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  • Sénégal : Le peuple se révolte contre la France et ses négriers


    « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps ». Cette déclaration on la doit au président Abraham Lincoln, l’homme qui a libéré les noirs américains.

    En regardant ce qui se passe au Sénégal, Lincoln doit se retourner dans sa tombe pour maudire l’obsession de la France pour l’esclavage moderne matérialisé dans ce système connu sous le nom de Françafrique.

    La France et ses laquais ont trompé le peuple sénégalais pendant longtemps, et pour dire qu’il n’est plus prêt à être dupé, ce dernier est sorti à la rue pour dire haut et fort que la France est la cause de tous ses malheurs et qu’il veut qu’elle arrête le pillage de ses richesses. Que le temps où les toubabs s’engraissaient sur le compte des « nègres » est révolu.

    Selon la totalité des médias sénégalais et internationaux, l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko est l’étincelle qui a déclenché les manifestations et les heurts au Sénégal. Cependant, lorsqu’ils s’en prennent aux intérêts français (Auchan, Total, etc) ils lancent un message de rébellion contre tout le système bâti et parasité par la France. « Beaucoup de personnes croient que c’est a cause de Ousmane Sonko que nous nous manifestons. Là ils se trompent, c’est c’est juste qu’il nous a donné l’opportunité d’exprimer la colère qui nous était un fardeau lourd depuis plus de 7 ans » : C’est l’avis d’un de ces jeunes manifestants dont la colère a été exacerbé par les inégalités économiques et les préoccupations concernant leur niveau de vie.

    Selon Alioune Badara Cissé, médiateur, le pays est au bord de l’apocalypse et il a appelé le président Macky Sall à engager un dialogue avec les jeunes révoltés et a agir rapidement en vue de lutter contre l’aggravation de la pauvreté et le manque de perspectives d’emploi pour ces jeunes.

    Tags : Sénégal, France, spoliation, pillage, Françafrique, Macky Sall, Ousmane Sonko,




  • France-Algérie : Les exigences de la réconciliation mémorielle

    La réhabilitation posthume du militant nationaliste Ali Boumendjel, arrêté en pleine Bataille d’Alger et exécuté par l’armée française, constitue un nouveau chapitre dans l’histoire de la colonisation. Plus qu’un «acte isolé», comme l’affirme l’Elysée dans un communiqué, la quête mémorielle procède de gestes à forte charge symbolique préconisés par l’historien Benjamin Stora, recommandant une politique des «petits pas».

    La reconnaissance de l’assassinat de Maurice Audin et le rapatriement des 24 restes mortuaires de chouhada représentent indéniablement des progrès qui en appellent d’autres dans la voie de la réconciliation mémorielle initiée par le président Macron et le président Abdelmadjid Tebboune. La démarche louable et porteuse d’une dynamique de rapprochement entend tourner des décennies d’amnésie et d’occultation imposées par les tenants du négationnisme et des nostalgiques d’un passé à jamais révolu. Il suffit seulement de relever la levée de boucliers subie par le président Macron, qualifiant le colonialisme de «crime contre l’humanité» et levant le voile sur la torture et les exécutions sommaires pratiquées par l’armée coloniale.

    A trois semaines d’intervalle, l’exécution de Larbi Ben M’hidi (4 mars 1957) et l’assassinat d’Ali Boumendjel (23 mars 1957) par le même bourreau, le tristement tortionnaire «commandant O», Paul Aussaresses, renseignent sur le mensonge d’Etat longtemps entretenu. Le temps de la vérité historique a sonné.

    En socle de la nouvelle Algérie, la question de la mémoire, en fondement de l’identité nationale, est «un devoir sacré» proclamé par le président de la République engagé à rapatrier tous les restes de chouhada, à récupérer les archives et traiter avec toute la rigueur voulue la question de l’indemnisation des victimes de l’explosion nucléaire au Sahara et de la décontamination des zones irradiées. La mise en place d’une chaîne spécialisée en histoire et l’institution de la Journée nationale de la mémoire, célébrée le 8 mai, indiquent clairement le sens d’un engagement qui n’est pas le fait d’une «quelconque tendance conjoncturelle».

    Au cours de la dernière rencontre avec des responsables de médias nationaux, le président de la République a appelé à faire preuve de discernement et de sérénité dans le traitement de cette question sensible, relevant que les «bonnes relations» entretenues avec la France d’Emmanuel Macron ne sauraient toutefois se faire au détriment de notre histoire. «Nous ne renoncerons jamais à notre mémoire qui ne peut faire l’objet d’aucun marchandage», a-t-il souligné. La réconciliation en marche reste tributaire de la manifestation de la vérité et, comme le montrent les «petits pas» accomplis jusque-là, de la reconnaissance pleine et entière de la responsabilité de l’Etat français dans les crimes coloniaux.

    Horizons, 6 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, France, Mémoire, Colonisation,

  • The Indian Express : Pourquoi la France a reconnu avoir tué un combattant de la liberté algérien 6 décennies après

    Source : The Indian Express, 7 mars 2021

    La reconnaissance par le président français Macron de la torture et de la mort de Boumendjel aux mains des soldats français est considérée comme un pas vers la guérison de vieilles blessures.

    Dans un effort visant à améliorer ses relations avec l’ancienne colonie algérienne, la France a admis que ses soldats ont torturé et tué l’avocat et combattant de la liberté algérien Ali Boumendjel, dont la mort en 1957 avait jusqu’à présent été couverte comme un suicide.

    Mardi, le président Emmanuel Macron a déclaré aux petits-enfants de Boumendjel : « [Il] ne s’est pas suicidé. Il a été torturé puis tué ».

    Qui était Ali Boumendjel ?

    Agé de 37 ans au moment de sa mort, Boumendjel était un nationaliste et un militant de l’indépendance algérien lorsque le pays d’Afrique du Nord était sous la domination coloniale française. Opposant actif au colonialisme français, Boumendjel a servi d’intermédiaire entre les modérés et les révolutionnaires luttant pour la liberté du pays.


    En 1957, les troupes françaises l’ont détenu et placé à l’isolement pendant la bataille d’Alger, dans le cadre de la guerre d’indépendance algérienne qui a duré huit ans. Pour faire passer sa mort pour un suicide, Boumendjel a été jeté du sixième étage d’un immeuble après avoir été tué.

    Ce conflit sanglant, marqué par la torture, les morts en détention et les disparitions forcées, a duré jusqu’en 1962, et a pris fin avec lui 132 ans de domination française.

    Au fil des ans, plusieurs organisations en France et en Algérie ont réclamé la découverte de la vérité sur la mort de Boumendjel.

    Paul Aussaresses, le chef des services de renseignements français en Algérie pendant la guerre d’indépendance, a avoué en 2001 qu’il avait ordonné l’assassinat de plusieurs prisonniers algériens, dont Boumendjel.

    Ce que la France a dit

    La France a eu une relation compliquée avec l’Algérie. Bien que des personnes ayant des liens avec le pays vivent en France (y compris les descendants d’anciens colons), la réticence de l’ancienne puissance impériale à admettre les atrocités qu’elle a commises pendant la période coloniale a longtemps jeté une ombre sur les relations bilatérales avec l’Algérie, ainsi que sur les relations avec sa propre grande communauté musulmane.

    Les deux pays sont également en désaccord sur le nombre d’Algériens qui ont été tués pendant la lutte pour l’indépendance. Selon les historiens français, environ 4 lakh algériens sont morts pendant la guerre, alors que le gouvernement algérien a affirmé que le nombre était supérieur à 10 lakh, selon la BBC. Pendant des années, le conflit a été désigné avec dédain en France comme les « événements algériens ».

    La reconnaissance par le président français Macron de la torture et de la mort de Boumendjel aux mains des soldats français est considérée comme un pas vers la guérison de vieilles blessures. Dans une déclaration, Macron a déclaré : « Au cœur de la bataille d’Alger, [Boumendjel] a été arrêté par l’armée française, placé à l’isolement, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 ». S’adressant aux petits-enfants de Boumendjel, Macron a déclaré que l’aveu avait été fait « au nom de la France ».

    Macron a également précisé que le cas de Boumendjel ne serait pas le seul qui serait réexaminé. « Aucun crime, aucune atrocité commis par quiconque pendant la guerre d’Algérie ne peut être excusé ou dissimulé », peut-on lire dans la déclaration de son bureau.

    Importance de la reconnaissance

    L’Algérie, qui célèbre l’année prochaine les soixante ans de son indépendance vis-à-vis de la France, s’est félicitée de cette admission. Elle a déclaré jeudi que « l’Algérie note avec satisfaction l’annonce par le président français Emmanuel Macron de sa décision d’honorer le combattant et martyr Ali Boumendjel », a rapporté l’AFP.

    En 2018, Macron avait admis que la France avait créé un « système » pour pratiquer la torture pendant la guerre, et avait également reconnu que le mathématicien français et militant communiste indépendantiste Maurice Audin avait été assassiné en Algérie. Lors de sa campagne électorale de 2017, Macron avait qualifié la colonisation française de l’Algérie de « crime contre l’humanité » et les actions françaises de « véritablement barbares ».

    Pourquoi certains sont encore mécontents

    Bien que Macron ait reçu des éloges pour ses efforts en vue de rétablir les relations entre la France et l’Algérie, certains lui ont reproché de refuser de présenter des excuses officielles pour les atrocités commises pendant le conflit.

    En janvier, Macron a déclaré qu’il n’y aurait « ni repentance ni excuses » mais des « actes symboliques », comme la formation d’une « commission de vérité » qui étudiera la guerre. Le rapport du gouvernement français qui a recommandé la création d’une telle commission a été critiqué par l’Algérie, qui l’a qualifiée de « non objective » et de « inférieure aux attentes ».

    Tags : Algérie, France, Mémoire, colonisation,


  • L’ambassadeur en Algérie nie les allégations selon lesquelles la France aurait limité le nombre de visas délivrés aux Algériens

    Source : Schengen Visa Info News, 5 mars 2021

    La France n’a pas limité le nombre de visas délivrés aux Algériens, a confirmé l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette.

    Selon Gouyette, malgré de nombreuses spéculations à ce sujet, il n’y a pas de quota de visas délivrés ou refusés aux demandeurs algériens, rapporte SchengenVisainfo.com.

    « C’est la conformité des demandes avec les dispositions du code Schengen qui détermine le nombre de visas délivrés. La décision de délivrer un visa reste une décision souveraine », souligne-t-il.

    Cependant, l’augmentation du nombre d’immigrés clandestins souhaitant entrer dans le pays a poussé les autorités françaises à rendre les contrôles des demandes de visa plus rigoureux et plus stricts.

    « La lutte contre l’immigration clandestine passe par un contrôle accru des dossiers des demandeurs de visa », a souligné l’ambassadeur de France en Algérie.

    Selon lui, ces contrôles plus stricts mettent en lumière les abus, les détournements de l’objet du visa, et bien d’autres cas similaires.

    M. Gouyette a souligné que chaque année, des milliers d’Algériens sont enregistrés comme séjournant illégalement en France ; parmi eux, des mineurs non accompagnés.

    Le diplomate français a ajouté que les consulats prêtent attention aux passagers algériens qui se rendent souvent en France à des fins professionnelles.

    M. Gouyette a ajouté que « ces partenariats permettent aux professionnels et aux acteurs économiques de bénéficier d’un traitement rapide de leurs demandes ».

    En novembre dernier, le secrétaire d’État français aux affaires européennes, Clément Beaune, a confirmé que les autorités du pays visent à réduire le nombre de visas délivrés aux étrangers souhaitant entrer en France en provenance de pays qui n’acceptent pas de reprendre leurs ressortissants en situation irrégulière, principalement des personnes suspectées de radicalisme.

    Pour renforcer les contrôles aux frontières de son pays, le président français Emmanuel Macron a souligné en novembre que le pays doublerait le nombre de policiers, qui passerait de 2 400 à 4 800.

    Macron a également exhorté l’Union européenne à réanalyser la libre circulation dans l’Union européenne, car selon lui, l’espace Schengen de l’Union européenne doit être réformé.

    Dans le même temps, en raison de la situation actuelle de pandémie de Coronavirus, SchengenVisaInfo.com a précédemment rapporté qu’une diminution totale de 79,8 % du nombre de visas délivrés par les consulats français a été enregistrée au cours de l’année dernière.

    En avril de l’année dernière, les autorités françaises ont annoncé que les citoyens algériens qui obtiennent un visa Schengen pour la France auraient des procédures plus faciles pour remplir une demande de nouveau visa une fois la situation de pandémie terminée s’ils ne pouvaient pas utiliser leurs visas en raison des restrictions COVID-19.

    Selon les statistiques de SchengenVisaInfo.com, un total de 478 678 Algériens ont demandé un visa en France en 2019 ; parmi eux, 258 595 ont été délivrés, et 220 718 ont été refusés.

    Tags : Algérie, France, visa,

  • Algérie-France : Macron en Delacroix…de circonstances

    par Madjid Khelassi

    Le président français Emmanuel Macron a reçu, ce mardi, quatre des petits enfants d’Ali Boumendjel pour leur dire, au nom de la France, que « l’avocat et dirigeant nationaliste algérien ne s’est pas suicidé, mais qu’il a été torturé puis assassiné par l’armée française».

    Effets d’annonces ou réelle démarche pour lever le voile sur les crimes de la France coloniale particulièrement lors de la bataille d’Alger?

    L’intention se mesurera à l’action. La bataille d’Alger et ses 3000 civils algériens disparus à ce jour, constituent un nœud gordien dans le travail , si travail il y’a, sur l’apaisement des mémoires.

    Ali Boumendjel ,brillant sujet algérien (dixit la terminologie coloniale), s’engagea très tôt dans le combat pour l’indépendance de son pays. Avocat, humaniste, il dénonça vite l’injustice d’un système colonial exploiteur,raciste, exterminateur et arrogant .

    Arrêté pendant la bataille d’Alger, il fut torturé puis assassiné le 23 mars 1957.

    Le général Paul Aussaresses , avouera plus tard, avoir ordonné son assassinat et le maquillage du crime en suicide.

    Des horreurs de la longue nuit coloniale, à la reconnaissance de l’assassinat de Boumendjel …il y’a un petit pas de franchi côté français. Mais il en faudrait beaucoup d’autres pour dire la barbarie civilisatrice française.

    Faut- il se féliciter de cette sortie Macronienne, ou doit-on raison garder, car Macron fonctionne toujours à double hélice ? Cette fois-ci, c’est un mouvement centrifuge qui lorgne vers l’horizon 2022. Et un mouvement centripète qui drague l’électorat binational, fort de plus de 2 millions d’âmes.

    Emmanuel Macron, ou quand l’histoire de la guerre d’Algérie s’invite quand il veut bien, dans la vie politique française. Sauf que la guerre d’Algérie ne pourrait obéir à l’ordre des phrases ou des postures. C’est un dédale de couloirs encore obscurs, de monstruosités, où tout franchissement de miroirs, par le biais d’agendas ou d’arrières pensées, est impossible.

    Il y’a 3000 Ali Boumendjel disparus pendant la bataille d’Alger…Toujours enfouis dans les archives du vrai grimé en faux.

    Macron s’essaye t-il en un Modigliani peignant la barbarie de la guerre d’Algérie avec une craie évanescente? Les couleurs pourpres de la barbarie coloniale, non encore estompées de l’autre côté de la Méditerranée, risquent de contrarier le tableau, au par à coup, d’un président qui joue aux Delacroix de circonstances.

    La Nation, 3 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Mémoire, colonisation,

  • Algérie-France : Des relations en clair-obscur !

    par Abla Chérif

    L’image que renvoient les relations algéro-françaises semble empreinte d’un clair-obscur où l’indéfinissable prend souvent le dessus. L’amalgame ou l’ambiguïté chevauchent ou pressent parfois le pas devant des actions politiques ouvertes qui viennent tempérer une situation que l’on devinait tendue.

    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – Le dernier évènement en provenance de Paris en est l’exemple type. Ce mardi, Emmanuel Macron reconnaissait ainsi «au nom de la France», que l’avocat et militant Ali Boumendjel avait été «torturé et assassiné» par l’armée française durant la guerre d’Algérie. Il en fait l’annonce devant les petits-enfants du martyr reçus à l’Élysée ce jour-là.
    La famille Boumendjel n’a eu de cesse de réclamer la vérité sur l’assassinat de l’avocat, maquillé en suicide. Dans un communiqué rendu public, la présidence française relate les circonstances de cet assassinat, précisant que «les faits se sont déroulés au cœur de la Bataille d’Alger, durant laquelle l’avocat fut arrêté par l’armée française, placé au secret, torturé, puis assassiné le 23 mars 1957 ».

    On rappelle aussi que «Paul Aussaresses, l’ancien responsable des services de renseignement à Alger, avait lui-même avoué avoir ordonné de tuer et de maquiller le crime en suicide». Macron promet de ne pas s’arrêter là dans les questions liées à la mémoire. « Ce n’est pas un acte isolé, aucun crime, aucune atrocité commise par quiconque pendant la guerre d’Algérie ne peut être excusé ni occulté », tient à préciser encore le communiqué de l’Élysée. La reconnaissance des tortures subies par Ali Boumendjel et de son assassinat est présentée comme étant un geste d’apaisement, recommandé par le rapport de l’historien français Benjamin Stora.

    Remis le 20 janvier dernier, le document censé apaiser les tensions autour de la mémoire a été vivement critiqué aussi bien en France qu’en Algérie, car ne préconisant pas d’excuses de Paris pour la colonisation. Un geste fort de Paris, à l’heure où une grosse polémique née de récents propos tenus par Emmanuel Macron bat son plein à Alger.

    Intervenant en février dernier lors d’une réunion du G5, le Président français a cité l’Algérie parmi les pays ayant fait part de leur engagement à prendre part à la Task Force Takouba, une force militaire contrôlée par les Français et destinée à renforcer la lutte antiterroriste qui se mène dans le Sahel.

    Le discours ne souffre aucune ambiguïté et ne peut, tel que prononcé, laisser penser un seul instant qu’une erreur de cette taille puisse être faite dans une communication d’un niveau aussi élevé.

    Habituée aux appels du pied et manœuvres d’expressions destinées à lui forcer la main en vue d’un engagement militaire au Sahel, Alger garde le silence. Les interprétations auxquelles les propos de Macron donnent lieu poussent, cependant, le ministère de la Défense à démentir de manière très ferme toute intention d’envoyer des troupes se joindre aux opérations qui se mènent au Sahel.

    Il tient particulièrement à « rassurer » l’opinion algérienne en faisant savoir que les soldats de l’ANP ne pouvaient obéir qu’à son commandement et au chef suprême de l’armée dans le respect strict de ses prérogatives constitutionnelles. La mise au point est cinglante.

    Lors d’une conférence de presse, le sujet est également abordé par le président de la République qui affirme qu’il « n’est pas question d’envoyer les enfants du peuple pour se sacrifier pour autrui, et que décision sera prise en cas de besoin de dissuasion ». Abdelmadjid Tebboune affirme cependant que les « relations algéro-françaises sont bonnes, en dépit de l’action de lobbys en France qui visent à les saper ».

    Quelques jours plus tard, un communiqué de l’ambassade de France à Alger vient nuancer les propos d’Emmanuel Macron. La chancellerie rectifie le tir en affirmant que le Président français se félicitait dans son discours de « l’engagement politique d’Alger lors de la réunion du comité de suivi de l’Accord d’Alger à Kidal ». Le texte se veut un démenti aux rumeurs qui circulent sur un sujet de grande sensibilité et dans un pays où le représentant de Paris (l’ambassadeur de France) a fait lui aussi l’objet d’une controverse ces dernières semaines. Très « visible » depuis son arrivée à Alger, François Gouyette est notamment critiqué pour avoir rencontré des représentants de formations politiques et de la société civile.

    Ce comportement qu’Alger n’a pas pour habitude de tolérer semble irriter, d’autant plus qu’il intervient dans une période sensible que traverse le pays. Le fait ne donne pas pour autant lieu à une réaction politique publique. L’élément contribue, toutefois, à entretenir l’existence d’un certain flou.

    Le Soir d’Algérie, 6 mars 2021

    Tags : France, Algérie, Mémoire, Colonisation,

  • Comment les fortunes de Nicolas Sarkozy et Michel Barnier ont divergé

    Source : The Irish Times, 6 mars 2021

    L’homme que Sarkozy a dit un jour a-t-il «le charisme d’une huître» à courir pour l’Élysée?

    Ruadhán Mac Cormaic

    En 2009, Nicolas Sarkozy a dépêché son ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, à la Commission européenne. C’était une manœuvre élégante qui convenait aux deux hommes.

    Le Parisien hyperkinétique et mercuriel et le grand «homme des montagnes» légèrement gauche de la région alpine de Savoie avaient plus en commun que les apparences ne le suggéraient. Tous deux étaient des pragmatiques qui se considéraient également comme des étrangers – Sarkozy, enfant d’origine juive hongroise, Barnier, le montagnard franc-parler. Aucun des deux n’était allé à l’École nationale d’administration, l’école d’achèvement de l’élite parisienne, et cette élite les regardait tous les deux. «Le crétin des Alpes», ses rivaux appelaient Barnier.

    Mais Sarkozy, alors à l’apogée de ses pouvoirs après deux ans à l’Élysée, n’était pas particulièrement proche de Barnier, dont il aurait dit un jour qu’il avait «le charisme d’une huître» et qui appartenait à une faction social-démocrate, le gaulliste. social, que Sarkozy avait mis sur la touche au sein du bloc de centre-droit au pouvoir. En nommant Barnier, dont le passage précédent à la commission lui a donné un capital politique et un réseau à Bruxelles, la France sécuriserait le portefeuille influent des marchés internes. C’était un bonus non négligeable que cela irait royalement à Londres, dont le secteur des services financiers ferait face à être réglementé par un homme avec un anglais rudimentaire et un scepticisme de longue date envers le capitalisme financier. Les Britanniques ont été les «grands perdants» dans la bataille pour les meilleurs emplois bruxellois cette année-là, se réjouit Sarkozy. Barnier a obtenu un poste de prune dans une ville où – contrairement à Paris, comme il le voyait – il était respecté. Il était largement admis, y compris peut-être par Sarkozy lui-même, qu’après cinq ans dans l’obscurité relative du Berlaymont, Barnier quitterait la scène.

    Condamnation Sarkozy

    Douze ans plus tard, les fortunes des deux hommes ont en effet divergé. Mais c’est Barnier qui est largement fêté et Sarkozy dont la réputation n’est plus à faire. Pour l’ex-président, une condamnation cette semaine pour corruption et trafic d’influence marque le point culminant d’une carrière politique qui s’est pratiquement terminée en mai 2012, alors qu’il n’est devenu que le deuxième chef d’État de la république française moderne à ne pas remporter un deuxième mandat. Sarkozy nie tout acte répréhensible et a interjeté appel. Il continue tranquillement d’exercer une influence au sein des Républicains de centre-droit, et nombre de ses collègues aspirent à ce qu’il revienne pour sauver la partie assiégée, mais la décision du tribunal exclut quasiment la possibilité de sa réhabilitation.

    Barnier n’a guère fait tout son chemin depuis son arrivée à Bruxelles en 2009. Il a perdu à deux reprises un poste qu’il convoitait, la présidence de la commission – d’abord à Jean-Claude Juncker en 2014, puis à Ursula von der Leyen en 2019 – et est dit avoir cru qu’il était candidat au poste de Premier ministre français lorsque Macron envisageait des candidats l’année dernière. Lorsque son mandat de commissaire a pris fin en 2014, il était largement admis qu’il avait pris sa retraite.

    Mais le Brexit a refait Barnier. Après avoir supervisé le divorce UE-Royaume-Uni, suivi d’un accord sur les relations futures, tout en maintenant un niveau d’unité continentale dont beaucoup craignaient qu’il ne disparaisse rapidement sous la pression d’intérêts concurrents, le stock de Barnier n’a jamais été aussi élevé. Pas pour la première fois, il a été sous-estimé. Aujourd’hui, il a l’oreille des dirigeants les plus puissants du bloc, mais il est considéré comme un allié par les petits États, où il entretient habilement des relations depuis qu’il était commissaire à la politique régionale au début des années 2000. Son travail sur le Brexit a fait de lui le Français préféré de l’Irlande. Le Monde l’a récemment appelé «le Français à la plus grande carrière européenne depuis Jacques Delors».

    Journaux du Brexit

    À Paris, la spéculation est monnaie courante selon laquelle le joueur de 70 ans pourrait tenter de se présenter à la présidence l’année prochaine. Il a encouragé les rumeurs: après avoir mis en place un groupement politique au sein des Républicains, appelé Patriote et Européen, il est devenu un orateur fréquent dans les salles des fêtes et dans les studios de radio, où il discute de la politique intérieure et appelle à un «solide et solidaire ”Centre-droit. En avril, il publiera un livre basé sur ses journaux du Brexit. Dans un champ fracturé dans un parti brisé, déchiré par des rivalités internes, ses espoirs reposent sur sa capacité à bien se montrer dans les sondages d’opinion; en fin de compte, ses collègues soutiendront celui qui a les meilleures chances de se faire réélire. Les premiers sondages l’ont placé à la troisième place parmi les principaux prétendants de centre-droit.

    C’est loin. Aucun homme politique français n’a jamais utilisé le succès au niveau de l’UE comme tremplin vers les plus hautes fonctions du pays. Le style de centrisme pro-européen de Barnier est passé de mode au centre-droit, où la dérive réactionnaire et nativiste qui a commencé sous Sarkozy n’a fait que s’accélérer depuis son départ. Barnier bénéficie du même soutien que Macron, mais nombre de ses collègues du parti sont convaincus qu’ils doivent rivaliser avec l’extrême droite pour avoir une chance de revenir au pouvoir. Et comme le sait sans doute Barnier, l’exilé de retour, c’est une loi d’airain des sondages d’opinion français que moins les électeurs voient ou entendent un politicien, plus ils l’aiment.

    Il suffit de demander à Nicolas Sarkozy, qui est plus populaire depuis qu’il a quitté ses fonctions qu’il ne l’a jamais été en tant que président.

    Tags : Nicolas Sarkozy, Michel Barnier,

  • Algérie : Rationalisation et pragmatisme

    C’est l’heure de la rationalisation des dépenses dans la nouvelle Algérie, soucieuse de mettre fin aux importations improductives et à la surfacturation aux conséquences désastreuses sur l’économie nationale. «De tels comportements doivent cesser», a déclaré le président de la République lors de sa rencontre avec les responsables de médias nationaux, tout en soulignant que la mise de fin de fonctions de l’ancien directeur général d’Air Algérie fait suite au non-respect des instructions portant sur la rationalisation des dépenses.

    «Certains n’ont pas compris que nous devons importer ce dont nous avons besoin», a précisé le chef de l’Etat. Des progrès significatifs ont été enregistrés. Un recul, de 6%, en 2019 et de 15% en 2020, de la facture des importations des produits céréaliers et laitiers a été observé. «Nous n’avons importé ni fruits ni légumes», a fait savoir Abdelmadjid Tebboune. Cette option stratégique est incontournable pour faire face à une situation qui, sans être inquiétante, n’en est pas moins rassurante.

    Malgré le poids de la pandémie, la baisse des réserves de change et des recettes pétrolières, l’Algérie, en mesure d’honorer tous ses engagements, avance à pas sûrs dans la voie des réformes pour jeter les bases d’une économie diversifiée et compétitive. Les signes de renouveau attestent du rebond du secteur agricole, dont les recettes (25 milliards de dollars) ont dépassé, pour la première fois depuis l’indépendance, celles du pétrole (24 milliards de dollars). Le cap sur l’investissement productif, national et étranger, et l’augmentation de la production est pris.

    L’Algérie nouvelle qui avance ambitionne, à la faveur des législatives et locales sans commune mesure avec le passé, de construire «une nouvelle société», permettant l’émergence de jeunes et de nouvelles compétences. En «force de frappe», connue et reconnue, elle reste fidèle à ses principes fondateurs, apportant un soutien indéfectible aux peuples en lutte pour leur indépendance, et à sa doctrine en faveur de la paix, de la réconciliation et de la stabilité dans la région et dans le monde, sans aucune ingérence dans les affaires d’autrui. Elle s’interdit, en conséquence, l’envoi de troupes au Sahel, contrairement aux rumeurs diffusées en France et en Espagne par les 89 sites de nos voisins.

    La campagne de déstabilisation tous azimuts, connue du président français, Emmanuel Macron, est le fait de ces milieux revanchards et des lobbies mobilisés pour saper les «bonnes relations» décomplexées et bénéfiques entre la nouvelle Algérie et la France engagée dans la voie du rapprochement et de l’apaisement. «Nous ne renoncerons jamais à notre mémoire qui ne peut faire l’objet de marchandage», a affirmé le président de la République, acquis à une démarche intelligente et sereine.

    Horizons, 2 mars 2021

    Tags : Algérie, France, Abdelmajid Tebboune, colonisation, mémoire,

  • France -Algérie : Un ciel orangé…par des souvenirs nucléaires

    Du césium 137 a été détecté dans le ciel orangé du sud de la France…Ciel ocré par des vents en provenance d’Afrique du nord au début du mois de février 2021.

    Ce césium 137, élément radioactif fait encore des ravages dans la région de Reggane, et dont la France porte l’entière responsabilité, et ce en raison des essais nucléaires français effectuées dans les années 1960 dans le Sahara.

    Les années passent et le césium reste ! Sa longue durée de vie perd la moitié de sa terreur en radioactivité tous les 30 ans. Et ce n’est qu’au bout d’un cycle de 7 fois 30 ans qu’il devient infime.

    Retour à l’envoyeur…disent les férus des formules toutes faites. Quid de l’arroseur arrosé et du boomerang nucléaire ?

    Ah la France des lumières et ses inoubliables saloperies coloniales ! Après les « enfumades » de Bugeaud et Pélissier, le napalm de Challe et consorts, elle se fait, en 1960, 4e puissance nucléaire sur la peau des Algériens du Sahara !

    Cela fait plus de 60 ans que les habitants de la région de Reggane trinquent à leur santé ravagée.

    Si les effets immédiats furent terribles pour ces populations, il persiste des séquelles que nulle médecine n’est capable de réparer…Dysfonctionnement du système nerveux central, destruction des capacités du corps à produire de nouvelles cellules. Et même si les personnes survivent aux effets immédiats de l’explosion et des radiations, elles courent un risque accru de mourir de divers cancers. Et le temps passant, emportant, des milliers de vies pour cause d’effets post-explosion nucléaire.

    Face à de tels ravages, la question mémorielle dont on radote est une bluette ! Car s’il faut piocher dans le contentieux mémoriel, c’est par ça, qu’il faut commencer. Et c’est un superbe crime de guerre, voire contre l’humanité, qui s’étale devant nous.

    Car s’agissant d’une bombe 4 fois supérieure à celle d’Hiroshima, l’écart se creuse…et la barbarie s’insularise gauloise.

    Nous ne pencherons pas vers une demande d’indemnisation des victimes comme celle que l’Europe a demandé à l’Allemagne, mais vers la reconnaissance d’une vérité irréfragable : la colonisation française fut une saloperie sans pareille.

    La Nation, 1 mars 2021

    Tags : Algérie, France, essais nucléaires,

  • Sahara Occidental : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale » (diplomate)

    MOHAMED SIDATI, DIPLOMATE SAHRAOUI : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale »

    Dans une interview exclusive au Courrier d’Algérie , Mohamed Sidati , représentant du Front Polisario en France, dresse , à l’approche du 45ème anniversaire de la proclamation, le 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le bilan des acquis et des succès de la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance du Sahara occidental .

    Le Courrier d’Algérie : À l’approche de la commémoration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD, quel bilan faites-vous des acquis aux plans diplomatique et militaire du peuple sahraoui ?
    Mohamed Sidati : Je dirais qu’après 45 ans de lutte et de sacrifices le peuple sahraoui peut s’enorgueillir de son État, la RASD, dont les institutions se consolident de jour en jour. La RASD, j’écrivais, il y a 30 ans : « c’est la somme de nos sacrifices, le cumul de nos douleurs et de nos espérances, c’est l’addition de nos certitudes, le refuge de nos identités. » La RASD est non seulement membre fondateur de l’Union africaine mais membre actif, fier d’appartenir à la famille africaine et qui bénéficie de la sympathie et de la solidarité des membres de l’UA, et sa cause pour la liberté résonne dans toutes les enceintes Africaines. Le Maroc, qui occupe illégalement la RASD et siège à côté de celle-ci, est perçu comme un occupant qui viole par cette occupation un principe constitutif.(Article quatre) cardinal de la charte de l’Union africaine. Je ne saurai énumérer les nombreux acquis obtenus durant ces décennies, non seulement la reconnaissance du droit légitime à l’autodétermination du peuple sahraoui, mais aussi le respect de son combat en Afrique et dans le monde, dont une visibilité en Europe et ailleurs , notamment les décisions de la Cour européenne de justice . Jamais le peuple sahraoui n’a été aussi uni et aussi fort comme aujourd’hui. J’en veux pour preuve, la réponse du peuple à l’appel du Front Polisario lors de la rupture du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre. Oui le peuple sahraoui témoigne par son combat par lui-même de sa vitalité et de sa force. Après s’être senti floué par l’ONU qui reste redevable du parachèvement du processus de décolonisation, contrarié par le Maroc avec l’appui de la France, du Sahara occidental. Le peuple sahraoui a renoué avec la lutte armée en légitime défense, pour faire prévaloir ses droits universels à l’autodétermination et à l’indépendance et pour envoyer un message clair a l’occupant marocain qui a violé le cessez-le-feu le 13 novembre 2020, que lorsqu’il recourt à la force, il n’a pas le monopole de l’usage de la force lui qui croit que la force prime sur le droit, et tente toujours de faire faux bond à la communauté internationale.

    LCA : Pensez- vous que la reprise de la lutte armée a consolidé davantage la cohésion du peuple sahraoui, dans son combat pour l’indépendance de son pays, le Sahara occidental ?

    M. Sidati : Il y a un consensus jamais démenti du peuple sahraoui quant à sa lutte jusqu’à la culmination de celle-ci à l’autodétermination et à l’indépendance .Aujourd’hui vous avez pu observer l’entrain, l’enthousiasme, bref la mobilisation de ce peuple pour en découdre avec les forces brutales de l’occupation et de l’expansionnisme marocain. Le Maroc a provoqué et recherché la guerre, nous voyons l’élan patriotique qui s’est emparé de tous les Sahraouis qui réagissent à l’unisson pour réclamer leur dû. Eux qui disent « nous mourrons unis mais nous ne vivrons jamais désunis ». La reprise de la guerre s’est traduite également par une résistance accrue des populations des territoires occupés, ce qui explique la nervosité, voire la panique du système fissuré de l’occupation où la réaction disproportionnée des sbires du « makhzen » qui redoublent de férocité et de violences à l’endroit des populations civiles sahraouies. Le cas de Sultana Khaya et de sa famille est illustratif. Toute une famille vouée aux gémonies du makhzen. Oui, dans les territoires occupés les populations sahraouies sont assiégées, réprimées ; pourquoi la communauté internationale ne réagit pas, n’invoque pas la nécessité d’intervenir pour venir en aide à une population en danger. Où est l’ONU, où est le CICR ?

    LCA : En votre qualité de représentant du Front Polisario en France, quel commentaire faites-vous des déclarations de l’ambassadeur de France à Alger qui réaffirme le soutien de son pays à la solution marocaine « l’autonomie » ?

    M. Sidati : J’ai toujours soutenu que n’eut été la politique néfaste de la France concernant le Sahara occidental, le conflit serait déjà résolu il y a belle lurette. La question donc est comment faire entendre la voix de la raison, de la légalité internationale, et de l’impérieuse nécessité pour les dirigeants français que la seule voie qui vaille est celle du droit international. Le parti-pris de l’expansionnisme marocain au Sahara occidental n’a fait que générer et alimenter les tensions, la déstabilisation et l’insécurité dans notre région. Je ne désespère pas que la France prenne un jour conscience de la gravité des conséquences de sa politique partisane au Sahara occidental pour toute la région. L’acceptation et le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui par la France permettra à la région de retrouver la paix, la stabilité dont elle a grandement besoin, et redonnera du tonus et une impulsion aux relations franco-maghrébines certes. Avec son soutien aveugle à la politique d’occupation marocaine au Sahara occidental, la France s’aliène la confiance des peuples de la région, mais surtout démontre, à juste raison, que la France serait à l’origine des obstacles majeurs devant l’avènement d’une solution juste pacifique et définitive du conflit du Sahara occidental conforme au droit international. Un pays comme la France, de surcroît membre du Conseil de sécurité, ne peut et ne doit se prévaloir de solutions boîteuses qui font durer l’épreuve et le calvaire de tout un peuple, le peuple sahraoui, sous le faux prétexte de préserver la pérennité d’un régime dont la politique d’agression représente une menace permanente pour la paix et pour les voisins. Nous disons donc à la France que le conflit du Sahara occidental en tant que problème de décolonisation, ne saurait trouver sa solution définitive en dehors de l’exercice, par le peuple sahraoui, de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Entretien réalisé par Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, France,