Il est attendu de ce diplomate qu’il défende une nouvelle vision sur l’issue du conflit au Sahara occidental : Brett McGurk nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient et Afrique du Nord
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USA : Brett McGurk nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient et Afrique du Nord
L’abandon des options diplomatiques prônées par l’administration Trump dans la région de l’Afrique du Nord se dessine-t-elle à mesure que l’on se rapproche de l’avènement officiel de l’ère de son successeur Joe Biden dont l’intronisation est prévue le 20 janvier ? En tout cas et avant même que le règne Biden ne commence, des indicateurs laissent entrevoir une intention du nouveau président américain à marquer une rupture avec le «style» Trump.Parmi ces indicateurs, la nomination par Biden d’un nouvel responsable des dossiers Moyen-Orient / Afrique du Nord (MENA) en la personne de Brett McGurk augure, on ne peut mieux, d’un très probable retour aux «normes» de la politique étrangère américaine dans la région.Pour des observateurs, cette nomination à un poste clé de la diplomatie américaine ouvre davantage la voie au scénario de voir Joe Biden revenir sur la décision du président américain sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.Des universitaires américains estiment, à ce propos, que ce scénario n’aura pas de «conséquence sur le plan stratégique», selon Jospeh Huddleston, Harshana Ghoorhoo, Daniela A. Maquera Sardon, trois chercheurs de l’université Setan Hall (Etats-Unis) spécialisés dans les questions de politique internationale, auteurs d’une analyse cosignée dans le magazine américain Foreign Policy.Sur la faisabilité de la démarche qu’aurait Biden, les universitaires soulignent qu’il «n’y a aucune raison stratégique empêchant Biden d’annuler, dès son investiture, le revirement impétueux de Trump».Ils estiment, dans leur réflexion, que l’un des éléments les plus frappants dans la proclamation de Donald Trump (faite le 10 décembre dernier) est le fait qu’elle ait été liée à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. «Une normalisation qui a été le prix à payer par le Maroc pour ‘’gagner’’ la reconnaissance du président américain sortant, notent les universitaires, qui relèvent que la décision de Trump «a été rendu publique alors que le Maroc et le Front Polisario, le mouvement de libération sahraoui, s’engageaient dans un conflit armé actif».Les universitaires rappellent également «le caractère illégal» de la présence marocaine au Sahara occidental, en vertu des résolutions des Nations unies et des verdicts prononcés par plusieurs cours internationales.«Ceci signifie que les activistes défendant le droit à l’autodétermination (du peuple sahraoui) et le Front Polisario ne sont pas des séparatistes comme cela a été mentionné dans le Washington post et le New York Times, mais plutôt un mouvement de décolonisation», ont-ils souligné.Pour les mêmes universitaires, le fait que les Etats-Unis «prennent position en faveur de l’occupation démontre que la politique étrangère de ce pays privilégie désormais le pouvoir à la loi et les actions unilatérales à la coopération», estimant néanmoins, que «tout n’était pas perdu» et que «l’annulation de la décision de Trump serait aussi facile à faire qu’une rature sur un texte». Quelle serait la conséquence pour les concernés dans le cas où Biden acterait l’abandon du legs de Trump dans ce chapitre ?«En théorie, le gouvernement marocain pourrait réagir au changement de la position américaine en rompant ses relations diplomatiques avec Israël, mais il paierait un prix plus élevé que les Etats-Unis notamment sur le plan économique», prédisent les universitaires. Ces derniers ajoutent qu’il s’agit d’une «crise mais c’est aussi une opportunité pour les Etats-Unis et les Nations unies», expliquant qu’une administration Biden «engagée en faveur d’une justice anticoloniale et considérant la coopération internationale comme une voie pour résoudre les conflits pourrait donner la possibilité au Conseil de sécurité de l’ONU de mettre enfin en œuvre le référendum qui résoudra le conflit une fois pour toutes».Sabri Boukadoum dès aujourd’hui en Afrique du SudLe ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum, entamera à partir de lundi 11 janvier 2021, une visite de travail de deux jours en Afrique de Sud, a indiqué hier le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.Durant cette visite, M. Boukadoum aura des rencontres avec son homologue sud-africaine, Mme. Naledi Pandor, et sera reçu en audience par les hautes autorités de ce pays ami, en vue de procéder à une évaluation approfondie de la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, commercial et culturel.Cette visite sera, en outre, l’occasion pour un échange de vues et d’analyses dans le cadre de la tradition de concertation entre les deux pays sur les différentes questions liées à la paix et à la sécurité en Afrique et dans le monde, de même qu’elle permettra de renforcer la coordination sur les questions importantes liées aux thématiques politiques et sécuritaires au sein des organisations régionales et internationales.ReportersDZ, 11 jan 2021Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation, Joe Biden, -
MAROC : Le Commandeur des croyants piégé par ses errements
Piégé par la normalisation de ses relations avec l’entité israéliènne et la vague de contestation qu’elle a suscitée dans son pays, le roi Mohammed VI veut reprendre la main en usant de coups de « bluff », à l’égard de l’État hébreu et de la nouvelle administration américaine.
Ce dernier espère calmer, d’une part la vague de contestation qui refuse toute relation diplomatique avec Israël, et d’une autre se présenter en sa qualité de président du comité El-Qods, comme le grand défenseur de la ville sainte occupée. Le quotidien israélien Maariv, a annoncé, dans son édition de lundi dernier, que le roi du Maroc, invité par le Premier ministre israélien pour se rendre à Tel Aviv, a conditionné sa visite par la reprise du dialogue de paix entre palestiniens et israéliens. C’est un coup de Jarnac estiment les observateurs qui rappellent que le Maroc n’a jamais œuvré pour l’ouverture d’un dialogue de paix entre les palestiniens et l’entité sioniste, se contentant tout juste d’applaudir les initiatives de paix, avortées par l’entêtement israélien.Aussi bien M6 que son père Hassan II, n’ont jamais assumé leur responsabilité morale à l’égard de la Palestine ou la ville sainte d’El-Qods. Des spécialistes qui ont fait du comité éponyme une coquille vide qui n’a jamais milité pour la préservation du caractère de la ville, reconnue capitale de l’État hébreu par le président américain sortant, Donald Trump. M6 espère également lancer un message à la nouvelle direction américaine qui n’écarte pas l’idée de revenir sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.Le Maroc qui se réjouit d‘avoir gagné le soutien d’un autre membre du Conseil de sécurité, après la France, à ses thèses expansionnistes, craint une volte-face de Joe Biden qui n’a pas manqué, lors de ses meetings électoraux d’annoncer qu’il envisage une révision de fond en comble de la politique étrangère menée par son prédécesseur. En annonçant qu’il conditionnait sa visite à l’état hébreu par la reprise des négociations de paix palestino-israéliennes, et par une rencontre avec le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le roi du Maroc ne fait que proférer un effet d’annonce, destiné à la consommation locale sans changer à ses plans qui prévoient une visite à Tel Aviv au cours du second semestre de l’année 2021.Israël, qui ne déroge pas à la nature de M6, espère également dépoussiérer son image écornée et regagner l’estime de ses sujets qui ont pris l’habitude, ces derniers jours, d’occuper la rue pour dénoncer les errements de la diplomatie marocaine qui a commis l’irréparable en normalisant les relations du pays avec Israël. Pour le pays du commandeur des croyants, c’est une véritable fumisterie politique qui risque de provoquer d’autres remous au Maroc empêtré dans les sables du Sahara occidental dans une guerre d’usure qu’il subit depuis qu’il a « trucidé » le plan de paix onusien garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.Slimane BenL’EUCOCO accuse l’ONU de complaisance avec le MarocLe Groupe de travail de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) a interpellé l’ONU pour son « rôle négatif » dans l’accomplissement de sa mission et de son engagement à mettre fin à la colonisation du Sahara occidental, en tolérant « les provocations répétées du pays occupant, le Maroc, qui ne cesse de faire fi du droit international et des résolutions onusiennes ». Lors de sa réunion tenue en visioconférence, l’EUCOCO a réaffirmé sa solidarité et son soutien inconditionnel en faveur du peuple sahraoui, de sa juste cause et de son « droit légal d’établir un État libre et indépendant au Sahara occidental, après 45 ans de lutte permanente, sous la direction du Front Polisario, reconnu par la communauté internationale, et les multiples résolutions du Conseil de sécurité affirmant le droit des Sahraouis à l’autodétermination et à l’indépendance ».Le groupe de travail a salué la position de la RASD, suite à l’agression militaire de l’armée marocaine contre les civils sahraouis dans la brèche illégale d’El-Guerguerat, le 13 novembre 2020, estimant que la démarche du Front Polisario « s’inscrit dans le cadre de l’exercice de son droit légitime à la défense et la protection de ses citoyens ». L’EUCOCO a en outre condamné « la répression brutale et les violations des droits de l’Homme auxquelles s’adonne le régime marocain et le pillage effréné des ressources naturelles dans les territoires sahraouis occupés », appelant à « mettre fin au pillage et à l’oppression quotidienne qui se sont dernièrement exacerbés en raison de l’état de guerre, et à libérer tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines ».Le groupe de travail a exhorté l’ONU et l’Union européenne (UE) ainsi que les gouvernements espagnol et français à intervenir et à mettre un terme à l’occupation marocaine « sanglante », ajoutant que le peuple sahraoui subit « un génocide honteux ». L’EUCOCO a par ailleurs appelé à renforcer la coopération humanitaire en faveur des réfugiés autour des questions fondamentales telles la santé, l’éducation et les services publics de base, au regard de la propagation de la pandémie de Covid-19 qui a aggravé la situation.Des participants de la RASD, du mouvement de solidarité d’Algérie, de Mauritanie, d’Italie, de France, d’Allemagne et de Belgique, ont pris part à cette réunion consacrée à l’évaluation de l’action menée en 2020 et à l’examen et la prise d’initiatives qui devraient être lancées tout au long de l’année 2021.M. BendibLe Courrier d’Algérie, 19 jan 2021Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation, -
Appel urgent pour Mohamed Lamine Aabidin Haddi, prisonnier civil sahraoui en grève de la faim
La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) a reçu l’appel ci-dessous de la famille du prisonnier civil sahraoui Mohamed Lamine Aabidin Haddi, à toutes les consciences vivantes et aux organisations internationales concernées par les droits de l’homme afin de soutenir ce dernier dans sa grève de la faim, qu’il a entamé le mercredi 13 janvier 2021 à la prison locale Tiflet 2 :Nous, la famille du prisonnier civil sahraoui Mohamed Lamine Aabidin Haddi, membre du groupe de Gdeim Izik, qui a été injustement condamné par la justice marocaine à une peine de vingt-cinq ans et vit dans des conditions de détention inhumaines dans la prison locale de Tiflet 2, sommes profondément préoccupés. Notre fils entame une grève de la faim illimitée, à partir du mercredi 13 janvier 2021, jusqu’à ce que toutes ses justes revendications soient satisfaites malgré l’isolement et les conditions de santé impératives dont il souffre et l’incapacité dans laquelle nous sommes de faire une visite familiale pour nous assurer de ses conditions de détention.Notre fils Mohamed Lamine Aabidin Haddi a déjà mené plusieurs actions de protestations , y compris entamer des grèves de la faim limitées, en plus de s’abstenir de quitter la cellule et de refuser de recevoir des repas, à cause procédures suivies à son encontre et les traitements cruels auxquels il est soumis. Le 14 décembre 2020, le personnel de la prison a fait une descente dans la sa cellule pendant sa pause quotidienne et a volé et détruit tous ses effets personnels, y compris des couvertures, des vêtements et quelques livres qu’il utilisait pour lire et se préparer aux examens, y compris des livres religieux et un Coran.À ce jour, notre fils est toujours soumis à de nombreuses pratiques agressives et à une provocation délibérée de la part du directeur de la prison, qui a refusé à notre fils de l’eau et des repas chauds, ainsi que des vêtements et des couvertures pour résister au froid de l’hiver. Il n’a pas quitté sa cellule pendant près de deux semaines après les plaintes qu’il avait déposées auprès de toutes les parties concernées, et nous ne connaissons pas la réalité des conditions dans lesquelles il se trouve, vu la suspension des visites familiales et le durcissement du contrôle sur les communications téléphoniques.C’est pourquoi nous, la famille du prisonnier civil sahraoui, Mohamed Lamine Aabidin Haddi, adressons notre appel à toutes les consciences vivantes du monde entier, à commencer par l’Organisation des Nations Unies, le Comité international de la Croix-Rouge et toutes les organisations internationales concernées par les droits de l’homme, afin d’intervenir d’urgence et de protéger et soutenir notre fils en grève de la faim et d’exercer en plus toutes les pressions nécessaires sur l’État marocain pour qu’il réponde aux revendications légitimes de notre fils, en particulier le droit aux traitements médicaux adéquats et le droit d’être dans une prison proche de sa famille dans le territoire du Sahara Occidental.La famille du prisonnier civil sahraoui Mohamed Lamine Aabidin Haddi12 janvier 2021El Aaiun occupée, Sahara occidentalSource : Tlaxcala, 14 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Western Sahara, Mohamed Lamine Aabidin Haddi, -
Sahara Occidental : Le Maroc dénoncé à Bruxelles
Un rassemblement de solidarité a été organisé, à Bruxelles, pour condamner la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu au Sahara occidental, au vu et au su de la Minurso restée inerte et la complicité persistante du royaume avec certains pays de l’UE pour entraver le règlement onusien de la question sahraouie.Lors de ce rassemblement organisé par le Comité belge de solidarité avec le peuple sahraoui et l’association de la diaspora sahraouie en Belgique, samedi dernier à Bruxelles, les participants ont mis l’accent sur les violations perpétrées par l’occupation marocaine à l’encontre des Sahraouis dans les territoires occupés, assurant leur soutien au combat du peuple sahraoui et à la reprise du processus de paix, le Maroc persistant, avec ses alliés, à entraver tous les efforts déployés par l’ONU depuis 1991. Interpellant le Conseil de sécurité à l’effet d’exiger du Maroc le respect du droit international, les participants à ce rassemblement ont appelé les organisations des droits de l’Homme, particulièrement le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à protéger les civils sahraouis et à dépêcher une mission aux territoires occupés du Sahara occidental pour se rendre auprès des détenus civils sahraouis dans les geôles marocaines et ouvrir une enquête sur ces actes de représailles. Les manifestants ont condamné l’ouverture par certains États de « consulats » au Sahara occidental, ainsi que la dernière annonce du président sortant, Donald Trump, concernant la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.Ceci constitue, selon ces manifestants, une violation flagrante du Droit international et des deux chartes des Nations unies et de l’Union africaine (UA). La Connivence de l’Union européenne (UE) qui a ratifié des accords commerciaux illégaux avec le Maroc portant sur le Sahara occidental a fait également l’objet d’une large condamnation lors du sit-in. Cette connivence est considérée comme un financement du Maroc dans son occupation militaire et une violation des décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), lesquelles stipulent que la Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et séparés. Les participants au sit-in ont vivement déploré « la tentative du régime despotique marocain de semer, depuis 54 ans, le chauvinisme et de créer le faux ennemi entre les deux peuples marocain et sahraoui ».« Le régime marocain est au bord du gouffre »Par ailleurs, pour le gouvernement sahraoui, l’occupant marocain fait la promotion de victoires fictives au Sahara occidental pour cacher la colère du peuple marocain, qui rejette la normalisation avec l’entité sioniste, et couvrir les lourdes pertes subies par son armée, a affirmé le ministre de l’Information, porte-parole du gouvernement sahraoui, Hamada Salma Daf. Dans une déclaration à l’APS, M. Hamada Salma a précisé que le régime marocain « est au bord du gouffre en raison du rejet du peuple marocain de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste, ce qui a amené le Makhzen à faire la promotion d’acquis fictifs en usant de la désinformation ».Le responsable sahraoui s’est demandé « si la violation marocaine de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre dernier, dans la région d’El-Guerguerat et la construction d’un mur de sable, ceinturé de mines, était vraiment une victoire militaire, tel qu’avancé par le Maroc, et si l’attaque contre des civils sahraouis sans défense, en faisant fi de la légitimité internationale était une victoire ou un nouveau crime à inscrire dans le registre des violations continues des droits du peuple sahraoui ». « Faire la promotion de l’ouverture de « consulats » dans les villes sahraouies occupées comme étant une victoire diplomatique est une grande supercherie à laquelle les médias du Makhzen et certains porte-voix médiatiques français veulent donner une importance exagérée », a souligné le responsable sahraoui, indiquant que « l’ouverture des représentations diplomatiques dans les villes sahraouies occupées, ou la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis ne changera pas la nature juridique du conflit dans la région ».Le même responsable a fait savoir que le Maroc tente de corrompre des pays pour ouvrir des « consulats » fictifs dans les villes occupées, et ce en dépit du fait que ces pays ne comptent aucun citoyen les territoires sahraouis, rappelant les déclarations de la Secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFSPA), Michèle Decaster qui a relevé que « le Maroc a payé pour l’ouverture de soi-disant «consulats» à Dakhla et à Laâyoune, alors qu’aucune communauté appartenant aux pays (ayant ouvert ces consulats) ne vit dans ces zones ». Misant sur l’UA pour le règlement de la question sahraouie, M. Salma Daf a émis le vœu de voir l’UA s’acquitter de son rôle, et à dit attendre la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA avant la tenue du Sommet africain en février prochain, notamment après la récente décision du 14e Sommet extraordinaire de l’UA. « Nous pouvons réaliser au niveau du Conseil de paix et de sécurité de l’UA ce que nous n’avons pas réussi à atteindre au niveau du Conseil de sécurité onusien, en raison des entraves dressées par certains de ses membres », a-t-il dit, soulignant que « certaines grandes puissances sont attirées par les richesses africaines au lieu des intérêts de leurs peuples ».M. B.Le Courrier d’Algérie, 18 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Western Sahara, -
Sahara Occidental : De nouvelles propositions attendues pour le conflit sahraoui au Sommet de l’UA
Le sommet de l’Union africaine (UA), prévu la première semaine de février, se penchera sur la situation au Sahara occidental. Ça sera un tournant politique décisif dans le traitement de ce dossier de décolonisation, et dont la situation est tendue. La guerre s’est de nouveau installée, suite à la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu de septembre 1991. Une violation qui poussa les sahraouis à dénoncer ce cessez-le-feu et mettre fin à leurs exaspération et une attente d’un référendum d’autodétermination qui dure depuis trente ans.
Ce sommet, qui abordera d’autres questions sensibles, sera dominé cependant par le dossier sahraoui et les affrontements qui se déroulent depuis le 13 novembre dernier, notamment tout au long du mur des sables, long de 2500 km érigé par des fortifications et des zones infestées de milliers de mines. Les chefs d’État africains attendent la finalisation d’un rapport du CPS, conseil de paix et sécurité, dont les membres ont multiplié les consultations. D’ailleurs, des propositions pour le règlement de la question seront remises sur la table par le CPS.Déjà que le SG de l’ONU n’arrive plus à désigner un envoyé spécial au Sahara occidental, que la Minurso s’est confinée dans un rôle mineur, que Rabat refuse l’envoi d’observateurs de l’UA ou d’une quelconque mission d’observation sur la situation, le dossier est devenu épineux. Le ralliement de certains pays occidentaux aux thèses du makhzen ne facilite guère la résolution du conflit.Mais, signe de l’incapacité de l’ONU dans ce dossier, c’est le Conseil de sécurité qui vient de diffuser, il y a trois jours, les propositions de l’Union africaine concernant le règlement du conflit au Sahara occidental. Ces propositions visent à réunir les conditions d’un nouveau cessez-le-feu et à parvenir à une solution juste et durable qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui.Le document diffusé ce vendredi par le Conseil de sécurité souligne l’inquiétude de l’Union africaine quant à la situation dans la région d’El-Guerguerat, à l’extrême sud sur Sahara occidental, à nouveau en proie à la guerre suite à l’agression militaire marocaine et à la violation de l’accord de cessez-le-feu en vigueur depuis 1991.Le document évoque également la contribution attendue de l’UA en appui aux efforts de l’ONU, à travers l’organisation par le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA d’un dialogue avec les deux parties, RASD et Maroc, tous deux membres de l’organisation panafricaine, pour “réunir les conditions d’un nouveau cessez-le-feu et parvenir à une solution juste et durable au conflit qui permette l’autodétermination du peuple sahraoui, conformément aux décisions et résolutions pertinentes de l’Union africaine et de l’ONU et des objectifs et principes de l’Acte constitutif de l’UA”, selon des sources médiatiques sahraouies.Le Jeune Indépendant, 18 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Western Sahara, Algérie, Union Africaine, Afrique, -
Sahara Occidental / Tournée africaine de Boukadoum : Le rôle de l’UA dans le dossier sahraoui confirmé
Le ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum, a effectué, la semaine dernière, une tournée en Afrique, au cours de laquelle une grande convergence de vues et de positions a été notée avec les dirigeants africains concernant différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment sur le rôle de l’Union africaine (UA) dans le règlement politique du conflit du Sahara occidental.
Après l’Afrique du Sud, le Lesotho et l’Angola, le chef de la diplomatie a effectué une visite au Kenya en prélude au 34e sommet de l’UA prévu le mois de février prochain. La pandémie de Covid-19, la situation au Sahel, en Libye, en Afrique centrale, au RD Congo et en République centrafricaine (RCA), ainsi que la menace croissante du terrorisme sur le continent, ont été au centre des discussions. Les derniers développements au Sahara occidental ont été également au cœur de toutes les attentions du ministre et ses interlocuteurs africains.Le ministre, qui a entamé son périple à Pretoria, a été reçu par le président sud-africain, M. Cyril Ramaphosa, à qui il a transmis «le ferme attachement du Président de la République, AbdelmadjidTebboune, au renforcement du partenariat stratégique entre les deux pays et son engagement à insuffler une nouvelle dynamique à la coopération bilatérale». Pour sa part, Ramaphosa a exprimé «sa volonté d’œuvrer de concert avec son frère, Abdelmadjid Tebboune, au développement de la coopération bilatérale dans ses dimensions politique, sécuritaire, économique et culturel, en vue d’une exploitation optimale des opportunités offertes de part et d’autre». Toujours à Pretoria, le chef de la diplomatie et son homologue sud-africaine, Naledi Pandor, «ont souligné l’importance stratégique de la commission binationale (BNC) en tant que mécanisme bilatéral structuré pour coordonner et forger une coopération bilatérale et un partenariat entre les deux pays». En outre,M. Boukadoum et son homologue Mme Pandor, ont discuté des derniers développements en Libye et passé en revue le processus politique mené par l’ONU, soulignant l’impératif pour l’UA, à travers le comité de haut niveau sur la Libye, d’«accroître son implication pour garantir un processus politique dirigé par les Libyens, qui préserve l’unité et l’intégrité territoriales du pays et mette fin à l’ingérence étrangère». Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties se sont déclarées «gravement préoccupées» par l’escalade des tensions militaires dans les territoires occupés et ont réaffirmé, à cet égard, leur position qui consiste à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui assurera l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. M. Boukadoum etMme Pandor ont, dans ce même contexte, exprimé leur «plein appui» à la nomination immédiate par le Secrétaire général des Nations unies de son Envoyé personnel pour le Sahara occidental».Approfondir la coordination au sein des organisations régionales et internationalesAprès l’Afrique du Sud, le ministre Boukadoum a été accueilli au Royaume du Lesotho. Il a été question pour lui et les responsables de ce pays, le Premier ministre, M. Moeketsi Majoro et la ministre des Affaires étrangères et des relations internationales, Matsepo Ramakoae, de mettre en avant la nécessité de finaliser le cadre juridique et redynamiser les contacts à tous les niveaux en perspective de la tenue de la session inaugurale de la commission mixte. Les deux parties ont convenu d’approfondir la coordination au sein des organisations régionales et internationales en vue de défendre les principes de droit international et réaliser les objectifs de l’organisation continentale dans les domaines de la paix, la sécurité et du développement.S’agissant du conflit au Sahara occidental, les deux parties ont souligné l’impératif pour l’UA et les Nations unies d’œuvrer, de concert, pour le lancement d’un véritable processus politique à même de permettre le parachèvement du processus de décolonisation.En visite en Angola à l’invitation de son homologue, M. Antonio Tete, ministre des Relations extérieures, M. Boukadoum a été reçu, en audience, par le président angolais, M. Joao Lourenço.Lors de cette audience, M. Boukadoum a assuré au chef d’Etat angolais de «la volonté du Président Tebboune de consolider davantage les liens historiques d’amitié, de fraternité et de solidarité existants entre les deux pays, et d’approfondir le dialogue politique sur les questions importantes d’intérêt commun, au service de la paix, de la stabilité et du développement économique et social du continent africain».De son côté, le président Laurenço a exprimé tout le respect et l’estime qu’il voue à l’Algérie et au Président Abdelmadjid Tebboune.Cette audience a été précédée d’une réunion de travail entre les deux chefs de diplomatie, qui a porté notamment sur l’évaluation de l’état de la coopération bilatérale et les perspectives de son développement.En outre, la réunion a donné lieu à un échange approfondi sur les questions politiques, de paix et de sécurité en Afrique, particulièrement les situations prévalant respectivement en Libye, au Mali, au Sahara occidental (…)Avec son homologue kenyane, Raychelle Omamo, le ministre a évoqué les relations bilatérales ainsi que les principaux foyers de tension sur le continent africain.Au titre des questions régionales et internationales, les deux ministres ont relevé avec «satisfaction la convergence de leurs positions privilégiant le respect des principes du droit international et le règlement pacifique» des crises et conflits. Ils ont passé en revue les derniers développements des «principaux foyers de tension sur le continent africain.El Moudjahid, 17 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Western Sahara, Algérie, Union Africaine, Afrique, -
Sahara Occidental : L'APLS poursuit ses attaques ciblant les retranchements des forces de l'occupation marocaine
BIR LEHLOU – L’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) a poursuivi ses attaques contre les positions et les retranchements des forces d’occupation marocaine, derrière le mur de sable marocain, pour le 65e jour consécutif, a indiqué un communiqué du ministère sahraoui de la Défense.Selon le communiqué numéro 65 rapporté, samedi, par l’Agence de presse sahraouie (SPS), « des unités de l’Armée sahraouie ont lancé de nouvelles attaques ciblant les positions de l’armée d’occupation marocaine dans les secteurs de Kelta, El Fersia, Haouza, Tichla et Mehbes ».Le communiqué militaire a également fait état d’un bombardement intense mené vendredi par les forces de l’Armée sahraouie contre les positions de l’occupant marocain dans deux autres régions du secteur de Kelta.L’APLS a en outre bombardé « les positions des forces d’occupation marocaine dans les régions Hedjour et Elfaaiin (secteur d’El Farsia) et Ras Fedret Laktitra (secteur de Haouza) ».Samedi, deux autres attaques ont ciblé une zone dans le secteur de Tichla et deux autres dans le secteur de Mehbes.Les attaques de l’APLS se poursuivent, ciblant les positions et les retranchements des forces d’occupation marocaine qui ont été infligées de lourdes pertes humaines et matérielles, le long du mur de la honte.Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, -
L'occupant marocain fait la promotion de victoires fictives au Sahara occidental
BIR LAHLOU (Territoires sahraouis libérés) – L’occupant marocain fait la promotion de victoires fictives au Sahara occidental pour absorber la colère du peuple marocain qui rejette la normalisation avec l’entité sioniste, et couvrir les lourdes pertes subies par son armée, a affirmé samedi le ministre de l’Information, porte-parole du gouvernement sahraoui, Hamada Salma Daf.
Dans une déclaration à l’APS, M. Hamada Salma a précisé que le régime marocain « est au bord du gouffre en raison du rejet du peuple marocain de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste, ce qui a amené le Makhzen à faire la promotion d’acquis fictifs en usant de la désinformation ».Dans cette optique, le responsable sahraoui s’est interrogé « si la violation marocaine de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre dernier, dans la région d’El Guerguerat et la construction d’un mur de sable, ceinturé de mines, était vraiment une victoire militaire, tel qu’avancé parle Maroc, et si l’attaque contre des civils sahraouis sans défense, en faisant fi de la légitimité internationale était une victoire ou un nouveau crime à inscrire dans le registre des violations continues des droits du peuple sahraoui ».« Faire la promotion de l’ouverture de consulats dans les villes sahraouies occupées comme étant une victoire diplomatique est une grande supercherie à laquelle les médias du Makhzen et certains porte-voix médiatiques français veulent donner une importance exagérée », a mis en exergue le responsable sahraoui, indiquant que « l’ouverture des représentations diplomatiques dans les villes sahraouies occupées, ou la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur les territoires sahraouis ne changera pas la nature juridique du conflit dans la région ».Et de poursuivre que « toutes les résolutions onusiennes soulignent la nécessité de respecter le droit des peuples à l’autodétermination et que la souveraineté d’un pays sur les territoires qu’il a occupés par la force ne peut être établie », rappelant la résolution N37/34 de l’Assemblée générale de l’ONU en 1979, qui a reconnu que le Maroc est une puissance d’occupation, et partant « aucun pays n’a le pouvoir légal d’accorder le Sahara occidental au Maroc ».Le même responsable a fait savoir que le Maroc tente de corrompre des pays pour ouvrir des consulats dans les villes occupées, et ce en dépit du fait que ces pays ne comptent aucune communauté dans les territoires sahraouis, rappelant les déclarations de la secrétaire générale de l’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFSPA), Michèle Decaster qui a relevé que « le Maroc a payé pour l’ouverture de consulats à Dakhla et à Laâyoune alors qu’aucune communauté appartenant aux pays (ayant ouvert ces consulats) ne vit dans ces zones ».Evoquant la déclaration du président américain sortant, Donald Trump, concernant la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, le responsable sahraoui a déclaré : »d’aucuns ignorent que l’annonce de Trump intervient dans le cadre d’un deal prévoyant une normalisation des relations, ôtant ainsi toute légitimité à cette reconnaissance car étant une transaction commerciale ».« Les américains étaient les premiers à dénoncer ce deal, par la voix de plusieurs personnalités connues, à l’instar de John Bolton, car portant atteinte à la place des Etats-Unis au sein de la communauté internationale, étant un membre au Conseil de sécurité se devant de respecter la légalité internationale », a-t-il poursuivi dans ce sens.Misant sur l’UA pour le règlement de la question sahraouie, M. Salma Daf a formé le vœux de voir l’UA s’acquitter de son rôle et a dit attendre la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA avant la tenue du Sommet africain en février prochain notamment après la récente décision du 14e Sommet extraordinaire de l’UA. « L’Afrique est capable de résoudre ses problèmes toute seule », a-t-il affirmé.« Nous pouvons réaliser au niveau du Conseil de paix et de sécurité de l’UA ce que nous n’avons pas réussi à atteindre au niveau du Conseil de sécurité onusien, en raison des entraves dressées par certains de ses membres », a-t-il dit, soulignant que « certaines grandes puissance sont attirées par les richesses africaines au lieu des intérêts de ses peuples ».Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, -
Le conflit renouvelé au Sahara occidental: risques et implications
Le Sahara occidental est un territoire de la côte nord-ouest de l’Afrique, situé entre le Maroc et la Mauritanie. Son statut politique actuel est contesté. Depuis 1975, les Nations Unies ont inscrit le Sahara occidental comme un territoire non autonome (NSGT). C’est la seule partie de l’Afrique avec un tel statut, souvent appelée «la dernière colonie de l’Afrique».
Le Maroc considère le Sahara occidental comme faisant partie de son territoire national et de 1975 à 1991, il a combattu le groupe indépendantiste local, le Front Polisario, pour contrôler la région. Les deux parties ont signé un cessez-le-feu en 1991 et l’ONU a créé une mission, la MINURSO, dans le but d’organiser un référendum pour l’autodétermination du Sahara occidental. Cependant, les tentatives pour organiser un plébiscite et décoloniser le territoire ont échoué et, finalement, le statut du Sahara occidental n’a pas changé depuis près de 30 ans.Aujourd’hui, cette crise diplomatique sur le Sahara occidental, fruit de la guerre froide et de la décolonisation africaine, refait surface, mettant en péril l’implication des entreprises dans les entreprises de la région. Les conséquences juridiques et économiques du différend se sont amplifiées ces dernières années, en particulier à la suite de deux verdicts de la Cour de justice de l’Union européenne (UE), qui a déclaré que le Sahara occidental a un statut séparé et distinct du Maroc et que, par conséquent, le Maroc ne pas avoir la personnalité juridique pour conclure des accords commerciaux concernant les ressources du Sahara occidental.Cependant, à la fin de son mandat, le président Trump a reconnu la souveraineté du Maroc sur la région contestée du Sahara occidental, en échange de l’ouverture des relations diplomatiques du Maroc avec Israël. Si cette décision pourrait favoriser les relations entre le pays arabe et l’État juif, elle pourrait également nuire à la sécurité dans la région au sens large et alimenter le réseau criminel au Sahel.La reconnaissance par les États-Unis des revendications marocaines n’implique pas un changement du statut du territoire selon le droit international. Ni l’ONU, qui a renouvelé sa mission sur le territoire pour une autre année, ni l’UE n’ont soutenu la décision de Trump; au lieu de cela, ils ont souligné l’importance de la reprise des négociations pour éviter une escalade de la violence dans la région.Plusieurs raisons géopolitiques et historiques ont déterminé l’impasse de 45 ans, mais aujourd’hui elle tourne principalement autour de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental. La NSGT est en effet riche en phosphates, sable et poisson et est récemment devenue une destination importante pour les grands projets d’énergie verte. Cet article décrit les principaux aspects de cette impasse, soulignant ses récents développements juridiques au niveau de l’UE et les risques commerciaux qu’ils présentent.Contexte historiqueTerritoire essentiellement désertique mais stratégique pour sa proximité avec les îles Canaries, le Sahara occidental est devenu une colonie espagnole à la suite du Congrès de Berlin de 1884. Ce n’est qu’en 1947 que l’Espagne découvrit l’importante réserve de phosphate de la mine de Bou Craa, qualifiée de «parmi les le plus grand au monde. » [1]Cependant, en 1963, l’ONU a déclaré le Sahara Occidental «NSGT à décoloniser», demandant à l’Espagne de quitter le territoire. Pourtant, l’Espagne a essayé de garder le contrôle sur le territoire [1] , étant donné la richesse du sous-sol, son importance stratégique pour le commerce avec les îles Canaries et l’Afrique et à cause de la pression que l’armée et les Espagnols employaient dans les mines exercées sur Madrid. Le général Franco proposa ainsi un statut d’autonomie en 1973, pour lequel l’assemblée sahraouie pro-espagnole vota et accepta.Pendant ce temps, le Maroc était accablé par une instabilité interne considérable (c’est-à-dire que le roi Hassan II a été victime de deux coups d’État militaires ratés en 1971 et 1972 [2] ). Afin de surmonter la crise et de prendre le contrôle du territoire, la monarchie a décidé de relancer le «Grand Maroc», suffisamment appelant pour relancer le nationalisme dans le pays. [3]De l’autre côté, les Sahraouis ont fondé le Frente Popular para la Liberación de Saguia el-Hamra y Río de Oro , connu sous le nom de Front Polisario, dans le but d’obtenir l’indépendance du Sahara Occidental de l’Espagne.Alors que la Cour internationale de Justice déclarait en 1975 que le territoire n’appartenait ni au Maroc ni à la Mauritanie avant la colonisation espagnole et que le droit à l’autodétermination devait s’appliquer, l’Espagne, la Mauritanie et le Maroc ont signé l’Arrangement de Madrid sans consulter les Sahraouis ou l’ONU . L’Espagne a accepté de céder le contrôle administratif au Maroc et à la Mauritanie tout en conservant une part de 35 pour cent de la mine de Bou Craa. L’Arrangement de Madrid n’était pas conforme au droit international [4] (résolution 3458A, 3458B de l’Assemblée générale des Nations Unies) et quelques mois après, une guerre a éclaté entre le Maroc et le Front Polisario, qui avait entre-temps déclaré la République arabe sahraouie démocratique (RASD ).Les hostilités ont duré plus d’une décennie, jusqu’à ce que les parties signent un cessez-le-feu en 1991, acceptant d’organiser un référendum d’indépendance avec la MINURSO nouvellement créée. Les négociations depuis 1991 n’ont pas permis de parvenir à un compromis, maintenant ainsi le statu quo.Accords commerciaux défectueuxAu cours des dernières décennies, le Maroc a consolidé sa présence sur le territoire en concluant des accords commerciaux impliquant des ressources du Sahara occidental. Devenu le deuxième exportateur mondial de phosphates, il a également entrepris de nombreux projets de parcs d’énergies renouvelables au Sahara Occidental. Le Front Polisario a attaqué ces accords devant les tribunaux parce qu’ils ne respectent pas les résolutions de l’ONU, le principe de souveraineté permanente sur les ressources naturelles et le principe d’autodétermination des peuples, entre autres. Les poursuites ont débuté en Europe et ont causé des problèmes de réputation, de chaîne d’approvisionnement et juridiques pour de nombreuses entreprises ailleurs.La réémergence du conflit interrompt trois décennies de paix relative dans un territoire crucial pour la sécurité nord-africaine et rouvre la tension régionale de longue date entre le Maroc et l’Algérie, deux alliés importants de l’UE et des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme et l’endiguement des flux migratoires. De plus, cela augmente le niveau de risque commercial dans la zone.Les accords UE-Maroc en questionL’UE a conclu plusieurs accords commerciaux avec le Maroc, actuellement le principal partenaire commercial de l’UE dans la région du Maghreb. Mais au cours des années 2000, le Front Polisario, avec diverses ONG, a assumé la question des ressources territoriales comme l’arme majeure de l’opposition politique et juridique à la consolidation de l’occupation marocaine du Sahara occidental.À ce jour, la Cour européenne de justice a rendu des arrêts sur l’affaire du Front Polisario concernant l’accord agricole UE-Maroc (affaire C-104/16 P en 2016) et au nom de Western Sahara Campaign UK, une ONG qui a intenté une action en justice. au Royaume-Uni qui a ensuite été renvoyé à la CJE, sur l’accord de pêche (affaire 266/16 en 2018), indiquant que les accords de l’UE avec le Maroc ne peuvent pas inclure dans leur champ d’application le territoire du Sahara occidental, Droit européen et international.Les deux décisions ont la même base juridique: le principe d’autodétermination, le principe de souveraineté permanente sur les ressources naturelles (carte des Nations Unies) et l’effet relatif d’un traité (convention de Vienne). Selon ces principes contraignants du droit international, tout accord impliquant les ressources du Sahara occidental doit obtenir le consentement du peuple du territoire et le Maroc n’a pas la personnalité juridique pour conclure un accord au nom du peuple du Sahara occidental (puisque le territoire a un et statut distinct du Maroc). D’autres décisions sont toujours pendantes devant le tribunal.Considérations commerciales importantesCette crise politique et diplomatique de longue date est complexe et peut entraîner des risques accrus pour la chaîne d’approvisionnement, la conformité, la sécurité et les affaires pour les entreprises, les tiers et les particuliers opérant sur le territoire ou commercialisant ses ressources.Implications juridiques et commerciales: Les affaires portées devant la CJE ont créé des précédents juridiques considérables dans les relations commerciales avec le Maroc qui ont déjà affecté plusieurs entreprises ces dernières années. Par exemple:En mai 2017, la Haute Cour d’Afrique du Sud a arrêté le navire NM Cherry Blossom appartenant à l’OCP et saisi sa cargaison de phosphate de roche . En février 2018, la Haute Cour sud-africaine (se référant aux arrêts de la CJE) a déclaré que «la propriété du phosphate n’a jamais été légalement dévolue au cinquième [OCP] et / ou au sixième [Phosphates De Boucraa] accusés, et ils étaient et sont , n’a pas le droit de vendre le phosphate au quatrième défendeur [Ballance Agri-Nutrients Limited]. »Le danois Ultra Innovation , un autre navire transportant de la roche phosphatée du Sahara occidental à l’usine d’engrais Redwater d’Agrium au Canada, a été arrêté en mai 2017 puis relâché par les autorités panaméennes.Les vices juridiques affectant les accords entre l’UE et le Maroc ont provoqué des poursuites judiciaires contre des compagnies agricoles et aériennes opérant au Sahara ou important en Europe des produits du Sahara occidental. En octobre 2018, le Front Polisario a dénoncé six grandes entreprises (BNP Paribas, Société générale, Crédit Agricole, Axa Assurances, Transavia, UCPA) devant les tribunaux français, les accusant de crimes de colonisation (qualifiés de crimes de guerre en droit français).Risques opérationnels: L’intensification des hostilités signifie une augmentation des incertitudes quant à la conduite des affaires au Sahara occidental. Par exemple, le 13 novembre 2020, 19 eurodéputés ont exhorté l’UE à « avertir les entreprises européennes telles que Siemens ou Enel des risques juridiques et moraux élevés de faire des affaires avec un occupant illégal». Ces entreprises sont actuellement impliquées dans des projets d’énergie verte à grande échelle dans la NSGT.En outre, une guerre dans le territoire pourrait entraîner davantage de problèmes liés au vide que le crime organisé comblerait. Comme en Libye et ailleurs dans la région MENA , les trafiquants et les groupes terroristes peuvent exploiter l’anarchie.Risques de sanctions: compte tenu de l’incertitude morale entourant les accords commerciaux dans la région, il existe également un risque d’imposition de sanctions. Récemment, 53 ONG norvégiennes ont appelé leur gouvernement à agir sur la question au Conseil de sécurité de l’ONU, tandis que d’autres organisations demandent aux institutions d’ imposer des sanctions au Maroc pour la violation des droits de l’homme sur le territoire, comme le Parlement panafricain l’a fait en 2011 .Des informations fiables pour des décisions complexesPour faire face aux menaces complexes que présente le conflit au Sahara occidental, les entreprises ont besoin d’informations fiables. Tout d’abord, il est important de comprendre les risques apparents et d’être conscient de la situation politique, élaborant ainsi des plans de continuité d’activité et des protocoles d’urgence. Les entreprises sont invitées à se tenir au courant des développements en surveillant la situation par le biais des médias, des communications d’entreprise et institutionnelles et de la diligence raisonnable renforcée ( EDD ).Les services de filtrage des médias indésirables ( AMS ) et les rapports de diligence raisonnable peuvent être coûteux, mais ils pourraient garantir une mesure de défense et de prévention solide pour éviter les violations de la réglementation et les problèmes de réputation. Dow Jones fournit aux entreprises du monde entier des informations fiables dans plus de 26 langues et peut aider à évaluer et à prévenir les risques grâce à sa base de données sur les risques et la conformité, des rapports de diligence raisonnable et une analyse avancée des médias indésirables.[1] Note du MAE pour la Direction des affaires économiques et financières, 3 février 1969 Paris, AN 19899566/65. Pierrefitte-sur-Seine. Paris.[2] Baroudi, A. (1979) Le complot «saharien» contre l’armée et le peuple marocains (première partie). Les Temps Modernes. 394. (5). Pp.1805-1842; Vermeren, P. (2010) Histoire du Maroc depuis l’indépendance. 3ème éd. Paris: La Découverte.[3] Barbier, M. (1982) Le conflit du Sahara Occidental. Paris: L’Harmattan;[4] Premièrement, parce qu’aucun des États signataires n’a une personnalité juridique telle qu’elle puisse décider du statut d’un territoire non autonome; deuxièmement, parce qu’il n’est pas possible de conclure des accords sur les ressources territoriales sans interroger les habitants de ce territoire; troisièmement, parce que l’autodétermination des peuples est une règle de jus cogens et est, par conséquent, une cause de nullité de tout traité qui ne la respecte pas.A propos de l’auteurDavide Contini est chercheur pour l’unité des entités médiatiques défavorables de Dow Jones Risk & Compliance, qui utilise des informations négatives provenant de sources réputées pour évaluer les risques pour les entreprises. Il couvre principalement les sources italiennes et francophones. Davide est un expert en recherche en anglais, en français, en espagnol et en italien et possède une vaste connaissance des environnements politiques de l’Afrique du Nord et francophone. Depuis 2018, il est membre du conseil d’administration de l’ONG bruxelloise Western Sahara Resource Watch, pour laquelle il travaille également en tant que lobbyiste. Il est titulaire d’une maîtrise en relations internationales et affaires diplomatiques de l’Université de Bologne.Source : Dow Jones, janvier 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO,