Étiquette : Front Polisario

  • L’AARASD demande l'intervention urgente du Comité International de la Croix Rouge (CICR) au Sahara Occidental

    Suite à la reprise de la guerre entre le Maroc et la RASD, l’AARASD vient d’adresser une Lettre ouverte au CICR pour lui demander d’intervenir conformément à son mandat pour protéger les victimes civiles sahraouies et leur porter assistance.Soutenez cette demande auprès du CICR en transmettant à votre tour ce courrier au Président, Pierre MAURER , par mail : office_president@icrc.org ou par courrier postal : Comité international de la Croix-Rouge – 19 Avenue de la paix – 1202 Genève – Suisse

    Lettre ouverte au Comité international de la Croix-Rouge
    État de guerre entre le Maroc et la République arabe sahraouie démocratique
    Demande d’intervention du CICR
    Le 13 novembre 2020, le Maroc a rompu le cessez-le-feu signé en 1991 entre le Royaume du Maroc et le Front Polisario, unique Représentant du peuple sahraoui, ce qui a entraîné la reprise de la lutte armée décidée par les dirigeants sahraouis. Le cessez-le-feu est un des éléments du Plan de règlement à l’initiative des Nations Unies, dont l’objectif principal est l’organisation d’un référendum d’auto-détermination, droit inaliénable du peuple sahraoui. La MINURSO, Mission de paix en charge de ce plan de règlement, échoue depuis 1991 à mettre en œuvre ce référendum et de fait entretient un statu quo qui impose exil et occupation étrangère au peuple sahraoui.
    Le CICR est à l’origine des Conventions de Genève et du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont il dirige et coordonne les activités internationales dans les conflits armés et les autres situations de violence. C’est précisément dans ce cadre, l’État de guerre entre le Maroc et le Front Polisario, mouvement de libération nationale, c’est-à-dire « l’autorité représentant le peuple du Sahara occidental luttant pour son droit à disposer de lui-même » que son mandat doit s’appliquer.
    En effet, suivant l’article 96.3 du Protocole additionnel aux Conventions de Genève de 1949, dont le Front Polisario et le Maroc sont signataires, le conflit qui les oppose relève du droit international humanitaire.Dans ce contexte de guerre, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes qui ne participent pas (ou plus) aux combats, et de leur porter assistance.
    Depuis la reprise de la guerre, le 13 novembre dernier, la population civile sahraouie des territoires occupés par le Maroc est soumise à une constante répression. Des témoignages documentés nous sont parvenus, arrestations arbitraires, surveillance incessante de militantes des droits de l’homme sahraouies et des responsables associatifs osant dire publiquement leur attachement à l’autodétermination, assignation à résidence de plusieurs familles depuis 3 mois, leurs visiteurs empêchés ou molestés.[1]Plusieurs Organisations internationales comme Amnesty International [2]et Human Rights Watch[3]s’alarment de cette situation qui ne peut que s’aggraver à mesure que la guerre impose sa cruauté et qu’aucun témoin extérieur ne peut être présent. En effet le Maroc n’autorise pas les observateurs ni les journalistes étrangers à se rendre sur place. Seule la presse officielle aux ordres du trône est autorisée à s’exprimer.
    Aussi nous demandons instamment au CICR, conformément à son mandat, de se rendre au Sahara occidental occupé pour rencontrer les victimes civiles (individuelles et associations) de cette répression et de tout mettre en oeuvre pour la protection de la population civile sahraouie.
    Régine VILLEMONT, Présidente de l’association des Amis de la RASD
    [1]Voir Urgent Public Appeal : https://vest-sahara.s3.amazonaws.com/skvs/feature-images/File/282/60100f54a7ed2_26.01.2021_Appeal.pdf
    [2]https://www.amnesty.org/en/latest/news/2020/11/human-rights-monitoring-needed-more-than-ever-in-western-sahara/
    [3]- https://www.hrw.org/news/2020/12/18/western-sahara-morocco-cracks-down-activists
    Source : AARASD, 10 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, CICR, Comité international de la Croix-Rouge,

  • Sahara Occidental : L’AIJD appelle Guterres à assumer ses responsabilités

    POUR ACCÉLÉRER L’ORGANISATION DU RÉFÉRENDUM AU SAHARA OCCIDENTAL : L’AIJD appelle Guterres à assumer ses responsabilités

    L’Association internationale des juristes démocrates a exprimé dans un message au Conseil de sécurité onusien, sa profonde inquiétude vis-à-vis de la reprise du conflit armé au Sahara occidental, conséquemment à la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, appelant à accélérer l’organisation d’un référendum libre d’autodétermination et d’indépendance. L’organisation a indiqué que les harcèlements, les actes barbares, l’usage excessif de la force, les arrestations arbitraires, la torture, les fausses accusations, les procès iniques et les rapts, font désormais partie de la vie quotidienne des civils sahraouis qui attendent depuis 1966 (décision de l’Assemblée générale des Nations unies 2229 XXI), l’organisation d’un référendum d’autodétermination et d’indépendance, lit-on dans le message.
    L’association a également fustigé, dans le message, les entraves dressées systématiquement devant les efforts des anciens envoyés personnels du Secrétaire général de l’ONU, et le travail de la Minurso dans l’exécution de son mandat et de sa mission qui consiste en l’organisation du référendum. Elle a souligné la nécessité pour l’ONU d’assurer la responsabilité envers le peuple du Sahara occidental, conformément à la décision de l’Assemblée générale dans son rapport intitulé « question du Sahara occidental ».
    L’Association internationale des juristes démocrates (AIJD) a indiqué que « rien ne justifie les tergiversations en ce qui concerne le droit à l’autodétermination et l’indépendance du peuple sahraoui », appelant le SG de l’ONU à assumer personnellement cette responsabilité et reprendre les pourparlers entre le Front Polisario et le Maroc permettant à la MINURSO d’exercer son mandat avec la même détermination qu’il avait quand il était chef du gouvernement au Portugal, notamment sa position en faveur du droit à l’autodétermination du peuple de Timor. À rappeler que le conseil consultatif de l’AIJD s’est réuni les 06 et 07 février courant en visioconférence. L’allocution d’ouverture a été prononcée par le membre de la Commission nationale sahraouie des droits de l’Homme (CONASADH), Hassan Amilid qui a souligné la situation dangereuse et les crimes commis par les forces de l’occupation marocaine dans les territoires occupés du Sahara occidental contre des civils sahraouis dont le dernier en date était l’assassinat du citoyen Mohamed Salem Lefkir Fahim. S’exprimant à cette occasion, l’expert international Gianfranco Fattorini, représentant permanent de l’association américaine des juristes auprès de l’ONU a insisté sur le statut juridique du Sahara occidental se reposant sur des preuves juridiques prouvant l’implication des firmes étrangères dans le pillage des ressources naturelles sahraouies violant ainsi la loi internationale et sapant les efforts menés pour parvenir à une solution pacifique au conflit et permettre au peuple sahraoui d’accéder à son droit à l’autodétermination.
    M. B.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Association internationale des juristes démocrates,
  • Sahara Occidental : Double victoire de la RASD à l’Union Africaine

    FACE AUX ÉCHECS CINGLANTS DU MAROC : Double victoire de la RASD à l’UA

    « La question nationale est sortie avec une double victoire du 34e Sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine car elle s’est prononcée sur deux questions fondamentales, dont la première renvoie à la question de la souveraineté et la seconde au poids et à la position du Maroc au niveau continental après son adhésion à l’Union africaine en 2017, son retrait et son statut lié à la fin de son affiliation à l’organisation continentale à condition qu’il ait accepté l’adhésion de l’État sahraoui », souligne en préambule la déclaration.
    Concernant la question de la souveraineté, qui est « l’essence du conflit et la cause de la guerre au Sahara occidental, l’Union africaine a rejeté la manœuvre marocaine visant à transférer des projets d’infrastructures vers l’Afrique de l’Ouest à travers les territoires occupés et a souligné la nécessité d’un engagement à respecter les frontières et l’intégrité territoriale des États membres », rappelle le MAE sahraoui.
    Il a été décidé de renvoyer les deux projets à un sous-comité du Comité des représentants permanents pour obtenir « l’approbation du gouvernement sahraoui, qui est le seul intéressé par ce qui touche à tout projet lié de près ou de loin au territoire de la RASD ». « La défaite du Maroc sur cette question fondamentale prouve une fois de plus que la communauté internationale ne reconnaîtra jamais sa souveraineté sur notre pays, quoi qu’il fasse. Cette décision intervient à temps, après l’annonce de Trump et la compensation dans laquelle l’occupant s’est faufilé, pour prouver que le Maroc a acheté de la fumée et des canulars, » relève la déclaration.
    Elle ajoute que le 34eme sommet a également marqué une « défaite retentissante pour le Maroc et son échec total à obtenir un poste de commissaire dans l’Union africaine, après avoir été le seul État membre à présenter cinq candidats qui ont tous été exclus, ce qui n’est arrivé à aucun autre membre depuis la création de l’Organisation de l’unité africaine en 1963 ».
    « Outre ce qui précède, la position n’est pas celle des commissions avec lesquelles les pays sont en concurrence, compte tenu du fait que tous les pays de la région d’Afrique du Nord n’ont pas concurrencé le Maroc et lui ont donc ouvert un espace, mais la volonté du continent était contraire à l’image nourrie par la propagande marocaine, qui cette fois a été renforcée par une poussée de prise en charge des dettes d’un certain nombre de pays de leurs obligations financières envers l’Union, dans un processus destiné à leur permettre de retrouver les droits accordés par l’adhésion, notamment le droit de vote. Cependant, le nombre de votes obtenus par la diplomatie marocaine n’a pas dépassé la volonté de la grande majorité des pays de l’Union », a relevé la déclaration. 
    Il est à noter que le sommet extraordinaire tenu en décembre dernier a décidé, « sur la question de l’agression marocaine contre notre pays de tenir une réunion du Conseil africain pour la paix et la sécurité dans le but de pousser les deux États membres, la RASD et le Royaume du Maroc , à une solution pacifique et à un nouveau cessez-le-feu fondé sur le respect des droits du peuple sahraoui et des principes et objectifs de l’Union africaine, ainsi que des décisions de l’organisation continentale et des Nations unies ». 
    Dans ce contexte, le Conseil de paix et de sécurité devrait se réunir dans les semaines à venir pour appliquer la décision du sommet extraordinaire. « la RASD renouvelle sa pleine volonté de coopérer avec le Conseil de paix et de sécurité afin de mettre en œuvre la décision du Sommet extraordinaire, d’une manière qui garantisse l’engagement et l’accomplissement de sa lettre et de son esprit, car c’est la seule manière de mettre fin à l’occupation illégale des territoires de la RASD par son voisin, le Royaume du Maroc, et rétablir la stabilité et la paix dans la région, nécessaires à la coopération au développement et à l’intégration conformément à l’Agenda continental 2063 et aux objectifs du plan de l’Union », conclut la déclaration du ministère sahraoui des AE.
    M. Bendib
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Union Africaine,
  • Sahara occidental : Violation systématique des droits de l'homme perpétrée par l’occupant

    Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes…

    LE 13 novembre 2020, l’occupant marocain ne s’est pas contenté de s’attaquer à des manifestants civils sahraouis, pacifiques et désarmés, dans la région d’El-Guerguerat et de violer ainsi l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, mais il a, en représailles, intensifié les opérations de répression contre le peuple sahraoui dans les villes occupées. Ces campagnes ciblent particulièrement les militants des droits de l’homme et les journalistes, profitant de l’état de guerre et du vide créé par le blocus et le black-out médiatique imposé à la région.
    Par son action, l’occupant marocain a prouvé, après l’opération d’El Guerguerat, qu’il continue de transgresser et de faire fi des principes fondamentaux des droits de l’homme. Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes… A cela s’ajoute le déploiement de l’armée marocaine et la fermeture des accès des villes sahraouies occupées comme Laâyoune et Boujdour. A titre d’exemple, à Boujdour, le 14 décembre 2020, les forces d’occupation marocaines ont fait irruption au domicile de l’activiste et militante sahraouie des droits de l’homme, Oum Saad Ezzaoui, et l’ont agressée ainsi que les membres de sa famille. Cette lâche agression a d’ailleurs touché plusieurs militants et militantes, dont Hamada Samed, Ibrahim Hamad Samed et bien d’autres.
    Avec la même méthode répressive, les forces de l’occupation marocaines ont violenté, le 23 décembre 2020, des femmes sahraouies, rue Smara, dans la ville de Laâyoune occupée, en les traitant d’une manière indécente, sans tenir compte de leur sexe, et ce, suite à une manifestation féminine pacifique qu’elles ont organisées, en arborant avec fierté le drapeau sahraoui et scandant des slogans revendiquant l’indépendance des territoires occupés. Le makhzen a poursuivi sa campagne de répression à l’encontre du peuple sahraoui, allant jusqu’à prononcer des peines arbitraires et injustifiées à l’encontre de prisonniers sahraouis civils. Les autorités de l’occupation ont prononcé ainsi, le 9 décembre 2020, des peines sévères et injustes à l’encontre des prisonniers Ahmed Habdi El Karkar, Nasrallah El Karhi et Ali Chighali Ouadane, pour leur participation à des manifestations organisées dans la ville de Laâyoune, qui coïncidaient avec l’annonce par le Front Polisario de la reprise des combats armés, après la violation par l’occupation marocaine du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020. Ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à dix mois de prison, sans qu’une enquête ne soit menée sur la véracité de leurs déclarations au sujet de la torture qu’ils ont subie ou des aveux qu’ils ont signés sous la contrainte, selon les conclusions de la Ligue pour la protection des prisonniers, tirées des informations obtenues par les familles des détenus.
    Parmi les crimes également commis contre le peuple sahraoui, il y a lieu de noter que le 18 novembre 2020, les autorités d’occupation ont empêché la présidente de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine, Mme Aminatou Haïdar, de se déplacer aux îles Canaries, sous prétexte qu’elle serait atteinte du Covid-19 ! Le vrai motif était la restriction de la liberté de déplacement et de voyage des militants et activistes sahraouis, exposés à des représailles pour leur combat et leur militantisme pour les droits de l’homme, et la dénonciation la politique répressive du Maroc, notamment depuis la création, le 20 décembre 2020, de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine. Sa concitoyenne Sultana Khaya a été, elle aussi, victime de la même décision arbitraire et arrêtée, à son retour d’un voyage, par les services de police au niveau de l’accès nord de ville de Boujdour occupée. A sa grande surprise, elle sera malmenée et menacée. Les forces de police de l’occupant ont fait ensuite irruption à son domicile et s’en sont prises à ses proches. Ces agressions font figure de tentatives des autorités de l’occupation visant à terroriser les militants des territoires occupés et à les empêcher d’adhérer à la dernière décision du front populaire portant sur la reprise du combat armé.
    Désapprobation et condamnation
    Plusieurs organisations internationales ont fait savoir que l’opération d’El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental, a été suivie par d’autres actes de répression, menés par la police royale contre les militants sahraouis. Il s’agit d’incursions aux domiciles, de surveillance et de liquidation d’activistes. C’est ce que la Commission nationale sahraouie des droits de l’homme a fait mention lors de la 67e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, chargée d’étudier la situation des droits de l’homme sur le continent africain. A l’occasion, elle a affirmé que les autorités de l’occupation marocaine se préparent à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en territoires occupés et ce, pour se venger des participants aux évènements d’El Guerguerat et des manifestants qui revendiquent l’indépendance de ce territoire.
    Le président de la commission sahraouie n’a pas manqué de rappeler aux membres de la commission africaine, à l’assistance constituée des représentants des Etats et gouvernements de l’Union africaine (UA) ainsi que des représentants des organisations nationales et de la société civile, les impératifs et la pertinence de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il a évoqué notamment l’article 20, relatif au droit des peuples à l’autodétermination, et l’article 21, relatif à la souveraineté des peuples sur leurs richesses naturelles, indiquant que le Maroc est le seul pays africain à ne pas ratifier ladite charte et ne permet pas à la commission de visiter les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique, ce qui va à l’encontre des décisions de l’UA. Cette attitude suscite de nombreuses questions sur cet entêtement et comportement irresponsable du Maroc.
    De même, la commission sahraouie a appelé la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à assumer, dans l’immédiat, ses responsabilités pour condamner cette agression contre un pays africain occupé, et de prendre les mesures nécessaires et immédiates qui s’imposent pour la protection des civils sahraouis contre la cruauté de l’occupant, conformément aux dispositions de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples mais aussi des conventions internationales pertinentes. La commission a demandé également de procéder, dans les plus brefs délais, à l’organisation d’une visite dans les territoires occupés, en application des décisions de l’UA et d’enquêter, surtout, sur les violations commises contre le peuple sahraoui dans cette dernière colonie d’Afrique que la commission n’a jamais visitée, en dépit des appels qui lui sont lancés.
    Conscient de la gravité de la situation des droits de l’homme, piétinés par l’occupant marocain, notamment après la violation du cessez-le-feu, le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental, composé de 256 organisations non gouvernementales (ONG), a appelé le commissaire des droits de l’homme à dépêcher, au plus vite, une mission de surveillance au Sahara occidental occupé. Il lui a demandé de présenter son rapport pour la prochaine session du Conseil des droits de l’homme afin de se pencher sur les violations des droits de l’homme. Pour sa part, partant des graves violations que subissent les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine (Isacom) a fait appel au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour intervenir rapidement et faire pression sur le Maroc afin de lui imposer le respect de la quatrième convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre, après que le régime marocain ait déclenché une nouvelle guerre contre le peuple sahraoui. L’instance a rappelé la responsabilité du CICR, qu’il a longuement abandonnée, sous prétexte qu’il n’y avait pas de guerre dans le pays, raison infondée depuis le 13 novembre 2020.
    Un registre chargé de violations et de crimes
    Depuis qu’il a posé pied dans les territoires sahraouis en 1975, l’occupant marocain a commis de graves violations des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité. A ce propos, son «registre» est chargé de transgressions. En effet, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (Codesa) a dénoncé dans son rapport annuel de 2019, les violations colossales des droits de l’homme commises par l’occupant contre les civils sahraouis, avec des données et des preuves témoignant du caractère systématique des crimes contre l’humanité et des violations répétées des droits de l’homme.
    Le rapport indique, dans les statistiques enregistrées, la répression de plus de 170 manifestations pacifiques, qui ont fait 700 victimes sahraouies, tous âges et catégories sociales confondus. Le rapport indique, d’un autre côté, la poursuite des campagnes d’arrestations politiques à l’encontre de toute personne osant exprimer sa position soutenant l’indépendance de son pays. Il a également inclu la liste des procès injustes intentés aux militants, aux défenseurs des droits de l’homme, aux blogueurs et aux étudiants, qui sont loin de répondre aux critères d’un procès équitable. Des observateurs étrangers et les familles des «accusés» ont été empêchés d’assister aux procès.
    Le rapport Codesa affirme que ces violations sont commises à l’ombre du blocus militaire, policier et médiatique et même juridique imposé aux villes sahraouies occupées, fermées par les autorités d’occupation aux délégations de juristes internationaux et observateurs étrangers. Un avis que partage Amnesty international qui déclare, dans un communiqué détaillé publié en octobre 2020, que les restrictions longtemps imposées par les autorités marocaines à l’accès des organisations indépendantes pour les droits de l’homme et des journalistes aux territoires occupés, sont toujours en vigueur au Sahara occidental et ont limité la surveillance des violations des droits de l’homme et permis aux forces de sécurité marocaines d’échapper à la justice. Il est clair que les violations quotidiennes commises par l’occupant, mettent à mal la situation des droits de l’homme dans la partie occupée du Sahara occidental et que les villes occupées servent de prisons dans lesquelles l’occupant marocain peut commettre à sa guise les pires violations des droits de l’homme, à l’abri des regards des observateurs internationaux, échappant ainsi aux sanctions et à la justice internationale.
    C’est à se demander alors où sont les organisations régionales et internationales.
    Source : El Djeich n° 691, février 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, droits de l’homme, CODESA,
  • Assignation à résidence et agression physique de la défenseuse des droits humains Sultana Khaya

    La défenseuse des droits humains Sultana Khaya est assignée à résidence depuis près de 11 semaines à son domicile à Boujdour. Le 19 novembre 2020, plusieurs unités de la police marocaine ont imposé un siège autour de sa maison, au cours duquel la défenseuse des droits humains a été soumise à des agressions physiques et verbales.

    Sultana Khaya est une défenseuse des droits humains sahraouie dont le travail se concentre sur la promotion du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, en participant à plusieurs manifestations pacifiques. La défenseuse des droits humains est présidente de l’organisation Ligue pour la défense des droits humains et contre le pillage des ressources naturelles à Boujdour. Dans les territoires occupés, Sultana Khaya est une figure de premier plan en première ligne de l’occupation marocaine, participant à des manifestations et plaidant pour la fin de l’occupation et dénonçant la violence contre les femmes sahraouies. La défenseuse des droits humains a voyagé dans le monde entier pour participer à des conférences et autres événements liés à la situation des droits humains au Sahara Occidental et elle a participé à deux reprises au Conseil des droits humains des Nations Unies.
    Le 19 novembre 2020, alors que la défenseuse des droits humains se rendait de la ville d’El Ayoun à Boujdour, elle a été arbitrairement détenue par la police marocaine à un point de contrôle entre les deux villes. La défenseuse des droits humains a déclaré qu’elle avait été soumise à des interrogatoires, à une inspection physique et à des agressions verbales. Après avoir été détenue pendant 20 minutes, elle a été libérée. Le même jour, plusieurs véhicules de police ont imposé un siège autour de la maison de Sultana Khaya, et un policier est entré dans la maison et aurait agressé physiquement la mère et la sœur de la défenseuse des droits humains. La mère de Sultana Khaya a été blessée au dos et à la tête et elle a été assommée suite à l’intervention de la police. Après plusieurs heures de négociations avec la police marocaine,
    Le 20 novembre 2020, la police marocaine a fait une descente au domicile de la défenseuse des droits humains, après que plusieurs membres de la famille aient tenté de rendre visite à la mère malade. Au cours du raid, la sœur de Sultana Khaya aurait été physiquement maltraitée et blessée par la police qui lui aurait frappé le cou et la tête.
    La défenseuse des droits humains Sultana Khaya et sa famille sont toujours assignées à résidence, ce qui a été imposé sans ordonnance du tribunal ni aucune base légale. Des véhicules de police continuent de bloquer l’entrée de la maison. À plusieurs reprises, alors qu’elle tentait de quitter la maison, la défenseuse des droits humains a déclaré avoir été agressée physiquement et forcée de se retirer dans la maison. À deux reprises, la police a recouvert les fenêtres de plastique noir pour empêcher Sultana Khaya de prendre des photos et de documenter le siège de la maison imposé à elle et à sa famille par la police marocaine.
    Les autorités marocaines ont intensifié le harcèlement contre les défenseurs des droits humains sahraouis au cours des derniers mois en imposant une surveillance physique à d’éminents défenseurs des droits humains, en utilisant une force excessive pour disperser des manifestations pacifiques, en maltraitant les défenseurs des droits humains emprisonnés et en prenant des mesures disciplinaires arbitraires contre les défenseurs des droits humains. dans leur emploi. Par exemple, le 28 novembre 2020, les forces de sécurité marocaines ont attaqué la maison de l’éminent défenseur des droits humains et co-fondateur et membre dirigeant du Collectif sahraoui des défenseurs des droits humains Ali Salem Tamek dans la ville de Laayoune alors qu’il organisait un événement familial où certains chants traditionnels sahraouis où joués. Certains membres des forces de sécurité marocaines ont lancé des pierres sur sa maison, terrifiant sa famille et ses invités.
    Front Line Defenders est profondément préoccupée par l’assignation à résidence injustifiée de la défenseuse des droits humains Sultana Khaya et de sa famille. Front Line Defenders pense que la défenseuse des droits humains et sa famille sont harcelées, agressées physiquement et assignées à résidence illégalement uniquement en raison des activités pacifiques et légitimes de Sultana Khaya en faveur des droits humains.
    Source : Frontline defenders, 5 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Sultana Khaya,
  • Un polar d’actualité sur le Sahara Occidental

     De : Ursula A.

    Il y a vingt ans que j’ai traversée pour la première fois le Sahara Occidental. Une route rectiligne qui semblait se contenter de séparer l’Océan à l’Ouest du désert à l’Est. Quelques villes clairsemées, des habitants presque invisibles et partout : des militaires, des gendarmes, des policiers, en uniformes comme en civils. Il a fallu que je m’égare dans les dunes pour que le hasard me pousse à entrer dans une tente, invitée à me reposer et à me rafraîchir, et surtout à écouter l’histoire que tous les Sahraouis que j’ai rencontrée depuis, s’efforcent avec passion ou nécessité de raconter.

    Le Sahara Occidental est encore aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique et les Sahraouis, ses habitants, ont bien compris une chose, c’est qu’on leur a volé leur pays. Pour comprendre, il faut remonter au temps des Indépendances, puis de l’invasion d’un nouveau colon, le Maroc, dans les années soixante-dix, dans les années sombres de la guerre de 16 ans, pour finir dans les trente dernières années de « ni-guerre, ni-paix » où les Sahraouis vivent soit sous occupation, soit dans les camps de réfugiés.

    Pour comprendre l’un des plus ancien conflit du monde, il faut mettre tout ceci en perspective. Mais surtout trouver le moyen d’expliquer le Sahara Occidental, une guerre oubliée des médias et des politiques, de rendre visible la face cachée du Maroc, grand ami de la France, de révéler un crime qui dure depuis cinquante ans.

    Crime. Le mot s’est imposé de lui même et a donné le ton à mon travail des dernières années. J’enquêtais sur une crime et voulais le faire connaître au plus grand nombre. La forme est devenue une évidence. L’Histoire du Sahara Occidental est celle d’un roman noir. J’écrirai donc un polar.

    « La dernière poignée de sable » s’est construit avec l’ambition d’informer et d’expliquer ce conflit à travers le prisme du thriller, de réunir dans un roman des données permettant de comprendre ses racines, ses enjeux et les perspectives soulevées par les Sahraouis.

    Une enquête qui s’est chaque jour encrée dans le présent jusqu’aux derniers instants de son écriture. Comme un pied de nez à l’immobilisme des trente dernières années, le 13 novembre 2020, alors que le livre allait partir chez l’imprimeur, le Sahara Occidental s’est à nouveau soulevé et le conflit éteins depuis le cessez-le-feu de 1991 s’est réveillé, les armées mobilisées, ouvrant à une nouvelle phase. Les négociations promises ont échouées et le Front Polisario qui défend les droits des Sahraouis clame sa légitimité au retour aux armes.

    Le Sahara Occidental, plus d’actualité que jamais. Comme pour en rajouter une dernière couche, l’une des dernières mesure du président Trump à quelques jours de son départ de la Maison Blanche fut justement… la reconnaissance de la marocanité du Sahara Occidental et l’ouverture d’une ambassade sur ses terres. En échange ? Le Maroc reconnaît la souveraineté d’Israël et normalise ses relations avec l’État hébreu.

    Une histoire pas comme les autres. Un crime pas comme les autres. Pour faire comprendre l’Histoire d’un peuple dont les luttes ont traversées les dernières décennies sans jamais baisser les bras. Les Sahraouis ont été suffisamment patients. Il est plus que temps que l’on écoute leurs revendications.

    Ursula A. « La dernière poignée de sable » Apso Editions 2020, 280 pages https://apsoeditions.wixsite.com/home

    Source : Bellaciao, 4 février 2021

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, 

  • Sahara occidental : L’UA rejette les manœuvres du Maroc

    Autre coup dur au Makhzen. L’Union africaine a rejeté les projets marocains au Sahara occidental, considérés comme attentatoires à la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique. Les sahraouis souhaitent que l’UA, lors de son 34e sommet qui s’est ouvert ce samedi, donne un nouveau souffle à la cause sahraouie et s’acquitter de son véritable rôle, celui d’imposer ses décisions au Maroc

    Dans une déclaration, l’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, s’est félicité du rejet par le Conseil exécutif des ministres des affaires étrangères de l’UA, de la tentative du régime marocain, au sein du Comité technique spécialisé des transports, des infrastructures transcontinentales et interrégionales, de faire passer des projets marocains attentatoires à la souveraineté de la RASD, tels que les fibres optiques et le réseau électrique.
    Le revers marocain est important, puisque Rabat a voulu consacrer, à travers ses pseudos projets de développement, le fait accompli et l’occupation. Rabat a voulu se servir de l’UA pour imposer son diktat et faire échouer toutes les récentes initiatives diplomatiques tendant à renégocier un accord de cessez-le-feu et faire démarrer des négociations politiques.
    Le diplomate sahraoui a cité, à ce propos, les autres décisions importantes du Conseil exécutif de l’UA sur la question des réfugiés et le suivi des droits de l’homme au Sahara occidental, des décisions qui nourrissent “l’espoir de voir le 34ème sommet africain donner un nouveau souffle et conférer un véritable rôle à l’UA dans le règlement de la question sahraouie”.
    “Ce que nous attendons de l’UA est l’application de ses décisions relatives au dossier sahraoui et des clauses de son acte constitutif, en vertu desquelles le Maroc est tenu de se conformer à la légalité internationale”, notamment les décisions de la 14ème session extraordinaire du sommet africain organisée sous le thème “Faire taire les armes en Afrique”.
    “Cette session extraordinaire a plaidé pour la tenue de négociations entre la RASD et le Maroc en tant qu’Etats membres de l’UA dans le cadre du respect des chartes continentales.
    Mettant en avant la dernière décision des ministres africains de la Défense concernant “le recours à la force pour instaurer la sécurité et la paix dans la région”, le responsable sahraoui a mis en garde contre les manœuvres de l’occupation marocaine qui mettent en péril la sécurité et la stabilité de la région. “Les manœuvres de l’occupation marocaine constituent une grave atteinte au référentiel juridique de l’UA qui garantit son unité et le respect de ses droits et principes, a-t-il soutenu.
    “En l’absence de sanctions contre le Maroc, tout autre pays peut imiter ce dernier, en s’attaquant à un autre, ouvrant ainsi la voie à l’anarchie et au désordre au sein du continent africain, en violation de l’Acte constitutif de l’UA, notamment l’article 4 relatif au respect des frontières héritées au lendemain de l’Indépendance”, a-t-il estimé.
    L’ambassadeur sahraoui à Alger s’est dit étonné de voir l’UA procéder au gel de la qualité de membre de tout pays africain ayant connu un coup d’Etat ou un renversement brutal du pouvoir, alors que l’occupation d’un Etat souverain par le Maroc et la modification par la force de ses cartes sont plus graves que les coups d’Etat”, d’où l’impératif de prendre des sanctions sévères à son encontre.
    Sur le front, les combats se poursuivent. Les unités de l’armée sahraouie ont mené, ce vendredi, des bombardements ciblant des cantonnements des forces marocaines dans la zone Raous Aslouguia (secteur Farsia) et la zone de Raous Choydhamia (secteur El Mahbes)”, selon un communiqué militaire de la RASD, rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS). Les bombardements ont également ciblé, selon la même source, des positions de l’armée marocaine à Agueraret Lahdid (Farsia) et la zone Lethrathiat (secteur Kelta)”.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Union Africaine, UA, 
  • Sahara occidental: un responsable français appelle Joe Biden à annuler "la déclaration illégale" de Trump

    GONFREVILLE L’ORCHER (France) – Le maire de la ville française de Gonfreville l’Orcher, Alban Bruneau a appelé mercredi le président américain Joe Biden à annuler « la déclaration illégale » de son prédécesseur, Donald Trump sur la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    « Votre attachement bien connu et ferme au multilatéralisme et au respect par les Etats-Unis d’Amérique de leurs obligations internationales nous fait espérer que vous révoqueriez cette déclaration illégale, réaffirmant la position traditionnelle de votre pays concernant le statut juridique du Sahara Occidental et le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à la liberté », a indiqué Alban Bruneau dans une lettre adressée au président américain Joe Biden.
    « Comme l’objectif de cette proclamation implique les droits d’une tierce partie, à savoir la souveraineté du peuple du Sahara occidental, je considère qu’il est de mon devoir de réagir car elle constitue une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies à bien des égards », a-t-il ajouté.
    Le responsable français souligne que la déclaration de Donald Trump « contredit non seulement la Charte des Nations Unies mais aussi un principe fondamental de la Constitution des Etats-Unis, à savoir le droit à l’autodétermination, défendu par le Président Wilson en 1918, et depuis alors il est devenu un principe juridique universel grâce auquel de nombreux pays du monde jouissent désormais de leur liberté ».
    Dans sa lettre envoyée à Joe Biden, le maire de Gonfreville l’Orcher estime que ces principes sont de nature à permettre à la nouvelle administration d’aspirer « à jouer son rôle naturel au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies en tant que facilitateur impartial dans les efforts visant à résoudre l’un des plus anciens cas de décolonisation pendants devant l’ONU ».
    Il a rappelé que cette condition a été consolidée par l’avis consultatif de la Cour Internationale de Justice d’octobre 1975, ainsi que par d’autres décisions pertinentes, y compris celles de la Cour de Justice de l’Union européenne qui a statué en 2016 et 2018 qu’en vertu de la Charte des Nations Unies, le Sahara occidental a « un statut séparé et distinct » et « que le territoire du Sahara occidental ne fait pas partie du territoire du Royaume du Maroc ».
    « J’espère que vous renouvellerez votre soutien aux préceptes de la légalité internationale, à l’état de droit et au respect scrupuleux du droit du peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son statut politique conformément au principe du droit à l’autodétermination consacré dans la Charte de l’ONU et dans les résolution pertinentes des Nations Unies », conclut Alban Bruneau.
    APS
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Joe Biden, USA, Normalisation, 
  • Selon John Robert Bolton : la décision de Donald Trump sur le Sahara occidental était « une grave erreur »

    John Robert Bolton, l’ex-conseiller à la Sécurité nationale des Etats-Unis, a estimé que la décision de Donald Trump de reconnaître la marocanité du Sahara occidental était « une grave erreur à bien des égards » et qu’il espère « que cela n’a pas d’effet négatif durable sur les relations américano-algériennes ».

    Bolton, qui avait travaillé, de 2018 à 2019, sous les ordres du président récemment vaincu avant de démissionner pour cause de désaccords, a jugé que « le renversement d’une politique américaine de longue date n’était pas une bonne idée » d’autant plus qu’il « s’agit d’un problème qui affecte la sécurité nationale de l’Algérie ». Le haut fonctionnaire a également souligné que l’Algérie était « un partenaire stratégique pour les Etats-Unis » sur de nombreux dossiers et plaidé pour le renforcement de la coopération antiterroriste entre Alger et Washington.
    M. Bolton, qui s’exprimait dans un entretien accordé au Centre algérien de diplomatie économique (CADE), a en outre indiqué que « les Etats-Unis ont d’excellentes relations de coopération avec l’Algérie » et que c’était « un partenaire stratégique », précisant que les deux côtés travaillent pour « la stabilité en Afrique du Nord et dans la région méditerranéenne».
    Inquiétante situation en Libye
    S’agissant de la menace terroriste qui demeure, pour lui « très sérieuse », il pense que « les Etats-Unis devraient augmenter la coopération antiterroriste avec l’Algérie, car, dit-il, « les deux pays ont évidemment un désir commun de voir résoudre la crise en Libye ». Il a affirmé que « l’anarchie en Libye est une situation terrible pour le peuple libyen certes, mais présente aussi le risque de menace terroriste dans le monde entier, et déstabilise surtout d’autres pays de la région qui font face à des menaces et des dangers à l’intérieur de leurs propres frontières à cause de la situation en Libye ».
    Par la même occasion, l’ancien diplomate, qui possède une longue expérience en matière de sécurité internationale, a par ailleurs relevé que « la crise en Libye se poursuit sans grande perspective d’une solution », une situation qui a « produit des flux migratoires en Europe et en Afrique du Nord ».
    Par la même occasion, M. Bolton, également auteur d’un ouvrage : « The Room Where It Happened: A White House Memoir », dit s’attendre à ce que soit accordé beaucoup d’attention à la manière dont l’administration Biden cherche à résoudre certaines questions stratégiques, dont les menaces de prolifération des armes de destruction massive, la menace du terrorisme et la résolution des conflits régionaux et bien d’autres.
    Synthèse Mourad Fergad
    La Nation, 2 fév 2021
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, USA,
  • Sahara occidental : Des conseillers israéliens au secours de l’armée marocaine

    Des conseillers militaires et des experts israéliens ont été envoyés récemment au Maroc. Mission principale : réorganiser l’armée royaliste dans le Sahara occidental, révision de son système de défense, son réarmement et éventuellement adopter de nouvelles tactiques d’attaques contre les unités du Polisario.

    Bien que la coopération militaire entre le makhzen et l’entité sioniste n’est pas nouvelle, plutôt bien ancrée depuis des décennies, l’envoi de ces conseillers constitue déjà comme un nouveau palier dans cette coopération et pourrait susciter des inquiétudes.
    Pour de nombreux spécialistes, l’arrivée de ces officiers israéliens contribue à la militarisation, non seulement du territoire occupé du Sahara occidental, mais de toute la région du Sahel et de l’Afrique du nord. Ils prédisent ainsi de nouvelles tensions aux conséquences incalculables sur la stabilité et la sécurité de toute la zone du continent africain.
    Il faut dire que Tel-Aviv a déjà envoyé, il y a deux mois, un groupe d’officiers spécialisés au Maroc. Ils se sont établis dans une base militaire dans le sud du pays, située à une trentaine de kilomètres des frontières algériennes. L’objectif étant clair: l’écoute, l’observation et le contrôle des mouvements aussi bien des unités de l’armée populaire de libération sahraouie que ceux de l’ANP.
    Cependant, le dernier envoi de conseillers d’il y a quelques jours est très révélateur sur les perspectives de développement de cette étroite coopération entre le Maroc et l’entité sioniste.
    L’information a été révélée par le quotidien israélien Haaretz, répercutée par d’autres sites spécialisés dans les questions de défense et de géostratégie, comme le site électronique israélien Diplomatico. L’article bien documenté et citant des sources fiables évoquent l’arrivée non seulement de conseillers et d’experts, mais aussi des équipements militaires israéliens au Maroc. L’envoi serait une réponse à une demande de Rabat qui cherche une aide conséquente pour faire face à son enlisement militaire au Sahara occidental, notamment au niveau de toute la bande du mur des sables, long de 2500 km.
    Depuis presque trois mois, les cantonnements des FAR dans les territoires occupés subissent des attaques quotidiens et des bombardements intenses. Des structures de défense de leurs bases ont été détruites et le moral des troupes royales est au plus bas. Rabat a joué au début sur la guerre psychologique, imposant le black-out médiatique sur tout les évènements qui se déroulaient au Sahara occidental. Pourtant, des sources internes évoquent de lourdes pertes dans les rangs des FAR et d’importants dégâts. Avec la multiplication des opérations des unités sahraouies, leurs extrêmes mobilités, même dans le territoire marocain, la psychose a gagné l’état-major marocain.
    Selon Haaretz, ces conseillers israéliens apprennent des tactiques et des plans militaires à leurs homologues marocains pour contrer “le Front Polisario qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental” et que le plan US/Israël a tout fait pour provoquer, en lui enlevant son autonomie, et sa zone tampon à Guerguerat.
    Selon Haaretz, le rapprochement entre le Maroc et Israël ouvre la voie, si ce n’est déjà fait, à une “aide israélienne au profit de l’armée marocaine dans de nombreux domaines”, dont certains particulièrement dangereux à savoir la coopération de l’agence d’espionnage israélienne, le Mossad, avec Rabat.
    Selon cet article, publié sous forme de rapport, le Mossad a assassiné des opposants à l’ancien roi marocain Hassan II en échange de recevoir des services stratégiques, notamment l’installation des Juifs en Palestine occupée.
    Le rapport a également noté que le Mossad avait soudoyé de hauts responsables marocains, affirmant que les relations secrètes entre Tel-Aviv et Rabat étaient plus stables que celles avec d’autres pays arabes.
    Haaretz a également révélé que la normalisation actuelle n’est pas venue du néant. Elle est le résultat de six années de relations dans plusieurs domaines politique, culturel et militaire y compris dans la coopération de renseignement, entre Tel-Aviv et Rabat.
    Tags : SaharaOccidental, Front Polisario, Maroc, Israël,