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  • Sahara Occidental : Nouvelle attaque de drone marocain

    Sahara Occidental : Nouvelle attaque de drone marocain

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, drones – Sahara Occidental : Nouvelle attaque de drone marocain

    L’attaque de drone opérée le 1er novembre passé par les forces d’occupation marocaines qui ont lâchement assassiné trois civils algériens à Bir Lahlou, dans les territoires libérés sahraouis, n’était, visiblement, qu’un premier acte d’une série d’agression à laquelle s’adonnent dangereusement le Makhzen. Ainsi, et aux dernières nouvelles, une nouvelle frappe de drone marocain a ciblé, hier, un véhicule qui appartiendrait à des civils sahraouis ou mauritaniens.

    L’attaque armée s’est produite, aussi surprenant que cela puisse être dans une zone libérée des territoires de la RASD. C’est du moins ce qu’a révélé, hier, sur son compte twitter, un jeune sahraoui dénommé Rachid Zeinddin qui a filmé sur les lieux la séquence de l’attaque montrant un véhicule qui a pris le feu et duquel se dégageait une fumée noire.

    « Des informations préliminaires parlent du décès en martyr d’un civil sahraoui lors d’un bombardement aérien de l’armée d’occupation marocaine près d’Aghzoumal », a-t-il écrit sur son compte twitter, ajoutant que « la lâche occupation marocaine vise les civils. Ce qui a entraîné le meurtre du jeune homme, Al-Hussein Habib Abdul Rahman ».

    Pour la même source, les forces d’occupation marocaines ciblent les civils sahraouis et mauritaniens avec un drone dans la région d’El-Foula.

    F. G.

    Le Courrier d’Algérie, 15/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #drones

  • Conflit algéro-marocain: il y a bien anguille sous roche

    Tags: Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Israël – Conflit algéro-marocain: il y a bien anguille sous roche

    L’Algérie remontée contre la France, et plus encore contre le Maroc ? Rien de nouveau ni au Nord ni à l’Ouest. Après tout, entre la France et l’Angleterre, le ciel n’est pas non plus serein, encore moins la mer ! Sauf que… Entre l’Algérie et la France, c’est de bonne guerre, pour ainsi dire.

    Une stratégie d’occupant
    Mais l’enjeu est absolument autre, entre l’Algérie et le Maroc. Ou plus exactement entre le Maroc et l’Algérie. D’aucuns nous rappellent la guerre des Sables. La donne a changé, comme l’enjeu, j’insiste.
    Gare ! Gare à cet « incident » de toute évidence programmé (la mort de trois citoyens algériens), qui, sans doute, sera suivi d’un autre. Le Maroc semble s’y diriger posément, avec des calculs étrangers à la stratégie du Makhzen comme à sa tactique, d’ailleurs. La « Marche verte », c’était une tactique d’un autre âge, populisme en prime.
    Quand je dis « nouvelle donne », je pense à celle échafaudée hors du Maghreb, hors du continent même. Et pas sur la rive nord de la Méditerranée, non : plutôt à l’Est, tout au bout, plus près du Jourdain que du Nil.

    Disons-le, tout net : Israël doit être bel et bien à la manœuvre. Et l’on sait combien cet État est orfèvre en la matière ! Que le gouvernement israélien veuille enseigner au Maroc la politique du harcèlement que lui-même applique en Palestine, et qu’il aurait même promis une précieuse aide technologique, cela relève d’un secret de Polichinelle. Jamais, au grand jamais, Israël ne foule un sol si ce n’est pas pour pousser à la confrontation.

    Toute allégeance géopolitique a son prix !
    En somme, fondée sur l’occupation d’un autre pays, l’État d’Israël voudrait enseigner au Maroc son savoir-faire… Quant aux réactions de mes compatriotes, je lis ici et là que l’Algérie est dans la visée des va-t-en-guerre qui ont mis à feu et à sang la Libye, l’Irak, et ont tenté de le faire en Syrie. Auquel cas le pays doit se préparer. Certes. Mais je lis aussi d’autres va-t-en-guerre qui jouent aux « Che » sur les réseaux sociaux et disent leur certitude que notre pays a l’armée qu’il faut pour parer à toute velléité guerrière, et alors, gare au « petit roi » s’il s’aventurait à tenter le coup de force ! Non ! Ce n’est de l’intérêt d’aucun des deux peuples d’en arriver là.

    Ce serait juste faire le jeu de leurs ennemis qui sont communs, qu’à l’Histoire ne plaise, si j’ose dire : Israël n’est pas le genre à intervenir si ce n’est dans son propre intérêt ! Et si de l’allégeance à Israël, pays où l’apartheid fait loi, le roi du Maroc espère tirer des bénéfices, comme récupérer le Sahara Occidental avec l’aide des stratèges de Tel-Aviv, c’est qu’il est loin de mesurer le prix de cette allégeance. Autant dire qu’il n’aura décidément hérité de son père que la couronne, et rien de sa finesse d’analyse, si l’on oublie la « Marche verte », ni la conscience qu’il avait du danger que couvent les alliances fortuites.
    Salah Guemriche(*)

    (*) Auteur du Dictionnaire des mots français d’origine arabe. Préface d’Assia Djebar de l’Académie française (Seuil 2007) ; Abd er-Rahman contre Charles Martel – la véritable histoire de la Bataille de Poitiers (Éd. Perrin 2010).
    Dernier ouvrage : La Reconquête – Texte et photos sur les 6 premiers mois du Hirak (Orients-Editions, Paris 2019).

    Le Soir d’Algérie, 11/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Israël

  • Crise Maroc-Espagne: Rien n’a changé

    Crise Maroc-Espagne: Rien n’a changé

    Tags: Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali – Crise Maroc-Espagne: Rien n’a changé

    Six mois après le retrait de l’ambassadeur, la crise avec le Maroc n’est pas encore résolue
    Le Maroc n’a toujours pas d’ambassadeur à Madrid. Six mois après la décision de Mohammed VI de rappeler Karima Benyaich pour des consultations au plus fort de la crise liée à l’accueil en Espagne du leader du Front Polisario Brahim Ghali, et coïncidant avec l’afflux massif de milliers de migrants à Ceuta, Rabat n’a pas inversé la situation.
    L’absence de l’ambassadeur, ami personnel du monarque alaouite, est symptomatique de l’état actuel des relations bilatérales et a empêché la tenue de la réunion de haut niveau prévue le 17 décembre, qui a été reportée et pour laquelle aucune date n’a été fixée.

    L’accueil du leader du Polisario pour des raisons humanitaires afin qu’il reçoive un traitement pour le COVID-19 dans le dos du Maroc a déclenché la pire crise depuis Perejil en 2002, bien qu’après des semaines de critiques, Rabat ait fini par admettre qu’en réalité son malaise était motivé par le refus du gouvernement de reconnaître le Sahara occidental comme marocain, comme l’ont fait les États-Unis en décembre dernier alors que Donald Trump était toujours à la Maison Blanche.
    Le départ du gouvernement de la ministre des affaires étrangères Arancha González Laya, que le Maroc considère comme la principale responsable de ce qui s’est passé et qui est actuellement défenderesse dans la procédure en cours devant un tribunal de Saragosse pour la manière dont s’est déroulé l’accueil du Ghali, semble avoir été de peu d’utilité.

    Depuis son arrivée au palais de Santa Cruz, le nouveau ministre, José Manuel Albares, a tenté de jeter des ponts pour surmonter la crise avec le pays voisin, qu’il a qualifié de « grand ami » lors de son investiture le 12 juillet et avec lequel il a exprimé sa volonté de renforcer les relations.

    À LA DISCRÉTION ABSOLUE D’ALBARES
    À l’instar de son prédécesseur, M. Albares et son ministère se sont retranchés ces derniers mois derrière la nécessité de faire preuve de discrétion en matière de diplomatie afin de ne pas révéler les contacts et les mesures prises pour surmonter cette crise avec un voisin qui joue un rôle clé dans la réduction de l’immigration clandestine, mais aussi dans la lutte contre le terrorisme, entre autres.

    Le ministre s’est finalement entretenu par téléphone avec son homologue marocain, Nasser Bourita, à la fin du mois de septembre, et bien que tous deux aient convenu de se rencontrer en personne, cela n’a pas encore eu lieu, malgré le fait que les deux hommes se soient rencontrés vendredi à Paris pour une conférence sur la Libye. La logique diplomatique veut que les deux ministres se rencontrent avant que le sommet bilatéral retardé puisse avoir lieu.

    Entre-temps, M. Albares a laissé entendre que la situation semble être sur la bonne voie – « nous sommes sur la bonne voie », a-t-il déclaré le 25 octobre – et a souligné que « tous les signaux provenant du Maroc sont bons ».

    MOHAMED VI PARIE SUR UNE « NOUVELLE ÉTAPE ».
    Le ministre justifie cette déclaration en se référant au discours prononcé par Mohammed VI le 20 août. Le monarque a reconnu que les relations avaient traversé « une crise sans précédent » et a assuré qu’il avait lui-même suivi « personnellement et directement l’évolution du dialogue et le développement des discussions », ce que le ministre des Affaires étrangères considère comme particulièrement remarquable.

    Par ailleurs, le roi du Maroc a précisé qu’il aspire à travailler avec le gouvernement espagnol  » en toute sincérité et confiance  » afin d’ » inaugurer une nouvelle étape, sans précédent, dans les relations entre les deux pays, sur la base de la confiance, de la transparence, du respect mutuel et du respect des engagements « .

    Le gouvernement espagnol est monté au créneau et le Premier ministre lui-même, Pedro Sánchez, a salué « ces paroles parce que sur la base de la confiance, du respect et de la collaboration présente et future, nous pouvons construire une relation sur des bases beaucoup plus solides que celles que nous avons eues jusqu’à présent ».

    M. Albares s’est également exprimé dans le même sens au cours des derniers mois, appelant à « une relation stratégique avec le Maroc encore plus forte qu’auparavant », mais les bonnes paroles de part et d’autre ne se sont pas traduites par des actes, et Mohammed VI a de nouveau parlé d’élever le niveau de la relation dans son message de félicitations au roi et à la reine le 12 octobre.

    Parmi les raisons avancées par l’exécutif pour expliquer que la crise n’a pas été surmontée, il y a le fait que le Maroc a organisé des élections le 8 septembre et qu’un nouveau gouvernement de coalition a été formé, dirigé par Aziz Ajanuch. Cependant, le nouveau gouvernement a été formé le 7 octobre et, comme il fallait s’y attendre puisqu’il s’agit d’une décision du roi, le ministre des affaires étrangères y reste.

    « Le gouvernement continue et continuera à travailler dans les domaines de coopération sur lesquels repose notre relation avec le Maroc, en recherchant la meilleure relation et le bénéfice mutuel, en défendant toujours les intérêts de l’Espagne », résume la position du gouvernement dans une réponse parlementaire à une question de Vox.

    SIGNAUX NÉGATIFS
    Toutefois, des signaux provenant de l’autre côté du détroit de Gibraltar jettent un doute sur la volonté de Rabat de rétablir les relations. Ces derniers jours, une nouvelle controverse est apparue à propos de l’installation d’une ferme piscicole marocaine à proximité des îles Chafarinas, une question sur laquelle le gouvernement n’a pas pris position.

    En outre, le Maroc a récemment signé un contrat avec la société israélienne Ratio Petroleum Energy pour explorer le pétrole et le gaz au large de la côte saharienne, près de Dakhla. Le président des îles Canaries, Ángel Víctor Torres, a déclaré cette semaine que les Affaires étrangères lui ont assuré que le projet n’entrait pas en collision avec les eaux canariennes.

    Quoi qu’il en soit, la nouvelle de ce contrat intervient à un moment où le différend avec le pays voisin concernant la délimitation des eaux territoriales n’a pas encore été résolu. Début 2020, le Maroc a adopté deux lois délimitant la mer territoriale marocaine jusqu’à 12 miles et la zone économique exclusive (ZEE) de 200 miles à partir de ses côtes.

    Cette délimitation entrait en conflit avec la délimitation des eaux territoriales espagnoles dans les îles Canaries. Mais le gouvernement espagnol a assuré que le processus n’était pas encore achevé et que Rabat était d’accord pour que tout différend soit réglé conformément à la convention des Nations unies sur le droit de la mer et par « accord mutuel ».

    En outre, le Maroc semble revenir sur la question du Sahara. La décision américaine de reconnaître le Sahara occidental comme marocain, prise en décembre dernier avec Donald Trump à la Maison Blanche et sur laquelle Joe Biden n’est pas revenu, a donné un nouvel élan à Rabat pour revendiquer la souveraineté sur ce territoire, que l’ONU inclut parmi ceux qui restent à décoloniser.

    Précisément à l’occasion de l’anniversaire de la Marche Verte de 1976, Mohammed VI a saisi l’occasion pour lancer un avertissement « à ceux qui maintiennent des positions vagues ou ambivalentes » que le Maroc « ne s’engagera avec eux dans aucune démarche économique ou commerciale qui exclut le Sahara marocain ».

    Ce faisant, il a fait une référence voilée aux arrêts de septembre du Tribunal général de l’UE (TUE) qui a annulé l’accord de pêche UE-Maroc pour y inclure le Sahara occidental et les avantages tarifaires que le bloc accorde à l’importation de produits agricoles et de la pêche de l’ancienne colonie espagnole.

    « L’identité marocaine du Sahara est une réalité immuable et indiscutable, par la force de l’histoire, la légitimité, la volonté de ses enfants et une reconnaissance internationale large et croissante », soulignait Bourita quelques jours plus tard, insistant sur le fait que la seule solution possible réside dans le plan d’autonomie que Rabat a proposé pour ses provinces dites du Sud.

    Qué, 14/11/2021

    #Espagne #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Brahim_Ghali #Ceuta #Migration

  • Le Maroc, une source d’instabilité dans la région

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Front Polisario – Le Maroc, une source d’instabilité dans la région

    Le risque d’escalade militaire au Sahara occidental suite aux graves dérapages des forces d’occupation militaires marocaines et leurs conséquences sur le Sahara Occidental et la région en général, ont été abordés lors d’une conférence organisée par l’Institut national des études stratégiques globales (INESG), en présence de l’ambassadeur de la RASD en Algérie, Abdelkader Taleb Omar.

    Depuis l’agression de la zone d’El-Guerguerrat par le Makhzen, en violation des accords et des traités internationaux, la situation est de plus en plus critique au Sahara Occidental, notamment les violations contre les droits de l’Homme, par les autorités marocaines, qui exercent une politique de répression caractérisée à l’encontre des activistes politiques sahraouis.

    A l’heure actuelle, au moins 59 détenus sahraouis croupissent dans des geôles marocaines dans des conditions inhumaines, dont certains depuis plus de dix ans, à l’instar de Naâma Asfari, Hafedhi Azza et Mohamed Lamine Abidine Heddi.

    Selon des ONG, l’occupant marocain s’adonne à toutes les formes de répression, à l’image du viol, l’intimidation et la torture, citant à titre d’exemple, les cas de l’enfant Mustapha Marzouk et de la militante Sultana Khaya.

    Le désengagement du Makhzen de l’Accord de cessez-le-feu de 1991 et les violations des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés contre civils, militants, journalistes, ont dévoilé au monde entier le vrai visage du Makhzen, a souligné l’ambassadeur sahraoui, déplorant qu’une partie de la communauté internationale choisit de rester silencieuse face aux violations répétées de la légalité internationale, et ce par intérêts économiques.

    Il est fort de souligner que le roi marocain Mohamed 6, a indiqué clairement lors de sa dernière allocution que le royaume chérifien ne s’engagera plus dans des accords économiques avec les pays qui ne reconnaissent pas la « marocanité du Sahara ».

    Pour M. Taleb Omar, la cause sahraouie a réalisé depuis la reprise de la lutte armée, le 13 novembre 2020, d’énormes acquis diplomatiques, notamment, la programmation de cette question à l’ordre du jour des réunions des organisations internationales, alors que le Makhzen misait sur l’accord de normalisation avec l’entité sioniste en contrepartie de la reconnaissance par l’administration de Trump de « la souveraineté » prétendue sur le Sahara occidental, « mais en vain ».

    « Le peuple sahraoui poursuivra sa lutte jusqu’à la consécration de son indépendance », a réaffirmé l’ambassadeur de la RASD, ajoutant qu’avec la reprise de la lutte armée, la diplomatie sahraouie a intensifié ses contacts et ses efforts pour recouvrer les droits confisqués du peuple sahraoui, dont les richesses naturelles exploitées illégalement par la force d’occupation marocaine.

    Il convient de rappeler que les Sahraouis ont remporté une grande victoire lorsque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a annulé deux accords commerciaux entre l’Union européenne (UE) et le Maroc, signés sans le consentement du peuple sahraoui.

    La question sahraouie a connu un soutien sans précédent et qui ne cesse de s’accroître à travers le monde. Étant une question de décolonisation, en vertu des résolutions de l’ONU, le mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui s’élargit de plus en plus particulièrement après la reprise de la lutte armée.

    De son côté, le directeur général de l’INESG, Abdelaziz Medjahed a affirmé que le régime marocain n’a pas changé depuis 1912, estimant qu’il se livre toujours aux mêmes pratiques et politiques.

    M. Medjahed a insisté sur la nécessité de mettre en avant l’histoire du peuple sahraoui pour contrer la propagande marocaine qui vise à détourner des vérités historiques pour tenter d’imposer sa fausse version de l’histoire et camoufler de la sorte ses ambitions expansionnistes.

    Par Mohamed Mecelti

    Le Jeune Indépendant, 15/11/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Maghreb #Afrique_du_nord

  • Livre blanc sur la politique du Maroc au Sahara Occidental : CONCLUSION

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, 

    CONCLUSION
    La situation du peuple sahraoui, telle que présentée ici de façon sommaire et succincte, n’est qu’un aperçu de la réalité vécue au quotidien. La réalité est autrement dramatique sur tous les plans. Ainsi, voilà un Peuple dont une partie bat du pied devant chez lui, sans pouvoir faire un pas pour gouter au plaisir de fouler la terre de ses ancêtres, pendant qu’une autre partie se trouve à l’Intérieur d’un espace «concédé» et parqué dans une enceinte et un mur de la honte bardé de tout ce que l’humanité réprouve comme arsenal de répression qui fait référence à des méthodes qui n’ont rien d’honorable et que tous les peuples de la terre ont dénoncées. Cet espace appartient, quoique le Maroc puisse faire croire, sans aucun doute au Peuple Sahraoui qui le libérera un jour et où il pourra jouir de la plénitude de ses droits comme tous les peuples et où il parachèvera l’installation de ses institutions étatiques confinées actuellement dans un espace réduit, celui des territoires libérés. D’ores et déjà la République Arabe Sahraouie Démocratique …, est reconnue par la Société internationale et consacrée par l’Organisation des Nations Unies et par l’Union Africaine où elle siège au même titre que le Maroc, bien plus si le Maroc est fondateur de l’OUA, la RASD est fondatrice de l’Union Africaine que le Maroc a rejoint en 2017 comme Etat membre tout en sachant que la RASD y est, ce qui en soi constitue une reconnaissance de droit.
    Le Peuple Sahraoui est victime d’un déni de justice que rien ne justifie car, face aux tergiversations de tout ordre, de faux-fuyants inadmissibles de la part d’Etats normalement garants de l’ordre international que régissent des chartes et des résolutions et déclarations solennelles d’organisations diverses, force est de constater que le Peuple Sahraoui ne peut supporter une telle situation de « ni paix ni guerre » du fait d’un Etat récalcitrant à l’ordre et faisant fi de toutes ses obligations internationales malgré l’existence d’un accord signé entre lui et le représentant légitime du Peuple Sahraoui (cette qualité lui a été reconnue par l’ONU, mandataire principal du territoire classé «non autonome par ses institutions et qui n’a aucunement délégué le Maroc pour assurer cette délégation mais que le Maroc s’est octroyé mettant l’ONU elle-même devant le fait accompli). Devant ce déni de justice que reste-t-il au Peuple Sahraoui durement éprouvé par la répression à l’intérieur du territoire occupé, et au-delà du mur de la honte par des actions offensives que rien que rien n’autorise et que ne nécessite pas, et en aucun cas, une situation de «légitime défense» que pourrait invoquer le Maroc et qui en fait sont des provocations abjectes pour obtenir une condamnation de la RASD en tant qu’Etat et le POLISARIO en tant qu’organisation de libération nationale, pour violation du cessez-le-feu signé entre le Maroc et le Peuple sahraoui dans sa double composante (RASD et POLISARIO), sous l’égide de l’ONU.
    Une telle situation pour intolérable pour le Peuple sahraoui, arrange le régime marocain qui en bénéficie pleinement, mais ne peut durer indéfiniment car en termes de légitime défense c’est le peuple sahraoui qui peut, juridiquement l’évoquer et non le Maroc. Ce dernier est un «indu-occupant» et reconnu comme tel! C’est un colonisateur reconnu comme tel! C’est un expansionniste reconnu comme tel!! Ses attaques au-delà du mur de la honte ne sont que l’expression de la continuation de l’agression commencée en 1975 lors de ce qu’il appelle «la marche verte». Prise dans ce contexte précis, toute action du Polisario est non seulement une action de libération nationale mais aussi une légitime défense, le Maroc et la société internationale reconnaissant la nature juridique du territoire même exigu qu’occupe même temporairement le Peuple Sahraoui actuellement et qui constitue une partie de la «patrie divisée» indument et un territoire libéré qui fait pendant à une autre partie qui attend d’être libérée et qui le sera un jour!
    Ainsi, le Peuple Sahraoui, dont la lutte est reconnue comme légitime par le fait :
    Que son territoire est reconnu comme territoire non-autonome ce qui le rend éligible au processus de l’autodétermination
    Que son territoire soit occupé dans une large mesure et il est en droit de le libérer
    Que la situation de blocage perdure et n’annonce aucune évolution positive vers un règlement conforme aux chartes et décisions et résolutions internationales.
    Ce peuple sahraoui pourrait débloquer la situation par le procédé qu’il jugera utile à ses intérêts!!!
    Ce livre est présenté à l’opinion publique internationale, aux institutions internationales aux gouvernements et responsables qui ont le devoir de conduire les affaires de ce monde dans la paix et la concorde, dans la sphère nationale et internationale et aux hommes de bonne volonté, à tous ceux qui sont épris de justice et d’équité, à tous ceux qui croient qu’il reste dans ce monde des principes nobles et des idéaux malgré tous les défauts qu’il renferme, malgré tous les appétits insatiables et toutes les intrigues qui dénaturent le fond de l’humanité.
    Ce livre est présenté pour apostropher et attirer l’attention de tout un chacun sur la misère humaine, telle qu’elle est créée et entretenue pas des êtres humains qui, sans vergogne et sans état d’âme continuent à humilier la race humaine, à la déprécier pour quelques profits moraux ou plutôt immoraux et matériels ou plutôt bassement matériels…
    La civilisation humaine est en marche mais elle souffre d’un manque d’enthousiasme et d’un manque d’énergie qui lui rendrait son souffle créateur et la libère des dédales d’esprits obscurs qui n’ont de cesse que de détruire l’humanité au nom de l’humanité…
    Au 21ème siècle, des peuples souffrent et attendent leur salut, le salut qu’ils sont en train de construire mais qui trébuchent parce que certains leur barrent le chemin au nom de droits prétendument historiques, au nom aussi d’intérêts mesquins et sordides pour réaffirmer des grandeurs éphémères, chimériques, imaginaires et don quichotiens.
    Le Peuple Sahraoui est dans cette situation!! Placé dans une position inconfortable par les intérêts contradictoires qui ne lui permettent ni de se relever, ni de présenter sa tête à la décapitation, ce qui enchantera certainement ses bourreaux, mais qu’il ne fera pas, trop digne et trop fier et qui a démontré qu’il pouvait et pourrait succomber s’il le faut, les armes à la main! Car il fait partie de ces Peuples qu’on ne peut ni briser ni avilir ni dompter tant que ses droits restent spoliés.
    Mais ce serait une aubaine pour les gens mal-nés qui sans scrupule utilisent encore des méthodes du moyen-âge, dont la question est l’outil favori pour détruire une volonté. Or les Peuples ont des ressources inépuisables et ils peuvent souffrir et provoquer la délivrance.
    Le Peuple Sahraoui a cette volonté qu’il puise du fin fond de son histoire et du fin fond de son désert que d’aucuns voient déjà comme un paradis à ravir aux siens, mais qu’il voit lui, sahraoui comme source intarissable où il puise sa patience, sa persévérance, son ardeur à faire coute que coute son chemin car il sait qu’au bout est la victoire, car les humains à quelque degré qu’ils soient ont encore du bon sens …
    Ce livre interpelle effectivement le bon sens, sans bruit, sans éclat de voix, sans expressions désobligeantes, parce qu’il parle le langage de la raison, du cœur et du droit!!!
    La patrie news, 14/11/2021
  • L’Afrique du Sud défie le Maroc

    Tags: Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Algérie, Afrique du Sud, Naledi Pandor – L’Afrique du Sud défie le Maroc

    La ministre des Relations internationales et de la Coopération sud-africaine, Naledi Pandor, se rendra en République arabe sahraouie démocratique lors de sa visite dans la région, à l’invitation de son homologue sahraoui, a indiqué un communiqué du ministère publié sur son site officiel. La ministre Naledi Pandor aura des discussions bilatérales avec le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, et réaffirmera «le soutien continu de l’Afrique du Sud aux droits inaliénables du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination», selon le texte publié vendredi. Mme Pandor profitera de cette visite pour se rendre à des camps de réfugiés et des sites historiques sahraouis.

    La ministre des Relations internationales et de la Coopération de l’Afrique du Sud, Mme Naledi Pandor est arrivé vendredi en visite officielle de trois jours en Algérie. Dans une déclaration à la presse après avoir été reçue par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, au siège de la Présidence, Mme Pandor a indiqué que « l’Algérie et l’Afrique du Sud peuvent jouer des rôles importants sur le continent africain vu leur lutte contre l’occupation et leur histoire commune. Ils connaissent très bien le sens de la liberté (…) dont nous jouissons aujourd’hui et que nous devons transmettre à tous les peuples africains ». « Nous souhaitons la liberté et l’autodétermination aux peuples Palestinien et Sahraoui, et devons œuvrer au sein de l’Union africaine à leur concrétisation en faveur de tous les peuples africains », a-t-elle soutenu.

    APS

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    Un an après la reprise de la lutte armée, la question sahraouie demeure consacrée dans les résolutions internationales

    La cause sahraouie a réalisé, depuis le 13 novembre 2020, date de reprise de la lutte armée, des acquis diplomatiques maintenant cette question à l’ordre du jour des réunions des organisations internationales, alors que Rabat misait sur l’accord de normalisation avec l’entité sioniste en contrepartie de la reconnaissance par l’administration de Trump de « la souveraineté » prétendue sur le Sahara occidental, mais en vain. La violation par le Maroc de l’Accord de cessez-lefeu signé, entre les deux parties, en 1991 sous l’égide de l’ONU et l’agression commise par ses forces militaires, en novembre 2020, contre des manifestants pacifiques dans la zone tampon d’El-Guerguerat ont contraint le commandement sahraoui à mettre un terme au cessez-le-feu, le 14 novembre 2020. Avec cette reprise de la lutte armée, la diplomatie sahraouie a intensifié ses contacts et ses efforts pour recouvrer les droits confisqués du peuple sahraoui, dont les richesses naturelles exploitées illégalement par la force d’occupation. Dans ce dossier, la question sahraouie a remporté « une grande victoire », selon les observateurs. La Cour de justice de l‘Union européenne (CJUE) a annulé deux accords commerciaux entre l’Union europ éenne (UE) et le Maroc, précisant que les deux accords avait été signés sans le consentement du peuple sahraoui. Les deux accords « interviennent en violation des engagements de l’Union européenne (UE) dans le cadre de ses relations avec le Maroc, en vertu du droit européen et du droit international », lit-on dans un communiqué publié par les magistrats de la CJUE.

    SOUTIEN INTERNATIONAL SANS PRÉCÉDENT À UNE QUESTION DE DÉCOLONISATION
    La question sahraouie a connu un soutien sans précédent qui ne cesse de s’accroitre à travers le monde, étant une question de décolonisation, en vertu des résolutions de l’ONU, le mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui s’étant élargi, particulièrement après la reprise de la lutte armée. Convaincue de la justesse de la question, la République du Pérou a annoncé la reprise des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui avaient été rompues depuis 1996, marquant ainsi une nouvelle victoire pour le peuple sahraoui et sa direction.

    Les gouvernements de la République du Pérou et de la République arabe sahraouie démocratique ont convenu le 8 septembre 2021 de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays, réaffirmant leur respect du droit international et du principe d’autodé- termination des peuples, selon une déclaration conjointe. Février dernier, plusieurs manifestations ont été organisées, dans le cadre de la célébration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD, dans plusieurs pays, avec la participation de personnalités de haut niveau pour ne citer que l’ancienne pré- sidente du Sénat en Australie ou encore la présidente de l’Association australienne pour le Sahara occidental, Mme Alison, lesquels ont salué les acquis réalisés par le Front Polisario et l’Etat sahraoui dans des circonstances exceptionnelles. Pour sa part, l’ancien président du parti libéral d’Australie, John Daoud, a souligné, depuis l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, la légitimité du combat du peuple sahraoui, jugeant primordial d’oeuvrer à gagner davantage de sympathie envers la cause sahraouie juste. Le mouvement de solidarité du Timor-Leste avec le Sahara occidental et l’Association « Hak » des droits de l’Homme ont également affiché leur solidarité en faveur du combat juste du peuple sahraoui.

    L’OCCUPANT ÉCHOUE DANS LA RÉALISATION DE PLUSIEURS ACQUIS AUX DÉPENS DE LA CAUSE SAHRAOUIE
    S’il considère l’ancienne déclaration de Trump portant sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental comme une grande victoire diplomatique, le régime marocain, un an après la déclaration contraire aux décisions de la légalité internationale, n’a rien obtenu en contrepartie et a échoué, donc, dans la réalisation d’acquis. En contrepartie de la normalisation des relations avec l’entité sioniste, Trump aura laissé dans les mains de la nouvelle administration américaine, le sort de ses promesses d’octroyer au Maroc des investissements américains à hauteur de 3 milliards Usd sur une durée de trois ans.

    La nouvelle administration américaine, installée en janvier 2021, a affiché des positions tout à fait contraires à la politique précédente. Preuve à l’appui, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken avait souligné, mars dernier, au cours d’un entretien en ligne avec le chef de l’ONU, le soutien des Etats-Unis aux négociations politiques », exhortant M. Guterres à accélérer la nomination d’un envoyé personnel pour ce territoire non autonome. Installé dans ses nouvelles fonctions en janvier 2021, M. Blinken avait affirmé que l’administration Biden examinait les engagements pris durant les derniers mois dans le cadre de la normalisation des relations entre les pays arabes et l’entité sioniste.

    Les accords dits d’Abraham signés en septembre dernier entre l’entité sioniste, les Emirats arabes unis (EAU) et Bahreïn sont considérés officiellement comme des traités de paix. A noter que le Congrès américain avait bloqué l’ouverture d’un consulat des Etats-Unis à Dakhla occupée et une opération de vente de drones armés au Maroc, deux promesses clés faites au Royaume par l’ex-président, Donald Trump. Des sources bien fondées révèlent que la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, bloque depuis plusieurs mois deux promesses clés contenues dans l’accord portant la reconnaissance unilatérale de Trump de la prétendue souverainet é du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste.

    Il s’agit de l’ouverture d’un consulat américain à Dakhla, ville sahraouie occupée, et de la vente de drones armés MQ-9B au royaume. De son côté, l’ancien conseiller à la sécurité nationale des Etats Unis, John Bolton, avait regretté la décision unilatérale de Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, estimant qu’ »un accord israélo-marocain était possible sans abandonner l’engagement des Etats-Unis en faveur d’un référendum sahraoui sur l’avenir du Sahara occidental ».

    Un an après la reprise de la lutte armée et l’accord de normalisation israélo-marocain aux dépens des droits légitimes du peuple sahraoui, la cause sahraouie est toujours soutenue et appuyée, d’autant plus que l’appellation de « Sahara occidental » demeure consacrée dans les résolutions internationales, tandis que le Maroc n’est toujours pas parvenu à réaliser des acquis aux dépens de cette cause juste, en attendant le sort de ce conflit qui perdure.

    Le Maghreb.dz, 14/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Afrique_du_sud #Algérie #Naledi_Pandor

  • Deuxième année de guerre au Sahara occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Algérie – Deuxième année de guerre au Sahara occidental

    La guerre au Sahara occidental entre samedi dans sa deuxième année consécutive, après la rupture par le Royaume du Maroc du cessez-le-feu avec le Front Polisario, à la suite de l’agression militaire menée, le 13 novembre 2020, par les forces de l’occupation dans la zone tampon d’El-Guerguerat, dans le sud-ouest de la dernière colonie d’Afrique.

    Entré en vigueur le 6 septembre 1991 pour mettre fin à un conflit militaire de plus de seize ans entre le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, et le Maroc, le cessez-le-feu a été finalement rompu le 13 novembre de l’année dernière par Rabat. Des forces marocaines ont agressé des civils sahraouis venant réclamer la fermeture d’une brèche illégale érigée dans la zone tampon d’El-Guerguerat, en violation de la trêve.

    L’agression d’El-Guerguerat qui n’était, selon les responsables sahraouis, que le paroxysme de l’entêtement du Maroc et sa défiance pour la communauté internationale durant près de trente ans, a replongé le territoire sahraoui dans une guerre s’avérant au fil des mois largement en défaveur du Maroc, et avait suscité, rappelle-t-on, un tollé international. Il s’agit aussi d’une opération qui constitue une violation flagrante de l’accord militaire n.1 signé entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, sous la supervision des Nations unies, en application de la résolution 690 du Conseil de sécurité de 1991 pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui.

    Ainsi, la situation se tend de nouveau au Sahara occidental. Et le Front Polisario a annoncé le jour du lancement de l’agression marocaine, la fin de son engagement vis-à-vis du cessez-le-feu. « La guerre a commencé », avait déclaré Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).

    « Le Maroc a liquidé le cessez-le-feu », avait-il dénoncé en réaction à l’opération militaire lancée par le Maroc dans la zone tampon d’El-Guerguerat, à l’extrême sud-ouest de l’ancienne colonie espagnole au statut encore non défini. Depuis le 13 novembre 2020, le Maroc subit des pertes humaines et matérielles infligées par l’armée sahraouie qui publie quotidiennement, depuis la reprise des hostilités, des communiqués dans lesquels elle indique les sites qu’elle a ciblés par ses tirs alors que l’armée de l’occupation adopte une politique de blackout médiatique.

    Une « source informée marocaine » a même avancé il y a quelques jours à l’AFP que six soldats des Forces royales marocaines (FAR) ont été tués par des tirs sahraouis.

    Le Maroc dans l’embarras

    La décision du Front Polisario de reprendre la lutte armée pour libérer les territoires sahraouis occupés a brouillé les cartes du Royaume marocain qui se trouve actuellement « dans l’embarras », d’après des experts en sécurité. Depuis le 13 novembre également, le régime marocain essuie de nombreux revers surtout après la « normalisation », un mois plus tard, de ses relations avec Israël en échange d’une reconnaissance par l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, de la prétendue « souveraineté » du Royaume sur le Sahara occidental.

    Le Maroc croyait que c’était acquis et que les pays allaient multiplier leur adhésion à ce schéma mais ce n’est pas le cas. L’administration Biden a ainsi dit soutenir un processus politique « crédible » au Sahara occidental, qui sera conduit par les Nations unies en vue de concrétiser la stabilité dans la région.

    D’ailleurs, toutes les organisations internationales ne reconnaissent au Maroc aucune souveraineté sur le Sahara occidental, dont la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Cette dernière avait reconnu en 2016 et 2018 que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires « distincts » et « séparés ».

    Et fin septembre, le Tribunal de l’Union européenne a annulé deux accords sur la pêche et l’agriculture liant le Maroc à l’Union européenne (UE) et étendus au Sahara occidental occupé, ce qui constitue une énième gifle à Rabat et une victoire triomphale pour le peuple sahraoui. Cependant, les efforts visant à parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable piétinent, notamment après le vote par le Conseil de sécurité d’une résolution de prorogation du mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental), vivement critiquée et jugée partiale par plusieurs membres du Conseil de sécurité.

    La résolution est ainsi qualifiée d’ »échec » par les Sahraouis du fait qu’elle ne contient pas de mesures pratiques devant assurer la pleine mise en œuvre du mandat pour lequel a été créée la Minurso en vertu de la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité.

    L’entière responsabilité de cet échec est imputée au Conseil de sécurité qui « n’a pas levé le petit doigt pour traiter l’impact de la violation marocaine de l’accord de cessez-le-feu comme si rien de grave ne s’était produit », selon les propos tenus récemment par le représentant du Front Polisario et coordinateur avec la Minurso, Sidi Mohamed Omar.

    C’est ainsi que Sidi Mohamed Omar a exclu pour le moment « un nouveau cessez-le-feu » tant que l’occupant marocain poursuit ses tentatives d’imposer le statu quo de colonisation par la force sur les territoires occupés de la République sahraouie.

    L’attention se tourne à présent vers le nouvel envoyé personnel du SG de l’ONU, l’Italo-Suédois Staffan de Mistura, qui a pris ses fonctions le 1er novembre, même si, pour le Front Polisario, la désignation d’un nouvel émissaire n’ »est pas une fin en soi », puisque son rôle est de « faciliter un processus de paix vigoureux et limité dans le temps qui conduit à l’exercice libre et démocratique par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance ».

    Dans ce sillage, les appels se multiplient pour l’abandon des tables rondes jugées inefficaces et la reprise d’un « dialogue direct » entre le Front Polisario et le Maroc, seule voie à même de parvenir à un règlement juste et durable à un conflit qui n’a que trop duré.

    APS


    Réaction d’Oxfam suite au premier anniversaire de l’effondrement du cessez-le-feu au Sahara Occidental

    Un an après l’effondrement d’une trêve qui avait duré 29 ans entre le Front Polisario et le Maroc, Oxfam appelle toutes les parties à immédiatement reprendre les pourparlers de paix. La récente escalade de violence au Sahara occidental menace la stabilité régionale et expose les réfugiés sahraouis, bloqués dans des camps situés dans le désert algérien depuis plus de 45 ans, à de graves conséquences.

    Oxfam salue la nomination en octobre dernier, attendue depuis longtemps, du nouvel Envoyé personnel des Nations Unies pour le Sahara Occidental, Staffan de Mistura et demande à la communauté internationale de soutenir activement le processus de paix mené par l’ONU et à y inclure la société civile, en particulier les organisations de femmes et de jeunes.

    En renouvelant le mandat de la MINURSO, le Conseil de Sécurité des Nations Unies réaffirme son engagement en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental conformément au droit international, soutenu par de multiples résolutions adoptées par le Conseil de Sécurité et l’Assemblée Générale des Nations Unies.

    Oxfam en Algérie opère dans les camps de réfugiés sahraouis aux côtés d’organisations partenaires locales depuis le début de la crise en 1975.  Chaque jour, nous voyons comment les communautés souffrent et perdent espoir en leur avenir alors que les efforts pour une paix inclusive et durable ont échoué. Aujourd’hui, les taux de malnutrition sont à la hausse et 94% des plus de 173 000 réfugiés sahraouis dépendent de l’aide humanitaire pour répondre à leurs besoins de base tels que l’accès à la nourriture, à l’eau et à un logement décent. Après avoir abandonné les réfugiés sahraouis pendant bien trop longtemps, il est temps pour la communauté internationale de se tenir aux côtés des réfugiés sahraouis et de veiller à ce que leurs droits, leur dignité et leur avenir soient protégés.

    OXFAM, 12/11/2021


    Sahara occidental: les mines et le mur de sable, un obstacle pour la paix

    ALGER – Le mur de sable construit par le Maroc dans les années 1980, lequel a été étendu et cerclé par des milliers de mines plantées après la reprise de la lutte armée au Sahara occidental, constitue un obstacle aux efforts pour l’instauration de la paix et un réel danger pour la vie des civils sahraouis mais aussi pour l’ensemble de la région.

    Le mur qui longe sur 2700 km et une hauteur de trois mètres, a causé l’éloignement des familles vivant des deux côtés du mur et affecté la vie des bédouins nomades qui ont perdu de vastes zones de pâturage, source de nourriture végétale et hydrique pour leur bétail.

    Dans ce contexte, le chef de l’Association sahraouie des victimes des mines, Aziz Haidar a déclaré à l’APS que les milliers de mines que les forces d’occupation marocaines ont plantées tout le long du nouveau mur construit dans la zone tampon d’El Guerguerat dans le sud-ouest du Sahara occidental représentent un « réel danger » pour la vie humaine.

    Alors que ces mines éparpillées sur toute la zone ont fait des milliers de morts et de blessés, l’ONU a exprimé ses craintes en raison de leur propagation, tandis que le Front Polisario, à travers la campagne internationale contre le mur d’occupation marocain au Sahara occidental, a condamné sa « dangerosité », en tant que plus grand champ de mines dans le monde, « sur lequel se trouvent 10 millions de mines de divers types et tailles (antipersonnel et antichar), en plus de grandes quantités de restes d’explosifs de guerre et d’armes à sous-munitions ».        

    En octobre 2020, la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) avait repris ses actions relatives aux mines à l’est du mur de sable après un arrêt en raison de la pandémie de Covid-19. Mais au terme de cinq semaines d’opérations seulement, les activités ont de nouveau été arrêtées à cause des hostilités.

    Les mines et le mur, un danger pour toute la région

    A ce propos, un membre du Bureau sahraoui de coordination de l’action contre les mines, Ghaith al-Nah, a expliqué que le peuple sahraoui ne connaissait pas les mines pendant la période coloniale espagnole, jusqu’à l’invasion marocaine du Sahara occidental qui a fait la première victime sahraouie en 1975.

    « Lorsque l’armée d’occupation marocaine a compris que la victoire était impossible en 1980, elle a construit le mur de sable et a planté des mines tout au long de celui-ci », a-t-il ajouté, soutenant que « tout le peuple sahraoui est victime de ces mines, côté est ou ouest du mur ».

    Selon l’orateur, l’occupation a posé environ 20 mines pour chaque individu sahraoui (fabriquées par 14 pays et 125 entreprises), soulignant que les mines et le mur n’affectent pas seulement les Sahraouis mais tous les habitants de la région, que ce soit en Mauritanie ou en Algérie et contribuent à « entraver les efforts internationaux ».

    « Cela empêche la réalisation de l’intégration maghrébine et l’échange africain, sans parler de la privation du peuple sahraoui de profiter de ses richesses, de cultiver ses terres et d’exploiter son eau », a estimé M. al-Nah.

    Selon le responsable, plus de 2500 Sahraouis ont été blessés depuis 1975 jusqu’à aujourd’hui, précisant que « ces chiffres n’incluent pas le nombre de morts par les mines qui reste inconnu ».

    Après la rupture du cessez-le-feu en novembre 2020, le Maroc a construit un nouveau mur dans la zone tampon d’El Guerguerat, s’étendant de l’ancien mur de sable à la frontière mauritanienne, sur une distance d’environ 5 km.

    Il y a planté des milliers de mines et placé des barbelés pour empêcher les Sahraouis d’entrer dans la zone que le Maroc utilise comme point de passage pour les camions transportant des marchandises en provenance des zones occupées.

    A cet égard, il a indiqué que beaucoup d’efforts doivent être fournis pour détruire les nouvelles mines posées par l’occupant, rappelant que le Front Polisario avait préalablement détruit 20493 mines.

    Si la République arabe sahraouie démocratique (RASD) a fait preuve de responsabilité et d’un fort attachement à ses engagements liés à l’élimination des mines et des engins non explosés, le Maroc insiste sur son refus de signer le « Traité d’Ottawa » sur l’interdiction d’utilisation, de stockage, de production, de transfert et de destruction des mines antipersonnel, ainsi que la Convention sur les armes à sous-munitions.

    L’impact d’une escalade sur la région

    Dans les villes sahraouies occupées, fermées à la presse et aux observateurs internationaux, la situation a connu une rapide détérioration du fait de la répression des civils sahraouis à grande échelle par les forces de l’occupation. A Laâyoune, Dakhla, Smara comme à Boujdour, les droits les plus élémentaires des Sahraouis sont ainsi bafoués.

    Avant le retour des hostilités au Sahara occidental, des spécialistes avaient mis en garde contre les graves retombées pouvant découler de toute escalade sur la paix et la stabilité dans la région. Ils avaient prévenu également contre la réapparition d’un nouveau foyer de crise dans une région sahélo-saharienne déjà très volatile.

    L’expansion et l’agression marocaines visant à modifier les frontières internationalement reconnues, « sont la cause de la guerre et de l’instabilité dans la région du Nord-Ouest de l’Afrique », selon le Collectif des Associations de la communauté sahraouie en France et Europe du Nord.

    Pour le collectif, l’utilisation de la brèche illégale d’El Guerguerat, pour le pillage illégal des ressources naturelles du Sahara occidental, et la facilitation de l’entrée de grandes quantités de drogues sur le marché africain, exposent sa jeunesse aux ravages de sa consommation, et compromettent par la même occasion, non seulement le développement de l’Afrique mais aussi la construction et l’intégration du Maghreb.

    Cette voie illégale de trafic représente par ailleurs « un danger pour l’Europe, sans parler des moyens de chantage au terrorisme et à l’immigration, qu’elle offre au Maroc ».

    APS, 12/11/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Algérie #Mines #Mur_de_sable

  • Ould Akeik pour mener l’offensive terrestre contre le Maroc

    Tags: Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Mohamed Ould Akeik -Ould Akeik pour mener l’offensive terrestre contre le Maroc

    Le Front Polisario a nommé Mohamed Wali Akeik au poste de chef d’état-major. Ce septuagénaire a lutté dès son plus jeune âge contre les armées espagnole puis marocaine avant d’occuper plusieurs postes politiques. Il se voit désormais confier la mission de lancer l’offensive terrestre contre les Forces armées royales (FAR).

    « L’armée d’occupation marocaine goûtera à nouveau à l’amertume de la défaite qu’elle a subie durant les 16 années de guerre contre l’Armée populaire de libération sahraouie ». La sentence est de Brahim Ghali, le secrétaire général du Front Polisario. Il l’a prononcée samedi 6 novembre à l’occasion de l’installation de Mohamed Wali Akeik, le nouveau chef d’état-major de l’armée sahraouie. À 71 ans, il quitte le costume de ministre des Territoires occupés et des Communautés sahraouies établies à l’étranger pour revêtir le treillis militaire. Derrière son air débonnaire de sage grand-père se cache un redoutable combattant du désert. Mohamed Wali Akeik porte sur le visage et sur le corps les traces de nombreuses années de guerre.

    Contexte de guerre
    Pour nombres d’observateurs du dossier du Sahara occidental, l’arrivée de Mohamed Wali Akeik à la tête de l’armée sahraouie constitue un tournant dans ce conflit. C’est notamment le cas de Bachir Mohamed Lahsen, professeur en sciences de la communication, spécialiste des questions africaines à l’université de Séville, qui estime que sa nomination est un indice de « ce que pourrait être la stratégie militaire sahraouie dans les mois à venir ». « Le Front Polisario avait fait part de sa désillusion lors de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2602 et avait réagi en annonçant son intention d’augmenter l’intensité du conflit armé qui l’oppose au Maroc. Pour traduire cette menace sur le terrain, il était nécessaire de procéder à des changements dans le commandement de l’armée sahraouie. En réalité, ce changement était attendu, car le gouvernement conduit par Mohamed Wali Akeik avait été installé en 2019, soit bien avant la reprise de la lutte armée. Il fallait donc placer le commandement dans le contexte de guerre », explique-t-il à Sputnik.

    Selon Bachir Mohamed Lahsen, il faut s’attendre à une montée en puissance du rythme des opérations des unités sahraouies. « Le Front Polisario devrait passer du pilonnage des positions marocaines, qu’il mène quotidiennement depuis la rupture du cessez-le-feu le 13 novembre 2020, à des opérations terrestres. Cette mission a été confiée à des chefs militaires qui ont fait leurs preuves au combat durant la première guerre contre le Maroc (1973-1991) », note le professeur de l’université de Séville. « Cette première étape de harcèlement qui s’est caractérisée par le pilonnage du mur de séparation n’est qu’une étape d’échauffement pour l’armée sahraouie qui n’a pas mené de combat durant une trentaine d’années. Les unités combattantes ont eu une année pour s’échauffer et mettre en place les procédures, notamment sur le plan logistique.

    La montée en puissance de l’offensive militaire du Polisario est inéluctable. Le commandement militaire est le seul à connaître le calendrier et les sites de l’offensive terrestre. Il faut donc s’attendre à des opérations éclairs contre les unités marocaines et également à des prisonniers », précise Bachir Mohamed Lahsen. L’objectif sera donc de lancer des offensives contre le mur de séparation construit depuis les années 1980 par l’armée marocaine. Long de 2.720 kilomètres et composé de plusieurs systèmes de défense et de surveillance (mines, fossés, barbelés, radars), il est surveillé en permanence par près de 100.000 soldats. Jeudi 4 novembre 2021, la chaîne marocaine 2M TV a diffusé un documentaire exclusif sur le mur de la honte.

    Bachir Mohamed Lahsen indique à Sputnik que le Front Polisario compte sur le capital expérience des combattants de la première guerre contre le Maroc pour percer le mur de séparation. « Mohamed Wali Akeik ainsi que Brahim Ghali font partie de cette génération qui a infligé des pertes à l’armée de Hassan II. Leur connaissance des schémas tactiques pour mener des raids éclairs contre les unités marocaines ». « Le choix de Mohamed Wali Akeik n’est pas un hasard. Il a combattu les unités espagnoles puis marocaines dès son adolescence. Il a été emprisonné par l’armée de Franco pour avoir participé à des actions secrètes. Après sa libération, il a rejoint l’armée sahraouie pour combattre le Maroc. À l’âge de 27 ans, il était déjà commandant d’une région militaire. Il fait partie de l’élite des officiers supérieurs du Front Polisario puisqu’il a même commandé le service de renseignement sahraoui », ajoute Bachir Mohamed Lahsen.

    Nouvelle menace aérienne
    Pour contrer les opérations de guérilla du Front Polisario dans les vastes espaces désertiques, les forces armées marocaines ont acquis des équipements militaires de dernière génération. C’est notamment le cas des drones qui ont été utilisés pour première fois au mois d’avril 2021 lors de l’attaque d’un convoi militaire du Front Polisario. Dah El Bendir, le commandant de la gendarmerie sahraouie, avait perdu la vie lors de ce raid. La piste du drone semble se confirmer également dans l’attaque du 1er novembre qui a provoqué la mort de trois routiers algériens près de la localité de Bir Lahlou et attribuée au Maroc par les autorités algériennes.

    Comment l’armée sahraouie va-t-elle faire face aux drones, une arme moderne qui n’existait pas lors de la première guerre?


    « Pour le Front Polisario, la menace aérienne s’est toujours posée avec acuité puisque le Maroc a toujours possédé des avions de chasse. Mais dès 1981, les Sahraouis ont commencé à utiliser des systèmes de missiles anti-aérien SAM 6 (2K12 Kub) de fabrication soviétique qui ont infligé des pertes à l’aviation. Il est vrai que l’utilisation de drone confère un avantage à une armée, mais ce n’est pas avec cet équipement que l’on gagne une guerre. Les conflits en Afghanistan ou encore au Yémen sont des exemples concrets. Les armées les plus puissantes et les plus riches de la planète utilisent ces appareils de haute technologie, mais cela ne lui a pas permis de gagner des guerres », relève Bachir Mohamed Lahsen.

    Pour le professeur de l’université de Séville, le Front Polisario peut lui aussi acheter des armes « afin de contrer cette menace ». « Il faut s’attendre à l’utilisation par le Front Polisario d’équipements anti-drones. La République arabe sahraouie démocratique (RASD), qui est un État membre de l’Union africaine, a également la possibilité d’acquérir de l’armement auprès de ses alliés africains », indique-t-il. Bachir Mohamed Lahsen cite notamment les entreprises d’armement d’Afrique du Sud, dont le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, est un des alliés du Front Polisario.

    Lemaghreb.dz, 11/11/2021

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario

  • Algérie-Maroc : le début d’une guerre froide régionale

    Tags: Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Israël – Algérie-Maroc : le début d’une guerre froide régionale

    Le 1er novembre, trois citoyens algériens ont été tués sur le territoire contesté du Sahara occidental. La présidence algérienne a publié un communiqué accusant le Maroc d’avoir mené une attaque avec une « arme sophistiquée » contre deux convois de transport algériens. Ce n’était que le dernier épisode d’un processus d’escalade entre les deux pays. Les autorités algériennes avaient déjà coupé leurs relations diplomatiques avec le Maroc le 24 octobre en raison des tensions croissantes. Même si les relations entre Alger et Rabat ont longtemps été controversées, la mort de trois citoyens algériens pourrait s’avérer être un tournant.

    Dans son communiqué, la présidence algérienne a promis des représailles mais sans détailler sa réponse. Le 5 novembre, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra s’est adressé aux Nations Unies et à d’autres organisations internationales, soulignant que « l’acte de terreur d’État » du Maroc était dangereux pour la stabilité régionale. Alger a opté pour le lobbying diplomatique plutôt que pour les représailles militaires ; Cependant, cela pourrait changer car les autorités algériennes ont promis que la mort de leurs citoyens « ne restera pas impunie ». En effet, le ministre de l’Intérieur Kamal Beldjoud a affirmé que l’Algérie assurera la sécurité de ses frontières et a fait allusion à un déploiement sécuritaire majeur.

    Selon certaines informations , l’attaque du 1er novembre a eu lieu dans les territoires contrôlés par le Front Polisario , le mouvement de libération nationale au Sahara occidental. En ce sens, l’incident n’est pas le premier, mais il marque une escalade importante. Deux convois de transport rentraient de Nouakchott, la capitale mauritanienne, à Ouargla, dans le sud de l’Algérie, lorsqu’ils ont été touchés par des frappes ciblées de drones. Selon les experts , les convois étaient facilement identifiables, ce qui laisse penser que l’attaque n’était pas une erreur. Rabat n’a publié aucune déclaration pour confirmer ou infirmer les allégations d’Alger. Le 6 novembre, jour anniversaire de la Marche verte du Maroc en 1975 au Sahara occidental, le roi Mohammed VI a réitéréque Rabat maintiendra sa souveraineté sur le territoire contesté. Pourtant, il a insisté sur le fait que le Maroc préfère un « règlement pacifique ».

    À la lumière de cet incident récent, il est clair que le Sahara occidental est en train de devenir rapidement le théâtre d’un conflit armé. Jusqu’à l’année dernière, le désaccord entre l’armée marocaine et le Front Polisario restait politique, avec des tensions sécuritaires occasionnelles. Mais en novembre 2020, le chef sahraoui de la République arabe saharienne démocratique (RASD), Brahim Ghali, a annoncé la fin du cessez-le-feu de 29 ans avec Rabat. La mort des trois Algériens est un autre rappel urgent qu’il existe des menaces sécuritaires pressantes même dans les territoires considérés comme « libérés » par les forces sahraouies. De plus, même si de tels incidents ne sont pas représentatifs des tensions dans la région, ils suggèrent qu’une confrontation militaire directe est possible.

    Facteurs historiques et différences géostratégiques

    Pendant des décennies, la question du Sahara occidental a servi de monnaie d’échange dans les relations algéro-marocaines. Rabat a toujours considéré Alger comme l’alliée d’un groupe séparatiste. De son côté, Alger considère l’enjeu comme celui de la décolonisation, tout en maintenant son soutien diplomatique et militaire au Front Polisario. Jusqu’à récemment, les deux capitales ont réussi à garder leurs désaccords sous contrôle, mais maintenant d’autres réalités historiques et géopolitiques façonnent cette nouvelle escalade.

    Depuis l’époque de l’ancien président Houari Boumédienne, la prudence et l’inquiétude à l’égard du Maroc ont façonné les perceptions de la classe politique algérienne. La méfiance des autorités algériennes à l’égard de leur voisin occidental découle des sentiments nationaux qui ont suivi la guerre des sables de 1963 entre les deux pays. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune et la direction militaire ont souligné à plusieurs reprises la mémoire du conflit. Le récent rapprochement de Rabat avec Israël a encore compliqué toute possibilité de règlement diplomatique avec Alger. Ainsi, la situation actuelle entre l’Algérie et le Maroc est le résultat d’une série de petits pas vers une crise.

    En plus des facteurs historiques en jeu, des différences géostratégiques plus importantes ont également contribué à la situation actuelle. Le 1er novembre, l’Algérie a coupé son approvisionnement en gaz naturel au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe. Cela est intervenu après des semaines d’incertitude, au cours desquelles Alger a pris des mesures radicales telles que l’ interdiction de tous les avions civils et militaires marocains de son espace aérien. Malgré l’ insistance de Rabatque de telles décisions n’ont aucun impact sur le Maroc, elles sont le symptôme d’une lutte en cours pour la suprématie régionale. Ni Alger ni Rabat ne sont prêts à prendre du recul, car ils ont deux visions distinctes et potentiellement conflictuelles de l’Afrique du Nord. Alger voit la région exclusivement à travers l’histoire de cette dernière et ses luttes anticoloniales tandis que Rabat défend un agenda libéral et non traditionnel d’une manière realpolitik. Les alliés, les stratégies et les escalades de l’Algérie et du Maroc indiquent clairement le début d’une guerre froide régionale.

    Ces derniers mois, les tensions entre Alger et Rabat ont atteint les limites de la diplomatie. Après plusieurs incidents politiques, la situation est désormais au bord de l’escalade militaire. Une guerre à grande échelle est cependant encore évitable si les autorités algériennes et marocaines peuvent être convaincues de régler pacifiquement leurs différends. Cela nécessitera l’engagement actif des organisations internationales pour s’attaquer aux moteurs sous-jacents du conflit, y compris la question du Sahara occidental. Dans le même temps, la neutralité des partenaires internationaux d’Alger et de Rabat, y compris l’Europe et les États-Unis, est essentielle pour assurer la stabilité.

    Tant au niveau officiel que populaire, les Algériens explorent les limites de leur relation avec les Marocains, et cela fait partie d’un processus national plus large de refonte du système politique et de la société algérienne. C’est un processus qui déterminera l’avenir — et les limites — de la coopération en Afrique du Nord. Si la poursuite de la suprématie régionale est préoccupante, cette compétition ne doit pas nécessairement conduire à un conflit ouvert.

    Aujourd’hui, il semble que l’Afrique du Nord soit entrée dans une nouvelle période plus risquée de tensions géopolitiques. Les récents affrontements entre l’Algérie et le Maroc sont l’expression d’une vieille rivalité qui ne peut plus être ignorée. L’instabilité régionale créée par ces tensions peut devenir permanente. Après des années de statu quo, une guerre froide a éclaté et, si elle n’est pas résolue par la communauté internationale et les deux pays, elle pourrait conduire à une confrontation militaire. Pour l’instant, Alger ne mobilise son corps diplomatique que parce que l’escalade militaire serait coûteuse et politiquement impopulaire. Mais cela ne doit pas être lu comme le signe de l’incapacité d’Alger ou de son acceptation inconditionnelle du statu quo, car cela pourrait changer rapidement à la suite d’une agression militaire dans la région.

    Zine Labidine Ghebouli

    Analyste politique et chercheur de troisième cycle à l’Université de Glasgow, où il se concentre sur les affaires euro-méditerranéennes. Ses recherches portent sur les dynamiques politiques et sécuritaires en Algérie. Zine a précédemment travaillé en tant que consultant junior à l’Institut Asfari pour la société civile et la citoyenneté. Les opinions exprimées dans cet article sont les siennes.

    Middle East Institute, 10/11/2021

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Israël #Mauritanie #Maghreb

  • Le Maroc utilise l’appellation « Sahara occidental »

    Tags: Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Italie – Le Maroc utilise l’appellation « Sahara occidental »

    Le Royaume du Maroc a employé pour la première fois, dans une déclaration officielle, l’appellation «Sahara occidental» pour désigner les territoires occupés, soulevant des interrogations au sujet de ce que le Makhzen a toujours présenté comme une question de principe.
    Dans un communiqué conjoint diffusé, mardi, au terme d’un entretien téléphonique entre le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita et son homologue italien, Luigi Di Maio il est question d’un «Sahara occidental» et non plus du «Sahara marocain».

    Paraphé, côté marocain, manifestement sous influence italienne, le document, au-delà de sa teneur, interpelle au sujet de la solidité des convictions du royaume concernant la question sahraouie.
    Il est difficile, en effet, d’imaginer qu’un principe puisse être abandonné aussi aisément sous l’effet d’un partenaire, aussi important soit-il, au cours d’une conversation téléphonique.

    Quelques jours plus tôt, pourtant, le roi du Maroc, Mohamed VI qualifiait, au cours d’un discours officiel, la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental de question «non négociable».
    Le communiqué italo-marocain porte ainsi un sérieux coup à la crédibilité du discours royal. Il s’agit aussi d’un recul forcé imposé par les circonstances et les intérêts politiques.

    Dans le communiqué adopté, il est précisé que «M. Di Maio a évoqué la position de l’Italie sur la question du Sahara occidental (…) réaffirmant le plein soutien italien aux efforts du Secrétaire Général de l’ONU pour poursuivre le processus politique».

    Même si l’appellation «Sahara occidental» ne figure qu’une seule fois dans le document, elle reste amplement suffisante pour mettre en doute d’innombrables discours d’officiels marocains sur le Sahara occidental, dont la cause est soutenue par de nombreux pays mais dont la justesse est surtout reconnue par l’Organisation des Nations unies.
    La conversation téléphonique entre les deux ministres intervient, il faut le dire, quelques jours seulement après la visite effectuée par le président italien, Sergio Mattarella, en Algérie, accompagné notamment, du ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio. Une visite au cours de laquelle les responsables des deux pays ont évoqué, entre autres dossiers, celui du Sahara occidental.

    La solution au conflit au Sahara occidental doit tenir «dûment compte des droits du peuple sahraoui», a soutenu, à ce propos, le président italien dans un entretien accordé au quotidien national EL Moudjahid, publié samedi. «Nous suivons de très près la question du Sahara occidental. Nous avons toujours soutenu avec conviction le rôle joué par les Nations unies et, à cet égard, nous avons appris avec satisfaction la nomination du diplomate italo-suédois Staffan De Mistura comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU», a-t-il expliqué. Le président Mattarella a également souligné que l’Italie soutient «le rôle de l’Algérie et son attachement au cadre onusien sur le Sahara occidental».

    Sahara occidental : Manifestation à Smara occupée contre la politique répressive du Maroc

    Une manifestation pacifique a été organisée, mardi dans la ville de Smara occupée, pour dénoncer la politique répressive du Maroc à l’encontre des civils et militants sahraouis, demandant le départ des forces d’occupation des territoires sahraouis.

    Brandissant drapeaux sahraouis et pancartes, les manifestants ont réitéré le droit des Sahraouis à l’autodétermination et l’indépendance, selon l’agence de presse sahraouie SPS. « Cette manifestation a constitué un nouveau message clair des héros de l’Intifadha pour dire que la politique de répression et de tentations destinée à les isoler est vouée à l’échec, face à la détermination des Sahraouis à poursuivre leur combat », écrit-on de même source.
    La manifestation entre dans le cadre de la dénonciation continue de la politique répressive de l’occupant marocain visant les Sahraouis, notamment la militante Sultana Khaya et sa famille, tout en apportant le soutien et la solidarité nécessaires aux détenus politiques sahraouis dans les geôles marocaines, à leur tête ceux du groupe de Gdeim Izik.

    Sahara Occidental : De la farine de poisson ramenée illégalement par le Maroc en Espagne

    L’Association des amis du peuple sahraoui des îles Baléares a dénoncé mercredi, l’arrivée la veille du navire « Gulf Rain » dans la baie de Palma, transportant de la farine de poisson du Sahara Occidental occupé et exportée illégalement par le Maroc. L’Association des amis du peuple sahraoui des îles Baléares s’est « concentrée sur le yacht club Molinar pour dénoncer l’arrivée hier (mardi) du navire Gulf Rain dans la baie de Palma, où il est ancré, et qui transporte illégalement par le Maroc, de la farine de poisson du Sahara Occidental occupé ».

    L’association demande aux autorités locales de « ne pas être complices de ce pillage après le verdict du Tribunal de l’Union européenne le 29 septembre », appelant à ce que l’activité de ce bateau dans les eaux des Baléares soit « paralysée ». En septembre, le Tribunal de l’Union européenne avait annulé deux accords sur la pêche et l’agriculture entre le Maroc et l’Union européenne (UE) étendus au Sahara Occidental occupé, et affirmé que le Front Polisario était le seul représentant légitime du peuple du Sahara Occidental.

    APS

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Italie