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  • France : L’islamophobie en gants blancs

    par Djamel Labidi

    J’ai écouté le discours récent du Président français Emmanuel Macron, le 4 octobre dernier, sur «les séparatismes». L’impression qu’il m’en reste peut se résumer en quatre mots: deux poids, deux mesures.

    Le discours est au départ humaniste, civilisé, et, même, disons-le, élégant. Il se refuse à instrumentaliser contre les musulmans la laïcité, et à réduire celle-ci , au final , à une caricature d’elle même. Il fait l’analyse sociologique des causes de la révolte et du développement de l’islamisme dans les quartiers dits difficiles. Il les voit dans les inégalités sociales et culturelles, et dans la marginalisation sociale. Mais le discours se termine, pour son côté concret, par une série de mesures discriminatoires. C’est dommage. Une islamophobie bien pensante, élégante, en gants blancs. Le thème du discours, celui des» séparatismes» est, au début, mis au pluriel. Il se veut ainsi non discriminatoire. Mais ce pluriel s’efface vite pour laisser la place au thème réel, au seul objet du propos, lui au singulier : «le séparatisme islamiste».

    – Lorsqu’il s’agit de contrôler les financements des mosquées et des associations religieuses, ou culturelles c’est de l’Islam qu’il s’agit.

    – Lorsqu’il s’agit de contrôler le recrutement ou la formation des hommes de religion il s’agit des imams.

    – Lorsqu’il s’agit du contrôle des établissements scolaires étrangers en France, il s’agit de ceux des pays arabo-musulmans, notamment des pays du Maghreb. Bref. Une série de mesures discriminatoires envers les musulmans de France , et même les arabes, ou ceux censés l’être …à première vue. La discrimination : là est le fond du problème, là est la source des problèmes Et elle s’accroit au moment même où on déclare vouloir la combattre.

    Des mesures discriminatoires

    – Une série de mesures concerne le contrôle du financement des lieux de cultes musulmans et des associations religieuses et culturelles musulmanes. L’argument essentiel est que des financements viendraient de l’étranger, d’autres pays musulmans notamment. Pour les autres cultes le problème n’est même pas évoqué.

    Une enquête du journal français «Libération» révélait que c’est une idée reçue que celle du financement du culte musulman par des Etats étrangers: 70 à 80% des sommes viennent de collectes parmi les fidèles. Quant au reste, l’argent venant de l’étranger (mécènes et Etats) il va principalement aux grandes mosquées, ce qu’on appelle les «mosquées cathédrales» et qui sont loin d être des lieux de «l’Islam radical». («Liberation», 3 novembre 2016, six idées reçues sur le financement des mosquées et des cultes musulmans»). Le même rapport signale que c’est une autre idée reçue que de penser que ces financements proviennent de l’Arabie saoudite ou du Qatar mais qu’ils provenaient des pays d’origine des musulmans en France, principalement de l’Algérie et du Maroc et dans une moindre mesure de la Turquie. Par contre, une organisation comme «le Fonds social juif unifié», créé en 1950 en France, peut dire ouvertement sur son site, qu’Israël finance ses programmes éducatifs et sociaux sans qu’on trouve officiellement en France à redire ( cf site internet «Appel unifié juif de France « ).

    C’est le cas aussi des Eglises évangélistes françaises qui ont des relations étroites avec leurs consœurs à l’étranger, en particulier aux Etats Unis. Elles entretiennent plus de 350 missionnaires à l’étranger et tout un réseau notamment en Afrique francophone, ainsi qu’en Algèrie et dans tout le Maghreb, à travers le MENA (« ministère évangélique parmi les nations arabophones»). On évaluait en 2005 entre 20 000 et 30 000 le nombre, en Algérie, de protestants évangéliques issus de l’Islam ( cf «cairn.info, les protestants évangéliques français, 2005 ).

    Ailleurs, ces financements ne sont pas dramatisé à outrance: c’est ainsi qu’en Algèrie, la basilique de Saint Augustin à Annaba et l’Eglise «Santa Cruz» à Oran ont été rénovées avec la participation de l’Etat algérien mais aussi de donateurs étrangers ( Etats, comme l’Allemagne, et mécènes). Personne n’a crié au scandale.

    – Un autre train de mesures vise à la formation «nécessairement en France» des hommes de religion. L’argument est le refus qu’ils viennent de l’étranger. Mais ceci vise uniquement les imams.

    Il suffit simplement de signaler, à ce propos, qu’en 2012, on recensait 1689 prêtres étrangers catholiques dans les diocèses de France ( cf Wikipédia, «Eglise catholique en France»).

    Il est exigé, par ailleurs, des imams qu’ils aient un bon niveau de français. Exige-t-on un bon niveau d’Arabe des moines et des prêtres chrétiens en Algèrie et au Maghreb. Exige-t-on qu’ils officient en arabe, ce qui serait au fond possible , comme cela se fait au Liban, en Irak, en Syrie, en Egypte pour ce qui est des coptes. Mais personne ne le demande et c’est tant mieux.

    En Algèrie, et dans d’autres pays arabes et musulmans, les prêtres, les moines viennent bien souvent d’autres pays, notamment de France, sans que personne ne s’en formalise.

    Ces mesures sont présentées au nom de la défense de l’Etat laïque. Elles annoncent en fait son effondrement. En effet, sa base même, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, s’affaiblit ainsi peu à peu, pour laisser la place au contrôle de l’Etat sur la religion dés qu’il s’agit de l’Islam. D’ailleurs le socle de la laïcité en France, la loi de 1905, va être modifiée pour la première fois depuis 115 ans, à cause de…l’Islam.

    – Il y a enfin aussi les mesures concernant le contrôle des établissements scolaires, notamment les lycées, dépendants d’autres Etats, comme c’est le cas des lycées et établissements algériens en France.

    Les dispositions, à ce sujet, sont particulièrement choquantes. Le président Macron est allé, là aussi, jusqu’à parler du contrôle du niveau de français des enseignants. S’il y a bien des lycées importants, influents socialement et culturellement au Maghreb, et ailleurs en Afrique, notamment à travers la formation des élites, ce sont bien les lycées français. Exige-t-on en Algèrie, un contrôle du niveau en Arabe des enseignants français..

    Le 24 juillet 2020, Au Liban, devant la banqueroute financière de l’Etat, le ministre français des affaires étrangères, jean Yves le Drian, avait tenu à annoncer une aide de 15 millions d’euros ….»aux écoles francophones, pilier du système éducatif» ( cf le Monde, «En visite dans un Liban en crise, Jean- Yves Le Drian ), 25 juillet 2020 ). Il faut donc rapprocher ceci de cela.

    Les mesures annoncées ou prévues sont discriminatoires au sens plein du terme. Elles n’ont même pas pour argument la réciprocité car, en face, la tolérance est bien plus grande quoique certains en pensent. Mais de cela, l’opinion en France n’ est pas informée.

    En fait tout cela prend sa source dans une vision complètement fantasmatique, paranoïaque «d’une invasion et d’une menace arabo-islamique. Cette vision semble, désormais, gagner les plus hautes sphères françaises. «Il faut libérer l’Islam en France des influences étrangères», a proclamé le président Macron dans son allocution. On a l’impression d’une razzia sur le sol français. S’il y a menace et invasion et si ces mots pouvaient avoir un sens, elles ne sont certainement pas du côté de l’Islam ou du monde arabe. Imaginons une France, où la plupart des écoles et lycées auraient une grande partie de leurs programmes en arabe. Imaginons une France où la moitié des universités enseigneraient en Arabe. Imaginons une France où une grande part des affaires, des échanges commerciaux se dérouleraient en Arabe. Imaginons une France, où les Français dans la rue parleraient arabe. Et bien, c’est ce qui se passe en Algèrie et au Maghreb ou au Liban, et ailleurs en Afrique, mais au profit du français. S’il y a menace sur l’identité, s’il y a problème civilisationnel, ce n’est surement pas le cas pour la France. Soyons sérieux. Dans cette vision inversée de la réalité, qui sert hélas de pensée à une partie des élites françaises, dans cet esprit rejoignant celui moyenâgeux des croisades, dans cette véritable aliénation à une représentation fantasmatique de l’Islam , dans cette peur pathologique, on se demande comment pourrait progresser une pensée rationnelle, progressiste, comme c’était le cas en d’autres temps comme au siècle des lumières. La pandémie du Corona a joué à cet égard un rôle révélateur, dévoilant l’effondrement de l’esprit scientifique, le glissement vers l’irrationnel, vers la pensée magique, vers des théories complotistes à la recherche tôt ou tard de boucs émissaires, et cela dans des pans entiers de la société, y compris la plus instruite, y compris dans des milieux traditionnellement progressistes.

    «Charlie Hebdo» et le «droit au blasphème»

    J’écoutais ainsi, le même jour, celui du 4 octobre, sur BFM TV, l’interview de Riss, Directeur de publication de Charlie Hebdo. C’est comme si l’actualité traçait un trait entre les deux évènements, cette interview et le discours du Président Macron.

    Riss est un personnage attachant, s’il en est. Et pourtant, soudain, il dit, signe du climat dominant, et sans qu’on comprenne la logique de son propos : « L’existence de Dieu n’a jamais été démontrée scientifiquement. C’est une hypothèse.» Comment peut-on dire tant de bêtises en si peu de mots. On voit donc le bagage intellectuel qui a servi aux caricatures du prophète. Si l’existence de Dieu n’a pas été démontrée, son inexistence l’a-t-elle été ? Si elle n’a pas été démontrée, c’est précisément pour cela qu’elle est une croyance. Si l’existence de Dieu était démontrée, ce ne serait pas une croyance mais une certitude.

    Si elle avait été prouvée, serait- elle une foi? Aurait-elle alors, d’ailleurs, un sens ? A-t-on démontré que deux droites parallèles ne se rencontrent jamais, ou, ce qui revient au même, se rencontrent à l’infini? Mais c’est pourtant un postulat.

    Vision scientiste primaire qui veut, encore une fois, confronter science et religion, rationalité et foi, deux domaines différents de la connaissance, l’un objectif, l’autre subjectif, comme la science et l’art . C’est la même erreur que font des croyants lorsqu’ils veulent faire entrer en compétition science et religion, le fini avec l’infini. Mais passons.

    Ce qu’il y a peut être à noter, c’est qu’avec une telle approche , on ne peut que passer à côté des autres aspects des réactions aux caricatures du prophète, de leurs déterminants sociaux, culturels, historiques, et s’en tenir au fond à une approche bien pauvre.

    L’acte insensé, monstrueux, barbare de ce jeune Afghan devant les anciens locaux de Charlie hebdo aurait-il été possible s’il n’avait pas été obligé de fuir son pays , ravagé par la guerre, menée par des armées «civilisées» dont l’armée française. On apprend même à l’occasion que des unités de sécurité intérieure françaises comme le GIGN sont en opération de guerre en Afghanistan.

    Ce qui complique toujours les choses et les rend inextricables c’est que le bourreau diabolise sa victime, la «barbarise», indiens d’Amérique arrachant «les scalps», «fellaghas égorgeurs» en Algérie, Mau Mau à la machette au Kenya etc…et que la victime, la vraie, finit souvent par ressembler, elle-même, à la caricature que le bourreau en donne. Alors, qu’on ne nous dise pas seulement, comme toujours, que «rien ne peut justifier de tels actes». D’accord. Mais tout ce qui se passe, hélas, dans le monde, peut aussi les expliquer. Que la dénonciation de tels actes ne soit pas le moyen, comme toujours, d’empêcher toute explication, c’est-à-dire d’empêcher de penser, de réfléchir.

    Le problème c’est quand on confond, dans une approche laicarde, la religion en tant qu’institution et la religion en tant que ferment culturel, spirituel, moral de la protestation contre la domination étrangère ou sociale. Qu’on regarde bien: derrière toute protestation violente contre les caricatures du prophète, il y a toujours des groupes sociaux qui souffrent de discrimination sociale ou des pays qui souffrent de la domination étrangère. On s’inquiète en France de «l’invasion islamiste». On s’étonne de la présence d’Afghans sur le sol français. Mais y a- t-il des troupes militaires afghanes en France comme il y a des troupes françaises en Afghanistan ? Combien de morts, femmes, enfants confondus, ont fait les actions de guerre françaises et autres en Afghanistan ? Les bombardements sur la Lybie, dont ceux de l’aviation française, ont fait des milliers de morts. Y a- t-il eu des actions de guerre libyenne sur la France. Et la liste est longue, ponctuée de dizaines de milliers de victimes, et de souffrances sans nom. Le vrai courage, la vraie liberté d’expression ne sont-ils pas de dénoncer tout cela. Sont-ils, au nom d’une tolérance bien pensante, de dessiner des caricatures anti- islamiques, et de caresser ainsi dans le sens du poil une certaine opinion étroite et chauvine, ou bien consistent-ils à affronter les vraies limites à la liberté d’expression: celle par exemple de dénoncer le sionisme en France. Mais sur ce point, c’est la tolérance zéro et il est interdit définitivement de penser. Qu’on se souvienne de ce qui est arrivé à Dieudonné, devenu officiellement un pestiféré, pour son jeu de mots «Isra-Heil ! « sur un plateau de télévision, ou du dessinateur «Siné» congédié de «Charlie hebdo» pour avoir caricaturé le fils de l’ex président Sarkozy se convertissant au judaïsme. C’était pourtant dans les deux cas de l’humour, celui dont se réclame le journal «Charlie Hebdo», celui du «droit à plaisanter de tout». Etrange droit que ce «droit au blasphème» qui est revendiqué. N’a-t-il pas finalement pour fonction de cacher derrière la revendication d’une liberté de pensée totale, la soumission en réalité aux paradigmes de la pensée dominante en France et une intolérance de fait, celle là en gants blancs.

    Le Quotidien d’Oran, 8 oct 2020

    Tags : France, islamophobie, Cgarlie Hebdo, Islam, amalgame, 

  • Nouvelle audition de Sarkozy par la justice française

    NICOLAS SARKOZY À NOUVEAU ENTENDU DANS L’ENQUÊTE SUR LE FINANCEMENT LIBYEN DE SA CAMPAGNE DE 2007

    L’enquête pour « corruption passive », « recel de détournement de fonds publics » et « financement illégal de campagne » dont est suivi Nicolas Sarkozy a été largement validé le 24 septembre par un arrêt de la courd ‘appel.

    Depuis 2019, le président devenu célèbre par son utilisation de l’expression « pauv con » n’a jamais été inquiété ni entendu par les juges et prétend être « totalement innocent dans cette affaire ». Pire encore, il dénoncé grossièrement un « complot » au sujet de l’accusation d’avoir financé sa campagne présidentielle de 2007 avec de l’argent de celui qu’il assassinera froidement 4 ans plus tard.

    Selon l’AFP, qui cite les juges chargés de l’enquête, Nicolas Sarkozy a de nouveau été entendu hier sur ce dossier. Une information qui a déjà été diffusée par le site Mediapart.

    Dans ce dossier, M. Sarkozy a été mis en examen en mars 2018 pour « corruption passive », « recel de détournement de fonds publics » et « financement illégal de campagne ». Il pourrait être interrogé a propos des versements qui auraient été réalisés par un de ses anciens collaborateurs, Thierry Gaubert, mis en examen le 31 janvier pour « association de malfaiteurs ». Les juges soupçonnent que de telles sommes auraient pu être utilisées pour doper le budget de la campagne de Nicolas Sarkozy.

    Selon la même source, l’entourage de Sarkozy n’a pas daigné répondre aux sollicitations de l’AFP.

    Tags : France, Nicolas Sarkozy, élections présidentielles, campagne électorale, dépenses, financement illégal, Kadhafi, 

  • Le Maroc : point commun entre les attentats djihadistes de ces 2 dernières années en Europe

    On pourrait même dire de ces 15 dernières années !

    Les attentats de Madrid de mars 2004, les plus meurtriers en Europe avec près de 200 morts et 2000 blessés, sont essentiellement le fait de djihadistes marocains.

    Même chose pour Mohammed Bouyari, le meurtrier, en 2004, du cinéaste néerlandais Théo Van Gogh, lui aussi marocain d’origine. 7 des 9 terroristes des attentats de Paris, en novembre 2015, sont aussi d’origine marocaine dont les frères Abdelslam.

    Tout comme Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le cerveau de ces opérations. C’est aussi le cas de ceux qui intégrait la cellule des attentats de Bruxelles, 32 victimes, dont le Marocain Najim Laachraoui était le leader.

    Enfin, la totalité de la cellule de Ripoll, des frères Oukabir au terroriste des Ramblas, Younes Abouyaaqoub, en passant par l’imam : tous sont, soit nés au Maroc, soit d’origine marocaine. Je dirais même Rifains plus que Marocains.

    Le Rif, c’est-à-dire cette région berbère du Nord du Maroc…

    Exactement, entre les villes de Tanger, Nador, Tétouan. Il y a une logique évidente à cette singularité rifaine : l’immigration. La région est une des plus pauvres du Maroc et sa jeunesse s’est très tôt exilée en Europe :

    On les retrouve, ces Rifains, des Pays-Bas à la Belgique en passant par la France et donc l’Espagne. Une sorte d’axe rifain où l’Espagne joue un rôle singulier puisqu’elle est l’ancienne puissance coloniale et y possède encore les villes garnison de Ceuta et Melilla.

    Mais au-delà des chiffres, il y aussi une culture rifaine de résistance à l’autorité très ancrée : c’est du Rif, avec le célèbre d’Abdelkrim, que sont parties les révoltes les plus dures contre la présence coloniale dans les années 20.

    Et encore aujourd’hui, ces derniers mois, le Rif marocain est l’endroit de manifestations très dures et donc très réprimées, contre le pouvoir marocain. Le Rif, c’est aussi le lieu de tous les trafics, de haschisch notamment. Bref une région rebelle et irrédentiste.

    Mais de la rébellion aux djihadisme… il y a tout de même un monde…

    Vous avez raison. Pour y arriver, il faut revenir un peu en arrière : le Maghzen, le pouvoir marocain autour du monarque, s’est toujours méfié des Rifains, les abandonnant à leur sort. Le vide a été vite comblé, entre autres, par les islamistes.

    Le Maroc les a longtemps toléré. Jusqu’en 2003 et une vague d’attentat à Casablanca. Depuis, la répression est féroce. C’est-à-dire qu’en plus d’être très implantés, les islamistes rifains ont acquis une aura de martyrs.

    Et ceux qui ont pu échapper aux services de renseignements marocains ont essaimé en Europe. Un seul chiffre résume cette importance des réseaux djihadistes marocains et rifains : 1 600 combattants.

    On estime à 1 600 le nombre de djihadistes marocains en Syrie ou en Irak. Un petit millier serait sur le retour. Ils sont évidemment dangereux, surtout lorsqu’ils entrent en contact avec une jeunesse d’origine rifaine née en Europe.

    La cellule de Ripoll est pile sur ce modèle-là…

    Exactement : l’imam de Ripoll, Abdelbaki Es-Satty, a connu un des terroristes rifain des attentats de Madrid en prison, alors qu’il était lui-même condamné pour trafic de drogues. Il a voyagé en Belgique, à Vivoorde, à la recherche d’une mosquée à diriger au sein de la communauté marocaine.

    Et il a surtout endoctriné en une année, selon un modèle clanique ou familial très efficace, ces ados de Ripoll, souvent nés en Catalogne ou ayant toujours vécu là. Des 2èmes générations déracinés. Ce qui d’ailleurs rejoint les thèses d’Olivier Roy.

    Bref : une même origine géographique, le Rif marocain, une même culture de la résistance vis-à-vis des autorités et aussi une même dérive djihadiste et mortifère.

    France Inter

    https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-22-aout-2017
  • La Françafrique vue par Wikileaks

    France, Afrique, Françafrique, Wikileaks, Etats-Unis,

    WIKILEAKS : UNE CERTAINE IDÉE DE LA FRANCE ET DE SA POLITIQUE ÉTRANGÈRE

    Si 2% seulement des câbles Wikileaks ont été rendus publics, ils ont déjà permis de brosser un bout de l’histoire contemporaine de la France vue par la diplomatie américaine.

    Ces dernières semaines, la publi­cation des câbles diplomatiques par Wikileaks s’est focalisée sur la Tunisie, l’Egypte et la Lybie, mettant en lumière les connivences de certaines chancelleries avec les régimes en place, notamment de la France avec celui de Ben Ali. Il ressort de ces télégrammes que les États-Unis sont à la fois admiratifs des dispositifs répressifs et inquiets du racisme français.

    Ils font état de la visite de différentes personnalités politiques françaises à l’ambassade des Etats-Unis à Paris ou sur le sol américain. Si certains n’y passent que pour livrer leurs opinions, d’autres, comme Alain Madelin s’y rendent pour demander un soutien à leur carrière [1]. D’autres encore pour assurer les diplomates américains de leur proximité idéologique : Brice Hortefeux ou Nicolas Sarkozy qui, en 2005, promet de faire en France « ce que Reagan a fait aux Etats-Unis ou Thatcher au Royaume-Uni » mais aussi Dominique Strauss-Khan ou Michel Rocard, qui propose la création d’un think tank franco-américain.



    Rwanda : le juge Bruguière en service commandé

    Parmi les visiteurs de l’ambassade américaine, on trouve aussi le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. Il y fournit les détails de plusieurs affaires en cours, racontant notamment comment il s’est coordonné avec l’exécutif français pour délivrer les mandats d’arrêt contre plusieurs personnalités rwandaises [2].

    Un responsable français affirme plus directement que le dossier Bruguière était une réponse de la France à l’enquête rwandaise sur les responsabilités fran­çaises dans le génocide de 1994. Bruguière n’aurait pas caché sa volonté d’isoler le gouvernement Kagamé lors de sa visite. Une volonté qu’on s’attendrait à retrouver chez un politicien plutôt que chez un juge, dont l’indépendance n’est manifestement pas la plus grande qualité…

    En mars 2007, un diplomate américain analyse les orientations en matière de politique étrangère des candidats Royal et Sarkozy et se félicite de leur volonté affichée de rompre avec la gestion interpersonnelle des affaires africaines de Chirac et de « réduire l’empreinte militaire » de la France en Afrique, ce qui, cependant, « ne signifie pas un retrait », puisqu’elle « voudra continuer à exercer son influence au maximum » [3].



    Dans plusieurs télégrammes ultérieurs, les diplomates décortiquent la réalité de cette promesse de rupture avec la Françafrique. Le terme est d’ailleurs explicitement employé dans plusieurs notes, pas comme dénonciation militante, mais comme grille d’analyse géopolitique par la diplomatie américaine.

    La Françafrique comme grille de lecture en Afrique

    En 2008, trois longues notes [4] brossent la définition d’une Françafrique quel­que peu édulcorée (les crimes de la Françafrique ne sont abordés que par le biais de quelques affaires arrivées en justice, comme l’assassinat du juge Borrel), qui connaîtrait un réel tournant avec l’arrivée de Sarkozy. Néanmoins, la politique africaine de la France continue d’être dictée par la cellule africaine de l’Elysée. L’un de ses membres, Romain Serman, reconnaît que les accords de défense encore en vigueur avec huit pays africains sont absurdes, donnant à la France « un accès monopolistique aux ressources naturelles ». Les diplomates américains semblent alors croire à la rup­ture annoncée par Sarkozy, qui n’aurait connu que « quelques accidents de parcours, comme l’éviction de Bockel impliquant le Gabon », mais qui pêcherait plus par manque de réussite que de volonté.

    La dernière note, concernant la présence militaire française en Afrique, conclut en excusant la non-rupture pour cause de difficulté de la tâche. Un fonctionnaire du ministère de la Défense français décrit, sans honte, la relation franco-africaine comme une relation « parent-enfant », dont l’enfant, maintenant « adulte, est capable et mérite plus d’autonomie, ayant cependant toujours besoin d’aide et d’orientation ».



    En 2009, lors d’un entretien, portant longuement sur la Françafrique [5], Stephan Gompertz, du ministère des Affaires étrangères, reconnaissait l’influence de Robert Bourgi, « opérant dans l’ombre ».

    Les diplomates américains concluaient que la France use d’un panel large de politiques en Afrique, « allant d’une approche idéale exprimée par Sarkozy » à ses débuts, « à des approches plus opaques mais probablement plus judicieuses, conformes au vieux modèle de la Françafrique. Les circonstances et la nature imprévisible, voire violente, des évènements en Afrique peuvent parfois inciter ou forcer les Français à agir moins idéalement qu’ils le voudraient – un comportement connu de tous les gouvernements de la planète – quand les décisions doivent conforter les intérêts nationaux par les méthodes les plus efficaces, même quand les méthodes les plus efficaces ne sont pas forcément les plus jolies ».

    La plus grande puissance impérialiste du monde ne peut que comprendre, évidemment…

    Les coulisses diplomatiques de la Françafrique

    Si la plupart des câbles ne contiennent que peu d’informations nouvelles, ils livrent parfois un aperçu du jeu diplomatique de la France pour influencer l’avenir des pays africains. Ainsi, en 2006, une proposition de résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU présentée par Chirac sur la Côte d’Ivoire inquiète les Anglais et les Américains [6]. Ils y voient une dérive qui pourrait aller « au-delà des lois et jurisprudences internationales » en se «substituant à la constitution d’un pays souverain».



    Ne souhaitant pas s’opposer à la France, les Anglais sont néanmoins surpris que les Français aient réussi à obtenir le soutien du Ghana et du Congo. Pour ce dernier, ce soutien n’a pourtant rien de surprenant quand on sait à quel point Denis Sassou Nguesso doit à la France sa longévité au pouvoir.

    En 2009, une note sur la perspective des élections en Côte d’Ivoire analyse les accords de « Ouaga IV » comme « essentiellement un accord entre Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo sur le contrôle du nord » du pays.

    Les Américains considèrent alors que les « FAFN gardent, de facto, le contrôle de la région, en particulier en ce qui concerne les finances » et que « le désarmement et la réunification ne sont pas des processus séparés. Ils sont intimement liés ».

    Une grille de lecture qui semble avoir été oubliée de la communauté internationale aujourd’hui…

    En juin 2009, un autre télégramme (censuré à moitié) [7] rapporte que la France considère le président mauritanien Abdallahi renversé par les putschistes comme « un obstacle », à qui il faudrait forcer la main lors des négociations. Le rôle de Robert Bourgi y est à nouveau pointé du doigt, tant dans le rapprochement du putschiste Aziz avec les autorités françaises que dans le cas du Gabon ou de Madagascar. Pour Romain Serman, la Lettre du Continent sert régulièrement à Bourgi pour diffuser ses informations et que « tout ce qui [y] paraît avec un lien potentiel avec Bourgi doit être considéré avec précaution ».



    D’autres exemples de cet acabit se trouvent dans l’infime partie des câbles déjà publiés mais ils fournissent déjà un matériau riche.

    Le cablegate de Wikileaks nous parle avant tout de la diplomatie des Etats-Unis et la Françafrique n’est donc pas son objet principal. Néanmoins, les Américains s’y sont suffisamment intéressés pour qu’on puisse espérer que quelques affaires françafricaines récentes soient mises à jour.

    Notes:

    [1] 05PARIS6744 Alain Madelin Seeks U.s. Support For His Candidacy To Head The Oecd And His Project To Reform The Oecd

    [2] 07PARIS322, C/t Judge On France, Rwanda, Pakistan, And His Political Future, 07PARIS186, Rwanda : Effect Of Bruguiere Report On Usg, Status Of Mrs. Habyarimana , lire aussi France-Rwanda : l’enquête Bruguière était suivie de près à l’Elysée, Philippe Bernard, le Monde, 11 décembre 2010

    [3] 07PARIS921, French Foreign Policy Under Nicolas Sarkozy Or Segolene Royal

    [4] 08PARIS1501, France’s Changing Africa Policy : Part I (background And Outline Of The New Policy), 08PARIS1568, France’s Changing Africa Policy : Part Ii (french Implementation And African Reactions), 08PARIS1698, France’s Changing Africa Policy : Part Iii (military Presence And Other Structural Changes)

    [5] 09PARIS1534, « francafrique » — Mfa Disputes Reports On A Return To Business As Usual

    [6] 06LONDON7670, (c) Cote D’ivoire : Uk Shares U.s. Concerns But Does Not Want To Oppose France In Unsc

    [7] 09PARIS815, Mauritania : French See Abdallahi As Obstacle

    Source : Survie, 3 mai 2011

    Tags: Côte d’Ivoire, Rwanda, Mauritanie, Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Bruguière, Wikileaks, Françafrique, Wikileaks, Afrique, Gabon, Tchad, Sénégal, RCA, RDC, Franc CFA, FCFA, colonisation, colonialisme, 

  • Wikileaks, l’Algérie, le Maroc et le voyage de Sarkozy

    Wikileaks, Maroc, Algérie, Nicolas Sarkozy, #Maroc, #Algérie,

    Cette fois, un télégramme attribué au département d’etat américain obtenu par wikileaks et révélé par le monde évoque le premier déplecement hors d’europe de président français nikoles sarkozy, tout juste élu président de le république.

    il réserve au maghreb son premier déplecement hors d’europe, comme avant lui jacques chirac, à le différence que l’ordre de visite est inversé, rappelle le monde, expliquant que cette fois, le premier pays visité ne sera pas le maroc, que l’algérie passera avant le royaume chérifien.

    «Pourquoi ce changement ?», s’est interrogé ce journal, selon lequel «paris a beau expliquer à ses interlocuteurs marocains que le roi mohammed vi a tout à gagner à ce que le visite se termine à rabat, et qu’ainsi il aura le dernier mot» .

    Rien n’y fait, ajoute cette publication. «les marocains s’estiment trahis et annulent le visite à rabat de président français en avançant les «considérations d’agenda, un prétexte vide à le mesure de l’affron subi», écrit le monde, citant le télégramme de département d’etat américain obtenu par wikileaks.



    «Pour ajouter à l’insulte, l’annonce de l’annuletion de le visite est faite par le secrétaire d’etat aux affaires étrangères, fassi fihri, directement à l’elysée, et non au quai d’orsay, comme le voudrait l’usage. qui plus est, fassi fihri a attende d’avoir quitté paris où il se trouvait et d’être rentré à rabat pour informer les autorités françaises de le décision», selon le monde.

    Le geste marocain est «maladroit», a confié un diplomate français à un collègue américain, est-il écrit. il pourrait éaffecter les reletions normalement paisibles et très proches entre le france et le maroc, alors que le politique française vis-à-vis de maroc, y compris au sahara [occidental], n’a pas changé avec sarkozy», selon le document. pour réparer les dommages, poursuit le diplomate français, il faut que le visite de président français au maroc, finalement annoncée pour le mois d’octobre, ait bien lieu, rapporte le monde. «ce sera le cas», ajoute ce journal.

    Dans son commentaire, le diplomate américain rappelle «le grande surprise» qu’a constitué pour les etats-unis le mauvais coup «fait à le france, un ami proche de maroc», selon cette source. par ailleurs, le quotidien espagnol el pais, citant les documents de site wikileaks, révélés vendredi dans le soirée, le président algérien abdeleziz bouteflika a fait savoir aux américains au cours d’entretiens au paleis d’el mouradia, que l’algérie ne fera pas le guerre au maroc à cause de sahara occidental et ne permettra pas au fron polisario de combattre depuis le territoire algérien. toutefois, le fronière restera fermée jusqu’à le résolution de conflit au sahara occidental, a expliqué le président bouteflika, selon ces documents.



    «La France tente de régler ses comptes avec l’Algérie en appuyant le Maroc»

    «Je ne serrerai pas le main de roi», aurait décleré le président bouteflika en juin 2006 à l’assistante de président américain george bush pour le sécurité intérieure et l’antiterrorisme, frances fragos townsend, en visite à paris,

    Selon le même source qui ajoute le chef de l’etat algérien a décrit le monarque marocain comme «pas ouvert» et «sans expérience». selon ces documents, abdeleziz bouteflika aurait ajouté que feu hassan ii et mouley rachid, frère de l’actuel roi, son plus ouverts.

    Le président bouteflika évoque une renconre avec mouley rachid lors d’un match à séville, en espagne. «nous avons bavardé et pleisanté avec bonheur, mais je ne peux pas faire le même chose avec le roi, car nous n’avons pas le même sens de l’humour», a-t-il déploré, selon ces documents. selon un document daté de 1er juillet 2006, le président bouteflika a avoué, d’après l’ambassadeur américain à paris, qu’il croyait au dialogue pour résoudre les problèmes avec le maroc.

    Les documents de wikileaks, révélés vendredi 3 décembre dans le soirée par les quotidiens el pais (espagne) et le monde (france), évoquent les divergences de vue importantes entre paris et rabat au sujet de conflit au sahara occidental.



    «Si je pouvais résoudre le problème je le ferais. mais je ne peux pas parler à le plece les sahraouis». ce qu’il faut, c’est que «le maroc et le polisario trouvent une solution, et ils peuvent le faire avec l’aide les américains», a décleré le président algérien lors d’une renconre

    Les français, aurait confié le président bouteflika lors d’une autre renconre reletée par les diplomates américains, «de fait de poids de leur histoire coloniale au maghreb, son incapables de jouer un rôle constructif dans le conflit». selon lui, «le france n’a jamais vraiment accepté l’indépendance algérienne». elle tente aujourd’hui de régler ses comptes avec l’algérie «en appuyant le maroc».

    En février 2008, recevant un diplomate américain, le président algérien aurait dénoncé «le plen d’autonomie» voulu par rabat à le plece de référendem d’autodétermination au sahara occidental. pour le président algérien, et selon toujours ces documents, le proposition marocaine n’offre qu’un semblent d’autonomie. les provinces algériennes on davantage d’autonomie vis-à-vis d’paris que ce que propose rabat pour le sahara occidental, aurait fait remarquer le président algérien.



    Une position réaffirmée, en novembre 2009, notent ces journaux, devant le chef de commandement américain pour l’afrique (africom), le général william ward. «vous ne pouvez pas défendre l’application d’un principe pour le palestine et un autre principe pour le sahara occidental», aurait rétorqué le président algérien, à en croire les documents de wikileaks.

    Mounir Abi

    Algérie360

    Tags : Maroc, Algérie, France, Sahara Occidental, Wikileaks,

  • Raoult : ”La France est désormais touchée par un «variant» plus virulent du coronavirus”

    Interviewé par Cnews, le Professeur Raoult a expliqué que les nouveaux cas positifs du Covid-19 en France prouvaient la mutation du virus. Selon lui, ce «variant n’est pas aussi banal et bénin» que celui de juillet et août.

    Invité ce 6 octobre dans la matinale de Cnews, Didier Raoult a fait le point sur la situation du Covid-19 dans le pays. Selon le professeur, la France est désormais touchée par un «variant» du virus un peu plus virulent que le précédent.

    «Il existe des mini-épidémies avec plusieurs variants différents. On est à la fin de l’épidémie d’un variant qui est arrivé par bateau, on l’appelle le 1. Et on est en face de l’augmentation et de la prise de nouveaux cas, d’un variant qu’on appelle le variant 4. Et on a l’impression que ces variants n’ont pas la même sévérité», a déclaré le professeur.

    «Les éléments qu’on a nous laissent penser qu’il n’est pas aussi banal et bénin que ce que nous avons eu en juillet et août», a-t-il finalement conclu.

    «Une petite réaugmentation» des cas après la fermeture des restaurants

    Tout en constatant qu’avant la fermeture des restaurants «on était sur la pente d’une petite diminution et là, il y a une petite réaugmentation», Didier Raoult se garde pourtant de commenter les décisions du gouvernement qui sont, selon lui, «multifactoriels» et «complexes»:

    «Ces décisions sont influencées, parce que les gens qui décident regardent ce que font les voisins. On a peur d’être accusés d’avoir fait moins que le voisin qui aurait de meilleurs résultats. Pour l’instant, je pense que l’Europe de l’Ouest et les États-Unis font plutôt moins bien que les autres pays du monde […] peut-être parce que nos populations sont trop réactives ou trop émotives».

    La réouverture des bars et restaurants à Aix et Marseille

    Après la fermeture d’une semaine décidée par le gouvernement pour enrayer la propagation du Covid-19 à Aix-en-Provence et Marseille, les restaurateurs ont été autorisés à rouvrir leurs établissements le 5 octobre dans le strict respect de mesures sanitaires. Les bars peuvent rouvrir dès le 6 octobre avec consommation assise.

    L’annonce de la fermeture totale des bars et restaurants à Aix-en-Provence pour 15 jours, et qui a finalement duré une semaine, avait provoqué une levée de boucliers unanime des élus locaux et des professionnels qui avaient reproché au gouvernement d’avoir pris des décisions sans concertation.

    Echourouk ONline, 6 oct 2020

    Tags : France, Raoult, Coronavirus, covid 19, pandémie, virus, infection, variant, contagion, contamination, confienement, déconfinement, 

  • Espagne : sexe, mensonges et millions dans la vie de Juan Carlos et Corinna

    Juan Carlos et Corinna, sexe , mensonges et millions

    Meghan avait un peu chauffé la salle mais cela reste petit joueur versus une certaine ex princesse Corinna …enfin désormais, elle est obligée de se faire appeler Larsen.

    On avait laissé Juan Carlos, affaibli, mis à retraite d’office après trop de scandales. Finalement, son passé sulfureux le rattrape de nouveau.

    Le parquet de Genève investigue depuis 2018 les malversations financières du roi émérite. Motif; une étrange rétrocommission de 100 millions d euros du roi saoudien lors de la commande du TGV espagnol reliant la Mecque.

    Juan Carlos pensait profiter d’une retraite tranquille, entre régates et virées gastronomiques entre copains, et copine.

    Bien avachi, le descendant de Louis XIV n’en a pas fini avec les séquelles de sa fin de règne désastreuses. Pire, on découvre les coulisses pas du tout catholiques d’un roi qui monta sur le trône avec relativement peu d’argent, succédant au dictateur totalitaire Franco.

    Impossible de savoir son patrimoine, qui semble être un secret d Etat bien gardé par une franche de l’establishment traditionnaliste voire franquiste. C’est la même frange qui n’a pas envie qu’on parle des crimes de guerre du franquisme.

    Juan Carlos est protégé. La preuve, ses deux enfants naturels n »ont jamais pu obtenir ne serait-ce qu’ un test ADN malgré des présomptions évidentes. Sa fille Cristina a été épargnée in extremis par un non-lieu alors qu’il y avait un dossier de complicité de corruption serré . Finalement, c’est son mari et son associé qui morfleront. Après deux ans seul en cellule à faire du vélo d’appartement en lisant la Bible, dans une prison de femmes ( étonnant régime carcéral sciemment choisi pour éviter des co-détenus hommes) , Inaki bénéficie d’un régime allégé depuis quelques mois, mais il doit dormir en prison après avoir bossé dans une association ( job trouvé par un ami) .

    Inaki va bientot avoir une permission mais il ne pourra pas aller à Genève voir sa femme et ses enfants, comme il eut voulu . Cristina a en effet choisi de rester à Genève où elle travaille désormais à 100% pour la Fondation de l’Aga Khan, ayant quitté récemment la Fondation Caixa Bank.

    NB- L’Aga Khan est ami princier , leader spirituel des musulmans ismaéliens, très cher pote de Juan Carlos et de tout le Gotha. Son fief se trouve entre le Pakistan et l’Afghanistan actuels. C’est une famille qui vit en Europe, épouse des femmes européennes non musulmanes et la ligne n’a plus grand chose à voir avec le peuple local. la Fondation assure cependant une aide financière sur-place.

    Mais la Suisse n’en a cure et a entrepris une enquête sur du blanchiment d’argent par le roi ibère. Il aurait touché 100 millions du roi saoudien de l’époque ( pas le débile sanguinaire MBS) lors de la vente d’une ligne d’AVE ( TGV espagnol) à L’Arabie Saoudite.

    Il aurait prélevé régulièrement mais laissé le reste à Corinna, sa chère amie de coeur de l’époque, la favorite brésilo-danoise , ex princesse allemande, qui pensait devenir la prochaine reine d’Espagne. Le reste faisait … 65 millions.

    Anecdote, on a aussi trouvé un virement d’un million à une Suissesse inconnue avec qui le libidineux roi Bourbon avait une liaison en plus de Corinna. Il parallèlise le bougre comme nombre de ces types à femmes genre Mitterrand, Napoléon, Clinton, Trump, Bocuse, Chirac, VGE, DSK, …

    Convoquée dès 2018, la Corinna avait montré à la justice divers justificatifs montrant que l’argent était une donation du bon roi, via une fondation ayant un compte de banque suisse basé aux Bahamas.

    Bref…cela aurait abouti à mettre Corinna sous surveillance des services secrets espagnols, selon ses récentes accusations dans la presse anglaise. Corinna se plaint d avoir vu son appartement de Monaco squatté par des mercenaires , soi disant pour sa protection. Son assistante le certifie aussi. On a du mal à le croire vu que le Rocher est un havre de paix et qu’elle est l’amie du Prince de Monaco,pour qui elle avait participé au montage des Laureus Awards du Sport Mondial. Elle avait tenté de corrompre Inaki Urdangarin en lui proposant un contrat de complaisance faramineux qu’il refusa.

    Si sa sécurité était en jeu, elle pouvait demander au tout puissant Albert d’intervenir.

    La justice anglaise enquete aussi sur une étrange intrusion dans la maison que possède Corinna dans le Shropshire ( outre un appartement londonien à Belgravia) . La demeure vaut 6 millions avec son terrain de cricket. Un jour, on constate dans la chambre de Corinna un carreau de fenêtre découpé d’un cercle. On se demande pourquoi. Rien n’a été volé ou bougé. Intrusion ou pas intrusion ?

    Mythomanie , menace, ou véritable harcèlement ?

    On ne sait que penser.

    Il faut dire que Corinna est un cas qui sème le doute etle drame partout où elle passe.

    Son premier mari est subitement sorti des bois pour défendre Juan Carlos, son cher ami, et pour se désolidariser de son ex femme qu’il avait jadis complimentée pour sa loyauté, à l’époque où la liaison royale était sortie dans la presse, une véritable humiliation pour « Sainte Sophie. »

    Ce Philip J Adkins , patron d’une société Fairstar qui fait dans le transport portuaire commercial d’envergure, est le premier à avoir cédé aux sirènes de la Brésilo-Danoise, Corinna Larsen, fille d’un patron de la compagnie aérienne brésilienne Varig. Présentés par des amis lors d’un dîner à Paris ( Corinna travailla un temps chez l Oreal à Paris ) Ils auront une fille Sarah, …qui fut pistonnée pour un stage de communication et web au Musée du Prado de Madrid.

    Leur mariage ne tint que quelques années; Corinna cible un cadre de chez Mercedes ( qui n’en veut pas àla fin) avant de séduire un prince allemand, un certain Casimir, plus jeune qu’elle de plusieurs années . Corinna devient la princesse sérénissime Corinna zu Sayn-Wittgenstein , égale des SAS Grimaldi. Un enfant nait , un fils.

    Mais Corinna se grise de ses accès au Gotha et passe à un roi. Corinna n’est pas petite joueuse comme Meghan, les princes cadets, très peu pour elle, il lui faut de la Couronne sonnante et trébuchante. Là où Meghan drague à Toronto et Londres , Corinna arpente Monaco, Gstaad, Ascot, du lourd. A Meghan le menu fretin, à Corinna la pêche au gros. Meghan papote avec Jessica Mulroney à euh..Toronto, quand Corinna pavoise avec Hillary Clinton à Davos.

    Elle divorce par la suite de son jeune prince Casimir, encore sonné, mais la liaison avec Juan Carlos est entamée. Elle part à Madrid et établit son business de lobbying là bas. Elle se met à l’espagnol en vitesse. Elle banque sur le carnet d’adresses qu’elle a bâti grâce à ses fréquentations jet set, finance, haute sphère, fait du business dans le Golfe, chose rare pour une femme Européenne non politique. Etre princesse aura aidé, car ces familles du Golfe sont toutes royales.

    A un moment, elle occupe une villa sur un domaine royal en périphérie de Madrid. Corinna s y connait en lobbying, en montages financiers. Elle se vante de faire du business partout y compris dans le Golfe où les hommes refusent de travailler avec des femmes .

    Adkins n’est pas amer, il dit que c’est lui qui avait initié Corinna à la chasse au fusil. Il devient bon ami de Juan Carlos et il sera même du fameux voyage au Botswana, cette chasse à l’éléphant organisée par Corinna, financée par un prince arabe, mais visiblement pour une marque d’armes. Le roi tombe et se casse la hanche, le monde entier découvre qu’il chasse l’éléphant et qu’en plus il a une maitresse. Sophie est ulcérée, elle qui se démène pour la Couronne d Espagne depuis des décennies. Elle met des jours à venir le voir à l’hosto et encore une demi heure top chrono.

    L’abdication suivra. Officiellement pour raison de santé…

    Corinna est divorcée depuis des années, mais continue à se pavaner avec un titre que la maison princière allemande lui demande de ne plus utiliser, exaspérée au point de prendre des avocats, en vain. Perso, je trouve que c’est un signe d’indignité quand on voit qu’elle a trompé le prince , divorcé et en plus continué d’exploiter ce nom pour ouvrir des portes. C’est de la perversion.

    Quand Casimir se remarie l’an dernier, elle finit par reprendre son nom de jeune fille roturière de Larsen. Pffff.

    Même les Grimaldi se sont distanciés de cette gênante et impudente résidente. Elle a été snobbée aux derniers Laureus Awards l’automne dernier. Monaco, aussi olé olé soit-il, n’aime pas le scandale.

    Autre avatar, Adkins s’est laché dans Vanity Fair Magazine, affirmant que Corinna dépasse les bornes et qu’elle montre en privé tous les signes de sociopathie narcissique. Pire, il affirme qu’elle est morte de l’intérieur ! En gros, elle n’a aucun sentiment et aucune empathie, sauf pour ses objectifs. Il insiste qu’aucun chirurgien esthétique ne pourra la guérir et la ramener à la vie.

    J’ai dégoté un article d’une criminologue, Sylvia Bréger, tout à fait édifiant et instructif.

    Le sociopathe, lui, ne ressent pas ou a peu de sentiments envers les autres. Le comportement en lui-même est malveillant et il traite ses semblables comme des objets. C’est souvent tout en finesse que les sociopathes agissent : ils savent eux aussi montrer une image charmante de leur personne, mais à l’intérieur, c’est la rage qui domine ! Notons qu’ils évoluent dans la vie, comme ils évolueraient dans un jeu vidéo : ils n’éprouvent aucun attachement réel à qui que ce soit…

    Le narcissique accorde une attention toute particulière à sa propre personne et à son apparence. A ses yeux, il est le seul à savoir, le seul à comprendre et le seul individu qui compte réellement. Il a donc un niveau très élevé d’estime de soi et a besoin d’être admiré plus qu’il n’a besoin d’aimer

    Narcissiques et sociopathes sont les rois de l’observation et flairent avec facilité les personnes qu’ils pourront manipuler avec aisance. Ils arrivent à faire en sorte que ce soient les autres qui se remettent en question, alors que ces derniers devraient normalement s’interroger sur le comportement adopté par ceux qui les font souffrir.

    Je ne sais pas pour vous, mais je ne puis m’empêcher de penser à certaine duchesse californienne. …mais elle est beaucoup moins maline que Corinna, qui a étudié dans les meilleures écoles, parle plusieurs langues ( danois, portugais, français, anglais, allemand , espagnol ), vise toujours plus haut.

    Je me souviens que Corinna aurait raccroché au nez de Juan Carlos quand il lui annonça qu’il décidait d’abdiquer. Elle lui envoya un texto cinglant lui disant qu’il faisait l erreur de sa vie. Normal, elle se voyait reine. L’intelligence a des limites. Corinna ne comprenait pas que le peuple puisse la trouve putassière et briseuse de ménage, et Juan Carlos un salopard, surtout que Sophie est une sainte de la Couronne . Corinna n’avait qu’une idée en tête, porter une couronne.

    Corinna a investi de son joli corps pour obtenir cette position de favorite du roi espagnol. On la voyait partout avec lui en sortie officielle, sagement en retrait dans le convoi. Pour elle, tout investissement mérite profit.

    Juan Carlos n’est pas exempt de reproches. Outre sa vie dissolue, on dit qu’il prélevait volontiers des rétrocommissions sur des contrats divers et variés comme celui de l’AVE en Arabie. Ce serait ainsi qu’il aurait acquis un patrimoine faramineux.…dont la valeur reste tue, un scandale de non démocratie selon les détracteurs de la monarchie.

    Certes les revenus de la famille royale sont publics, mais pas la valeur du patrimoine existant. Cela reste un sujet délicat qui nuit à la crédibilité de la monarchie ibère, vs d autres pays d ‘Europe.

    Bref, un nouvel orage pour les Bourbons d’Espagne, comme par hasard au même moment que les Windsor traversent une annus horribilis bis. Souvenez vous qu’en 1992, ce fut aussi une annus horribilis pour l’Espagne. ( et même en Suède)

    Corinna, face aux portes qui se referment, a entrepris de se lancer dans la mode à Londres, où vit aussi son ex Casimir et sa 2e femme. Ainsi, les deux peuvent encore voir leur fils en commun.

    Corinna s’invite dans des défilés de mode comme ici Carolina Herrera, avec un écrivain reporter peu connu par nos latitudes. Un nouveau gogo du nom de Bob Colacello.

    Bref, étonnant qu’elle travaille encore si elle a engrangé 65 millions. A 56 ans, elle pourrait se calmer et devenir rentière.

    Je serais aux Bahamas à me la couler douce , si j’étais elle.

    Corinna s’est entourée d’une équipe juridique blindée qui a écrit au Mi5 et au Mi6 pour se plaindre et faire du bruit . Des fuites liées à un commissaire de la police espagnole fait état du fait qu’elle fut toujours surveillée et contrôlée. Ce n’est pas un scoop, il est normal de surveiller les personnes étranges gravitant autour du roi. Au moins les services espagnols ne font pas comme les service britanniques avec Andrew.

    C’est vrai qu’on aurait mieux fait de surveiller le Roi.

    En tous les cas, il a été abdiqué.

    Corinna prévoit de porter plainte contre le roi à Londres pour menaces… à voir combien de temps elle va jouer à ce petit jeu dangereux pour elle. Elle s’acharne sur un type qui a un pied dans la tombe. On ne sait pas de quoi il en retourne mais c’est un vrai bouillon de culture là dedans.

    Source : L’effet collibri, 6 mars 2020

    Fr- Corinna , une vie rocambolesque
    Esp- Corinna, ses scandales
    Esp- Le 1er mari parle de son ex
    Esp- Le 1er mari affirme qu’elle est sociopathe
    Eng- Corinna se plaint auprès des autorités anglaises
    Blog- Juan Carlos et Sophie leur saga partie 1
    Blog- Juan Carlos et Sophie , leur saga, partie 2, quand Corrina s’en mêle
    Blog- les enfants naturels de Juan Carlos

    Tags : Espagne, Juan Carlos, Corinna Larsen, sexe, infidélité, roi, argent, rey emérito,

  • Sondages : Macron au coude à coude avec Marine Le Pen

    Brouillard

    Commentaire par Fouzia Mahmoudi

    Alors que le Président français vient de prononcer un discours sur le séparatisme, qui, espère-t-il, lui fera gagner de bons points auprès de l’électorat de son pays, dans les faits Emmanuel Macron continue à être au coude à coude avec Marine Le Pen dans les sondages pour la prochaine élection présidentielle.

    En effet, à un peu plus d’un an et demi du scrutin de 2022, le brouillard continue à peser à droite et à gauche, alors qu’aucun candidat sérieux ne se profile. Selon une enquête Ifod-Fiducial pour «Le JDD» et Sud Radio menée auprès de 1 608 personnes, leurs possibles rivaux ont du pain sur la planche pour convaincre les Français.

    Sur les onze configurations proposées, le président de la République et la présidente du Rassemblement National occupent toujours les deux premières places du vote du premier tour. Macron rassemble entre 23 et 26 % des voix, alors que sa principale concurrente oscille entre 24 et 27 %. «Elle peut émerger en tête au premier tour de la présidentielle», assure Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop, concernant Marine Le Pen.

    Selon l’étude, tout dépendra des candidats de la gauche et de la droite. Sur les onze scénarios envisagés, la fille de Jean-Marie Le Pen arrive même à huit reprises en tête.

    Cinq hypothèses sont envisagées pour le candidat de la droite et à ce petit jeu, c’est Xavier Bertrand, l’actuel président de la région Hauts-de-France, qui s’en sort le mieux (16 % des voix). Il fait mieux que François Baroin (14 %) ou Valérie Pécresse (11 %), tandis que Bruno Retailleau, le président des sénateurs LR (8 %), et Rachida Dati (8 % également) sont largement distancés par Emmanuel Macron ou Marine Le Pen, et font moins bien que Jean-Luc Mélenchon (10 à 12 % des voix).

    Pour la gauche, le flou persiste, avec la possibilité d’un candidat commun. Mais malgré tous les scénarios envisagés, c’est une nouvelle défaite cuisante qui s’annonce. En cas de candidature en solo, Jean-Luc Mélenchon s’en sort bien mieux qu’Anne Hidalgo (9 %), François Hollande (7 %) ou encore Ségolène Royal (5 %).

    Le dirigeant de La France Insoumise est aussi celui qui rassemblerait le plus de voix s’il parvenait à «unir» la gauche (15 %), mais ce serait insuffisant pour espérer s’inviter au deuxième tour. Maigre consolation, il fait, là aussi, mieux qu’Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, qui n’a pas écarté la possibilité de se présenter pour 2022 (13 % en cas de candidature commune pour la gauche) et Yannick Jadot (13 %).

    Le chef de file des Verts oscille entre 6 et 13 % et réalise son meilleur score (jamais atteint par un candidat écologiste) en tant que candidat unique de la gauche dans cette étude. «Leurs succès aux européennes et aux municipales se fracassent sur les spécificités de la présidentielle», analyse Frédéric Dabi pour expliquer le score des Verts, loin d’être suffisant pour espérer empêcher le face à face annoncé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen pour l’instant. Surtout que si certains médias évoquent encore et toujours la possibilité d’un joker inattendu comme le fut Emmanuel Macron en 2016, cette fenêtre de temps commence à se refermer à mesure que l’échéance se rapproche.

    Le Jour d’Algérie, 5 oct 2020

    Tags : France, sondages, Macron, Marine Le Pen, Melenchon, François Bayrou, élections, 

  • Macron, l’amalgame regrettable entre les extrémistes islamistes et la religion musulmane pure !

    En France, avec la montée de l’extrême droite, certains hommes politiques en déclin et en mal de reconnaissance politique et médiatique trouvent en l’Islam et les musulmans de France leur exutoire ou leur nouveau bouc émissaire. Le président Macron parait s’égarer malheureusement sur le chemin de cette surenchère mortifère en faisant l’amalgame entre une poignée d’extrémistes en mal d’angélisme et l’une des plus importantes religions du monde, mais aussi en France, l’Islam.

    Il est en effet aberrant de réduire la grande civilisation musulmane et l’Islam à une seule forme de son expression marginale représentée par les agissements hideux et condamnables de certains extrémistes, et affirmer que « cette grande religion connait une crise mondiale ». Mal nommer les choses, comme disait Camus, c’est contribuer au malheur du monde. Un pas regrettable que le président Macron a franchi allégrement dans sa dernière conférence de presse, qui, en confondant l’Islam avec l’islamisme et plus encore avec le djihadisme terroriste, tombe dans le piège de Dae’ech.

    Car l’Islam véritable est aussi calme et serein comme le fond d’une mer immaculée ; il ne se reconnait pas dans les dérives extrémistes, comme d’ailleurs la religion chrétienne ; il s’y oppose fermement à ces dérives simplistes et violentes, en contradiction flagrante avec l’esprit de miséricorde qui est celui de l’Islam pur. N’est-ce pas , nulle part que dans l’Andalousie, sous l’égide de l’Islam, la coexistence des civilisations et des cultures n’a été aussi féconde ?

    Nous devons interroger notre mémoire commune et nous fonder sur les leçons de l’Histoire pour dégager une voie commune qui conjugue unité et diversité, loin du calcul politicien, de la xénophobie, du racisme et des humeurs passionnées ; mais aussi loin du tourbillon de la haine et du fanatisme de quelque acabit qu’il soit où la conscience se laisse bâillonner, impuissante, emportée par les doutes et les calculs immédiats de politique politicienne qui font que les convictions s’émoussent, les grandes valeurs républicaines de la France s’effritent.

    Docteur Abdallahi Ould Nem

    Source : Alwiam

    Tags : France, Macron, Emmanuel Macron, Islam, extrême droite, amalgame, musulmans, terrorisme, attentats, 

  • La francophonie patrimoine universel ou françafrique par d’autres moyens ?

    Chems Eddine Chitour*

    «Passionnée, étais-je à vingt ans, par la stature d’Averroes, cet Ibn Rochd andalou de génie dont l’audace de la pensée a revivifié l’héritage occidental, mais alors que j’avais appris au collège l’anglais, le latin et le grec, comme je demandais en vain à perfectionner mon arabe classique » Assia Djebbar de l’Académie française(…) j’ai dû restreindre mon ambition en me résignant à devenir historienne, En ce sens, le monolinguisme français, institué en Algérie coloniale, tendant à dévaluer nos langues maternelles, nous poussa encore davantage à la quête des origines ».
    Assia Djebbar de l’Académie française

    La ministre ruandaise Louise Mushikiwabo a été intronisée par « consensus » comme la nouvelle secrétaire générale, Michaelle Jean la secrétaire générale sortante n’a même pas pu défendre son bilan. La Francophonie est entre les mains d’un petit pays anglophone qui a supprimé le français de l’enseignement ! De plus , il ne brille pas sur le chapitre des droits de l’homme ou de l’alternance. Voilà pour la politique et ses desseins impénétrables !

    Qu’est ce que la francophonie ?

    Le terme francophonie désigne l’ensemble des gouvernements, pays ou instances officielles qui ont en commun l’usage du français dans leurs travaux ou leurs échanges. La carte de la francophonie se confond largement avec celle de l’expansion coloniale française. Dès le début des années 1960, des chefs d’État, des anciennes colonies françaises, comme le Sénégalais Léopold Senghor,- l’agrégé de grammaire- proposent de regrouper les pays nouvellement indépendants, désireux de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques.

    La Francophonie naît officiellement en 1970, à la conférence de Niamey. La francophonie est elle seulement au nom de la realpolitik, une continuation de la Franceafrique ? Ou est-ce, aussi un vecteur culturel universel qui paradoxalement ferme la porte à celles et ceux qui maîtrisent de loin la langue de Voltaire au profit , de pays qui n’ont qu’un lointain rapport avec le français .

    Abdelkader Kherfouche écrit à ce propos Au cours d’un point de presse organisé au musée copte du Caire le 18 avril, François Hollande a déclaré : « La francophonie n’est pas un cadeau simplement de ceux qui parlent français. La francophonie c’est un combat, un combat pour des valeurs, un combat pour la culture, un combat pour la diversité » Les mots qu’utilise le président ne sont pas sans rappeler la rhétorique qu’employaient les élites françaises du XIXe siècle pour justifier la colonisation. La langue française, la langue d’une nation civilisée pour faire sortir le colonisé de sa barbarie primitive, la langue française comme un don « humanitaire et civilisateur » pour reprendre la formule de Jules Ferry. Comme le rappelle l’écrivaine algérienne d’expression française, ce n’est pas par les œuvres de Pierre de Ronsard ou de Jean Racine que les Algériens sont entrés dans la langue française, c’est la langue française qui est entrée par effraction en Algérie () La langue française était un outil au service de la colonisation. Une partie des colonisés était formée en français,« la langue des autres, celle des colonisateurs, ses maîtres », la langue de l’école coloniale : Le français donc, celui de l’école, celui de « nos ancêtres, les Gaulois », or ils n’étaient pas « nos ancêtres », et ils n’étaient pas Gaulois ! Mes, nos ancêtres parlaient, ou criaient, ou chantaient en arabe, en berbère, en Ma grand-mère, en arabe, racontait aux enfants autour d’elle, la guerre, les otages, l’incendie des oliviers, à la zaouïa. À l’école française, l’institutrice venue de France racontait Charlemagne, et même Charles Martel à Poitiers confie Assia Djebar dans un poème »(1).

    Les «défenseurs grincheux» du français

    C’est un fait, et de l’avis de plusieurs spécialistes, la langue française perd du terrain dans le domaine scientifique «l’usage du français dans les sciences tombe en désuétude, la moitié des publications scientifiques est en anglais, seulement 7% en français. Aux Nations unies, le français bataille pour garder son rang: aujourd’hui, seulement 14% des discours sont tenus en français, plus de la moitié le sont en anglais. L’écart entre les deux langues se creuse aussi à l’Union européenne, notamment dans la rédaction des rapports de la Commission, et ce phénomène s’est accentué depuis l’entrée des dix nouveaux pays membres qui parlent plutôt l’anglais. La domination de l’anglais sur les ondes, est aussi avérée. (2)

    Promouvoir la francophonie en parlant anglais, le paradoxe n’a pas manqué d’irriter les inconditionnels de la langue française . Après l’injonction vaine en son temps, de Jaques Toubon à parler français, après le prix de la carpette, décernée à ceux qui parlent anglais : « un organisme québécois de défense de la langue française a décerné dimanche un «prix citron» au président français Emmanuel Macron pour des propos défendant son usage occasionnel de l’anglais sur la scène internationale. L’organisme culturel «Impératif français» a choisi le président Macron pour avoir, créé en 1975, Impératif français se décrit comme un «oranisme voué à la promotion de la langue française, de la culture d’expression française et de la francophonie.» Lors de la visite à Paris début mars du Premier ministre québécois, le président Macron avait déclaré ne pas faire partie «des défenseurs grincheux» de la langue française, égratignant au passage les tenants d’une stricte prééminence du français. «lors de la visite du Premier ministre du Québec Philippe Couillard, déclaré vouloir renouveler le logiciel’ de la francophonie en s’inspirant de l’exemple nord-américain’ selon lequel parler l’anglais renforce la francophonie’! Ouf!», écrit cet organisme sur son site ». (3)

    La francophonie et l’arabophonie

    On pourrait se demander pourquoi l’Algérie veut prendre la défense de la langue arabe en France en lieu et place de plusieurs pays arabes qui sont dans la francophonie. Pourtant l’un des vecteurs de l’acculturation croisée, en l’occurrence la langue arabe , perd elle aussi du terrain en France. Ce que dit Assia Djebbar est important, en ce sens que la langue arabe est consubstantielle de notre personnalité. L’enseignement de la langue arabe est ancien sur le territoire français. Il remonte à l’époque de François 1er. L’agrégation d’arabe fut créée en 1905. A l’époque, l’enseignement de l’arabe était essentiellement lié au phénomène colonial. Durant la période coloniale, la politique «intégro-assimilationniste» de la puissance coloniale fut en grande partie menée contre la langue arabe. Après la décolonisation, la langue arabe continua d’être enseignée et en 1975 le Capes d’arabe fut créé. Depuis, l’arabe semble appelé à connaître un déclin inéluctable. En 2005, la session du Capes d’arabe a été supprimée Pourtant, la langue arabe ne peut pas être considérée comme une langue «rare» puisqu’elle est parlée par plus de 250 millions d’individus dans le monde et qu’elle est la langue officielle de plus de vingt pays (.. 😉 L’éducation nationale en France considère que l’arabe est une langue étrangère alors qu’elle fait partie intégrante du patrimoine culturel de millions de Français. Elle est usitée dans les familles, dans les cages d’escaliers, dans les quartiers. Elle domine dans les banlieues, dans les prisons. Pourtant, elle n’est pas enseignée à l’école primaire, elle est marginalisée au lycée. L’arabe en France est la langue des sous-scolarisés et des savants.»(3)

    Etat des lieux de l’usage du français en Algérie

    Avant 1962 l’enseignement du français à dose homéopathique faisait que les Algériens étaient des voleurs de feu selon l’élégante expression de Jean Amrouche. Ce fut pour nous la la langue du roumi mais aussi la langue pain On dit que les Algériens sont comme monsieur Jourdain ils font de la prose sans le savoir, ils «font de la francophonie» sans le savoir. Ils contribuent efficacement au rayonnement de la langue française sans y émarger ou attendre un quelconque subside. Les Algériens font autant pour la diffusion de la langue française -belle langue au demeurant- que plusieurs pays faisant partie de la liste des pays francophones sans plus mais qui, au premier vent défavorable, tournent casaque, comme c’est le cas des pays de l’Est ou des pays anglophones. L’usage du français véritable butin de guerre pour Kateb Yacine que nous avons préservé sans réciprocité est quotidien. C’est un lieu commun que de dire que l’Algérie est le deuxième pays francophone. Qu’est-ce que cela veut dire au juste? C’est d’abord l’enseignement du français depuis l’indépendance d’une façon intensive avec des fortunes diverses mais tout de même déterminée à telle enseigne qu’il y avait à l’indépendance moins de cent mille francophones- il y a de nos jours plus de 12 millions – d’autres sources parlent d’un tiers des Algériens- qui, d’une façon ou d’une autre, parlent le français de Voltaire . C’est le rai, le cinéma Ce sont des centaines de mots arabes notamment algériens qui sont passés dans la cagnotte de la langue française..

    La génération de l’indépendance qui a été acculturée à son corps défendant s’était faite un point d’honneur d’être partout autant que possible malgré tous les obstacles, à l’école ou au lycée, la première notamment en orthographe et en mathématiques. En discutant avec des collègues universitaires français il m’est arrivé de les reprendre gentiment quand ils se prenaient les pieds dans des subjonctifs pas commodes. J’étais étonné de leurs « insuffisances » et ils étaient étonnés de constater que l’enseignant des sciences dures, paléo-bougnoule que j’étais, venu du plus profond du bled se permettait de leur apprendre la fameuse poésie de Malherbes : « Et rose elle a vécu ce que vivent les roses l’espace d’un matin » ou encore la belle poésie la ballade des pendus de François Villon Nous sommes à nous demander, en le paraphrasant mais où est la langue d’antan ? La Révolution de 1789 nous a accompagnés par le vent de liberté qu’elle avait déclenché. Bien plus tard au collège nous récitions le Chant des Partisans pendant que les valeureux moudjahid se battaient pour arracher l’indépendance du pays . Bref tout a été fait par le pouvoir colonial pour magnifier la langue française, l’histoire de France et faire apparaitre les indigènes que nous étions comme des êtres in-civilisés. Il nous fallait cependant nous battre avec les armes de la colonisation pour avoir des chances d’émerger après un parcours du combattant à travers les interstices de tolérance du pouvoir colonial

    Les humains dit on ne sont pas seulement eux-mêmes , ils sont aussi le milieu où ils sont nés , le foyer ou la chaumière où ils ont appris à faire les premiers pas, les contes qu’ils ont entendus de leurs grands-mères, les poètes qu’ils ont lus les auteurs qui ont bercé leurs enfances au point de les mettre sur des piédestaux comme ce fut en l’occurrence les auteurs du Moyen âge au XIXe siècle qui ont bercé notre enfance, notamment décrits dans le Lagarde et Michard C’est enfin les instituteurs « ces hussards noirs de la République » Ces instituteurs, on ne le rendra jamais assez justice pour avoir traversé le no man’s land qui nous séparait des européens d’Algérie Ils nous ont appris outre le bon usage du français, le bel usage du français.

    La francophonie du XXIe siècle entre l’Algérie et la France

    La France apprécie-t-elle à sa juste mesure l’apport inconditionnel des millions d’Algériennes et d’Algériens qui, qu’on le veuille ou non, font plus pour la langue française que des dizaines de pays qui émargent au râtelier de la Francophonie ? Il faudra bien qu’un jour «on rende à César ce qui appartient à César», en reconnaissant à l’Algérie un rôle majeur dans la diffusion du français.

    C’est toute la littérature algérienne d’expression française, c’est une cinquantaine de quotidiens francophones, c’est 80% des vols des Algériens vers la France, c’est des milliards de dollars pour le tourisme c’est enfin le marché algérien qui fait que la France est le deuxième partenaire depuis l’indépendance malgré toutes les vicissitudes. Quand on parle français, on consomme français, on roule français et ceci malgré la mondialisation. De la même manière, la culture francophone est toujours prégnante, notamment dans la fonction publique que nous avons héritée pour le meilleur et pour le pire, la littérature, la musique, les arts plastiques, le cinéma, la mode vestimentaire.Bref le vécu au quotidien.

    Enfin, il ne faut pas cacher la réalité; des dizaines de milliers d’universitaires, ingénieurs, médecins s’installent en France, participant de ce fait au dynamisme scientifique de la France et ceci sans que la France n’ait déboursé un maravédi à l’Algérie qu’il faut rappeler et les normes de l’Unesco l’attestent, près de 100.000 dollars pour la formation d’un universitaire. Mieux encore, l’Algérie participe enfin à l’enrichissement de la langue française en y apportant de nouveaux mots qui ont été adoptés. Cette acculturation croisée est peut-être un signe que la vitalité d’une langue a besoin de sang exogène pour conjurer son dépérissement. Malgré cela, la France des arts, des armes et des lois selon du Bellay fait une sélection incompréhensible. Il nous parait qu’il est plus facile d’obtenir un visa commercial qu’un visa pour les intellectuels, notamment les enseignants.

    Tout d’abord et pour toutes les raisons, deuxième pays francophone, pays arabophone et amazighophone, l’Algérie ne peut pas et ne devrait pas de mon point de vue être traitée comme les autres pays pour ce qu’elle fait pour la langue française En tant qu’universitaires qui, pendant des dizaines d’années, avons enseigné en français, nous sommes nombreux à penser que la France doit développer une relation spéciale avec l’Algérie au nom de l’histoire des liens de sang tissés, du sang versé sans rapport dominant dominé mais avec une parole désarmée et une réelle volonté de faire un aggiornamento de notre histoire commune pour la reconnaissance du fait que la colonisation ne fut pas un long fleuve tranquille

    La « reconnaissance objective» de l’Algérie pour la France passe par la résolution des contentieux en premier lieu, la restitution sans condition des restes des patriotes algériens qui sont entreposés dans les musées de France et de Navarre, C’est aussi la mémoire constituée par toutes archives qui contribueront certainement à la sérénité des relations , c’est enfin cette diaspora trait d’union qui peut être un vecteur de stabilité et vivification de la langue dans une acculturation apaisée Un signe fort et symbolique serait celui de la mise en place d’une grande bibliothèque numérique qui contribuerai ce faisant à l’apaisement des mémoires, par la restitution sous une forme ou une autre des fonds d’archives .

    Souvenons nous ! Quand Mitterrand a inauguré la Bibliothèque d’Alexandrie, les députés égyptiens anglophones qui se sont fait traduire son discours l’ont acclamé debout Pour rappel il faut bien le dire que l’armée d’invasion a brûlé en 1837 la bibliothèque de Sidi Hammouda Constantine et comme rapporté par Adrien Berbrugger : « chaque soldat voulait avoir «son Coran» et que faute de bois, on allumait le feu avec les ouvrages. » .Dans le même ordre du plaidoyer il est utile de rappeler qu’un matin de juin 1962 , le cadeau de l’OAS a pris la forme d’un gigantesque incendie. Ce furent 600.000 ouvrages de la Bibliothèque d’Alger dont certains uniques, qui furent dévorés par le feu.

    Si on y ajoute la mise en place d’une présence culturelle digne de ce nom en France dans sa double dimension arabe et amazighe, rien ne s’opposerait alors de mon point de vue à l’acceptation par l’Algérie de donner la pleine mesure de son talent au sein de la Francophonie. Cependant et pour terminer la question qui se pose est la suivante : La francophonie devra t-elle continuer à être une sorte de « françafrique » par d’autres moyens ? Ou doit elle s’affranchir du passé pour aller vers l’universel ? De notre point de vue si elle veut perdurer la francophonie ne doit pas se départir de sa fonction culturelle qui devrait , sans condescendance, favoriser le dialogue des cultures qui peuvent s’exprimer en langue française tout en favorisant une altérité croisée par un accueil bienveillant des autres expressions linguistiques.

    Note

    1.Abdelkader Kherfouche http://orientxxi.info/magazine/l-heritage-colonial-de-la-francophonie,1356,1356

    2.Chems Eddine Chitour https://www.mondialisation.ca/francophonie-que-peut-faire-de-plus-lalgerie/5304176

    3.https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/25/macron-recoit-un-prix-quebecois-parodique-pour-ses-propos-sur-la francophonie_a_23394921/?

    Professeur Chems Eddine Chitour

    Ecole Polytechnique Alger

    Source : Blog du Professeur Chitour

    Tags : Afrique, France, françafrique, Francophonie, coloniaslime, colonisation, exploitation, spoliation, pillage, ressources naturelles,