Étiquette : France

  • La France fait don de cinq millions d’euros pour lutter contre la pauvreté en Mauritanie

    Nouakchott, 16 mars (EFE) – La France a approuvé aujourd’hui une aide financière de 5 millions d’euros à la Mauritanie pour financer des projets visant à lutter contre la pauvreté dans différentes régions du pays maghrébin.

    Cette subvention bénéficiera à 750 000 personnes pour faire face à la crise sanitaire provoquée par le coronavirus, et servira également à lutter contre le changement climatique.

    Le financement permettra également d’aider les réfugiés maliens en Mauritanie.

    A cause du coronavirus, l’économie mauritanienne a subi une récession de 2% en 2020, une baisse de 9% dans le commerce, 3% dans le transport, 4% dans l’industrie manufacturière et 5,4% dans les activités du secteur primaire (agriculture, élevage et pêche).

    Le camp de M’berra, à l’extrême est de la Mauritanie, accueille au moins 60 000 réfugiés maliens qui ont fui la guerre et l’insécurité dans leur pays.

    La convention de subvention a été signée aujourd’hui lors d’une cérémonie à Nouakchott par le ministre de l’économie et de la promotion des secteurs productifs, Ousmane Mamoudou Kane, l’ambassadeur de France en Mauritanie, Robert Moulié, et la directrice de l’Agence française de développement (AFD) dans le pays, Bénédicte Brest.

    « Il s’agit de la deuxième partie d’une subvention totale de 10 millions d’euros approuvée par l’AFD pour soutenir le gouvernement mauritanien dans sa stratégie visant des projets sociaux pour les populations les plus défavorisées », a expliqué Kane dans son discours après la signature de la convention.

    Le ministre a souligné que la subvention permettra d’intégrer les réfugiés maliens dans la vie active et d’aider les familles touchées par la pandémie.

    Le responsable mauritanien a rappelé que son pays a mis en œuvre une stratégie de projets sociaux liés à la sécurité alimentaire, à l’environnement, au changement climatique, à l’accès aux services de santé, à l’éducation et à la sécurité sociale, ainsi qu’à l’amélioration des conditions de vie des groupes les plus vulnérables. EFE

    Swissinfo, 16 mars 2021

    Tags : France, Mauritanie, coronavirus, covid 19,

  • Les essais nucléaires français ont causé beaucoup plus de dégâts qu’on ne le pensait auparavant

    Si vous aviez 50 ans, vous aviez probablement une affiche dans votre chambre quand vous étiez adolescent: le fameux champignon nuage issu d’un essai nucléaire français sur l’île de Moruroa dans le Pacifique Sud. Un demi-siècle plus tard, le groupe de journalisme d’investigation français Disclose a lancé D’ étonnants nouveaux chiffres ont été révélés sur les dégâts que les essais nucléaires ont causés aux populations de Polynésie française pendant trente ans. Lors d’un essai nucléaire en 1974, jusqu’à 110 000 personnes ont été exposées à des radiations dangereuses – l’ensemble de la population de Tahiti à l’époque.

    «Il y a des secrets, comme le césium et le plutonium, qui ont une très longue durée de vie, ainsi qu’avec les effets des essais nucléaires français dans le Pacifique Sud.» Il écrit le journal le monde En discussion Toxic Sebastian Philip, le livre de l’érudit et journaliste Thomas Statius, publié le 9 mars.

    Il y avait autre chose cette année qui faisait allusion à l’héritage des essais nucléaires français. À la mi-février, les vents de Khamaseen ont balayé le sud-ouest de la France, transformant le ciel de Lyon et la neige des Alpes en jaune orangé. Le vent de Khamaseen transporte des grains de sable du désert. Mais lorsque des scientifiques de l’Institut Acro ont examiné la neige, ils ont trouvé des traces de césium-137 provenant des essais nucléaires que la France a menés dans le sud de l’Algérie dans les années 1960, alors qu’elle était dans une guerre brutale avec les combattants de l’indépendance en France. Même après l’indépendance de l’Algérie en 1962, ces essais nucléaires se sont poursuivis pendant un certain temps: dans les accords d’Evian qui ont mis fin à la guerre, la France a prévu la possibilité d’utiliser les installations de N-acer, Ragan et Columbus pendant encore cinq ans. .

    ‘Grand progrès’
    Pendant ce temps, la France a commencé à transférer ses essais nucléaires vers une Polynésie plus sûre, où le président Charles de Gaulle a personnellement assisté au premier essai nucléaire à l’atoll de Moruroa le 12 septembre 1966. Un journaliste a rapporté avec l’admiration cachée d’un croiseur de combat français que «de grands progrès» avaient été fabriquée depuis Hiroshima, Et que la bombe française était six ou sept fois plus puissante. Décrit comment de Gaulle s’est levé à 6h30 du matin et a porté la tenue décrite: des bottes en caoutchouc, une combinaison de pilote et des lunettes noires spéciales.

    «Au moment de l’explosion, le chef de l’Etat a tourné le dos à l’atoll de Morroa. Même le chef de l’État a été invité à fermer les yeux et à les protéger avec ses mains. Mais de Gaulle n’est pas un flocon de neige. «Quatre secondes plus tard, le général de Gaulle se retourne et remarque la formation d’un champignon, suivi d’un nuage de particules radioactives.

    Après cela, de Gaulle a été informé des avions et des navires qui sont entrés et sont entrés dans le nuage pour mesurer la chute radiative. L’un des révélateurs de Disclose est que 2 000 des 6 000 soldats et civils qui ont participé à des essais nucléaires en surface à Mururoa et Fangataufa entre 1966 et 1974 ont développé ou développeront un cancer, et que les dommages pourraient atteindre 100 millions d’euros.

    Les premiers essais nucléaires français ont été menés dans le climat de la guerre froide et de la doctrine de la «destruction mutuelle assurée» entre l’Occident et l’Union soviétique. Mais pour de Gaulle, il a également joué un rôle que la France voulait être une puissance militaire mondiale non inférieure aux États-Unis et à la Grande-Bretagne. La France aurait effectué au total 17 essais nucléaires en Algérie et 193 en Polynésie française. A partir de 1975, ces opérations ont été menées sous terre.

    Pendant tout ce temps, les manifestations se sont intensifiées contre les essais nucléaires en général et ceux de la France en particulier. En 1985, l’organisation environnementale Greenpeace a envoyé le Rainbow Warrior à Mururoa pour protester contre un nouvel essai nucléaire là-bas. Deux agents de la sécurité de l’État français ont fait sauter le navire dans le port d’Auckland, en Nouvelle-Zélande, tuant un photographe néerlandais.

    Ce n’est qu’en 1992, après la chute de l’Union soviétique, que le président François Mitterrand a proclamé « Stay Turn off». Mais en 1995, son successeur, Jacques Chirac, ordonna de nouveaux essais nucléaires. Le dernier événement a eu lieu le 27 janvier 1996 à Vangatova ; Deux jours plus tard, Chirac annonçait la fin des essais nucléaires français.

    23 types de cancer
    En cours de route, la France a reconnu à contrecœur que les essais nucléaires avaient fait des victimes parmi la population locale. En 2010, un comité, Civen, a été formé pour traiter les demandes d’indemnisation.

    En principe, il suffit de prouver que vous avez vécu en Polynésie française au cours de ladite période et que vous avez l’un des 23 types de cancer dont il a été démontré qu’il est lié aux essais nucléaires. Cependant, seules 506 demandes ont été approuvées au cours de la dernière décennie, dont 63 sont des résidents de la Polynésie française. Plus de 80% des demandes ont été rejetées.

    La divulgation de la recherche pourrait changer cela. Civen fonde ses demandes d’indemnisation sur une étude de 2006 de l’Agence française de l’énergie atomique, mais Disclose a examiné des documents publiés par le gouvernement en 2013 et fait de nouveaux calculs sur la base de ceux-ci.

    Cela indique que certaines régions de la Polynésie française sont exposées à deux à trois fois plus de radiations qu’on ne le pensait auparavant. Disclose a principalement étudié le dernier essai nucléaire au-dessus du sol, en 1974. Le nuage était censé dériver vers le nord à une altitude de 9 000 mètres. Au lieu de cela, il a volé 5 200 mètres et a dérivé vers Tahiti, où toute la population a été exposée à des valeurs dangereuses. Le rapport a déclaré que «l’armée voit ce qui se passe mais elle a décidé de ne rien faire pour avertir les habitants». «Après 48 heures, le nuage atteint Tahiti, où il infecte la population en masse.»

    La divulgation conclut que toute personne qui se trouvait à Tahiti ou dans les îles sous le vent en 1974 serait exposée à des valeurs supérieures à la limite que Civen applique pour faire des réclamations. Cela représente environ 110 000 personnes. Sachant que le bénéfice moyen en 2018 était de 76448 euros, ce qui coûtera à l’Etat français environ 8,4 milliards d’euros.

    Commentary Box Sports, 14 mars 2021

    Tags : France, essais nucléaires, Algérie,

  • Emmanuel Macron a-t-il perdu les Français (et la prochaine élection présidentielle)?

    La Macronie ferait des déçus. Selon une étude IFOP-Fiducial, les trois quarts des Français s’estimeraient lésés par la politique du chef de l’État. Pour le journaliste politique Alexis Poulin, l’exécutif paierait là les déconvenues dont il serait la cause. Du coup, rien ne garantit un renouvellement de bail au locataire de l’Élysée…

    La perspective d’une réélection inéluctable d’Emmanuel Macron, dépourvu du moindre concurrent sérieux, s’éloigne-t-elle? C’est le tour que semblent prendre les choses, à en croire un sondage réalisé par l’institut Ifop-Fiducial. C’est aussi ce que pense l’éditorialiste Alexis Poulin. Sollicité par Sputnik pour décrypter ces dernières tendances, celui-ci ne se montre guère surpris par ce qu’il perçoit comme les résultats d’une politique «qui ne fait que maltraiter les Français».

    Réalisée cette semaine sur un échantillon représentatif de la population française, l’enquête révélerait un sentiment d’abandon assez net face à la politique menée par l’actuel gouvernement. Ainsi, seules 27% des personnes interrogées se considéreraient «gagnantes» de la politique d’Emmanuel Macron, contre 73% qui s’estiment «perdantes». Un quart des mécontents se sentiraient même largement défavorisés par l’action menée depuis quatre ans. Chez ces irréconciliables insatisfaits, c’est sans surprise vers le Rassemblement national (34%) et La France insoumise (33%) que vont les affinités.

    Phénomène plus étonnant, bien qu’explicable par le sentiment de trahison envers les transfuges de leur parti, les adhérents du Parti socialiste seraient également 28% à se considérer spoliés par le quinquennat d’Emmanuel Macron. Enfin, ces trois sensibilités politiques s’estiment chacune perdante pour plus de 80% d’entre elles. Pour ce qui concerne le reste du spectre politique, parmi les sympathisants LR interrogés, le niveau d’insatisfaction est de 76%, ce taux atteint 73% chez EELV. Rien qui ne saurait surprendre Alexis Poulin, pour qui la politique actuelle ne sert que les intérêts d’une minorité prospère:
    «Emmanuel Macron n’est pas là pour gouverner dans l’intérêt des Français, mais dans celui des donneurs d’ordre qui l’ont mis là pour desserrer le carcan économique et rendre la France attractive aux yeux des investisseurs. C’est donc tout ce qu’il a fait. Et rien pour les travailleurs, les étudiants… pour qui ça a été une longue série de déceptions», tacle l’éditorialiste.

    Pour notre intervenant, ce n’est donc pas un hasard si les grands gagnants de ces quatre dernières années semblent être les dirigeants d’entreprise (68%) et les urbains, résidant dans les grandes métropoles (43%), tandis que les laissés pour compte se trouvent clairement du côté des retraités (84%), des classes moyens (81%) et des ruraux (80%). Une segmentation d’une logique implacable.

    Une base de fidèles insuffisante

    Ne resterait donc guère que les militants macronistes qui, malgré tout, semblent majoritairement satisfaits. Les sympathisants de La République en marche (LREM) interrogés dans le cadre du sondage s’estiment, de fait, à 76% bénéficiaires de la politique de leur leader.

    Ce socle d’irréductibles partisans ne sera toutefois pas suffisant pour les échéances électorales à venir, estime Alexis Poulin. Celui-ci voit de surcroît LREM se déliter à mesure que les scrutins approchent. Il subodore que les soutiens continueront à s’effriter. Comme le prouverait l’abandon progressif de l’étiquette du parti présidentiel: «C’est un fiasco total. Aujourd’hui, des cadres comme Stanislas Guerini envisagent de renoncer à l’étiquette En Marche. Ce mouvement est en train de s’effondrer sur lui-même. Ses membres savent bien que c’est un repoussoir à électeurs, car sa politique a fait perdre la plupart des Français. Pas seulement depuis la crise sanitaire. Rappelons-nous les violences infligées aux Gilets jaunes, aux opposants à la réforme des retraites…» S’il parvenait de nouveau à se faire élire, ce serait donc «à la marge, et encore… l’effet repoussoir étant énorme», poursuit notre interlocuteur.

    Faire monter le RN, une stratégie autodestructrice?

    Pour l’instant, le gagnant de ce désenchantement général semble être le Rassemblement national et Marine Le Pen. La présidente du parti d’opposition était ainsi donnée, dans un récent sondage Harris interactive, au coude à coude avec Emmanuel Macron (48 contre 52%) en cas de second tour entre les deux candidats. Une hypothèse qui est de plus en plus présentée comme une certitude, à mesure que l’échéance approche, déplore Alexis Poulin. La vieille stratégie mitterrandienne consiste à faire monter le parti nationaliste pour affaiblir les adversaires qui seraient, eux, capables de l’emporter dans le duel final. Cet artifice pourrait cette fois se retourner contre le pouvoir, estime le journaliste. Pour autant, à un an de l’élection et du second tour, cette issue n’aurait rien d’inéluctable: «Marine Le Pen a ses chances au détriment d’Emmanuel Macron. Mais on pourrait mettre n’importe qui face à Macron, même un tabouret, et il serait élu s’il fait la couverture du “Point” et de “L’Express” trois mois avant. Il faut arrêter de nous resservir leur duel comme un plat réchauffé», tacle Alexis Poulin. Plus récemment encore, un sondage Elabe établissait que près d’un Français sur deux jugerait possible une victoire de Marine Le Pen en 2022, soit une hausse de sept points depuis le dernier baromètre. Plus significatif encore, un Français sur trois serait prêt à voter pour la fille de Jean-Marie Le Pen. Elle serait même vue comme «plus courageuse», «dynamique» et «rassurante» que l’actuel hôte de l’Élysée.

    Des sondages à prendre néanmoins avec des pincettes, avertit Alexis Poulin:
    «Ces enquêtes, c’est une foire à l’andouillette. Nous vivons dans une république sondagière qui commande des sondages à tout va», rappelle-t-il avant d’ajouter: «On prend un échantillon soi-disant représentatif et on lui fait dire ce qu’on veut, il faut faire attention et surtout revenir à une véritable politique qui réponde aux enjeux, la dette par exemple.»

    Encore une affaire de «communication pure», juge donc l’éditorialiste
    Toute les 12 minutes, une arrivée en réanimation et grâce à Webedia l’épidémiologiste en chef va assurer le lancement de sa propagande pour 2022, tandis que son “parti” avec ses initiales s’effondre comme un château de cartes. Notre pays mérite mieux que cette opérette gore.
    Alarmants, de tels résultats n’auraient d’autre but que d’éveiller un sursaut républicain chez les citoyens et de ressusciter le fameux «barrage» contre le Rassemblement national. Un stratagème qui pourrait bien échouer cette fois. Après tout, «rien ne dit qu’Emmanuel Macron se représentera ni que Marine Le Pen sera au second tour», conclut Alexis Poulin.

    Le Maghreb, 14 mars 2021

    Tags : France, Emmanuel Macron, LREM, LR, Marine Le Pen, extrêm droite, élections,

  • Volotea saute sur le vide laissé par Aigle Azur dans le marché algérien

    par James Pearson

    Volotea va ajouter huit liaisons vers l’Algérie en septembre, sept aéroports algériens rejoignant son réseau. Alors que toutes les liaisons sauf une seront confrontées à une concurrence directe, Volotea exploite le vide laissé par Aigle Azur, qui était le deuxième transporteur entre la France et l’Algérie.


    Les détails de l’itinéraire sont:

    -Bordeaux-Alger: à partir du 16 septembre, deux fois par semaine
    -Lyon-Sétif: débute le 17 septembre, toutes les trois semaines
    Marseille-Annaba: à partir du 18 septembre, deux fois par semaine
    -Marseille-Béjaïa: débute le 18 septembre, deux fois par semaine
    -Marseille-Constantine: débute le 18 septembre, deux fois par semaine
    -Marseille-Oran: à partir du 16 septembre, toutes les quatre semaines
    -Marseille-Sétif: débute le 16 septembre, toutes les trois semaines
    -Marseille-Tlemcen: débute le 17 septembre, deux fois par semaine

    Forte concurrence d’Air Algérie
    Toutes les liaisons sauf une auront une concurrence directe avec Air Algerie dans la semaine où Volotea commencera, mais Volotea pourra très facilement saper le transporteur national. La scène compétitive sera:

    -Bordeaux-Alger: départs 3 semaines avec Air Algerie
    -Lyon-Sétif: cinq semaines
    -Marseille-Annaba: quatre semaines
    -Marseille-Béjaïa: 2 fois par semaine
    -Marseille-Constantine: toutes les six semaines
    -Marseille-Oran: sept fois par semaine
    -Marseille-Tlemcen: une fois par semaine

    Air Algerie assurera 28 vols hebdomadaires sur ces routes. Le seul sur lequel Volotea ne fera pas face à une concurrence directe est Marseille-Sétif, qu’Air Algérie a exploité jusqu’au début de 2020, indique OAG.

    Volotea conduit par la fin d’Aigle Azur

    Les huit routes étaient autrefois desservies par Aigle Azur aux côtés d’Air Algérie, indiquent les données de l’OAG, mais Aigle Azur a cessé ses activités en 2019. Le transporteur français était le deuxième plus grand entre la France et l’Algérie lorsqu’il a cessé ses activités ; il avait 1,2 million de sièges et une part de marché de 21 %. À son apogée, il comptait plus de deux millions de sièges par an et une part de 40 %.

    La compagnie aérienne était cruciale pour le marché. Depuis lors, Air France et sa filiale à bas prix, Transavia France, ont pris une partie du relais, avec de multiples nouvelles liaisons et la capacité la plus élevée à ce jour. Mais le fossé qui subsiste est encore important.

    Aigle Azur a mis fin à toutes les liaisons à venir de Volotea en 2019, sauf deux, tandis que Marseille-Annaba s’est arrêtée en 2018 et Bordeaux-Alger en 2017.

    Une demande VFR massive, mais des problèmes

    Jusqu’à cinq millions de personnes d’ascendance ou de nationalité algérienne vivent en France, une diaspora phénoménale. La demande de visites de parents et amis (VFR) est donc énorme. Ce segment de marché est exceptionnellement sensible aux prix et est généralement considéré comme le plus bas du bas en termes de rendement. Il est donc parfait pour les compagnies à bas prix comme Volotea qui peuvent, dans un environnement approprié, stimuler fortement la demande et développer le marché.

    Mais certains problèmes rendent l’Algérie beaucoup plus compliquée et son développement aérien beaucoup moins simple ou certain que celui du Maroc, par exemple. Alors que le Maroc et l’UE ont un ciel ouvert, ce qui a entraîné une croissance énorme des compagnies aériennes à bas prix de France et d’ailleurs, l’Algérie a toujours les (vieux) droits de trafic bilatéraux en place.

    L’Algérie s’ouvrira-t-elle davantage ?

    C’est en partie pour cette raison que la liaison France-Algérie est toujours dominée par Air Algérie, dont la part de marché est passée à près de sept sièges sur dix. Les compagnies à bas prix, qui ouvrent les marchés grâce à de nouvelles routes et à des tarifs plus bas, ne détiennent que 16% du marché, contre 52% pour le Maroc-France.

    L’Algérie serait prête à être stimulée si elle était plus ouverte. Et aussi si elle était plus orientée vers les LCC, le pays n’étant actuellement pas particulièrement adapté aux rotations rapides. C’est pourquoi Volotea prévoit 40 minutes de vol au sol contre 25 habituellement, mais cela montre les progrès réalisés jusqu’à présent : d’autres, comme Transavia France, prévoient actuellement une heure.

    James Pearson
    Analyste du développement des routes – James vit et respire le développement des routes. Formé en gestion du transport aérien à Loughborough et Cranfield, James a été analyste des opportunités de marché à l’aéroport de Londres Luton et analyste en chef chez anna.aero. Il rédige maintenant des analyses axées sur les données pour Simple Flying. Basé près de Londres, Royaume-Uni

    Simple Flying, 12 mars 2021

    Tags : Algérie, France, vols, Volotea, Aigle Azur, Air Algérie, voyages low coast,










  • Transport aérien: Une nouvelle compagnie pour relier la France à l’Algérie

    par Houari Barti


    La compagnie aérienne «Low Coast Volotea» lancera à partir de la mi-septembre, huit nouvelles liaisons entre l’Algérie et la France, comblant ainsi une part de marché importante laissé par la défunte «Aigle Azur» qui a cessé ses activités en 2019.

    Avec sept villes algériennes (Alger, Oran, Annaba, Constantine, Sétif, Béjaïa et Tlemcen) qui viennent d’intégrer son réseau international à destination des aéroports de Marseille, Bordeaux et Lyon, représentant un total de 20 départs hebdomadaires, la compagnie ‘Low Coast’ espagnole devient ainsi le nouveau grand concurrent de la compagnie nationale Air Algérie.

    Sur les huit lignes retenues, sept seront en concurrence directe avec Air Algérie, la semaine où Volotea débutera. Air Algérie, pour sa part, assurera 28 vols hebdomadaires sur ces lignes. La seule liaison sur laquelle Volotea n’aura pas de concurrence directe est Marseille-Sétif, exploitée par Air Algérie jusqu’au début de 2020, selon OAG (Official Airline Guide), fournisseur mondial de données de voyages dont le siège se trouve au Royaume-Uni.

    Le programme arrêté prévoit donc, une exploitation à partir du 16 septembre avec des liaisons entre Bordeaux et Alger, Lyon et Setif, Marseille et Annaba, Marseille et Bejaïa, Marseille et Constantine, Marseille et Oran, Marseille et Setif et Marseille et Tlemcen.

    Ces huit lignes étaient desservies par ‘Aigle Azur’ aux côtés d’Air Algérie, indiquent les données d’OAG, mais ‘Aigle Azur’ a cessé ses activités en 2019. Le transporteur français était le deuxième plus grand entre la France et l’Algérie lorsqu’il a cessé ses activités. Il avait 1,2 million de sièges et une part de marché de 21%. À son apogée, il comptait plus de deux millions de sièges par an et une part de 40%.

    Rappelons que ‘Volotea’ est devenue un transporteur 100% Airbus, après le départ de ses derniers Boeing 717 en janvier dernier. La compagnie aérienne, qui avait programmé l’uniformisation de sa flotte pour 2023, a accéléré cette transformation «afin d’améliorer ses coûts dans les 3 prochaines années ainsi que son réseau grâce à des appareils plus performants et avec une plus grande autonomie de vol», en l’occurrence des A320. La compagnie aérienne prévoit d’exploiter une flotte de 35 à 39 appareils, à l’été 2021 (contre 36 durant l’été 2019).

    ‘Volotea’ a vu son trafic reculer de moitié à 3,8 millions de passagers en 2020, mais avec un coefficient d’occupation supérieur à 90%. Elle est basée dans «16 capitales régionales européennes» : Asturies (Oviedo), Athènes, Bilbao, Bordeaux, Cagliari, Gênes, Hambourg, Lyon (ouverture en 2021), Marseille, Nantes, Naples, Palerme, Strasbourg, Toulouse, Venise et Vérone.

    Le Quotidien d’Algérie, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, France, voyages, vols, Low Coast Volotea, Air Algérie,

  • L’Algérie récupère ses biens immobiliers en France

    Des propriétés de l’État algérien, à l’abandon ou cédées aux proches d’Abdelaziz Bouteflika, sont actuellement recensées. Voici les détails de cette opération.

    Selon nos informations, l’ambassade d’Algérie à Paris a recensé les biens appartenant à l’État, mais laissés à l’abandon et squattés par des particuliers ou des associations, voire cédés à des notabilités de l’ancien régime.

    D’après ce décompte, consulté par Jeune Afrique, 44 de ces biens sur 46 ont déjà été récupérés par l’ambassadeur Antar Daoud, tandis que les cas de deux appartements situés à Paris sont en passe d’être réglés grâce à un « gentleman agreement ».

    D’abord deux appartements situés dans un quartier chic de Paris (probablement le 16e arrondissement) de plus de 160 m2. Le premier aurait été habité par un ancien sénateur qui a soutenu Bouteflika, et le second par un député. Mais aucun nom n’a été cité.

    A Marseille, l’Etat algérien a également récupéré le château de Julhans, situé dans un domaine de 320 hectares.

    Construit en 1639 et comprenant une chapelle, il a été laissé à l’abandon avant d’être occupé par une association de pieds-noirs, qui a fini par être délogée, toujours selon Jeune Afrique.

    Même chose dans la Drôme (sud de la France) où un autre château (Lapeyrousse) a été récupéré récemment, après une longue procédure judiciaire entamée par le consulat d’Algérie à Lyon.

    Echourouk Online, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Bouteflika, propriétés, biens immobiliers,

  • La France et l’Espagne commémorent les victimes du terrorisme

    La France et l’Espagne ont commémoré hier les victimes d’attentats terroristes. Le président Emmanuel Macron a rejoint ses prédécesseurs François Hollande et Nicolas Sarkozy lors d’une cérémonie commémorative dans l’enceinte de la cathédrale des Invalides à Paris. Le roi d’Espagne Felipe VI a commémoré les victimes des attentats de Madrid en 2004 – l’attaque terroriste la plus meurtrière à ce jour en Europe.

    Dans la capitale espagnole, des islamistes avaient fait exploser des bombes dans quatre trains le 11 mars 2004, tuant au total 191 personnes et en blessant quelque 2 000. Les partisans du réseau terroriste Al-Qaïda ont revendiqué la responsabilité de l’attaque.

    La menace terroriste « reste élevée

    L’Union européenne a déclaré le 11 mars journée de commémoration. « Les Européens doivent être unis et solidaires dans la lutte contre le terrorisme, d’où qu’il vienne », a déclaré Felipe VI lors de la cérémonie dans les jardins du palais royal de Madrid. « Le triomphe de la démocratie sur le terrorisme est le triomphe de la liberté et de la raison, le triomphe du sacrifice, le triomphe de nous tous », a-t-il ajouté.

    En France, le 11 mars est une journée nationale de commémoration depuis 2019. « La menace terroriste est toujours élevée », a déclaré le bureau présidentiel français. Lors de la cérémonie, Macron a déposé une gerbe devant la statue d’une femme décapitée. Elle avait été commandée par des associations de victimes et conçue dès 1998 – avant les attentats islamistes qui ont tué plus de 260 personnes en France depuis 2015. Selon l’artiste Nicolas Alquin, la statue, dont l’eau coule de son cou, est destinée à exprimer qu’une personne ne peut pas être effacée en étant tuée et que ses mots continuent de couler.

    Survivants parmi les participants

    Un certain nombre de survivants des attentats ont participé à l’événement. Le directeur de la rédaction du journal satirique « Charlie Hebdo », Laurent Sourisseau, était également présent. Il a survécu à l’attentat islamiste de janvier 2015, qui a fait douze morts et des blessés graves.

    Plus de 250 personnes ont été tuées dans des attentats islamistes ces dernières années. En octobre 2020, un criminel violent de 21 ans originaire de Tunisie a tué trois personnes avec un couteau dans une église de Nice. Auparavant, l’enseignant Samuel Paty avait été tué et décapité par un assaillant au nord-ouest de Paris. Ces deux actes avaient également suscité l’horreur au niveau international.

    Source: ORF.at, 11 mars 2021

    Tags : France, Espagne, terrorisme,

  • Le président égyptien et un responsable du renseignement français discutent des développements en Méditerranée orientale et en Libye

    LE CAIRE – 10 mars 2021: le président Abdel Fatah al-Sissi a rencontré le directeur de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) Bernard Emie mercredi au palais présidentiel d’Itihadiyah au Caire.

    La réunion, à laquelle a participé le chef égyptien des renseignements généraux, Abbas Kamel, comprenait des discussions sur un certain nombre de questions de coopération bilatérale aux niveaux sécuritaire et militaire, a déclaré le porte-parole de la présidence Bassam Rady dans un communiqué.

    Le président et le directeur de la DGSE ont également échangé leurs points de vue sur les affaires régionales et internationales dans le cadre de la coopération en matière de sécurité et de renseignement entre les deux États.

    L’accent était mis sur le travail de lutte contre le terrorisme ainsi que sur les organisations extrémistes régionales et internationales. À cet égard, le Président Sissi a souligné l’importance d’une coordination régulière pour améliorer les moyens de lutter contre l’extrémisme idéologique, la violence et le terrorisme. Le président a ajouté que la coordination « augmenterait également la pression sur les organisations et groupes terroristes », indique le communiqué.

    Le chef de l’Etat égyptien a réaffirmé que la restauration des institutions des pays souffrant de crises permettrait d’assurer la sécurité et la stabilité de l’ensemble de la région et de limiter les risques engloutissants.

    Le responsable français a écouté la vision du président égyptien sur les développements à l’est de la Méditerranée et ceux en Libye. Emie a salué l’impact positif de la ligne désignée par l’Égypte sur le terrain dans l’est de la Libye, car elle soutenait les négociations politiques visant une solution globale à la crise.

    Il est à noter que le 20 juin, le président Sissi a averti les milices libyennes occidentales de ne pas franchir la ligne Syrte-Al Jufrah car cela donnerait à l’Égypte la légitimité internationale en vertu de laquelle elle peut intervenir militairement pour défendre sa propre sécurité. Les milices englobent des mercenaires de nationalités différentes, mais particulièrement syriens, qui ont peut-être tenté de frotter les frontières égyptiennes avec la Libye.

    Le président avait accueilli le responsable français et lui avait demandé de transmettre ses salutations au président français Emanuel Macron. Le président égyptien a affirmé sa volonté de renforcer la coopération stratégique avec la France dans différents domaines.

    De son côté, Emie a livré les salutations de Macron exprimant l’appréciation de son pays pour ses liens avec l’Égypte incarnés dans une coopération constructive et des relations étroites. Le directeur de la DGSE a affirmé « le souci de la France de la coordination continue avec l’Egypte sur toutes les questions d’intérêt commun au niveau régional, en particulier au Moyen-Orient, à l’est de la Méditerranée et sur le continent africain », indique le communiqué.

    Egypt Today, 10 mars 2021

    Tags : Libye, Egypte, France, Est Méditerranée,

  • Macron ouvre l’accès aux archives de la Guerre d’Algérie

    Archives classifiées de plus de cinquante ans : Emmanuel Macron ouvre l’accès

    Le président français Emmanuel Macron a décidé d’ouvrir l’accès aux archives classifiées de plus de cinquante ans en prenant la décision de permettre aux services d’archives de procéder dès demain ( mercredi 10 mars aux déclassifications des documents couverts par le secret défense selon le procédé dit de « démarquage au carton » jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse » indique un communiqué aujourd’hui de l’Elysée qui précise par ailleurs que « cette décision sera de nature à écourter sensiblement le délais d’attente liés à la procédure de déclassification s’agissant notamment des documents relatifs à la guerre d’Algérie »

    Et pour se faire dans les délais respectables et permettre aux universitaires et autres chercheurs d’y puiser pour les besoins de leurs travaux, le même communiqué ajoute que « le gouvernement a engagé sur demande du président de la République, un travail législatif d’ajustement du point de cohérence entre le code du patrimoine et le code pénal pour faciliter l’action des chercheurs » est-il indiqué.

    Pour l’Elysée « il s’agit de renforcer la communicabilité des pièces sans compromettre la sécurité et la défense nationale » En conclusion le communiqué de l’Elysée précise que « l’objectif est que ce travail entrepris par et avec les experts de tous les ministères concernées aboutisse avant l’été 2021 ».

    Ferhat Zafane

    La Patrie News, 9 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Archives, mémoire, colonisation,


  • Le conflit entre Al-Qaida et l’État islamique au Sahel, un an après


    Héni Nsaibia

    Une année s’est écoulée depuis que les relations entre la Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affiliée à Al-Qaida, et l’État islamique du Grand Sahara (ISGS) se sont détériorées en une véritable guerre de territoire au Sahel, rejoignant la ligue de conflit entre Al-Qaida (AQ) et l’État islamique (IS). Le conflit entre le JNIM et l’ISGS est l’un des plus meurtriers au monde. Ce que les batailles inter-jihadistes dans l’ensemble du Moyen-Orient et de l’Afrique ont en commun, c’est qu’elles sont soit cycliques, soit en déclin progressif. Il est probable que les combats entre le JNIM et l’ISGS suivront une voie similaire, surtout étant donné la pression extérieure à laquelle les deux groupes sont confrontés du fait de l’opération Barkhane menée par les Français.

    Le JNIM et l’ISGS – respectivement les filiales régionales des organisations terroristes mondiales Al-Qaeda et l’État islamique – ont des origines communes dans le réseau d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (AQMI). L’ISGS s’est formé en 2015 après s’être séparé d’Al-Mourabitoun, affilié à Al-Qaida, bien que ses relations avec ses homologues d’Al-Qaida soient restées caractérisées par la collusion, la coexistence et des accords territoriaux tacites. Créé en 2017, le JNIM a rassemblé plusieurs groupes jihadistes disparates – dont la branche saharienne d’AQMI, Al-Mourabitoun, Ansar Dine et Katiba Macina dans un conglomérat sahélien – et a également lié le groupe jihadiste burkinabé local Ansaroul Islam à l’alliance.

    La relation unique entre les deux groupes a été façonnée par des liens personnels de longue date, des actions coordonnées pour faire face aux ennemis communs et l’absence de luttes intestines entre jihadistes. Elle est souvent décrite comme « l’exception sahélienne ». La configuration du JNIM et de l’ISGS d’avant l’entre-deux-guerres a permis de mettre en commun les ressources, d’échanger des techniques commerciales et d’apporter un soutien dans un écosystème insurrectionnel complexe et ambigu pour confondre les ennemis sur la nature des affaires du jihad et le paysage de contrôle. L’ISGS est apparu comme un petit groupe d’ombre dépendant d’une infrastructure médiatique rudimentaire, ce qui lui a donné un net désavantage dans la promotion de sa lutte par rapport au JNIM, qui a en revanche hérité de la force numérique, des capacités militaires et médiatiques combinées de ses groupes constitutifs déjà bien connus.

    Cependant, l’appropriation des griefs de l’ISGS, en particulier les demandes de protection et la négligence de l’État, et l’exploitation des rivalités entre les populations pastorales dans la région marginalisée et hostile de la « frontière des trois États » (ou le Liptako-Gourma), ont permis sa croissance. En tirant parti d’une série de conflits et de problèmes locaux, l’ISGS a également réussi à intégrer des unités JNIM affaiblies ou marginalisées. Dans la région rurale de Gao, il a instauré la confiance en s’engageant dans la lutte entre les communautés Imghad, principalement arabes et touareg, et en attirant Katiba Salaheddine dans ses rangs. Des désaccords sur l’accès aux pâturages dans le delta intérieur du Niger (les zones humides inondables et riches en végétation des régions de Mopti et de Ségou, au centre du Mali) ont provoqué des dissensions au sein de Katiba Macina et ont incité les combattants à changer d’allégeance à l’État islamique. La violence le long des lignes de fractures ethniques dans le nord du Burkina Faso a également permis à l’ISGS d’attirer des unités islamiques Ansaroul en marge.

    La concurrence croissante entre le JNIM et l’ISGS a mis en parallèle la collusion des deux groupes. La réticence du JNIM à partager le territoire de certains de ses bastions traditionnels et le braconnage incessant de l’ISGS à l’encontre des membres du premier ont probablement engendré des perceptions mutuelles de trahison. L’ouverture du JNIM à engager le dialogue avec le gouvernement malien et à signer des accords avec les miliciens de Donso a suscité la méfiance à l’égard de l’engagement et de la crédibilité de la coalition tacite. L’intégration de l’ISGS dans la structure globale de l’État islamique en tant que faction distincte de la Province de l’Afrique de l’Ouest de l’État islamique (ISWAP) a mis le dernier clou dans le cercueil de la coalition tendue entre le JNIM et l’ISGS.

    L’insurrection a atteint son point culminant en 2019 lorsque le JNIM et l’ISGS, dans une offensive simultanée, ont envahi les avant-postes militaires dans la région frontalière des trois États, forçant les armées locales à se retirer. Cette année-là, les activités de l’ISGS avaient atteint un niveau presque équivalent à celui du JNIM. Au début de l’année 2020, la France a déclaré l’ISGS « ennemi numéro un » après que le groupe ait tué plus de 400 soldats maliens, burkinabés et nigériens en un an au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

    Pour contrer l’assaut de l’ISGS, la France a renforcé ses troupes et intensifié les opérations militaires aux côtés des forces locales. Plus de 430 combattants de l’ISGS ont été tués dans 70 opérations françaises en 2020, contre environ 230 combattants du JNIM tués dans 20 opérations pendant la même période. Après avoir affaibli les capacités de l’ISGS, les forces françaises en octobre 2020 se sont concentrées sur le JNIM, qui était considéré par les hauts responsables militaires français comme « l’ennemi le plus dangereux » pour les forces internationales et maliennes. Cela a été démontré par une série d’attaques meurtrières menées récemment par le JNIM contre les forces françaises, la Mission intégrée multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et les forces maliennes.

    Cependant, la désunion et les combats entre l’ISGS et le JNIM ont finalement affaibli l’insurrection, les groupes se disputant par intermittence l’influence et le territoire entre eux plutôt qu’avec leurs adversaires communs. Cela a entraîné un gaspillage de ressources humaines et a exposé les groupes à la surveillance et aux frappes aériennes. Depuis les premières escarmouches en 2019 jusqu’à aujourd’hui (au 2 janvier 2021), les deux groupes se sont affrontés au moins 125 fois, ce qui a entraîné la mort de 731 combattants des deux côtés.

    Lors de la première escalade entre janvier et avril 2020 dans le delta intérieur du Niger, le JNIM a largement poussé l’ISGS hors de la zone, bien que l’ISGS maintienne des poches discrètes comme à Dialloube et Kounari, dans la région de Mopti. Les combats se sont rapidement étendus à d’autres zones. L’est du Burkina Faso, le long des frontières avec le Niger et le Bénin, a connu des combats sporadiques, mais c’est dans la région frontalière des trois États que les combats les plus acharnés ont eu lieu (voir figure ci-dessous). La région frontalière des trois États constitue un terrain d’action essentiel que le JNIM et l’ISGS continuent de contester – dans la propagande de l’État islamique décrit comme le « triangle de la mort ».

    Plus important encore, les combats reflètent un changement dans le rapport de force entre les deux groupes et la capacité de l’ISGS à défier sérieusement le JNIM. Ni le JNIM ni l’ISGS n’ont réussi à pénétrer loin dans les bastions traditionnels de l’adversaire ou à y maintenir une présence plus que négligeable, ce qui souligne l’importance du niveau d’enracinement de chaque groupe et le rôle des affinités géographiques et ethniques. L’État islamique se vante souvent des prétendues victoires de l’ISGS contre le JNIM dans sa propagande. Cela reflète la demande de l’État islamique central à sa filiale régionale d’adopter une position plus hostile envers son concurrent d’Al-Qaida, après avoir intégré l’ISGS dans l’infrastructure organisationnelle en mars 2019. Le JNIM, en revanche, s’est donné beaucoup de mal pour étouffer les hostilités, et a plutôt utilisé de manière plus subtile des récits de victimes pour discréditer le fait que l’ISGS cible souvent de manière excessive les civils. Cela fait partie de l’approche plus globale du JNIM visant à obtenir un large soutien populaire en relocalisant et en intégrant sa lutte. Ainsi, l’ISGS et le JNIM présentent des trajectoires opposées et des approches différentes. Néanmoins, les deux plateformes ont prouvé leur efficacité pour la mobilisation armée dans une région en proie à un conflit. Pour l’instant, elles représentent deux visions incompatibles de l’ordre social insurgé.

    Malgré les fréquents combats entre le JNIM et l’ISGS, le premier continue de mener une guerre sur plusieurs fronts et maintient un rythme opérationnel important. Cependant, la guerre entre le JNIM et l’ISGS devient de plus en plus coûteuse car les deux sont confrontés à la pression soutenue des forces contre-insurrectionnelles menées par la mission française de l’opération Barkhane. Des déconflits ont peut-être déjà eu lieu dans certains endroits, comme dans l’est du Burkina Faso, où les combats étaient sporadiques. Par conséquent, l’ISGS et le JNIM pourraient convenir d’un modus vivendi, même s’il est peu probable que la relation revienne au statu quo ante bellum.



    ISPI (Istituto per gli Studi di Politica Internazionale), 7 mars 2021

    Tags : Sahel, France, Barkhane, Mali, Nusrat al-Islam wal-Muslimin, JNIM, Al-Qaida, État islamique du Grand Sahara, ISGS, ISIS, Al Qaida,