Étiquette : France

  • La curée islamophobe du Sénat Français

    Le Sénat français se livre depuis plus d’une semaine à une véritable curée islamophobe. Les sénateurs ont multiplié les propositions d’amendements à la loi dite « confortant le respect des principes de la République » afin d’interdire la pratique ou l’expression de l’islam à l’université, dans le sport, voire dans tout l’espace public.

    Dans leur surenchère, les sénateurs ont notamment adopté un amendement permettant de dissoudre les associations organisant des réunions non-mixtes racisées. En attaquant l’organisation en non-mixité raciale, les sénateurs prétendent, en plus de l’arsenal légal visant l’organisation et l’expression des musulmans, y ajouter la possibilité d’interdire une forme d’organisation historique des luttes noires. Le droit de se réunir, de s’associer, de s’organiser pour soi, par soi est un droit fondamental qui n’est refusé qu’à ceux dont on veut anéantir l’existence politique.

    Cette provocation, au-delà de son surnom « amendement UNEF » vise l’ensemble des organisations antiracistes politiques, en ciblant un de leurs modes particulier d’action et d’organisation. Certains ont attendu qu’un syndicat de gauche soit attaqué pour découvrir les périls ouverts par cette loi raciste adoptée avec la complicité ou l’indifférence de la majorité de la classe politique. Visant l’organisation des musulmans, dont la répression et les résistances sont rendues invisibles aux yeux de la communauté majoritaire, cette loi vient menacer les libertés d’organisation de l’ensemble du mouvement décolonial, et du mouvement social avec lui.

    L’État français n’a jamais cessé d’être un État colonial. En traitant pour des raisons illégitimes une population vivant sur son territoire comme un ennemi de l’intérieur, il applique le même paradigme que celui à l’œuvre en Algérie, lorsque l’armée coloniale obligeait les femmes musulmanes à se dévoiler. Demande-t-on une telle soumission aux autres religions ? Cet abcès colonial né de l’histoire de la France structure sa relation avec l’ensemble de ses sujets postcoloniaux.

    La loi « confortant le respect des principes de la République » est une menace grave pour les libertés fondamentales, et ses mesures touchent toutes les libertés publiques. Elle inscrit dans une perspective sécuritaire raciste les personnes de confession musulmane, en jetant sur elles une suspicion généralisée. Les amendements délirants des sénateurs, peu importe s’ils sont finalement rejetés, démontrent que la radicalisation n’est pas du côté de ceux que l’on veut exclure, mais de ceux qui sont censés garantir l’État de Droit. Cette surenchère témoigne de la dangerosité du cadre premier de la Loi qui les rend possibles.

    Avec cette loi et la Loi Sécurité Globale, ce ne sont plus seulement les musulmans qui sont soumis à une surveillance généralisée, mais également des associations et des membres du mouvement social. La Fondation Frantz Fanon rappelle à ces derniers qu’ils ne devraient pas attendre d’être explicitement ciblés pour réagir, et qu’ils devraient surtout soutenir les premières cibles de ces lois racistes et liberticides.

    Contre l’arbitraire légalisé de ces lois, contre l’indignité dans laquelle le gouvernement français se vautre en voulant y entrainer l’ensemble de la société française, la Fondation Frantz Fanon appelle à persévérer dans nos résistances, à unir nos forces et à porter, en France comme à l’international, le combat contre le racisme structurel.

    Fondation Frantz Fanon, 11 avr 2021

    Etiquettes : France, Sénat, Islam, Islamophobie, loi de séparation, discrimination, principes de la République, Sénat,

  • Référendum, météo, nickel et déconfinement : l’actu à la 1 du vendredi 9 avril 2021

    L’essentiel de l’actualité ce vendredi avec les indépendantistes qui ont demandé hier la tenue du troisième référendum d’autodétermination, la dégradation du temps dès aujourd’hui, les discussions autour du nickel et l’annonce de l’évolution des mesures sanitaires en Calédonie.

    L’organisation du troisième référendum est lancée

    Les indépendantistes ont donc déposé hier une demande formelle d’organisation du scrutin sur le bureau du congrès. Un texte signé conjointement par l’UC et l’UNI soit 25 élus, sept de plus que les 18 signatures nécessaires selon la loi organique. Le scrutin devra se tenir avant octobre 2022.

    Les réactions ne se sont pas fait attendre, à commencer par celle de Sébastien Lecornu. Le ministre des Outre-mer a pris acte de cette demande dans un communiqué. « Les préparatifs débuteront prochainement » assure-t-il en précisant que les conséquences du « Oui » et du « Non » doivent être approfondies. C’est dans cette optique, dit-il, qu’une invitation a été lancée aux diverses sensibilités politiques calédoniennes pour une réunion de travail qui aura lieu du 25 mai au 3 juin prochain à Paris.

    Il faudra parler des conséquences du « oui » et du « non » mais aussi de la date du scrutin. Certes l’Etat a 18 mois pour organiser le référendum soit jusqu’en octobre 2022, mais la coalition Les Loyalistes a fait savoir dès hier soir tout comme le mouvement Générations NC, qu’elle souhaitait qu’il ait lieu avant la fin de l’année. Selon eux, les Calédoniens « n’en peuvent plus de vivre dans l’incertitude » pour Générations NC…parce qu’il ne faut pas que la campagne référendaire et la campagne pour la présidentielle 2022 ne se chevauchent pour Les Loyalistes. Ces derniers, très critiques avec les indépendantistes ,qui disent-ils ont « refusé les initiatives destinés à trouver une alternative pacifique » dans une « volonté irresponsable d’opposer les Calédoniens ». L’UNI et l’UC ne sont pas exprimées pour le moment.

    Une dépression tropicale se rapproche de nos côtes

    Après Lucas, Niran, et le déluge du week-end dernier, la Calédonie doit de nouveau se préparer à accueillir ce nouveau phénomène météo. Le temps devrait se dégrader dès aujourd’hui. Une vigilance jaune fortes pluies / orages est d’ailleurs en cours sur l’ensemble de la Grande-Terre, Les Belep, Ouvéa et Lifou.Les cumuls de pluie peuvent atteindre ce soir 50 à 100mm en quelques heures. Attention aux débordements des cours d’eau. Prudence si vous devez vous déplacer, ou si vous êtes proches de points d’eau.

    Discussions autour du nickel

    La première restitution des travaux des différents groupes de travail sur le nickel, initiés par Thierry Santa au travers des « matinées nickel Nc » a eu lieu ce jeudi matin. Objectif : construite un socle de connaissances, partagées par les différents acteurs de la filière.

    Vaccination et enseignement : le point presse de jeudi

    2014 personnes… C’est le nombre de personnes vaccinées dans la journée de mercredi. Et c’est un record depuis le début de la campagne. La barre des 40 000 doses injectées devrait être franchie.Des chiffres annoncés hier matin, lors du point sanitaire du gouvernement, assuré par le porte-parole Christopher Gyges. De son côté, Isabelle Champmoreau membre en charge de l’enseignement a fait le point sur la rentrée scolaire prévue lundi.

    Annonce des nouvelles mesures sanitaires ce vendredi

    Nous saurons à 11h ce matin si la Nouvelle-Calédonie sera totalement déconfinée ou non. Thierry Santa, le président du gouvernement, et Laurent Prevost, le haut-commissaire s’exprimeront sur l’évolution des mesures sanitaires. Des déclarations à suivre donc à 11h, sur nos antennes radio, télé, et web.

    Décès d’un patient wallisien au Médipôle

    Nous l’avons appris hier matin lors du point sanitaire; le décès d’un patient Covid, placé en réanimation au Médipôle. Il s’agit d’un homme âgé de 79 ans, évasané depuis Wallis le 1er avril dernier. Il souffrait de plusieurs pathologies, selon l’Agence de santé de Wallis. A ce jour, l’archipel compte 5 décès liés au Covid-19. Là-bas, le confinement est prolongé de deux semaines, soit jusqu’au 18 avril, à minuit, avec quelques adaptations. La décision a été prise hier par le COMIS, le Comité de suivi du Covid-19.

    La chasse est ouverte

    Avis aux chasseurs de roussettes et de notou. La Province Nord rappelle que la chasse n’est autorisée que pendant les weekends du mois d’avril. La quantité est limitée à 5 animaux par jour, et par chasseur. La collectivité rappelle aussi que la population de roussettes et de notou a été fragilisée par les derniers phénomènes météo et appelle donc à la responsabilité de chacun. Limitez vos prélèvements pour sauvegarder les espèces… C’est le message à retenir de la province Nord.

    NC ère, 9 avr 2021

    Etiquettes : Nouvelle Calédonie, France, référendum,

  • Comment l’élite française confond esprit libre et violence sexuelle

    En France, les victimes de pédophilie rompent leur silence après des décennies. Les auteurs sont des figures littéraires connues, des artistes, des intellectuels. Comment est-ce que ça a pu en arriver là ?

    Tobias Haberkorn

    Paris – Un salon littéraire français sur le thème de la « fidélité ». Parmi les invités, un homme d’une cinquantaine d’années en costume à pinces, sourcils finement dessinés, crâne rasé. Il a l’air plus jeune, sans âge. Son sourire discret est tantôt amical, tantôt moqueur ; il n’est peut-être pas capable de faire la différence lui-même. Le modérateur le présente comme un « véritable éducateur sexuel », comme quelqu’un qui enseigne volontairement et « en utilisant son propre corps ». Toutes ses affaires sont de véritables histoires d’amour, souligne Gabriel Matzneff. « Ce n’est que lorsqu’on aime et qu’on est aimé de soi que l’amour est une grande aventure. » Selon son livre, il peut s’occuper de douze maîtresses à la fois.

    Mais comment se fait-il qu’il se spécialise dans les mineurs, veut savoir le présentateur. « C’est aussi réciproque », dit l’écrivain français. En outre, dit-il, les jeunes filles sont tout simplement « plus gentilles » et pas encore aussi « endurcies » par la vie, « même si elles seront bientôt aussi hystériques et folles que toutes les autres femmes. » Hilarité générale dans le studio. Seule une écrivaine québécoise est dérangée par l’homme à côté d’elle, le qualifiant de pathétique, sa littérature d’alibi. Des amis de l’écrivain la qualifieront plus tard de « nouille stupide » et d’ »épouvantail mal gef***** ». La carrière littéraire de Denise Bombardier en France est définitivement compromise.

    Matzneff a poussé un jeune de 14 ans à avoir des relations sexuelles anales.

    C’est ce qui s’est passé en 1990, lorsqu’une Canadienne a osé dénoncer Gabriel Matzneff comme pédophile. Les romans et les journaux de Matzneff sont, depuis les années 1970, truffés d’éloges intellectuels-aristocratiques du sexe avec des enfants. Il a un jour qualifié les Philippins de dix ans d’ »épice très rare ». Pas dans le contexte d’une fiction, mais comme un récit factuel. Ces provocations, mêlées à des réflexions sur son propre péché, sa foi chrétienne orthodoxe et le moralisme débile de ses concitoyens, lui ont longtemps conféré une aura d’avant-garde littéraire. En 2013 encore, il a remporté le prix littéraire national Renaudot.

    L’homme de plus de 80 ans n’a été mis sous pression qu’avec la publication, il y a un an, du livre « The Consent » de Vanessa Springora (publié en allemand par Blessing). Dans ce document, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 49 ans, décrit comment Matzneff, une jeune fille de 14 ans en proie au doute, l’a d’abord piégée avec des lettres, puis l’a surprise physiquement, l’a poussée à avoir des relations sexuelles anales et, enfin, a mis à profit sa réputation et son expérience pour lui faire percevoir sa relation avec lui comme une sublime société secrète. Après deux ans, Springora s’est séparée. Dans les livres de Matzneff, son moi de 14 ans a vécu pendant des années sous le nom de « V ».

    Le récit de Springora est une vengeance arrachée à sa propre survie pour cette exploitation littéraire. C’est la destruction d’un mythomane obsédé par les corps prépubères avec sa propre arme, la littérature psychologique. À cette fin, l’ouvrage propose une déconstruction puissante de la notion de « consentement » sur laquelle l’éthique sexuelle contemporaine s’appuie à nouveau si fondamentalement. « Comment peut-on admettre avoir été abusé si dans le même temps on ne peut pas nier avoir été consentant ? ». Matzneff ne peut plus être légalement poursuivi pour ses relations avec elle. Même si un tribunal français qualifiait aujourd’hui les faits de viols, ils seraient prescrits en vertu du droit français.

    Le centre sombre d’une enfance

    La violence sexuelle à l’encontre des enfants existe en France dans toutes les classes sociales et dans tous les contextes ; tout récemment, la conférence des évêques français a approuvé un fonds d’indemnisation pour les victimes d’abus commis par des prêtres. Mais le livre de Springora et une série d’autres révélations donnent une image particulièrement mauvaise d’un milieu et d’une époque : la bourgeoisie intellectuelle parisienne des années 1980 et 1990. Les deux cas les plus marquants de ces derniers mois concernent l’artiste Claude Lévêque et l’avocat Olivier Duhamel. Tous deux sont soupçonnés d’avoir manipulé des mineurs pendant des années à des fins d’abus sexuels. M. Duhamel, aujourd’hui âgé de 70 ans, était, il y a quelques semaines encore, l’un des intellectuels les plus influents du pays dans le domaine des médias, ainsi qu’un professeur de droit et le principal collecteur de fonds de l’université d’élite Sciences Po.

    Duhamel a démissionné de toutes ses fonctions après la publication du livre-exposition de sa belle-fille Camille Kouchner. Dans « La familia grande », l’auteure, fille biologique de l’ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, dresse un panorama de son enfance dans un milieu de la haute bourgeoisie qui parle constamment de révolution, mais dont la seule pratique véritablement transgressive semble résider dans une sexualisation de plus en plus obsessionnelle de la vie de loisirs. Le fait que le beau-père se laisse gratifier oralement par le frère jumeau de Camille et utilise tout son charisme et sa confiance parentale pour ériger un château du silence autour de lui et des jumeaux est le centre sinistre de cette enfance.

    Le pire, c’est le silence collectif.

    Mais c’est loin d’être le seul aspect sous lequel Duhamel, sa mère Évelyne Pisier et tout leur entourage apparaissent comme une bande de lâches égoïstes. La « familia grande » désigne l’élite politico-médiatique de Saint-Germain-des-Prés, au sein de laquelle Duhamel et Pisier opèrent en tant que réseauteurs alpha depuis les années 1980. Lorsque la mère, elle-même professeur de droit public, apprend l’inceste en 2011, elle protège son mari et accuse les jumeaux. Après tout, il n’y a eu que du sexe oral, ce qui n’est pas vraiment un viol. De plus, le frère aurait pu se défendre à tout moment. En lisant « La familia grande », on peut difficilement éviter une conclusion : La libération sexuelle a certes réduit de nombreuses répressions, mais dans le même temps, elle a aussi ouvert quelques voies de justification pour les pédocriminels dans la sensibilité morale d’une élite prétendument de gauche, ce que rien ne peut excuser.

    Claude Lévêque, qui a représenté la France à la Biennale de Venise en 2009, appartient à la même génération que Duhamel, mais a un milieu social beaucoup plus modeste et un habitus plus introverti. Dès le début des années 80, il engage des garçons pubères comme assistants, convaincant leurs parents des privilèges d’une initiation artistique précoce, réalisant des œuvres d’art sur eux ou avec eux. Maintenant, un de ses anciens assistants a porté plainte. Le plus grand scandale, malheureusement, n’est pas les allégations d’abus en soi. Encore plus difficile à saisir est le silence qui a entouré la pédophilie en série présumée de Lévêque pendant des décennies. L’artiste emmenait ses enfants assistants partout, dormait avec eux dans des chambres d’hôtel, les présentait lors de vernissages dans les plus grandes institutions culturelles françaises.

    Les étapes de l’émancipation

    Tout le monde dans le milieu de l’art savait, disent-ils maintenant. Mais personne ne veut s’immiscer dans la vie privée de Lévêque. L’artiste se met en scène comme le coupable et le perdant ; ses œuvres thématisent l’enfance comme un traumatisme et un refuge à la fois. Les jeunes sensibles n’étaient-ils pas alors ses compagnons logiques ? Il a écrit à son accusateur qu’il regrettait que les joies et les aventures d’une époque devenue « inexprimable » se soient transformées en douleur et en morosité. De quelle « époque » parle-t-on ? Que veulent dire les délinquants sexuels lorsqu’ils évoquent les années 80 comme un âge d’or ?

    Un peu d’histoire des idées permet de mieux comprendre la genèse de ces affaires. En effet, les années 1970 ont vu un énorme changement non seulement dans la moralité publique, mais aussi dans la législation et la pratique juridique. Les rapports récemment mis à jour selon lesquels Michel Foucault aurait prostitué des mineures lors d’un séjour de professeur invité en Tunisie à la fin des années 1960 appartiennent également à ce contexte temporel. Néanmoins, il serait trop simpliste d’assigner les écrits de théorie sexuelle et l’engagement politique d’auteurs comme Foucault ou Guy Hocquenghem au même camp que Matzneff, qui s’est livré à une apologie à peine dissimulée de la maltraitance des enfants. De nombreuses préoccupations du mouvement, telles que l’égalité des homosexuels en matière de droit pénal sexuel obtenue en 1982, constituent des jalons d’émancipation. Il a fallu douze ans de plus à la République fédérale pour y parvenir.

    Un amendement juridique est en préparation en France

    Ce qui a également émergé dans l’ombre d’une décennie qui a exagéré le principe de plaisir et remis en question toute autorité, c’est une éthique machiste et hédoniste de la liberté individuelle, dans laquelle les alphas sexuels se sentaient appelés à détruire même les « derniers tabous de la bourgeoisie » – l’inceste et la pédophilie – en secret ou en semi-public. Un document clé de cette période est une lettre publiée par le quotidien français Le Monde en janvier 1977, dans laquelle 69 intellectuels – dont Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Gilles Deleuze et Roland Barthes – demandent la libération de trois hommes accusés par un tribunal de Versailles de « comportement indécent » envers un groupe d’adolescents de 13 et 14 ans.

    Les enfants n’ont subi aucune violence et ont volontairement cédé aux avances sexuelles des hommes, précise la lettre. En outre, le droit pénal français des mineurs considère que les enfants de 13 ans sont déjà capables de commettre des crimes. Comment pourrait-on leur refuser le droit et la capacité à l’autodétermination sexuelle ? À quel point une société doit-elle être coincée pour condamner la prise de photos de nudité tendre d’enfants curieux qui suivent leur instinct ? Le tribunal a très bien conclu que les enfants avaient subi des pressions psychologiques et des contraintes sexuelles. Comme cela n’a été rendu public qu’en 2013, Gabriel Matzneff était l’auteur de la lettre. De nombreux signataires ont par la suite présenté leurs excuses pour leur partialité irréfléchie.

    Il existe également un âge de consentement en France, qui criminalise généralement les actes sexuels commis par des adultes. Depuis 1982, cela fait 15 ans. Mais le fait que les cas suspects fassent l’objet de poursuites et, le cas échéant, pour quelle infraction – les agressions sexuelles, la contrainte ou le viol diffèrent énormément en termes de niveau de sanction – dépend, depuis une réforme du droit pénal en 1994, encore plus qu’auparavant du comportement de la victime. L’idée que même des enfants de onze ou douze ans consentent de leur propre chef à des actes sexuels est encore possible dans cette pensée juridique. L’argument utilisé par Matzneff pour réclamer l’impunité peut être utilisé pour réduire les peines dans l’immédiat. Un amendement juridique visant à exclure cette possibilité, au moins pour les moins de 13 ans, est actuellement en cours de préparation.

    Tobias Haberkorn, né en 1984, est un spécialiste de la littérature et le traducteur allemand de Didier Eribon. Son essai «  » sera publié en mai par Leesmagazijn Verlag.

    Ce texte est paru dans l’édition du week-end du Berliner Zeitung – chaque samedi en kiosque ou ici au .

    Berliber Zeitung, 11 avr 2021

    Etiquettes : France, pédophilie, inceste, #metoo, #metooinceste, Olivier Duhamel, Camille Kouchner,

  • Le roi philosophe est nu

    Le philosophe libéral des libéraux était racial avec les enfants arabes. Le professeur-écrivain-écrivain-économiste-philosophe français Guy Sorman a accordé une interview au Sunday Times au Royaume-Uni, dans laquelle il rapporte avoir rendu visite à Michael Foucault avec une équipe de collègues à Pâques 1969 alors qu’il vivait dans le village de Sidi Bu Said près de la capitale tunisienne. Il se souvient avoir été attaqué une fois par une équipe d’enfants, criant à Foucault, «et moi? Prends moi aussi! Selon Sorman, le philosophe a donné de l’argent aux enfants en «nous rencontrant à l’endroit habituel à dix heures du soir». C’était le cimetière du village où Foucault avait des relations sexuelles sur les tombes avec les jeunes garçons. Foucault n’est pas le premier héros de 68 à être impliqué dans des accusations de pédophilie.

    «Foucault n’aurait pas osé faire ça en France», résume Guy Sorman, soulignant que le philosophe décédé en 1984 n’était pas le seul Français à assouvir ses désirs malsains d’enfants à l’étranger: modèles érotiques du célèbre peintre Paul Gauguin contact Tahiti , et l’ écrivain André Gide ont également gâté de jeunes garçons en Afrique du Nord.

    Et pourquoi Sorman a-t-il attendu si longtemps pour raconter l’histoire? Le professeur a déclaré qu’il considérait son silence rétrospectivement et qu’il se sentait «particulièrement sale» pour ne pas avoir rapporté à l’époque et ne pas avoir rapporté ce qu’il avait vu à la presse. Il se défend cependant en disant: «Foucault était le roi des philosophes. Il a été traité comme un roi en France. Et le public français se caractérise par un «silence consensuel» des affaires scandaleuses de la classe dirigeante. Le professeur a cité Voltaire disant qu’il existe deux types de moralité: une pour l’élite libre et une restrictive pour le peuple.

    Le piquant de l’affaire est que pendant son séjour de trois ans en Tunisie, Foucault, en plus d’enseigner la philosophie à l’Université de Tunis, a été profondément impliqué dans la politique intérieure du pays d’Afrique du Nord en tant qu’activiste politique impérialiste et anti-autoritaire. . En même temps, cependant, en tant que citoyen de l’ancien État colonial et riche professeur d’université, il chassait les enfants arabes vulnérables à lui du haut de toutes les hiérarchies existantes.

    Foucault, décédé du sida à l’âge de 57 ans, a toujours nié les questions sur sa vie privée. «Je ne suis pas le seul à écrire pour ne pas avoir de visage», a-t- il dit une fois. On savait néanmoins que les philosophies sexuelles du philosophe vedette étaient loin d’être normales. Dans l’une de ses biographies les plus complètes, «Michael Foucault’s Passion» de 1993, James Millerse référant à un témoignage oculaire, il affirme que le roi des philosophes était un participant régulier et actif à des rassemblements sadomasochistes et à d’autres orgies violentes dans divers bains, dont beaucoup ont inspiré le thème principal de ses vingt livres, l’étude des relations de pouvoir entrelacées dans la société. Le philosophe croyait que la sexualité était façonnée par les structures de pouvoir qui lui étaient associées, et que le genre n’était qu’une sorte de «point idéal» rendu nécessaire par la sexualité et son fonctionnement.

    Il n’est pas exagéré de dire Foucault dans le XX. l’un des penseurs les plus influents de la seconde moitié du XXe siècle. Représentant numéro un de la philosophie postmoderne selon laquelle rien au monde n’est gravé dans la pierre, tout est dominé par le discours qui est le théâtre de l’exercice du pouvoir. Dans cette approche, tous considérés auparavant comme certaines catégories, genres, races et même science n’existent que dans le discours, de sorte qu’ils peuvent être décomposés et reconstruits. Ses œuvres ont reçu plus de 1,1 million de références savantes à ce jour, et les idées qui s’en nourrissent se retrouvent presque partout, de la politique identitaire des campus libéraux américains à l’ouverture de la société à l’idéologie des mouvements LGBTQ ou à la Black Lives Matter. Il est donc compréhensible que les organes libéraux tentent d’ignorer le témoignage de Guy Sorman. Après tout, la vie et l’œuvre de Foucault ne peuvent plus être séparées par la logique de Foucault. En effet, le philosophe a professé que la personnalité et l’orientation sexuelle de l’auteur sont indissociables de l’œuvre, puisque la vie de l’homme inclut la naissance de l’œuvre.

    Foucault n’est pas le premier dans la lignée des célébrités françaises démunies. En janvier 2021, Camille Kouchner, la fille de l’ancien secrétaire d’État Bernard Kouchner , a publié une note accusant son parent d’accueil, Olivier Duhamel, d’avoir harcelé sexuellement son frère jumeau alors âgé de 14 ans dans les années 1980. Selon Kouchner, beaucoup à l’époque étaient au courant des mauvais traitements infligés à son frère. «Écouter n’était pas que de la lâcheté. Certains d’entre eux ont aimé écouter , écrit-il dans son livre, ajoutant que, comme la bourgeoisie, nous, à gauche, gardons le linge au sein de la famille.

    Immédiatement après la parution des mémoires, les autorités françaises ont ouvert une enquête pénale, qui s’est toutefois soldée par un échec en l’absence de charges contre l’ancienne victime. Cependant, la carrière de l’influent professeur d’université et leader d’opinion, ainsi que de l’ancien eurodéputé socialiste Duhamel, est terminée. L’affaire en a entraîné d’autres: Frédéric Mion, président de l’Institut d’études politiques de Paris, a été contraint de démissionner après qu’une enquête du ministère de l’Éducation a prouvé qu’il était déjà au courant des allégations contre Duhamel dès 2018, mais les a dissimulées. . Et son amie proche, l’ ancienne ministre de la Justice Elisabeth Guigon , bien qu’il dise ne pas être au courant des allégations, a démissionné de la tête de l’ONG anti-pédophilie qu’il dirigeait jusque-là.

    Emmanuel Macron lui-même était impliqué dans l’affaire : l’Assemblée nationale a adopté un règlement selon lequel les rapports sexuels entre un adulte et un enfant de moins de 15 ans, même avec consentement, constituent une violence devant la loi. L’ironie du sort est que le président français avait initialement prévu de réglementer à cause d’immigrants de l’extérieur de l’Europe, généralement sous-scolarisés, vivant dans le pays, mais maintenant il a finalement été adopté à cause de l’élite libérale qui est la crème de la société.

    La relation entre la pédophilie et les penseurs libéraux français n’est pas un problème aujourd’hui. En 1977, un certain nombre de personnalités publiques de premier plan, dont le célèbre écrivain Jean-Paul Sartre, le père du philosophe vedette Roland Barthes et la dame qui a écrit le livre sur le scandale actuel, l’ancien ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner et le fondateur de Médecins sans frontières, ont signé une pétition dans laquelle des hommes qui harcelaient des enfants âgés de 12 à 13 ans ont été condamnés à trois ans de prison.

    L’un des signataires, le futur ministre de la Culture Jack Lang, a par la suite qualifié la pétition d’absurdité. «C’est arrivé après 1968 et nous avons été captivés par les illusions de la liberté», a-t-il déclaré. Un autre signataire, l’ architecte Roland Castro , a exprimé un point de vue similaire , qui a déclaré au britannique The Guardian en 2001: «Beaucoup de bonnes choses sont sorties de 68, mais aujourd’hui, nous devons affronter à quel point c’était une époque naïve. Nous avons tout dit et vice versa, à la hâte, sans réfléchir. Et alors que nous voulions briser les anciennes barrières, nous les avons complètement démantelées.

    Bien sûr, il y avait ceux qui ne parlaient pas simplement en l’air. Tel était l’un des signataires, le romancier Gabriel Matznef f , sur lequel un livre a été publié début 2020, dont l’auteur, Vanessa Springora, raconte comment Matzneff, la cinquantaine, s’est mise en réseau à l’âge de 14 ans. Soit dit en passant, l’écrivain a écrit et parlé de ses aventures pédophiles en France dès les années 1970, révélant qu’il avait eu des relations sexuelles avec plusieurs filles et garçons de 10 à 11 ans aux Philippines.

    L’ attrait pour les enfants d’ un autre pétitionnaire, Daniel Cohn-Bendit , est également connu . Dans son livre de 1975 Le grand bazar, l’eurodéputé vert écrivait: « Certains enfants ont laissé les mouches sortir de mon pantalon, qui a commencé à chatouiller. » «Il m’est arrivé plusieurs fois que des enfants ont retiré ma braguette et qu’ils ont commencé à me caresser. « S’ils étaient persistants, je l’ai caressé en retour. » Déclarant ses lignes au libéral Le Monde en 2001, il a décrit cela comme une provocation et a constamment échappé aux questions journalistiques pertinentes depuis.

    En 2019, le XVI. Le pape Benoît émérite a rédigé une étude de 18 pages qui soulève la responsabilité des mouvements de gauche dans les années 68 par rapport à la propagation de la pédophilie. Contrairement aux écrits de Foucault, Duhamel, Matzneff et autres, ses lignes n’étaient guère entourées d’intérêt public.

    MONDE
    / 10 avril 2021

    Demokrata, 10 avr 2021

    Etiquettes : France, Guy Sorman, Michel Foucault, pédophilie, Tunisie, #Metoo, #MetooInceste,

  • (COVID-19) La France élargit la vaccination à toutes les personnes de plus de 55 ans dès lundi

    PARIS, 11 avril (Xinhua) — Le gouvernement français va étendre la vaccination contre le COVD-19 à toutes les personnes de plus de 55 ans, comme annoncé ce dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).

    Dès lundi, la vaccination va être accessible « à tous les plus de 55 ans, sans conditions », a déclaré Olivier Véran, annonçant une nouvelle mesure : « l’espacement des deux doses de vaccin à ARN messager de Pfizer-BioNTech et Moderna. A compter du 14 avril, pour toutes les premières injections, nous proposerons un rappel à quarante-deux jours au lieu de vingt-huit actuellement. »

    « L’espacement des doses de vaccins à ARN messager doit nous faire gagner 1,8 million d’injections sur la seconde quinzaine de mai », a également indiqué le ministre, qui a précisé que pour « assouplir » ce dispositif, « nous ajoutons la possibilité, quand cela se justifie, d’utiliser ces deux vaccins au mécanisme biologique identique. Par exemple, de recevoir une première dose de Pfizer-BioNTech et une seconde de Moderna. Ce ne sera pas la règle, mais ce ne sera pas un obstacle ».

    Concernant les 600.000 soignants français ayant déjà reçu une première dose d’AstraZeneca, les moins de 55 ans se verront proposer une deuxième injection de vaccin à ARN messager : « Ce sera d’ailleurs mon cas. Pour les plus de 55 ans qui ont reçu une première dose d’AstraZeneca, la règle ne change pas. Rappel avec AstraZeneca à douze semaines », a précisé le ministre.

    Interrogé au sujet du rythme vaccination, il a annoncé qu’une première livraison du vaccin Johnson & Johnson était attendue demain en France, avec une semaine d’avance. « Ces 200.000 doses vont intégrer très prochainement le circuit de distribution des pharmacies et des cabinets médicaux et infirmiers », a-t-il souligné.

    Xinhua, 11 avr 2021

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  • Les musulmans regrettent l’action française

    PARIS – À la fin du mois dernier, le Sénat français a adopté un amendement à un projet de loi sur la séparation qui interdit aux femmes de moins de 18 ans dans le pays de porter des vêtements religieux dans les lieux publics.

    Cependant, il ne peut pas encore être mis en œuvre car il nécessite le soutien des membres de l’Assemblée nationale, mais s’il est mis en œuvre, il verra le groupe interdit de porter le niqab ou le hijab en public.

    En vertu du deuxième amendement, les parents sont également interdits de participer aux visites et aux activités organisées par l’école avec leurs enfants s’ils portent des vêtements religieux.


    Le projet de loi visant à modifier la loi a été déposé par un groupe de sénateurs du Parti républicain conservateur (LR), du Parti démocrate européen et de l’Assemblée sociale dans la salle du Sénat.

    La nouvelle de la modification de la loi a non seulement mis en colère les musulmans en France et à l’étranger, mais les non-musulmans en France ont également exprimé leur mécontentement via Twitter.

    Les critiques soutiennent que le projet de loi est une forme de discrimination et vise environ 5,7 millions de musulmans en France, le plus grand d’Europe.

    En attendant, le port du burkini, qui est un maillot de bain qui couvre tout le corps des femmes, sera également interdit dans les piscines du pays.

    Le portail d’information marocain World News a cité un influenceur ou «influenceur» d’origine franco-marocaine, Hanan Houachmi, qui a rapporté que la femme ne comprenait pas que la robe des femmes était toujours un gros problème dans un pays développé en 2021.

    Il y a dix ans, le gouvernement français a déclenché une controverse en adoptant une loi interdisant aux femmes musulmanes de porter le niqab ou le purdah.

    Ironiquement, le port du voile est obligatoire dans un certain nombre d’endroits en France même s’il couvre presque tout le visage d’un individu comme le niqab.

    La question d’une interdiction d’usure qui couvre tout le visage en France n’est pas une nouveauté puisqu’elle est mise en œuvre depuis 2010 lorsque le pays était sous le régime de l’ancien président Nicolas Sarkozy.

    À cette époque, il a également infligé une amende de 150 euros (738 RM) à une femme qui portait des vêtements qui couvraient tout son visage.

    La France a insisté sur l’interdiction du port ostensiblement pour des raisons de cohésion sociale et de sécurité.

    Le 23 octobre 2018, le Comité des droits de l’homme des Nations Unies (ONU) a toutefois déclaré que l’interdiction de porter des vêtements couvrant tout le visage dans les lieux publics en France est une violation des droits à la liberté des femmes musulmanes.

    Le Sénat semble avoir ignoré l’interdiction car il a encore adopté le projet de loi controversé introduit sur les principes de la République française et les efforts visant à empêcher l’idéologie radicale de continuer à se répandre dans le pays.

    Le président français Emmanuel Macron a également estimé que le port du hijab n’aurait pas respecté les valeurs de la vie publique du peuple.

    Depuis 2004, le pays a également interdit le port du foulard et du niqab dans les écoles publiques.

    À cet égard, de nombreux partis ne considèrent pas la France comme un pays libéral car elle interdit uniquement le port du foulard, elle montre au contraire l’existence de l’islamophobie dans le pays.

    Depuis 2015, le sentiment anti-islamique est en hausse suite à une attaque contre le bureau du magazine satirique Charlie Hebdo à Paris qui a tué 12 personnes pour avoir publié brutalement des caricatures du prophète Muhammad SAW l’année dernière.

    L’incident a été l’un des incidents impliquant des radicaux qui ont inquiété le gouvernement français.

    Mercredi, le Sénat a également approuvé l’interdiction d’effectuer des prières sur des terrains universitaires dans le cadre d’un projet de loi sur la ségrégation visant la population musulmane du pays.

    Le conseil a également interdit la tenue d’activités religieuses à l’université parce qu’il était allégué que cela perturberait les activités d’apprentissage sur le campus.

    Si le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer s’est opposé à la mise en œuvre de l’interdiction, celle-ci a tout de même été approuvée par le Sénat, montrant ainsi clairement la menace croissante de l’islamophobie en France.

    Sinar Harian, 11 avr 2021

    Etiquettes : France, loi de la séparation, nikab, hijab, burqa, Islam, islamophobie, voile,

  • Les règles d’acquisition de la nationalité française par filiation

    Par Maître Fayçal Megherbi, avocat au Barreau de Paris Pour justifier de la conservation de la nationalité française de son ascendant à l’indépendance de l’Algérie, le demandeur doit fournir une preuve de la nationalité française et un état civil conforme à la loi de son pays. Si l’intéressé ne rapporte ni la preuve de son état civil certain par la production d’un acte de naissance probant au sens de l’article 47 du code civil, ni la preuve de l’admission à la qualité de citoyen français de son ascendant, il sera donc jugé que le demandeur de nationalité française n’est pas Français(e). État civil conforme à la loi du pays d’origine : Nul ne peut revendiquer la nationalité française, à quelque titre que ce soit, s’il ne justifie pas de façon certaine de son état civil par la production d’un acte de naissance, qui, comme tout acte d’état civil communiqué, s’il est établi par une autorité étrangère, doit, au préalable, selon la coutume internationale et sauf convention contraire, être légalisé pour produire effet en France et répondre aux exigences de l’article 47 du code civil – selon lequel tout acte de l’état civil des Français et étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d’autres actes ou pièces détenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l’acte lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité.

    Il est précisé à ce titre que dans les rapports entre la France et l’Algérie, les actes d’état civil sont dispensés de légalisation par l’article 36 du protocole judiciaire signé le 28 août 1962 et publié par décret du 29août 1962; il suffit que ces actes soient revêtus de la signature et du sceau officiel de l’autorité ayant qualité pour les délivrer. Il convient en outre de rappeler que les effets sur la nationalité française de l’accession à l’indépendance des départements algériens sont régis par l’ordonnancen°62-825 du 21 juillet 1962 et par la loin°66-945 du 20 décembre 1966, qui font actuellement l’objet des dispositions des articles 32-1 et 32-2 du code civil, aux termes de ces dispositions, les Français de statut civil de droit commun domiciliés en Algérie à la date de l’annonce officielle des résultats du scrutin d’autodétermination, soit le 3 juillet 1962, ont conservé de plein droit la nationalité française tandis que les personnes de statut civil de droit local originaires d’Algérie qui se sont vu conférer la nationalité de cet État ont perdu la nationalité française le 1er janvier 1963, sauf si elles justifient avoir souscrit la déclaration récognitive prévue aux articles 2de l’ordonnance précitée et 1er de la loi du 20 décembre 1966.

    Pour justifier de son état civil le demandeur doit produire des copies intégrales des actes de naissance algériens de ses ascendants. Le tribunal doit observer que ces actes respectent les formes prévues par le décret exécutif n°14-75 du 17 février 2014 publié au journal officiel algérien le 26 février 2014, abrogeant le décret exécutif du 16 septembre 2010,et de l’arrêté pris en exécution de ce décret, le 29 décembre 2014, fixant les caractéristiques techniques des documents d’état civil, qui requiert que l’acte porte notamment un code barre (article 4 de l’arrêté) et un numéro de référence (article 5 de l’arrêté). Preuve de la nationalité française : En application de l’article 30 alinéa 1 du code civil, la charge de la preuve en matière de nationalité incombe à celui qui revendique la qualité de Français lorsqu’il n’est pas déjà titulaire d’un certificat de nationalité délivré à son nom conformément aux dispositions des articles 31 et suivants du même code. Aux termes de l’article 17 du code de la nationalité française dans sa rédaction issue de la loi du 9 janvier 1973, est français l’enfant légitime ou naturel dont l’un des parents au moins est français.

    Aux termes de l’article32-1 du code civil, les Français de statut civil de droit commun domiciliés en Algérie à la date de l’annonce officielle des résultats du scrutin d’autodétermination conservent la nationalité française quelle que soit leur situation au regard de la nationalité algérienne. Il convient à ce titre de rappeler qu’aux termes des dispositions de l’ordonnance numéro 62-825 du 21 juillet 1962 et de la loi numéro66-945 du 20 décembre 1966, qui font actuellement l’objet des dispositions des articles 32-1 et 32-2 du code civil, les Français de statut civil de droit commun domiciliés en Algérie à la date de l’annonce officielle des résultats du scrutin d’autodétermination, soit le 3 juillet1962, ont conservé de plein droit la nationalité française tandis que les personnes de statut civil de droit local originaires d’Algérie qui se sont vu conférer la nationalité de cet État ont perdu la nationalité française le 1erjanvier 1963, sauf si elles justifient avoir souscrit la déclaration récognitive prévue aux articles 2 de l’ordonnance du 21 juillet 1962 et 1erde la loi du 20 décembre 1966.

    Enfin en application de l’article 47 du code civil, tout acte de l’état civil des Français et des étrangers fait en pays étranger et rédigé dans les formes usitées dans ce pays fait foi, sauf si d’autres actes ou pièces dé tenus, des données extérieures ou des éléments tirés de l’acte lui-même établissent, le cas échéant après toutes vérifications utiles, que cet acte est irrégulier, falsifié ou que les faits qui y sont déclarés ne correspondent pas à la réalité. Il appartient donc au demandeur de la nationalité française, non titulaire de certificat de nationalité française, de démontrer la nationalité française de son ascendant conservée à l’indépendance de l’Algérie, et un lien de filiation à l’égard d’un ascendant relevant du statut civil de droit commun, par des actes d’état civil fiables et probants au sens de l’article 47 du code civil. F.M.

    Le Maghreb, 11 avr 2021

    Etiquettes : France, nationalité française, naturalisation,

  • «Affaire Rafale»: le scandale de trop pour le Parquet national financier?

    Dans une enquête sur les coulisses du contrat Rafale en Inde, Mediapart accuse l’ex-procureure du Parquet national financier Éliane Houlette d’avoir «enterré» une potentielle «affaire d’État». Après l’affaire Fillon ou encore la condamnation de Nicolas Sarkozy, ce nouveau dossier pourrait-il être le dernier clou envoyé dans le cercueil du PNF?

    Nouveau coup dur pour le PNF. Son ex-procureure Éliane Houlette, qui a incarné cinq années durant ce parquet spécialisé créé par François Hollande, est mise en cause par Mediapart. L’hebdomadaire lui accorde un pan entier de son enquête sur les dessous de la signature du contrat Rafale en Inde.

    Qu’il s’agisse de l’étonnant financement de 1,6 million d’euros accordé à une co-production de Julie Gayet par le partenaire indien de Dassault Aviation ou de l’importante ristourne fiscale dont celui-ci aurait bénéficié grâce à l’intervention d’Emmanuel Macron alors ministre de l’Économie et des Finances, l’ancienne figure française de la lutte anti-corruption aurait «tout fait pour ne rien voir», selon Mediapart.
    Ces révélations, sur une «affaire d’État» qui menace deux Présidents de la République, seront-elles le coup de grâce pour l’ex-procureure, et au passage pour le parquet financier? En effet, la chef du PNF s’était montrée par le passé bien plus zélée, notamment lorsqu’il s’était agi d’enquêter sur les emplois fictifs présumés de la famille de François Fillon, en pleine campagne présidentielle.

    Le PNF, un parquet dans la tourmente

    D’ailleurs, tant Éliane Houlette que l’institution créée par François Hollande ont été la cible d’accusations d’instrumentalisation politique, notamment à la suite de la récente condamnation de Nicolas Sarkozy ou encore des aveux de son ex-procureure. En juin dernier, lors d’une audition sous serment à l’Assemblée nationale dans le cadre de la commission d’enquête consacrée aux «obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire», l’ex-directrice du PNF en était venue à faire part des pressions qu’elle avait subies du Parquet général afin d’ouvrir une information judiciaire à l’encontre du candidat de la droite et du centre.

    «Un million six cent mille, c’est tout de même une somme, plus que les emplois fictifs de Mme Fillon», soulignait déjà en juillet 2020 Paris Match qui interviewait à ce sujet l’ex-procureure. «On n’ouvre pas sur de simples suspicions non étayées», avait rétorqué l’intéressée, comparant cette somme aux milliards d’euros du contrat. «Il faut bien peser les choses, préserver les intérêts de la France, la marche des institutions», avait-elle ajouté. Une défense que rappelle Mediapart, qui s’interroge sur la sincérité d’un tel argument. Même chose du côté de Régis de Castelnau, fondateur du Syndicat des avocats de France (SAF), pour qui dans cette affaire «chacun est dans son rôle», n’épargnant pas au passage Mediapart et l’ONG Sherpa.

    «C’est la démonstration que le PNF, dirigé par Éliane Houlette, est une officine créée par François Hollande pour son propre usage et récupérée ensuite par Emmanuel Macron», assène Régis de Castelnau.
    Bien que les ordonnances de non-lieu du PNF dans ces différentes affaires «ne l’entachent pas d’illégalité», juge de Castelnau, qui rappelle qu’un parquet dispose de l’opportunité des poursuites, «cela jette une certaine suspicion», estime-t-il toutefois. Forcément, la défense des intérêts de François Hollande et d’Emmanuel Macron et celle des intérêts de la France «ne se recouvrent pas complètement».

    L’avocat rappelle différentes affaires qui parsèment le parcours politique d’Emmanuel Macron, renvoyant aux conclusions du député Olivier Marleix. Ce dernier avait présidé la Commission d’enquête parlementaire en charge d’examiner les décisions de l’État en matière de politique industrielle (Alstom, Alcatel, STX, etc.). En avril 2018, ce parlementaire Les Républicains s’était étonné de retrouver parmi les donateurs et les soutiens de la campagne d’Emmanuel Macron certains acteurs de la vente de plusieurs fleurons industriels français.

    «Il y a certaines choses qui n’ont pas été perdues pour tout le monde. Je pense en particulier à notre ami Emmanuel Macron, qui a quand même montré avec l’affaire Alstom, l’affaire de l’aéroport de Toulouse, qu’il y avait un certain nombre de choses qui s’étaient passées et qui ont ensuite données lieu à des contrepartie lors de sa campagne», accuse l’avocat.

    Estimant qu’un tel système pourrait être interprété comme un «pacte de corruption» en faveur d’Emmanuel Macron, le député a saisi la justice. Après une enquête préliminaire, le Parquet de Paris se dessaisira de l’affaire au profit du PNF mi-juillet de la même année, deux semaines après le départ à la retraite d’Éliane Houlette.

    Le PNF, «un repaire de corrompus»?

    N’y allant pas par quatre chemins, Me de Castelnau estime que ce parquet créé par François Hollande est à ses yeux «un repaire de corrompus». Pour illustrer son propos, notre interlocuteur évoque la reconversion en tant qu’avocat de l’ex-numéro deux du PNF, Éric Russo. Cette «star montante» de la magistrature tricolore, qui a notamment négocié la première convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) française avec HSBC, permettant à la banque britannique d’éviter le procès en contrepartie du règlement d’une amende au fisc, a été embauchée par le cabinet californien d’avocats Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan. «Un des cabinets d’avocats qui travaillent avec HSBC», souligne Régis de Castelnau, qui fustige un «pantouflage et un conflit d’intérêts» d’un ex-magistrat qui va «multiplier sa rémunération par 10».

    Le «pantouflage», un grief retenu par le Conseil supérieur de la magistrature qui refusera au jeune magistrat de se mettre en disponibilité comme le révèlera Le Canard enchaîné. En effet, non content de ne pas respecter la loi qu’il incarne (les ex-magistrats devant attendre cinq ans avant d’enfiler la robe d’avocats), le jeune premier vice-procureur du PNF escomptait conserver une possibilité de retour dans la profession.

    Son renoncement à la magistrature ne lui garantira pas son inscription au barreau de Paris où plusieurs avocats se rebiffèrent en dénonçant un conflit d’intérêt. Qu’à cela ne tienne! Comme le rapporte Marianne, face au risque de refus au barreau de Paris Quinn Emanuel a finalement ouvert spécialement pour Éric Russo un second bureau en France, à Neuilly-sur-Seine, «ce qui donnait la compétence au barreau de Nanterre, qui est complètement sous la coupe réglée des grands cabinets d’origine américaine qui sont à la Défense, et donc sa candidature a été acceptée et il est devenu avocat!», s’indigne Régis de Castelnau.

    «Cela aurait dû faire scandale au sein même de la magistrature, il aurait dû y avoir ouverture d’une enquête préliminaire, d’une information judiciaire. Vous croyez que quelqu’un a bougé du côté des magistrats, vous pensez qu’Anticor a déposé plainte?»

    En somme, comme pour cet ex-magistrat, protégé par l’esprit de corps de vigueur dans la profession, le PNF est selon notre intervenant à l’abri, bien que sa position ne soit «pas soutenable» politiquement. Mieux, le Parquet national financier, dont l’ingérence dans la présidentielle de 2017 ne fait selon l’avocat plus aucun doute, devrait ne pas se priver de se réinviter en 2022. «Dès lors qu’on accepte que des magistrats deviennent des militants, il ne faut pas s’étonner que sur le terrain les magistrats considèrent que finalement leurs opinions sont importantes et qu’ils ont le droit de s’en servir», conclut-il.

    Sputnik, 10 avr 2021

    Etiquettes : Affaire Rafale, France, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Dassault Aviation,

  • The New York Times : #MeToo en France : le mouvement tant attendu fait tomber les puissants

    Des hommes politiques, des intellectuels et d’autres hommes célèbres français font l’objet d’un examen minutieux à la suite d’allégations d’abus sexuels.

    Par Norimitsu Onishi

    PARIS – Lorsque Sandra Muller a lancé la campagne #MeToo sur les médias sociaux en France en 2017, des dizaines de milliers de femmes ont répondu à son appel à « exposer son porc », ou « #balancetonporc ».

    Mais le contrecoup de cette décision a été écrasant. Certaines des femmes les plus en vue du pays, Catherine Deneuve en tête, ont dénoncé le mouvement dans une lettre qui a défini la réponse initiale de la France à #MeToo. En 2019, Muller a perdu un procès en diffamation contre un ancien cadre de télévision qu’elle avait démasqué sur Twitter, ce qui fait que la France semble immunisée contre les forces mondiales qui remettent en cause la domination masculine.

    La semaine dernière, Muller a gagné son appel. Bien qu’il n’ait présenté aucun fait nouveau, le jugement retentissant de la cour d’appel a clairement montré à quel point les choses ont changé au cours des deux dernières années.

    « Avant la condamnation, je pensais qu’il y avait quelque chose qui bougeait », a déclaré M. Muller dans une interview téléphonique depuis New York, où il vit désormais. « Maintenant, j’ai l’impression qu’il y a eu un bond en avant. »

    Depuis le début de l’année, une série d’hommes puissants issus de certains des domaines les plus en vue en France – politique, sport, médias, université et arts – ont fait l’objet d’accusations directes et publiques d’abus sexuels. C’est un retournement de situation après des années de silence. Dans le même temps, face à ces affaires très médiatisées et à l’évolution de l’opinion publique, les législateurs français s’empressent de fixer à 15 ans l’âge du consentement sexuel, trois ans seulement après avoir rejeté une telle loi.

    Les récentes accusations n’ont pas seulement conduit à des enquêtes officielles, à la perte d’emploi pour certains hommes puissants et au bannissement total de la vie publique pour d’autres. Ils ont également conduit à une remise en question de la masculinité française et de l’archétype du Français en tant que séducteur irrésistible, dans le cadre d’une remise en question plus large de nombreux aspects de la société française et dans un contexte de réaction conservatrice contre les idées sur le genre, la race et le post-colonialisme censées être importées des universités américaines.

    « Les choses vont tellement vite que parfois ma tête tourne », a déclaré Caroline De Haas, une militante féministe qui a fondé en 2018 #NousToutes, un groupe contre les violences sexuelles. Elle s’est décrite comme « super optimiste ».

    Selon M. Haas, la France a réagi tardivement à #MeToo après une période de « maturation » au cours de laquelle de nombreux Français ont commencé à comprendre les dimensions sociales de la violence sexuelle et le concept de consentement.

    C’est particulièrement vrai, a déclaré M. Haas, après le témoignage, l’année dernière, d’Adèle Haenel, la première actrice de renom à s’exprimer sur les abus, et de Vanessa Springora, dont les mémoires, Consent, ont documenté les abus de l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff.

    « Le début de l’année 2021 a été comme la réplique d’une réplique », a déclaré Haas. « Ce qui est très clair, c’est qu’aujourd’hui en France, on n’a pas du tout la même réaction qu’il y a quatre, cinq ans face à des témoignages de violences sexuelles sur des personnes connues. »

    Le mois dernier, Pierre Ménès, l’un des journalistes sportifs les plus célèbres de la télévision française, a été suspendu pour une durée indéterminée par son employeur à la suite de la publication de Je ne suis pas une pute, je suis un journaliste, un documentaire qui dénonçait le sexisme dans le journalisme sportif.

    Il y a encore quelques années, rares étaient ceux qui le critiquaient pour des comportements qu’ils n’osent aujourd’hui pas défendre en public, comme embrasser de force des femmes sur la bouche à la télévision et soulever la jupe de la journaliste Marie Portolano, productrice du documentaire, devant le public d’un studio en 2016.

    « Le monde a changé, c’est #MeToo, on ne peut plus rien faire, on ne peut plus rien dire », a déclaré Ménès lors d’une interview télévisée après la première du documentaire. Il a déclaré ne pas se souvenir de l’incident de la jupe, ajoutant qu’il ne se sentait pas lui-même à l’époque en raison d’une maladie physique.

    La liste des autres hommes puissants est longue et ne cesse de s’allonger. Il y a Patrick Poivre d’Arvor, le présentateur de journal télévisé le plus célèbre de France, qui fait l’objet d’une enquête pour le viol d’une jeune femme et qui s’est défendu à la télévision en disant qu’il appartenait à une génération pour laquelle « la séduction était importante » et incluait « les baisers dans le cou ». Il a nié les allégations de viol.

    Il y a Georges Tron, un ancien ministre, acquitté en 2018 d’une accusation de viol sur une employée, mais qui a été condamné en février à cinq ans de prison dans un arrêt de la cour d’appel qui, selon Le Monde, reflète que la société « a incontestablement changé sa compréhension du consentement ».

    Il y a Gérard Depardieu, la plus grande star du cinéma français, et Gérald Darmanin, le puissant ministre de l’intérieur, également mis en examen dans des affaires de viols qui ont été rouvertes l’année dernière. Les deux ont dit qu’ils étaient innocents.

    Olivier Duhamel, un intellectuel de premier plan, et Richard Berry, un acteur célèbre, ont récemment fait l’objet d’une enquête après avoir été accusés d’inceste par des membres de leur famille. Berry a nié les accusations ; Duhamel n’a pas commenté les accusations portées contre lui.

    Claude Lévêque, un artiste internationalement connu, fait l’objet d’une enquête pour détournement de mineur. Il a été accusé publiquement pour la première fois en janvier par une ancienne victime. Il a nié ces allégations.

    Dominique Boutonnat, un producteur de cinéma que le président Emmanuel Macron a nommé président du Centre national du cinéma l’année dernière, a été mis en examen en février pour tentative de viol et agression sexuelle sur son filleul et a déclaré qu’il était innocent.

    « Cette vague récente en France, c’est une réaction différée à l’affaire Matzneff », a déclaré Francis Szpiner, l’avocat représentant Muller, ajoutant que la chute de l’écrivain pédophile et de Duhamel a fait prendre conscience que les hommes puissants en France n’étaient pas « intouchables ».

    En 2017, immédiatement après les révélations #MeToo impliquant le magnat d’Hollywood Harvey Weinstein, Muller, un journaliste, a lancé #balancetonporc en France. Dans un message sur Twitter, elle a raconté comment, lors d’un festival de télévision à Cannes, un cadre lui a dit : « Vous avez de gros seins. Vous êtes mon genre de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit. »

    Le cadre, Eric Brion, n’a pas nié avoir tenu ces propos. Mais comme les deux hommes ne travaillaient pas ensemble, Brion a fait valoir que les commentaires ne constituaient pas un harcèlement sexuel et a poursuivi Muller pour diffamation. Un jugement de 2019 condamnant Muller à payer 15 000 euros de dommages et intérêts, soit environ 17 650 dollars, a été annulé la semaine dernière.

    En 2019, le tribunal a déclaré que Muller avait « dépassé les limites acceptables de la liberté d’expression, ses commentaires s’abaissant à une attaque personnelle. » Cette fois, les juges ont estimé que Muller avait agi de bonne foi, ajoutant que « les mouvements #balancetonporc et #MeToo avaient attiré beaucoup d’attention, avaient été acclamés par divers responsables et personnalités et avaient contribué positivement à ce que les femmes s’expriment librement ».

    Cami lle Froidevaux-Metterie, philosophe féministe de premier plan, a déclaré qu’il était significatif que les hommes faisant l’objet d’une enquête soient des leaders dans divers domaines. Les révélations qui les entourent ont mis à mal les mythes des Français en tant que grands séducteurs et d’une culture romantique raffinée dans laquelle « nous, Français, dans notre jeu de séduction, savons interpréter les signes non verbaux et nous avons cet art de la séduction, un commerce doux entre les sexes », a-t-elle déclaré.

    « Ce sont des hommes qui incarnent, d’une certaine manière, l’ancien ordre patriarcal des choses, des hommes qui ont du pouvoir et des hommes qui ont usé et abusé de leur pouvoir pour exploiter sexuellement le corps d’autrui, qu’il s’agisse de femmes ou de jeunes hommes », a déclaré Mme Froidevaux-Metterie, ajoutant : « Nous vivons peut-être le premier véritable bouleversement de ce système. »

    Certains intellectuels conservateurs considèrent la liste croissante d’accusés masculins de premier plan comme une preuve de la contamination de la société française par les idées américaines sur le genre, la race, la religion et le post-colonialisme.

    Pierre-André Taguieff, historien et principal critique de l’influence américaine, a déclaré dans un courriel que « les idéologues néo-féministes et néo-antiracistes dénoncent l’universalisme, en particulier l’universalisme républicain français, comme une fraude, un masque trompeur de l’impérialisme, du sexisme et du racisme. »

    Bien que Mme Taguieff n’ait pas fait de commentaires sur les spécificités des cas récents, elle a déclaré que cette nouvelle vague de #MeToo représente un « sexisme misandrique et androphobe qui encourage une chasse aux sorcières d’hommes blancs sélectionnés sur la base de leur célébrité ou de leur renommée, afin d’alimenter l’envie sociale et le ressentiment envers les élites blanches/masculines ». M. Taguieff a récemment participé à la création de l’Observatoire du décolonialisme, un groupe qui mène la charge contre ce qu’il décrit comme la menace intellectuelle des États-Unis.

    La première réaction de la France à #MeToo a été de la rejeter comme une déformation américaine du féminisme, tout comme les conservateurs français tentent aujourd’hui de rejeter les idées sur la race et le racisme comme des concepts américains non pertinents, a déclaré Raphaël Liogier, un sociologue français qui enseigne à Sciences Po Aix-en-Provence et a récemment été professeur invité à Columbia.

    Lorsque Deneuve et d’autres femmes ont dénoncé #MeToo en 2017 comme un produit du « puritanisme » et une menace pour la « liberté sexuelle », les conservateurs ont riposté en affirmant que les femmes américaines étaient sexuellement réprimées et en fait moins libres que les femmes françaises, a déclaré Liogier.

    « Donc, en fait, en France, notre ligne de défense était de dire : « Ce n’est pas nous, ce sont les Américains » », a-t-elle dit, ajoutant : « Aujourd’hui, cette ligne de défense s’est effondrée. »

    The New York Times, 10 avr 2021

    Etiquettes : France, élite, Olivier Duhamel, Kamille Kouchner, #Metoo, #MetooInceste, inceste, viol, abus,

  • Un ministre français sous Sarkozy admet avoir mangé dans un restaurant illégal pendant la pandémie

    Hortefeux a déclaré qu’une connaissance lui a conseillé de se rendre à une adresse dans le 8e arrondissement de Paris, qu’il pensait être son propre domicile ou celui d’amis.

    EFE

    L’ancien ministre français Brice Hortefeux a reconnu avoir mangé dans un appartement de luxe à Paris transformé en restaurant par un chef réputé, alors que ces établissements sont interdits en France par les restrictions du covid.

    M. Hortefeux, aujourd’hui député européen du parti Les Républicains et ancien ministre de l’Intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avec lequel il a entretenu une grande proximité, a affirmé samedi dans sa défense auprès de plusieurs médias qu’il avait agi de bonne foi et ne pensait pas commettre d’illégalité.

    Selon l’eurodéputé conservateur, le repas controversé a eu lieu le 30 mars et était une réunion professionnelle avec le journaliste vétéran Alain Duhamel et une troisième personne dont l’identité n’a pas été révélée.

    S’adressant au site d’information Médiapart, Hortefeux a raconté qu’une connaissance lui avait indiqué une adresse dans le 8e arrondissement de Paris, qu’il pensait être son propre domicile ou celui d’amis.

    Lorsqu’il est arrivé, les trois personnes qui avaient été convoquées ont été placées dans une petite pièce. La facture a été payée par carte de crédit. « Tout semblait légal », a souligné l’ancien ministre.

    Le fait est que les restaurants en France sont fermés par décision administrative pour éviter la propagation du coronavirus depuis la fin du mois d’octobre, ainsi que tous les autres établissements sociaux tels que les bars, les cafés, les cinémas, les théâtres, les salles de spectacle, les musées et les salles de sport, entre autres.

    Aucun signe des membres du gouvernement

    Duhamel, quant à lui, a dit se sentir un peu trompé de se rendre dans cet appartement de luxe tenu par le chef Christophe Leroy, qui a été ce vendredi en garde à vue quelques heures pour être interrogé.

    Son avocat, Thierry Fradet, a déclaré qu’il avait présenté une série de documents détaillant les services qu’il fournissait, qui, selon lui, étaient conformes aux règles en vigueur.

    Le bureau du procureur a fait savoir que pour l’instant il n’y a pas d’élément permettant d’établir que des membres du gouvernement étaient impliqués.

    Une précision qui explique que les révélations sur la présence d’Hortefeux dans un prétendu restaurant clandestin interviennent dans une semaine où l’on n’a cessé de spéculer en France sur la présence de ministres à des fêtes illégales alors que le pays tout entier est en régime de semi-confinement.

    Tout a commencé par la diffusion d’un reportage sur la chaîne M6 le 3 avec des images de ces soirées enregistrées en caméra cachée et surtout avec les propos d’un homme qui apparaissait comme l’organisateur et qui affirmait avoir participé à des repas avec des ministres.

    Lorsqu’il fut connu que l’auteur de cette accusation était Pierre-Jean Chalençon, personnage flamboyant, collectionneur de pièces liées à Napoléon et propriétaire d’un palais de réception au cœur de Paris, il répondit lui-même que ce qu’il avait dit sur la présence des ministres était une plaisanterie.

    Son démenti n’a cependant pas pu arrêter la vague de rumeurs et de commentaires sur les réseaux sociaux, avant laquelle plusieurs membres du gouvernement ont dû se manifester pour affirmer qu’ils n’avaient pas participé à ces célébrations désormais proscrites.

    Publico.es, 10 avr 2021

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