Étiquette : France

  • Françafrique : Bob Denard, « le sultan blanc des Comores »

    Françafrique : Bob Denard, « le sultan blanc des Comores »

    Afrique, Comores, Françafrique, France, Bob Denard, Mercenaires,

    Chef d’une milice impitoyable, ce seigneur de guerre français s’est hissé à la tête d’un pays de 400.000 habitants en enchaînant les coups d’État. L’histoire de Bob Denard, « le sultan blanc des Comores » qui a transformé l’archipel en paradis des mercenaires

    Fils d’un soldat de l’armée colonial, il braque son père à 12 ans. Adulte il tente une carrière dans l’armée. Il en sort et s’engage comme mercenaire dans différents conflits: Yemen, Biafra, Gabon, Libye, Kurdista, Bénin… Le soldat de l’ombre devient l’homme de main de Foccart.

    Ses recrues viennent en grande partie des réseaux d’extrême-droite. Elles se distinguent par des comportements violents sur le terrain. Bob Denard recrute également par petite annonce : « Cherche jeune homme épris d’aventure pour découvrir le monde ».

    Son histoire aux Comores débute un mois après l’indépendance du pays en 1975. Il débarque 300 fusils automatiques à Moroni sous les yeux de la gendarmerie française et constitue un groupe paramilitaire qui capture le président Ahmed Abdallah pour le remplacer par Ahmed Soilihi.

    Deux ans plus tard, il recrute 50 mercenaires parmi ses réseaux nationalistes et monte l’opération « Atlantide ». Objectif: remettre Ahmed Abdallah au pouvoir pour remplacer Ahmed Soilihi. Une mission « validée par les services secrets français » selon Denard.

    A son retour, le mercenaire et ses troupes sont acclamés. Bob Denard décide de s’installer aux Comores pour construire la base arrière de ses activités paramilitaires. C’est le début d’un règne sulfureux.

    Il dirige de la Garde Présidentielle: une troupe d’élite de 500 comoriens encadrée par des mercenaires européens. Elle est cofinancée par les services secrets français et l’Afrique du Sud. Pour celle-ci, les Comores permettent de contourner l’embargo imposé au régime d’Appartheid.

    Le mercenaire devient entrepreneur. Il finance des projets agricoles et touristiques, dont le prestigieux hôtel Galawa. Ses 250 chambres sont composées en grande partie de sud-africains. C’est aussi un lieu de débauche et de débordements pour les mercenaires français.

    Bob Denard s’installe dans une belle villa face à l’hôtel. Il épouse une comorienne, se convertit à l’Islam et prend le nom de Moustapha Mahadjou. Un moyen de soigner sa réputation et celle de ses mercenaires. Elles en ont bien besoin.

    L’opulence de ces miliciens européens dérange. Leurs privilèges s’affichent avec violence dans un pays pauvre et pieux. Ceux qui contestent ces injustices sont torturés ou exécutés. La contestation gronde jusque dans la Garde Présidentielle où une mutinerie éclate.

    26 novembre 1989 : Ahmed Abdallah est assassiné en présence de Bob Denard et ses hommes. Les Comoriens manifestent leur indignation. La France est contrainte de réagir. Le Premier ministre saisit les services spéciaux gérer ces mercenaires qu’il qualifie de « bande d’énervés ».

    Il quitte les Comores mais ne tarde pas à y revenir. Malmené par le nouveau régime comorien, le fils d’Ahmed Abdallah reprend contact avec le mercenaire pour organiser encore un coup d’État. « Le patron est de retour », peut on entendre à Moroni en 1995. Plus pour longtemps.

    Cette-fois la France sort les grands moyens pour mettre fin au règne du « sultan blanc des Comores ». Des centaines de soldats débarquent. Le mercenaire de 66 ans se rend devant les caméras du monde. Il est emprisonné et meurt dix ans plus tard sans revoir les îles de la lune.

    Malgré quelques projets ambitieux, Bob Denard laisse le souvenir d’un instrument de la prédation française aux Comores. Concernant sa chute, un de ses lieutenants estime que « les autorités françaises ont manqué d’élégance vis-à-vis de cet homme qui les a tant servies ».

    Pour approfondir le sujet, voici les documentaires qui m’ont servi à illustrer ce thread. Il y a aussi un film qui retrace son engagement au Congo RDC : Mister Bob. Il est dispo en entier sur youtube.

    Source : Twitter

    #Comores #Bob_Denard #Françafrique #Mercenaires


  • Burkina Faso : Traoré sur les pas de Thomas Sankara

    Burkina Faso : Traoré sur les pas de Thomas Sankara

    Burkina Faso, Ibrahim Traoré, Thomas Sankara, France, Mali, Sahel,

    Thomas Sankara, avec le grade de Capitaine a renversé le président Jean-Baptiste Ouedraogo à l’âge de 34 ans. Aujourd’hui, Ibrahim Traoré a renversé Paul Damiba au même âge et au même grade. Est-ce le fruit de l’hasard?.

    En tout cas, ce qui est sûr c’est que le nouveau homme fort du Burkina Faso semble aller sur les pas du président martyr le plus apprécié du Pays des Hommes Libres. Celui qui en seulement 4 ans au pouvoir (1983-87), a construit 350 écoles, des routes, des chemins de fer sans aide étrangère. Il a augmenté le taux d’alphabétisation de 60%. Il a également interdit les mariages forcés, donné des terres aux pauvres, vacciné 2,5 millions d’enfants et planté 10 millions d’arbres.

    Thomas Sankara a nommé des femmes à des postes gouvernementaux élevés, les a encouragées à travailler, les a recrutées dans l’armée et leur a accordé des congés de maternité. Il a également vendu la flotte de voitures Mercedes du gouvernement et a fabriqué la Renault 5 (la voiture la moins chère vendue au Burkina Faso à cette époque).

    « Il n’y a pas de véritable révolution sociale sans la libération de la femme. Que mes yeux ne voient jamais et que mes pieds ne me conduisent jamais dans une société où la moitié du peuple est tenue au silence. J’entends le rugissement du silence des femmes. Je sens le grondement de leur tempête et je ressens la fureur de leur révolte », a-t-il déclaré.

    Il a rendu la Renault 5 voiture de service officielle des ministres. Il réduit les salaires de tous les fonctionnaires, y compris les siens, et interdit l’utilisation des chauffeurs du gouvernement et des billets d’avion de première classe. Et il a abaissé son salaire à 450 dollars par mois.

    Il s’est opposé à l’aide étrangère, affirmant que « celui qui vous nourrit, vous contrôle ». Il a également chassé l’impérialisme français et retiré le Burkina Faso du FMI.

    Après tout cela, il a quand même été tué comme un chien par les laquais de la France. Leçon : Peu importe votre loyauté et votre patriotisme envers votre peuple et votre pays, si l’Occident veut votre mort, vos propres compatriotes seront utilisés pour faire le sale boulot.

    Comme disait le président guinéen, Ahmed Sékou Touré, « quand vous êtes félicité par le colon, cela signifie que vous êtes mauvais pour votre peuple. Quand ils disent que tu es mauvais, cela veut dire que tu es bon pour ton peuple. Le jour où ils diront que je suis bon, cela voudra dire que je vous ai trahi ».

    Aujourd’hui les responsables français s’agitent dans des déclarations qui trahissent leur esprit colonisateur. Ainsi, François Hollande a affirmé que «les coups d’Etats au Mali et au Burkina ont été utilisés par les Russes pour mettre la France dehors». N’est-ce pas là, un aveu implicite que Paul Damiba était un pion français?

    #Burkina_Faso #Ibrahim_Traoré #Thomas_Sankara #France #Mali #Sahel

  • Burkina Faso : Qui est Ibrahima Traoré?

    Burkina Faso : Qui est Ibrahima Traoré?

    Burkina Faso, Ibrahima Traoré, France, Barkhane, Sahel, djihadistes,

    DAKAR, 3 octobre (Reuters) – Alors qu’un convoi lourdement armé traversait une foule en liesse dans la capitale du Burkina Faso dimanche matin, le visage juvénile du dernier dirigeant militaire du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, a émergé de la tourelle d’un véhicule blindé de transport de troupes.

    Vêtu d’un treillis de sport et d’un béret rouge, le joueur de 34 ans a souri et levé le pouce alors que les badauds l’accueillaient, certains en agitant des drapeaux russes.

    Traoré, un officier de rang relativement bas qui dirigeait quelques jours plus tôt un régiment d’artillerie dans une petite ville du nord, a été catapulté sur la scène mondiale depuis que lui et un groupe de soldats ont renversé le président Paul-Henri Damiba lors d’un coup d’État le 30 septembre.

    On sait peu de choses sur Traoré et ses collègues, qui depuis vendredi ont fait des déclarations à la télévision nationale en brandissant des fusils, des ceintures de munitions et des masques.

    Ils sont confrontés à des défis gigantesques pour atténuer les difficultés dans l’un des pays les plus pauvres du monde où la sécheresse, les pénuries alimentaires et les systèmes de santé et d’éducation qui craquent constituent des défis quotidiens pour des millions de personnes.

    Pourtant, l’accent initial a été mis sur les conflits et la politique.

    Dans une interview accordée à Radio France International lundi, Traoré, un militaire de carrière qui a combattu en première ligne contre des militants islamistes dans le nord, a insisté sur le fait qu’il ne resterait pas longtemps aux commandes.

    Une conférence nationale nommera un nouveau dirigeant par intérim d’ici la fin de l’année. Ce dirigeant, qui pourrait être civil ou militaire, honorera un accord avec le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest et supervisera un retour à un régime civil d’ici 2024, a-t-il déclaré.

    « Nous ne sommes pas venus pour continuer, nous ne sommes pas venus dans un but particulier », a-t-il déclaré. « Tout ce qui compte quand le niveau de sécurité revient, c’est le combat, c’est le développement. »

    Pourtant, une première image a émergé de ce que la junte de Traoré a l’intention de faire de son temps au pouvoir.

    Leurs actions, qui peuvent inclure une réforme de l’armée et des liens avec de nouveaux partenaires internationaux tels que la Russie, pourraient modifier la politique en Afrique de l’Ouest et changer la façon dont le Burkina Faso combat une insurrection islamiste qui a tué des milliers de personnes et contraint des millions de personnes à fuir.

    Les officiers de l’armée ont d’abord soutenu Damiba lorsqu’il a pris le pouvoir lors de son propre coup d’État en janvier, promettant de vaincre les islamistes. Mais ils ont rapidement perdu patience. Damiba a refusé de réformer l’armée, a déclaré la junte de Traoré. Les attaques se sont aggravées. Pas plus tard que la semaine dernière, au moins 11 soldats ont été tués lors d’une attaque dans le nord.

    Pendant ce temps, la Russie a exprimé son soutien au coup d’État tout comme ses voisins régionaux et les puissances occidentales l’ont condamné.

    « Je salue et soutiens le capitaine Ibrahim Traoré », lit-on dans une déclaration de l’homme d’affaires russe Yevgeny Prigozhin, fondateur de la société militaire privée Wagner Group, qui opère à travers l’Afrique, y compris au Mali voisin du Burkina Faso.

    LIENS AVEC LA RUSSIE ?

    Des liens avec la Russie mettraient encore plus à rude épreuve les relations avec l’ancienne puissance coloniale française, qui a fourni un soutien militaire ces dernières années mais est devenue la cible de manifestations pro-russes. Son ambassade à Ouagadougou a été attaquée au lendemain du coup d’État de vendredi.

    L’entrée de Wagner au Mali l’année dernière a sonné le glas de la mission d’une décennie de la France visant à contenir les islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique qui se sont depuis propagés au Burkina Faso.

    Wagner et l’armée malienne ont depuis été accusés par des groupes de défense des droits et des témoins d’abus généralisés, notamment le meurtre de centaines de civils dans la ville de Moura en mars.

    Les nouveaux dirigeants du Burkina Faso ont attisé samedi les émeutes anti-françaises lorsqu’ils ont déclaré dans une déclaration à la télévision que la France avait hébergé Damiba dans une base militaire et qu’il prévoyait une contre-offensive.

    Le ministère français des Affaires étrangères a démenti que la base ait hébergé Damiba.

    Traoré suit un cours intensif de diplomatie. Il a minimisé le lien entre Damiba et la France et a appelé à la fin des manifestations. A propos des liens avec la Russie, il était vague.

    « Il y a beaucoup de partenaires. La France est un partenaire. Il n’y a pas de cible particulière », a-t-il déclaré à RFI.

    En attendant, il doit jongler avec les problèmes du quotidien. Dimanche, il est arrivé en treillis militaire à une réunion avec des responsables ministériels qui a été diffusée en ligne.

    La junte peut-elle garantir la sécurité des écoles qui rouvrent cette semaine, ont-ils demandé à leur nouveau chef. Que fait-on d’un appel d’offres pour une liaison ferroviaire avec le Ghana ?

    Traoré, qui a dû consulter des conseillers, n’a pas eu toutes les réponses.

    Reuters, 03/10/2022

    #Burkina_Faso #Ibrahima_Traoré #Sahel

  • La France perd progressivement son influence en Afrique

    La France perd progressivement son influence en Afrique

    France, Afrique, Françafrique, Barkhane, Mali, Burkina Faso,

    Samedi, les putschistes ont accusé la France d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’ils avaient dit avoir démis vendredi. Une défiance anti-française également prégnante au Mali, au Niger et en Centrafrique, au profit de la Russie.

    La tentative de coup d’État au Burkina Faso entérine encore un peu plus le déclassement de l’influence française en Afrique de l’Ouest, au profit en particulier d’une Russie conquérante, qui surfe sur des opinions publiques devenues hostiles à Paris. Même si la situation reste confuse dans le pays, le chef de l’État destitué ayant finalement accepté de démissionner dimanche, la dynamique négative pour la France n’est ni récente ni anecdotique et gagne du terrain, alors que dans le même temps, la contagion djihadiste s’étend. Les groupes armés frappent de plus en plus fort au Sahel et s’infiltrent vers le golfe de Guinée.

    À peine 24 heures après le début du coup contre le colonel Damiba, lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier, les putschistes ont accusé la France de l’aider à reconquérir le pouvoir, accusations immédiatement balayées par Paris. Ils ont aussi revendiqué la «ferme volonté d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme».

    Une allusion implicite à la Russie, dont des drapeaux ont été aperçus au Burkina depuis deux jours. «Les putschistes inscrivent très explicitement leurs actions dans un clivage Russie versus France», relevait samedi Yvan Guichaoua, expert de la région à l’université de Kent, à Bruxelles. «Très étonnant de voir les putschistes déclarer leur flamme si vite à leur  »partenaire stratégique »» privilégié. «On aurait pu imaginer qu’ils prennent le pouvoir d’abord puis fassent monter les enchères», ajoutait-il sur Twitter.

    Et l’expert de poser deux hypothèses : «soit bosser avec les Russes était le projet depuis le début et on a affaire à un plan de déstabilisation mûrement réfléchi, soit on invoque de manière opportuniste le clivage France/Russie pour galvaniser les soutiens parce que le projet tangue». Samedi l’ambassade de France à Ouagadougou a même été attaquée. La claque est d’autant plus rude pour Paris qu’elle s’inscrit dans une tendance lourde.

    Le Mali, l’étincelle qui a mis le feu aux poudres

    Au Mali voisin, la France a déployé pendant neuf ans la force antidjihadiste Barkhane contre les groupes affiliés à al-Qaida et État islamique, avant d’assister en 2020 à un double coup d’État amenant au pouvoir des militaires franchement hostiles à sa présence. Jusqu’à l’annonce par le président Emmanuel Macron du départ des soldats français qui se redéploient différemment dans la région. Simultanément, des soldats de la société de mercenaires privée russe Wagner s’installaient dans le pays, quand bien même Bamako n’évoquait que des «formateurs russes». Depuis, l’influence de Moscou s’y est renforcée, notamment via les réseaux sociaux et médias russes.

    Un tout récent rapport de l’Institut de Recherche stratégique de l’École militaire (Irsem), dépendant du ministère français de la Défense, décrivait au Mali la «prolifération de contenus de désinformation en ligne, le plus souvent destinés à dénigrer la présence française et justifier celle de la Russie». Il constatait aussi la contagion au Burkina voisin. «Le  »pays des hommes intègres » fait aujourd’hui partie des pays africains dans le viseur» de Wagner, écrivaient les auteurs. Qui notaient de très fortes progressions de l’audience des sites en français des médias russes RT et Sputnik depuis un an.

    Au Niger, la présence militaire française critiquée à son tour

    Une contagion qui semble également gagner le Niger voisin. Le 18 septembre 2022, des centaines de personnes manifestaient ainsi dans les rues de la capitale Niamey, et à Dosso (sud-ouest du pays), pour protester notamment contre la force française Barkhane combattant les djihadistes dans le Sahel. C’était la première mobilisation du genre dans le pays.

    Derrière cette mobilisation, plusieurs organisations civiles réunies sous le collectif le M62, appelant au départ de Barkhane et l’accusant de déstabiliser le Sahel, s’alignent clairement sur la position de la junte au pouvoir au Mali.

    « Considérant les multiples assassinats de nos populations civiles par la force Barkhane, chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu’elle estime conquis pour matérialiser son dessein funeste de déstabilisation du Sahel, nous réitérons notre opposition à la présence militaire française dans notre pays et exigeons son départ immédiat », déclarait alors, sans ambages, le M62.

    Un discours relayé par d’autres organisations de la société civile comme le Réseau panafricain pour la paix, la démocratie et le développement (Reppad), une structure en lien avec des organisations citoyennes importantes au Burkina Faso et au Mali.

    Ces rassemblements étaient alors ponctués de slogans anti-français et pro-russes : «Barkhane dehors», «À bas la (France)», «La France, dégage», «Vive Poutine et la Russie». Comme au Niger, et au Burkina, des drapeaux russes étaient également brandis aux côtés de drapeaux nigériens et maliens.

    En Centrafrique

    Mais la défiance envers la présence militaire française sur le continent, n’est pas l’apanage du Sahel. C’est ainsi le cas également en Centrafrique, où les relations diplomatiques avec la France se détériorent depuis plusieurs années, et notamment depuis le choix de la France de se retirer du pays en mettant fin à l’opération Sangaris, en octobre 2016, après quasiment trois ans de présence, laissant la Minusca (force de l’ONU) gérer seule la sécurité du pays. Un choix alors mal perçu par les Centrafricains, qui y virent un «abandon» en pleine crise, relate Ouest France .

    Un retrait dont la Russie, là encore, a su tirer profit, en y envoyant des instructeurs militaires, des armements, où en initiant des processus de paix pour réconcilier des milices. Et en y installant le controversé groupe paramilitaire Wagner.

    Parallèlement, la Russie s’est rapprochée de diverses organisations influentes de la société civile, à l’image de la Galaxie Nationale. En mai dernier, elle fut à l’origine d’une forte mobilisation à Bangui pour exiger le départ de la Minusca, et du média français RFI, décrit alors comme «un outil de propagande de la France à travers ses tapages médiatique grotesques, truffés de mensonges, orchestrés dans le but visible de ternir l’image de la République centrafricaine et ses alliés (…)».

    Face à la multiplication de campagnes de désinformations alimentées par la Russie, Emmanuel Macron a décidé, le 7 juin, la suspension de l’aide budgétaire et militaire de la France au profit de la Centrafrique. Lors d’un échange avec son homologue centrafricain le 1er juin, le président avait même déploré qu’il soit «l’otage du groupe paramilitaire russe Wagner». Jetant ainsi un froid sur les relations diplomatiques qui, depuis, ne se sont pas vraiment réchauffées.

    «L’offre russe»

    Au-delà du Sahel – et de la Centrafrique, la baisse de l’influence de la France en Afrique de l’Ouest, au cœur de ce qui était jadis son «pré carré», est patente. «On est à la fin d’un cycle. Si on continue sur la même lancée, il y a des risques d’éviction stratégique forts de la France d’espaces importants et d’intérêts majeurs», expliquait à l’AFP en mai dernier Elie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’Institut français des relations internationales (IFRI).

    «La conditionnalité démocratique nous met en porte-à-faux avec des régimes qui sont en plein recul sur ce point et n’hésitent pas à faire valoir la concurrence avec des compétiteurs qui eux ne conditionnent leur soutien à aucun critère intérieur», ajoutait-il, pointant «l’offre russe».

    Bientôt le Sénégal et la Côte d’Ivoire ?

    En quittant le Mali, Paris a promis de ne pas délaisser la lutte contre les djihadistes, qui menacent ouvertement les pays du golfe de Guinée. Des discussions sont censées être en cours entre Paris et les chancelleries africaines, mais la France revendique une volonté de discrétion.

    «On change de paradigme (…). Aujourd’hui, se déployer avec une armada n’est plus dans l’air du temps», résumait à l’AFP cet été le colonel Hubert Beaudoin, sous-chef opérations de Barkhane à Niamey (Niger). Un air du temps, à l’évidence, défavorable à Paris.

    «À qui le tour ?» s’interrogeait pleine d’ironie, une source sécuritaire ouest-africaine à l’AFP, en évoquant le coup d’État au Burkina. «Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, c’est à bas bruit, mais le vent  »France dégage » souffle également». À terme, la France pourrait devoir quitter le Burkina. Quelque 400 soldats y sont présents avec la force Sabre, des forces spéciales qui forment des soldats burkinabés près de Ouagadougou. Un départ jugé «certain», par une source militaire interrogée par l’AFP, plusieurs fois déployée au Sahel.

    Le Figaro, 01/10(2022

    #France #Mali #Burkina_faso #Afrique #Barkhane

  • France : Des vols vers Alger à 80 euros chez Transavia

    France : Des vols vers Alger à 80 euros chez Transavia

    France, Algérie, Transavia, vols,

    de l’automne 2022 pour lancer leurs meilleures promotions, d’autres se préparent déjà d’augmenter leurs tarifs, dans les mois à venir. C’est le cas de Transavia qui a fait part d’une prochaine des prix des billets. En effet, «selon le responsable commerciale de Transavia, les prix des billets devront suivre une tendance haussière. Et ce, suivant le contexte économique mondial.» Cependant, auparavant, Transavia a également partagé cinq nouveautés qui seront apportées à son programme aérien de l’automne et hiver 2022/2023.

    Parmi ces nouveautés, le lancement de cinq nouvelles lignes entre la France et l’Algérie. Il est question de : Paris – Sétif, Paris Béjaïa, Lyon – Béjaia, Lyon Constantine. Et enfin Nantes – Paris. Les prix de Transavia pour l’automne 2022 Avec l’ouverture de ces nouvelles lignes, les voyageurs algériens auront accès à une multitude de choix. Cependant, une seule question revient sur la toile, concernant ces nouvelles ouvertures, le prix des billets. Pour connaitre le niveau de ces derniers, nous avons procédé à une simulation des prix sur le site de réservation de Transavia. Parmi les nouveautés proposées, pour l’automne 2022, par cette dernière, la ligne Nantes-Oran.

    Il faut savoir que le premier vol de cette compagnie low cost entre Nantes et Oran est prévu pour la mi-octobre, plus précisément pour le 12 octobre prochain. Transavia va, ainsi, assurer la desserte de ces destinations à raison d’un vol par semaine, soit tous les mercredis. Pour les premiers vols de la compagnie sur cette ligne, les billets sont commercialisés au prix de 135 euros l’aller simple. C’est le cas, notamment, pour les liaisons du 12 et 19 octobre 2022.

    Par ailleurs, à partir du 26 octobre prochain, les prix de Transavia vont connaitre une certaine baisse. Et ce, pour atteindre 91 euros l’aller simple, le premier novembre 2022. Voire 70 euros, le 11 novembre 2022. Qu’en est-il des autres lignes de Transavia ? Transavia dessert également l’aéroport de Houari Boumediene à partir de celui de Nantes. Cependant, pou ce mois d’octobre 2022, les prix affichés sur cette ligne sont moins chers que ceux de la ligne Nantes – Oran. En effet, Transavia propose de voyager entre Nantes et Alger au prix de 80 euros, l’aller simple. Ce prix sera maintenu avec une légère hausse, pour atteindre les 90 euros, sur certaines dates du mois d’octobre 2022. Tel est le cas du mercredi 5 octobre prochain. Ces prix repartent à la hausse, pour atteindre la barre des 170 euros, pour un aller simple, le 21 octobre prochain.

    Le Midi Libre, 03/10/2022

    #Algérie #Vols #Transavia

  • La question du Sahara au sommet euro-méditerranéen

    La question du Sahara au sommet euro-méditerranéen

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Sommet euro-méditerranéen, gaz, France, Alicante,

    La France estime que le conflit sahraoui sera abordé au sommet d’Alicante
    Ce contenu a été publié le 28 septembre 2022 – 12:2928 septembre 2022 – 12:29
    Paris, 28 sept (EFE) – Le conflit sur la souveraineté du Sahara occidental entrera « sûrement » dans les discussions du sommet euro-méditerranéen de vendredi à Alicante, bien qu’il ne soit pas à l’ordre du jour officiel, ont déclaré des sources françaises mercredi.

    Des sources à l’Elysée ont indiqué que les conséquences de ce conflit dans le contexte de la crise énergétique et de l’approvisionnement en gaz en Europe pourraient inclure la question dans les discussions entre les chefs d’Etat et/ou de gouvernement des neuf pays du Sud de l’Union européenne (UE), ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel.

    La crise énergétique occupera la première session de travail, et des sources françaises ont déclaré que les relations avec les pays de la rive sud de la Méditerranée seront discutées, bien qu’il ne soit pas prévu de discuter spécifiquement du conflit du Sahara occidental.

    Ce conflit, qui oppose le Maroc (qui considère que le Sahara occidental fait partie de son territoire) à l’Algérie (qui défend le Front Polisario pro-indépendance), affecte l’approvisionnement en gaz.

    Alger a fermé le robinet au Maroc, qui en a ensuite envoyé une partie en Espagne, et a réduit le débit sur l’oléoduc direct Algérie-Espagne après que Madrid ait changé sa position sur le Sahara occidental en mars.

    L’Elysée a insisté sur le fait qu’il souhaitait que « les relations entre les pays riverains de la Méditerranée soient les meilleures possibles » compte tenu de ces implications, et qu’il était favorable à un rapprochement.

    Un autre sujet qui devrait être abordé lors du dîner des chefs d’État et/ou de gouvernement d’Alicante, consacré aux affaires internationales, est celui des frictions entre la Turquie et la Grèce, récemment ravivées par Ankara.

    Selon la France, les dirigeants européens réaffirmeront que le droit international et l’intégrité territoriale de la Grèce doivent être respectés, et que la Turquie doit renoncer à ses « manœuvres d’intimidation ». EFE

    Swissinfo, 28/09/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Europe #Gaz #Sommet_euro_méditerranéen #Argelia

  • Algérie-France: Une visite ratée, déformée et parodiée !

    Algérie-France: Une visite ratée, déformée et parodiée !

    Algérie, France, colonisation, mémoire, Emmanuel Macron,

    Lors de sa visite en Algérie, le président français a préféré parler d’«immigration choisie» et de projets d’«incubateurs high tech» franco-algériens. Le président a aussi évoqué la création de «studios de cinéma» pour favoriser la créativité de la jeunesse algérienne.

    Ah oui, également, une commission d’historiens des deux pays, qui sera chargée d’élaborer l’histoire de la colonisation à partir des archives de l’un et l’autre pays.

    Des formules à l’emporte pièce et uniquement pour la galerie, avec toujours le vide sidéral au niveau de l’action. il y aurait trop à dire sur tout cela, je me contenterai de deux observations, liées à ce voyage en Algérie. La première sur la création « d’une commission mixte d’historiens ». Cette initiative est une concession inutile qui ne nous (Algériens) voudra que des humiliations supplémentaires.

    Quel besoin en avons-nous de la France ?

    Et quels besoins, autres que politiciens, en ont les Français de l’Algérie ?

    Même s’il restait encore quelques archives à explorer, la colonisation de l’Algérie est aujourd’hui suffisamment documentée. Je parie que dans les mois et peut-être les années qui suivront, cette commission distillera, à destination des algériens, un lent poison de polémiques et de débats que nous devrons boire jusqu’à la lie.

    Cette commission pourra-t-elle dire aux uns et autres que formellement la colonisation était un crime en soi, quelque que soit ses motifs ?

    Cette commission pourra-t-elle dire que le système colonial avait poussé inexorablement les Algériens à la déchéance, la famine et les épidémies. C’est dire que Algériens et Français, ne dansent pas sur le même registre d’attribution. Les deux intentions sont diamétralement opposées.

    La deuxième observation c’était de voir le président Français passé nouvellement un cran en expliquant aux Algériens ce qu’ils savaient déjà, alors renier et garder sous silence encore une fois de plus, les crimes de la colonisation, c’est se donner le droit de dire quand commence l’histoire et quand elle finit. La guerre a été perdue par la France. C’est acté.

    Mais le Président Français a franchi un pas important en parlant «d’une histoire d’amour» entre la France et l’Algérie, il nous commente le futur dans une espèce d’élan mystique, pour demander à la jeunesse Algérienne d’oublier le passé, d’aimer un peu plus la France et que tous les Français leur doivent solidarité par amour éperdu pour l’humanité, la démocratie, les valeurs, enfin tous ces balivernes qui font l’ordinaire du blabla pour le reste du monde.

    Pas grave, suffira de faire semblant. Il en profitera pour offrir des nouvelles opportunités à la jeunesse algérienne, des visas, des incubateurs en faisant la promotion d’une immigration choisie en privilégiant ceux qui ont fait de hautes études. Un petit coup de pommade au passage, ça c’est davantage pour la politique de la France envers l’Algérie.

    Certes la France est un pays important, mais l’Algérie l’est également L’Algérie reste, en revanche, la clef de l’Afrique. Enfin et surtout, l’Algérie n’est plus colonisée, après 132 ans le peuple Algérien n’est pas mort, il est bien libre, une liberté acquise chèrement et cela mérite d’être bravement et fièrement dite.

    Sûrement, il faut normaliser nos rapports avec la France, mais ça ne passe pas et depuis des années la presse française ne cesse d’accuser l’immigration (surtout Algérienne) de tous les maux, de l’insulter quotidiennement, d’exiger son expulsion catégorique et plus encore d’exiger la reconnaissance des bienfait de la colonisation pour avoir construit un pays qui n’existait pas (routes, voies ferrées, barrages, aéroports, ports, infrastructures, écoles, etc.).

    Regardons déjà la France, longtemps, les actes anti-musulmans se sont résumés à des violences physiques qui se multiplient, ainsi qu’à des attaques à des lieux de culte musulman, toutes ces victimes suscitent compassion a minima chez les politiques et indifférence dans les médias, donc il n’y a pas de quoi donné des leçons en matière de haine et de mépris.

    La France l’a démontré par une presse conventionnée, que l’anti-algérien trouve sa source dans cette vieille « blessure d’orgueil » dont certains ne parviennent pas à se départir. Certains veulent se convaincre que l’Algérie restera un valet à l’ancien colonisateur, mais l’Algérie dans le monde et dans ses rapports avec d’autres pays se porte bien, après soixante année d’indépendance, l’Algérie d’aujourd’hui est en droit de condamner la colonisation Française et elle est en mesure de revendiquer tous ses droits dans la restitution des richesses spoliés et transférer en France.

    Aujourd’hui la France veut « renforcer » le partenariat avec l’Algérie ?

    Oui à un partenariat de gagnant-gagnant à l’image des relations italo-algériennes qui sont ce que devraient être les relations algéro-françaises : coopération, transfert de technologie et investissement à tous les niveaux. Plus de 200 entreprises italiennes travaillent en Algérie, contrairement à certaines entreprises françaises moins compétitives par manque d’investissement en sol algérien, deux entreprises françaises (Suez et RATP) ont vu leurs contrats non renouvelés et certaines, ont plier bagages, comme Alsthom, Crédit agricole, Société Générale et BNP. Ces derniers refusaient de réinvestisser dans le pays une partie de leurs bénéfices.

    Il faut noter que les entreprises françaises travaillant en Algérie savent qu’être là c’est juste pour vendre un produit et encaisser des marges, c’est plus facile. Alors que l’Algérie veut une approche globale comprenant par exemple du transfert de compétences, de l’assistance à l’installation et du support. L’Algérie veut du transfert de technologie et les parties françaises n’ont pas l’envie de transmettre.

    Aujourd’hui l’Algérie et sa jeunesse refusent et rejettent les valeurs dégénérées qui inculquent dans les écoles primaires qu’un homme peut bien être «enceinte» de son mari et qu’il s’agit là de l’un des plus beaux progrès de l’humanité ou encore cette volonté diabolique de diviser, cette culture de mort que l’Occident ne cesse de répandre partout.

    On a vu plus récemment le président français ouvrir joyeusement les bras à toute une jeunesse algérienne qui faisait retentir les rues d’Oran de slogans (On.Two.Three Viva l’Algerie) peu agréables vis-à-vis de la France qui finit tout de même par se rendre compte que NON, le jeunesse algérienne n’acclamait pas une distribution de visas.

    La Dame France, avec ces dirigeants politiques, ses médias et ses sinistres polémistes, artisans de la division et de la haine souscrit fortement à ces billevesées, ainsi nous méprisons cette hypocrisie, ces indignations calculées, qui aujourd’hui, dans ces organes de presse se font plaisir avec des clichés déformés, et toutes ces déclarations et actions en la matière sont donc purement racistes, et visent principalement à tenter de faire oublier les très longues années de colonisations et de spoliations et dépouillement des richesses, les Français doivent savoir que les intérêts de l’Algérie ne sont pas les intérêts de la France.

    Pour conclure et être plus clair, je donne tort à la France dont sa relation avec l’Algérie par manque de maintien, de tenue et surtout pour un orgueil colonial versé dans l’obscénité. La suprématie de cette civilisation en voie de pourrissement et son lot de valeurs inversées se trouvent, pour la première fois, frontalement contestées.

    L’immigration ou je dirais les musulmans de France,ont largement eu le temps de constater, durant ces deux dernières années, à quoi ressemble une société de l’inclusion, du vivre ensemble et de l’égalité, une société qui érige le «droit à la différence» comme repère d’une civilisation occidentale, c’est dire d’une population vidée de sa matière par un lavage de cerveau continu, qui les fait maintenir dans un monde virtuel, le reste du monde, en gros 80% de l’humanité, regarde ce monde occidental de plus en plus avec une immense perplexité !

    L’Algérie affirme haut et fort que son peuple refuse de cautionner les positions idéologiques à sens unique et chaque pays défend ses intérêts. C’est ainsi que l’Algérie vient de décider mettre la langue française à la porte de nos Ecoles.

    Source

    #Algérie #France #Macron #colonisation #mémoire

  • Maroc: Les factures de Jeune Afrique payées par l’Intérieur

    Maroc: Les factures de Jeune Afrique payées par l’Intérieur

    Maroc, Jeune Afrique, François Soudan, Béchir Ben Yahmed, Françafrique, France, décolonisation,

    Dans ce courrier du directeur du cabinet de la DGED, Mourad El ghoul transmet « une facture envoyée par M. François Soudan, à remettre à Monsieur le Secrétaire d’Etat à l’Intérieur, suite communication téléphonique avec Monseur le Directeur Général » (en alussion au patron des services de renseignement extérieur du Maroc, Yassine Mansouri).

    Selon cette facture, pour un « contrat de communication » de Jeune Afrique pour l’année 2010-2011 le Maroc paie 700.000 euros « exonérés de TVA ».

    Selon l’auteur François Xavier Verschave, le magazine Jeune Afrique existe pour maintenir la Françafrique, ce système de « connivences franco-africaines » au détriment des peuples africains sournoisement conçu pour faire éche au mouvement de décolonisation imposé à la France, après la 2ème Guerre Mondiale, par les grandes puissances de l’époque : Les Etats-Unis et l’ex-URSS.

    Hasard ou nécessité, un curieux phénomène veut que la mise sur pied de cette politique de confiscation de l’indépendance des pays africains coïncide étrangement avec la naissance du journal « Jeune Afrique », fondé le 17 Octobre 1960 à Paris par le Tunisien Béchir Ben Yahmed.

    De prime abord, l’appellation « Jeune Afrique », sous-entend ce sinistre paternalisle dont le colon français n’arrivera jamais à se défaire, voulant toujours faire croire que l’Afrique — vieille de plusieurs millénaires et berceau de l’Humanité et de la civilisation — n’a existé qu’avec sa venue. Lui qui n’a qu’une histoire d’à peine quelques siècles. Lui qui n’a commencé à exister qu’avec son contact avec l’Afrique.

    La création de ce canard néocolonialiste relève de tout, sauf du hasard. C’est encore Verschave qui lève le voile sur ce point : « Vous savez que le JOURNAL FRANCO-AFRICAIN JEUNE AFRIQUE est devenu le LÉGATAIRE UNIVERSEL des œuvres de JACQUES FOCCART! Dans ses MÉMOIRES, celui-ci explique que, depuis 1983, il mangeait tous les mois avec BÉCHIR BEN YAHMED, le patron de Jeune Afrique. Ce  »MARIAGE » est le plus ancien et le plus connu… » (sic)

    Que peut-on rajouter à cette CONFESSION NON ÉQUIVOQUE? Sinon rappeler que ce « mariage » entre le FAUCON FOCCART et le VAUTOUR BEN YAHMED, cette UNION INCESTUEUSE entre le PRÉDATEUR et le CHAROGNARD – l’un abattant la victime pour se sustenter de sa chair fraîche, l’autre se repaissant des miettes de sa charogne – remonte bien plus longtemps que ce que le premier affirme dans ses mémoires, c’est à dire, à l’origine même de la ’’FRANÇAFRIQUE’’, de 1958 à 1960.

    #Maroc #Jeune_Afrique #Françafrique

  • Les voix de la « Françafrique »

    Les voix de la « Françafrique »

    France, Afrique, françafrique,

    Ignorance ? Suivisme ? Patriotisme mal placé ? Les médias français épousent facilement le discours officiel lorsqu’il s’agit de l’Afrique. Les interventions militaires — de la Côte d’Ivoire au Sahel — seraient ainsi « utiles » et « désintéressées ». Ce traitement biaisé rend incompréhensible l’échec d’opérations telles que « Barkhane » ou l’impopularité croissante de Paris sur le continent.

    par André-Michel Essoungou & Fanny Pigeaud

    es grands médias français peuvent-ils s’affranchir des récits officiels quand il s’agit de l’Afrique ? Leur manière de traiter le sujet du franc CFA, monnaie pilotée par Paris et utilisée par quatorze pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, est édifiante. Le 21 décembre 2019, le quotidien Le Monde affirme ainsi qu’il « est mort ». Quelques heures plus tôt, le président Emmanuel Macron avait annoncé, à Abidjan, une « réforme historique majeure » et son souhait d’ouvrir une « page nouvelle » des relations avec le continent noir. Deux ans après, la presse n’a pas changé de discours : le chef de l’État a mis « fin en 2019 à quatre-vingts ans d’utilisation du franc CFA en Afrique de l’Ouest » (site Internet de France Info, 8 octobre 2021). Or cette monnaie « coloniale », vieil outil de contrôle économique et politique pour la France, n’a pas disparu ; seul le fonctionnement du franc CFA qui a cours en Afrique de l’Ouest a été un peu remanié.

    La présentation du « Nouveau sommet Afrique-France », organisé par la présidence française à Montpellier en octobre 2021, a, elle aussi, repris le récit officiel d’une manifestation rompant avec les pratiques « françafricaines » (Libération, 8 octobre 2021).

    Ce faisant, la plupart des journalistes n’ont pas relevé la contradiction entre une « rupture » affichée et la pratique consistant à faire venir des représentants, triés sur le volet, des sociétés civiles de pays officiellement souverains en ignorant leurs chefs d’État.

    Choisi par M. Macron pour préparer le sommet, l’universitaire camerounais Achille Mbembe était qualifié d’« observateur sans complaisance de la relation France-Afrique » (Le Figaro, 8 octobre 2021), comme le souhaitait l’Élysée.

    Pourtant, cet intellectuel se serait « surtout distingué par de rares critiques, au demeurant très générales, contre la politique africaine de la France ou les déséquilibres entre le Nord et le Sud », selon l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop dans un texte très diffusé. (…)

    Lire la suite (abonnés)

    #Afrique #France #Françafrique

  • L’éternelle guerre du gaz en Europe

    L’éternelle guerre du gaz en Europe

    Europe, gaz, Russie, Ukraine, Etats-Unis, Allemagne, Espagne, France, Nord Stream, gazoduc,

    Por Marinieves García-Manzano

    Le 10 septembre, la compagnie pétrolière russe Gazprom a annoncé l’achèvement des derniers mètres du gazoduc Nord Stream 2, qui doublera la capacité de transport de gaz de la Russie vers l’Allemagne. Le gazoduc sous-marin traverse la mer Baltique sur plus de 1.200 kilomètres et contourne l’Ukraine et la Pologne, qui perdront des milliards de dollars de recettes liées au transport du gaz sur leur territoire.

    Mais pourquoi ce pipeline est-il important ? C’est une question à laquelle pourraient très bien répondre les Allemands, qui seront la porte d’entrée du combustible convoité pour chauffer les maisons pendant les hivers européens ; mais aussi Donald Trump, qui s’est opposé à sa construction pour empêcher la Russie de contrôler le gaz entrant dans l’Union européenne. Pour la Maison Blanche de l’époque, ce projet mettait en péril la sécurité de l’Europe, mais aussi, évidemment, les dividendes que les États-Unis tirent de la vente de gaz liquéfié sur ce marché.

    L’opposition de l’ancien président était telle qu’il a signé en 2019 une loi en vertu de laquelle les États-Unis sanctionneraient toute entreprise impliquée dans sa construction. Avec l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui met l’accent sur les énergies renouvelables, la position des Américains s’est adoucie et l’argument s’est concentré sur le fait que l’Ukraine sera gravement lésée sur le plan économique. Pour résoudre ce problème, l’Allemagne et les entreprises participant à sa construction, telles que Shell et Engie, ont promis environ 1 milliard d’euros pour soutenir la transition de l’Ukraine vers l’énergie « verte », ce qui a dû sonner comme une musique aux oreilles de M. Joe. En juillet, Mme Merkel a déclaré que si les Russes tentent d’utiliser l’énergie comme une arme ou de mener des actions plus agressives contre l’Ukraine, l’Allemagne « fera pression » pour que l’UE sévisse contre la Russie.

    L’alliance Russie-Allemagne a réussi ce projet longtemps contesté, qui confie en fait le contrôle du gaz européen à ces deux pays. Et elle a triomphé principalement grâce au manque d’intérêt de Biden pour les hydrocarbures, qui, face à la savoureuse tarte aux énergies renouvelables de l’Ukraine, n’a réussi qu’à dire que le pipeline « est une mauvaise affaire ».

    L’éternelle guerre du gaz en Europe II

    En septembre, j’ai écrit dans cette colonne un article intitulé « La guerre éternelle pour le gaz en Europe », dans lequel je signalais que la compagnie pétrolière russe Gazprom avait annoncé l’achèvement du gazoduc Nord Stream 2, qui doublerait la capacité de transport de gaz de la Russie vers l’Allemagne. En fonctionnant à pleine capacité, ce gazoduc contribuerait grandement à résoudre les problèmes de pénurie de gaz et de prix élevés de l’énergie en Europe. J’ai également mentionné que ce projet, qui contourne l’Ukraine et la Pologne, ferait perdre à ces pays des milliards de dollars de recettes liées au transport du gaz sur leur territoire. Bien que les États-Unis se soient opposés à sa construction dès le début, la résistance de M. Biden à son ouverture s’est concentrée sur le fait que l’Ukraine serait gravement lésée sur le plan économique ; bien entendu, nous ne savions pas à l’époque que Hunter Biden, le fils maladroit du président, avait été membre du conseil d’administration de Burisma, la plus grande société énergétique ukrainienne, alors que son père était vice-président. Et comme le pari de Joe Biden à l’époque était apparemment de miser sur les énergies renouvelables, on a pensé que le problème pourrait être résolu par l’Allemagne et des entreprises comme Shell et Engie qui s’engagent à investir environ 1 milliard d’euros pour stimuler les énergies renouvelables en Ukraine.

    À l’époque, tout n’était qu’amour et bonheur entre la Russie et l’Allemagne, car l’ouverture de ce gazoduc donnerait aux Allemands la clé de la porte d’entrée du gaz russe en Europe, qui en est aussi actuellement le principal acheteur. Cependant, en février, tout a commencé à changer et M. Biden a menacé de fermer le Nord Stream 2 si la Russie envahissait l’Ukraine, ce qui a été rapidement suivi par le Royaume-Uni, et évidemment la Pologne et l’Ukraine. La pression de ces pays était si forte que le 22 février, deux jours avant que le président Poutine n’annonce l’opération militaire en Ukraine, les Allemands ont suspendu les autorisations d’exploitation du gazoduc.

    Cette situation, associée à la crise diplomatique inutile déclenchée par le président espagnol avec l’Algérie, qui fournit du gaz à ce pays, laisse les Européens plutôt démunis en termes d’énergie.

    Mais M. Biden a une porte de sortie et s’est rendu à Bruxelles la semaine dernière pour la présenter, signant un accord par lequel il s’engage à augmenter de 15 milliards de mètres cubes l’approvisionnement en gaz liquéfié d’ici 2022, puis de 50 milliards de mètres cubes par an jusqu’en 2030. Tout irait pour le mieux si l’Union européenne n’importait pas annuellement 155 milliards de mètres cubes de gaz russe. Il faudra donc quelques années pour que les États-Unis puissent satisfaire leur demande.

    Entre-temps, à la suite du gel des avoirs et des restrictions financières imposés à la Russie par l’Occident, M. Poutine a signé jeudi un décret avertissant que toute personne souhaitant acheter du gaz russe doit ouvrir des comptes en roubles dans des banques russes.

    Ainsi, chers lecteurs, il n’est pas étonnant que sept mois plus tard, l’éternelle guerre du gaz en Europe se poursuive.

    La guerre éternelle du gaz en Europe III

    Depuis septembre de l’année dernière, dans L’éternelle guerre du gaz en Europe, j’ai souligné l’importance du gazoduc Nord Stream 1 qui achemine, ou plutôt transportait, le gaz de la Russie vers l’Allemagne, et l’importance de la construction de Nord Stream 2, qui doublerait la capacité de transport ; ce gazoduc, déjà inauguré, a été fermé par l’Allemagne suite à la pression des États-Unis, quelques jours avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Et comme prévu, face aux sanctions économiques de l’OTAN contre la Russie, Nord Stream 1, qui est géré par la société russe Gazprom, a commencé, par coïncidence, à montrer des « défaillances », fonctionnant à 20 % de sa capacité depuis juillet. Ces défaillances ont été si terribles qu’au début de ce mois, l’approvisionnement a été complètement interrompu, d’abord pendant trois jours, puis indéfiniment, laissant l’Allemagne sans énergie pour son industrie, qui est le moteur de l’économie européenne, et plus d’un certain nombre d’entreprises allemandes ont déclaré faillite parce qu’elles sont incapables de maintenir leur production. Et bien qu’une partie du gaz russe continue d’arriver par les gazoducs qui traversent l’Ukraine et la Pologne, il y a des spéculations selon lesquelles ils pourraient également être fermés.

    Face à cette situation, les pays du G7, pensant qu’un hiver rigoureux pourrait littéralement geler les Européens, ont eu la brillante idée de « fixer une limite » aux prix du pétrole brut russe dans le but de réduire les revenus internationaux de la Russie, qui ont augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine car, bien qu’ils exportent moins, ils le font à un prix plus élevé. Mais comme nous le savons bien au Mexique, les contrôles de prix sont inutiles car la seule chose qu’ils obtiennent, c’est que ceux qui offrent les biens contrôlés les accumulent et les revendent plus cher, ou tout simplement ouvrent de nouveaux marchés, ce qui affecte principalement les consommateurs. Et c’est précisément ce qui se passe avec la Russie, qui économise son gaz et concentre ses ventes sur les pays asiatiques, laissant les pauvres Européens à la merci du gaz naturel liquéfié américain, qui, en plus d’être plus cher parce qu’il doit être envoyé par bateau et regazéifié à son arrivée en Europe, est insuffisant pour couvrir la demande européenne car il n’y a pas d’infrastructure installée pour le recevoir.

    L’Espagne, qui a également eu la brillante idée de se disputer avec l’Algérie et de fermer ses gazoducs, est le pays européen qui continue à acheter le plus de gaz à la Russie pour faire face à la climatisation de son été torride, évidemment du gaz naturel liquéfié par bateau. De leur côté, les Français ont annoncé qu’ils allaient redémarrer cet hiver leurs 56 réacteurs nucléaires, dont 32 sont actuellement en panne ou en maintenance.

    Ainsi, alors que les chers dirigeants européens annoncent rationnement et coupures de courant en hiver dans le plus pur style cubain, le MWh d’un citoyen coûte aujourd’hui 1.500 euros, soit environ 30.000 pesos, des prix qui devraient encore augmenter d’ici la fin de l’année. Au Mexique, le prix du MWh au tarif le plus élevé (DAC) dans la région la plus chère (BCS) est de 6.650 pesos.

    La Prensa, 19/09/2021

    #Gaz #Union_Européenne #UE #Russie #Gazprom #Nord_stream2