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  • La France et le Rwanda : Les fantômes du génocide ébranlent les relations


    La France et le Rwanda entretiennent des relations orageuses, parfois empoisonnées, depuis le génocide de 1994.

    Alors qu’une commission d’historiens doit rendre un rapport sur le rôle joué par Paris dans ce pays d’Afrique centrale, voici une chronologie de leurs relations tendues.

    1990 : Les Français entrent en scène

    Le président hutu du Rwanda, Juvénal Habyarimana, demande l’aide de la France et de l’ancienne puissance coloniale belge pour combattre les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), basés en Ouganda et dirigés par l’actuel président du Rwanda, Paul Kagame.

    Paris envoie des troupes dans le cadre de ce que l’on appelle « l’opération Noroit » en octobre, officiellement pour protéger son ambassade et ses citoyens sur place. Mais la France participe aussi secrètement à la formation de l’armée rwandaise.

    1994 : Génocide

    Le 6 avril, Habyarimana est tué lorsque son avion est abattu au-dessus de Kigali.

    Le lendemain, le génocide commence. D’avril au 4 juillet, environ 800 000 personnes sont tuées, la plupart appartenant à la minorité tutsie, ainsi que des Hutus modérés.

    Les Tutsis sont accusés par le régime dominé par les Hutus d’être de connivence avec le FPR, qui était entré dans le nord du Rwanda depuis l’Ouganda en 1990.

    Quelque 500 parachutistes français évacuent plus de 1 000 citoyens français et étrangers.

    Opération Turquoise

    Le 22 juin, les Nations unies donnent le feu vert à la France pour l’opération Turquoise, une opération militaire à but humanitaire au Rwanda.

    Le FPR, majoritairement tutsi, accuse la France de vouloir sauver le régime hutu et les auteurs des massacres.

    Quelque 2 500 soldats français créent une zone humanitaire sûre dans le sud-ouest du pays, entravant efficacement l’avancée du FPR mais permettant également aux suspects de génocide en fuite de se cacher.

    Le 4 juillet, le FPR s’empare de la capitale Kigali, mettant fin au génocide.

    1998 : Enquête française

    En décembre, une mission parlementaire française exonère la France de toute implication dans le génocide, mais affirme qu’elle porte une certaine responsabilité en raison d’erreurs stratégiques et de « dysfonctionnements institutionnels ».

    Le Rwanda insiste sur le fait que la France est coupable de génocide.

    2006 : Rupture des relations

    Le juge français Jean-Louis Bruguière recommande que le président Kagame soit poursuivi par le tribunal soutenu par les Nations unies qui juge les génocidaires rwandais pour leur participation présumée à l’assassinat d’Habyarimana. Il signe neuf mandats d’arrêt contre des collaborateurs de Kagame.

    Le Rwanda rompt ses relations diplomatiques avec la France. Ces relations ne seront rétablies qu’en novembre 2009.

    2010 : La France reconnaît ses erreurs

    Le président français Nicolas Sarkozy reconnaît que la France a commis des erreurs pendant le génocide.

    Mais il ne présente pas d’excuses lors de la première visite d’un président français au Rwanda depuis le bain de sang.

    En septembre 2011, Kagame effectue sa première visite officielle en France.

    2014 : Procès du génocide en France

    Un tribunal français condamne un ancien capitaine de l’armée rwandaise à 25 ans de prison dans le premier procès lié au génocide dans le pays.

    En juillet 2016, deux anciens maires rwandais sont condamnés à la prison à vie en France.

    Nouvelles accusations rwandaises

    Les commémorations du vingtième anniversaire du génocide se déroulent à Kigali en avril 2014 sans représentant français.

    Kagame accuse à nouveau la France de « participer » au génocide.

    2018 : Détente

    Le président Emmanuel Macron accueille Kagame à Paris en mai, affirmant que la normalisation des relations est en cours mais « prendra sans doute du temps ».

    En décembre, des juges français abandonnent une enquête de longue haleine sur l’assassinat d’Habyarimana.

    Cette enquête avait été une source majeure de tension entre les deux pays après l’inculpation de sept personnes proches de Kagame.

    Kagame dit vouloir un nouveau départ dans les relations et n’a pas exclu le retour d’un ambassadeur français à Kigali, poste vacant depuis octobre 2015.

    Modern Ghana, 26 mars 2021

    Tags : France, Rwanda, génocide,

  • La Libye a un nouveau gouvernement. Parviendra-t-elle à maintenir la paix ?

    Le gouvernement d’unité nationale (GUN) nouvellement confirmé devrait s’engager à améliorer sensiblement la situation des droits de l’homme en Libye et à faire en sorte que les élections prévues en décembre 2021 soient libres et équitables.

    Le processus de paix en Libye a franchi une nouvelle étape. Au début du mois, un gouvernement intérimaire d’unité nationale (GNU) a été formé pour réunir les parties belligérantes du pays sous une même bannière et garantir des élections démocratiques.

    Les négociations sur la formation du nouveau gouvernement sont en cours depuis octobre dernier, lorsque les deux parties à la guerre civile ont conclu une paix temporaire. Avec le soutien des Nations unies, le gouvernement d’entente nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, et le gouvernement parallèle dit de l’Est, qui soutient l’armée nationale libyenne (LNA) de Haftar, y ont pris part.

    Cette semaine, le gouvernement de l’Est a également reconnu les pouvoirs du GNA et lui a confié la responsabilité de la partie orientale de la Libye. Le GNU est donc effectivement devenu le seul gouvernement national et la principale autorité exécutive dans tout le pays. Il s’agit d’une étape importante qui peut ramener la paix dans un État en proie à un conflit constant depuis dix ans. L’un des nouveaux vice-premiers ministres, Hussein Al-Gotrani, a également exprimé ses espoirs, en déclarant aux médias locaux : « La période de division est terminée. Le GNU est au service de tous les citoyens, quelle que soit leur région. »

    L’émergence et la légitimation du GNU ont également eu des conséquences sur l’orientation de la politique étrangère de la Libye. La France a déjà annoncé son intention de rouvrir son ambassade à Tripoli, qui a dû être fermée en 2014 en raison de l’intensification des combats. Le président Emmanuel Macron souhaite ainsi encourager la consolidation de la paix et aider à consolider la stabilité du nouveau gouvernement. Il n’a pas oublié d’ajouter que la France a une dette considérable envers la Libye, qu’elle cherchera à rembourser. En effet, c’est le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, qui a le plus soutenu l’intervention des troupes de l’OTAN contre le dirigeant libyen de l’époque, Mouammar Kadhafi.

    M. Macron a également indiqué que la principale priorité du GNU et des pays étrangers devait être le retrait des troupes étrangères du territoire libyen. En effet, il y a encore plus de 20 000 mercenaires qui ont soutenu à la fois le GNA et la LNA. La plus grande présence ici est celle de la Turquie, qui a déployé des milices syriennes en plus de ses propres forces armées. La Russie est également présente ici par le biais de sa société militaire privée, le groupe Wagner.

    Compte tenu de la position stratégique et des richesses naturelles de la Libye, il est difficile de prévoir à quelle vitesse les acteurs étrangers retireront leurs troupes du pays – ou même s’ils seront disposés à le faire. En outre, le retrait des troupes étrangères n’est qu’une des nombreuses complications qui rendent difficile l’aboutissement du processus de paix. Toutefois, si le gouvernement de transition parvient à conserver le pouvoir dans toute la Libye et à établir des relations diplomatiques avec d’autres États, la Libye pourrait enfin connaître des élections équitables et démocratiques au cours desquelles le peuple libyen choisirait lui-même son avenir. Les élections sont symboliquement prévues pour le 24 décembre, date à laquelle la Libye fête son indépendance.

    Auteur : Marián Maraffko

    SME Blog, 26 mars 2021

    Tags : Libye, France, OTAN, Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy, Kadhafi, GNU,

  • L’Algérie exige l’indemnisation des victimes des  essais nucléaires

    L’Algérie exige l’indemnisation des victimes des essais nucléaires

    L’Algérie exige l’indemnisation des victimes des essais nucléaires – Algérie, essais nucléaires, Reggane, France, colonisation,

    A l’occasion du 59e anniversaire de la Fête de la Victoire, dont les festivités officielles ont été organisées dans la wilaya de Tlemcen, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune a adressé un message, lu en son nom par le Secrétaire général du ministère des Moudjahidine et des Ayants droits, Laïd Rebika.

    En voici la traduction APS:

    « Au nom d’Allah, Clément et Miséricordieux,

    Prière et Paix sur Son messager,

    Chères Sœurs, chers frères,

    Nous célébrons, aujourd’hui, le 59e anniversaire de la Fête de la Victoire (19 mars 1962), une occasion solennelle de se remémorer un autre évènement historique dans l’héroïque parcours de la Nation, lorsque le peuple algérien a couronné sa Glorieuse guerre de libération nationale d’une éclatante victoire, qui a scellé son affranchissement, au prix de lourds sacrifices, du joug colonial et d’une domination de crimes contre un peuple démuni, dont les blessures et stigmates demeurent témoins de l’ampleur de la destruction, des massacres et de la sinistre politique de la terre brûlée.

    La Victoire, dont les prémices se sont profilées, ce jour mémorable, dans le ciel de l’Algérie était un rendez-vous incontournable de la lutte héroïque du peuple algérien, depuis son déclenchement le 1er novembre 1954.

    En célébrant le serment de la Victoire, le 19 mars du mois des Chouhada, nous nous remémorons les épopées et les gloires de nos vaillants aïeux tout au long des époques de la Résistance populaire et durant la Glorieuse Guerre de libération nationale.

    Une occasion renouvelée pour nous recueillir à la mémoire de nos valeureux Chouhada et réitérer à leurs frères Moudjahidine, puisse Dieu leur prêter longue vie, notre reconnaissance et notre gratitude.

    Chères Sœurs, chers frères,

    Je n’ai eu de cesse de souligner l’importance de la préservation de la Mémoire nationale et j’insiste sur la responsabilité de l’Etat dans la prise en charge de ce dossier, avec tout le sérieux et l’assiduité qui s’imposent.

    Certes, nous avons franchis des pas importants et enregistré des signes positifs à la faveur, notamment de la récupération des Archives et des crânes de symboles de la Résistance populaire, notre attachement à la préservation de notre Histoire et de notre Mémoire demeure au cœur de nos priorités pour réaliser les avancées escomptées dans ce sens.

    A cette occasion, et en remémorant avec vous, les moments solennels et fortement symboliques, vécus le 5 juillet dernier, lors de la ré-inhumation des ossements de Héros de la Résistance populaire sur leur terre et parmi leurs proches et frères Chouhada et Moudjahidine, je tiens à affirmer que l’effort se poursuit pour mettre toute la lumière sur le sort des disparus durant notre Guerre de libération et pour l’indemnisation des victimes des essais nucléaires. De tels évènements et faits ne s’effacent pas de l’histoire des nations par prescription et la probité exige de faire prévaloir la sincère volonté sur les considérations de pression.

    En couronnant sa Glorieuse Révolution, le 19 mars 1962, par la Fête de la victoire après d’immenses sacrifices et une longue lutte, le Peuple algérien a consacré la référence Novembriste sur la voie de la fidélité au message des Chouhada.

    La célébration de la Fête de la Victoire en ce mois des Chouhada est une occasion renouvelée pour réitérer notre engagement inébranlable sur la voie Novembriste… destin de l’Algérie et source de fierté et de gloire de la Nation.

    Louanges à Allah d’avoir béni le peuple algérien de cette fierté nationaliste, qui renforce son unité et consacre profondément en lui la volonté de relever les défis et de surmonter les difficultés, comme il a montré tout au long des mois derniers face à la pandémie Covid-19, par sa solidarité et sa mobilisation, qui ont été un facteur déterminant dans l’enrayement de ce virus et l’atténuation de ses effets.

    Chères Sœurs, chers frères,

    Comme vous le savez, certainement, j’ai pris des décisions dans le cadre de la réunion des conditions nécessaires au changement escompté par notre vaillant peuple, notamment les jeunes appelés à adhérer au processus d’édification de nouvelles institutions, fiables et crédibles. Des décisions qui s’inscrivent en droite ligne des engagements que j’ai pris et que je me suis attelé, dès les premiers jours, à concrétiser sur les niveaux politique et socio-économique

    Des entraves et des imprévus induites par la propagation de la pandémie Covid-19 se sont dressées sur notre chemin, mais aujourd’hui, nous sommes appelés avec la participation de tous, classe politique, société civile, organisations, syndicats et élites, à opérer une rupture radicale avec les pratiques de la honte et à aller de l’avant, résolument et fermement, dans la lutte contre la corruption et à mettre à nu les intentions et démarches des corrompus et leurs résidus, à l’affût de la moindre occasion pour semer le doute et attiser les discordes.

    Ma conviction est profonde que le peuple algérien, notamment nos jeunes qui ont insufflé, par leur conscience, l’espoir d’une Algérie nouvelle lors du Hirak béni, se mobilisera pour l’édification de l’Etat de droit et des institutions. Un Etat qui se construit par la volonté du peuple, à travers le choix libre et démocratique et la concurrence loyale des idées et programmes lors du rendez-vous du 12 juin prochain, auquel toutes les garanties de transparence et de régularité ont été assurées.

    Au moment où nous célébrons cette occasion historique mémorable en aspirant dignement à une Algérie prospère et prometteuse, je tiens à nous recueillir, avec déférence, à la mémoire des valeureux Chouhada, en renouvelant notre engagement à honorer leurs immenses sacrifices, et à rendre un vibrant hommage à leurs compagnons moudjahidine.

    Gloire éternelle à nos Chouhada.

    Vive l’Algérie ».

    La Nation, 19/03/2021

  • Abus et lutte de pouvoir à l’école d’élite Sciences Po de Paris

    Sexe, violence et manœuvres de dissimulation, étatisme et élitisme : Sciences Po enseigne aujourd’hui surtout à ses étudiants comment ne pas faire de politique

    Stefan Brändle de Paris

    L’Institut d’études politiques ne manque certainement pas de prestige : de toutes les écoles internationales de sciences politiques, Sciences Po, comme on l’appelle, occupe la deuxième place dans le classement mondial des universités établi par le QS – juste derrière Harvard, et même devant Oxford. Avec François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et maintenant Emmanuel Macron, tous les présidents français ont été diplômés de l’institut depuis 1981.

    Vous chercheriez en vain un campus aussi imposant à Paris : Fondée en 1872 et nationalisée en 1945, la « Grande école » (école d’élite) est répartie sur des campus anonymes dans le quartier intellectuel de Saint-Germain-des-Prés. La première leçon de Sciences Po est que le vrai pouvoir sans partage s’exerce dans les arrière-salles des beaux quartiers de Paris.

    Banc symbolique en bois

    Le bâtiment principal de Sciences Po, surnommé en interne « le 27 », est situé dans la petite rue latérale de Saint-Guillaume, au numéro 27. Dans le vestibule, jeunes et moins jeunes se pressent négligemment devant la « péniche ». Ce long et double banc en bois est une pièce maîtresse symbolique de la République française. Olivier Duhamel, jusqu’à ce mois de janvier à la tête du conseil de fondation de Sciences Po, s’y est un jour fait photographier – avec un regard abyssal et effrayant.

    L’influent constitutionnaliste et faiseurs d’opinion, conseiller de ministres et de présidents, que l’on pouvait voir presque quotidiennement à la télévision française, a tout simplement disparu de la scène. En janvier, sa belle-fille Camille Kouchner l’a accusé d’avoir commis des abus sur son frère (aujourd’hui prescrits) et d’autres agressions sexuelles. Le souverain de Sciences Po a été éliminé par K.O. sous forme de livre.

    Mendacity et omertà

    En février, son protégé Frédéric Mion a également dû démissionner de son poste de directeur de Sciences Po. Le charmeur agile était au courant des accusations portées contre Duhamel depuis deux ans, mais avait gardé le silence à ce sujet. Ce qu’il a initialement nié en janvier. Le comportement de Mion témoignait de la mendicité et de l’omertà qui, dans les élites parisiennes, protègent leurs plus éminents représentants dans de telles affaires.

    Le prédécesseur de Mion, Richard Descoing, avait été retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel à New York en 2012 après avoir été avec deux callboys, comme l’a révélé un journaliste du Monde dans un livre. Il a été élégamment ignoré. Ils n’aiment pas parler de choses aussi « privées » à Sciences Po. Les demandes de la presse restent sans réponse tandis que les professeurs enseignent à leurs étudiants les vertus de la transparence politique.

    Les étudiantes se sont donc tournées vers les médias sociaux. Sous le hashtag #SciencesPorc, ils dénoncent depuis plusieurs jours les « porcs » qui s’en prennent aux jeunes femmes de l’école. Ces violences, selon les déclarations, concluent de préférence les « soirées d’initiation » humides.

    Enquête sur les viols

    La justice française a réagi rapidement, en lançant plusieurs enquêtes sur des viols dans les antennes de Sciences Po à Paris, Bordeaux, Rennes et Strasbourg depuis février. Mais si les agressions sexuelles sont la preuve d’une « culture machiste » (selon le magazine Marianne) profondément ancrée dans l’université politique, l’école en reste à de belles paroles et à la création d’un groupe de travail.

    La direction intérimaire a actuellement la tête ailleurs : suite aux démissions de Duhamel, Mion et six autres vétérans, les deux postes centraux de l’école – directeur et président de la fondation – sont à pourvoir. Cette joute offre aux étudiants en politique, aux futurs dirigeants de la nation, des leçons d’objet sur la politique obscure des cabinets. Le fait que deux candidats seraient sur la liste restreinte n’a été révélé qu’après qu’ils aient été entendus.

    Der Standard, 25 mars 2021

    Tags : France, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste, #Metoo, #MetooInceste, La Familia Grance, pédophilie,

  • Olivier Duhamel dément vouloir publier une réponse à Camille Kouchner

    L’avocate d’Olivier Duhamel affirme qu’aucun livre n’est en préparation pour répondre aux accusations de viol formulées par Camille Kouchner dans La familia grande.

    Source : Urgence France, 25 mars 2021

    Tags : France, Olivier Duhamel, Camille Kouchner, La Familia Grande, inceste, #Metoo, #MetooInceste,

  • France-Algérie : Paris donne son feu vert à la convention d’extradition

    CONVENTION D’EXTRADITION ALGÉRO-FRANÇAISE
    Paris donne son feu vert

    par Tarek Hafid

    Le Président français a signé la loi autorisant l’approbation de la convention d’extradition entre le gouvernement français et le gouvernement algérien. Cette convention attend d’être publiée au Journal officiel algérien pour entrer pleinement en vigueur.

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – La loi numéro 2021-302 du 22 mars 2021, autorisant l’approbation de la convention d’extradition entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire a été publiée au Journal officiel français mardi 23 mars.

    La convention d’extradition avait été signée le 27 janvier 2019 par la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Nicole Belloubet, et par son homologue algérien Tayeb Louh. Elle avait ensuite été adoptée par les deux Chambres du Parlement français, puis signée par le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Du côté algérien, cette convention attend d’être publiée au Journal officiel pour entrer en vigueur. Auparavant, les deux pays étaient liés par une convention relative à l’exequatur et l’extradition datant d’août 1964 qui, de fait, est abrogée. Composée de 25 articles, cette convention s’applique pour les individus condamnés à des peines privatives de liberté d’une année et plus. L’article prévoit le refus de l’extradition «pour une infraction politique» à l’exception de : «l’attentat à la vie, à l’intégrité physique d’un chef d’État ou des membres de sa famille ; les infractions, notamment celles à caractère terroriste, à l’égard desquelles les Parties ont l’obligation, en vertu d’un accord multilatéral, d’extrader la personne réclamée ou de porter l’affaire devant leurs autorités compétentes pour qu’elles décident de la procédure à suivre.»

    L’entrée en vigueur de cette convention intervient au moment où la justice algérienne a lancé des mandats d’arrêt internationaux contre des individus présents sur le territoire français. C’est le cas notamment des mandats émis par le tribunal de Bir-Mourad-Raïs contre Zitout Mohamed Larbi, Aboud Hichem, Boukhors Amir, mis en cause dans une affaire «d’atteinte à la sécurité nationale». Ils sont poursuivis pour, «financement d’un groupe terroriste ciblant la sécurité de l’État et l’unité nationale», «faux et usage de faux» et «blanchiment d’argent dans le cadre d’une bande criminelle».
    À l’exception de Zitout qui est réfugié à Londres, les deux autres individus se trouvent sur le territoire français. Pour le gouvernement français, l’accord d’extradition pourrait être activé à l’encontre de personnes réfugiées ou détenues en Algérie poursuivies, notamment, dans le cadre de trafic de stupéfiants.

    Le Soir d’Algérie, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, France, extradition,

  • La France promulgue la nouvelle convention d’extradition avec l’Algérie

    Le président français Emmanuel Macron a promulgué lundi la nouvelle convention d’extradition entre la France et l’Algérie, après son adoption par les députés en janvier, puis les sénateurs en mars, indique la loi parue mardi au Journal Officiel.

    Cette convention, conclue en janvier 2019 et qui remplace un texte de 1964, a pour principal apport d’inclure une garantie de non-application de la peine de mort pour les demandes d’extradition de l’Algérie, a rappelé le 10 mars le rapporteur de la loi au Sénat français Edouard Courtial. Autrement dit, si la peine de mort a été prononcée, les autorités algériennes doivent s’engager à ce qu’elle ne soit pas exécutée.

    Cette ratification intervient alors que la justice algérienne a émis dimanche des mandats d’arrêt internationaux contre entre autres, le blogueur Amir Bokhours, alias “Amir Dz” et le journaliste Hichem Abboud, tous deux établis en France, les accusant d’appartenir à un groupe terroriste et de menées subversives.

    Entre 2014 et 2019, 38 demandes d’extradition ont été finalisées entre la France et l’Algérie, dont 30 demandes vers la France et 8 demandes vers l’Algérie, selon le rapporteur du texte au Sénat. Par ce texte, les deux pays s’engagent réciproquement à se livrer des personnes poursuivies ou condamnées.

    En outre, cette ratification permet «de traiter la problématique liée à l’existence, dans la législation algérienne, de la peine de mort abolie depuis en France et de nature à empêcher les remises de personnes recherchées, en l’absence d’assurances diplomatiques jugées suffisantes».

    Entre 2014 et 2019, 38 demandes d’extradition ont été finalisées entre la France et l’Algérie, dont 30 demandes vers la France et 8 demandes vers l’Algérie.

    Le Jeune Indépendant, 25 mars 2021

    Tags : France, Algérie, extradition,

  • France : polémique autour de la construction d’une mosquée à Strasbourg

    A Strasbourg, une ville du nord-est de la France, une subvention, d’un peu plus de 2,5 millions d’euros, accordée par la mairie pour la construction d’une mosquée dans le quartier populaire de la Meinau a suscité une grande polémique.

    Hier mardi, Gérald Darmanin, ministre français de l’Intérieur, s’est opposé fermement à l’initiative de la mairie. Dans un tweet, il a accusé Mili Görüs, l’association en charge de ce projet proche de la Turquie, de défendre « l’islam politique ».

    « La mairie verte de Strasbourg finance une mosquée soutenue par une fédération qui a refusé de signer la charte des principes de l’islam de France et qui défend un islam politique », a-t-il déploré.

    Au niveau local, ce n’est pas mieux. La maire écologiste (Europe Écologie-Les Verts ‘EELV’), Jeanne Barseghian, est sous le feu des critiques. Si les élus locaux estampillés « les Républicains » ont voté contre, la députée européenne et présidente du groupe Rassemblement national Grand Est, Virgine Joron, a poussé le bouchon plus loin.

    Elle a estimé, selon CNews, que « financer des islamistes ne semble pas déranger les écolos ».

    Finalement, la subvention a été adoptée par 42 voix contre 17. Elle représente 10% du montant total des travaux. « Le montant du chantier s’élève à plus de 25 millions d’euros, pour un coût total de ce projet, qui doit donner naissance à la plus grande mosquée d’Europe, estimé à 32 millions d’euros », a détaillé la chaine d’information.

    Skander Boutaiba

    La Patrie News, 24 mars 2021

    Tags : France, Strasbourg, mosquée, Islam, islamophobie,

  • La convention d’extradition entre la France et l’Algérie prend effet

    Désormais, la convention d’extradition des personnes recherchées entre l’Algérie et la France est publié au Journal officiel français.

    Publication au JO de la loi autorisant l’approbation de la convention d’extradition entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire, a rapporté lundi le journal Le Monde.

    Article mis à jour le 23 mars 2021. Le 27 janvier 2019, les ministres algérien et français de la Justice ont signé à Alger la convention d’extradition entre les gouvernements respectifs des deux Etats. Cette convention vise à établir une coopération renforcée et plus efficace entre la France et l’Algérie en matière de lutte contre la criminalité, conduisant à la remise effective et plus rapide de personnes recherchées afin de les poursuivre ou de faire exécuter leur peine d’emprisonnement, en se substituant aux stipulations de la convention relative à l’exequatur et (…).

    Compte rendu du Conseil des ministres du 5 décembre 2019

    Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a présenté un projet de loi autorisant l’approbation de la convention d’extradition entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire.

    Le 27 janvier 2019, les ministres algérien et français de la Justice ont signé à Alger la convention d’extradition entre le Gouvernement de la République française et le Gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire.

    Cette convention vise à établir une coopération renforcée et plus efficace entre la France et l’Algérie en matière de lutte contre la criminalité, conduisant à la remise effective et plus rapide de personnes recherchées afin de les poursuivre ou de faire exécuter leur peine d’emprisonnement, en se substituant aux stipulations de la convention relative à l’exequatur et l’extradition du 27 août 1964 consacrées à l’extradition.

    À cette fin, ce nouveau cadre conventionnel permet, dans le respect des règles nationales et engagements internationaux de chacun, de rationnaliser et moderniser le cadre juridique existant pour l’adapter aux besoins opérationnels ayant évolué depuis 1964. Cet accord permet notamment de traiter la problématique liée à l’existence, dans la législation algérienne, de la peine de mort abolie depuis en France et de nature à empêcher les remises de personnes recherchées, en l’absence d’assurances diplomatiques jugées suffisantes.

    Echourouk Online, 24 mars 2021

    Tags : Algérie, France, extradition,

  • France-Chine : Diplomatie

    Fouzia Mahmoudi

    Lors de ces dernières années, l’on a souvent accusé les grands pays occidentaux de complaisance face à certains dépassements chinois, par crainte de voir les investissements du pays, avec la plus grande croissance économique mondiale, baisser. Et en temps de crise financière, les Européens comme les Américains ont souvent dû composer avec Pékin pour espérer bénéficier de l’argent chinois. Mais il semblerait que les limites de l’acceptable aient été dépassées à Paris, où le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé cette semaine les «propos inacceptables» de l’ambassade de Chine envers un chercheur et des parlementaires français et annoncé qu’elle allait convoquer l’ambassadeur pour le lui signifier.

    Les diplomates chinois sont «tenus de respecter le principe de séparation des pouvoirs, ainsi que l’ensemble des lois de la République», a ajouté Agnès von der Mühll, porte-parole du Quai d’Orsay, en déplorant notamment des «menaces à l’encontre de parlementaires» qui projettent un déplacement à Taïwan. Paris a également jugé «inacceptable» la décision de Pékin de sanctionner dix ressortissants européens, dont un eurodéputé français et quatre organisations, en représailles à des sanctions de l’Union européenne pour la répression de Pékin contre la minorité musulmane des Ouïghours.

    «C’est le message que nous ferons passer auprès de M. Lu Shaye, ambassadeur de Chine en France, lors de sa convocation au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères», a ajouté la porte-parole du Quai d’Orsay, sans préciser quand elle interviendrait. «Petite frappe», «hyène folle», «troll idéologique» : l’ambassade s’est déchaînée ces derniers jours contre Antoine Bondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), à qui elle reproche ses positions «antichinoises».

    L’ambassadeur Lu Shaye s’est aussi déclaré «fermement opposé» à un projet de visite de parlementaires français à Taïwan. La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces, dénonce chaque visite de responsables occidentaux sur l’île et menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d’indépendance par Taïpei. Spécialiste de la Chine, Antoine Bondaz s’est attiré cette salve d’insultes après avoir critiqué les «injonctions» chinoises à l’encontre des parlementaires français. «En France, le respect des principes et libertés fondamentales est une exigence qui s’applique à tous : liberté académique et de la recherche, libertés individuelles, respect de la séparation des pouvoirs et des principes constitutionnels de la France», a martelé la diplomatie française.

    Les diplomates chinois en poste à l’étranger investissent de plus en plus les réseaux sociaux pour défendre, parfois avec véhémence, la position de leur gouvernement. La presse officielle chinoise les qualifie de «loups combattants», en référence à un film d’action chinois à grand succès où un héros à la Rambo combat des mercenaires étrangers. Répliquant par anticipation à la convocation du Quai d’Orsay, l’ambassade a nié sur son site Internet avoir outrepassé les usages diplomatiques. La diplomatie c’est «défendre les intérêts et l’image de son pays», a-t-elle lancé. Reste à voir maintenant si les responsables politiques français sont prêts à se lancer dans une guerre diplomatique avec Pékin qui représente un marché économique énorme pour la France, que ce soit au niveau du commerce de l’armement, de l’aviation ou même des produits de luxe, et cela sans évoquer la centaine de milliards d’euros d’investissements que la Chine injecte dans l’économie française.

    Le Jour d’Algérie, 23 mars 2021

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