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  • Reuters : La frustration des réfugiés entraîne une reprise du conflit au Sahara occidental

    TINDOUF, Algérie (Reuters) – Des générations de jeunes sahraouis ont grandi dans les camps de réfugiés éloignés du désert algérien, largement oubliés du monde extérieur et ne voient plus aucune perspective d’une patrie indépendante au Sahara occidental, sauf à travers une nouvelle guerre, selon leurs dirigeants, déjà commencée.

    Leurs craintes que la quête d’un État soit devenue une cause perdue ont grandi lorsque l’administration américaine de l’ancien président Donald Trump a reconnu les revendications du Maroc sur le vaste territoire peu peuplé en décembre.

    «Nous n’avons reçu aucun résultat pacifique», a déclaré Brahim, un homme sahraoui participant à un récent défilé du mouvement indépendantiste du Front Polisario du groupe à Tindouf, près de la frontière algérienne avec le Sahara occidental.

    «C’est pourquoi nous devons revenir à la lutte armée.»

    En novembre, le mouvement a déclaré qu’il quittait un cessez-le-feu de trois décennies avec Rabat et a annoncé depuis lors de fréquentes attaques contre les forces marocaines le long de la frontière du désert.

    Le Maroc a déclaré que les attaques du Polisario, dans des zones reculées où il est difficile de vérifier les affirmations de l’une ou l’autre des parties, ne lui ont fait aucune victime et n’ont fait que des dégâts limités.

    Le gouvernement sahraoui en exil basé à Tindouf a appelé le président américain Joe Biden à revenir sur la décision de son prédécesseur d’accepter la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    «Les années de paix n’ont pas fonctionné. Il est maintenant temps de retourner à la guerre et nous, les femmes du Sahara occidental, sacrifierons nos enfants pour la cause », a déclaré Mbaraka, 65 ans, dans le camp d’Awserd à Tindouf.

    Le différend remonte à l’époque où le territoire, riche en phosphates et en zones de pêche, était une colonie espagnole, résistée par le Front Polisario avec le soutien algérien mais aussi revendiquée par le Maroc.

    Lorsque l’Espagne a démissionné en 1975, les troupes marocaines sont entrées et le Polisario, avec le soutien de l’Algérie, a tourné ses armes contre ce qu’il considérait comme une continuation de la domination coloniale par un autre pays.

    Ses succès limités de guérilla ont été réduits dans les années 1980 lorsque le Maroc a construit un long mur de sable dans le désert, enfermant environ les quatre cinquièmes du territoire sous son propre contrôle et laissant des dizaines de milliers de réfugiés de l’autre côté.

    Les deux hommes ont convenu d’un cessez-le-feu en 1991 mais, alors que le conflit se figeait et que les négociations sur un règlement permanent se bloquaient, les réfugiés sont restés dans les camps.

    Le Maroc considère la région comme faisant partie de son territoire et est prêt à n’offrir rien d’autre qu’une autonomie limitée. Le Polisario et son gouvernement en exil veulent l’indépendance.

    Tindouf, au cœur du Sahara et plus loin d’Alger que de Paris, abrite plusieurs camps abritant plus de 165 000 réfugiés. Ils vivent dans des abris en béton ou en boue balayés par le vent avec peu d’emplois et peu d’espoir.

    «La solution est le feu et la lutte pour libérer la terre», a déclaré Mohamed Salem, un autre sahraoui participant au défilé.

    Reuters, 1 mars 2021

    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO,

  • La France et sa maîtresse acculés par le retour de la guerre au Sahara Occidental

    Après plusieurs années de complicité et de complots contre les sahraouis, la France et son protégé, le royaume médiéval du Maroc, étaient loin de s’imaginer que le Front Polisario pouvait décider de reprendre la lutte armée.

    Au Conseil de Sécurité, ils ont réussi à rallier les Etats-Unis à leur pseudo-solution autonomique. De ce fait, la résolution du Conseil de Sécurité était en réalité rédigée par le représentant permanent de la France auprès des Nations Unies. Le texte mettait le Front Polisario entre l’épée et l’enclume. Après cet exploit, les diplomates français et marocains se sont retirés pour trinquer à la santé de leurs prouesses en attendant de voir les sahraouis capituler et accepter de vivre sous souveraineté marocaine.
    Cependant, la courageuse décision des autorités sahraouies de renverser la table et annoncer la fin du cessez-le-feu a bouleversé la donne tout en pulvérisant les faux calculs du royaume expansioniste et son allié colonialiste au point de laisser les responsables de l’Elysée et de Dar El Makhzen bouche bée. Le choc était si fort qu’ils semblent avoir avalé leur langues depuis que les balles ont retentissé et les armes ont parlé. Même leur allié au Conseil de Sécurité n’a pas pipé mot sur la question. Idem pour le portugais Antonio Guterres qui, malgré son flagrant échec au Sahara Occidental, tente de briguer un nouveau mandat à la tête de la honteuse institution internationale chargée d’étouffer les aspirations du peuple sahraoui.
    Leur obsession d’imposer une solution susceptible de détourner la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination a donné comme résultat la démission de plusieurs envoyés spéciaux et aujourd’hui ils peinent à en trouver un pour la simple raison que leur jeu est connu de tous. Personne n’ose accepter une mission vouée à l’échec à cause des manigances franco-américaines.
    Maintenant, tout nouvelle trève est asujettie à la fixation d’une date pour l’organisation du référendum d’autodétermination. Entretemps, les marocains sont libres de jouer à cache-cache en vue de dissimuler leurs pertes et minimiser l’action militaire des sahraouis.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, front Polisario, Maroc, ONU,
  • Sahara Occidental : L'exigence de légalité

    Le silence a trop duré sur le génocide sahraoui à ciel ouvert. 30 ans après la signature de l’accord de paix, le 6 septembre 1991, entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU et de l’OUA, la promesse d’un référendum d’autodétermination, prévu au plus tard une année après, ne s’est pas concrétisée. 

    Au reniement des engagements du Makhzen et aux tergiversations marocaines dûment constatées par tous les émissaires onusiens, de James Baker à Horst Köhler, s’ajoute une conjuration internationale concrètement traduite par le soutien apporté au Maroc par l’ancienne puissance coloniale et la France, plaçant les intérêts commerciaux au-dessus des valeurs humanitaires et des aspirations d’un peuple pacifique attaché à son droit inaliénable à l’autodétermination et à la liberté. 
    La dérive de l’agression d’El Guerguerat, qui a mis fin aux espoirs d’un règlement pacifique du conflit, régi par les dispositions pertinentes de la charte de l’ONU et les résolutions du Conseil de sécurité, prend toute sa signification face au mutisme de l’ONU et la décision de l’ancienne administration américaine de reconnaître la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidentaleque ni l’ONU, engagée dans le processus de décolonisation d’un territoire non autonome, ni aucun autre pays dans le monde n’ont osé faire. 
    La nouvelle administration américaine, interpellée par des membres du Congrès et des personnalités du camp républicain et démocrate, est attendue pour réparer une injustice historique. Face à une situation explosive, le droit à la résistance s’impose pour arracher les droits fondamentaux d’un Etat disposant de tous les attributs de souveraineté, reconnu par plus de 80 pays dans le monde. Il s’agit d’une réalité intrinsèque qui caractérise le «seul mouvement de libération nationale alliant édification et libération». Une réalité admise et confortée par la mobilisation internationale sans précédent acquise au droit à l’autodétermination. 
    Ce consensus massif interpelle l’ONU, appelée à sortir de sa léthargie, en procédant au plus vite à la désignation d’un nouvel émissaire pour la relance du processus de négociation. Mais, à l’évidence, elle est tenue de garantir la protection de la population civile livrée à la barbarie coloniale, cautionnée par le silence complice des organisations des droits de l’homme, coupables d’une vision à double standard.
    Horizons, 27 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Maroc, ONU,
  • LE PRÉSIDENT TEBBOUNE REÇOIT SON HOMOLOGUE DE LA RASD, LEQUEL DéNONCE LA VIOLENCE MAROCAINE CONTRE LES SAHRAOUIS : Brahim Ghali lance un SOS aux ONG internationales

    Le président sahraoui, Brahim Ghali a appelé, jeudi, les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à intervenir pour protéger les citoyens sahraouis sans défense contre les violations des forces d’occupation marocaines, dénonçant les sévices infligés au peuple sahraoui.

    Dans une déclaration à la presse au terme de son entretien avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président sahraoui a dénoncé les violations infligées par les forces d’occupation marocaines au peuple sahraoui sans défense, affirmant : « nous dénonçons ces pratiques et appelons les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à accéder au territoire assiégé pour protéger les citoyens sahraouis sans défense ».
    Brahim Ghali a affirmé avoir évoqué avec le président Tebboune « la situation prévalant sur les plans régional, africain et international, notamment après la récente agression marocaine menée en violation de l’accord de cessez-le-feu, signé entre le Front Polisario et le Royaume marocain sous l’égide de l’ONU pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui ». Soulignant que le « peuple sahraoui a été contraint, suite à cette agression, à reprendre la lutte armée afin d’obtenir son droit à la liberté, à l’indépendance et à l’autodétermination », le Président Ghali a indiqué que le peuple sahraoui avait donné « suffisamment de temps à la communauté internationale, près de 30 ans, pour la mise en œuvre du plan de règlement pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination ».
    Pour le président sahraoui, cet objectif n’a pas pu être atteint en raison des « entraves dressées continuellement par le Maroc devant l’effort onusien en faveur de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, du silence de la communauté internationale concernant les obstacles du Maroc et les violations des droits de l’Homme contre les citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés. Le président Ghali a évoqué « les femmes sahraouies malmenées quotidiennement dans les rues, car elles ont osé revendiquer l’application de la légalité internationale et permettre à leur peuple d’accéder à l’autodétermination et à l’indépendance ».
    Concernant son entretien avec le président Tebboune, Ghali a indiqué que « le président de la République lui a réservé un accueil fraternel, deux jours avant les célébrations du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) », relevant avoir « félicité le président Tebboune pour son rétablissement et pour le retour de l’Algérie sur les plans, régional et international », avant de qualifier cette rencontre de « fructueuse et fraternelle ».
    M. Bendib
  • Sahara Occidental : Ghali appelle à l'intervention des organisations des droits de l'Homme

    Le président sahraoui, Brahim Ghali a appelé, avant-hier, les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à intervenir pour protéger les citoyens sahraouis sans défense contre les violations des forces d’occupation marocaines, dénonçant les sévices infligés au peuple sahraoui.

    Dans une déclaration à la presse au terme de l’audience que lui a accordée le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le président sahraoui a dénoncé les violations infligées par les forces d’occupation marocaines au peuple sahraoui sans défense, affirmant « nous dénonçons ces pratiques et appelons les organisations internationales de défense des droits de l’Homme à accéder au territoire assiégé pour protéger les citoyens sahraouis sans défense ».
    Ghali a affirmé avoir évoqué avec le Président Tebboune « la situation prévalant sur les plans régional, africain et international, notamment après la récente agression marocaine menée en violation de l’accord de cessez-le-feu, signé entre le Front Polisario et le Royaume marocain sous l’égide de l’ONU pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui ».
    Soulignant que le « peuple sahraoui a été contraint, suite à cette agression, à reprendre la lutte armée afin d’obtenir son droit à la liberté, à l’indépendance et à l’autodétermination », le Président Ghali a indiqué que le peuple sahraoui avait donné « suffisamment de temps à la communauté internationale, près de 30 ans, pour la mise en œuvre du plan de règlement pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination ».
    Pour le président sahraoui, cet objectif n’a pas pu être atteint en raison des « entraves dressées continuellement par le Maroc devant l’effort onusien en faveur de la décolonisation de la dernière colonie en Afrique, du silence de la communauté internationale concernant les obstacles du Maroc et les violations des droits de l’Homme contre les citoyens sahraouis sans défense dans les territoires occupés.
    Ghali a évoqué « les femmes sahraouies malmenées quotidiennement dans les rues, car elles ont osé revendiquer l’application de la légalité internationale et permettre à leur peuple d’accéder à l’autodétermination et à l’indépendance ».Concernant l’audience qui lui a été accordée par le Président Tebboune, M. Ghali a fait savoir que « le président de la République lui a réservé un accueil fraternel, deux jours avant les célébrations du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) », relevant avoir « félicité le Président Tebboune pour son rétablissement et pour le retour de l’Algérie sur les plans, régional et international », avant de qualifier cette rencontre de « fructueuse et fraternelle ». M. D.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, RASD, Maroc,
  • Le PCF accuse la France : d’«œuvrer pour pérenniser» l’occupation marocaine

    Professeur des universités, responsable-adjoint du secteur international du Parti communiste français (PCF), Pascal Torre a déclaré, mercredi dernier, que la France «œuvre quotidiennement» pour pérenniser l’occupation marocaine au Sahara occidental, Intervenant lors d’une vidéo-conférence, organisée à Genève dans le cadre des festivités pour célébrer le 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), sur le blocage de l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination, M. Torre, a affirmé que la France mène des actions quotidiennement au niveau diplomatique «pour rendre irréversible» l’occupation marocaine du Sahara occidental. 

    Le responsable du PCF, explique qu’»en raison des relations économiques, l’alliance stratégique régionale, mais aussi de réseaux de connivence très forts qui unissent les sphères dirigeantes des deux pays, Paris s’affirme comme un soutien inconditionnel de la monarchie». Pour lui, il est, évidement, de notoriété publique que «l’invasion du Sahara occidental s’est réalisé avec l’aval et l’appui des dirigeants français de l’époque, et depuis, Paris fait obstacle à toutes les résolutions de l’ONU jusqu’à proclamer, il y a quelques années, qu’elle utilisera son droit de véto au sein du Conseil de sécurité pour tout ce qui concerne la préservation des intérêts politiques de Rabat». 
    «Bloquer l’extension du mandat de la Minurso à la surveillance des droits humains au Sahara occidental, était aussi l’œuvre de la France», ajoute-t-il. «Les prisonniers Sahraouis paient le lourd tribut. Mes pensées vont à Naama Asfari», a-t-il dénoncé, soulignant que «cette politique déplorable entravant la mission de l’ONU et son émissaire Horst Köhler a contribué à son échec et à la démission anticipée de ce dernier». 
    Par ailleurs, soutient-il, «Paris laisse les violences politiques du roi du Maroc sur ses propres territoires. Il n y a pas une initiative de solidarité avec le peuple sahraoui contre laquelle le Maroc n’est pas intervenu pour la saboter». Aussi, affirme-t-il, «les derniers jours, les quotidiens français ont été assaillis de pression pour avoir publié des articles qui ont protesté contre l’annonce de Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Sur ce point particulier, la France n’a émis aucune condamnation de la déclaration de Trump et son silence est lourd de menace», a-t-il jugé.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, RASD, Maroc, PCF, Pascal Torre,
  • 45e anniversaire de la RASD : Festivités virtuelles dans les quatre coins du globe

    La célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à travers des manifestations virtuelles se poursuit dans les quatre coins du globe avec la participation de personnalités politiques, de mouvements et d’organisations de défense de droits de l’homme et de la société civile solidaires avec le peuple sahraoui et son droit à l’autodétermination.

    Jeudi dernier, deux conférences virtuelles ont été organisées à Caracas (Venezuela) et à Damas (Syrie) auxquelles ont prit part des personnalités politiques et des défenseurs des droits de l’homme et des sympathisants de la cause sahraouie juste et des militants contre l’occupation marocaine des territoires sahraouis et les violations infligées aux Sahraouis dans les territoires occupés. Intervenant au Forum latino-américain et caribéen de solidarité avec le peuple sahraoui, organisé par visioconférence par Caracas, le président du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), Saïd Ayachi, a appelé les Nations unies à faire respecter le droit international au Sahara occidental, et dénoncé la poursuite de l’occupation marocaine et des violations des droits de l’homme dans les territoires occupés. «Après la reprise des combats le 13 novembre 2020 entre l’armée sahraouie (APLS) et l’armée marocaine, suite à la violation du cessez-le feu par le Maroc, l’ONU, son secrétaire général et son Conseil de sécurité sont interpellés», a dit Ayachi.
    Pour sa part, le représentant du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamel Fadel, a fait état de plusieurs manifestations, dans le cadre des activités programmées en célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD, de la levée des couleurs sahraouies au niveau de plusieurs localités australiennes. Sont également prévus la projection d’un film documentaire sur la cause sahraouie et l’organisation d’un gala de solidaires avec le peuple sahraoui, outre des communications au Parlement sur le combat du peuple colonisé, a-t-il expliqué. En Nouvelle Zélande, une conférence virtuelle était également prévue hier, à laquelle devait prendre part des parlementaires et qui doit voir la constitution d’un comité de solidarité avec le peuple sahraoui, qui procèdera au lancement d’un site officiel sur la toile. Au sujet de la conférence virtuelle abritée mercredi dernier par l’Australie, Kamel Fadel a affirmé que la rencontre était «une opportunité pour les amis du peuple sahraoui dans la région Asie-Pacifique d’exprimer leur solidarité avec le peuple sahraoui en cette conjoncture importante du combat sahraoui». Les voix ont été unanimes à dénoncer la violation vile par l’occupant marocain du cessez-le-feu suite à l’agression commise, le 13 novembre dernier, contre des civils sahraouis dans la brèche illégale d’El Guerguerat.
    Il s’est félicité, par là même, «des efforts intenses de parlementaires en Australie et en Nouvelle Zélande en direction de leurs gouvernements respectifs afin de faire pression sur le régime marocain et l’amener à se soumettre à la légitimité internationale». Le responsable sahraoui a, par ailleurs, évoqué «la couverture médiatique importante» dans la région Asie-Pacifique, en faveur de la cause sahraouie, sur les derniers développements notamment dans les zones occupées.
    De même qu’il a passé en revue la situation au Sahara occidental, les raisons derrière l’échec du cessez-le-feu et la reprise du combat armée intervenu d’ailleurs «en riposte aux violations continues par le Maroc du plan de règlement», condamnant «le pillage des richesses naturelles dans les territoires occupés et les graves violations des droits de l’homme contre les civils et les activistes sahraouis». L’ambassadeur sahraoui au Timor oriental, Mohamed Slama Badi avait évoqué lors de cette rencontre «la portée politiquement existentielle» en tant que réaction aux «manœuvres» ayant ciblé le peuple sahraoui dans son existence même», saluant le soutien «dont bénéficie la cause sahraouie au plan international, notamment au Timor oriental».
    Toujours au Timor oriental, une députée a salué les acquis réalisés par le Front Polisario et l’Etat sahraoui dans cette conjoncture exceptionnelle, exhortant le Maroc à tirer des enseignements du passé indonéso-timorais, transformé aujourd’hui en liens exemplaires, fondés sur l’étroite collaboration et le respect mutuel. Intervenant par la même occasion, deux Japonais amis du Sahara occidental, dont le fameux Pr. Akihisa Matsuno, ont mis en avant la solidarité progressive que la cause sahraouie ne cesse de gagner dans leur pays, faisant part des efforts consentis pour tenter de convaincre les compagnies japonaises de suspendre impérativement, du point de vue déontologique et légal, tout investissement ou participation au pillage des richesses sahraouies.
    Pour sa part, l’ancien président du parti libéral d’Australie, John Daoud, a souligné, depuis l’Etat de Nouvelle-Galles du Sud, la légitimité du combat du peuple sahraoui, jugeant primordial d’œuvrer à gagner davantage de sympathie envers la cause sahraouie juste. Organisée en célébration du 45e anniversaire de la proclamation de la RASD, la conférence virtuelle tenue en Australie a connu la participation d’environ 40 personnalités d’Australie, du Japon, du Timor oriental et du Japon. Elle a été organisée par l’Association «Australia Western Sahara», Western Sahara NZ Compain (Nouvelle-Zélande), le Mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui (Le Timor oriental) ainsi que la Commission des relations extérieures au sein du Front Polisario, des personnalités d’Australie.
    Tags : Sahara Occidental, Western Sahara, Maroc, Front Polisario, anniversaire de la RASD,
  • Maroc : le retour de Tebboune fait trembler le Makhzen

    Avec le retour d’Abdelmajid Tebboune, tous les espoirs du Makhzen de voir l’Algérie sombrer dans la guerre civile se sont écroulés. Rabat rêvait de voir le président algérien sur un fauteuil roulant à cause de l’infection au coronavirus. En le voyant debout, sain et sauf, les nervis de Mohammed VI ont dû maudire le destin qui a contrarié leurs espoirs.

    Pour les gouvernanats marocains, Tebboune représente l’incarnation de feu président Houari Boumediène, par son courage, sa détermination et surtout son soutien au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Contrairement aux marocains, les sahraouis ont chanté et dansé de joie le jour oè il a mis les pieds sur le sol de l’aéroport de Boufarik. Par sa baraka, ils ont pu rompre le joug du prétendu processus de paix onusien qui visait à leur imposer une pseudo-solution sous la souveraineté d’un Etat voyou qui n’a aucun respect pour les droits de l’homme ni les principes de démocratie, un Etat qui excelle dans la répression, le terrorisme et le trafic de drogues.
    L’Algérie s’est enfin réveillé après le long sommeil causé par la maladie du président Abdelaziz Bouteflika. Son réveil fait trembler le Makhzen. Il craint son retour sur la scène internationale, notamment sur la scène sahélienne où l’armée algérienne pourrait intervenir dans le cadre d’un contingent militaire panafricain dirigé et financé par l’Algérie. De là, les intox du Makhzen sur une participation de l’ANP au G5. Il s’agit, en fait d’un sondage sur la position d’Alger à ce sujet après les multiples contacts apr téléphone entre les présidents Maroc et Abdelmajid Tebboune.
    Depuis son arrivée, Tebboune a déjè damé le pion au roi du Maroc en libérant les activistes du Hirak. Son programme destiné à bâtir un Etat de droit préoccupe à Rabat où le régime s’accroche à des pratiques révolues et condamnées par la communauté internationale.
    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Western Sahara, Front Polisario, Union Africaine,
  • Sahara Occidental : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale » (diplomate)

    MOHAMED SIDATI, DIPLOMATE SAHRAOUI : « La France doit entendre la voix de la raison et de la légalité internationale »

    Dans une interview exclusive au Courrier d’Algérie , Mohamed Sidati , représentant du Front Polisario en France, dresse , à l’approche du 45ème anniversaire de la proclamation, le 27 février 1976, de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), le bilan des acquis et des succès de la lutte du peuple sahraoui pour la liberté et l’indépendance du Sahara occidental .

    Le Courrier d’Algérie : À l’approche de la commémoration du 45ème anniversaire de la proclamation de la RASD, quel bilan faites-vous des acquis aux plans diplomatique et militaire du peuple sahraoui ?
    Mohamed Sidati : Je dirais qu’après 45 ans de lutte et de sacrifices le peuple sahraoui peut s’enorgueillir de son État, la RASD, dont les institutions se consolident de jour en jour. La RASD, j’écrivais, il y a 30 ans : « c’est la somme de nos sacrifices, le cumul de nos douleurs et de nos espérances, c’est l’addition de nos certitudes, le refuge de nos identités. » La RASD est non seulement membre fondateur de l’Union africaine mais membre actif, fier d’appartenir à la famille africaine et qui bénéficie de la sympathie et de la solidarité des membres de l’UA, et sa cause pour la liberté résonne dans toutes les enceintes Africaines. Le Maroc, qui occupe illégalement la RASD et siège à côté de celle-ci, est perçu comme un occupant qui viole par cette occupation un principe constitutif.(Article quatre) cardinal de la charte de l’Union africaine. Je ne saurai énumérer les nombreux acquis obtenus durant ces décennies, non seulement la reconnaissance du droit légitime à l’autodétermination du peuple sahraoui, mais aussi le respect de son combat en Afrique et dans le monde, dont une visibilité en Europe et ailleurs , notamment les décisions de la Cour européenne de justice . Jamais le peuple sahraoui n’a été aussi uni et aussi fort comme aujourd’hui. J’en veux pour preuve, la réponse du peuple à l’appel du Front Polisario lors de la rupture du cessez-le-feu par le Maroc le 13 novembre. Oui le peuple sahraoui témoigne par son combat par lui-même de sa vitalité et de sa force. Après s’être senti floué par l’ONU qui reste redevable du parachèvement du processus de décolonisation, contrarié par le Maroc avec l’appui de la France, du Sahara occidental. Le peuple sahraoui a renoué avec la lutte armée en légitime défense, pour faire prévaloir ses droits universels à l’autodétermination et à l’indépendance et pour envoyer un message clair a l’occupant marocain qui a violé le cessez-le-feu le 13 novembre 2020, que lorsqu’il recourt à la force, il n’a pas le monopole de l’usage de la force lui qui croit que la force prime sur le droit, et tente toujours de faire faux bond à la communauté internationale.

    LCA : Pensez- vous que la reprise de la lutte armée a consolidé davantage la cohésion du peuple sahraoui, dans son combat pour l’indépendance de son pays, le Sahara occidental ?

    M. Sidati : Il y a un consensus jamais démenti du peuple sahraoui quant à sa lutte jusqu’à la culmination de celle-ci à l’autodétermination et à l’indépendance .Aujourd’hui vous avez pu observer l’entrain, l’enthousiasme, bref la mobilisation de ce peuple pour en découdre avec les forces brutales de l’occupation et de l’expansionnisme marocain. Le Maroc a provoqué et recherché la guerre, nous voyons l’élan patriotique qui s’est emparé de tous les Sahraouis qui réagissent à l’unisson pour réclamer leur dû. Eux qui disent « nous mourrons unis mais nous ne vivrons jamais désunis ». La reprise de la guerre s’est traduite également par une résistance accrue des populations des territoires occupés, ce qui explique la nervosité, voire la panique du système fissuré de l’occupation où la réaction disproportionnée des sbires du « makhzen » qui redoublent de férocité et de violences à l’endroit des populations civiles sahraouies. Le cas de Sultana Khaya et de sa famille est illustratif. Toute une famille vouée aux gémonies du makhzen. Oui, dans les territoires occupés les populations sahraouies sont assiégées, réprimées ; pourquoi la communauté internationale ne réagit pas, n’invoque pas la nécessité d’intervenir pour venir en aide à une population en danger. Où est l’ONU, où est le CICR ?

    LCA : En votre qualité de représentant du Front Polisario en France, quel commentaire faites-vous des déclarations de l’ambassadeur de France à Alger qui réaffirme le soutien de son pays à la solution marocaine « l’autonomie » ?

    M. Sidati : J’ai toujours soutenu que n’eut été la politique néfaste de la France concernant le Sahara occidental, le conflit serait déjà résolu il y a belle lurette. La question donc est comment faire entendre la voix de la raison, de la légalité internationale, et de l’impérieuse nécessité pour les dirigeants français que la seule voie qui vaille est celle du droit international. Le parti-pris de l’expansionnisme marocain au Sahara occidental n’a fait que générer et alimenter les tensions, la déstabilisation et l’insécurité dans notre région. Je ne désespère pas que la France prenne un jour conscience de la gravité des conséquences de sa politique partisane au Sahara occidental pour toute la région. L’acceptation et le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui par la France permettra à la région de retrouver la paix, la stabilité dont elle a grandement besoin, et redonnera du tonus et une impulsion aux relations franco-maghrébines certes. Avec son soutien aveugle à la politique d’occupation marocaine au Sahara occidental, la France s’aliène la confiance des peuples de la région, mais surtout démontre, à juste raison, que la France serait à l’origine des obstacles majeurs devant l’avènement d’une solution juste pacifique et définitive du conflit du Sahara occidental conforme au droit international. Un pays comme la France, de surcroît membre du Conseil de sécurité, ne peut et ne doit se prévaloir de solutions boîteuses qui font durer l’épreuve et le calvaire de tout un peuple, le peuple sahraoui, sous le faux prétexte de préserver la pérennité d’un régime dont la politique d’agression représente une menace permanente pour la paix et pour les voisins. Nous disons donc à la France que le conflit du Sahara occidental en tant que problème de décolonisation, ne saurait trouver sa solution définitive en dehors de l’exercice, par le peuple sahraoui, de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance.
    Entretien réalisé par Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, France,

  • Sahara Occidental : « La France doit reconsidérer sa position et l’Espagne est appelée à se libérer du chantage marocain » (diplomate)

    OUBBI BOUCHRAYA BACHIR, REPRÉSENTANT DU FRONT POLISARIO EN EUROPE ET À L’UE, AU COURRIER D’ALGÉRIE : « La France doit reconsidérer sa position et l’Espagne est appelée à se libérer du chantage marocain »

    Le représentant du Front Polisario en Europe et à l’UE, Oubi Bouchraya Bachir, dresse, dans une interview exclusive au Courrier d’Algérie, le bilan de l’action diplomatique sahraouie en Europe et à l’Union Européenne à la faveur du 45eme anniversaire de la proclamation de la République arabe sahraouie démocratique.
    Le Courrier d’Algérie : Cette année le 45eme anniversaire de la proclamation de la RASD coïncide avec la reprise de la lutte armée du peuple sahraoui pour son indépendance. Quelle action diplomatique est entreprise au niveau de l’UE et d’autres pays européens pour gagner davantage de soutiens à la cause sahraouie et des batailles juridico-diplomatiques ?
    Oubi Bouchraya : Comme toutes les expériences passées des luttes de libération nationale, il y a des phases et des cycles qui diffèrent les uns des autres mais qui convergent et s’intègrent permettant, au final, aux peuples combattants la réalisation de l’objectif ultime, à savoir la libération et l’indépendance nationale. En ce qui concerne le peuple sahraoui, une nouvelle phase a commencé depuis le 13 novembre 2020 caractérisée principalement par la reprise de la lutte armée. Elle tient compte des échecs des expériences passées et des leçons tirées de ces 30 ans de cruelle et frustrante attente d’un référendum promis mais jamais réalisé. En revanche, cette nouvelle phase bénéficie de nombreux acquis accumulés par le peuple sahraoui, qui n’a jamais cessé de lutter et de résister tout au long de cette longue période, malgré le silence des armes. À ce propos, notons que l’Union Européenne a été, et continue de l’être, un lieu important pour notre action diplomatique et qu’elle a été le théâtre d’âpres combats contre l’ennemi, notamment au cours des dernières années, combats qui nous ont permis de marquer de nombreux points positifs, parmi lesquels, la possibilité d’accéder à de larges pans de l’opinion publique européenne, la constitution de centaines de comités de soutien, d’organes et de groupes parlementaires de solidarité, la capacité de dénoncer les violations des droits des Sahraouis commises par le Maroc et, récemment, parvenir à d’importantes décisions juridiques émises par des instances judiciaires européennes, notamment par la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE) et par certaines juridictions, au niveau national.
    Nous disposons d’outils d’action significatifs pour accompagner la lutte de notre peuple dans cette nouvelle étape de sa lutte armée et nous sommes décidés d’arracher de nouveaux acquis par les actions et programmes que mènent nos représentations au niveau de l’Europe, en compagnie des diverses institutions et comités qui soutiennent la cause sahraouie.
    Pouvez-vous nous expliquer davantage ?
    Nous agissons sur plusieurs volets, Il y a le volet politique, qui est l’axe le plus important, et nous nous y sommes déjà impliqués fortement depuis la crise de Guergarat et le déclenchement de la lutte armée. Nous nous sommes attelés à expliquer la position du Front Polisario devant les diverses et multiples instances officielles et populaires, en tenant le Maroc pour responsable des conséquences qui découlent de sa décision d’avoir gravement violé le cessez-le-feu.
    Le deuxième volet est lié à notre action pour une mobilisation accrue en faveur des droits de l’Homme gravement et systématiquement violés par le Maroc et en faveur de l’Intifada de l’indépendance dans les villes occupées ainsi que de l’appui humanitaire au profit des réfugiés sahraouis. Le troisième volet concerne l’aspect médiatique qui vise à transmettre le message du peuple sahraoui et faire connaître davantage sa cause à l’opinion publique européenne. Les deux plus gros problèmes auxquels la cause sahraouie est confrontée en Europe sont tout d’abord une certaine ignorance de l’opinion publique vis-à-vis de la cause et, deuxièmement, l’implication négative de la France et, dans une moindre mesure, de l’Espagne dans l’adoption de la plupart des positions de l’Union relatives au conflit. Pour informer au mieux l’opinion publique européenne, agir face à la presse et aux divers médias constitue un volet fondamental dans l’agenda de nos Représentants déployés à travers l’Europe, s’y ajoute le rôle important que joue la communauté nationale établie à l’étranger, à travers son implication active dans les réseaux sociaux et vis-à-vis des médias locaux.
    Qu’en est-il du rôle de la France et de l’ancienne puissance coloniale au Sahara Occidental, l’Espagne ?
    En ce qui concerne le rôle joué par la France et l’Espagne, nous considérons qu’il faut convaincre la France et l’Espagne que le référendum et une solution démocratique conforme à la légalité internationale et reste la meilleure solution à même de garantir une paix juste et définitive dans la région, le contraire de cela serait vouloir perpétuer le conflit et au mieux retarder sa solution. La France doit reconsidérer sa position à l’égard du conflit, l’Espagne est appelée à se libérer de cette soumission, devenue coutumière, au chantage marocain.
    La CJUE doit se prononcer sur le recours du Front Polisario, que peut-on en attendre ?
    Oubi Bouchraya ; Nous sommes optimistes quant à la nature des jugements attendus. Il y aura deux auditions publiques sur les deux recours déposés par le Front Polisario devant la Cour européenne. Nous sommes optimistes pour trois raisons: premièrement notre cause est juste, deuxièmement les jugements rendus en 2015, 2016 et 2018 constituent une base déjà existante que l’on ne peut contourner. Troisièmement la situation est maintenant différente de celle de 2016; le Sahara occidental étant désormais directement et clairement concerné par les deux nouveaux accords à travers le mécanisme d’extension géographique qui inclut le Sahara occidental et qui a été explicitement approuvé en 2019 entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc. Nous attendons de la justice européenne qu’elle face triompher les mêmes principes qu’elle a approuvés lors d’occasions précédentes, et nous espérons que les institutions européennes cesseront de chercher à contourner les décisions judiciaires afin d’abolir immédiatement ces accords qui violent le droit international, le droit européen et le droit africain. L’Europe donne au monde une mauvaise image d’elle-même en violant de manière flagrante ses lois au Sahara occidental, en encourageant la poursuite de l’occupation militaire de ce territoire et la confiscation de tous les droits politiques, économiques et culturels de son peuple.
    On observe une montée sans précèdent de la répression marocaine dans les territoires sahraouis occupés, notamment à aâyoune et Boujdour. Qu’elle action entreprendre au niveau international pour faire cesser cette répression ?
    Le conflit du Sahara occidental en général et la permanente et catastrophique situation des droits de l’Homme dans les territoires occupés du Sahara occidental posent un problème majeur à la conscience humaine. Ce conflit est l’exemple parfait de la prédominance de la politique du double standard et des intérêts étroits au sein du système international au détriment du droit et des principes régissant le droit international. Au Sahara occidental, de graves violations des droits de l’Homme ont été perpétrées à quelques mètres de la MINURSO sans que celle-ci ne s’en émeuve ou lève le petit doigt. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas voulu donner à cette Mission le pouvoir de surveiller les droits de l’Homme malgré de nombreux appels internationaux. Ce qui se passe actuellement est en fait la continuation des mêmes pratiques, sauf que maintenant il y a la guerre, ce qui donne à l’occupant le prétexte d’accroître sa répression, et suscite son désir de se venger contre les civils sahraouis pour les pertes que ses troupes subissent sous les frappes de l’armée sahraouie. Ce qui arrive, par la répression et les violences de l’occupant marocain , à Sultana Khaya et à sa famille actuellement est une sorte d’écho des attaques que lancent les combattants sahraouis contre le mur militaire marocain, depuis le 13 novembre dernier. La situation actuelle est insupportable et la communauté internationale est appelée à agir afin de mettre un terme à cette tragédie. Parmi les raisons qui ont fait perdre au peuple sahraoui la confiance en l’ONU, au-delà du fait qu’elle n’a pas été capable d’organiser le référendum, c’est justement cette autre incapacité à fournir la protection la plus élémentaire aux civils sahraouis. L’ONU et ses divers organes ont une responsabilité centrale à cet égard. Quant à la Croix-Rouge International, sa responsabilité est directe, d’autant plus que le Front Polisario est partie prenante de la quatrième Convention de Genève. L’intervention du CICR doit être immédiate après la reprise des hostilités militaires. Face à cette inertie, il faut souligner la campagne vigoureuse menée par le mouvement de solidarité à travers le monde, par les organisations de défense des droits humains internationales et sahraouies. Espérons que cette campagne sera entendue par la communauté internationale. Il est tout à fait inacceptable que le royaume du Maroc puisse continuer de bénéficier d’une impunité que certains voudraient permanente. Venir par la suite faire l’apologie d’une solution politique tout en faisant semblant de ne pas voir que le Maroc est en train de commettre l’irréparable est tout de même un comble.
    Pensez-vous qu’il convient de saisir le tribunal pénal international au vu du degré de la répression de l’occupant marocain contre les Sahraouis qui ne connaît aucune limite ?
    En principe, rien ne l’empêche. Mais l’analogie avec le précédent palestinien est une analogie partielle et ne correspond pas parfaitement. Bien que les deux conflits soient identiques sur le plan politique et juridique, de nombreuses questions de procédure diffèrent entre eux. De manière générale, la question nécessite une décision politique de la part de la direction du Front, une décision que nous ne prendrons qu’après une étude minutieuse et approfondie de la question.
    Propos recueillis par Mokhtar Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Espagne,