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  • L’Algérie détient-elle des clés sur la scène internationale?

    L’Algérie détient-elle des clés sur la scène internationale?

    Algérie, France, Turquie, Ukraine, Russie, Maroc, Emmanuel Macron, Maghreb, Europe, Sahara Occidental,

    A son arrivée au pouvoir, Abdelmadjid Tebboune n’a pas caché son souhait de redonner du poids à son pays. Alors qu’il vient de signer un partenariat stratégique avec la France et que le contexte international évolue, quelles cartes a à jouer l’Algérie sur la scène régionale et internationale ? La visite de trois jours d’Emmanuel Macron en Algérie a pu surprendre celles et ceux qui en étaient restés à la brouille entre les deux pays de l’automne dernier, quand le président français avait provoqué une crise en parlant de rente mémorielle du système político-militaire algérien. En quelques mois, la guerre en Ukraine d’un côté et le départ des soldats français du Mali de l’autre ont conduit Français et Algériens à envisager de nouveaux rapports.

    Ces événements ont surtout montré que la puissance régionale algérienne mais aussi ses capacités de médiation grâce à ses bonnes relations avec la Russie, les Etats-Unis, la Turquie ou, accessoirement, la Chine sont utiles. Car la présidence Tebboune a pour ambition de reprendre pied en Afrique et ailleurs après des années de discrétion internationale de l’Algérie à la suite de la guerre civile et surtout de la fin du mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

    Pour ce débat, Emmanuel Laurentin reçoit Kader Abderrahim, politologue, spécialiste du Maghreb et de l’islamisme, maître de conférences à Sciences Po Paris et directeur de recherches à l’Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), Adlene Mohammedi, docteur en géopolitique et spécialiste de la politique arabe de la Russie postsoviétique, directeur du centre d’études stratégiques AESMA et du site Araprism, et Khadija Mohsen-Finan, politologue, enseignante-chercheure à l’université Paris 1, spécialiste du Maghreb et des questions méditerranéennes, membre du comité de rédaction d’Orient XXI.

    Principales idées exprimées par les intervenants :

    -Nouveau paradigme qui s’installe entre les deux pays: Tebboune parle de la France comme 1ere puissance en Europe, membre du Conseil de Sécurité, de l’une des premières puissances en Afrique qui est l’Algérie. Il souligne un point qui me paraît le plus important de cette visite: La rencontre pour la première fois en 60 ans des responsables militaires et des services de sécurité en présence des deux Chefs d’Etat. Une manière de souligner aussi, en ce qui concerne l’Algérie, que les militaires et les services de sécurité sont sous l’autorité du président de la République.

    -Il y a une volonté de la part des deux exécutifs de démontrer qu’il y a un tournant, qu’on est dans une ère nouvelle qui s’inscrit dans le prolongement de quelque chose de nouveau. L’Article 91 de la nouvelle Constitution qui mentionne bien l’envoi d’unités de l’ANP à l’étranger et ça c’est très important au moment où la France s’est retiré du Mali mais n’a pas l’intention de se désengager totalement du Sahel. Il y avait une tradition non interventionniste de l’Algérie et cette dernière y tenait beaucoup. Donc, là, on est déjà dans une rupture et ça prolonge la rupture et annonce un projet stratégique commun entre la France et l’Algérie au Sahel.

    -Kader : Il y a la volonté de la part de l’Algérie au devant de la scène internationale. Le choix du ministre des affaires étrangères, Ramtane Lamamra est une manière de souligner que l’Algérie est présente, mais surtout elle est de retour. Reste un grand point d’interrogation, c’est quel projet? Pour le moment, tout cela reste conjoncturel, mais on ne voit pas un projet sur le long terme.

    -En termes de médiation au Mali, l’Algérie a une capacité incontournable. Le CEMOC pourrait être réactivé. Du point de vue français, l’Algérie n’est plus une poche de risque. La signature du « partenariat stratégique »

    -Le Maghreb devient un enjeu stratégique pour la sécurité de l’Europe. Ce sont des paradigmes importants du point de vue de la géopolitique dans le contexte de la guerre en Ukraine. nous voyons émerger sous nos yeux un nouvel ordre mondial dans lequel chacun tente de jouer une partition, de présenter son meilleur profil pour être là, à la table des vainqueurs lorsque se fera la nouvelle répartition des rapports de force.

    -Un petit changement dans la politique extérieure algérienne. Alger s’est bien accommodée de la présence turque en Libye. La Turquie apparaît comme un modèle intéressant pour l’Algérie qui n’était pas mécontente de voir Ankara repousser l’offensive du Maréchal Haftar soutenue par les troupes de Wagner.

    – L’Algérie veut être présente dans le dossier libyen, comme le veut dans le dossier malien et du Sahel.

    Radio France, 29/08/2022

    #Algérie #France #Macron #Maroc #Sahara_Occidental #Maghreb

  • Alger-Paris : nouvelle lune de miel ?

    Alger-Paris : nouvelle lune de miel ?

    Algérie, France, Emmanuel Macron,

    Contrairement à ce que tentent de faire passer quelques analystes et youtoubeurs à la noix, la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie est prémices d’un partenariat renouvelé, concret et ambitieux. Toutes les prévisions de ces voix déchaînées contre l’Algérie se sont avérées fausses. Ce n’est ni une visite à risque, ni une visite de nostalgie coloniale, encore moins une visite à préoccupation strictement gazière et pétrolière, comme l’ont laissé entendre les voix malveillantes d’ici et d’ailleurs, mais belle et bien une visite d’amitié dont l’objectif est de consolider la coopération bilatérale et de renforcer le partenariat dans divers domaines entre les deux pays.

    S’il convient de relever une dissonance concernant le dossier de la mémoire, il y a un rapprochement de vue sur de nombreux dossiers et pas des moindres. Le seul fait de la tenue, lors de cette visite, d’une réunion de coordination entre les responsables des services de sécurité des deux pays, première du genre à ce niveau, depuis l’indépendance, suffit à comprendre que les deux pays ont ouvert une nouvelle page dans leurs relations. Certes, le lourd passé commun entre les deux pays pèse et pèsera encore dans les relations entre les deux parties, mais tant que les volontés de ne pas occulter ni minimiser ce passé existent en France, rien ne pourra empêcher de donner une nouvelle orientation aux relations bilatérales.

    Une orientation qui sera fondée comme l’a souligné le président Tebboune sur «l’établissement d’un partenariat global d’exception, conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels et l’équilibre des intérêts entre les deux États». On ne peut pas changer le passé, mais l’avenir on le prépare maintenant. Le président Français a bien raison de dire que le dossier de mémoire est une station de vérité et de reconnaissance. Il faut que l’avenir des relations bilatérales soit bâti justement sur la vérité et la reconnaissance. Si les relations entre les deux pays ne se résument pas à ce dossier de mémoire, il n’en demeure pas moins que le peuple algérien tient à ce que le colonialisme soit qualifié de crime contre l’humanité et non de « mission civilisatrice » comme le laissent entendre les nostalgiques de la colonisation.

    La visite de Macron en Algérie ouvre bien des horizons aux deux pays. Elle peut être qualifiée de première pierre de l’édifice de la réconciliation que l’Algérie et la France tentent tant bien que mal de construire. Tout indique que cette visite donnera un coup de fouet aux relations entre les deux pays. Les prochaines semaines nous éclaireront davantage sur les fruits de cette visite qui ne semble pas plaire à certains pays qui voit d’un mauvais œil, cette nouvelle lune de miel entre Alger et Paris.

    L’Express, 28/08/2022

    #Algérie #France #Macron



  • La leçon française sur la façon de ne pas combattre le terrorisme

    La leçon française sur la façon de ne pas combattre le terrorisme

    France, Mali, Sahel, Barkhane, Al Qaïda, Etat Islamique,

    Par William Drozdiak

    PARIS – Le retrait des dernières troupes françaises restantes du Mali ce mois-ci a porté un coup sérieux aux efforts militaires occidentaux pour limiter une menace islamiste croissante qui se propage dans la région du Sahel en Afrique.

    L’échec de la mission militaire française, qui comprenait jusqu’à 5000 soldats dans ce qui est devenu connu sous le nom d’opération Barkane, démontre les difficultés déconcertantes de mener une campagne de contre-insurrection contre les restes régionaux d’Al-Qaïda et de l’État islamique. Cela soulève également des inquiétudes quant au fait que la Russie et la Chine pourraient entrer dans le vide géopolitique laissé par des gouvernements occidentaux frustrés et impatients.

    Alors que les États-Unis réfléchissent aux leçons de leur lutte de 20 ans contre les talibans en Afghanistan, qui s’est soldée par une sortie chaotique il y a un an, la France reconsidère sa propre stratégie pour faire face à la prolifération de militants islamistes dans nombre de ses anciennes colonies africaines.

    Le président Emmanuel Macron a chargé ses principaux chefs et conseillers de la défense de revoir toutes les postures militaires de la France sur le continent après l’échec de l’éradication de la menace posée par les radicaux islamistes violents.

    Le départ français a ouvert la porte aux mercenaires russes du groupe Wagner, une entreprise de sécurité privée liée au Kremlin. Les dirigeants du Mali affirment que la décision de la France de rompre les relations ne leur a laissé d’autre choix que de rechercher d’autres partenaires. On estime que jusqu’à 1000 mercenaires russes sont descendus au Mali ces derniers mois, dans l’espoir d’être payés avec de l’or extrait des mines locales. La Chine envisage également des moyens d’étendre son implication dans la région et d’exploiter ses richesses minérales.

    Le Sahel, une vaste région semi-aride séparant le désert du Sahara au nord des savanes tropicales au sud, est devenu ces dernières années un terreau fertile pour les terroristes islamistes qui ont exploité les griefs locaux contre la corruption et la brutalité des dirigeants militaires. Le Sahel abrite la population qui connaît la croissance la plus rapide au monde et est également l’un des plus pauvres, avec 80 % de la population vivant avec moins de 2 dollars par jour. La région comprend quatre pays riverains du lac Tchad – le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Nigéria – ainsi que le Burkina Faso, la Gambie, la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.

    Environ 4 millions de personnes ont été déplacées par les combats et plusieurs milliers sont mortes. Le désespoir de la population locale a été aggravé par la sécheresse persistante alors que le changement climatique propage la désertification dans la région. On estime que 50 millions de personnes tirent leur subsistance quotidienne du lac Tchad, qui, selon les experts, s’évaporera d’ici une décennie et forcera ces résidents à se déplacer, créant des difficultés encore plus grandes pour la région.

    La mission française au Mali a commencé il y a neuf ans avec une série de succès prometteurs pour repousser l’avancée des militants islamistes vers la capitale Bamako. Mais les relations ont fini par se rompre entre les forces françaises et les dirigeants militaires du Mali, qui ont pris le pouvoir il y a deux ans. Un deuxième coup d’État a eu lieu l’année dernière. Les dirigeants de l’armée ont refusé de céder le pouvoir aux civils comme l’avait demandé la France.

    Le retrait français du Mali pourrait mettre en péril le sort de la mission de maintien de la paix des Nations Unies connue sous le nom de MINUSMA, qui compte quelque 14 000 soldats stationnés là-bas. Des contingents britanniques et allemands devraient bientôt suivre l’exemple français en quittant le pays.

    Les forces françaises ont remporté quelques victoires au cours de leur longue campagne et estiment avoir tué environ 2700 militants, mais la menace islamiste continue de croître et d’attirer des recrues parmi les jeunes mécontents. Les guérilleros islamistes se sont étendus au-delà du Mali au Burkina Faso et au Niger et ont récemment semé la terreur plus au sud dans des États côtiers comme le Bénin et la Côte d’Ivoire.

    Indépendamment de leur ferveur politique ou religieuse, les militants ont pu réaliser leurs gains territoriaux en grande partie en capitalisant sur les forces pernicieuses du changement climatique, de la sécheresse, de la diminution de la production alimentaire et, surtout, de l’augmentation rapide des taux de natalité.

    On voit mal comment ces sociétés appauvries pourront faire face au quadruplement de leur population dans les décennies à venir, comme prévu par les Nations Unies. D’ici la fin de ce siècle, le Mali devrait passer de 20 millions à 85 millions d’habitants, et l’État encore plus pauvre du Niger passera de 25 millions à 165 millions d’habitants.

    Comme les États-Unis l’ont découvert en Afghanistan, même les armées les plus modernes ne peuvent réussir à combattre les insurgés islamistes uniquement avec des armes puissantes. Alors que la France apprend à ses dépens en Afrique, la lutte contre les islamistes violents ne peut être gagnée qu’en combinant les prouesses militaires avec une gouvernance locale plus efficace. Il est vital de lutter contre la corruption et d’améliorer la vie des civils grâce à de meilleures écoles, des cliniques médicales, de l’eau potable et des approvisionnements alimentaires suffisants.

    Vaincre les extrémistes islamistes ne peut se faire qu’en donnant aux populations locales l’espoir d’une vie meilleure, et non une cause pour laquelle mourir.

    The Washington Post, 29/08/2022

    #France #Mali #Sahel #Barkhane

  • The Times: Macron accusé de convoiter le gaz algérien

    The Times: Macron accusé de convoiter le gaz algérien

    Algérie, France, Emmanuel Macron, gaz,

    Le président Macron a semblé recevoir un accueil chaleureux au début de sa promenade à Oran, mais la foule a ensuite commencé à scander et à lancer des insultes

    Le président Macron a été accusé d’avoir « humilié » la France en abandonnant un bain de foule en Algérie face à une foule hostile arguant qu’il ne s’intéressait qu’au gaz du pays.

    L’incident, survenu à la fin d’une visite de trois jours dans l’ancienne colonie française d’Afrique du Nord, a été un revers dans les efforts du président pour rétablir les relations diplomatiques avec Alger.

    Macron avait présenté cette visite comme une tentative de faciliter la coopération sur des problèmes tels que l’immigration et la lutte contre le terrorisme. Il avait qualifié de « foutaises » les affirmations selon lesquelles son véritable objectif était d’obtenir plus de gaz algérien au milieu de la crise énergétique.

    Cependant, ses dénégations ont été ébranlées lorsqu’il est apparu plus tard que des négociations étaient en cours pour augmenter l’approvisionnement en gaz de l’Algérie vers…

    Lire la suite depuis la source : The Times (abonnés)

    #Algérie #France #Macron #Gaz

  • Algérie – France: Quel bilan en tirer ?

    Algérie – France: Quel bilan en tirer ?

    Algérie, France, Emmanuel Macron,

    La visite du président français s’inscrivait sous le signe du « voyage-test » tant les enjeux étaient importants, du côté français surtout, avec les conséquences désastreuses pour toute l’Europe de la guerre en Ukraine. Il s’agissait pour l’Élysée de retrouver sa place de partenaire privilégié, de convaincre l’Algérie que le présent quinquennat sera meilleur que le précédent et que les relations entre Alger et paris vont désormais s’inscrire sous le sceau du partenariat gagnant-gagnant, loin des relations passionnelles du passé et des velléités de l’ancien colonisateur.

    Est-ce que la visite a atteint tous ses objectifs de part et d’autre ? Il est certainement trop tôt pour en disserter ; alors tenons-nous en aux faits et aux déclarations. Déjà il y a eu une importante réunion des responsables des services de sécurité des deux pays, à laquelle ont pris part les deux présidents. Ce qui peut signifier beaucoup en ce moment précis.

    Dans sa déclaration en conférence de presse, le président Algérie a souligné avoir évoqué avec son homologue français « tous les volets ayant trait à la coopération bilatérale et les moyens de la renforcer, en vue de servir les intérêts communs de nos deux pays et de garantir à nos relations, tous domaines confondus, un élan qualitatif à même d’assurer une consécration de la nouvelle orientation que nous avons convenue d’ancrer ». En grosses lignes, cela voulait dire « un partenariat global d’exception conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels, et de l’équilibre des intérêts entre les deux États ».

    Le côté pratique, concernant l’économie, le commerce et les échanges, a été laissé aux mains de la prochaine échéance bilatérale, notamment le Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), le Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA) et le Dialogue stratégique algéro-français, tout en intensifiant les échanges de visites, à tous les niveaux, entre les responsables des deux pays ».

    La signature de 5 accords entre l’Algérie et la France, sur le partenariat et la coopération avec l’Institut Pasteur, un partenariat scientifique entre les ministères de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, un accord entre les deux Gouvernements, et enfin, un protocole d’intention entre le ministère algérien de la Jeunesse et des Sports et le ministère français des Sports, des Jeux Olympiques et Paralympiques. Comme on peut le voir, hormis la réunion des hauts responsables des services de sécurité, pour les autres volets, ce n’est pas encore du « lourd ».

    Sur le plan régional et international, il ne pouvait y être question d’ignorer les dossiers qui font l’actualité, l’Ukraine, la Libye, le Mali, le Sahel et le Sahara Occidental, « qui requièrent des efforts conjugués à même de consolider la stabilité dans la région ». Soit autant de sujets qui exigeaient de clarifier sa position de manière claire.

    De toute évidence, C’est sur le terrain que se confirmera l’avancée algéro-française ; mais il est certain que Macron a fait un pas vers la réconciliation. Reste à vérifier ses promesses sur le terrain…

    L’Express, 28/08/2022

    #Algérie #France #Macron

  • Tagma demande du « traitement pour les amis » du Maroc en Afrique

    Tagma demande du « traitement pour les amis » du Maroc en Afrique

    Se préparant pour rejoindre Addis Abeba en vue d’exécuter l’agenda prévu visant à empêcher la question du Sahara Occidental d’être discuté dans le Sommet de l’Union Africaine tenu à Malabo en 2014, le directeur des affaires africaines dans le ministère marocain des affaires étrangères demande de l’argent pour corrompre les diplomates africains.

    « Comme convenu je pars sur Addis le 1er avec Sitri. Kadmiri nous rejoindra le 3 d’après ce qu’il a dit », écrit Tagma dans un courrier confidentiel adressé à sa centrale. « Il m’a encore affirmé ce matin que Monsieur le Ministre ne lui a pas donné d’instructions concernant le traitement des amis. Sans ça on ne pourra pas faire grand chose . S’il te plait si tu pouvais dire ça a M. le Ministre pour qu’on puisse travailler l’esprit tranquille . Le Sommet s’annonce difficile Amitiés », précise-t-il.

    Dans un autre courrier, il indique une liste de 30 pays dont les ambassadeurs africains à Addis Abeba vont recevoir le montant de 5000 dollars à titre individuel.
    Dans un autre mail, il suugère de donner 2500 dollars à Jean-Baptiste Natama, chef de cabinet de Dlamin Zuma, présidente de la Commission Africaine. Natama est d’origine burkinabé.
  • Algérie-France: La grande explication pour un nouveau départ

    Algérie-France: La grande explication pour un nouveau départ

    Algérie, France, Emmanuel Macron, mémoire, colonisation,

    Le Président français, Emmanuel Macron, a achevé hier sa visite en Algérie, entamée jeudi dernier. Et c’est à partir d’Alger qu’il a regagné son pays, alors qu’initialement il devait le faire à partir d’Oran dans laquelle il s’est rendu vendredi en début de soirée.

    Un changement de programme, loin, très loin d’être anodin. « Le Président français Emmanuel Macron prolongera demain ( samedi) sa visite en Algérie en revenant dans la capitale pour signer un accord de « partenariat renouvelé » avec son homologue Abdelmajid Tebboune », a annoncé vendredi la Présidence française.« Demain, le Président français reviendra à Alger, après Oran, pour signer avec le Président Tebboune une déclarationcommune pour un partenariat renouvelé, concret et ambitieux », a en effet annoncé l’Elysée. « Cette déclaration commune pour un partenariat renouvelé » n’était pas au programme et n’a été décidé qu’à l’issue des discussions entre les deux présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron.

    Des discussions approfondies « jusqu’au milieu de la nuit » du jeudi au vendredi comme l’a indiqué l’hôte de l’Algérie dans une déclaration à la presse. C’est dire combien cette visite officielle du Président français a incontestablement permis aux deux parties d’aller vers l’essentiel des choses et de mettre sur la table des discussions toutes les questions , même celles qui fâchent, afin d’aplanir tous les malentendus et reparti sur de nouvelles bases dans l’approfondissement de leur partenariat. Apparemment les deux présidents se sont dits en toute franchise toutes les « vérités » puisque beaucoup de dossiers ont été passé au peigne fin lors des discussions.

    Il a ainsi été question bien sûr du lourd volet de l’histoire, de la question de la libre circulation des personnes (les visas), des relations économiques ainsi que des questions relatives à la défense et aux affaires sécuritaires. Sur la question mémorielle , qui constitue la pierre angulaire de tout développement des relations entre les deux pays , les deux parties ont convenues de l’installation d’une commission mixte d’historiens chargés d’ouvrir les archives liées à la colonisation française « sans tabou et avec une volonté libre d’accès » comme l’a précisé le Président Français.

    Il a aussi été convenu d’intensifier les rencontres entre les deux parties à tous les échelons pour booster la coopération économique. Il s’agit notamment de la notamment de la redynamisation du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN), le Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA) et le Dialogue stratégique algero –français. Rien n’a été laissé au hasard et même la coopération sécuritaire ou une réunion de concertation inédite s’est tenue sous la présidence des deux Présidents. Une réunion regroupant des responsables des services sécuritaires des deux pays.

    Ont pris part à cette réunion, le général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le directeur général de la lutte anti-sabotage, le directeur général de la sécurité intérieure et le directeur général de la documentation et de la sécurité extérieure, coté algérien. La délégation française comprenait le ministre de la Défense Sébastien Lecornu, le général d’armée général d’armée Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées, ainsi que le directeur général de la Sécurité extérieure. Cette réunion de coordination est la première du genre à ce niveau depuis l’Indépendance. Cela atteste de la volonté commune d’approfondir la concertation et la coopération dans tous les domaines .

    Cette visite « ouvrira de nouveaux horizons aux relations de partenariat et de coopération » a indiqué le président Tebboune ce qui consacre une nouvelle orientation « fondée sur l’établissement d’un partenariat global d’exception conformément aux principes du respect et de la confiance mutuels, et de l’équilibre des intérêts entre les deux états.»

    Par : KAMAL HAMED

    Le Midi libre, 28/08/2022

  • Il est temps de créer un triangle mémoriel Paris-Alger-Berlin

    Il est temps de créer un triangle mémoriel Paris-Alger-Berlin

    Algérie, France, colonisation, Allemagne, guerre de libération,

    Claus Leggewie

    L’Allemagne a aussi joué son rôle dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, rappelle l’historien Claus Leggewie dans une tribune pour ‘Le Monde’.

    En juillet 1962, le chancelier allemand Konrad Adenauer (1876-1967) et le président français Charles de Gaulle (1890-1970) célèbrent la réconciliation franco-allemande dans le lieu ultra-symbolique de la cathédrale de Reims. Quelques jours plus tôt, l’Algérie avait déclaré son indépendance de la France après 132 ans de domination coloniale. Une petite foule de « porteurs de valises » allemands – des Français qui soutenaient les Algériens en transportant de l’argent ou des informations pendant la guerre – y avaient également contribué.

    Ses dirigeants s’étaient réfugiés dans les ambassades du Maroc et de la Tunisie, pays du Maghreb déjà indépendants, et le chancelier Adenauer était bien conscient de la coopération clandestine entre Algériens et Allemands – impliquant des étudiants, des syndicalistes, des intellectuels, des chrétiens et des politiciens.

    Un des motifs de la guerre d’indépendance

    Le ministère des Affaires étrangères à Bonn a immédiatement approuvé ce germe de coopération avec l’Afrique post-coloniale. Miraculeusement, cela n’a pas gêné la réconciliation franco-allemande. L’Allemagne, qui a dû retrouver sa place dans la communauté des nations après 1945, a joué un (petit) rôle dans l’indépendance de l’Algérie.

    Les trois pays ont encore plus en commun, mais aujourd’hui l’Algérie ne joue pratiquement aucun rôle dans la politique étrangère allemande, les relations économiques restent bien en deçà de leur potentiel, aucun correspondant d’un grand média allemand ne réside à Alger, les échanges culturels et scientifiques sont minimes et seuls quelques touristes errent dans le pays.

    Le partenaire privilégié est le Maroc. La Tunisie joue également un rôle plus important que l’Algérie, où près de la moitié de la population a moins de 30 ans et où un mouvement démocratique remarquable défie le régime autocratique depuis 2019 et mériterait également plus de « porteurs de valises » de l’Europe. Il est temps de créer un triangle franco-algérien-allemand.

    Les Allemands ne sont pas seulement liés à l’Algérie par la lutte de décolonisation. Le 8 mai 1945 est déjà l’occasion d’un souvenir commun.

    En France, cette date est célébrée comme la fête de la Libération, mais ce jour-là, la demande pacifique d’autonomie et d’indépendance des troupes auxiliaires algériennes a été brutalement réprimée à Sétif par les forces de sécurité. Cette tragédie a été l’un des motifs de la guerre d’indépendance contre la domination coloniale française qui a éclaté en 1954, a duré huit ans et dont les dimensions cruelles n’ont pas vraiment été abordées jusqu’à aujourd’hui.

    La réconciliation franco-allemande, avec son réseau dense de programmes de jumelage, d’échanges de jeunes, d’initiatives historiques et d’échanges culturels, pourrait servir de modèle. Est-ce une utopie ? Bien sûr, mais « l’axe franco-allemand » aussi en 1945.

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    #Algérie #France #Colonisation #Allemagne

  • La Turquie réplique aux propos « inacceptables » de Macron

    La Turquie réplique aux propos « inacceptables » de Macron

    Turquie, France, Colonisation,

    La Turquie a dénoncé samedi ce qu’elle a qualifié de commentaires « inacceptables » du président français Emmanuel Macron en Algérie sur les puissances étrangères diffusant de la propagande anti-française en Afrique.

    « Il est extrêmement regrettable que le président français Emmanuel Macron ait fait des déclarations ciblant notre pays, ainsi que d’autres pays, lors de sa visite en Algérie », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Tanju Bilgiç, dans une réponse écrite aux questions des journalistes.

    « Il est inacceptable que le président français Macron, qui a du mal à affronter son passé colonial en Afrique, notamment en Algérie, tente de se débarrasser de son passé colonial en accusant d’autres pays, dont le nôtre », a-t-il ajouté.

    Bilgiç a déclaré qu’Ankara espère que la France atteindra le « niveau de maturité » pour faire face à son passé colonial « sans blâmer les autres pays ».

    Il a déclaré que si la France veut comprendre pourquoi Paris fait face à une réaction violente du continent africain, « elle devrait en chercher la source dans son passé colonial et ses efforts pour continuer (le colonialisme) avec différentes méthodes et essayer de corriger cela ».

    « Prétendre que ce contrecoup est causé par les activités des pays tiers, au lieu d’affronter et de résoudre les problèmes liés à leur propre passé, n’est pas seulement nier un phénomène sociologique et historique, mais aussi le reflet de la mentalité déformée de certains hommes politiques,  » il a dit.

    Soulignant que la Turquie développe ses relations tant avec l’Algérie qu’avec d’autres pays du continent africain, il a indiqué que ces relations sont basées sur une « confiance mutuelle et une relation gagnant-gagnant ».

    Lors d’une visite dans l’ancienne colonie française visant à réparer des liens troubles, Macron a semblé mettre en garde vendredi les jeunes Algériens et Africains contre la manipulation par des « réseaux » influencés par la Turquie, la Russie et la Chine qui présentent la France comme un « ennemi ».

    « Il y a une immense manipulation », a déclaré Macron aux journalistes.

    « De nombreux militants politiques de l’islam ont un ennemi : la France. De nombreux réseaux qui sont secrètement poussés – … par la Turquie… par la Russie… par la Chine – ont un ennemi : la France. »

    La visite de trois jours de Macron en Algérie cette semaine visait à tourner la page de mois de tensions avec ce pays d’Afrique du Nord, qui a marqué plus tôt cette année six décennies d’indépendance après 132 ans de domination française.

    Cela survient également alors que les puissances européennes se bousculent pour remplacer les importations énergétiques russes après l’invasion de l’Ukraine – y compris avec des approvisionnements en provenance d’Algérie, le premier exportateur de gaz d’Afrique.

    Daily Sabah, 28/08/2022

    #Turquie #France #Colonisation

  • Escadron d’avions de combat algériens escorte E. Macron

    Escadron d’avions de combat algériens escorte E. Macron

    France, Algérie, Emmanuel Macron,

    Mourad Goumiri

    La ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, C. Colonna, a salué l’escorte par un escadron d’avions de combat algériens pour l’avion du Président de la République française, E. Macron, quittant samedi l’espace aérien algérien, au terme d’une visite officielle de trois jours.

    Source

    #France #Algérie #Macron