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  • Le Sahara Occidental au menu des entretiens entre l'ambassadeur d'Algérie en France et le président du Sénat français

    L’Ambassadeur d’Algérie en France s’entretient avec le président du Sénat français

    L’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Antar Daoud, a renouvelé la volonté de l’Algérie de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines, conformément à la volonté exprimée par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.
    Après avoir été reçu par le président du Sénat français, Gérard Larcher, l’ambassadeur d’Algérie, Mohamed Antar Daoud, a salué la qualité des relations entre les parlements des deux pays, réitérant «la volonté de la partie algérienne de renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines en ligne. avec la volonté exprimée par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron de travailler ensemble sur les dossiers d’intérêt commun, notamment économiques, régionaux et le dossier mémoire ».
    La réunion a été l’occasion de discuter des questions régionales, les deux responsables ayant salué la formation d’une autorité exécutive temporaire en Libye, exprimant le soutien de leurs pays aux efforts des Nations Unies pour une réconciliation libyo-libyenne, loin de toute ingérence étrangère. .
    Concernant le Mali, les pourparlers ont permis une «satisfaction des différentes parties» concernant la convocation de la cinquième réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’accord sur la paix et la réconciliation au Mali le 11 février 2021, à Kidal, qui a vu la participation du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, par visioconférence.
    Concernant les autres développements au Sahel, il a été souligné qu’il importait de renforcer les mécanismes de coopération internationale dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et de la criminalité transnationale organisée et ses relations avec divers trafics: drogues, armes et immigration illégale.
    A propos de la question du Sahara occidental, l’ambassadeur a attiré l’attention sur la gravité de la situation dans les territoires occupés résultant du retour au langage des armes entre le Maroc et le Front Polisario, rappelant «la position ferme de l’Algérie en faveur du peuple sahraoui exerçant leur droit à l’autodétermination conformément aux principes de la Charte des Nations Unies et aux règlements pertinents du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ».
    De son côté, Gérard Larcher a adressé ses «meilleurs vœux de bonne santé» au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, «et de réussite dans l’exercice de ses fonctions», exprimant sa «satisfaction quant à la force des liens de coopération existants entre les deux pays dans tous les domaines et la volonté politique des deux côtés de lui donner une nouvelle dynamique ».
    Au cours de cette rencontre, un échange de vues approfondi a eu lieu sur la réalité des relations entre les deux pays et les perspectives de renforcement de la coopération parlementaire.
    A cet égard, Gérard Larcher a exprimé sa «détermination à travailler à l’intensification des échanges avec l’Assemblée nationale en organisant dans les meilleurs délais la deuxième édition du Forum de coopération parlementaire de haut niveau, et en mettant en place un nouveau mécanisme de concertation sur les principaux enjeux du l’agenda international aussi ».
    Les entretiens ont également porté sur les futurs échanges bilatéraux, car ils se sont concentrés sur la cinquième réunion du comité gouvernemental de haut niveau algéro-français, qui se tiendra prochainement en Algérie.
    Echourouk, 21 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Western Sahara, Algérie, France, Gérard Larcher,
  • 61 ans plus tard, les Algériens souffrent toujours de l’héritage atomique de la France

    Source : TRT World, 15 fév 2021 (traduction de l’anglais)

    Les experts estiment que le passé nucléaire de la France en Algérie ne doit plus rester enfoui dans le sable.

    Le 13 février 1960 au matin, la France a testé sa première bombe nucléaire appelée «Gerboise Bleue» (Blue Jerboa) dans la région de Tanezrouft, une partie du Sahara qui chevauche l’Algérie et le Mali, à environ 30 miles au sud de Reggane.

    Gerboise Bleue avait une capacité d’ explosion de 70 kilotonnes, soit plus de quatre fois la force de Little Boy, l’arme nucléaire américaine qui a été larguée sur Hiroshima à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    À l’époque, les autorités françaises affirmaient que les tests se déroulaient dans des zones inhabitées et désertes. Cependant, il a été révélé plus tard que des milliers de personnes vivaient sur les sites où la France testait ses armes nucléaires.

    Les Algériens vivant dans ces régions n’ont pas été correctement avertis après la campagne d’essais de bombes nucléaires mal gérée de Paris autour de la ville de Reggane en 1960, qui a vitrifié de vastes étendues de désert avec de la chaleur et du plutonium, laissant un héritage de radiations non confinées qui paralyse encore les habitants.

    Selon le ministère français de la Défense, le nombre d’Algériens touchés par les tests était de 27000 mais selon les chiffres fournis par un professeur algérien de physique nucléaire, Abdul Kadhim al Aboudi, le nombre de personnes qui y vivaient était de 60000.

    En l’espace de deux ans, de 1960 à 1962, la France testa quatre bombes au-dessus du sol à Tanezrouft. Les tests ont eu lieu même après l’indépendance de l’Algérie de la France en 1962, qui a été obtenue après une guerre révolutionnaire de huit ans qui a fait des centaines de milliers de morts. Malgré cela, les Français maintiennent toujours une présence militaire dans la région et testent 13 bombes nucléaires dans une installation souterraine sous les montagnes du Hoggar, à 643 km au sud-est de Reggane.

    De 1960 à 1967, Paris a réalisé 17 essais nucléaires atmosphériques et souterrains dans les régions de Reggane et du Hoggar. Neuf d’entre elles ont été menées après l’indépendance de l’Algérie.

    Selon les experts, près de 42 000 Algériens ont été tués et «des milliers irradiés» lors de ces tests particuliers menés par la France entre 1960 et 1967.

    Des estimations modestes suggèrent que depuis 1960, au moins 150 000 personnes ont vécu, près ou voyagé dans des régions où la France a testé ses armes atomiques.

    Les dégâts causés en Algérie ont commencé à se faire jour au milieu des années 90. Une organisation de citoyens a détecté des dommages physiologiques survenant souvent chez les résidents vivant à proximité du site d’essai ainsi que chez les nomades voyageant à travers le Sahara.

    Plusieurs rapports ont également révélé que le plutonium radioactif utilisé est responsable de niveaux élevés de cancer de la peau dans le sud de l’Algérie, parmi de nombreuses autres maladies.

    L’accord d’Evian

    En 1962, la guerre d’indépendance algérienne a pris fin, au moins sur le papier. Le document, simplement intitulé «Déclarations rédigées de commun accord», a été signé dans une ville de la rive française du lac Léman plus connue pour son eau en bouteille que pour son rôle dans l’histoire diplomatique: Evian-les-Bains.

    Connu sous le nom d’accords d’Evian, le règlement a appelé à un cessez-le-feu immédiat et a établi les paramètres de l’indépendance de l’Algérie.

    Cependant, conformément à une clause de l’accord, la France a été autorisée à poursuivre son programme d’essais jusqu’en 1967. Le gouvernement algérien sous la présidence de Chadli Bendjedid a secrètement autorisé la France à poursuivre ses essais sur le site B2-Namous de Reggane jusqu’en 1986 .

    Lorsque les Français ont finalement quitté l’Algérie, ils ont enterré une gamme d’objets contaminés dans les deux zones – du métal provenant de tours télécommandées qui ont activé les bombes, des pièces de moteur d’avions qui ont volé dans le champignon de Gerboise Bleue pour recueillir des données sur les radiations et des camions de qualité militaire. placé dans le rayon de l’explosion pour agir comme baromètres de sa puissance.

    En raison des vents sahariens dans la région, le sable recouvrant ces tombes de déchets nucléaires a été emporté. Les personnes vivant dans le sud de l’Algérie n’ont jamais été informées par la France des risques de radiation résiduelle et les gens ont commencé à utiliser des articles contaminés comme ressources.

    Bien que Paris ait été sévèrement critiqué pour son mépris des pratiques sûres de confinement nucléaire à la fois sur le plan interne et international, il est resté relativement silencieux sur la question.

    Un expert en énergie nucléaire algérien, Ammar Mansouri, qui avait précédemment décrit les essais comme «les crimes les plus méprisables perpétrés par la France coloniale en Algérie», demande maintenant à la France – qui a signé un traité rétroactif de l’Association internationale de l’énergie atomique sur la gestion des déchets radioactifs en 1997 – de faire face la loi internationale.

    Plus de six décennies après la réalisation de Gerboise Bleue, un rapport de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) recommandait à la France d’aider l’Algérie au nettoyage des sites concernés.

    Selon le rapport ICAN : «Dès le début des essais nucléaires, la France a mis en place une politique d’enfouissement de tous les déchets dans le sable. Tout ce qui a pu être contaminé par la radioactivité a dû être enterré.

    Cela comprenait des avions, des chars et d’autres équipements. Pire encore, les matières radioactives ont été laissées à l’air libre, exposant ainsi la population et l’environnement à un danger assuré.

    Le rapport mentionnait également que, la France n’ayant été soumise à aucune obligation au titre des accords qu’elle a conclus avec l’Algérie, elle n’a jamais révélé la localisation ni la quantité des déchets enfouis.

    Le rapport disait: «Le passé nucléaire ne devrait plus rester enfoui profondément dans le sable.»

    Les séquelles toxiques de l’héritage atomique de la France

    Les résidents du sud de l’Algérie ont signalé l’étrange augmentation des problèmes médicaux apparus pour la première fois dans les années 1970 et persistants jusqu’à nos jours.

    Bébés nés avec des membres atrophiés; cancers du foie, de l’estomac et de la peau; et la cécité de ceux qui ont été témoins des éclairs nucléaires brutaux lorsque les bombes ont explosé . À Reggane, beaucoup étaient au milieu de leurs prières du matin (fajr) lorsqu’une détonation a eu lieu.

    Ceux qui ont survécu doivent faire face à des incidences plus élevées de cancer, de malformations congénitales et de mutations génétiques pendant des générations. Si les sources de rayonnement sont toujours là, de manière invisible, le danger demeure réel et présent parmi elles toutes.

    Plus d’un demi-siècle plus tard, la France n’a pas encore assumé l’entière responsabilité de son sombre héritage colonial en Algérie.

    Le mois dernier, Paris a annoncé qu’il n’y aurait pas d’excuses pour la colonisation et ses activités qui ont coûté la vie à des millions de personnes au cours de ses 132 ans d’occupation de l’Algérie.

    Tags : Algérie, France, Mémoire, colonisation, colonialisme, essais nucléaires,

  • Sahel, le dilemme de la France: faire face aux «terroristes»?

    Source : La Repubblica, 15 fév 2021

    Rencontre d’aujourd’hui de Macron avec les dirigeants du «G5». Les présidents du Tchad, du Burkina Faso, du Niger, du Mali et de la Mauritanie sont de plus en plus enclins à négocier avec les djihadistes de «l’Etat islamique au Grand Maghreb» ou avec des formations proches d’Al-Qaïda.

    par Vincenzo Nigro

    LA GUERRE contre le terrorisme jihadiste au Sahel est-elle perdue? La France et les pays du G5 feraient-ils mieux pour lutter contre les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique et les autres groupes qui dominent la région? Devraient-ils faire ce que les Américains font avec les talibans en Afghanistan?

    Telles sont les questions centrales que se poseront le président français Emmanuel Macron et les dirigeants du «G5», l’organe qui unit les 5 pays du Sahel touchés par l’insurrection armée. Macron intervient aujourd’hui par visioconférence lors d’une réunion avec le «G5» qui s’est tenue à Njamena, la capitale du Tchad. Les dirigeants du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger assistent au sommet de deux jours où, pour la première fois, ils essaieront de coordonner quelque chose comme une acceptation du rôle des gangs terroristes dans le gouvernement de la région.

    Un nouveau rôle

    Pour la première fois, en effet, deux tendances se croisent qui pourraient conduire à traiter avec les terroristes: la tendance de la France à réduire sa présence militaire. L’acceptation par Paris du concept « on ne gagne pas seulement avec des armes ». Et de l’autre, celle des gouvernements de la région qui veulent tenter de résoudre les conflits auxquels ils sont confrontés avec les armes depuis des années par des négociations politiques et nationales.

    Il y a à peine un an, la France avait augmenté sa présence militaire au Sahel de 4 500 à 5 100 soldats, mais les jihadistes gardent le contrôle de vastes zones et continuent de mener des attaques. Cette année, 6 casques bleus de l’ONU ont déjà été tués au Mali, tandis que 5 soldats français ont perdu la vie depuis décembre: au total 50 soldats français sont morts en 8 ans.

    Le tabou brisé par le Burkina Faso

    Depuis des années, Paris a toujours rejeté toute négociation politique avec les insurgés: « Nous ne traitons pas avec des terroristes ». Mais peu à peu la diplomatie et les services français se sont rendu compte que les dirigeants locaux ne pouvaient pas suivre cette ligne, ils ont été tentés ou forcés de prendre contact avec des groupes terroristes, dans une tentative de survivre individuellement mais aussi pour commencer à arrêter un conflit armé qui pendant des années a ravagé la région.

    Ces derniers jours, le Burkina Faso a déclaré pour la première fois qu’il était prêt à négocier avec les islamistes. « Si nous voulons résoudre cette crise, nous devons trouver une voie et la possibilité de parler avec ceux qui sont responsables de ces attentats terroristes », a déclaré le Premier ministre Christophe Dabirè au Parlement. Au Mali, de nombreux dirigeants politiques commencent à penser de la même manière: depuis 2012, le nord du pays est sous le contrôle de groupes armés djihadistes et de formations de séparatistes touaregs.

    La France a empêché pendant des années toute tentative des gouvernements locaux et des régimes de négocier avec les terroristes. Mais récemment, sous la pression des échecs, des morts, des autres crises auxquelles Paris est obligé de faire face, Macron a commencé à changer d’approche. Désormais, la France semble également prête à trouver une issue qui la conduira surtout à réduire son engagement dans son « Opération Barkhane », mission militaire à laquelle s’est jointe la mission « Takuba » avec certains alliés européens dont l’Italie.

    Dans le même temps, même avec une déstabilisation très active de la Russie, les populations locales commencent à manifester publiquement contre la France. CELA A Créé un contexte de plus en plus difficile pour la présence militaire et même politique de l’ancienne puissance coloniale dans ces pays.

    Certains analystes cités par le Financial Times expliquent l’accélération de l’idée de négociation par les gouvernements locaux: «Mieux vaut commencer à négocier maintenant, avec les Français toujours présents avec les forces militaires, que de négocier quand les Français ont commencé à se retirer car c’est ce que les Américains ont fait en Afghanistan « .

    Les données collectées par l’analyste Jose-Luengo (également cité par le FT) confirment que 2020 a été l’année la plus difficile en termes de pertes en vies humaines: les morts au Burkina, au Niger et au Mali étaient de 6256, dont des soldats, des terroristes, des miliciens et des civils. . Une augmentation de 30% par rapport à 2019.

    La principale menace est celle de l’État islamique dans le Grand Sahara, une formation sœur de l’État islamique en Irak et en Syrie. Mais il existe d’autres groupes, plus ou moins liés à des ethnies et à des groupes criminels et de passeurs, qui rendent la vie difficile à la France dans la région. L’État islamique, par exemple, est défié dans la région par le JNIM, Jamaat Nusrat al Islam wal Muslimin (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans), une fédération de milices liées à Al-Qaïda.

    L’évolution politique et militaire dans tout le Sahel concerne directement l’Italie. Les gouvernements Conte, après des années de réflexion, ont décidé de participer à la mission militaire «Takuba», offrant un soutien aux Français. Mais ensuite, ils ont ouvert une ambassade au Niger comme ils s’apprêtent à le faire au Mali. L’ensemble du Sahel est le grand «ventre mou» par lequel passent les trafics qui atteignent l’Afrique du Nord, la Libye et donc la Méditerranée. D’une manière ou d’une autre, la prophétie noire du colonel Mouammar Kadhafi («si vous m’attaquez en Libye, le terrorisme éclatera au Sahel») s’est réalisée. Et l’Europe devra certainement courir après les dommages causés par ce changement de régime en Libye pendant des années.

    Tags : Sahel, France, Barkhane,




  • Pédophilie et inceste : comment le passé rattrape ceux qui ont défendu l’indéfendable

    « Les déflagrations touchant Olivier Duhamel ou Gabriel Matzneff ont libéré la parole et remis en cause une certaine époque. Celle où les abus sexuels perpétrés contre des enfants étaient théorisés par une minorité d’intellectuels comme une manière de vivre libre.

    Elle est la seule des trois à parler face caméra. Sur le plateau des « Dossiers de l’écran », ce mardi 2 septembre 1986, l’émotion est particulière. Les télé­spectateurs d’Antenne 2 viennent de regarder en masse un téléfilm, « Amelia ». Plus que ses qualités cinématographiques, c’est sans doute son thème qui les a attirés si nombreux : un inceste et la façon dont il perturbe sa jeune victime.

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    Etiquettes : France, pédophilie, Olivier Duhamel, Gabriel Matzneff,

  • Pédophilie et inceste : comment le passé rattrape ceux qui ont défendu l’indéfendable

     

    LE PARISIEN WEEK-END. Les déflagrations touchant Olivier Duhamel ou Gabriel Matzneff ont libéré la parole et remis en cause une certaine époque. Celle où les abus sexuels perpétrés contre des enfants étaient théorisés par une minorité d’intellectuels comme une manière de vivre libre.

     Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes».

    Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes». Sygma/Corbis/Getty/Sophie Bassouls

    Par Hubert Prolongeau 

    Le 5 février 2021 à 06h37, modifié le 5 février 2021 à 12h37

    Elle est la seule des trois à parler face caméra. Sur le plateau des « Dossiers de l’écran », ce mardi 2 septembre 1986, l’émotion est particulière. Les télé­spectateurs d’Antenne 2 viennent de regarder en masse un téléfilm, « Amelia » (37 % d’audience, soit trois fois plus que l’imparable western de la 3e chaîne). Plus que ses qualités cinématographiques, c’est sans doute son thème qui les a attirés si nombreux : un inceste et la façon dont il perturbe sa jeune victime.

    Le plateau réunit des psychiatres (parmi eux, Tobie Nathan, tout jeune), des médecins (dont Gilbert Tordjman, qui, terrible ironie du sort, sera, vingt ans plus tard, accusé d’abus sexuels sur ses patientes), une avocate et un juge. Mais la grande nouveauté, c’est la présence de trois victimes. Mesdames X et Y parlent de dos. Eva Thomas, 44 ans, violée par son père à l’âge de 15 ans, refuse cette précaution. Elle a d’ailleurs fondé l’association SOS Inceste un an auparavant, en 1985.

    Elégante, les cheveux gris, vêtue d’un vert apaisant, posant des mots volontairement neutres, sauf celui de « monstre » qui, à un moment, lui échappe, elle raconte l’ébahissement, le refuge dans le silence et l’anorexie. Jamais encore de telles paroles n’ont été prononcées à la télévision. « J’ai choisi de témoigner à visage découvert parce que j’aimerais sortir de la honte », affirme-t-elle. Trente-cinq ans après, Eva Thomas ne se souvient pas d’avoir eu peur pendant ces quelques minutes. « J’étais très déterminée. J’avais prévenu ma famille. Je voulais que ça bouge, alors je me suis jetée dans le vide. »

    Un témoignage qui fait basculer l’opinion

    Le standard téléphonique explose. D’innombrables témoignages de sympathie d’un public bouleversé, mais aussi des protestations de pères revendiquant un « inceste heureux », citant même le leur en exemple. « Cette émission m’a entraînée dans un tourbillon de débats publics. Le thème en était souvent « Inceste : fantasme ou réalité ? » » Depuis, Eva Thomas a écrit deux livres. Son père lui a demandé pardon dans une lettre. Elle l’a revu, a pu renouer un lien. « Quand tout est dit socialement, c’est plus facile de se retrouver. Mais cela n’a été possible que parce qu’il a avoué. »

    Pour Anne-Claude Ambroise-Rendu, autrice d’une éclairante « Histoire de la pédophilie, XIXe-XXIe siècles », parue chez Fayard en 2014, cette émission est l’un des moments qui ont fait basculer l’opinion. « A partir du témoignage d’Eva Thomas, les médias ont donné la parole aux victimes. D’objet de désir, l’enfant abusé est devenu victime de crimes odieux. » Trois ans plus tard, en 1989, un autre témoignage à visage découvert a un impact énorme.

    Le 27 mars, une jeune femme, Claudine Joncour, enfonce le clou en affirmant avoir été violée par son père à partir de ses neuf ans et pendant les quatre années suivantes. Lors de l’émission « Médiations », sur TF1, devant le journaliste François de Closets, elle décrit la terreur, le jeu des évitements pour ne pas être seule avec son père, le chantage auquel il la soumet (« Si tu le dis à ta mère, elle va se suicider »). Après la diffusion, le père porte plainte pour « diffamation ». Les faits étant prescrits, il obtient gain de cause.

    En juillet 1989, le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc condamne Claudine Joncour et François de Closets. Peine minimale, certes (amendes réduites et un franc symbolique pour Claudine Joncour), mais peine tout de même. François de Closets se souvient : « C’est l’une des deux émissions vraiment importantes que j’ai faites. Pendant l’enregistrement, j’étais au bord des larmes. J’avais rencontré Pierre Arpaillange, ministre de la Justice, qui avait refusé de toucher à la prescription. » Quelques mois plus tard, la Convention internationale des droits de l’enfant, la première à reconnaître les mineurs comme des êtres à part entière, est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Les propos de Daniel Cohn-Bendit

    La télévision est-elle le baromètre de nos évolutions ? Quatre ans avant le témoignage de Claudine, un épisode de l’émission « Apostrophes » à l’optique diamétralement opposée avait été diffusé. On y voyait un Daniel Cohn-Bendit grassouillet, avachi dans son fauteuil comme un gosse mal élevé, son regard insolent jubilant du bonheur de choquer le bourgeois, affirmer face à la mine de séminariste effarouché de Paul Guth, écrivain conservateur alors à succès : « Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique ! […] Moi, j’ai travaillé avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Ben, vous savez, quand une petite fille de 5 ans, 5 ans et demi, commence à vous déshabiller, c’est fantastique, parce que c’est un jeu érotico-maniaque. »

    Depuis, Cohn-Bendit traîne, comme un boulet, tant ces déclarations que les extraits d’un vieux livre publié en 1975, « Le Grand Bazar », dans lequel il évoquait son expérience d’éducateur au jardin autogéré de Francfort, en Allemagne, en ces termes : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. » François Bayrou, en 2009, lui jette ces phrases au visage, un YouTubeur le poursuit dans le métro en l’accusant et met en ligne la vidéo de sa fuite.

    Complicité collective

    Le passé en rattrape d’autres. Le 18 janvier 2021, sur Europe 1, Jack Lang, dont le nom (sans que jamais rien n’ait été prouvé) ressort régulièrement quand on associe pédophiles et politiciens, a reconnu que signer une tribune comme il l’avait fait en 1977 pour demander la décriminalisation des rapports sexuels avec des enfants était une « connerie inacceptable ». Mais, a-t-il ajouté : « On était très nombreux, à l’époque, à signer ça. C’était une série d’intellectuels, c’était l’après-68. Et nous étions portés par une sorte de vision libertaire fautive. »

    Bernard Pivot, lui aussi, met en avant « une autre époque » pour expliquer sa complaisance face aux propos de l’écrivain Gabriel Matzneff, qui se vantait à « Apostrophes » de ses amours avec des adolescent(e) s, ne suscitant que sourires complices, à l’exception de l’écrivaine et journaliste canadienne Denise Bombardier, à l’époque traitée de « mal baisée », aujourd’hui célébrée pour son courage.

    « Il m’aurait fallu beaucoup de lucidité […] pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et de la radio », écrivait Pivot au « JDD » pour s’excuser, trente ans après les faits. Notons tout de même que cette « époque » aura été particulièrement longue pour le journaliste, qui a invité Matzneff pour la première fois en 1973, et à plusieurs reprises jusqu’en 1990, année de la fameuse émission avec Denise Bombardier.

    Quelle était-elle, cette époque où certains intellectuels tentaient de faire de la pédophilie un mode de vie toléré ? Des années 1920 aux années 1950, un écrivain comme André Gide défendait, dans son œuvre et dans sa vie, une relation de maître à élève entre un adulte et un enfant, une « pédérastie éducative » qui incluait l’acte sexuel dans un contexte d’échanges « formateurs ». Cette attitude n’entraîna jamais de plainte judiciaire de la part des familles concernées. « Gide était convaincu que cette pédérastie serait reconnue et acceptée, raconte Frank Lestringant, auteur d’une monumentale biographie (André Gide l’inquiéteur, Flammarion, 2011). Au moment de sa mort, il a été beaucoup plus attaqué sur ses positions politiques que sur la pédérastie. »

    Henry de Montherlant et Roger Peyrefitte (l’auteur des « Amitiés particulières ») furent tous les deux arrêtés, l’un en 1938 à une kermesse à Berlin, l’autre en 1940 aux jardins du Luxembourg, pour « détournements de mineurs », sans que cela jette la moindre ombre sur leurs carrières littéraires. Michel Tournier, mort en 2016, obtint en 1970 le prix Goncourt avec un roman, « Le Roi des aulnes », dont beaucoup estiment que, derrière la métaphore de l’ogre, le contenu est explicitement pédophile. Tous ces textes (sauf ceux de Peyrefitte) sont encore disponibles dans la très prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.

    Un éphémère «Front de libération des pédophiles»

    Les années 1970 s’épanouirent sur ce terreau. Le journal « Libération » ouvrit jusqu’au début des années 1980 ses colonnes à quelques écrits extrêmement complaisants. Le journaliste Sorj Chalandon répondit en 2017 à un lecteur pour expliquer (et non justifier) ces errances. « L’ordre moral. Voilà l’ennemi. Et « Libération » de cette époque n’est rien d’autre que l’écho particulier du vertige commun. Nous sommes à la fin des années 1970. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. […] L’interdiction, n’importe laquelle, est ressentie comme appartenant au vieux monde, à celui des aigris, des oppresseurs, des milices patronales, des policiers matraqueurs, des corrompus […]. »

    Parmi ces libertés à défendre, celle d’une sexualité trop longtemps réprimée : amour libre, droit au divorce, explosion du cinéma porno, libertinage et éducation « sensuelle » des enfants sont jetés dans le même sac libertaire.

    En janvier 1977, circule une pétition en faveur de trois hommes jugés devant la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans ». Elle demande l’arrêt des poursuites, affirme le « consentement » des enfants et porte les signatures de Louis Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, Jack Lang, Roland Barthes, Patrice Chéreau ou Philippe Sollers. Au même moment, une lettre ouverte adressée à la commission de révision du Code pénal pour aller dans le sens « d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix » porte, elle, les paraphes de personnalités comme Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto ou Jacques Derrida.

    Dans les années 1970, les photos de David Hamilton, flous artistiques sur des corps alanguis de jeunes filles nubiles, ornent la plupart des chambres d’ados, et celles d’Irina Ionesco prenant comme modèle érotique sa fille de 4 ans sont publiées partout. Un très éphémère « Front de libération des pédophiles » est même créé, tandis que l’écrivain Guy Hocquenghem et le philosophe René Schérer, frère d’Eric Rohmer, plaident pour la liberté sexuelle de l’enfant dans plusieurs revues.

    Le sida, «l’affaire» Dutroux et les psychiatres

    Deux écrivains incarnent alors cette tendance : Gabriel Matzneff et Tony Duvert. Le premier, notamment chroniqueur au « Monde » ou au « Point », est très introduit dans les milieux littéraires, et salué autant par Philippe Sollers que par Jean Dutourd ou Jean d’Ormesson, peu connus pour être des promoteurs frénétiques de la libération des mœurs. Un prix Renaudot à peine critiqué lui sera encore attribué en 2013 par un jury dont est membre Christian Giudicelli, un éditeur qui écumait avec lui les bordels pédophiles philippins. Il faudra, pour fissurer cette aura, le choc provoqué par la parution, fin 2019, du « Consentement » (Grasset), le livre d’une de ses « petites amoureuses », Vanessa Springora.

    Le cas de Tony Duvert, que l’écrivain et ancien président de l’Académie Goncourt, François Nourissier, célébrait avec admiration comme un « voyou littéraire », est un peu plus compliqué. Théoricien et prosélyte de la pédophilie, il revendique très clairement le droit pour les enfants à disposer de leur corps comme ils l’entendent et fait de cette liberté le pivot de son œuvre, en particulier dans « Le Bon Sexe illustré » (1974) et « L’Enfant au masculin » (1980). Il obtient en 1973 le prix Médicis pour Paysage de fantaisie. « Son drame, nous explique son biographe Gilles Sebhan, c’est qu’il y a eu un moment assez court où il a cru que la pédérastie pourrait être admise. »

    Le sida finira par ajouter un élément grave à la sexualité, et l’affaire Dutroux, en 1996, superposera définitivement l’image du pédophile à celle du criminel sexuel. Puis, les travaux des psychiatres sur le traumatisme des enfants, comme les témoignages de victimes d’inceste à la télévision, enlèveront tout leur « romantisme transgressif » à ce type de relations.

    Duvert arrêtera de publier, et retournera vivre quelques années chez sa mère, qu’il détestait, avant de mourir dans la solitude (son corps sera découvert plus d’un mois après le décès) dans son pavillon de Thoré-La-Rochette, dans le Loir-et-Cher, en août 2008. Evitant l’unanime condamnation actuelle d’un Olivier Duhamel, effrayant surgeon des excès de l’époque où l’on rêvait qu’il pouvait être « interdit d’interdire ».

    Le Parisien, 5 fév 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, Inceste, #MetooInceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel, Marc Pulvar,

  • Victime d’inceste dans sa petite enfance, Sylvia est heureuse que la parole se libère enfin (audio)

    Chaque soir, Olivier Delacroix vous ouvre la Libre antenne. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d’échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger.

    Source : Yahoo Actualités, 31 jan 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, inceste #MetooInceste,

  • Les victimes d’inceste prennent la parole

    Au début du mois de janvier, une professeure de droit, Camille Kouchner, a publié un livre intitulé « La familia grande ». Dans ce livre, elle témoigne des agressions sexuelles commises par son beau-père sur son frère.

    Ces violences sexuelles faites par des membres de la famille portent un nom : cela s’appelle l’inceste. En publiant ce livre, Camille Kouchner a voulu alerter sur le fait que de nombreux enfants sont victimes d’inceste et que, bien trop souvent, les victimes et les familles ne veulent pas que cela se sache et gardent le secret. En effet, l’inceste est tabou : c’est un sujet si difficile et si violent que, parfois, on préfère ne pas en parler.

    Pourtant, une personne sur dix en France déclare avoir été victime d’inceste. 78% des victimes sont des femmes. Grâce à la publication de ce livre, de nombreuses victimes ont eu la force de témoigner publiquement, c’est-à-dire de dire à tout le monde ce qu’elles avaient vécu.

    Sur les réseaux sociaux comme Twitter, beaucoup de femmes et d’hommes ont expliqué qu’eux aussi, quand ils étaient enfants, ont été touchés ou caressés sur leurs parties intimes par des adultes de la famille. Beaucoup de ces victimes disent qu’elles n’en avaient parlé à personne, parfois pendant des dizaines d’années, parce qu’elles avaient honte ou peur. Pour rendre visible leur témoignage, elles ont utilisé le hashtag #metooinceste.

    Ces actes sont interdits par la loi : aucun adulte n’a le droit de te toucher les fesses, le sexe ou la poitrine. Ce n’est pas normal et ce n’est pas de l’amour. Et si une grande personne de ta famille comme tes parents, grands-parents, grand frère ou grande sœur, ton oncle ou ta tante, ton cousin ou ta cousine, touche tes parties intimes, tu as le droit de dire non. Ton corps n’appartient qu’à toi !

    Si tu trouves que le geste d’un adulte est bizarre ou qu’il te dit que ça doit rester secret entre vous ou que tu te poses des questions, parles-en vite à un autre adulte en qui tu as confiance ou appelle le 119 (on t’explique ce qu’est le 119 dans le sais-tu ?).

    L’inceste a des conséquences psychologiques graves sur les enfants : ils ont du mal à se sentir bien, parfois même des dizaines d’années plus tard, quand ils ont été victimes.

    Pour lutter contre l’inceste et le punir, plusieurs choses ont été mises en place. Par exemple, depuis 2018, les victimes peuvent porter plainte jusqu’à 30 ans après leur majorité (leurs dix-huit ans). Avant, c’était seulement 20 ans après.

    Mais suite à la vague de témoignages, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé de nouvelles mesures. Il a d’abord salué le courage des personnes qui ont témoigné et leur a dit : « On est là. On vous écoute. On vous croit. Et vous ne serez plus jamais seuls ».

    Il a aussi dit que les consultations chez le psychologue seront gratuites pour les victimes. Des personnes viendront aussi expliquer ce qu’est l’inceste, dans les écoles et les collèges, pour que les enfants puissent comprendre et alerter s’ils sont victimes.

    Les petits citoyens, 1 fév 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, inceste, viol,

  • La liste des motifs impérieux pour rentrer en France

    CORONAVIRUS – Le Premier ministre français Jean Castex a annoncé ce vendredi soir une série de nouvelles restrictions, notamment la fermeture des frontières aux pays hors UE, pour freiner la propagation de l’épidémie de coronavirus en espérant ”éviter un nouveau confinement”.

    “Les prochains jours seront déterminants”, a prévenu le chef du gouvernement depuis l’Élysée au cours d’une allocution surprise, à l’issue d’un conseil de défense. “La question d’un confinement se pose légitimement, mais nous en connaissons l’impact très lourd sur tous les plans”, a poursuivi Castex.

    Le chef du gouvernement a ainsi annoncé la fermeture à partir de ce dimanche 31 janvier à minuit des frontières aux pays extérieurs à l’Union européenne, “sauf motif impérieux”.

    Ces motifs impérieux, mis en ligne sur le site du ministère de l’Intérieur dans la soirée de samedi, se divisent en trois catégories que vous pouvez retrouver ci-dessous. Vous pouvez aussi télécharger les nouvelles attestations de déplacement ici, en fonction de si vous êtes en provenance d’un pays de l’espace européen, en provenance du Royaume-Uni, en provenance d’un pays extérieur à l’espace européen à l’exception du Royaume-Uni ou pour une sortie du territoire national.

    Motifs impérieux d’ordre personnel ou familial
    – Décès d’un membre de la famille en ligne directe d’un frère ou d’une sœur

    – Visite à une personne dont le pronostic vital est engagé, pour les membres de la famille en ligne directe
    Pièces exigibles : acte ou certificat de décès, certificat médical établissant la situation de la personne dont le pronostic vital est engagé

    – Garde d’enfants par le parent investi de l’autorité parentale ou dont le droit de garde est reconnu par une décision de justice
    Pièces exigibles : décision de justice et pièce justificative du lieu de domicile

    – Assistance aux personnes âgées, malades ou handicapées ne disposant d’aucun autre soutien
    Pièces exigibles : documents établissant la relation entre la personne aidante et la personne aidée, et attestant de la situation de la personne aidée

    – Convocation par une autorité judiciaire ou administrative
    Pièce exigible : convocation par l’autorité administrative ou judiciaire

    – Impossibilité légale ou économique de rester sur le territoire sur lequel se trouve la personne
    Pièces exigibles : Titre de séjour expirant, acte de licenciement, etc…

    – Mise en sécurité de la personne (protection de l’enfance et lutte contre les déplacements illicites d’enfants à l’étranger / protections des victimes de violence intrafamiliales)
    Pièces exigibles : Tout document établissant la matérialité des faits

    – Retour vers la résidence principale lorsque le voyage a été commencé avant le 31 janvier 2021
    Pièces exigibles : justificatif de résidence principale, présentation du billet aller au retour dans le cadre d’un billet aller-retour, l’aller devant être antérieur au 31 janvier 2021

    – Étudiants en début, reprise ou fin de cycle d’études
    Pièce exigible : certificat de scolarité établi par l’établissement

    Motif impérieux de santé
    – Urgence médicale vitale (pour la personne ainsi qu’un accompagnant si sa présence est indispensable)
    Pièces exigibles : certificat médical, preuve d’une hospitalisation programmée, etc…

    Motifs impérieux professionnels
    – Missions indispensables à la poursuite d’une activité économique, requérant une présence sur place qui ne peut être différée et dont le report ou l’annulation aurait des conséquences manifestement disproportionnées ou serait impossible (dont les professionnels du transport)
    Pièces exigibles : attestation de l’employeur, carte professionnelle des équipages du transport international de marchandises, du transport international de passagers, du transport international maritime

    – Professionnel de santé concourant à la lutte contre la Covid 19 ou participant à des opérations de coopération d’intérêt majeur en matière de santé
    Pièce exigible : carte professionnelle

    – Missions ponctuelles liées à l’exercice de prérogatives de puissance publique (dont les missions diplomatiques) ne pouvant être différées ou reportées.
    Pièce exigible : carte professionnelle, ordre de mission

    – Sportifs professionnels de haut niveau pour la participation à des rencontres validées par le ministère des sports
    Pièce exigible : carte professionnelle, certificat délivré par l’organisateur en lien avec le ministère des sports

    Source : HuffPost

    Tags : France, coronavirus, covid 19, confinement, fermeture des frontières,

  • Voyageurs entrant en France : les ‘’21 commandements’’ de Jean Castex, le test PCR négatif en plus

    Le Premier ministre, Jean Castex (Photo- DR), a annoncé, hier vendredi, de nouvelles restrictions face à l’épidémie de Covid-19, dont la fermeture des frontières aux pays hors-UE, «sauf motif impérieux», rapporte, samedi, ‘’franceinfo’’, soulignant qu’en plus d’une telle justification, un test PCR négatif sera demandé pour toute entrée en France en provenance d’un pays de l’UE, à l’exception des travailleurs transfrontaliers.

    Ces mesures, drastiques, ont pour objectif, selon le PM français, de se donner «encore une chance d’éviter le confinement» dans l’Hexagone.

    ‘’franceinfo’’ met également en exergue, Selon l’attestation de déplacement mise en ligne par le ministère des Affaires étrangères, que les voyageurs en provenance du Royaume-Uni ou d’un pays situé hors de l’Union européenne classé en zone de circulation de l’infection du virus Sars-CoV-2 doivent déjà certifier que leur motif de déplacement correspond à l’une des 21 catégories suivantes :

    • Ressortissant de nationalité française, ainsi que son conjoint (marié, pacsé, concubin sur présentation de justificatifs de communauté de vie) et ses enfants

    • Ressortissant de l’Union européenne ou ressortissant andorran, islandais, liechtensteinois, monégasque, norvégien, de Saint-Marin, suisse et du Vatican, ainsi que son conjoint (marié, pacsé, concubin sur présentation de justificatifs de communauté de vie) et ses enfants

    • Ressortissant britannique et membres de sa famille bénéficiaires de l’accord de retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord de l’Union européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique

    • Ressortissant de pays tiers, titulaire d’un titre de séjour ou d’un visa de long séjour français ou européen en cours de validité, ayant sa résidence principale en France ou qui rejoint, en transit par la France, sa résidence principale dans un pays de l’Union européenne ou assimilé

    • Ressortissant de pays tiers, en transit de moins de 24 heures en zone internationale

    • Titulaire de passeport officiel

    • Ressortissant étranger en fonctions dans une mission diplomatique ou consulaire, ou une organisation internationale ayant son siège ou un bureau en France, de même que son conjoint et ses enfants

    • Ressortissant étranger de pays tiers séjournant en France pour motif professionnel impérieux sous couvert d’un ordre de mission émis par l’État d’appartenance

    • Ressortissant étranger séjournant en France sur invitation des autorités françaises dans le cadre d’une action de coopération

    • Professionnel de santé étranger concourant à la lutte contre la Covid-19 ou recruté en qualité de stagiaire associé

    • Équipage ou personnel étranger exploitant des vols passagers et cargo, ou voyageant comme passager pour se positionner sur sa base de départ ou se former

    • Ressortissant étranger qui assure le transport international de marchandises

    • Conducteur ou équipier d’autocar ou de train de passagers

    • Membre d’équipage ou personne exploitant un navire de commerce, y compris de croisière, ou de pêche

    • Étudiant titulaire d’un visa de long séjour (VLS), d’un visa de court séjour (VCS) pour études ou pour stages (hors VCS Concours), ou venant pour moins de 90 jours en provenance d’un pays dispensé de VCS, ou mineur scolarisé, justifiant d’un lieu d’hébergement en France

    • Professeur ou chercheur employé ou invité par un établissement d’enseignement ou un laboratoire de recherche français qui se déplace à des fins d’études et d’enseignement

    • Ressortissant de pays tiers disposant d’un VLS « passeport Talent » ou d’un VLS « salarié détaché ICT » ainsi que son conjoint et ses enfants

    • Ressortissant de pays tiers se rendant en France pour recevoir des soins dans un établissement hospitalier public ou privé

    •Ressortissant étranger se déplaçant en France dans le cadre de l’exercice d’un droit de garde reconnu par décision de justice

    • Ressortissant d’un pays tiers travailleur humanitaire ou volontaire international

    • Ressortissant de pays tiers titulaire d’un visa de long séjour délivré au titre du regroupement familial ou de la réunification familiale des réfugiés, bénéficiaires de la protection subsidiaire et apatrides

    La même source a fait savoir, enfin, que le Quai d’Orsay a exclu plusieurs pays de la zone de circulation de l’infection du virus Sars-CoV-2. Il s’agit de l’Australie, de la Corée du Sud, du Japon, de la Nouvelle-Zélande, du Rwanda, de Singapour et de la Thaïlande. Les voyageurs en provenance de ces pays sont donc autorisés à entrer sur le territoire métropolitain. Cette autorisation prévaut également pour Andorre, l’Islande, le Liechtenstein, Monaco, la Norvège, Saint-Marin, la Suisse et le Vatican.

    Un test PCR négatif sera par ailleurs demandé pour toute entrée en France en provenance d’un pays de l’UE, « à l’exception des travailleurs transfrontaliers ». Cette mesure, déjà en vigueur pour le transport maritime et aérien, doit donc être étendue au terrestre.

    Tous les déplacements en provenance et en direction des territoires ultramarins seront également soumis à des attestations de motifs impérieux.

    Algérie1, 30 jan 2021

    Tags : France, Macron Castaner, confinement, fermeture des frontières, coronavirus, covid 19,

  • Dans une tribune publiée dans le Quotidien d'Oran, Benjamin Stora répond aux critiques

    Dans une tribune publiée dans le Quotidien d’Oran, l’historien français, Benjamin Stora, estime que la France n’a pas à présenter d’excuses à l’Algérie, jugeant que « les discours d’excuses ne doivent pas être des mots prononcés un jour pour se débarrasser le lendemain d’un problème si profond. »

    L’historien répond aux reproches qui ont accueilli son rapport sur la « réconciliation des mémoires » entre Paris et Alger, défendant « une méthode qui privilégie l’éducation et la connaissance de l’autre », dans une tribune publiée lundi dans le Quotidien d’Oran.
    Benjamin Stora, qui a remis mercredi son rapport sur la colonisation et la guerre d’Algérie au président français Emmanuel Macron, a été très critiqué dans certains médias algériens, notamment pour ne pas avoir pris position en faveur d’ »excuses » de la France pour son passé colonial dans le pays.
    « J’ai simplement proposé dans mon rapport une méthode qui est la mienne depuis longtemps: connaître les motivations, la trajectoire de tous les groupes de mémoire frappés par cette guerre dévastatrice, patiemment, pour faire reculer les préjugés et le racisme », se défend le spécialiste de l’histoire contemporaine de l’Algérie, dans le journal oranais.
    « Les discours d’excuses ne doivent pas être des mots prononcés un jour pour se débarrasser le lendemain d’un problème si profond », ajoute l’historien, disant regretter le retard pris en France comme en Algérie sur « ce travail d’éducation ».
    Face à une histoire complexe, « mon rapport propose précisément une méthode qui privilégie l’éducation, la culture, par la connaissance de l’autre, et de tous les groupes engagés dans l’histoire algérienne », affirme Benjamin Stora.
    La publication de son rapport, commandé en juillet par Emmanuel Macron, n’a pas encore suscité de réaction officielle à Alger. Mais de nombreuses critiques ont émané de médias locaux et d’Algériens qui déplorent que le principe « d’excuses » ait été écarté.
    « Le rapport Stora ne prend pas en compte la principale demande historique des Algériens, la reconnaissance par la France des crimes commis par la colonisation », a tweeté Abdelaziz Rahabi, ex-ministre et diplomate algérien.
    L’historien algérien Fouad Soufi a néanmoins salué la volonté de Benjamin Stora de « tisser des passerelles entre les deux pays » malgré les positions extrémistes d’un côté comme de l’autre.
    La « réconciliation des mémoires » antagonistes sur la colonisation française et la guerre d’indépendance (1954-1962) est un des dossiers prioritaires entre Alger et Paris. Emmanuel Macron et son homologue Abdelmadjid Tebboune se sont engagés dimanche à retravailler bientôt ensemble, notamment sur ce dossier mémoriel, dès le retour à Alger du président algérien, actuellement soigné en Allemagne pour des « complications » post-Covid-19.(Avec Afp)
    Algérie1, 27 jan 2021
    Tags : Algérie, France, colonisation, mémoire,