Étiquette : Front Polisario

  • France 24 supprime l’interview avec le chef de la diplomatie sahraouie

    Vendredi dernier, France24 a publié une interview avec le ministre sahraouis des affaires étrangères.

    L’articlé oublié sous le titre de « Mohamed Salem Ould Salek, chef de la diplomatie sahraouie : Il y a une guerre avec le Maroc » a été surrpimé 24 heures après. Un incident qui dit long sur les affinités de la chaîne française avec le régime despotique du Maroc. Affinité dévoilé par Le Canard Enachîné lorsqu’il a publié en juin 2011 les noms de plusieurs patrons de médias importants, invités à passer des vacances gratuites au soleil en échange d’articles complaisants envers la monarchie marocaine. C’était à l’époque où l’ancien ministre Luc Ferry a révélé sur les antennes de Canal Plus l’existence d’un «  »d’un ancien ministre qui s’était fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons ». A l’époque comme aujourd’hui, la mise à jour de ces liaisons coupables n’avait guère suscité d’émotion.

    En 2014, le mystérieux hacker connu sous le pseudonyme de « Chris Coleman » a apporté des détails sur la manipulation de plusieurs journalistes français par les services secrets marocains dans cette affaire connue sous le nom de Marocleaks.

    Trois ans plus tard, le magazine Marianne apportait une plongée dans les eaux troubles des relations diplomatiques franco-marocaines, à travers une enquête sur les réseaux d’influences marocains dans l’Hexagone. « Sur fond d’intérêts économiques et stratégiques, de droits de l’homme et de guerre contre le terrorisme, le Maroc n’a cessé d’étendre ses réseaux d’influence en France. L’élection d’Emmanuel Macron n’a pas changé la donne et de nouvelles figures incarnent désormais une diplomatia parallèle », écrivait Marianne dans son numéro du 24 janvier 2017.

    A force de manger dans le ratelier du Makhzen, les journalistes français sont contraints d’obéïr sous peine de voir ses frasques à Marrakech révélés au grand jour. Avec des preuves graphiques à l’appui!

    Vidéo de l’interview suppprimé


    Etiquettes : Maroc, France, Sahara Occidental, Front Polisario, lobbying, Marocleaks, réseaux d’influence, France24,

  • Maroc : Apologie du terrorisme

    Au Maroc, tous les moyens sont bons pour faire diversion en vue de dissimuler le camouflet du Parlement Européen. Y compris l’apologie du terrorisme.

    C’est ainsi qu’un hebdomadaire marocain a appelé au lynchage de ceux qu’il a qualifié de « vrais ennemis de la patrie ». Pour ce média, ces ennemis sont trois présidents, Abdelmadjid Tebboune, Pedro Sanchez et Brahim Ghali, l’ancienne présidente de la Commission Africaine Dlamini Zuma, le journaliste Ali Lmrabet et les activistes Aminatou Haidar, Mohamed Hajib, Zakaria Moumni, et l’ancien officier de l’armée marocaine exilé aux Etats-Unis, Mustafa Adib.

    Il s’agit d’une dérive dangereuse de la part d’un régime considéré comme un allié de l’OTAN et partenaire privilégié de l’Union Européenne. Celui dont le prétendu rôle dans la lutte antiterroriste est constamment loué ne cache plus ses penchants pour le terrorisme dans le but de réaliser ses desseins. Non sans raison, les auteurs des attentats les plus sanglants qui ont secoué l’Europe sont tous d’origine marocaine.

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Espagne, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Européenne, UE, terrorisme, apologie du terrorisme, Al Ousboua,

  • Sahara Occidental : 45ème anniversaire du martyre du fondateur du FPOLISARIO

    Le 8 juin 1976 éclatait sue tous les téléscripteurs du monde l’annonce de l’attaque pleine d’audace par un commando du Front Polisario, de la capitale mauritanienne. Si Nouakchott était à plusieurs soumise aux tirs de mortiers des combattants sahraouis, elle n’était pas la seule et les mêmes opérations se déroulaient dans tout le pays, du Nord au Sud, d’Ouest en Est.

    La spectaculaire opération de Nouakchorr est simplement l’extension, à toute la Mauritanie, des combats menés jusqu’alors par le Front Polisariom dans toute la région Nord de ce pays, dans les villes d’Aïn bentili, Bir Mogreïn, Ouadanem Chinguetti, Atar, pour réponde à l’alliance entre le Roi du Maroc et Ould Daddah dans l’invasion armée et l’occupation du Sahara Occidental.

    Des combats sur lesquels les autorités mauritanienne faisaient le silence le plus total afin que le peuple mauritanien les ignore, se déroulaient régulièrement en effet depuis janvier 1976 dans la région Nord de la Mauritanie. Ils s’étendent maintenant afin que le peuple de Mauritanie prennse peu à peu conscience des massacres faits en son nom contre le peuple frère sahraoui, à la capitale même de la Mauritanie et aux régions les plus éloignées des zones de combat (plus de 1000 km de la frontière sud du Sahara Occidental), comme le sont les villes de Tichitt et Tijigja, dans la région de Tagant.

    Dans l’attaque contre Nouakchott, les combattants sahraouis ont pris le soin d’éviter d’atteindre la population civile grâce à une haute précision des tirs des mortiers. Lors de l’attaque du soir, des fusées éclairantes ont été employées dans le souci d’éviter de faire des victimes civiles, Les tirs ont ciblé essentiellement les cours du palais présidentiel, le siège de la Radio Nationale et les ambassades de France et des Etats-Unis. L’ambassade d’Allemagne a aussi été touchée.

    Les objectifs ciblés étaient militaires et les résultats escomptés étaient politiques. C’est la raison pour laquelle, le plus haut responsable du mouvement sahraoui a tenu à conduire personnellement cette opération qu’il considérait d’une importance décisive.

    Une fois la mission accomplie, le convoi sahraoui commandé par El Ouali Moustapha Sayed s’est retiré en direction de ses bases arrières. A l’arrivée de Hassi Benichab, El Ouali a ordonné au convoi de poursuivre son chemin le temps qu’il fasse exploser le puits en tant que point d’eau important pour l’armée mauritanienne. Il était accompagné d’un 2ème Land-Rover à bord de laquelle se trouvait un groupe d’experts en explosifs lorsqu’une unité de l’armée mauritanienne a fait irruption.   El Ouali et ses compagnons sont tombés sous le déluge du feu ennemi.

    Biographie d’El Ouali

    Il était le fils d’une famille nomade pauvre, vivant dans la région de la Hamada, près de Bir Lahlou. Ses parents ont pris une part active comme beaucoup de sahraouis à la première guerre de libération contre le colonialisme espagnol en 1957. Après l’accord tripartie entre la France, l’Espagne et le Maroc, sa famille fut victime de l’opération Ecouvillon organisée par les trois armées contre le peuple sahraoui, opération qui décima le cheptel afin de réduire la résistence et d’urbaniser les sahraouis, leurs mouvements étant alors plus facilement contrôlés.

    Sa famille gagne le sud marocain. El Ouali commence ses premières études à l’âge de 12 ans, mais doit les abandonner pour secourir sa famille. En 1964, il peut se remettre à étudier, mais est expulsé de l’école pour des raisons politiques. Malgré son âge, il reste attaché è l’enseignement et entre à l’Institut Islamique où il restera 4 ans. Il en sort Bachelier, gagne l’Université de Rabat et acquiert les premières notions de sciences politiques.

    Durant les vacances qu’il passait passait parmi les siens en milieu réfugié, il prépare la lutte et donne des cours. De temps en temps, il gagne clandestinement le Sahara et prend contact en 1972 avec des nationalistes du mouvement de libération du Sahara.

    Il participe en 1972 à la manifestation pacifique de Tantan. Il est fait prisonnier, interrogé et torturé durant trois semaines à Agadir. Il réussit à rejoindre le Sahara et y poursuit son travail dans le mouvement de libération du Sahara. En 1973, il prend contact en Mauritanie avec le mouvement clandestin des Kadihin et participe le 10 mai à la création du Front Polisario. Le 20 mai, il prend part à la première attaque contre le poste militaire espagnol d’El Khanga.

    Envoyé pour prendre contact avec la Libye, l’Algérie, il visite les pays arabes et africains. En août 1974, il est nommé secrétaire général du Front Polisario. A la tête de différents délégations, il rencontre Kurt Waldheim, SG de l’ONU, Cortina Mauri, ministre espagnol des affaires étrangères, le général Giap, et en avril 1976, Olof Rydbeck, envoyé de Kurt Waldheim. Il a pu aussi rencontrer le président de la République Islamique de Mauritanie en 1975. Il œuvre pour l’unié nationale, cette unité qui a fait échec aux manœuvres des colonialistes espagnols et des voisins expansionnistes.

    El Ouali, devenu secrétaire général, reste un homme du peuple qu’aucune question ne laisse indifférent. Son intelligence très vive fait de lui un exceellent organisateur. C’est de plus un homme de grande énergie qui, par son activité débordante, a su se faire apprécier très vite dans tout le Maghreb. Son nom de héros ne vient pas seulement de son militantisme quotidien pour changer les conditions héritées du fascisme, mais aussi de son courage et de son audace qui mènent les combats à la victoire.

    El Ouali restera le symbole de la liberté, de la dignité et l’honneur de tout un peuple, héros qui a placé l’unité dans son vrai contexte, loin de l’expansionnisme et que renforce la lutte.

    Etiquettes : Sahara Occidental, Maroc, Mauritanie, Front Polisario, El Ouali Moustapha Sayed,

  • Bernabé López : « Le Maroc a montré le pire de lui-même ».

    Selon Bernabé, un grand ami du Maroc, le royaume de Mohammed VI « a montré le pire de lui-même ».

    Questionné par La Vanguardia sur la particularité de la dernière crise hispano-marocaine par rapport aux crises précédentes, Lopez a déclaré : « Nous sommes toujours dans le tunnel car l’épisode n’est pas encore terminé. Mais en remontant dans l’histoire, on a l’impression que c’est la plus grande crise depuis celle de Perejil en 2002. Comme par le passé, elle a répondu au malaise marocain face à certaines déclarations et certains gestes, mais cette réponse a été disproportionnée. Lâcher dix mille personnes comme ça pour entrer à Ceuta a attiré l’attention du monde entier. Sans aucun doute, elle a eu l’effet inverse de celui escompté. Il suffit de se rappeler l’éditorial du Monde . Ils ont donné l’image d’un pays auquel on ne peut pas faire confiance. Elle a montré le pire d’elle-même ».

    Concernant la décision de Donald Trump a encouragé le Maroc, l’éminent Professeur honoraire de l’Université autonome de Madrid a estimé que « sans aucun doute, la décision du président Trump de reconnaître le Sahara comme un autre territoire du Maroc a créé un sentiment d’impunité chez eux et cela aide à comprendre l’enhardissement par rapport au point de vue de l’Espagne, une pression qu’ils ont également exercée sur l’UE. Il suffit de voir la suspension des relations avec l’Allemagne au début du mois de mars, également au sujet du Sahara. C’était déjà un avertissement de ce qui pourrait nous arriver ».

    Pour lui, « l’objectif principal du Maroc était de souligner les ambiguïtés internationales sur le Sahara et de faire oublier ce qui ne l’intéresse pas : la solution réside dans un accord entre les parties. L’hospitalisation en Espagne de Brahim Gali est un prétexte qui leur va comme un gant. Mais ils ont été trop enhardis et ont donc agi ». « Leur deuxième erreur, à mon avis, est d’être allés trop loin dans la diabolisation du Front Polisario, qu’ils veulent assimiler à une organisation terroriste, alors qu’il s’agit de l’autre partie au conflit reconnue par les Nations unies. Il a fermé la porte à une solution », précise-t-il.

    « La vérité, dit-il, est que depuis 2003 et le plan susmentionné, l’ONU a fait preuve d’une inaction et d’une passivité absolues. Elle se contente d’adopter des résolutions décaféinées, au grand bonheur du Maroc. On ne peut pas attendre grand chose des Nations Unies concernant l’avenir du Sahara, alors qu’elles ne sont même pas capables de nommer un représentant spécial. Nous verrons si cette crise l’incitera à repenser certaines choses ».

    Lopez prévient contre une escalade. « Entre cette passivité de l’ONU et le soutien des USA, il n’est pas surprenant que Rabat agisse avec plus de belligérance », signale-t-il.

    Bernabé Lopez estime que « le Maroc a été maladroit avec Ghali, qui a un profil gris et qu’on a élevé en le dénigrant au point d’en créer le profil d’un guérillero mythique. L’Algérie n’a pas tardé à l’exploiter ; il y a l’image de son président, entouré de soldats, lui rendant visite comme s’il était un héros. Je l’ai rencontré lorsqu’il était le représentant du Front Polisario à Madrid et il avait un profil plutôt discret. Il n’était certainement pas un chef de guerre. Cette initiative s’est retournée contre le Maroc ».

    D’après Lopez, la reconnaissance officielle d’Israël a eu l’effet d’un « boomeang » . « C’est pourquoi, affirme-t-il, en guise de compensation, le gouvernement marocain a publiquement félicité le Hamas pour sa « victoire » à Gaza. La maison royale et son entourage, le pouvoir caché du Makhzen, s’est probablement tiré une balle dans le pied » car «  elle a mis en évidence les ambiguïtés avec Israël ».

    A une question sur le silence de la France, Lopez a réponde : « Ce silence est significatif en soi. Il s’agit d’un changement par rapport aux crises précédentes, lorsque la France faisait clairement état de sa relation spéciale avec le Maroc. Cette fois, elle fait preuve de prudence. Depuis la présidence de François Hollande (2012-2017), la France exprime une volonté de s’entendre avec l’Algérie, ce qui met en colère le Maroc, qui craint de perdre son grand soutien. Les relations se sont également considérablement refroidies en 2014 après une tentative judiciaire de poursuivre l’homme fort de la sécurité, Abdellatif El Hammouchi, pour torture, ce qui a conduit à la suspension de la coopération sécuritaire, une question clé, pendant un an. Mais le poids du Maroc est si fort qu’un an plus tard, El Hammouchi a été décoré par l’Elysée ».

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  • Maroc-Espagne : Tout ça pour nada !

    Ce mardi 1 juin, la justice espagnole vient d’annoncer que tous les charges contre le président de la RASD, Brahim Ghali ont été abandonnées malgré les pressions énormes du Maroc afin de mettre en prison voire d’expulser vers Rabat, le leader du Polisario. Cette affaire montre surtout l’amateurisme de la diplomatie chérifienne qui sait maintenant qu’elle devra assumer un prix lourd face à l’Europe après l’épisode choquante de l’invasion migratoire marocaine à Ceuta.

    Le Makhzen prêt à sacrifier sa population pour une simple hospitalisation

    Après la révélation par le média pro Maroc, Jeune Afrique de l’admission de Brahim Ghali dans un hôpital près de Madrid, la diplomatie marocaine a actionné graduellement, plusieurs outils de pression. La convocation de l’ambassadeur espagnol à Madrid ainsi que les remontrances de Bourita sur l’accueil du leader du Polisario par l’Espagne n’ont pas fait bouger d’une ligne, le comportement de Madrid dans cette affaire. Alors que la ministre des affaires étrangères espagnole, Arancha Gonzàlez Laya a tenté de faire comprendre que l’accueil était simplement fait à titre humanitaire, Rabat s’estimant fort de son amitié avec Israël et de la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental, décide de passer à l’action. Le 8 mai, le compte Twitter de la diplomatie marocaine lance une menace à Madrid sur les conséquences de cette hospitalisation.

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    10 jours plus tard, le Maroc met ses menaces à exécution en envoyant plus de 10 000 migrants marocains à l’assaut de l’enclave espagnole revendiqué par le Maroc comme un territoire occupé. Les images de femmes, d’enfants mais également de bébés choquent le monde entier. L’Espagne savait que le Maroc utilisait depuis des années, la carte migratoire mais reste surpris par le nombre et par la coordination car au même moment, l’ambassadrice marocaine à Madrid qui a tenu plusieurs propos provocateurs à l’égard de l’Espagne est rappelée au Maroc pour consultations.

    Cette marche bleue s’est transformée très rapidement en marche noire pour les sorciers de Rabat. Immédiatement, l’Espagne a procédé à l’expulsion de la majorité des migrants marocains tout en renforçant la souveraineté de Ceuta.

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    Le Maroc a surtout montré au monde entier la réalité de la situation socio-économique de ses citoyens qui ont préféré devant les caméras du monde entier nageaient jusqu’à la mort pour pouvoir au minimum manger. En utilisant ces pauvres citoyens, le roi milliardaire et son clown de ministre, Bourita ont cru tordre le bras de l’Espagne mais ils n’ont fait que cracher sur la fierté des marocains devant les caméras des chaines occidentales.

    Le Maroc s’isole et met la lumière sur la colonisation au Sahara Occidental

    En effet, immédiatement après l’invasion de Ceuta, l’Europe a soutenu sans trembler l’Espagne dans le conflit qui l’oppose au Maroc. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a assuré à l’Espagne de la solidarité de l’Union.

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    L’Allemagne, véritable chef de l’Union européenne qui est en conflit avec le Maroc (L’ambassadrice marocaine a été rappelée par Rabat) sur la question du Sahara Occidental a qualifié le Maroc de chantage aux migrants et que l’UE devait agir contre ces pratiques.

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    Même la France, parrain du Maroc en Europe est restée très silencieuse dans son soutien à Rabat. Paris réalise que le comportement marocain est allé très loin et que la reprise en main du dossier sahraoui par l’axe Berlin-Madrid ne lui permet pas de faire du lobbying pour le moment.

    Le Makhzen a sans doute sous-estimé gravement l’Union européenne en croyant qu’elle allait suivre aveuglément la reconnaissance américaine sur le Sahara Occidental. Mais elle aussi oublié que l’Europe va prendre des mesures qui pourraient faire mal à l’économie marocaine.

    Déjà, l’Espagne et l’Algérie ont décidé de mettre fin à la fourniture de gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe d’ici septembre pour la remplacer avec le Medgaz et le surplus en GNL. Berlin prépare également un dossier pour geler les aides européennes au développement que reçoit massivement le Maroc chaque année.

    Ironie de l’histoire, alors que le conflit du Sahara Occidental était tombé en désuet, c’est Nacer Bourita, le ministre des affaires étrangères du Maroc qui par ses actions et ses déclarations a pu sans le vouloir remettre en lumière, la question du Sahara Occidental dans l’actualité. Peut-être que Bourita est un agent du Polisario sans le savoir…

    Hussein le Flamand

    Kassaman, 01 juin201

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, Union Européenne, UE,

  • Le gaz algérien, le service « sanitaire » rendu au Polisario, le Maroc et Pedro Sánchez

    Le gaz algérien, le service « sanitaire » rendu au Polisario, le Maroc et Pedro Sánchez

    Si le service rendu dans la « guérison » de Brahim Ghali à Logroño et l’affaire du gaz sont liées, elles n’ont encore été clarifiées par personne dans le gouvernement de Sánchez.

    En octobre 2020, l’entreprise espagnole Naturgy et Sonatrach, la plus grande entreprise algérienne et contrôleur de gaz naturel, ont conclu un accord pour revoir les conditions commerciales des différents contrats de gaz existant entre les parties, comme l’a rapporté le président de l’entreprise espagnole, Francisco Reynés, à la Commission nationale du marché des valeurs (CNMV).

    Naturgy, l’ancien Gas Natural Fenosa et maintenant Naturgy Energy Group, S.A. (NEGSA), est une société espagnole spécialisée dans le secteur du gaz et de l’électricité, dont les sièges sont situés à Barcelone et à Madrid. Elle est considérée comme l’une des trois plus grandes entreprises du secteur de l’électricité en Espagne. Avec Endesa et Iberdrola, elle contrôle 90 % du marché de l’électricité et est étroitement liée au gaz naturel.

    Comme l’a analysé le Libre Mercado, cet accord, qui a révisé les dispositions sur les prix, le volume et la durée, indique la volonté de Sonatrach et de Naturgy de prolonger leur partenariat à long terme initié il y a plusieurs décennies et montre la volonté des deux sociétés de consolider leur alliance stratégique et historique sur le long terme.

    Au même moment, la visite officielle du gouvernement espagnol présidée par Pedro Sánchez lui-même en Algérie a coïncidé avec une réunion parallèle du président de Naturgy, Francisco Reynés, et du président-directeur général de Sonatrach, Toufik Hakkar.

    L’accord sur ces modifications a renforcé l’alliance de Naturgy et Sonatrach, dont la relation d’affaires remonte à 1970 et qui se partagent la propriété du gazoduc Medgaz, qui relie les deux pays, avec 49% et 51%, respectivement.

    La pandémie de covid-19 a durement touché le secteur pétrolier et gazier et l’Espagne a assuré l’approvisionnement en gaz algérien avec des ajustements à la baisse qui ont profité à la société espagnole en bourse.

    Mais la question est de savoir si ces négociations ont inclus des gestes en faveur de l’allié de l’Algérie dans son conflit avec le Maroc, le Front Polisario. Après l’entrée illégale et secrète de Brahim Ghali en Espagne, le conflit entre l’Espagne et le Maroc est devenu visible, un conflit dans lequel, en plus d’autres facteurs connus, le renouvellement de la concession du gazoduc du Maghreb qui passe par le Maroc, nécessaire pour l’Espagne, bien que moins, et qui doit être renouvelé en octobre prochain, peut également être présent.

    Aujourd’hui, le gaz algérien arrive également en Espagne via un autre gazoduc, appelé Medgaz, qui relie directement l’Espagne et l’Algérie. Naturgy a acheté du gaz à l’Algérie il y a deux ans pour 30.000 millions d’euros, mais a ensuite essayé de négocier un nouveau contrat en raison de la chute du gaz sur les marchés, réduisant l’achat à moins de 15.000 millions.

    Le gazoduc algéro-espagnol ne plaît pas beaucoup au Maroc car il cesse de percevoir des « péages » pour le transport du gaz à travers son territoire. La construction d’une section de 200 kilomètres du gazoduc à travers l’Algérie à partir de la frontière algéro-marocaine rend presque inutile le passage du gaz par le Maroc, ce qui pourrait être une autre des causes du conflit. Il est dans l’intérêt de l’Espagne de maintenir les deux arrivées de gaz car la dépendance à l’égard d’un seul pays, en cas de conflit, pourrait être très dommageable.

    Si le service rendu de  » soigner  » Brahim Ghali à Logroño et la question du gaz sont liées, elles n’ont encore été clarifiées par personne dans le gouvernement de Pedro Sánchez. Il est connu que ce type de négociations génère des commissions substantielles dont on n’a jamais entendu parler. Malgré tout, en janvier dernier, l’Espagne avait le prix du gaz naturel le plus cher de l’Union européenne.

    Libertad Digital, 04 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali,

  • Le Maroc prend l’initiative au Sahara occidental avec l’utilisation de drones israéliens

    Le Maroc prend l’initiative au Sahara occidental avec l’utilisation de drones israéliens

    Les relations militaires entre les deux pays ont été tenues secrètes au cours des dernières décennies et sont mises en scène par des médiateurs.

    Début avril dernier, le chef de la Garde nationale du Front Polisario, Adaj el Bendir, a été tué par une frappe aérienne à Rouss Irni, une zone proche de Tifariti, le principal bastion du Front Polisario. Cette nouvelle s’inscrit dans le contexte de l’escalade du conflit entre le Maroc et le Polisario qui a débuté en novembre 2020, lorsque le cessez-le-feu signé en 1991 a été rompu. Ce qui est frappant dans l’attaque contre la direction du Polisario, c’est la technologie utilisée : des drones israéliens. C’est la première fois que les Forces Armées Royales (FAR) utilisent des avions sans pilote dans une attaque d’une telle ampleur sur la question du Sahara Occidental.

    L’exécution, selon le journal en ligne marocain Le Desk, a été réalisée à l’aide d’un appareil de fabrication israélienne, un drone Heron construit par Israel Aerospace Industries. L’attaque, comme l’indiquent les médias en ligne, a été menée après que la cible a été marquée au laser par le drone, puis abattue par un chasseur marocain. Les FAR n’ont pas confirmé l’attaque, ce qui est habituel lorsqu’il s’agit de ces opérations.

    Les trois drones Heron, reçus par le royaume alaouite début 2020 pour plus de 50 millions d’euros, ont été utilisés par la France en Afghanistan. Les engins sont d’abord passés par le sol gaulois pour être équipés et peints avant d’arriver au Maroc, notant l’existence d’intermédiaires. Le drone a une autonomie de vol de plus de 40 heures et la capacité de monter à plus de 30 000 pieds.

    La défense, un pilier fondamental

    Ces dernières années, le Maroc s’est engagé dans un plan de modernisation de ses forces armées afin de faire face aux défis régionaux tels que l’Algérie ou la question du Sahara occidental. Dionisio García, directeur du magazine de défense Forces militaires du monde, souligne dans des déclarations à Europa Sur que l’utilisation de drones dans le conflit sahraoui est basée sur le maintien d’une bonne opinion publique. « Ce n’est pas la même chose d’utiliser une frappe aérienne ou de mobiliser des troupes que de mener une opération chirurgicale avec des drones », souligne-t-il. M. García soutient qu’il est dans l’intérêt du gouvernement israélien d’entretenir de bonnes relations militaires avec le Maroc afin de maintenir sa présence dans la région, étant donné que les positions politiques entre l’Algérie et Israël continuent d’être en désaccord.

    Le royaume marocain est l’un des rares pays arabes (jusqu’à présent) à posséder des armes israéliennes. Preuve en est que la police marocaine utilise des fusils Tavor X95 fabriqués en Israël ou l’acquisition d’un autre drone, l’Hermes 900 de la société hébraïque Elbit Systems. Les dispositifs sont situés sur les bases de Meknès et Dakhla, où ils sont utilisés par le personnel spécial des FAR.

    Les relations dans un monde nouveau

    Le retour aux relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en décembre 2020 (dans le cadre des accords d’Abraham promus par l’administration de l’ancien président américain Donald Trump) a conduit les États-Unis à reconnaître la souveraineté marocaine sur l’ancienne province espagnole du Sahara occidental.

    Nimrod Gore, président et fondateur du groupe de réflexion israélien Mitvim Institute, souligne dans des déclarations à ce journal que le rétablissement des relations avec le Maroc est un pas en avant important pour Israël, car il initie des liens avec un pays qui a une position importante dans le monde arabe, la Méditerranée et l’Afrique. « Ces liens permettront également à Israël et au Maroc de coopérer dans des cadres régionaux, notamment l’Union pour la Méditerranée, la politique de voisinage sud de l’Union européenne et même l’Union africaine », soutient l’expert.

    Bien que les deux pays aient des liens historiques forts, les relations entre le Maroc et Israël remontent à la fin des années 1970, lorsque des experts israéliens ont aidé à construire le mur militaire qui divise le Sahara occidental en deux. À la fin des années 1990, après la signature des accords d’Oslo entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine, des initiatives commerciales ont suivi. En 2003, en plein milieu de la deuxième Intifada, Rabat refroidit les connexions. Dix-huit ans plus tard, un nouveau chapitre s’écrit dans l’histoire diplomatique des deux pays.

    Europa Sur, 04 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Israël, drones,

  • L’Algérie de la fierté et de la légalité

    Le Maroc est condamné de père en fils à vivre de ses turpitudes. Malgré les désillusions du défunt Hassan II, contraint sous les armes de la résistance de signer l’accord de cessez-le-feu de septembre 1991, le roi Mohamed VI connaîtra certainement le même sort. Les signes de la déroute sont nettement perceptibles dans la soumission totale au sionisme pour sauver un trône chancelant.

    Ils sont accentués par un isolement international traduit par le gel des relations diplomatiques avec l’Allemagne et l’Espagne, et le désaveu cinglant du Pentagone qui a apporté, par la voix du porte-parole de l’Africom un démenti sur la prétendue participation aux manœuvres marocaines dans les territoires sahraouis. Il a précisé que les exercices se dérouleront dans les frontières internationalement reconnues. Cette position conforte le choix stratégique du retour à la légalité internationale prônée par l’Administration Biden. La boucle est bouclée par l’Union européenne qui se refuse au chantage marocain et entend défendre ses frontières.

    En perte de vitesse, le Maroc colonial a perdu la bataille de la légitimité et de la reconnaissance internationale, dont la décision de la Cour espagnole de ne pas prononcer une détention provisoire «ni tout autre type de mesures préventives» contre le président sahraoui, Brahim Ghali, à qui ont rendu visite à l’hôpital d’Aïn Naâdja le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha. «Notre visite est un devoir pour un pays qui réclame justice et ne saurait s’y soustraire», a souligné le Président mettant en garde contre les tentations guerrières. Le Maroc a toujours été l’agresseur. Nous n’agressons jamais notre voisin. Nous riposterons si nous sommes attaqués. Mais je doute que le Maroc s’y essaie, les rapports de force étant ce qu’ils sont», a-t-il indiqué dans un entretien accordé à l’hebdomadaire français Le Point.

    En puissance d’équilibre, l’Algérie travaille inlassablement à la restauration de la paix et de la stabilité dans la région. Les acquis fondamentaux de l’Accord d’Alger constituent une base consensuelle revendiquée par tous les partenaires maliens, au moment où la Libye amorce le virage de la légitimité constitutionnelle.

    Horizons, 4 juin 2021

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  • Tomas Barbulo : « Le Maroc n’est pas un pays ami et a perdu la bataille de l’opinion publique ».

    Le journaliste et écrivain espagnol, Tomas Barbulo, a indiqué dans une interview au site sahraoui, SH24H, que le Maroc avec ses attitudes n’est pas un pays ami de l’Espagne, et a considéré que le Makhzen a perdu la bataille de l’opinion publique après l’utilisation de l’immigration comme une arme de chantage contre l’Espagne et l’Europe.

    Voici le texte intégral de l’interview publiée par SH24H le 30 mai dernier.
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    – Ces derniers jours, la cause et l’histoire du peuple sahraoui ont été au premier plan des débats au niveau national (Espagne). D’après votre expérience en tant que journaliste et chercheur sur le Sahara occidental, comment évaluez-vous les connaissances de l’opinion publique espagnole sur un conflit aussi proche ?

    Jusqu’à il y a quelques mois, il s’agissait d’une connaissance superficielle. Cependant, la récente agression du Maroc à Ceuta, utilisant des centaines de mineurs comme chair à canon sous prétexte que le secrétaire général du Front Polisario se trouvait dans un hôpital espagnol, a contribué à accroître l’intérêt du public pour le conflit.

    – Le Maroc a tenté de braquer les projecteurs sur la figure du président de la RASD, Brahim Ghali, pour justifier l’agression contre la souveraineté du territoire espagnol. Comment évaluez-vous l’approche des médias et quelles sont les intentions du Maroc ?

    Les attaques contre le gouvernement pour avoir accueilli Brahim Ghali sont une manœuvre de diversion. La réalité est que Mohamed VI est très inquiet car l’Union européenne ne suit pas la voie de Donald Trump et rechigne à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. C’est pourquoi il a créé un conflit diplomatique avec l’Allemagne, qui n’a pas fonctionné, et c’est pourquoi il a également créé un conflit avec l’Espagne. Toutes ces manœuvres visent la même chose : que l’UE viole le droit international et reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara occidental. Il y a des médias qui l’ont compris et l’ont dénoncé, et d’autres qui ont décidé de défendre la stratégie de Rabat. Ils sauront pourquoi ils le font.

    – Est-il possible de considérer le traitement médiatique actuel de la question du Sahara Occidental, dicté par le professionnalisme et le suivi régulier et objectif des événements du conflit du Sahara Occidental, ou simplement une circonstance dans laquelle la question du Sahara est exploitée à des fins de pression ou de chantage et tout cela au détriment de la vérité et de la noblesse de la lutte du peuple sahraoui ?

    Il y a tout. Il y a des médias et des professionnels qui rapportent les faits de manière objective et d’autres qui les déforment et les utilisent pour attaquer le gouvernement. Mais, au-delà des misères de certains, l’opinion publique espagnole soutient le peuple sahraoui et rejette les agressions marocaines.

    – Comment définissez-vous la position du gouvernement et des différentes forces politiques face à ces événements ?

    Comme dans presque tout ce qui concerne le Maroc, il y a un manque d’informations pour interpréter les faits avec précision. A première vue, le gouvernement a répondu rapidement et avec force à l’agression marocaine. La position du PP et de son leader, Pablo Casado, me semble incompréhensible. Il affirme qu’avec lui à la Moncloa, l’agression n’aurait pas eu lieu. Pourquoi ? Parce qu’il aurait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ?

    – En analysant en détail les déclarations de l’ambassadeur marocain de Rabat, on peut percevoir une interférence claire.

    Les déclarations de l’ambassadeur sont inadmissibles dans n’importe quel pays. Pouvez-vous imaginer ce qui se serait passé si l’ambassadeur d’Espagne à Rabat avait tenu des propos similaires ? Il aurait été expulsé du Maroc immédiatement. Cette dame a été invalidée pour représenter son pays en Espagne. J’espère que le gouvernement comprendra cela et refusera son retour à Madrid.

    – Depuis Rabat, ils tentent de marquer les lignes de travail du système judiciaire espagnol, quelle est l’intention et dans quelle mesure cela peut-il lui nuire ?

    Dans ce domaine comme dans d’autres, tels que ceux que nous avons mentionnés précédemment, Mohamed VI se comporte comme une brute de cour d’école, essayant d’intimider les autres avec bravade. Je pense que ce genre d’actions vise à faire voir à ses sujets qu’il est un dur à cuire, mais vu d’Espagne, ses menaces envers la justice sont ridicules.

    – Le Maroc a été sponsorisé par d’importants lobbies politiques et médiatiques espagnols pour dénaturer la lutte sahraouie et blanchir le régime de Rabat. Comment la récente agression contre l’Espagne a-t-elle influencé l’image supposée du « Maroc pays ami » ?

    Je pense qu’il est devenu clair pour l’opinion publique que le Maroc n’est pas un pays ami. Il est vrai que Mohammed VI a un bon nombre de copains dans les médias espagnols. Dans de nombreux cas, il exerce son influence par le biais d’actionnaires qui ont des engagements avec des entreprises françaises ou avec des fonds d’investissement liés à Israël. Maintenant, après l’agression de Ceuta, ces « amis du Maroc » ont beaucoup de mal à le défendre, car cela signifie se ranger du côté de celui qui s’est révélé être un ennemi. C’est pourquoi, au lieu de le défendre, ils attaquent le Polisario et son secrétaire général.

    – On parle d’un « avant et d’un après » dans les relations ou l’image du Maroc. Comment cela peut-il influencer la lutte sahraouie et la position du Maroc en Espagne ?

    Les relations entre l’Espagne et le Maroc sont très complexes. L’Espagne a cédé à de trop nombreuses reprises à la grossièreté et aux caprices de Mohammed VI en échange de sa coopération en matière d’immigration et de terrorisme. Même si je crois que cela doit cesser, je considère que c’est difficile. L’attitude du chef de l’opposition, Pablo Casado, dans cette affaire, en se rangeant du côté de Rabat, est une honte pour ses électeurs. S’il soutient publiquement le Maroc lorsque Mohamed VI fait une monstruosité comme celle qu’il a faite à Ceuta, que pouvons-nous attendre de lui ? Pour le reste, je crois que le Maroc a perdu la bataille de l’opinion publique et que le peuple sahraoui peut profiter de cette occasion pour donner un nouvel élan à la connaissance de sa lutte par le peuple espagnol.

    – Que peut retirer le Maroc, au niveau national et international, des images qui montrent l’utilisation de la population comme outil politique ?

    Condamnation et mépris. En utilisant les personnes les plus vulnérables, dont des centaines d’enfants, comme munitions, Mohammed VI a montré qu’il était un monstre.

    – La potion de l’UE en tant que bloc est un élément clé de la défense des intérêts de l’Espagne et de la défense de Ceuta et Melilla en tant que frontières politiques européennes. Pourquoi le Maroc tente-t-il de se dissocier de l’UE et l’Espagne applaudit-elle les déclarations de soutien reçues de Bruxelles ?

    Le Maroc s’est rendu compte que son agression à Ceuta a causé de graves dommages à son image en Europe, au point de mettre en péril les milliards d’aide qu’il reçoit de Bruxelles, et c’est pourquoi il essaie de faire croire qu’il n’a de problème qu’avec l’Espagne. Mais à cette occasion, le soutien de l’UE aux frontières de Ceuta et Melilla en tant que frontières européennes a été clair. En d’autres termes, cela s’est retourné contre le Maroc.

    – Depuis 1975, l’Espagne tente de se dissocier de sa responsabilité dans le processus de décolonisation du territoire de la RASD sous occupation marocaine. Combien de temps encore Madrid fera-t-elle profil bas dans une affaire qui relève de sa responsabilité juridique et géostratégique ?

    L’Espagne s’est débarrassée de cette question depuis près d’un siècle. C’est pourquoi il faut dire qu’elle a été complice des massacres que le Maroc a perpétrés dans le passé et de la répression qu’il exerce actuellement contre les Sahraouis. Face à la mort de personnes âgées, de femmes et d’enfants, et face à la torture, il n’y a pas d’excuses : soit vous êtes avec le tortionnaire, soit vous êtes avec la victime. Il n’y a pas de place pour le silence. Mais je crains que la position de l’Espagne ne change pas.

    – Comment les intellectuels et l’opinion publique peuvent-ils influencer les actions politiques de l’Espagne concernant le Sahara Occidental ?

    En expliquant encore et encore les faits qui prouvent la responsabilité de l’Espagne au Sahara. Par le biais d’essais, de romans, de films, d’articles, de pièces de théâtre, de poèmes… Plus l’opinion publique est consciente, plus les gouvernements feront attention à ne pas l’offenser pour ne pas perdre leurs votes.

    SH24, 30 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Ceuta, Brahim Ghali, migration, UE,

  • Maroc-Espagne :Casado se rend à Ceuta

    Deux semaines après l’arrivée massive d’immigrants dans la ville autonome, le chef de l’opposition rencontrera Vivas et des hommes d’affaires

    Le leader du Parti Populaire, Pablo Casado, se rend ce jeudi à Ceuta au milieu de l’escalade verbale entre l’Espagne et le Maroc et au milieu de la controverse créée par la présence en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, qui est reparti tôt ce matin en Algérie après un mois et demi d’hospitalisation pour coronavirus à La Rioja.

    Au programme de la visite de M. Casado, qui a lieu deux semaines après le débarquement massif d’immigrants à Ceuta, il y a une réunion à 10h45 avec le président de la ville autonome, Juan Vivas, et une réunion avec des hommes d’affaires dans l’après-midi.

    Mardi, lors d’un petit-déjeuner organisé par Europa Press, M. Casado a appelé le gouvernement de Pedro Sánchez à « intensifier » la relation avec le Maroc pour résoudre la crise et ne pas mettre en danger la coopération en matière de politique migratoire, de lutte contre le terrorisme djihadiste et le trafic de drogue ou la collaboration dans le domaine de la pêche ou de l’agriculture.

    Après avoir rappelé que le PP « prévient » depuis un an de ce qui pourrait se passer avec Rabat, le président du PP a qualifié de « formidable maladresse » l’entrée en Espagne avec « fausse identité » du leader du Front Polisario.

    Précisément, le PP a demandé ce mercredi la démission « immédiate » de la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, pour sa gestion « infâme » dans la crise diplomatique avec le Maroc et l’ »obscurantisme » dans l’entrée et la sortie d’Espagne du leader du Front Polisario.

    « Je pense qu’il a généré une crise diplomatique de premier ordre et le gouvernement a montré qu’il a un poids nul en politique étrangère », a déclaré le secrétaire général du PP, Teodoro García Egea sur TVE pour justifier la demande de démission lorsqu’il a été interrogé sur le départ du Ghali d’Espagne tôt ce matin.

    M. Casado s’est plaint que, deux semaines après avoir parlé avec Pedro Sánchez à la suite de cette crise avec le Maroc, le chef de l’exécutif ne lui a pas reparlé. « Il m’a dit qu’il allait m’en informer ponctuellement et jusqu’à aujourd’hui », a-t-il déploré mardi.

    Des reproches croisés entre l’Espagne et le Maroc

    Ces derniers jours, la tension s’est aggravée avec Rabat, qui a accusé le gouvernement de Pedro Sánchez d’utiliser la migration comme un « prétexte » pour « détourner l’attention des causes réelles de la crise bilatérale », faisant allusion au fait que la racine de la crise se trouve au Sahara occidental.

    Le chef de l’exécutif, Pedro Sánchez, a déjà déclaré mardi qu’ »il n’est pas admissible » qu’il y ait un gouvernement qui dise que les frontières sont attaquées pour « inonder une ville espagnole d’immigrants à cause de désaccords en politique étrangère ».

    Et ce mercredi, la première vice-présidente du gouvernement, Carmen Calvo, a assuré que l’Espagne continuera à travailler pour récupérer la relation avec le Maroc, tout en précisant que la position de l’exécutif concernant la souveraineté du Sahara Occidental n’a « pas changé du tout ».

    La Vanguardia, 03 juin 2021

    Etiquettes : Pablo Casado, Espagne, Maroc, Ceuta, Sahara Occidental, Front Polisario, Brahim Ghali, PP, Arancha Gonzalez Laya, migration,