Étiquette : Front Polisario

  • « Le Makhzen a montré son vrai visage » (Makri)

    Le président du MSP, Abderrezak Mokri, indigné par la récente déclaration de la diplomatie marocaine qualifiée de « subversive, irresponsable, immorale et provocatrice » à l’égard de l’Algérie a réagi en déclarant que « le régime marocain du makhzen a montré son vrai visage » et dans le soutien à la sédition et le parrainage des groupes séparatistes en Algérie.

    Dans une déclaration publiée sur son compte Facebook officiel, Makri a tenu à rappeler que, « Malgré toutes les crises, l’Algérie va toujours bien, et si le régime de Makhzen n’attendait que l’occasion pour se dresser contre nous et exploiter les agents de séparation et les traîtres à la Nation, il a grandement tort, et ignore qu’en franchissant les lignes rouges, il nous aide à cimenter la cohésion interne, à laquelle nous ne renonçons jamais malgré nos crise. »

    Aussi, le premier responsable du MSP a souligné dans sa déclaration que « le discours sur la prétendue indépendance de la Kabylie dont les habitants ont sacrifié leur sang pour l’indépendance de leur pays, est un discours malveillant qui cache de dangereux desseins.

    Le chef du MSP a ajouté dans le même sillage : « Puisque la mémoire des agitateurs du Makhzen semble les avoir trahi , ils doivent se rappeler l’engagement des héros de cette région de Kabylie d’arrêter les combats fratricides pour rejoindre les fronts de confrontation contre les ambitions marocaines lors de la guerre des sables de 1963, une année après l’indépendance du pays », conclut le chef du MSP .

    Ferhat Zafane

    La Patrie News, 17/07/2021

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Kabilye, Algérie,

  • Le Maroc, cheval de Troie israélien contre l’Algérie

    Par Mahmoud Benmostefa

    L’information ne risque pas de passer inaperçue. Le Maroc et Israël signent un accord dans le domaine de la guerre électronique. Signé jeudi 15 juillet, cet accord transforme de facto le Makhzen en cheval de Troie en Afrique du Nord.
    Si la lutte antiterroriste est évoquée comme motif principal de ce énième rapprochement entre le Makhzen et l’entité sioniste, il est clair que deux cibles sont dans le viseur des Israéliens : l’Algérie et le front Polisario. Et qui mieux qu’un Maroc complétement «sionisé» pour servir de base arrière pour accomplir la sale besogne.

    L’annonce a été faite par David Govrin, ambassadeur, chargé d’affaire israélien à Rabat sur son compte Twitter. Photo à l’appui, le diplomate, ancien ambassadeur en Egypte entre 2016 et 2020, a twitté l’accord, signé par le responsable du Cyber Directorat israélien, Yigal Unna, et son homologue marocain, le général Mustapha Rubai. Le tout sous l’œil bienveillant du ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.

    La bienveillance marocaine semble se justifier, et pour cause. Le Makhzen bénéficiera de la technologie israélienne en matière de cyberguerre. Tout sera bon pour noyer son voisin de l’Est, l’Algérie, en Fake News, désinformation, rumeurs, guerre psychologique, mais aussi le piratage soit le saint Graal dans la guerre à peine voilée contre une Algérie qui dérange et le Makhzen et l’entité sioniste à cause de ses positions de principe de soutien à l’autodétermination du peuple sahraoui et à la libération de la Palestine.

    Il faut dire que depuis l’affaire d’El-Guerguerat et la rupture du cessez-le-feu entre le Maroc et le front Polisario le 13 novembre 2020, le Makhzen emploi tous les moyens pour déstabiliser son voisin oriental. Rabat n’a jamais pardonné à l’Algérie son soutien indéfectible au combat du peuple sahraoui. D’ailleurs, l’une des cibles de cet accord maroco-israélien est le Polisario. Ainsi, le journaliste israélien Yossi Melman, commentateur spécialiste de la sécurité et du renseignement israélien, et auteur du livre Spies Against Armaggedon, est allé droit au but dans son tweet : «Israël aidera le Maroc à augmenter ses cyber-capacités dans la lutte contre le terrorisme et le Polisario».

    Pour ce commentateur avisé, collaborateur au Jérusalem Post et à Maariv, deux quotidiens proches de la droite israélienne, la seule mention du Polisario comme cible de cet accord équivaut au début d’une guerre totale contre le peuple sahraoui et surtout contre son principal soutien politique et diplomatique, l’Algérie. Et même si cette dernière n’est citée nulle part officiellement, officieusement, c’est la puissance militaire algérienne, démontrée depuis des mois à travers des manœuvres grandioses, qui est la cible non dite de ce rapprochement entre deux régimes coloniaux.

    Pour Ryma Rouibi, enseignante-chercheure à l’Ecole de Journalisme d’Alger (ENSJSI), «Israël est une puissance en terme de cyberdéfense, elle se place en deuxième position après les Etats Unis. Contrairement au Maroc, la cyber-sécurité pour Israël n’est pas uniquement une stratégie de solutions (solution aux problèmes de sécurité et de défense, ndlr). Lors de la 7ème conférence annuelle sur la cyber-sécurité à l’université de Tel Aviv en 2017, l’ex-Premier ministre Benyamin Netanyahu avait déclarait ‘la cyber-sécurité n’est jamais une solution permanente mais un business sans limite».

    Pour cette chercheure, «en 2016, Israël détenait 20 % de l’investissement mondial de la cyber-sécurité privée, ce qui signifie que l’accord de jeudi dernier n’est pas uniquement d’ordre politique pour les Israéliens mais aussi éminemment économique». Une affirmation confirmée par le tweet de Yossi Melman : «il (l’accord, ndlr) aidera les entreprises israéliennes à vendre leur savoir-faire et leur technologie».

    Le ministère israélien des Affaires étrangères a, pour sa part, indiqué que l’accord maroco-israélien «porte sur la coopération opérationnelle, la recherche et le développement et le partage d’informations et de connaissances», dans une information publiée par le site du quotidien The Jerusalem Post dans son édition de vendredi 16 juillet 2021.

    Israël, puissance en termes de cyber-sécurité, mais surtout, première menace contre la cyber-sécurité mondiale. Les logiciels malveillants développés par les chercheurs israéliens ont été à la pointe de la guerre non déclarée entre l’entité sioniste et l’Iran par exemple. Le ver informatique israélien Stuxnet a permis le sabotage de centaines de centrifugeuses utilisées dans l’enrichissement de l’uranium dans la centrale de Natanz en Iran en 2005. Fin 2020, un mystérieux virus informatique a provoqué la paralysie pendant plusieurs jours d’un terminal du plus grand port iranien de Badar Abbas. Son origine ? Israël.

    Plus grave, le NSO Group, une firme israélienne de cyber-sécurité a développé un malware, Pegasus, initialement déployé pour collecter des données sur des smartphones de cibles précises. Depuis, Pegasus a évolué pour devenir un outil beaucoup plus puissant. En effet, ce cheval de Troie en question serait désormais capable de subtiliser la data stockée dans les serveurs des géants de la technologie représentés par Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft.

    Si les GAFAM sont désormais à la merci des Israéliens, quid des entités ou Etats ne disposant pas ou disposant insuffisamment de technologies pour contrer Pegasus ? Pour Ryma Rouibi, «Benyamin Netanyahu a demandé en 2010 l’aide de professeurs israéliens et en particulier au chercheur Isaac Ben-Israel pour trouver une structuration adéquate face aux risque cybernétique. Aujourd’hui, l’Algérie doit impérativement maintenant et plus que jamais trouver la version algérienne de Ben-Israel. La diaspora algérienne pourra contribuer davantage à une véritable structuration de son Cyberespace et la sécurisation de ses frontières digitales».

    Côté israélien comme côté marocain, la diversion est de mise. Selon le journaliste Amitai Ziv, du quotidien Haaretz «Israël a aidé le Maroc pour espionner les journalistes marocains». Même son de cloche chez ‘l’opposant’ Ali Lmrabet qui a tweeté «Ils utiliseront la technologie israélienne pour espionner et persécuter les journalistes marocains indépendants et les défenseurs des droits humains. Merci Israël !». Comme quoi, le Makhzen n’a pas fini de vendre son âme au diable.

    Le Jeune Indépendant, 17/04/2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Israël, cyberguerre, cybersécurité, hacking, piratage, Front Polisario, Sahara Occidental,

  • Pour attaquer l'Algérie et le Polisario: Le Maroc et Israël signent un accord de coopération en cybersécurité

    La coopération bilatérale entre le Maroc et Israël passe à la vitesse supérieure qu’elles atteignent le très sensible domaine de la guerre électronique.

    C’est ce qu’a balancé dans un tweet le chargé d’affaires du Bureau de liaison israélien, David Govrin, lequel a annoncé que son pays a signé, jeudi à Rabat, avec le Maroc, « le premier accord dans le domaine de la guerre électronique « Cybersécurité » ». Les clauses de cet accord prévoient « l’établissement d’une coopération » dans les domaines de la recherche et du développement et des opérations cybernétiques. Selon la même source, cette cérémonie faite sous les auspices de « Sa majesté » Mohammed VI, a vu la participation du chef de la direction israélienne de la cybersécurité, Yigal Una, avec son homologue marocain, le général El Mostafa Rabii.
    L’accord a été signé à Rabat cette semaine en présence de Yigal Unna, le directeur général de la cyberdirection israélienne, de son homologue marocain le général El Mostafa Rabii et du ministre délégué auprès du chef de gouvernement, chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.
    Ainsi, pour le besoin de renforcer sa propagande médiatique contre le voisinage immédiat, le Maroc a sollicité l’expertise de son allié au grand jour, comme on pouvait le constater dans des déclarations récentes tenues par le général El Mostafa Rabii lui-même. Celui-ci a exprimé récemment le souhait de « renforcer les liens politiques entre Israël et le Maroc et construire une coopération économique, technologique, culturelle et touristique entre les deux pays ».
    En tout état de cause, après l’officialisation publique et assumée de ses relations avec l’Etat sioniste comme acte de trahison à l’égard de la Palestine, le Makhzen obéit au doigt et à l’œil du Mossad désormais auquel il soumit le Royaume à l’agenda de chao concocté pour la région.
    F. Guellil
    Etiquettes : Maroc, Algérie, Front Polisario, Israël, hacking, piratage, cyberguerre, cybersécurité, 
  • Le gouvernement sahraoui presse la communauté internationale à agir face à la répression marocaine

    Le ministère sahraoui des Territoires occupés et des Communautés sahraouies à l’étranger dénonce les violences et les pratiques d’intimidation commises par les forces d’occupation marocaines à l’encontre de la famille de Sultana Khaya, appelant à traduire en justice les responsables de ces crimes. «La famille de Khaya continue de subir un siège policier depuis 237 jours consécutifs avec plusieurs incursions dans sa maison », relate, dans un communiqué, le ministère sahraoui. 

    « La famille subit des mauvais traitements et des humiliations, en particulier les filles, Sultana et Al-Waara, qui souffrent de harcèlement sexuel. Leurs biens sont également volés », décrit encore le ministère sahraoui qui met en garde contre «la situation mentale et physique préoccupante de la famille Khaya dans la ville occupée de Boudjdour ». Toujours selon ce communiqué, « les forces d’occupation marocaines ont jeté des substances inconnues, nauséabondes, dans la maison, semant la panique et la peur parmi les membres, parmi lesquels, la mère de quatrevingt-quatre ans, Minatu Embeirik, et un enfant mineur, Fadel Embeirik ».
    Le gouvernement sahraoui prévient : « Nous tenons les forces d’occupation marocaines responsables des conséquences de leur siège et de l’assignation à résidence imposée à la famille Khaya pendant près de huit mois et nous exigeons que toutes les personnes impliquées dans le harcèlement sexuel de leurs filles, ainsi que les responsables, soient traduits en justice pour les traitements dégradants et discriminatoires à l’encontre de cette famille et de toutes les familles sahraouies des zones occupées. » Le gouvernement sahraoui prend la communauté internationale à témoin.
    Dans le même communiqué, le gouvernement sahraoui appelle le Comité international de la Croix-Rouge à «prendre ses responsabilités et faire pression sur l’Etat marocain pour qu’il respecte les droits de l’Homme, libère immédiatement et sans condition tous les prisonniers politiques sahraouis, révèle le sort des disparus, ainsi que l’ouverture de la partie occupée du territoire de la République sahraouie aux médias, aux observateurs internationaux, aux personnalités et aux délégations parlementaires internationales qui souhaitent s’y rendre».
    Début juillet, la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des Droits de l’homme, Mary Lawlor, a appelé le régime marocain à cesser de cibler les défenseurs des Droits de l’homme et les journalistes qui défendent les questions de droits humains au Sahara occidental occupé, et leur permettre de travailler sans représailles. Lawlor a cité, entre autres, les cas des défenseurs des Droits de l’homme Naâma Asfari et Khatri Dadda, qui sont détenus respectivement depuis 2010 et 2019 et purgent des peines de 30 et 20 ans.
    Le Maroc épinglé par l’ONU
    « Non seulement les défenseurs des Droits de l’homme travaillant sur des questions liées aux Droits de l’homme au Maroc et au Sahara occidental continuent d’être injustement emprisonnés et criminalisés pour leurs activités légitimes, mais ils sont également condamnés à des peines de prison disproportionnées et, pendant leur incarcération, ils sont soumis à des traitements cruels, inhumains et dégradants, ainsi qu’à la torture », a déclaré Lawlor.
    L’experte onusienne s’est également prononcée contre « le ciblage systématique et incessant des défenseurs des Droits de l’homme en représailles à l’exercice de leurs droits à la liberté d’association et d’expression ». Réprimer les individus et les organisations qui travaillent pour les Droits de l’homme, y compris ceux qui s’engagent avec l’ONU, «est profondément déplorable et nuit à la société dans son ensemble», a-t-elle regretté. 
    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, répression, ONU, droits de l’homme, 
  • Les renseignements militaires américains: le déclenchement de la guerre dans le Sahara occidental menace l’Afrique du Nord

    Les renseignements militaires américains ont confirmé que l’attaque militaire marocaine contre des civils sahraouis à Guerguerat a incité le Front Polisario à déclarer la guerre et à mettre fin à l’accord de cessez-le-feu, rapporte le site d’information sahraoui « Somood ».

    Les renseignements militaires américains ont averti dans un rapport adressé au Congrès, que le déclenchement de la guerre au Sahara occidental constitue une menace réelle pour la stabilité de l’Afrique du Nord.
    Au cours des dernières semaines, le département d’État américain a révélé que l’administration du président Joe Biden menait des contacts intensifs avec les parties au conflit – le Maroc et les pays intéressés afin de calmer la situation au Sahara occidental et de revenir à la table des négociations.
    Le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a souligné que Washington consulte les parties sur les meilleurs moyens d’arrêter la violence au Sahara occidental.
    La guerre du Sahara occidental a conduit à l’échec de la stratégie sur laquelle le Maroc parie depuis des années.
    Un document analytique préparé par le département des études du site Internet Somoud Net a confirmé que le déclenchement de la deuxième guerre au Sahara Occidental a produit des résultats importants qui auront un impact profond sur le cours des développements liés à la question du Sahara Occidental depuis le cessez-le-feu de 1991 qu’un grand rassemblement populaire s’est réalisé autour du Front Polisario, ce qui lui donnerait une plus grande influence sur le plan extérieur.
    Le document analytique qui a examiné les causes, les résultats et les conséquences de la guerre a souligné que la décision du Front Polisario d’annoncer la reprise de la lutte armée a fait avorter les tentatives menées en secret pour contourner la question du Sahara et imposer un fait accompli, et le les forces actives de la communauté internationale ont commencé à reconnaître le rôle du Polisario comme facteur de stabilité et d’équilibre dans la région.
    La guerre du Sahara occidental – ajoute le document analytique – a conduit à l’échec de la stratégie sur laquelle le Maroc parie depuis des années, qui est de transformer la zone de Guerguerat en un passage international, pour légitimer le mouvement du trafic de drogue, auquel il s’appuie depuis longtemps. continuer à soutenir son économie et ses projets dans la région du Sahel, et à assurer le passage du gazoduc Niger à travers les terres désertiques occupées, et à transformer ces dernières en zone d’influence pour les puissances étrangères.
    Le document analytique a confirmé que le Maroc a parié, depuis décembre dernier, que la déclaration de « Dolland Trump » contribuera à pousser les grands pays à annoncer la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental. Cependant, la position internationale rejetant la décision de Washington a mélangé les cartes de Rabat et l’a fait entrer dans des affrontements diplomatiques avec un certain nombre de pays de poids comme l’Allemagne, l’Espagne, le Kenya, l’Afrique du Sud, l’Iran et l’Union africaine. La décision de Trump a également affaibli la position marocaine, voire s’est transformée en une carte de pression pour l’administration du président « Joe Biden », qui semble avoir réussi à soumettre le Maroc et à lui faire abandonner les conditions qu’il lui a fait renoncer à ses conditions de nomination d’un nouvel envoyé personnel au Sahara occidental.
    Quant aux résultats au niveau régional, le document analytique a clairement indiqué que la position forte de l’Algérie était prépondérante, car il a été confirmé pour la première fois que le conflit au Sahara occidental allait au-delà de la position traditionnelle exigeant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, à se transformer en une question liée à la sécurité nationale de l’Algérie, surtout après l’entrée des parties internationales sur la ligne.Par conséquent, l’Algérie a confirmé que toute solution à la question du Sahara Occidental en dehors de la volonté algérienne, sa conception et ses conditions seront vouée à l’échec. L’Algérie a tenu à adresser des messages de soutien et à la République sahraouie qui subit une agression. Le président Abdelmadjid Tebboune a reçu son homologue sahraoui Ibrahim Ghali à l’occasion de l’anniversaire de la déclaration de la République sahraouie le 27 février 2021 , et l’inauguration d’un pont aérien pour acheminer l’aide humanitaire au peuple sahraoui.
    L’étude a souligné que le Maroc a bien compris les messages de l’Algérie avec des preuves de son évitement limité des opérations militaires dans le nord du Sahara occidental, malgré la concentration des attaques de l’armée sahraouie dans cette zone stratégique. La position algérienne a également trouvé un écho auprès des parties internationales qui ont tenté de renverser la région dans une nouvelle arène de chaos et d’instabilité.
    Concernant la position mauritanienne, l’étude a souligné qu’elle a été décisive lorsque Nouakchott a décidé d’adhérer aux engagements et ententes qui la lient à la République sahraouie, notamment dans le domaine de la sécurité et de la coordination militaire, et contrairement à ce qui était attendu par le Maroc, qui a mené une campagne médiatique et politique d’incitation de l’opinion publique mauritanienne contre la République sahraouie pendant la crise de bouclage de la zone de Guerguerat. Les dirigeants mauritaniens ont tenu à écouter le point de vue des Sahraouis sur l’évolution de la situation. En moins de quatre mois, le président Mohamed Ould El Ghazouani a reçu des émissaires du président sahraoui Ibrahim Ghali.
    Au niveau continental, la position africaine a contribué à briser l’état d’occultation de la guerre sur lequel parie le régime marocain, et a incité le Conseil de sécurité de l’ONU à étudier le dossier et à délibérer sur l’initiative émanant du sommet du conseil Africain de Paix et de Sécurité, et la position du Maroc refusant de faire face aux efforts de l’Union africaine auront des répercussions futures sur son appartenance à l’organisation. La guerre a également contribué au retour en force de l’axe Algérie-Afrique du Sud-Kenya, qui aura un rôle avancé dans les orientations futures liées au dossier sahaoui.
    Ahmed Achour
    Dzair-tube, 13/07/2021
    Etiquettes : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, El Guerguerat, Etats-Unis, 
  • Le chef de cabinet de Laya impliqué dans la crise avec le Maroc, limogé

    Albares démissionne Le chef de cabinet de Laya impliqué dans la crise avec le Maroc
    Camilo Villarino quitte le poste qu’il occupait avec quatre ministres. Le diplomate est confiant quant à sa nomination au poste d’ambassadeur en Russie, mais la judiciarisation de l’ »affaire Ghali » pourrait la compliquer.

    Le nouveau ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a décidé de changer de chef de cabinet. Le Conseil des ministres a approuvé le licenciement du diplomate Camilo Villarino, l’une des rares personnes qui a géré l’arrivée secrète du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, en avril en Espagne et qui a provoqué la crise avec le Maroc, selon des sources diplomatiques informées par Vozpópuli.

    Le remplaçant de M. Villarino est Diego Martínez Belío, qui occupait déjà le poste de chef de cabinet du secrétaire d’État à l’Union européenne, Juan González-Barba, et qui a travaillé avec M. Albares à Moncloa lorsque ce dernier dirigeait la politique internationale à la présidence du gouvernement.

    La précédente ministre des affaires étrangères, Arancha González Laya, avait l’intention d’envoyer Villarino à Moscou, l’une des ambassades les plus prestigieuses et les mieux payées de la diplomatie espagnole. Dans son cas, ce serait le premier chef de mission qu’il dirigerait.

    Plusieurs de ses collègues diplomates soulignent que Villarino l’a gagné par cœur parce qu’il a obtenu le record d’occuper ce poste avec quatre chefs de la diplomatie : Alfonso Dastis, Josep Borrell, brièvement avec Margarita Robles dans les mois qui ont mené la « double casquette » avec la Défense, et pendant un an et demi avec la susdite Laya.

    Sa dernière étape n’a pas été sans controverse : l’UGT l’a accusé, il y a un an, d’avoir placé sa femme pendant près de 20 ans dans un travail d’assistance technique aux Affaires étrangères sans être fonctionnaire et de manière quasi ininterrompue, mais les informations recueillies par ce syndicat n’ont pas fait bouger Laya, qui l’a maintenu en fonction.

    Cependant, l’affaire dite de « Ghali » a commencé à faire l’objet de poursuites devant un tribunal de Saragosse et pourrait conduire à des convocations en justice de certains membres de l’équipe de Laya, l’une des raisons qui ont rendu très difficile la continuité du ministre.

    Le gouvernement a approuvé en juin de demander l’autorisation de Villarino à Moscou mais il reste à voir si les autorités russes l’accorderont pendant l’enquête judiciaire et, surtout, si à la fin -et après le feu vert russe- Albares portera sa nomination au Conseil des ministres.

    Le voyage secret de Brahim Ghali en Espagne le 18 avril était connu de très peu de personnes au ministère des affaires étrangères. À tel point que ni Cristina Gallach, la « numéro deux » de Laya, ni l’ambassadeur d’Espagne à Alger, Fernando Moran, ni la directrice générale pour le Maghreb, Eva Martinez, n’ont été informés du transfert du leader du Front Polisario et de son admission ultérieure dans un hôpital de Logroño.

    La gestion de ce voyage a été effectuée depuis le cabinet du ministre et les informations sur les détails du vol et du séjour du Ghali en territoire espagnol ont été cachées aux autres départements du ministère. Les sources susmentionnées ont été surprises par ce fait, car il est tout à fait inhabituel.

    La région du Maghreb est l’un des domaines de travail de M. Gallach, qui occupe le poste de secrétaire d’État aux affaires étrangères. Et surtout, elle touche la directrice générale pour le Maghreb, la Méditerranée et le Moyen-Orient, qui aurait pu donner son avis sur le risque d’une telle opération avec le Ghali dont le Maroc n’a pas été informé au préalable. Ce qui est encore plus choquant, c’est que l’ambassadeur à Alger se trouvait à albis lorsque la crise diplomatique a éclaté.

    Ghali n’a pas pu être identifié

    L’avion dans lequel voyageait le Ghali a atterri à Saragosse le 18 avril sans que les contrôles habituels de passeport et d’identité soient effectués sur le personnel à bord. C’est du moins la version que le général en chef de la base aérienne, José Luis Ortiz-Cañavate, a offerte devant le juge d’instruction de Saragosse par le biais d’une déclaration écrite. Et les militaires l’ont fait en suivant les instructions de l’état-major général de l’armée de l’air, qui à son tour suivait les ordres donnés par le cabinet du ministre des affaires étrangères.

    Toujours selon le récit présenté par le général dans la lettre envoyée au juge, le détachement qui commandait la base aérienne de Saragosse a reçu des instructions de la section des relations internationales de l’état-major général de l’armée de l’air. Plus précisément, que les personnes voyageant dans l’avion qui a atterri dans la partie militaire de l’aéroport ne devaient pas passer le contrôle des passeports ou le contrôle douanier, de sorte que ni Brahim Ghali ni la personne l’accompagnant ne puissent être identifiés.

    Voz Populi, 13/07/2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Front Polisario, Brahim Ghali, Sahara Occidental, Gonzalez Laya, Camilo Villarino,

  • "Le front polisario est reconnu par l’onu"

    Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Mohamed Sidi Omar, a rappelé que l’Assemblée générale de l’Onu a reconnu la représentation du Front en tant que mouvement de libération nationale avec son statut juridique depuis les années 70, contrairement aux fausses allégations propagées par le représentant de l’État occupant marocain. Dans une lettre adressée vendredi aux représentants permanents des États membres à l’Onu, « en réponse à un message de désinformation diffusé récemment par l’ambassadeur de l’État occupant du Maroc, dans lequel il remet en question le statut du représentant du Front Polisario auprès des Nations unies et affirme qu’il n’a aucune accréditation auprès des Nations unies, le qualifiant de groupe armé », M. Sidi Omar a soutenu que « ceci est un autre exemple de la capacité illimitée de cet individu à faire sans vergogne les affirmations les plus absurdes qui sont une insulte à l’intelligence de chacun ».

    Vous aurez « reçu une lettre de l’ambassadeur de l’État occupant du Maroc dans laquelle il se livre à nouveau à son exercice habituel consistant à tenter en vain d’induire en erreur les États membres des Nations unies sur le statut du Front Polisario, le mouvement de libération nationale des pays occidentaux Sahara et ses représentants aux Nations unies », a souligné M. Sidi Omar, expliquant que cette lettre de l’ambassadeur marocain « se veut une réponse à notre lettre qui vous a été adressée le 27 juin 2021 dans laquelle nous réfutons avec des arguments solides et documentés chacune des affirmations infondées qu’il a formulées avant la dernière session du Comité spécial sur la décolonisation (C-24) concernant la nature juridique internationalement reconnue de la question du Sahara occidental ». « Personne ne peut nier que le Front Polisario est le représentant légitime internationalement reconnu du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l’Assemblée générale.
    Nul ne peut également nier que le Front Polisario est également reconnu par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité comme l’une des deux parties au conflit du Sahara occidental conformément à leurs résolutions respectives », a écrit Sidi Omar dans sa lettre. Il a rappelé que le Front Polisario est représenté aux Nations unies depuis les années 70. C’est dans ce contexte, souligne le diplomate sahraoui, que, « le 22 juin 1979, le Conseil de sécurité a invité le représentant du Front Polisario à s’adresser au Conseil sur la question du Sahara occidental ». Le diplomate sahraoui a également souligné que « les tentatives de l’ambassadeur marocain de nier l’existence du Front Polisario et d’éviter de le mentionner nommément ne changeront rien au fait qu’il est l’une des deux parties au conflit, et que l’Etat occupant du Maroc siège aux côtés de la République sahraouie au sein de l’Union africaine en tant que deux Etats membres de l’organisation continentale ». L’État occupant du Maroc ne « peut nier qu’il siège aujourd’hui aux côtés de la République sahraouie (RASD), membre fondateur de l’Union africaine (UA) à laquelle le Maroc a été admis en 2017 après avoir signé et ratifié, sans aucune réserve l’Acte constitutif de l’UA et adhérant ainsi à ses principes fondamentaux, notamment le respect des frontières existant lors de l’accession à l’indépendance », rappelle M. Sidi Omar.
    « Ce sont des faits établis que l’État occupant marocain ne peut nier », a-t-il soutenu. En conclusion, poursuit le diplomate, « quelle que soit la persistance de l’État occupant du Maroc et de ses agents dans leur propagande mensongère, le statut du Front Polisario aux Nations Unies et ailleurs est fermement établi parce qu’il a été façonné et cimenté par les sacrifices de notre peuple et leur inébranlable détermination à libérer nos terres illégalement occupées et à exercer notre droit inaliénable à la liberté et à l’indépendance ».
    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU,
  • Venus du Maroc, 119 migrants pénètrent dans l'enclave espagnole de Melilla

    Asile et migration : venus du Maroc, 119 migrants pénètrent dans l’enclave espagnole de Melilla

    Un groupe de 119 migrants subsahariens en situation irrégulière a réussi lundi à pénétrer dans l’enclave espagnole de Melilla, après avoir franchi la triple clôture métallique la séparant du Maroc, selon les autorités espagnoles

    Au total, environ 200 migrants ont essayé de forcer le passage depuis le Maroc vers 04h30 du matin, a indiqué la préfecture de Melilla à l’AFP.
    La Garde civile espagnole et la police marocaine se sont rapidement mobilisées pour essayer de les en empêcher, mais 119 migrants, tous des hommes, ont réussi à entrer à Melilla.
    Ils ont été immédiatement conduits au Centre de séjour temporaire (CETI) et placés dans une zone spéciale afin d’y être soumis à des tests pour le Covid-19.
    Cinq gardes civils et un migrant ont été blessés lors de l’incident, selon la préfecture.
    Melilla est avec Ceuta – l’autre enclave espagnole sur la côte marocaine – la seule frontière terrestre de l’Union européenne avec l’Afrique.
    Les deux villes sont soumises depuis des années à une forte pression migratoire, à laquelle s’ajoute depuis le printemps 2020 la fermeture de la frontière du côté marocain, officiellement pour éviter l’entrée de cas de coronavirus.
    En mai, Ceuta a été secouée par l’arrivée soudaine de plus de 10.000 migrants, en grande majorité des jeunes et des adolescents marocains.
    Cette vague migratoire inédite s’est produite à la faveur d’un relâchement des contrôles par Rabat sur fond de crise diplomatique avec Madrid en raison de l’accueil en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, ennemi juré du Maroc.
    M. Ghali a quitté l’Espagne début juin pour l’Algérie, mais les relations entre Madrid et Rabat restent tendues.
    RTBF, 12/07/2021
    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, Sahara Occidental, Front Polisario, 
  • González Laya, sacrifiée pour la réconciliation avec le Maroc

    González Laya, sacrifié pour se réconcilier avec Rabat

    La crise diplomatique déclenchée par la réception en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, coûte son poste au ministre des affaires étrangères.
    Le jour où le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a déclaré qu’ »il n’y a pas de contact avec l’Espagne », le sort de son homologue espagnole, Arancha González Laya, a été scellé. Non seulement parce qu’il était inhabituel qu’un ministre des affaires étrangères en démente publiquement un autre – son homologue espagnol avait assuré que des contacts discrets existaient entre les deux pays – mais aussi parce que cela montrait que ce dernier avait cessé d’être un interlocuteur valable pour Rabat. La crise déclenchée par l’accueil en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, a eu plusieurs effets collatéraux, mais le plus grave a été la rupture de confiance entre les gouvernements des deux côtés du détroit.
    Sans confiance, toutes les autres questions qui marquent la relation bilatérale complexe avec Rabat, de l’immigration irrégulière à la coopération anti-jihadiste, sont beaucoup plus difficiles à aborder. La décision d’accueillir Gali pour des raisons humanitaires était risquée, mais l’erreur a été de ne pas prévenir le Maroc. Laya elle-même l’a implicitement reconnu lorsqu’elle a informé le pays voisin du départ du leader sahraoui, une fois qu’il s’est remis de sa grave maladie causée par le covid : « Un ministre des affaires étrangères qui ne peut pas parler au Maroc est peut-être très bon, mais il n’est pas utile », reflète un diplomate chevronné.
    Le CV de cette Basque de 52 ans – né à San Sebastián et élevé à Tolosa – était imbattable. Il n’y avait personne de mieux préparée pour diriger une politique étrangère qui cherchait à revenir sur le devant de la scène dans les grands forums multilatéraux. Polyglotte (elle parle six langues), elle a fait l’essentiel de sa carrière dans des organisations internationales : elle a travaillé à la Commission européenne, a été chef de cabinet du directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et directrice exécutive du Centre du commerce international de l’ONU. Sánchez l’a désignée pour remplacer Josep Borrell, nommé Haut représentant de l’UE, et à la tête du palais de Santa Cruz, elle a promu la nouvelle stratégie d’action extérieure, qui porte l’empreinte de la féministe.
    Sa plus grande réussite est l’accord de la Saint-Sylvestre, par lequel l’Espagne et le Royaume-Uni ont fixé le nouveau cadre des relations entre Gibraltar et l’UE une fois le Brexit consommé. L’accord prévoit l’adhésion du Rocher à la zone européenne sans frontières – mais pas au traité de Schengen – ce qui signifie que les Espagnols pourront franchir librement la barrière, et vice versa, tandis que les Britanniques devront passer par un contrôle des passeports pour entrer dans leur colonie. Les conséquences de cette nouvelle réalité ne peuvent être évaluées qu’à moyen terme. Avant cela, la Commission européenne et le Royaume-Uni devront l’inscrire dans un traité.
    Ce que González Laya a trouvé difficile, c’est la gestion quotidienne du ministère. Le retard dans la nomination des nouveaux ambassadeurs a laissé certaines missions diplomatiques, comme celle de Londres, vacantes pendant des mois, au moment où elles étaient les plus nécessaires. Seul l’intérêt de superviser personnellement toutes les décisions de son département explique l’accumulation qui a fini par affecter son fonctionnement.
    Rien de tout cela, cependant, n’aurait précipité sa chute si la crise avec le Maroc n’avait pas eu lieu. Sánchez a décidé de la sacrifier afin de récupérer l’interlocution avec le pays voisin. Maintenant, Rabat doit interpréter correctement la décision : ni une punition, ni une reddition. Du pur pragmatisme.
    El Pais, 10/07/2021
    Etiquettes : Espagne, Maroc, Front Polisario, Brahim Ghali, Sahara Occidental, Arancha Gonzalez Laya,
  • L'Espagne, partenaire efficace de l'Algérie dans le processus de résolution de la question sahraouie

    A l’ombre du climat de tension entre Rabat et Madrid

    Dernièrement, la question sahraouie a remporté nombre d’acquis, tant au niveau régional qu’international. En contrepartie, la position du colonisateur marocain s’est affaiblie au regard de la multiplication des condamnations de la communauté internationale, suite aux agissements du Makhzen, accusé de vouloir miner la paix et la stabilité dans la région.
    A diplomatie espagnole a donné une leçon au Maroc sur le respect des traités internationaux, après une série d’échecs qui confirment que les murs du bureau de Nasser Bourita sont plus fragiles qu’une toile d’araignée. Le ministère marocain des Affaires étrangères a ignoré tous les us diplomatiques pour confirmer, une fois de plus, son manque d’expérience et le long chemin qui lui reste à parcourir pour rejoindre la cour des grands. La réponse de l’Espagne face à la polémique lancée par le Maroc suffit à elle seule, formulée cette fois par sa ministre des Affaires étrangères, Mme Aranxa Gonzales Laya, qui a affirmé publiquement, en toute clarté, que son pays a accueilli le président de la République arabe sahraouie démocratique, M. Ibrahim Ghali, afin de lui prodiguer des soins médicaux sur son sol, des suites de complications sanitaires dues à son affection par la Covid-19. Cette position honorable de la part de la diplomatie espagnole a mis un terme à la campagne de désinformation menée par le Maroc, tout comme elle a confirmé l’attachement de l’Espagne à la légitimité internationale à propos de la question sahraouie, ce qui correspond parfaitement à l’approche algérienne qui appelle à une solution équitable et durable à la question sahraouie, considérée comme la dernière colonie en Afrique.
    Déjouer les chantages du Maroc
    «Oui nous avons accueilli le président sahraoui.» C’est par cette réponse brève et précise que la ministre des Affaires étrangères espagnole, Mme Aranxa Gonzales Laya, a répondu à une question concernant les accusations du Maroc à propos de l’accueil par l’Espagne du président sahraoui, M. Ibrahim Ghali, en marge d’une conférence de presse, en présence de la ministre des Affaires étrangères du Paraguay, le mois de mai dernier. Ces propos traduisaient le fait que cette situation ne nécessitait pas un tel brouhaha de la part du Makhzen et que l’Espagne est un Etat souverain qui respecte les droits de l’homme et n’attend aucun dictat ni de leçons de personne et que ces allégations ne représentent dans les faits qu’une tempête dans un verre d’eau.
    La cheffe de la diplomatie espagnole avait souligné, lors d’une de ses déclarations, que son pays avait promis de fournir aide et assistance humanitaire au président sahraoui, car il était dans un état critique du fait de ses problèmes de santé, en plus de son affection par le coronavirus.
    La ministre avait souligné que la position de l’Espagne par rapport au Sahara occidental est «constante», «n’a pas changé et ne changera pas» et repose sur «le respect des us internationales et des décisions de l’ONU». L’Espagne fut l’un des premiers pays à condamner la décision de l’ancien président américain, Donald Trump, d’une prétendue reconnaissance de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental. Chose qui a irrité le Makhzen et l’a poussé à monter de toutes pièces des scénarii de propagande afin d’arracher la reconnaissance de Madrid et masquer ses échecs diplomatiques.
    A côté de la position officielle espagnole, les plus grandes villes d’Espagne ont connu des manifestations populaires de solidarité avec le peuple sahraoui qui ont regroupé les acteurs de la société civile espagnole, en plus des ressortissants sahraouis établis en Espagne. Cet élan de solidarité avait pour slogan «Liberté au peuple sahraoui» et a reflété l’étendue du soutien de l’Espagne au peuple sahraoui.
    Une diplomatie en carton
    Tous ces développements et victoires successives réalisés par la question sahraouie sur le terrain, ont révélé l’étendue de la confusion dans laquelle est plongé le régime du colonisateur marocain qui a même fait à plusieurs reprises dans l’extravagance. Le Makhzen a refusé d’entendre la voix de la raison pour traiter humainement la question de la maladie du président de la Rasd, M. Ibrahim Ghali. En réponse à l’accueil par l’Espagne du président sahraoui pour raison médicale, le Maroc a provoqué une crise migratoire sans précédent, les 17 et 18 mai dernier, en autorisant plus de 8000 migrants marocains, dont 1500 mineurs, à passer la frontière maritime entre le Maroc et la ville espagnole de Ceuta. A travers ces agissements, le colonisateur s’est donné le rôle du bourreau ne s’embarrassant à sacrifier des vies humaines, n’excluant pas même les enfants de ses vils plans visant à faire pression pour réaliser des acquis politiques.
    Ce qui interpelle c’est que le Makhzen a voulu jouer la carte des migrants comme moyen de pression sur le gouvernement de Pedro Sanchez, dans une tentative de faire du chantage afin que son gouvernement change sa position envers la question sahraouie. Il a tenté ainsi de le forcer à adopter certaines positions contraires aux règles internationales, notamment de s’aligner sur la décision prise par Donald Trump qui, au demeurant est remise en cause après le refus du Congrès américain d’ouvrir un consulat des USA dans la ville de Dakhla occupée, en plus de son rejet de l’accord de vente de drones au Maroc. Ce sont là les deux promesses faites par l’ancien président américain, Donald Trump, à Rabat en contrepartie de la normalisation de ses relations avec l’entité sioniste. Cependant, l’ensemble des analyses indiquent que la nouvelle administration américaine, conduite par le président Joe Biden, est sur la voie d’annuler définitivement la prétendue reconnaissance de Trump.
    Le Maroc entre le marteau de la condamnation internationale et l’enclume de la normalisation avec l’entité sioniste
    Les agissements irréfléchis du Makhzen ont soulevé une vague de contestations et réactions de la part de la communauté internationale qui a condamné la politique du gouvernement marocain tendant à faire pression sur l’Espagne et l’Union européenne. En réponse à la crise migratoire, l’Espagne a déployé des forces militaires spéciales. Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a promis de rétablir l’ordre et de rapatrier les migrants au Maroc.
    Aussi, l’Espagne s’est hâtée d’étudier la possibilité d’annuler l’accord autorisant le passage sans visa des ressortissants marocains vers Ceuta et Melilla, en réponse au chantage imposé par le Maroc et pour freiner la vague de migrants illégaux. Juan Gonzales Barba, secrétaire d’Etat espagnol chargé des affaires européennes, a déclaré lors de sa visite à Ceuta que son gouvernement « envisage de mettre fin au régime sans visa des Marocains qui vivent autour des deux villes».
    De même, l’armée espagnole a refusé de participer aux manœuvres militaires African Lion 2021, organisées au Maroc, en coordination avec les USA, du 7 au 18 juin 2021, pour des raisons directement liées, d’après de nombreux experts, aux comportements imprudents du Makhzen envers l’Espagne. Ces manœuvres ont été précédées par une campagne médiatique de désinformation menée par le Maroc, stipulant que le champ de manœuvres de ces exercices concernera aussi les territoires sahraouis occupés, étant, selon le Maroc, un territoire marocain. Chose qui a été fortement démentie par le Pentagone avant le début des manœuvres et même durant les exercices. Le général Stephen Townsend, commandant des forces américaines Africom a affirmé : «Les manœuvres n’ont inclus aucune partie des terres sahraouies occupées», contrairement à ce qui a été rapporté par la propagande marocaine. De son côté, le Parlement européen a annoncé par communiqué son refus catégorique de la politique du royaume chérifien et son utilisation méthodique des mineurs comme moyen de «chantage politique honteux» contre l’Espagne et l’Europe et la menace sur la sécurité de leurs frontières par l’immigration guidée à des fins politiques, la considérant comme comportements irresponsables de la part du Maroc, habitué à ce genre de pratiques depuis des années.
    En conséquence, le Makhzen se trouve piégé entre les accusations de violation du droit humanitaire au Sahara occidental, son rejet de toute approche tendant à trouver une solution à la question sahraouie conformément aux exigences de la légitimité internationale et les directives de l’ONU, et la normalisation avec l’entité sioniste. Cette dernière, appuyée par l’ancien président US, Donald Trump, dans le cadre de l’accord «Abraham», est considérée par certains de coup de poignard dans le dos des frères palestiniens et un acte de félonie envers la cause arabe.
    L’Algérie, la Mecque des révolutionnaires et le complexe perpétuel du Maroc
    Le Makhzen mène une campagne médiatique abjecte contre notre pays afin de justifier ses revers devant l’opinion publique interne et externe. De tout temps et en tout moment, il porte des accusations envers l’Algérie, lui reprochant de constituer un frein à la solution de la question sahraouie. Face à cela, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, a affirmé à plusieurs occasions que l’Algérie n’est pas partie prenante dans le conflit. Sa position en adéquation avec les règles de la légitimité internationale qui considère le Sahara occidental comme une question de décolonisation, reste constante et non négociable et n’accepte aucun chantage, elle n’a de cesse d’appeler à la consolidation des efforts de la communauté internationale pour la décolonisation en Afrique et dans le monde. Les positions de l’Algérie envers les causes justes sont immuables, elle œuvre de tout temps, dans le cadre des Nations unies, à faire triompher les peuples aspirant à leur liberté et appelle au respect de la souveraineté des Etats et à bâtir des relations fraternelles. De par ce principe, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, accompagné par Monsieur le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, a rendu visite au président sahraoui, M. Ibrahim Ghali, à son retour d’Espagne et son admission à l’hôpital militaire Dr Mohamed-Seghir Nekkache de Aïn Naâdja, pour parachever son traitement et sa convalescence.
    De son côté, le président sahraoui, M. Ibrahim Ghali, a souligné les positions claires et franches de l’Etat algérien et de son président, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, qui n’a eu de cesse d’exprimer et d’apporter à plusieurs occasions son soutien aux causes humanitaires justes, preuve des principes fermes de l’Algérie de soutien aux peuples opprimés. Le respect voué à l’Algérie par la communauté internationale, en reconnaissance à sa politique étrangère qui repose sur la non-ingérence dans les affaires internes des pays et le respect du principe d’autodétermination des peuples, n’est pas du goût des dirigeants marocains.
    L’Algérie continuera de soutenir indéfectiblement toute initiative ou approche visant un règlement juste et équitable de la cause sahraouie conformément aux règlements internationaux garantissant au peuple sahraoui l’exercice de son droit à l’autodétermination et au recouvrement de sa souveraineté sur son territoire
    El Djeïch n° 696, juillet 2021
    Etiquettes : Algérie, Espagne, Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Brahim Ghali,