richesses, et du vol de milliers de documents et de pièces archéologiques, dont certaines dateraient de l’époque ottomane (1515-1830).

    Les responsables français ont répété à plusieurs reprises la nécessité pour l’Algérie de tourner la page de son passé colonial, mais l’Algérie n’a cessé de réclamer à plusieurs occasions la reconnaissance officielle de Paris de ses crimes coloniaux.

    Ce qui est évident et sûr, c’est que nos martyrs morts pour une juste cause demeureront immortels, pour l’éternité.

    La moindre défaite, pour eux était une victoire gagnée sur l’ennemi.

    Que Faut-il ajouter d’autre. Hommage à tous les morts pour l’Algérie indépendante.

    Tarek Benaldjia

    L’Espoir libéré, 04/10/2021

  • Le repli du Mali vers la Russie, une option de souveraineté

    Mali, Françafrique, Barkhane, Russie, #Mali, #Barkhane, Wagner, #Wagner, 

    Par Mahmoud Benmostefa
    Le Mali entend s’affranchir de la tutelle de la Françafrique. Après des décennies de mainmise française sur la politique du pays, et une décennie presque de présence militaire directe, le gouvernement malien a affirmé haut et fort vouloir se débarrasser d’un fardeau nommé France au milieu d’un ressentiment contre l’ancienne puissance coloniale de plus en plus fort sur le continent africain.
    Ainsi, la réorientation stratégique de Bamako en direction du couple russo-chinois augure d’une nouvelle phase dans le processus de décolonisation «post-coloniale». L’annonce par le gouvernement du président Assimi Goïta de signer des accords sécuritaires avec des sociétés d’experts et de conseillers russes a non seulement courroucé Paris mais également ses alliés au sein de la Cédéao, ce qui présage d’une dégradation des relations entre les deux pays, mais aussi d’une probable recrudescence d’actes terroristes dans la région, ce qui ne manquera pas d’inquiéter l’Algérie.
    Répondant aux critiques de journalistes maliens, le Premier ministre du Mali, Choguel K. Maïga n’est pas allé de main morte. «On accuse le Mali de vouloir changer de stratégies, le Président Assimi Goïta a dit simplement à la Cédéao, qu’on ne peut pas être dans une situation où par exemple on apprend qu’il y a une attaque quelque part et on a un hélicoptère qui peut voler pour intervenir, on l’interdit au motif que cette zone est une zone d’entraiment d’autres forces partenaires», a-t-il martelé. 
    En réalité, cette affaire de contrats avec les Russes est une réponse à l’arrogance française qui a cru que le retrait du Mali allait faire plier les autorités de Bamako et les amener à redemander le retour des troupes françaises.
    Ce que la cécité française refuse d’admettre c’est le refus quasi général au Mali de la poursuite de la présence des troupes étrangères sur le sol malien. Un refus qui renseigne sur les ravages des opérations Serval et Barkhane depuis 2012 et leur impact catastrophique sur la population malienne. 
    Des années durant, la présence française a privé le Mali d’importants contrats d’armements avec de tierces parties autres que la France. Le recours à d’autres partenaire consacre l’option de souveraineté qui faisait défaut aux maliens.
    D’ailleurs, Choguel Maïga a été direct sur ce sujet. A ses dires, cette situation ne peut pas continuer, c’était par le passé. «On ne peut pas nous interdire d’acheter du matériel avec un autre pays par ce que un pays ne veut pas, on peut nous empêcher d’envoyer nos éléments dans un autre pays pour qu’ils les forment par ce qu’un pays ne le veut pas», a-t-il indiqué.
    «Pourtant, ajoute le Premier ministre Choguel Maïga, au départ l’intervention des forces étrangère a été sollicitée pour trois raison: premièrement détruire le terrorisme; deuxièmement aider l’Etat malien à instaurer son autorité sur tout le territoire et enfin appliquer les résolutions des Nations Unies».
    Au final, quasiment aucun objectif n’a été atteint ! Ni le terrorisme n’a été vaincu, les troupes françaises ayant quitté le Mali sans gloire, et l’Etat malien n’a pas été consolidé, loin s’en faut. La France ayant semé que désordre et désolation. Enfin, la vision impériale de Paris ne lui a pas permis de faire appliquer les résolutions de l’Onu.
    S’agit-il d’un nouveau schéma néocolonial ? Assurément oui ! Paris a considéré sa présence au Mali depuis le putsch de 2012 selon le prisme de la Françafrique légué par Jacques Foccart à ses lointains successeurs. Cependant, l’époque de Foccart est bien loin et les rapports sociaux entre anciens colonisateurs et anciens colonisés ont radicalement changé. Ce que les politiques et militaires français ont feint de ne pas relever.
    D’où les conséquences chaotiques de la présence française au Mali sur les plans politiques, militaires, économiques et symboliques. Et c’est libéré de ce complexe du colonisé que le président Goïta a entrepris la recherche de nouveaux partenaires dans le grand bloc eurasiatique. Russes et Chinois sont donc appelé à remplacer, le premier militairement, le second économiquement, la France au Mali en particulier et au Sahel en général.
    Mécontents autant que désarçonnés, les Français ont réagis par le biais de leur ministre des Affaires étrangères qui a accusé Bamako de vouloir introduire la société Wagner au Mali. 
    Disant connaître Wagner de la Syrie, de l’Ukraine, de la République centrafricaine et de la Libye, Jean-Yves Le Drian a déclaré que «Wagner, qui a offert ses services à la junte (sic) au Mali, est connu pour renforcer l’instabilité des pays où il est positionné, par extorsion, en violation du droit humanitaire». Exit les bavures des troupes françaises dans le cadre de Serval et Barkhane ! De nombreux civils maliens ont été tués par les forces françaises dans le cadre de l’opération Barkhane. En janvier 2021, 19 civils réunis pour un mariage ont tués au centre du Mali. Trois mois plus tard, une enquête de l’Organisation des Nations unies (ONU) conclut à la bavure française.
    Le Drian a cependant noté que le président par intérim du Mali, le général Assimi Goïta, a indiqué son intention d’introduire la société Wagner dans le pays, mais qu’il n’y a pas encore d’accord. 
    Précisant que la France a fait part de son mécontentement face à un tel accord à l’administration malienne, Jean-Yves Le Drian a déclaré que «le général Goïta sait que la présence de Wagner au Mali, un accord avec cette société, est incompatible avec la présence internationale et européenne dans le pays». Un avertissement que Bamako a résolu d’ignorer, les éléments de langage du chef de la diplomatie française étant d’un autre âge, celui de «l’Afrique de Papa», et non pas celui du 21ème siècle.
    Cela d’autant que la menace brandie par Paris de se retirer totalement vise d’abord à faire pression sur l’Union européenne et l’ONU et fragiliser, par la même, l’accord de paix inter-malien signé en septembre 2015 à Alger.
    L’anachronisme temporel de la France est la cause de sa débâcle en Afrique, les politiques français étant incapable de dépasser leur complexe de colonisateurs. Le président Assimi Goïta l’a bien compris, il a entrepris de sécuriser son pays avec l’aide des Russes et sa reconstruction avec les Chinois. 
    La stratégie malienne renforcera à coup sur le flanc méridional de l’Algérie, au grand dam de Paris.
  • Algérie-Nouvel Ordre Mondial: le lion et les hyènes -partie1-

    Algérie-Nouvel Ordre Mondial: le lion et les hyènes -partie1-

    Algérie, Afrique, France, Françafrique, impérialisme,

    L’Algérie futur lion du continent africain : Cible des hyènes du Nouvel Ordre Mondial(1ère partie)

    Par Djamal Yalaoui Avocat au barreau de Paris

    Correspondant associé au barreau d’Oran

    La planète est devenue un immense chaos, au sein duquel, tous les repères s’effondrent les uns après les autres, comme si la théorie des dominos fût transposée, brutalement, dans la vie réelle de plus de 7 milliards d’êtres humains.

    Le doute s’est distillé au tréfonds des méandres des plus solides certitudes.

    Les crises sont devenues des séismes économiques, sociales, culturelles, spirituelles…Et comme lors de tremblement de terre, en fonction de leur degré sur l’échelle de Richter, elles engendrent, plus ou moins, de dégâts et leur multiplication fissure toujours, un peu plus, davantage les édifices que les pays, les nations ont édifié sur des décennies au prix de sacrifices.

    Depuis l’effondrement de l’U.R.S.S, sous les coups de boutoirs des occidentaux et la chute du mur de Berlin, le monde est entré dans une spirale sans fin de destructions que, même, une troisième guerre mondiale n’auraient pas permis :

    Le 11 septembre 2001 c’est l’anéantissement des tours jumelles de New York ;
    Au seuil du 21ème siècle c’est la détonation de la bulle internet ;
    En 2008 c’est l’effondrement des marchés financiers suite à l’explosion de la bulle des subprimes ;
    Depuis 40 ans c’est le nombre exponentiel de guerres créées de toutes pièces, aux quatre points cardinaux de la planète (ex-Yougoslavie, Géorgie, Ukraine…Afghanistan, Irak, Libye, Syrie…) pour des considérations de mise en place d’un Nouvel Ordre Mondial (NOM) par on ne sait quels grands architectes maléfiques !
    Ce tableau désastreux, digne d’un extrait de film d’horreur, est porté à son paroxysme par une nouvelle forme de séisme : le tsunamis sanitaire de la pandémie du Covid-19.

    Depuis cette année, 2020, l’histoire de l’humanité, dans sa globalité, subit et ressens le fer rouge de la douleur et de la tragédie.

    Après la mondialisation, la globalisation semble annoncer un monde menaçant, fluctuant, flou, énigmatique et malsain !

    La principale conséquence de ce constat, morbide, est que chaque pays comme chaque individu sera dans la nécessité de bâtir des fondations solides, au quotidien, échafauder sa propre résilience, charpenter solidement sa résistance aux répliques qui ont lieu après chaque séisme ou tsunami : les répliques peuvent faire plus de dégâts que le cataclysme, lui même.

    Le nouveau Président algérien, Abdelmajid Tebboune, semble s’inscrire dans cette stratégie pour anticiper les secousses telluriques économiques à venir et préparer le citoyen algérien à faire face aux risques auxquels la Nation algérienne va être confrontée.

    Gouverner, c’est, avant tout, prévoir !

    C’est toute la noblesse de l’engagement, de la volonté d’un dirigeant pour défendre les intérêts de son peuple…

    Pour certains dirigeants politiques : Gouverner c’est mentir !

    N’est-ce pas monsieur Macron, vous qui êtes toujours, prompt, a donné des leçons aux « roturiers africains », sans jamais vous les appliquer : « Faites ce que je dis pas ce que je fais ! »!

    C’est dans cet esprit, que lors de son rendez vous avec les responsables des médias algériens, le jeudi 30 avril 2020 au soir et diffusé le 1er mai, Le président Tebboune a révélé qu’il avait décliné pour ne pas dire balayer (mais nous sommes diplomates et donc respectueux de la forme) la proposition des institutions financières internationales, c’est à dire, le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM), d’accorder à l’Algérie des « facilités de crédits » à hauteur de 130 millions de dollars.

    Monsieur Tebboune a précisé « nous préférons emprunter auprès de nos citoyens plutôt qu’auprès du FMI ou de la Banque Mondiale ».

    Il a relevé que la masse monétaire qui circule hors du système financier officiel et conventionnel représentait « entre 6.000 milliards de dinars (42,57 milliards) et 10.000 milliards de dinars (près de 71 milliards d’euros) ». Le Président algérien a tenu a rassurer les détenteurs de ces fonds en en stipulant qu’ils auraient « toutes les garanties et les facilitations (…) pour contribuer à l’économie nationale ».

    Le Président Abdelmajid Tebboune a, de surcroît, déclaré « je préfère emprunter auprès des algériens que d’aller vers le FMI ou d’autres banques étrangères » car « lorsque nous empruntons auprès de banques étrangères, on ne peut parler ni de Palestine ni du Sahara Occidentale ».

    La Palestine et le Sahara Occidentale sont deux constantes, intangibles, de la politique étrangère de l’Algérie et cette dernière est une des clés de voûte de la souveraineté nationale.

    Le premier magistrat de l’Algérie, indépendante, a parfait son allocution sur ce sujet en proclamant « face à la crise du coronavirus, notre point fort est que nous ne sommes pas endettés ».

    Face à cette attitude ferme et sereine, digne d’un feu Houari Boumediene, d’une part, alors que l’Algérie est le seul pays africain qui freine du pied et de la main, d’autre part ; les réactions d’indignation, flirtant avec presque l’injure, des « capots médiatiques de la finance internationale » ne se sont pas fait attendre !

    Certains esprits avisés me rétorqueront, avec raison, qu’il n’y a « rien de nouveau sous le soleil de Satan » et que l’Algérie est sous la protection de la lune de Allah le très haut, en ce mois sacré du saint Ramadan!

    Cependant, compte tenu que la pandémie du coronavirus qui n’est pas une crise de plus, mais le symptôme d’un bouleversement majeur des sociétés du monde entier, le mépris des titres de la presse affidée aux FMI et à la Banque Mondiale sont très révélateurs.

    Dans les faits, et les faits sont têtus, les campagnes de dénigrement durent depuis des années :

    L’hebdomadaire français « Le Point » de septembre 2019 titrait avec fracas « L’Algérie au bord de la cessation de paiement ». Les « journalopes » du Point prennent leur rêve pour une réalité palpable !!
    Dès octobre 2019, la directrice générale du FMI Christine Lagarde ancienne avocate de la place de Paris ainsi que le président du groupe de la Banque Mondiale avaient exhiber « la disponibilité de leurs institutions à accompagner l’Algérie dans ses efforts, de développement ».

    Dans ce monde où les muselières ne sont plus faites pour les chiens mais pour les nations souveraines, « ces gens là » ont pris l’Algérie pour « un blaireau masochiste ».

    En effet, cette « disponibilité à accompagner » l’Algérie est une invitation à se mettre à table avec le diable : le FMI accorde des prêts sous condition de la mise en place d’une tutelle qui oblige l’emprunteur à des politiques d’austérité drastiques. Rien n’échappe à leurs fourches caudines : en matière sociale, bancaire, budgétaire, import-export…Et même les affaires étrangères n’y échappent pas, comme l’a justement rappelé le Président Tebboune.

    Je ne suis pas ici pour accuser le FMI et la BM, encore moins faire leur procès : ils profitent à raison des faiblesses et de l’attitude de victimes consentantes, et elles sont nombreuses en ce bas monde.

    Le quotidien français le Figaro de février 2019 annonçait dans son titre « Algérie : une économie à bout de souffle malgré des ressources abondantes », tel un Nostradamus de comptoir du café du commerce. Le pilier de bar remettait une dose dans son hebdomadaire le Figaro International de décembre 2019 qui titrait « L’ombre funeste du FMI plane sur l’Algérie » et en sous titre « La chute brutale du prix du pétrole laisse entrevoir une crise imminente ».

    Ces « merdias » et leur code de la haine qui a remplacé leur code de déontologie, à l’égard de l’Algérie, ne prennent aucune réserve dans leur commentaire fumeux (et non fameux !) : « Les autorités algériennes craignent par dessus tout l’ingérence des puissances étrangères. Mais il y en a une à laquelle, selon les économistes, elles n’échapperont pas, c’est celle du FMI, au mieux en 2022. A cette échéance, les réserves de change, 200 milliards de dollars en 2014, seront complètement épuisées et l’Algérie se retrouvera en cessation de paiement. ».

    Depuis quand l’économie est une science exacte au même titre que des mathématiques ???

    Même la médecine du 21ème siècle, déposée sur un piédestal telle une divinité a démontré de manière, manifeste, avec la crise du Covid-19 combien elle était une science inexacte !!

    Quant aux économistes et aux prétendus experts, de tout bord, ils n’ont jamais été capables de prévoir l’explosion d’une quelque conque bulle ou crise financière !

    Le média Jeune Afrique de mars 2020, qui n’a de jeune et d’africain que son nom, titrait « Coronavirus : l’Algérie enregistrera le pire déficit budgétaire de la région, prévient le FMI » et d’enfoncer le clou de la bêtise en sous titrant « la situation est pire que durant la crise financière de 2008 ».

    Ils ont juste oublié, ces idiots utiles du système dont ils sont les affidés, qu’en février 2020 Jean François Dauphin, chef de la division Moyen-Orient Asie Centrale du FMI, avait constaté une « vraie volonté de changement » de la situation de l’économie algérienne. Il soutenait que l’Algérie disposait « d’un potentiel énorme » en la matière et d’une population « jeune et instruite ».

    Il ajoutait, en sa qualité de donneur de leçon néocolonialiste du siècle dernier, que « les marges de manœuvre sont relativement réduites », en citant notamment la baisse des niveaux de réserves de change de l’Algérie depuis « le choc » pétrolier de 2014 !

    Monsieur Dauphin, qui a l’habitude de nager en eau trouble et dont la visibilité est réduite à l’égard de certains pays, s’est senti obligé de mettre en exergue la nécessité de transformer et de diversifier l’économie algérienne de manière à mettre en valeur tous les gisements de croissance qui existaient pour la création d’emploi.

    Cela s’appelle « enfoncer des portes ouvertes » avec en supplément une morne condescendance : comme si l’Algérie avait attendu monsieur Dauphin telle un messie, qui vient déclamer sa parole magique, aux ignorants que nous sommes !!

    Que « ces gens là » aillent balayer, d’abord devant leur porte !

    Les pays de la zone de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) c’est à dire les pays occidentaux vont connaître une récession de l’ordre de -6% à -10%, en 2020, quand l’Algérie va connaître une croissance de 0,7% à 1%.

    C’est vraiment « l’hôpital qui se moque de la charité », mais nous sommes musulmans et au surplus en période de Ramadan et donc on ne va pas jouer les snipers sur des ambulances, nous ne sommes pas dans la bande de Ghaza et nous respectons nos opposants!

    Le Monde Afrique du 2 mai 2020 titrait avec des relents de regrets « Le président algérien exclut le recours au FMI malgré la chute du pétrole » et
    Le Financial Afrik du 3 mai 2020 lui emboitait un pas claudiquant en titrant « L’Algérie refuse le prêt du FMI : idéologie et rationalisme ». A défaut de se taire on préfère continuer à ergoter : « ces gens là » devraient avoir pour dogme accroché à leur boutonnière, « quand ton silence est plus beau que tes mots, alors tais toi ! » il gagnerait en humilité, donc en intelligence et par conséquent en crédibilité !
    « Ces gens là » qui ont, décidément, une mémoire a géométrie variable négligent d’évoquer que l’Algérie détiens 5 milliards de dollars, sous forme de titre, sur le FMI : l’Algérie est le créancier du FMI !

    « Ces gens là » occultes que l’ancien Ministre des Finances Mohamed Loukal avait annoncé que l’endettement extérieur de l’Algérie se fera uniquement auprès des banques de développement dont elle est membre, comme la Banque Africaine de Développement et la Banque Islamique, notamment.

    Si le FMI est « un véritable mamamouchi mamamouchant », il n’a pas tord quand il dit que l’Algérie a une religion politique gravée dans les veines de son histoire : sa souveraineté érigée en identité !

    « Ces gens là » ne peuvent pas comprendre que l’identité ne se perd pas,, elle s’acquiert aux forceps. L’algérien préfère manger un seul repas, par jour, plutôt que devenir le serviteur soumis et méprisé du Nouvel Ordre Mondial : dignité et liberté sont indissociables !

    C’est pourquoi, les lions ne pactisent pas les hyènes, et l’Algérie n’a pas fini de contrarier la feuille de route ou l’agenda de « ces gens là ».

    L’Algérie continue a dérangé l’histoire de la vieille France tel un jeune adulte plein d’énergie et d’avenir.

    Algérie54, 8 mai 2020