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  • Le roi du shit français présenté à la justice à Dubaï

    Principal importateur de cannabis en France, Moufide Bouchibi a été interpellé dimanche 21 mars au soir à Dubaï. Il est présenté ce mercredi à la justice locale en vue de son extradition vers la France.

    C’est la chute d’une légende et d’un fantôme. Depuis plus de dix ans, il échappait aux policiers spécialisés dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. L’une des seules photos de lui en possession des autorités française date de plus de vingt ans.

    Moufide Bouchibi a été interpellé dimanche soir à Dubaï par la police locale. Le trafiquant était pisté depuis de long mois par les policiers de l’Office anti-stupéfiants (OFAST) qui poussaient pour obtenir son interpellation. En soirée ce mardi, le parquet de Dubaï a confirmé l’identité de « Mouf » aux autorités françaises. Le trafiquant a été formellement identifié grâce à une photo et des empreintes digitales contenues dans une notice rouge d’Interpol. Selon nos informations, le trafiquant de 41 ans, petit dealer de cité devenu le plus gros importateur de cannabis en France, est présenté ce mercredi matin à 9 heures aux autorités judiciaire de Dubaï en vue de son extradition réclamée par la France. Cette information ultra-sensible a pris 48 heures avant d’avoir une confirmation officielle.

    Alors que la plupart de ses lieutenants sont tombés au fil des ans, le caïd avait toujours réussi à passer entre les mailles du filet des enquêteurs de la police judiciaire. « En cavale, on le disait caché en Algérie, commente le journaliste et écrivain Jérôme Pierrat, spécialiste du grand banditisme (1). Il a démarré comme petit revendeur avant de monter marche par marche trous les échelons du grand banditisme. » Il a même atteint le sommet du narcotrafic en France : si les chiffres sont toujours à prendre avec des pincettes, on lui attribue l’importation de 50 à 60 tonnes de cannabis par an vers l’Europe. Un trafic qui lui aurait rapporté jusqu’à 70 millions d’euros par an.

    Un trafiquant de premier ordre

    Petit dealer de l’Essonne né à Orsay, Moufide Bouchibi connaît une ascension fulgurante au début des années 2000 lorsqu’il se greffe à l’organisation d’un poids lourd du trafic de stups : l’Alsacien Sophiane Hambli. Aux côtés de « La Chimère », Bouchibi se spécialise dans les go-fasts, ces convois de grosses cylindrés qui remontent le cannabis depuis le sud de l’Espagne. Petit à petit, sous l’aile d’Hambli, « Mouf » devient un trafiquant de premier ordre, un homme qui compte dans le business du cannabis. Quand il est interpellé en 2002 avec 240 kg de cannabis, ses complices rivalisent d’ingéniosité pour le sortir de détention. Un fourgon qui le transporte à l’hôpital de Mulhouse est notamment attaqué par deux hommes armés. L’évasion échoue et « Mouf » doit purger sa peine.

    En 2008, il retourne s’installer en Espagne et reprend le trafic aux côtés de Sophiane Hambli. Mais l’association ne va pas durer longtemps. « Bouchibi était convaincu qu’Hambli était responsable de l’arrestation de plusieurs de ses équipes, souligne un bon connaisseur du dossier. Cela a nourri une haine féroce entre eux. » Alors quand Hambli tombe, en 2009, « Mouf » prend la main sur le trafic. Hambli n’apprécie pas. Et comme dans ce milieu, les conflits ne se règlent pas par la discussion, le sang coule. En 2009, Bouchibi est enlevé au Maroc par des hommes armés. Torturé, il est libéré contre plusieurs centaines de milliers d’euros, expliqueront les exécutants après leur arrestation. Dans les mois qui suivent, plusieurs hommes suspectés d’avoir participé à cet enlèvement sont tués dans des règlements de compte.

    1,3 t de cannabis saisie dans la région lyonnaise

    Moufide Bouchibi devient alors une cible de premier ordre pour les policiers français. En 2011, le GIGN saisit 1,3 t de cannabis lui appartenant, mais cela n’est qu’une péripétie dans l’ascension du trafiquant qui est alors à la tête de plusieurs équipes spécialisées dans les go-fasts. Traqué par ses rivaux et les policiers, il échappe en 2012 à une arrestation au Maroc et se réfugie en Algérie d’où il dirige des affaires forissantes. Début 2013, l’OCRTIS le place tout en haut de sa liste. François Thierry, le patron des stups, est déterminé à faire tomber « Mouf ». Il parvient bien à saisir 1,3 t de cannabis appartenant au trafiquant dans la région lyonnaise, mais « Mouf », condamné à 20 ans de prison en septembre 2015 à Bordeaux, est un fantôme qui reste loin de la France.

    Pour parvenir à faire tomber « Mouf », François Thierry a une idée. Depuis plusieurs années, il collabore ainsi avec… Sophiane Hambli, l’ennemi juré de Bouchibi. Hambli ne se fait pas prier pour tenter de piéger son ancien rival : il sert d’intermédiaire entre des policiers infiltrés et des proches de Bouchibi, mais l’opération avorte. La relation incestueuse entre François Thierry et son indic coûtera finalement sa place au grand flic après la saisie, en octobre 2015 à Paris, de sept tonnes de cannabis par les Douanes. « Il se dit que les 7 t appartenaient à Bouchibi », souligne d’ailleurs un bon connaisseur du marché des stupéfiants. La provenance obscure de la drogue, entrée en France avec l’aval des stups, marque la fin de l’opération visant à faire tomber le réseau de « Mouf ». François Thierry est discrédité, Hambli interpellé. Dans l’histoire, Moufide Bouchibi a simplement perdu 7 t de cannabis. Presque une broutille : son trafic avait bien survécu à la saisie par les autorités espagnoles, en juillet 2015, de 48 t de cannabis dans le port de Cadix, selon l’Obs qui lui a consacré un long portrait.

    «Son réseau est tentaculaire»

    Depuis ce rocambolesque épisode, l’ampleur prise par Moufid Bouchibi est devenue plus grande encore. Proche de producteurs de cannabis marocains, il disposerait d’une flotte importante de bateaux destinés à transporter la drogue et serait aussi en lien avec des narcos sud-américain spécialisés dans le trafic de cocaïne. « Son réseau est tentaculaire », assure une source proche des investigations. Avant son extradition, attendue impatiemment par les policiers français, les enquêteurs vont tenter d’évaluer et de retracer son immense patrimoine. Le petit dealer de l’Essonne serait notamment propriétaire de plusieurs villas au Maroc ou en Algérie…

    Longtemps eldorado des trafiquants français, qui y trouvent un climat agréable et peuvent étaler leur richesse sans éveiller les soupçons, Dubaï a renforcé ces derniers mois sa coopération avec les autorités françaises. En quelques semaines plusieurs trafiquants de premier plan ont ainsi été interpellés aux Emirats. Le 18 février, c’est Hakim Berrebouh, alias « Marcassin » ou « La Baleine », âgé de 40 ans, qui est tombé aux mains des autorités dubaïotes. Reda Abakrim, dit Turbo, avait lui été interpellé fin décembre 2020 au Maroc après avoir fui Dubaï précipitamment.

    Le Parisien, 23 mars 2021

    Tags : France, Maroc, Dubaï, cannabis, haschich, Algérie, cocaïne, shit, Kif, Moufide Bouchibi, le roi du shit,

  • La France rouvrira lundi son ambassade à Tripoli

    «Dès lundi, notre ambassade à Tripoli sera rouverte», a déclaré le président français, alors que la représentation diplomatique avait été fermée en 2014, tout en restant active.

    Ces dernières semaines, à la faveur de l’embellie politique, certains pays ont annoncé qu’ils allaient prochainement rouvrir leur ambassade à Tripoli, comme Malte et l’Egypte.

    PARIS: La France rouvrira lundi à Tripoli son ambassade en Libye, a déclaré mardi Emmanuel Macron après avoir reçu le président du conseil présidentiel libyen Mohammed el-Menfi, signe de la normalisation et pacification du pays saluée par la France qui promet un « soutien complet » aux nouvelles autorités.

    « Dès lundi, notre ambassade à Tripoli sera rouverte », a déclaré le président français, alors que la représentation diplomatique avait été fermée en 2014, tout en restant active. L’ambassadrice Béatrice Le Fraper du Hellen, qui assure la mission depuis Tunis, reviendra également dans la capitale libyenne, a-t-il ajouté.

    « Ce n’est pas simplement un soutien de mots ou de façade, c’est un soutien complet qui sera celui de la France », a promis M. Macron ajoutant que « nous avons une dette à l’égard de la Libye et des Libyens, très claire, qui est une décennie de désordre » consécutive à la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, renversé par son peuple après une intervention militaire occidentale, ouvrant une période de chaos et de guerre dans le pays.

    Après des années de guerre, le pays a entamé une nouvelle phase de transition avec la désignation d’un gouvernement intérimaire qui a obtenu le 10 mars la confiance du Parlement et a pour mission d’organiser des élections nationales le 24 décembre.

    Ces dernières semaines, à la faveur de l’embellie politique, certains pays ont annoncé qu’ils allaient prochainement rouvrir leur ambassade à Tripoli, comme Malte et l’Egypte.

    « Je remercie la France pour la réouverture de l’ambassade et son soutien pour le retour à la stabilité », a déclaré Mohammed el-Menfi, qui était accompagné de son vice-président Moussa Al-Koni.

    Le président du conseil présidentiel est chargé, avec le Premier ministre Abdel Hamid Dbeibah, de réunifier les institutions d’un Etat miné par les divisions, avec deux autorités jusqu’à présent rivales basées dans l’Ouest et dans l’Est.

    Emmanuel Macron a précisé qu’il rencontrerait prochainement M. Dbeibah.

    L’ambassade était fermée depuis le 30 juillet 2014 face à la dégradation de la situation sécuritaire.

    Le président français a par ailleurs déclaré que la France mettrait le dossier libyen sur la table lors du sommet européen jeudi.

    « C’est un agenda immense, politique, démocratique, militaire et sécuritaire, économique (…) Notre responsabilité c’est d’avoir une unité européenne pour y parvenir. Je ferai absolument tout pour qu’avec nos amis italiens, allemands, l’ensemble des membres de l’UE (…) nous agissions en Européens tous ensemble au service de cet agenda », a promis Emmanuel Macron.

    Il a également dénoncé une fois de plus la présence de puissances extérieures en Libye. « Il faut que les forces étrangères quittent le plus vite possible le territoire libyen », a-t-il dit, citant les « forces turques, russes », car « c’est aux forces libyennes que revient de sécuriser » la Libye.

    « Là aussi je compte avoir la plus grande fermeté avec les Européens » car « notre responsabilité est que tous ceux qui déstabilisent la Libye cessent » de le faire, a-t-il prévenu.

    Arab News, 23 mars 2021

    Tags : Libye, France,

  • La combinaison des connaissances indigènes et scientifiques améliore la gestion des incendies au Sahel

    par Natalie Duncan*

    Le Sahel est une ceinture aride et chaude qui ne pardonne rien et qui s’étend sur le continent africain, du Sénégal au Tchad. Il marque la zone de transition entre le désert du Sahara au nord et les savanes humides au sud. Cette zone est caractérisée par un régime pluvial unique. Une longue saison sèche est suivie d’une saison des pluies courte mais intense ; certaines régions peuvent connaître jusqu’à 80 % de leurs précipitations annuelles entre les mois d’août et de septembre. Les populations qui vivent dans cet écoclimat difficile sont particulièrement vulnérables aux effets de la variabilité et du changement climatique.

    Au Sahel, le pastoralisme, ou l’élevage de bétail et d’autres ruminants, est le moyen de subsistance dominant. Les pasteurs s’appuient sur des informations liées au climat, comme la quantité et le moment des précipitations dans une région, pour prendre des décisions qui ont un impact sur leurs troupeaux. Cependant, les pasteurs signalent que la variabilité accrue du climat compromet leur prise de décision traditionnelle. Il est peut-être possible de surmonter ce problème en combinant les connaissances indigènes avec des informations scientifiques essentielles.

    En particulier, l’apport scientifique pourrait être utile aux communautés pastorales qui utilisent le brûlage dirigé dans le cadre des pratiques traditionnelles de gestion des terres, comme les Fulani au Sénégal.

    Le brûlage dirigé est différent des incendies de forêt, qui sont incontrôlés et ont souvent des effets dévastateurs. Les feux contrôlés sont allumés au début de la saison sèche pour améliorer les pâturages en éliminant les chaumes non appétissants, encourager la repousse et réduire le risque de feux de brousse plus incontrôlables plus tard dans la saison. Les pasteurs s’appuient sur les modes de connaissance indigènes pour élaborer leurs stratégies de brûlage. Ces modes de connaissance sont centrés sur la surveillance de la végétation et la prévision des conditions météorologiques futures ; pour la plupart, les connaissances indigènes reposent sur des preuves empiriques qui peuvent être vérifiées par l’expérience vécue.

    L’utilisation pastorale du feu pour la gestion des terres – y compris le moment, la fréquence et l’intensité des feux – correspond bien à la compréhension scientifique de la préservation de l’écologie dans le biome de la savane. Au Sénégal, la stratégie consiste généralement à allumer des feux au début de la saison sèche. Les feux sont plus fréquents dans le sud pour encourager la nouvelle croissance, mais rarement dans le nord, où la perte de fourrage l’emporte sur les autres avantages. L’étendue du brûlage est fonction du résultat souhaité : le brûlage de zones spécifiques d’herbes vivaces sèches permet de créer des pâturages, tandis que le brûlage de grandes étendues de zones environnantes crée des coupe-feu qui protègent les pâturages.

    Face à l’incertitude croissante du climat, il est possible d’intégrer des données scientifiques pour améliorer la résilience de la surveillance du climat par les autochtones et la prise de décision quant à savoir si, quand et comment effectuer un brûlage contrôlé. Trois paramètres cruciaux doivent être pris en compte pour s’assurer que les régimes de brûlage dirigé répondent de manière optimale aux besoins des pasteurs : la probabilité d’inflammation, la vitesse de propagation du feu et la quantité de combustible consommé. Pour quantifier ces paramètres, il existe cinq variables qui peuvent être mesurées à l’aide d’une collecte de données scientifiques : la teneur en humidité du combustible, la charge en combustible mort, le couvert végétal, la vitesse du vent et l’humidité relative. Ces variables sont liées aux conditions climatiques actuelles et passées et sont utiles pour prédire les risques de déclenchement d’un incendie.

    En incluant ces variables dans les simulations de la propagation des incendies, il est possible de développer un modèle météorologique des incendies pour les pays du Sahel, comme le Sénégal. Cela permettrait de formaliser la prédiction du comportement du feu, qui a été historiquement sous-étudiée dans les écosystèmes de savane d’Afrique. Les pasteurs bénéficieraient d’une meilleure compréhension de quand, comment et où utiliser le feu pour préparer efficacement les pâturages pour leurs troupeaux. Cela permettrait d’éviter les feux qui se propagent de manière intense et incontrôlée, endommageant les ressources naturelles limitées. En fait, lors d’un récent atelier financé par USAID, les pasteurs sénégalais ont déclaré avoir besoin de plus d’informations sur les conditions favorables aux feux de brousse.

    Cependant, l’utilité des données scientifiques et des modèles prédictifs seuls est limitée. Les cinq variables qui pourraient être utilisées comme intrants dans les simulations de propagation des feux ne tiennent pas compte des autres perturbations propres aux modes de vie pastoraux. Par exemple, les modèles par lesquels les pasteurs font migrer leurs troupeaux vers différents pâturages peuvent grandement influencer le comportement du feu, car la présence du bétail qui broute et piétine réduit naturellement la quantité d’herbe et donc l’intensité du feu.

    Compte tenu de l’incertitude liée au développement de modèles de prévision des incendies pour les écosystèmes de savane d’Afrique, il sera nécessaire de recourir à des techniques de vérification sur le terrain. Celles-ci s’appuieront probablement sur la surveillance du climat et de l’environnement effectuée par les éleveurs eux-mêmes, soulignant la nécessité de systèmes de connaissances à la fois scientifiques et indigènes.

    La création de partenariats entre les producteurs et la communauté scientifique est un domaine d’intérêt de l’Institut international de recherche sur le climat et la société de l’université Columbia, par le biais du projet « Adapting Agriculture to Climate Today, For Tomorrow (ACToday) Columbia World ». En se concentrant récemment sur la zone sahélienne, ACToday travaille au Sénégal pour établir des liens et accroître l’utilisation des données climatiques afin d’améliorer la résilience des éleveurs et de lutter contre l’insécurité alimentaire.

    L’utilisation en parallèle des modes de connaissance scientifiques et indigènes permet de surmonter les lacunes de chacun. Cela est soutenu par la littérature, qui a montré que l’utilisation des deux a eu un effet positif sur l’adaptation des pasteurs au climat. Les modèles de prévision des incendies qui prennent en compte les deux modes de connaissance seront essentiels pour améliorer la résilience pastorale face au changement climatique, ce qui permettra de mieux garantir que les feux de brousse restent contrôlés et que les brûlages dirigés sont d’une efficacité optimale.

    *Institut de la Terre de l’Université de Columbia

    Phys.org, 22 mars 2021

    Tags : Sahel, France, Barkhane, Tchad, Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie,changement climatique, sécheresse, désertification,

  • Paul Gauguin : Le sexe et la pédophilie dans les colonies

    L’historien Pascal Blanchard revient sur la vie de Paul Gauguin.

    Pascal Blanchard, Paul Gauguin, polémique sous les tropiques.
    Est-ce que la pédophilie n’aurait pas de sens quand ça se passe dans les colonies?


    « On va poser une question simple et un peu brutale. Vous n’imaginez pas le rapport avec Vincent Cassel et l’affiche du film Gauguin.

    Sa petite amie dans le film semble avoir un âge assez élevé, 18 ans, 19 ans. Dans la réalité, elle avait 13 ans. Il se vantait dans ses courriers à ses amis, il expliquait même qu’il avait d’autres amies pendant la semaine qu’il prostituait également : elles avaient 14, 15, 16 ans, voire un peu moins. Il se vantait aussu que ce n’était pas cher à tahiti, que c’était même trèes agréable car elles faisaient tout pour pas beaucoup d’argent. Ce qu’oublie de dire le film, c’est qu’il était atteint de maladies vénériennes et qu’il a largement essaimé ses maladies là-bas.

    Donc, il a l’air d’être un ange qui découvre un paradis, mais ce paradis était aussi un enfer. Et le film n’en parle jamais.

    La tribune dans Jeune Afrique est très bonne car elle parle d’un sujet dont peronne ne parle : les colonies et le sexe. Que là-bas, tout était autorisé. Tout ce qui était interdit ici, était possible là-bas. Toutes les violences, tous les soi-disant plaisirs, toute la prostitution, toutes les libertés étaient autorisés parce que c’était les colonies. Et encore maintenant.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=wtlsrJLZrGU&w=560&h=315]

    Essayez d’imaginer deux minutes si on faisait un film sur un maori qui débarque en Bretagne, qui couche avec une fille de 13 ans, mais parce qu’il est artiste, son film serait emblématique. On serait tous choqués! Cela nous oblige à penser autrement le monde et à comprendre pourquoi le tourisme sexuel continue à fonctionner dans certains pays ».

    Source : Emission 28 minutes, 30 septembre 2017

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, colonies françaises, France, sexe, abus, viols,


  • Mediterranews : Le Maroc et la francophonie

    La célébration par le Royaume du Maroc de la Journée de la Francophonie réaffirme sa diversité culturelle et linguistique, a déclaré vendredi la directrice de la coopération et de l’action culturelle au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nadia El Hnot. La célébration de cette journée par le Maroc est aussi une manière de réaffirmer son attachement à la grande famille francophone en partageant les mêmes valeurs universelles de paix, de dialogue et de solidarité, a relevé Mme El Hnot qui s’exprimait lors d’une vidéoconférence. à l’occasion de la célébration par le ministère de la Journée internationale de la Francophonie, placée sous le signe de la jeunesse, de la responsabilité et des questions d’égalité entre les sexes. En effet, les relations du Royaume avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) n’ont cessé de se développer et de se diversifier pour inclure, outre la coopération dans les domaines d’action de l’OIF, des actions de partenariat et de mobilisation sur des questions globales d’intérêt commun. le représentant du Maroc auprès de l’OIF

    Nous vivons dans un monde globalisé où de nouvelles voies et de nouveaux acteurs internationaux vont s’ouvrir dans les années à venir. L’Organisation internationale de la Francophonie doit devenir de plus en plus un acteur mondial. La promotion de la langue française ne suffit pas, il est nécessaire de renforcer la coopération commerciale, économique et sociale afin de créer un espace d’échange où les nations de différents continents et de différentes religions peuvent surmonter les obstacles d’une culture qui, dans certains cas, semble être coincée dans la « guerre froide ».

    D’une certaine manière, le monde arabe peut aussi trouver son unité à travers la francophonie. Il y a des nations qui sont francophones dans cette partie du monde qui, même si elles sont francophones, ne font pas partie de l’OIF et la présence du Maroc peut être un facteur d’agrégation et une table pour chercher un dialogue même avec ceux qui aujourd’hui semblent ne pas vouloir dialoguer.

    Pour l’Italie, qui ne fait pas partie de la Francophonie mais dans certaines régions comme la Vallée d’Aoste et le Piémont est reconnue comme une langue officielle ou historique peut être un moment de dialogue comme les nombreux citoyens marocains qui résident dans notre pays. Croire en la francophonie, c’est faire une action de paix.

    Les rencontres culturelles franco-italiennes ont inauguré il y a quelques années à Solferino une plaque en mémoire de la francophonie et ont voulu pour l’occasion avoir la présence des autorités françaises du Maroc (en tant que communauté majoritaire non communautaire) et de la Roumanie (en tant que communauté majoritaire favorable à l’UE).

    La Francophonie est un espace de paix et de tolérance ce que souhaite le Maroc ainsi que les autres nations qui composent cette organisation.

    Marco Baratto

    Rencontres culturelles franco-italiennes

    Mediterranews, 22 mars 2021

    Tags : Maroc, Francophonie, France, Journée de la Francophonie, Organisation internationale de la francophonie, OIF,

  • Que cache la révélation de l’Obs sur ‘‘Mouf, cet insaisissable roi du shit’’, qui se réfugierait en Algérie?

    L’affaire de « Mouf, l’insaisissable roi du shit », révélée par l’hebdomadaire français, L’Obs dans sa version électronique et reprise par des sites d’information algériens, a créé de l’agitation dans le milieu médiatique algérien, en attendant son impact sur les cercles officiels. L’homme qui « ferait entrer entre 40 et 50 tonnes de shit chaque année en France, sans parler de la Belgique et de l’Italie est en fuite en Algérie », selon la publication parisienne.

    « Ce que l’on connaît de sa vie est un roman noir : meurtres, enlèvements, trahisons et grosses cylindrées », détaille L’Obs en traçant les grandes lignes du portrait d’un narcotrafiquant de grosse pointure, qui fait circuler annuellement quelques 70 millions d’euros grâce à une « logistique d’envergure internationale », et qui se trouverait en Algérie, où parait-il, il a de la famille. Un itinéraire digne d’Escobar, à l’issue duquel, « Mouf » est passé du statut de simple trafiquant à celui de patron parmi les patrons de l’immense industrie du haschich, en toute sérénité, même si ça été entrecoupé par une incarcération de 4 ans.

    Condamné en 2004 à 8 ans de réclusion criminelle, il est libéré en 2008 et reprend son activité, en renforçant son réseau transméditerranéen sans le moindre problème ! Fut-elle un scoop, l’information ressemble ou a l’air d’une fuite organisée. Sauf si elle est destinée à influencer la scène maghrébine, marquée d’un côté par la légalisation au Maroc de l’usage thérapeutique du cannabis et une guerre sans merci déclarée aux barons des stupéfiants en Algérie. Le tout dans un contexte de ni guerre ni paix. Dans quel sens et pour quel objectif ?

    Donner une réponse est encore prématuré, mais les autorités à Alger possèdent assurément tous les éléments leur permettant de décoder le message. Que cache cette affaire, qui n’a pas du tout l’air d’un trafic sordide ? Pour qu’elle ait le privilège d’être mise en avant par le magazine français où ont collaboré de nombreuses personnalités politiques françaises, dont Jacques Delors, il faudrait qu’elle soit porteuse de prévisions.

    La médiatisation de « Mouf » n’est pas innocente, du moins sous l’angle «politico-politique ». Un puissant baron de la drogue, tel que présenté par L’Obs, n’aurait jamais existé, s’il n’agissait pas au sein d’une ramification hyper-protégée, en France, au Maroc et en Algérie principalement. On n’est pas devant une histoire de self made man, mais d’un « phénomène » monté de toutes pièces, que l’on s’apprête aujourd’hui à démanteler. Au profit de qui et dans le cadre de quelle stratégie ? Toute la question est là. Quels sont ses rapports avec les barons locaux ?

    Quoi qu’il en soit, l’affaire de « Mouf, l’insaisissable roi du shit », n’est pas anodine. L’écran est encore noir, mais quand il sera éclairé, on verra des pyramides s’affaisser comme de vulgaires châteaux de cartes. Un feuilleton en perspective, si tout fonctionne selon les prévisions des scénaristes.

    Mohamed M.

    L’Est Républicain, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Maroc, Mouf, roi du shit, cannabis, haschich, trafic de drogue, Moufide Bouchibi,

  • Quand De Gaulle voulait aider les Algériens et les Marocains à « s’entretuer »

    A l’automne de l’année 1963, l’Algérie repoussait une agression militaire d’envergure, conduite par l’armée marocaine avec pour but d’occuper une partie imposante du sud-ouest du pays. Ce que l’on appelle, aujourd’hui, la guerre des Sables éclata.

    Des décennies sont passées sans que les secrets, conservés soigneusement dans « les dépôts de l’histoire », ne soient révélés. Quelques bribes seulement. Pourtant de l’autre côté de la frontière, la propagande n’a eu cesse de galvaniser les sujets en racontant des épopées et des légendes.

    La décision des autorités algériennes de récupérer l’oasis de Laaroda, exploitée depuis des années par des citoyens marocains dans le cadre du bon voisinage, vient de détruire les élucubrations du makhzen marocain.

    Alors que la jeune république se défendait contre l’expansionnisme démesuré d’Hassan II et de ses comparses, la France observait, en dépit de son devoir moral, une drôle de position. Officiellement, elle était neutre. En réalité, non !

    Au pouvoir à l’époque, le général Charles De Gaulle aurait joué un rôle « néfaste ». Il aurait même fait en sorte d’exacerber le conflit armé entre les deux pays voisins, selon un livre d’Alain Peyrefitte (1925 / 1999).

    Essayiste, mais surtout ministre durant l’ère De Gaulle, l’auteur a rapporté un entretien avec ce dernier, tenu au palais de l’Elysée en octobre 1963. Les propos du général traduisirent son esprit dédaigneux et suprématiste.

    « Ce sont des histoires d’Arabes !», avait-il lâché. D’un ton cynique, il poursuivait : « Il faut qu’ils se chamaillent, les Egyptiens avec les Syriens, les Syriens avec les Kurdes, etc. Il y a bien deux mille ans que c’est comme ça. Quand nous étions là en force, nous avons pu imposer le silence ; puis, ils se sont tournés contre nous. Maintenant que nous ne pouvons plus être le bouc émissaire, ils se tournent les uns contre les autres ».

    Ce jour-là, il semblerait que De Gaulle était prolixe. Son développement sur son attitude et celle de son gouvernement sont sans équivoques. « Le Maroc voudrait Tindouf, pour faire tomber la Mauritanie. Notre intérêt est au contraire dans le statu quo des frontières, de manière que la Mauritanie tienne le plus longtemps possible », avait-t-il plaidé.

    Puis d’expliquer les choses sentencieusement : « Il ne faut rien proclamer du tout. Et, d’abord, c’est faux ! Nous aidons les Marocains, en leur fournissant des armes. Nous aidons les Algériens en mettant à leur disposition notre aérodrome de Colomb-Béchar ».

    L’ancien chef de l’Etat français finit par le dire clairement : « Par le fait, nous les aidons à s’entretuer. Pourtant, il faut faire comme si nous étions neutres !»

    Djaouad Amine

    La Patrie News, 19 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, France, Mauritanie,

  • Sinziana Ravini : En France, l’inceste est courant mais il est tabou d’en parler

    Débat sur la cultureDes incidents de maltraitance et d’inceste ont secoué la France ces derniers mois, suscitant de nombreux débats et de nouvelles propositions législatives. Et ce, dans un pays qui aime à se considérer comme sexuellement libéral, mais où l’inceste est un sujet tabou. Sinziana Ravini écrit depuis Paris à propos de l’appel « MeTooInceste ».

    C’est un article d’opinion. Le but du texte est d’influencer et les opinions sont celles de l’auteur.

    Sinziana Ravini

    Cela fait trois ans que les femmes du mouvement #MeToo ont révolutionné le paysage médiatique et culturel occidental avec leurs récits de harcèlement et d’abus sexuels. La France est actuellement secouée par un nouveau soulèvement, cette fois de victimes d’inceste qui prennent la parole, sous la bannière #MeTooInceste.

    Ceci intervient un an après la sortie de « The Consent » de Vanessa Springora. Le livre, qui raconte comment elle a été entraînée dans une relation avec l’auteur d’âge moyen Gabriel Matzneff à l’âge de 14 ans, a suscité un vaste débat et un rejet radical des abus sexuels sur mineurs en public.

    Cette fois, l’étincelle du soulèvement est le livre « La familia grande » écrit par l’avocate française Camille Kouchner, qui raconte une agression sexuelle dont a été victime son frère jumeau pendant son adolescence. L’auteur n’était autre que leur beau-père, le célèbre politologue et commentateur politique à la télévision Olivier Duhamel.

    Mais contrairement à l’épisode Matzneff, où certaines voix s’élevaient encore pour soutenir l’auteur ou l’ »époque » dans laquelle il travaillait, personne ne défend aujourd’hui Olivier Duhamel, qui a été immédiatement licencié de la chaîne de télévision pour laquelle il travaillait. Le hashtag #MeTooInceste a rapidement été inventé et des milliers de personnes ont commencé à partager leurs propres histoires choquantes sur les médias sociaux.

    Curieusement, en France, il n’y a pas eu de véritable loi contre l’inceste, seulement contre les abus sexuels sur les enfants. Mais cela est en train de changer. Dès ce printemps, une nouvelle loi contre l’inceste entrera en vigueur, ce qui permettra aux victimes d’obtenir plus facilement réparation.

    Une chose est sûre, le livre de Kouchner a fait sauter le couvercle d’un énorme problème social en France. Un pays où pas moins d’une personne sur dix a été victime d’abus sexuels au sein de sa famille, ce qui est un chiffre gigantesque par rapport aux autres pays. Des chiffres qui ont été occultés jusqu’à présent. Comment se fait-il que la France ait fermé les yeux sur l’inceste et les abus sexuels sur les enfants pendant si longtemps ? Probablement parce qu’il n’était pas vraiment considéré comme un abus dans les années 1970, lorsque les intellectuels français tentaient de dissoudre la morale bourgeoise en adoptant une approche libre de toutes sortes de tabous.

    En 1977 encore, plusieurs des intellectuels les plus en vue de l’époque – Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Roland Barthes, Gilles Deleuze, Louis Aragon, Louis Althusser, Michel Foucault, Jacques Derrida et, plus tard, la très respectée pédopsychologue Françoise Dolto – ont signé une lettre ouverte demandant l’abolition de la loi interdisant les relations sexuelles entre adultes et mineurs.

    Selon la psychiatre française Muriel Salmona, s’exprimant lors d’une récente émission de radio pour France Culture, la France traverse un moment « historique » : « La lutte contre la propagande pédophile fait s’effondrer tout le système. Aujourd’hui, les gens ont compris qu’il n’est plus acceptable de dire que l’on peut être consentant quand on est enfant. »

    L’inceste et le silence vont de pair. Il faut généralement 10, 20, parfois 30 ou 40 ans pour qu’une victime trouve le courage de parler. La honte est centrale et les émotions compliquées vont souvent de pair. Mais le problème n’est pas vraiment que les victimes françaises d’inceste n’ont jamais parlé auparavant, mais qu’elles n’ont pas été écoutées. Lorsqu’ils l’ont fait, et que cela a été remarqué, le tumulte a souvent porté sur la confession d’une personne célèbre, comme l’auteur Christine Angot, qui a publié en 1999 le roman acclamé « L’inceste », qui a été accueilli avec dérision. Par exemple, un journaliste a écrit, il y a quelques années, un commentaire cinglant selon lequel « quelqu’un devrait créer une association pour les crimes contre Christine Angot ».

    Comme l’a soutenu Freud dans son livre historique « Totem et Tabou », l’interdiction de l’inceste est le fondement même de notre civilisation. Dans ce sens, l’inceste devient non seulement un crime contre un sujet, mais contre toute l’humanité à un niveau symbolique. L’inceste est tabou, nous le savons tous, mais le paradoxe est que, jusqu’à présent, il était tabou de parler de la violation de ce tabou, en France et dans le monde.

    C’est comme si la société redécouvrait sans cesse ce sujet sensible. Selon SOS Inceste, les victimes sont à 80% des femmes et à 20% des hommes. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 96 % des agressions incestueuses sont commises par des hommes, ce qui démontre le lien intime entre l’inceste et les structures du patriarcat.

    Que peut-on faire pour prévenir l’inceste ? Plusieurs organisations françaises existent depuis longtemps, mais leur message n’a pas été entendu jusqu’à présent. C’est certainement grâce à #Metoo que les choses ont changé, et on ne peut espérer qu’une chose : que la conversation sur l’inceste cesse une fois pour toutes d’être un tabou.

    Mais la question demeure : l’inceste lui-même prendra-t-il fin un jour ? Probablement pas. Car l’inceste est à la fois une expression de pouvoir et une perversion, une façon monstrueuse de contourner à la fois les lois et les normes, la rime et la raison. Les lois ont toujours donné naissance à des transgressions, et ce n’est pas parce que les lois sont durcies que ces transgressions disparaissent. Il suffit de regarder l’impact des dix commandements sur la société pour le comprendre.

    Mais une chose a radicalement changé depuis la révolution #metoo. Si le silence s’est d’abord imposé du côté des victimes, il s’est maintenant déplacé du côté des auteurs. Duhamel s’est tu. D’autres auteurs présumés d’inceste se taisent également. Ce n’est pas souhaitable à long terme, car s’il y a une chose dont nous avons tous besoin, c’est de comprendre ce qui se passe dans l’esprit d’un auteur d’inceste.

    Le dernier tabou – oser écouter l’histoire de l’auteur de l’inceste – demeure donc.

    Gotenborg Posten, 21 mars 2021

    Tags : France, inceste, péedophilie, pédocriminalité, #Metoo, #MetooInceste, Olivier Duhamel, Camille Kouchner,

  • La France interdit l’abattage rituel halal des volailles

    Les trois mosquées titulaires de l’agrément interministériel les habilitant à délivrer les autorisations de pratique du sacrifice rituel ont exprimé, jeudi dans un communiqué, leurs inquiétudes de l’interdiction de « l’abattage halal » de poulets à partir de juillet 2021.

    Selon ce communiqué, « les responsables de la Grande Mosquée de Paris, de la Grande Mosquée de Lyon et de la Grande Mosquée d’Évry, titulaires de l’agrément interministériel les habilitant à délivrer les autorisations de pratique du sacrifice rituel, et assurant la certification halal des viandes et produits destinés à la consommation de la communauté musulmane, se sont réunis le lundi 15 mars 2021 à la Grande Mosquée de Paris pour examiner les voies et moyens de sensibilisation des pouvoirs publics sur la situation dramatique que risquent de vivre les musulmans de France suite à la parution de l’instruction technique DGAL/SDSSA/2020-722 du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation datée du 23/11/2020 ».


    En effet, cette instruction, instaurant des « Contrôles officiels relatifs à la protection animale en établissement d’abattage de volailles au moment de leur mise à mort », impose désormais des conditions d’abattage ne permettant pas de répondre aux principes dogmatiques et fondamentaux de l’abattage rituel Halal.

    « C’est aussi un mauvais message que l’on envoie à la communauté musulmane en cette veille de Ramadhan », s’insurgent les responsables de trois mosquées.

    Les discussions sont vaines

    Toujours selon le communiqué, les responsables des Grandes Mosquées auraient déjà fait part de leurs préoccupations auprès du ministère de l’Intérieur et du ministère de l’Agriculture, « sans pour autant parvenir à un résultat satisfaisant, permettant d’assurer le respect des principes de l’abattage rituel Halal tel qu’il était pratiqué jusqu’à présent ».

    Ils estiment, d’ailleurs, que « ces dispositions sont une grave entrave au libre exercice du culte » avant d’annoncer « la volonté de mener toutes les actions légales pour rétablir ce droit fondamental ».

    Echourouk, 20 mars 2021

    Tags : France, Halal, Islam, abatage halal, poulets,

  • La politique française oppose les chats aux chiens

    Certains animaux sont-ils plus présidentiels que d’autres ?

    Les chats et les chiens sont devenus les nouvelles armes de la guerre de l’image en France. Les choses ont commencé à se réchauffer à la fin de l’année dernière lorsque Marine Le Pen, leader du Rassemblement national (anciennement Front national), a révélé qu’elle avait passé un examen pour devenir éleveuse de chats agréée. Sa ferveur féline était déjà bien connue. Mme Le Pen considère que les chats font « partie de la famille » et a déjà accusé un doberman appartenant à son père, Jean-Marie Le Pen, d’avoir tué l’un de ses précieux molosses. Mais ce dernier rebondissement ressemble étrangement à une tentative d’adoucir l’image d’une dirigeante qui a cherché à prendre ses distances avec la politique d’extrême droite incendiaire de son père.

    Tout comme Mme Le Pen a essayé d’atténuer son style strident avant l’élection présidentielle française de l’année prochaine, des photos câlines de ses six chats sont apparues avec une régularité persistante sur son compte Instagram. Elle a même créé un compte anonyme distinct, dédié à ses races bengal et somali. « Je ne suis pas intéressée par l’argent », ronronne Mme Le Pen ; « Je veux juste que les chats soient mieux traités ». Si je prends soin de mes chats, semble-t-elle dire, je prendrais soin du pays aussi.

    Les efforts de Mme Le Pen ne sont pas passés inaperçus. Après son élection, Emmanuel Macron a adopté un bâtard, Nemo, dans un refuge. Des photos du président, plus connu pour son style de gouvernement « jupitérien », caressant son cabot noir figurent périodiquement sur le compte Instagram de la photographe officielle de la présidence, Soazig de la Moissonnière. En décembre, M. Macron a publié sur les médias sociaux une vidéo de Nemo, accompagnée d’un message exhortant les Français à adopter un animal de compagnie de secours, et à le faire de manière responsable. Elle a obtenu plus d’un demi-million de vues sur Instagram seulement.

    Sous la Cinquième République, une ménagerie d’animaux de compagnie s’est succédé au palais de l’Élysée. En plus de son chien de sauvetage, M. Macron garde deux poules (un cadeau). Nicolas Sarkozy a fait venir une poignée de canidés. Charles de Gaulle avait un Welsh Corgi, qui lui aurait été offert par la reine, ainsi qu’un chat, mais aucun ne vivait à la résidence officielle. Avant M. Macron, pas moins de six présidents français consécutifs ont eu des labradors, faisant de cette race une sorte de tradition. Celui de Georges Pompidou s’appelait d’ailleurs Jupiter. En bref, tous les présidents français modernes ont possédé un chien. Mme Le Pen a-t-elle choisi le bon animal pour le pouvoir ?

    The Economist, 20 mars 2021

    Tags : France, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, Némo, Charles de Gaulle, Georges Pompidou, animaux de compagnie, chiens, chats, politique,