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  • La France s’excuse mais maintient ses bases militaires en Afrique

    La France d’Emmanuel Macron a trouvé un nouveau stratagème : pleurnicher pour ses crimes en Afrique sans, pour autant, fermer ses bases militaires maintenues en Afrique en vue de poursuivre ses ingérences dans le continent africain.

    En l’espace d’un demi-siècle, l’armée française est intervenue près de quarante fois sur le sol africain. Ces opérations ont été des coups de force, devenus des symboles d’une certaine France-Afrique en kaki.

    Sous Sarkozy, Paris a fait recours à la signature d’une vingtaine d’accords de défense et de coopération avec ses anciennes colonies africaines, légitimant toute intervention militaire de sa part sous couvert de venir en aide à ses ressortissants. Le nouveau visage d’un colonialisme bien adapté aux circonstances régionales internationales de l’époque.

    L’histoire retiendra que certains dirigeants africains ont trahi leurs pays et leur continent en vue d’asseoir leur pouvoir et garantir leurs propres intérêt financier.

    Principales interventions militaires françaises en Afrique :

    1961 : Opération Bouledogue (transformée en opération «Charrue longue») : pour le maintien de la base militaire navale de Bizerte en Tunisie.

    1964 : Rétablissement du président Léon M’ba dans ses fonctions après le putsch d’une partie de l’armée au Gabon.

    1968-1972 : Opérations Limousin et Bison contre la rébellion du Tibesti au Tchad : L’armée française enregistre des pertes importantes : 39 tués dans les rangs français durant l’opération «Limousin» ainsi qu’une centaine de blessés.

    1978 : Opération Bonite : soutien au maréchal Mobutu contre la rébellion du Shaba (Zaïre).

    1978-1980 : Opération Tacaud (voir carte) au Tchad : contre l’avancée du Frolinat (Front national de libération du Tchad) de Goukouni Oueddei (Weddeye).

    1979-1981 : Opération Barracuda en Centrafrique : destitue le président Bokassa et replace David Dacko au pouvoir.

    1983 : Opération Manta au Tchad : 4 000 soldats français mobilisés en soutien au président Hissène Habré face aux rebelles de Goukouni Oueddei (Weddeye).

    1986 : 150 parachutistes français débarquent en renfort au Togo suite à une tentative de coup d’État contre le président Gnassingbé Eyadéma.

    1989 : Opération Oside aux Comores : après l’assassinat du président Ahmed Abdallah et la prise de contrôle du pays par les mercenaires de Bob Denard.

    1990-1993 : Mission Noroit au Rwanda : pour protéger le régime du président Juvénal Habyarimana contre une attaque des rebelles du Front patriotique rwandais.

    1992-1993 : Opération Oryx en Somalie (en mission avec l’ALAT, témoignage de Jean-Luc Brissau, pilote d’hélicoptère) : l’opération sera placée ensuite sous le commandement américain de la mission Restore Hope.

    1993 : Opération Chimère et Volcan : formation de l’armée rwandaise.

    Juin 1994 : Opération Turquoise : l’armée française face au génocide rwandais. Enquête, contre-enquête, plaintes contre l’armée française… Seize ans après le génocide rwandais, le rôle de l’armée française au Rwanda est toujours un sujet de controverse. D’une part, parce qu’avant le génocide et en vertu des accords de coopération militaire signés avec le Rwanda, la France avait formé, entraîné et équipé une partie de l’armée rwandaise qui se retrouvera au printemps 1994 impliquée dans les massacres de Tutsis et de Hutus modérés et d’autre part, parce que l’intervention française, à la demande de l’ONU, n’a débuté que le 22 Juin 1994, soit deux mois et demi après le début des massacres à grande échelle.

    1995 : Opération Azalée aux Comores : Bob Denard et ses mercenaires ont renversé le président Saïd Mohamed Djohar. L’armée française neutralise Bob Denard, le ramène en France où il est emprisonné.

    1996-2007 : Opération Aramis au Cameroun : soutien de l’armée camerounaise en lutte contre le Nigeria pour le contrôle de la presqu’ile pétrolière de Bakassi.

    2002 : Début de l’opération Licorne : force de maintien de la paix, en Côte d’Ivoire suite à une rébellion qui menace le pouvoir du président Laurent Gbagbo. Cette intervention précède les accords de Marcoussis entre les forces politiques ivoiriennes, en janvier 2003.

    2003 : Opération européenne Artemis dans l’est de la RDC.

    2004 : Destruction des aéronefs de l’armée ivoirienne après le bombardement de Bouaké dans lequel 9 soldats de la force Licorne vont trouver la mort et 35 autres seront blessés, évacuation des ressortissants français. Les soldats tirent sur la foule lors de manifestations anti-françaises. L’opération «Licorne» est également entachée par l’affaire Firmin Mahé.

    2006 : Soutien à l’armée tchadienne face aux rebelles (dispositif Épervier) : l’aviation française effectue un tir de semonce devant une colonne rebelle à 250 km de Ndjamena.

    2008 : Protection de l’aéroport de Ndjamena et évacuation des ressortissants français du Tchad, échange de tirs entre l’armée française et les rebelles près de l’aéroport.

    2008 : Soutien logistique à l’armée djiboutienne à la frontière érythréenne.

    2011 : L’année de l’ingérence française en Afrique où, en Libye et en Côte d’Ivoire, la France tente d’imposer ses règles dans le jeu des grandes puissances occidentales !

    Etiquettes : France, françafrique, colonialisme, néo-colonialisme, ingérence, agression,

  • Relation Afrique et France, plus de sujets tabous?

    Depuis quelque temps, Paris n’hésite pas à se prononcer et à lancer des initiatives sur des questions délicates concernant les relations entre l’Afrique et la France.

    La France porte des « responsabilités lourdes et accablantes » dans le génocide au Rwanda ceci même si « rien ne vient démontrer » qu’elle s’est rendu complice du drame… voilà en substance la conclusion à laquelle sont parvenus les historiens ayant remis le rapport Duclert au président français Emmanuel Macron.

    Pour Paris ce rapport « marque une avancée considérable » pour comprendre l’engagement français au Rwanda. Kigali salut pour sa part « un pas important vers une compréhension commune du rôle de la France ». Mais pour l’ancien ministre malien de la justice, Me Mamadou Ismaïla Konaté ce geste est un pas pour aller plus loin.

    « Les rapports de la France avec les Etats africains doivent faire l’objet de discussion désormais, comme cela a été le cas pour le Rwanda.Comme cela doit être le cas dans la plupart des Etats dans lesquels la France est intervenue. Les rapports nouveaux de la France et l’Afrique doivent s’installer dans ce contexte de réalisme, de clarté, de perspicacité et surtout de reconnaissance mutuelle de ce que nous sommes en tant que Nation » estime t-il.

    D’autres déclarations et actions

    Avant ce rapport sur le Rwanda, il y a eu le rapport Stora portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie et l’annonce de Paris de poser des actes symboliques tout en excluant toutes formes de repentance ou d’excuses. Sur le plan économique, en 2019 le président Emmanuel Macron s’était montré favorable au remplacement du franc CFA en Afrique de l’Ouest par l’Eco et la suppression de la réserve d’argent des Etats africains domiciliée au Trésor français. Autre acte important, il a dit oui à la restitution des biens culturels africains spoliés. Une promesse qui s’est concrétisée notamment par le retour du sabre dit d’El Hadj Omar Tall au Sénégal. D’autres objets doivent être rendus au Bénin. Plus récemment encore, le président français avait créé la surprise en affirmant que l’hexagone avait une dette envers la Libye toujours en crise après l’intervention occidentale en 2011.

    Pour Stéphane Akoa chercheur à la fondation Paul Ango Ela basée au Cameroun cette série de déclaration et d’action à tout son sens.

     » Les figures dominantes de la classe politique française actuellement n’ont pas connu la guerre d’Algérie, n’ont pas connu la décolonisation et par conséquence peuvent prétendre à une relation décomplexée entre l’Afrique et la France. Monsieur Macron comme un peu avant lui, Monsieur Sarkozy peuvent s’attaquer à la question coloniale, on va dire, la question de ce détachement nécessaire entre la France et l’Afrique avec d’autres acquis, d’autres atouts un autre regard  » explique t-il.

    Une relation décomplexée que la France devrait mettre à nouveau en avant en juillet prochain lors du 28 ème sommet Afrique- France à Montpellier. Et c’est l’historien camerounais Achille Mbembe, pourtant très critique envers Emmanuel Macron, que ce dernier a sollicité pour préparer les échanges avec la société civile lors de la rencontre.

    DW, 29 mars 2021

    Etiquettes : France, Afrique, Rwanda, Libye, Algérie,

  • La France et le génocide au Rwanda: un grand pas, mais le chemin n’est pas fini

    Commentaire par Marie-France Cros.

    Après seize ans de déni de Paris, le président Nicolas Sarkozy avait reconnu, en 2010, “des erreurs” de la France lors du génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 (un million de morts, des Tutsis tués pour leur ethnie, des Hutus pour refus de participer aux massacres). La commission Duclert, formée de quinze historiens et chargée par le président Emmanuel Macron d’établir le rôle de la France dans ce crime universel, vient de conclure à des “responsabilités lourdes et accablantes” de la France et en particulier de l’ancien président François Mitterrand. C’est un grand pas.

    Ce ne devrait cependant pas être le dernier.

    La commission ajoute en effet qu’il n’y a “pas eu de complicité de génocide”. Poussée par la publication de travaux historiques et récits autobiographiques de Français choqués par le rôle que François Mitterrand a fait jouer à leur pays – qu’ils voient comme “la patrie des droits de l’Homme” – la commission Duclert admet que Paris, en 1994, n’a pas donné suite aux tentatives de Washington de lui donner mandat d’arrêter les chefs génocidaires réfugiés dans la « Zone Turquoise », contrôlée par la France au Rwanda ; et quand, depuis celle-ci, on lui demande des ordres pour le faire, Paris préfère exfiltrer les génocidaires vers le Zaïre. Mais, pour la commission Duclert, “il n’y a pas eu complicité de génocide”.

    La Commission parlementaire de 1998 a révélé que la France avait donné des armes aux militaires rwandais impliqués dans le génocide – exécuté à la grenade et à la machette – après le début de celui-ci. Mais, pour la commission Duclert, “il n’y a pas eu de complicité de génocide”.

    On sait, par les travaux de Jacques Morel et François Graner, que l’Elysée avait été plusieurs fois prévenu des risques de génocide et que le président Mitterrand avait, chaque fois, passé outre. Mais, pour la commission Duclert, “il n’y a pas eu de complicité de génocide”.

    François Mitterrand avait fait évacuer en priorité non des Tutsis menacés mais la veuve de son homologue rwandais, Agathe Habyarimana, impliquée dans le génocide. Mais, pour la commission Duclert, “il n’y a pas eu de complicité de génocide ». Vraiment?

    La Libre Afrique, 29 mars 2021

    Etiquettes : Rwanda, France, génocide,

  • L’Italie et la France surmontent leurs divergences de vues sur le dossier libyen

    La vice-ministre italienne des Affaires étrangères, Marina Sereni, a déclaré que l’Italie et la France ont surmonté leurs points de vue contradictoires sur le dossier libyen, confirmant qu’il existe désormais une démarche européenne commune pour assurer la stabilité en Libye.

    La responsable italienne a affirmé qu’il existe aujourd’hui des opportunités en Libye grâce au gouvernement nouvellement élu et aux prochaines élections du 24 décembre, a rapporté l’agence de presse italienne Nova.

    M. Sereni a ajouté dans une déclaration : « Je pense qu’il y a maintenant une position européenne unifiée. Lorsque l’Europe était divisée sur la Libye, d’autres acteurs comme la Turquie et la Russie sont intervenus. »

    Elle a souligné la nécessité d’aider le nouveau gouvernement libyen à poursuivre sur la voie de la stabilité et du développement que les Libyens réclament.

    Middle East Monitor, 24 mars 2021

    Etiquettes : Libye, France, Italie, Turquie,

  • France : L’Eglise française reconnaît son « aveuglement et sa surdité » face à la pédophilie et annonce une aide pour les victimes | Société

    La Conférence épiscopale de France (CEF) a déploré ce vendredi la « cécité et la surdité » collectives face à la pédophilie en son sein et a reconnu publiquement sa « responsabilité passée, présente et future » dans les abus sur mineurs au sein de l’Eglise catholique nationale, qui auraient pu faire plus de 10.000 victimes selon une commission indépendante. Les hauts responsables religieux français ont promis de s’amender par une série de mesures comprenant une aide financière pour « l’accompagnement » des victimes et une journée nationale en leur mémoire, ainsi que la création d’un tribunal pénal canonique national.

    L’Eglise « veut assumer sa responsabilité devant la société et demander pardon pour ces crimes et pour ces manquements », ont déclaré les responsables de la Conférence épiscopale française à l’issue d’une assemblée plénière à Lourdes. La pédophilie a occupé une bonne partie de la réunion de printemps des évêques, conscients que le rapport que la commission indépendante créée il y a deux ans présentera à la fin de l’été risque de provoquer un séisme dans une société de plus en plus intransigeante face aux abus sexuels sur les mineurs.

    Les conclusions des évêques sont dévastatrices. « Les autorités ecclésiastiques n’ont pas su voir ou entendre et parfois elles n’ont pas voulu voir ou entendre (…). Nous reconnaissons cet aveuglement et cette surdité des évêques et des autres responsables ecclésiastiques « , dit la première et principale des 11 résolutions adoptées, qui tourne autour de la responsabilité de l’Église.

     » Nous reconnaissons qu’ils ont omis de dénoncer, qu’ils ont éludé la justice, face à des faits dont ils avaient connaissance et qu’il y a eu un manque de rigueur dans la gestion des dossiers par certains responsables. Par exemple, dans la nomination des prêtres, ils ont sous-estimé le danger de récidive et il y a eu un sérieux manque de vigilance « , résume le texte, qui souligne le  » devoir moral de reconnaître la situation et d’utiliser tous les moyens possibles pour faire connaître la vérité.  » .



    Pour cela, les évêques ont présenté ce vendredi une série de mesures, qu’ils mettront en œuvre progressivement jusqu’en 2022.

    En ce qui concerne les victimes, l’Église française leur proposera une  » aide financière  » en fonction des besoins de chacune d’entre elles pour les aider à surmonter les abus. Le fonds sera initialement doté de cinq millions d’euros et sera attribué par une commission indépendante dès l’année prochaine. Face aux critiques passées et présentes selon lesquelles l’Église tente de faire le dos rond face à d’éventuelles poursuites judiciaires, M. Moulins-Beaufort a souligné qu’ »il ne s’agit ni de compensation ni de réparation. »



    Ils vont également créer une « équipe nationale d’écoute » des victimes. De manière plus symbolique, ils ont décidé de « consacrer une journée de mémoire et de prière pour les victimes », qui a été fixée au troisième vendredi du Carême – l’année prochaine, ce sera le 12 mars – et un « mémorial » sera créé qui servira à la fois à « garder vivante la mémoire des événements et la manière dont les personnes agressées ont vécu cette épreuve », mais aussi un « lieu pédagogique pour former les générations futures à la vigilance sur les dérives possibles du pouvoir spirituel ». L’idée initiale est, si « c’est possible », d’ériger ce mémorial à Lourdes.

    Améliorer la formation
    En matière de prévention et de réponse aux abus, l’Église s’engage également à améliorer la formation interne, tant pour détecter et écouter les éventuelles victimes que pour prévenir de nouveaux abus, ainsi que pour agir contre les pédophiles religieux. Dans ce sens, les évêques ont décidé de créer un « tribunal pénal canonique interdiocésain ». L’objectif est « de disposer des moyens nécessaires pour agir avec la diligence qui a souvent fait défaut dans ces affaires », a expliqué le vice-président de l’organe, Olivier Lebornge.

    Enfin, les évêques s’apprêtent à envoyer jusqu’à l’été une « Lettre aux catholiques de France » dans laquelle ils reconnaissent « directement » les « fautes et erreurs commises » et « appellent à la vigilance, à l’aide financière aux victimes et à la prière. »



    « Nous avons découvert que notre Église portait le mal dans ce qui pouvait sembler être son activité la plus positive, son œuvre éducative, son service en faveur de la croissance spirituelle des enfants et des jeunes », a déclaré Moulins-Beaufort à l’issue de la rencontre. Les témoignages publics des victimes, a-t-il ajouté,  » nous ont fait prendre conscience que ces drames n’étaient pas des cas isolés que l’on peut attribuer à des fatalités de l’histoire, si c’était là un raisonnement chrétien durable, mais qu’ils étaient beaucoup plus destructeurs que d’habitude. que nous croyions ou voulions croire « .

    Fin 2018, et harcelée par les cas de religieux sur le point d’être jugés pour pédophilie ou pour ne pas avoir dénoncé des abus dont ils avaient connaissance – comme le jadis tout puissant archevêque de Lyon, Philippe Barbarin -, la Conférence épiscopale française a accepté de créer un organe d’enquête indépendant qui étudie les éventuels cas de pédophilie depuis 1950 et « les raisons qui ont favorisé la manière dont ces affaires ont été traitées », afin qu’elles ne se reproduisent plus. C’est ainsi qu’est née la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE), un organe composé d’une vingtaine d’experts -théologiens, juristes, sociologues ou psychologues- qui, depuis un peu plus d’un an, recueille les témoignages des victimes. Selon son président, Jean-Marc Sauvé, au début du mois, 3.000 victimes ont été confirmées, mais « il est très possible qu’il y en ait au moins 10.000 ».

    elpais.com

    Digis Mak, 26 mars 2021

    Etiquettes : Pédophilie, France, Inceste, #Metoo, #MetooInceste,

  • « Guerre mondiale d’un nouveau genre »: les concepteurs du Spoutnik V répondent aux accusations de Macron

    Les concepteurs du vaccin anti-Covid russe Spoutnik V appellent à mettre fin à la politisation des vaccins après que le Président français a reproché à Moscou et Pékin d’imposer leur influence à l’UE sur fond des problèmes de vaccination qui la touchent. Les concepteurs du vaccin Spoutnik V ont réagi aux récentes déclarations d’Emmanuel Macron qui avait évoqué une « guerre mondiale d’un nouveau genre » face aux « velléités russes et chinoises d’influence par le vaccin ». Dans une publication rédigée en anglais sur Twitter, ils invitent à mettre fin à la politisation des vaccins et assurent œuvrer « pour la paix et non pour la guerre ».

    Dans le même temps, les concepteurs du Spoutnik V saluent l’envoi d’une équipe de chercheurs français en Russie pour évaluer le médicament et se félicitent de leur « partenariat avec la France qui nous a beaucoup aidés et contribué à notre combat commun contre le Covid ». « La Russie a proposé à la France de se joindre aux 10 autres pays qui ont accepté de produire le Spoutnik V. La production de divers vaccins est une route sûre vers l’indépendance en matière de vaccins. Ensemble, nous sommes plus forts », soulignent-ils.

    Moscou et Pékin dans le viseur de Macron

    À l’issue d’un Conseil européen par visioconférence ce jeudi 25 mars, le Président de la République française a estimé que l’UE devait rester « souveraine » face aux tentatives de Moscou et Pékin de lui imposer son influence alors que des problèmes de vaccination persistent en Europe.
    « Nous sommes en train de nous mettre en capacité de produire pour les vaccins de seconde génération », a assuré M.Macron, reconnaissant que « le virus continuera d’être là, de circuler, de muter », ce qui nécessite bien une « réponse européenne ».

    Un « moyen de propagande » pour Le Drian

    Le 26 mars, le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a reproché à Moscou de faire de son vaccin anti-Covid Spoutnik V un outil de « propagande ». « À la manière dont c’est géré, c’est plus un moyen de propagande et de diplomatie agressive qu’un moyen de solidarité et d’aide sanitaire », a-t-il déclaré sur Franceinfo.

    Le ministre a en outre accusé la Chine et la Russie de mener « une politique d’influence par le vaccin avant même de vacciner leur propre population ». Or, précédemment, il avait estimé que « les vaccins n’ont pas de nationalité », car « l’important, c’est d’avoir un médicament qui marche ».

    Le Maghreb, 29 mars 2021

    Etiquettes : France, Chine, Russie, Emmanuel Macron, coronavirus, covid 19, vaccination, vaccin,

  • France : Un parfait exemple de dictature oligarchique

    par Maâmar Farah

    Quand nous écrivions que la France n’était pas le meilleur exemple démocratique, des plumes se sont révoltées pour nous recommander de balayer devant notre propre porte. OK ! Nous n’avons jamais dit que nous étions un pays démocratique. C’est en construction mais nous n’y sommes pas encore. Je veux simplement rappeler à ces donneurs de leçons que ce sont désormais les philosophes français, témoins impartiaux de leur époque, qui expriment les mêmes idées, et même plus : «il n’y a pas de démocratie en France», «c’est une dictature oligarchique», «le pouvoir n’appartient plus au peuple».

    Voilà ce que disent des penseurs français au-dessus de tout soupçon et c’est quand même plus crédible que les jérémiades des laquais de Fafa !

    Le Soir d’Algérie, 28 mars 2021

    Etiquettes : France, démocratie, oligarchie, dictature,

  • Mosquée de Strasbourg: Darmanin et Schiappa visés par une plainte

    Un bras de fer oppose les ministres et la maire Verte de Strasbourg depuis le vote lundi par le conseil municipal du «principe d’une subvention» de 2,5 millions d’euros destinée au chantier de la mosquée Eyyub Sultan.

    Europe Ecologie Les Verts a annoncé samedi son intention de porter plainte pour diffamation contre les ministres Marlène Schiappa et Gérald Darmanin, qui s’opposent à la mairie verte de Strasbourg sur une possible subvention à la construction d’une mosquée.

    «En accord avec le Bureau exécutif et Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg, EELV va déposer plainte pour diffamation contre Marlène Schiappa et Gérald Darmanin», a déclaré Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, dans un discours au Conseil fédéral, dont l’AFP a obtenu copie.

    «Nous avons pris la décision hier (vendredi) soir et la plainte sera déposée dans le courant de la semaine prochaine», a précisé le patron des Verts.

    «Gérald Darmanin, le ministre des cantines scolaires, a accusé la majorité EELV, dirigée par Jeanne Barseghian, de ‘financer une ingérence étrangère sur le sol’ français. Sa ministre déléguée a de son côté, affirmé que ‘EELV pactisait avec l’islam radical’. En cause: l’adoption lundi d’une subvention à la construction d’une mosquée», a rappelé le secrétaire national.

    Pour Julien Bayou, «nous avons un gouvernement et son ministre de l’Intérieur et des Cultes qui ment: jamais il n’a alerté la maire du danger que représenterait l’association qui porte le projet. Pour nous c’est très clair : si cette association est dangereuse, qu’il la ferme».

    «Que des ministres usent et abusent des moyens de la puissance publique pour salir leurs adversaires politiques pour des raisons purement électoralistes et/ou pour faire diversion et tenter de déporter le regard de leurs échecs et de leurs carences, nous ne pouvons l’accepter», souligne Julien Bayou. «Que des ministres, plutôt que de s’atteler à leur tâche préfèrent jouer les +community manager+ ou les porte-flingue de Macron, c’est inacceptable !», a-t-il ajouté.

    Un bras de fer oppose Gérald Darmanin et la maire verte de Strasbourg, depuis le vote lundi par le conseil municipal du «principe d’une subvention» de 2,5 millions d’euros destinée au chantier de la mosquée Eyyub Sultan, porté par une association turque, la Confédération islamique Millî Görüs (CIMG). «Nous considérons que cette collectivité (la mairie de Strasbourg) n’aurait pas dû financer une ingérence étrangère sur notre sol», avait dit le ministre de l’Intérieur mercredi.

    Echourouk Online, 28 mars 2021

    Etiquettes : France, Gérald Darmanin, Strasbourg, Marlène Schiappa, Mosquée de Strasbourg, plainte,

  • Niger. La lutte pour la terre au Sahel agit comme un moteur du djihadisme

    Paolo M. Alfieri

    Dans un monde distrait par le Covid-19, la crise environnementale s’est transformée en crise alimentaire, puis en crise sociale, économique, ethno-religieuse et humanitaire. Et dans le vide du pouvoir, les massacres se multiplient.

    Le 31 mars, après 43 ans d’exploitation, le groupe français Orano, anciennement Areva, abandonnera les activités minières dans une importante mine d’uranium (fondamental pour la production d’énergie nucléaire) dans la ville d’Arlit, au nord du Niger. Après le quasi-épuisement du site d’Akouta – par le biais de la filiale nigérienne Cominak – et la chute du prix de l’uranium sur les marchés mondiaux après des années de profits et de vaches grasses, les Français vont donc cesser leurs activités, laissant plus de 600 jeunes employés, plus 800 autres entrepreneurs et des centaines d’autres induits, sans travail et sans espoir dans l’une des régions les plus pauvres de la planète. Combien de ces jeunes, parmi ceux qui ne tenteront pas d’émigrer directement en Europe, iront grossir les rangs d’un djihadisme qui, jour après jour, étend ses tentacules dans tout le Sahel, à l’heure où la pandémie de coronavirus soustrait l’attention et les ressources au développement et à la coopération coordonnés ? La perte d’un emploi ne transforme pas nécessairement un être humain en un extrémiste violent, mais l’absence d’avenir peut être dévastatrice pour la stabilité personnelle et, en même temps, sociale et régionale.

    La dernière attaque contre des villages, au Niger, remonte à dimanche dernier : 137 civils – dont 22 enfants âgés de cinq à 17 ans – ont été tués et d’autres blessés ou séparés de leurs familles dans la région de Tahoua. Ils étaient en route pour aller chercher de l’eau lorsque les attaques ont eu lieu : les hommes armés ont tiré sur tout ce qui bougeait. « Nous prions pour les victimes, pour leurs familles, pour toute la population, afin que la violence ne fasse pas perdre la foi pour la justice et la paix », a été la pensée adressée aux victimes par le pape François hier à la fin de l’audience générale. Des groupes liés à Daesh, à Al-Qaïda, des milices qui se déplacent sur une base ethnique ou pour prendre le contrôle de la région en vue de faire de sales affaires dans un territoire dévasté par le changement climatique et la lutte pour l’accaparement des ressources. Le Niger, mais aussi le Mali et le Burkina Faso, dans un monde désormais également « distrait » par Covid-19, sont au centre d’une catastrophe humanitaire.

    Rien qu’en 2020, 5 000 personnes sont mortes, 1,4 million ont été déplacées à l’intérieur du pays et 3,7 millions ont été plongées dans l’insécurité alimentaire dans ce triangle tourmenté. Une grande partie de la dynamique des conflits en cours part d’un bien de plus en plus précieux et rare : la terre. La crise environnementale, soulignait également un récent rapport de Caritas, est devenue une crise alimentaire, puis sociale et économique, ethno-religieuse, et enfin humanitaire, devenant ainsi une forme grave de dégradation humaine. Victimes d’attaques terroristes, des centaines de milliers de familles abandonnent leurs foyers et leurs activités dans des régions que les États ne contrôlent plus depuis longtemps. La galaxie djihadiste n’a aucun mal à combler le vide du pouvoir dans ces territoires.

    À partir du 2 avril, le Niger aura un nouveau président, Mohamed Bazoum, 61 ans. Dans le pays qui, avec 7,6 enfants par femme, détient le record planétaire de fécondité, Bazoum devra montrer que les promesses d’avenir lancées lors de la campagne électorale – les enjeux de la famille, l’éducation des jeunes, la croissance de l’économie et la lutte contre l’insécurité imposée par les djihadistes – ne sont pas de vains mots, avec le soutien de la communauté internationale. Le développement et la défense des populations vulnérables, ainsi que la promotion de la cohésion sociale et de la paix, sont des objectifs incontournables et communs également pour les pays voisins, un goulot d’étranglement nécessaire à franchir pour changer le destin d’une région qui doit repenser son avenir.

    Avvenire.it, 25 mars 2021

    Tags : Afrique, Sahel, Niger, Mali, Burkina Faso, Tchad, Mauritanie, France, Barkhane, djihadisme, terrorisme, Al Qaida, JNIM, EIGS,

  • Macron se prononce sur la polémique autour de la mosquée de Strasbourg

    Emmanuel Macron a soutenu jeudi son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a accusé la mairie de Strasbourg de «financer une ingérence étrangère en France», déplorant des «collectivités peut-être un peu trop complaisantes».

    «Il y a l’existence de groupes constitués, l’existence de groupes politiques sur le continent européen, qui sont eux, aujourd’hui, activés par des organes de propagande officielle», a affirmé le Président en réponse à une question sur des «ingérences» de la Turquie lors d’une prise de parole depuis l’Élysée.

    «Parfois ils se mêlent de nos élections, d’autres fois ils se mêlent de financement d’associations. Nous l’avons encore vu ces derniers jours avec les alertes légitimes faites par le ministre de l’Intérieur à l’égard de quelques collectivités territoriales, peut-être un peu trop complaisantes», a-t-il déclaré à l’issue d’un Conseil européen.

    Mosquée soutenue par une association pro-turque

    Le Président faisait allusion au financement par la municipalité de Strasbourg du chantier d’une mosquée soutenue par une association pro-turque appelée Confédération islamique Millî Görüs («Vision nationale», en turc), qui a donné lieu à un bras de fer entre le ministre de l’Intérieur et la maire Europe Écologie Les Verts Jeanne Barseghian.

    M.Darmanin, qui souligne «l’islam politique» de Millî Görüs, a dit avoir averti en janvier «élus locaux» et «services de la préfecture de tentatives d’ingérences extrêmement fortes» en France, «notamment de la part de la Turquie».

    Dans un courrier adressé à Emmanuel Macron et rendu public mercredi, la maire de Strasbourg a réfuté toute «mise en garde».

    L’association «pas respectueuse des principes de la République»

    Pour leur part, les présidents Les Républicains de la région Grand Est et de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA) ont déclaré ne pas être favorables au financement par leur collectivité du chantier de la mosquée.

    «Aujourd’hui, je n’ai aucun dossier, aucune demande» de la part de la Confédération islamique Millî Görüs, mais «nous ne soutiendrons en tout cas pas la construction de ce bâtiment cultuel», a déclaré à des journalistes le président du Conseil régional du Grand Est, Jean Rottner, à Mulhouse.

    Millî Görüs «revendique» de ne pas avoir signé la charte des principes pour l’islam de France, (qui affirme la «compatibilité» de la foi musulmane avec la République), et «ça me dérange», a poursuivi M.Rottner.

    «J’ai eu des alertes de la part de Gérald Darmanin […] le 15 janvier lors de sa venue en Alsace», a indiqué de son côté Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace (CEA), qui fusionne depuis le 1er janvier les conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

    Sans entrer «précisément dans le détail», le ministre avait souligné que l’association porteuse du projet «n’était pas respectueuse des principes de la République. Je ne serai pas favorable personnellement au financement de ce projet si nous étions sollicités». «Les Finances publiques légitimeraient» alors «une mouvance à la droite d’Erdogan qui aujourd’hui méprise la démocratie et méprise la France», a déclaré M.Bierry.

    Echourouk Online, 26 mars 2021

    Tags : France, Strasbourg, Mosquée, Turquie, financement, Islam, Islamophobie, Gérald Darmanin, Emmanuel Macron, Confédération islamique Millî Görüs,