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  • Sahara occidental: Principaux points du rapport du SG de l’ONU

    Sahara occidental: Principaux points du rapport du SG de l’ONU

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    -La plupart des incidents de tirs à travers le mur de sable rapportés à la MINURSO par les parties étaient concentrés dans le nord du territoire, près de Mahbas. Selon les calculs de la MINURSO basés sur les incidents rapportés, les incidents de tirs rapportés par les parties ont régulièrement diminué depuis janvier 2021. Bien que la MINURSO n’ait pas été en mesure de confirmer de manière indépendante le nombre et la localisation des incidents de tirs signalés, leur impact est resté l’objet de revendications divergentes.

    -La MINURSO a continué à noter des rapports de frappes menées par des drones de l’Armée royale marocaine à l’est du mur de sable. Dans certains cas, les médias ont indiqué que des civils avaient été victimes de ces frappes aériennes. En raison du temps nécessaire pour obtenir l’autorisation des parties de visiter ces sites, la MINURSO n’a pu confirmer de manière indépendante que des pertes humaines à une seule occasion, le 16 novembre 2021 dans la zone de Mijek. De plus, la MINURSO a observé des traces de restes humains sur quatre autres sites.

    -Les hostilités de faible intensité dans la zone de la Mission entre l’Armée royale marocaine et le Front POLISARIO se sont poursuivies tout au long de la période considérée et ont continué à avoir un impact sur les activités aériennes et terrestres de la MINURSO. La présence de munitions non explosées et de restes explosifs de guerre a également constitué une menace potentielle pour le personnel, les biens et les ressources des Nations Unies.

    -La Mission a introduit des mesures préventives pour répondre aux problèmes de sécurité. Les patrouilles terrestres et les vols de reconnaissance par hélicoptère à l’ouest du mur de sable ont maintenu une distance de sécurité par rapport aux zones de tirs réels. À l’est du mur de sable, les restrictions existantes concernant les patrouilles au sol et les vols de reconnaissance par hélicoptère ont également contribué à réduire les risques pour la sécurité. Les vols qui ont eu lieu ont été soigneusement coordonnés avec les deux parties. Le risque résiduel évalué pour le personnel, les opérations et les biens des Nations Unies a été considéré comme moyen à Laayoune et à Tindouf, mais élevé dans les zones situées à l’ouest et à l’est du mur de sable, à l’extérieur de Laayoune.

    -La présence de trafiquants de drogue et d’autres éléments criminels sur le territoire, ainsi que le risque d’éventuelles attaques terroristes, restaient préoccupants.

    -Le Maroc et le Front POLISARIO ont conservé la responsabilité principale de la sûreté et de la sécurité du personnel, des biens et des ressources des Nations Unies à l’ouest et à l’est du mur de sable, respectivement, et la MINURSO a continué d’avoir confiance dans l’engagement et les capacités des deux parties.

    -Au cours de la période considérée, sept accidents de la route impliquant le personnel de la Mission ont été enregistrés, dont un accident près de Laayoune le 7 juillet 2022 qui a fait un mort et plusieurs blessés parmi le personnel de la Mission. A Tindouf, la situation est restée stable avec un incident de harcèlement contre le personnel de l’ONU signalé.

    -Le manque d’accès aux zones proches du mur de sable a continué de poser des problèmes importants aux activités d’observation de la MINURSO et à la capacité de la mission d’obtenir des informations de première main et de vérifier les développements signalés sur le terrain. Mon Représentant spécial n’a toujours pas pu rencontrer les représentants du Front POLISARIO à Rabouni, conformément à la pratique établie.

    -Les contraintes qui pèsent sur la chaîne logistique d’approvisionnement et d’entretien de la MINURSO sur les sites des équipes à l’est du mur de sable ont continué d’avoir des conséquences de plus en plus graves sur la capacité de la Mission à maintenir ses présences sur le terrain dans les conditions austères et difficiles du territoire. Cela a eu des répercussions négatives sur la livraison de carburant, la réparation et l’entretien des équipements, installations et logements essentiels qui se dégradent rapidement, ainsi que sur la rotation des véhicules et le transport des équipements lourds qui ne peuvent être transportés par avion. Les efforts de la mission pour mettre en œuvre la stratégie des Nations Unies en matière d’environnement durable ont été freinés et les moyens de subsistance, notamment la nourriture, l’eau en vrac et le réapprovisionnement en carburant, ont été considérablement affectés.

    -Au début du mois d’août, la MINURSO a dû interrompre le réapprovisionnement en carburant de ses bases d’opérations à l’est du mur de sable à la suite d’un incident survenu le 2 août au cours duquel un camion-citerne du Front POLISARIO utilisé pour fournir de l’eau en vrac à la MINURSO a été détruit par une frappe aérienne à proximité de la base d’opérations de la MINURSO à Agwanit. Les experts UNMAS de la MINURSO ont visité le site de l’incident le 4 août et ont observé un camion à eau avec des dommages correspondant à l’utilisation d’une munition air-sol. Le 4 août, le coordinateur du Front POLISARIO avec la MINURSO a écrit à mon Représentant spécial pour lui dire que  » le Front POLISARIO n’avait pas d’autre choix que de reconsidérer les arrangements existants avec la MINURSO, y compris les assurances données à la Mission pour qu’elle puisse effectuer ses vols réguliers de passagers et de logistique et d’autres opérations « . En conséquence, les livraisons de carburant à tous les sites d’équipes à l’est du mur de sable ont été interrompues. Sans réapprovisionnement, la MINURSO a estimé que les réserves de carburant d’au moins deux bases d’opérations à l’est du mur de sable atteindraient un niveau critique début septembre. Les interventions de haut niveau de la MINURSO et du Secrétariat auprès des deux parties ont été activées en même temps que les efforts pour trouver des options alternatives pour permettre la poursuite des opérations des sites d’équipes. Le 24 août, l’Armée royale marocaine a écrit à la MINURSO pour lui faire part de ses assurances, « à titre exceptionnel » et « pour une seule fois », concernant le ravitaillement des cinq sites d’équipes à l’est du mur de sable.

    -Je reste profondément préoccupé par l’évolution de la situation au Sahara occidental. La reprise des hostilités entre le Maroc et le Front POLISARIO reste un revers majeur pour la réalisation d’une solution politique à ce différend de longue date. Les incursions quotidiennes dans la bande tampon adjacente au mur de sable et les hostilités entre les parties dans cette zone violent son statut de zone démilitarisée qui devrait au contraire rester la pierre angulaire d’une solution pacifique à la situation du Sahara Occidental. L’absence continue d’un cessez-le-feu effectif menace la stabilité de la région, avec un risque d’escalade tant que les hostilités persistent. La conduite de frappes aériennes et de tirs à travers le mur de sable continue de contribuer à l’augmentation des tensions.

    -Malgré ce contexte difficile, je reste convaincu qu’une solution politique à la question du Sahara occidental est possible, à condition que toutes les parties concernées s’engagent de bonne foi et que la communauté internationale maintienne son soutien. Les Nations Unies restent disponibles pour réunir tous ceux qui sont concernés par la question du Sahara Occidental dans la recherche d’une solution pacifique. Les efforts de mon Envoyé personnel offrent une opportunité que j’exhorte tous à saisir. Une volonté politique forte est nécessaire pour trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021).

    -À cette fin, j’exhorte toutes les parties concernées à aborder la facilitation du processus par mon Envoyé personnel avec un esprit ouvert, et à renoncer aux conditions préalables au processus politique. Pour guider les approches actuelles et futures, il convient de tenir dûment compte des précédents établis par mes précédents Envoyés personnels dans le cadre des résolutions existantes du Conseil de sécurité.

    -J’ai le regret de constater que le manque de confiance continue d’imprégner la région. Sur le territoire, les actions affirmatives unilatérales et les gestes symboliques en cours sont une source de tension persistante et ont un impact négatif sur la situation. J’encourage les parties à se concentrer sur les intérêts solides qu’elles ont en commun et je leur demande instamment de s’abstenir d’aggraver la situation par leurs discours et leurs actes.

    -Tout en réaffirmant le rôle crucial des États voisins dans la recherche d’une solution à la question du Sahara occidental, je réitère l’expression de ma préoccupation face à la détérioration des relations entre le Maroc et l’Algérie. J’encourage les deux pays à rétablir le dialogue en vue de l’apaisement de leurs relations et de la reprise des efforts visant à la coopération régionale, notamment en vue d’un environnement propice à la paix et à la sécurité.

    -La MINURSO a opéré dans un contexte opérationnel et politique fondamentalement différent depuis la reprise des hostilités et a entrepris un large éventail d’efforts pour s’adapter aux nouvelles circonstances, notamment en mettant à nouveau l’accent sur la planification opérationnelle. Cependant, les restrictions continues à la liberté de mouvement ont empêché la MINURSO d’accéder en toute sécurité aux zones situées à l’intérieur ou à proximité du mur de sable ou de la bande tampon et d’exploiter une chaîne logistique, d’entretien et de réapprovisionnement sûre et fiable pour les sites de l’équipe à l’est du mur de sable. Le rétablissement complet de la capacité de la MINURSO à observer la situation dans l’ensemble du territoire et à assurer la maintenance critique de ses bases d’opérations à l’est du mur de sable est intrinsèque à sa durabilité et est plus urgent que jamais. Je demande instamment au Front POLISARIO de lever toutes les restrictions à la libre circulation des observateurs militaires, des convois terrestres, des moyens aériens et du personnel de la MINURSO à l’est du mur de sable. Il reste également essentiel que l’Armée royale marocaine s’abstienne de mener des activités militaires qui pourraient avoir un impact direct ou indirect sur les opérations de la MINURSO à l’est du mur de sable. Je crains que, sans une pleine liberté de mouvement, la MINURSO ne soit bientôt plus en mesure de maintenir sa présence à l’est du mur de sable.

    -Je me félicite de la reprise des contacts entre le Maroc et mon Représentant spécial et j’exhorte le Front POLISARIO à reprendre des contacts réguliers en personne avec les dirigeants de la MINURSO, tant civils que militaires.

    -Je reste préoccupé par la suspension continue des opérations régulières de déminage à l’est du mur de sable, à l’exception du dégagement des routes par les patrouilles terrestres, des services d’urgence et du soutien aux enquêtes de la MINURSO sur les sites où l’on soupçonne des frappes aériennes. Je suis toutefois encouragé par la volonté affichée par les deux parties de permettre la reprise des opérations de déminage et j’appelle les deux parties à parvenir à un accord final avec la MINURSO à cet égard, qui permette la reprise de ce travail qui sauve des vies. J’invite également les deux parties à s’engager avec le service de déminage de la MINURSO pour faciliter l’enlèvement des mines terrestres et des restes explosifs de guerre dans tout le territoire, conformément aux normes internationales de déminage humanitaire.

    -Je tiens à exprimer ma gratitude aux pays fournisseurs de contingents de la Mission pour leur soutien aux efforts de la MINURSO en vue de parvenir à un équilibre complet entre les sexes parmi ses observateurs militaires, conformément aux objectifs de l’initiative « Action for Peacekeeping ». Je reste convaincu que la participation accrue des femmes au maintien de la paix améliore la performance des opérations de paix des Nations Unies et renforce leur efficacité.

    -Je réitère ma sincère gratitude au Maroc, au Front POLISARIO et à l’Algérie pour leur coopération dans la lutte contre la pandémie de COVID-19, et en particulier pour la générosité du Maroc et de l’Algérie qui continuent à fournir des vaccins au personnel civil et militaire de la MINURSO.

    -Je suis préoccupé par la nouvelle détérioration de la situation humanitaire dans les camps de réfugiés près de Tindouf. Le niveau de vie des réfugiés vulnérables vivant dans les camps s’est détérioré en raison de la pandémie de COVID-19 et de l’impact de la hausse des prix mondiaux des denrées alimentaires et des carburants et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement. En conséquence, la situation devient de plus en plus alarmante avec de graves menaces à court terme sur la sécurité alimentaire de la population réfugiée et l’accès aux services de base. Je remercie la communauté internationale et le
    Je remercie la communauté internationale et le gouvernement algérien pour son assistance aux réfugiés sahraouis et souhaite me faire l’écho de l’appel du HCR, de l’UNICEF et du PAM à la communauté internationale pour qu’elle redouble d’efforts et fournisse un soutien supplémentaire et urgent afin d’apporter une réponse appropriée à cette urgence.

    -Je reste également préoccupé par le manque continu d’accès du HCDH au territoire. Je réitère une fois de plus mon appel aux parties pour qu’elles respectent, protègent et promeuvent les droits de l’homme de tous les habitants du Sahara occidental, notamment en réglant les questions en suspens relatives aux droits de l’homme et en renforçant la coopération avec le HCDH et les mécanismes des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme, et pour faciliter leurs missions de surveillance. Une surveillance indépendante, impartiale, complète et soutenue de la situation des droits de l’homme est nécessaire pour assurer la protection de toutes les personnes au Sahara occidental.

    -La MINURSO reste la principale et souvent unique source d’informations et de conseils impartiaux pour moi, le Conseil de sécurité, les États Membres et le Secrétariat concernant l’évolution de la situation dans le territoire et les questions connexes. Elle continue de remplir ce rôle malgré les défis de plus en plus sérieux auxquels elle est confrontée dans un environnement opérationnel et politique fondamentalement modifié et des capacités de planification stratégique intégrées insuffisantes pour répondre à la situation actuelle sur le terrain. La MINURSO représente l’engagement de l’ONU et de la communauté internationale en faveur d’une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental, conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021). Je recommande donc au Conseil de proroger le mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2023.

    -Je félicite mon nouvel Envoyé personnel pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, pour les efforts qu’il a déployés depuis sa prise de fonctions. Je remercie également mon Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, ainsi que l’ancien commandant de la force, le général de division Zia Ur Rehman, et le commandant de la force par intérim, le commodore Faustina Boakyewaa Anokye, pour leur direction dévouée de la MINURSO. Je souhaite également me souvenir et honorer l’ancien commandant adjoint de la force, le général de brigade Constance Emefa Edjeani-Afenu, qui est décédé subitement le 24 janvier 2022, peu après avoir quitté la Mission le 19 décembre 2021, pour son leadership distingué et son service dévoué aux Nations Unies. Enfin, je remercie les hommes et les femmes de la MINURSO pour leur engagement continu, dans des circonstances difficiles et stimulantes, à remplir le mandat de la Mission.

    #Sahara occidental #Maroc #ONU #MINURSO

  • Pays Bas: Une réunion du Polisario noyautée par la DGED

    Pays Bas: Une réunion du Polisario noyautée par la DGED

    Maroc, Front Polisario, DGED, Sdiga Settof, Mhamed Khadad, El Harfaoui Mahjoub,

    J’ai l’honneur de vous faire parvenir, ci-joint pour information et à toutes fins utiles, copie du compte-rendu que Mr. EL HARFAOUI Mahjoub, President de l’Association des Marocains issus des régions du Sud, ((رابطة المغاربة المنحدرين من الأقاليم الجنوبية)) m’a remis, et ce suite à sa participation aux réunions a huis-clos qui ont eu lieu à La Haye les 12 et 18 novembre 2013, à la résidence du dénommée «Saddika », une séparatiste du PoIisario. Selon ce compte-rendu, plusieurs membres du Parti de la gauche verte néerlandaise ont pris part à la première réunion.

    Elle a été animée par Mohamed Khadad (Coordinateur du Polisario avec la Minurso). Celui-ci a souligné, selon le compte-rendu, qu’en comparaison avec les pays scandinaves, la contribution des associations sahraouies aux Pays-Bas et en France demeure la moins importante.

    Khadad a, par ailleurs, indiqué qu’il est disposé à financer les déplacements des deux militants (Pedro et Frank) du Parti de la gauche verte, afin de sensibiliser l’opinion interne et européenne dans la perspective de remettre en cause I’Accord de pêche maritime et les exportations de légumes en provenance du sud du Maroc.o

    Lors d’une autre réunion tenue à la résidence de « Saddika » le 18 novembre 2013, celle-ci a fait savoir que MM. Pedro et Frank vont demander à Khadad de leur faire parvenir une liste des Etudiants sahraouis en vue de leur organiser une visite dans une Université néerlandaise. Elle a, également, signalé qu’une rencontre sur les soi-disant « Violations des Droits de l’homme commises par le Maroc au Sahara» s’est tenue en Italie, en présence de plusieurs personnalités politiques de l’Italie et de la France

    Le Consul General
    Ministre Plénipotentiaire
    BENTAJA Mohamed

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #DGED #Mhamed_Khadad


  • La crise du Sahara occidental va-t-elle déchirer le Maghreb ?

    La crise du Sahara occidental va-t-elle déchirer le Maghreb ?

    Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Tunisie, Front Polisario, Brahim Ghali,

    Depuis fin août, le Maroc et la Tunisie sont engagés dans une querelle diplomatique qui risque de se répercuter sur leurs relations commerciales. Le Maroc a retiré son ambassadeur de Tunis le 26 août après que le président tunisien Kais Saied a reçu Brahim Ghali, le chef du mouvement Polisario, qui réclame l’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, sur lequel le Maroc revendique la souveraineté. Le gouvernement tunisien a également rappelé son ambassadeur de Rabat en réponse. Ghali était venu à Tunis pour participer à la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique, et des photos montrant Saied l’accueillant à l’aéroport ont circulé sur les médias sociaux. Le Maroc a rapidement annoncé qu’il ne participerait pas à la conférence, et des rapports sont apparus le 31 août indiquant qu’il envisageait de couper ses liens économiques avec la Tunisie. La semaine dernière, la Fédération marocaine des droits des consommateurs a annoncé une campagne de boycott des produits tunisiens.

    La crise a maintenant entraîné la Tunisie dans une rivalité de longue date entre l’Algérie et le Maroc, centrée sur la question du Sahara occidental. L’Algérie a soutenu le Polisario depuis sa formation, s’opposant ainsi au Maroc, mais la Tunisie a historiquement cherché à rester neutre.

    Comment la Tunisie s’est-elle soudainement retrouvée mêlée au conflit entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental, et à quoi peut-on s’attendre à l’avenir ?

    Pourquoi maintenant ?

    Les tensions entre le Maroc et l’Algérie sur la question du Sahara Occidental ont augmenté depuis près de deux ans. En novembre 2020, le Polisario a proclamé la fin d’un cessez-le-feu de près de trois décennies après que les forces marocaines ont traversé une zone tampon pour déloger des manifestants sahraouis qui bloquaient la principale route reliant le Maroc à la Mauritanie, qui traverse le Sahara occidental. Le mois suivant, l’administration Trump a reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations du Maroc avec Israël. Cela a représenté un changement par rapport à la position antérieure de Washington, qui soutenait un processus de médiation dirigé par les Nations unies.

    À la mi-2021, l’Algérie a rompu ses relations avec Rabat après une impasse diplomatique de plusieurs mois. Plus tôt dans l’été, à la suite d’une déclaration de l’ambassadeur du Maroc aux Nations unies soutenant le droit à l’autodétermination de la région algérienne de Kabylie, l’Algérie a accusé ses voisins de l’ouest de soutenir les groupes responsables des incendies de forêt en Kabylie. La rupture finale a eu lieu à propos de l’utilisation présumée par le Maroc du logiciel d’espionnage israélien Pegasus sur des fonctionnaires algériens.

    Entre-temps, la Tunisie avait commencé à vivre sa propre crise interne. Le 25 juillet 2021, Saied a gelé le parlement tunisien, initialement pour une période de trente jours, invoquant un article de la constitution qui, selon lui, l’autorisait à suspendre l’organe face à un « danger imminent ». Cet acte, bien qu’ayant initialement reçu un soutien important, a finalement conduit à un référendum constitutionnel organisé exactement un an plus tard, qui a reflété la légitimité douteuse du projet constitutionnel du président.

    Le soutien interne à Saied a également été remis en question par les graves problèmes économiques du pays. En plus des coups portés à l’industrie touristique critique du pays par la pandémie et une crise de la dette croissante, qui ont forcé le gouvernement à augmenter les prix de la nourriture, du carburant et de l’électricité, la Tunisie a maintenant besoin de plus de gaz naturel pour sa production d’électricité. C’est là que l’Algérie intervient.

    L’Algérie fournit environ deux tiers du gaz naturel de la Tunisie, dont le pays est fortement dépendant pour la production d’électricité. Les températures chaudes ont également contraint la Tunisie à augmenter ses importations d’électricité en provenance d’Algérie au cours du premier semestre 2022. Les niveaux globaux du commerce entre la Tunisie et l’Algérie éclipsent ceux entre le Maroc et l’Algérie. En 2019, par exemple, les exportations algériennes totales vers la Tunisie ont atteint 1,43 milliard de dollars, contre 482 millions de dollars vers le Maroc.

    Certains analystes affirment que cela reflète un investissement plus large d’Alger dans la stabilité de la Tunisie, renforcé par des événements récents tels que la réouverture de la frontière terrestre entre les deux pays, le soutien exprimé par le président algérien Abdelmajid Tebboune à Saied, ainsi que les prêts, l’assistance sécuritaire et les dons de bouteilles d’oxygène pendant le pic du COVID-19.

    Plus largement, alors que la crise énergétique mondiale provoquée par la guerre en Ukraine s’intensifie, l’Algérie semble désormais tirer parti de sa position de fournisseur de gaz naturel. En Europe, elle a conclu des accords pour fournir davantage d’énergie à des pays comme l’Italie, tout en se retirant des relations avec l’Espagne en raison de sa reconnaissance publique du plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara occidental (que le Polisario a rejeté). L’Algérie a également menacé de détourner le gaz naturel fourni à l’Espagne, mais n’a apparemment jamais mis sa menace à exécution. La société française de services publics Engie SA serait en pourparlers avec l’Algérie pour augmenter les importations de gaz naturel suite à la visite du président français Emmanuel Macron dans l’ancienne colonie, qui a suscité des commentaires pour le changement qu’elle représentait dans les relations franco-algériennes.

    Outre son engagement géopolitique plus actif en Europe, la politique étrangère de l’Algérie s’est tournée ces dernières années vers l’Afrique subsaharienne. Bien qu’elle soit probablement motivée par des préoccupations économiques et sécuritaires plus larges, on pense également que ce changement est en partie une réponse à l’activisme du Maroc sur le continent. Cette activité a récemment conduit le Maroc à accuser l’Algérie de faire du lobbying auprès des pays qui ont exprimé leur soutien à la position du Maroc vis-à-vis du Sahara occidental.

    La récente prise de bec entre le Maroc et la Tunisie peut donc être liée à la crise énergétique mondiale et à la position de plus en plus affirmée de l’Algérie dans la géopolitique, ainsi qu’au besoin de la Tunisie en gaz naturel algérien et à la fragilité croissante de la position de Saied. Il n’aurait pas non plus eu lieu sans les tensions croissantes entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental.

    Quelle est la suite ?

    Bien que la menace d’un conflit armé plus grave en Afrique du Nord-Ouest au sujet du Sahara occidental ne soit pas particulièrement aiguë, la crise diplomatique entre les pays du Maghreb va probablement continuer à couver.

    Les trois pays du Maghreb souffrent de la hausse des prix des denrées alimentaires causée par la guerre en Ukraine et les récentes sécheresses. Les pénuries alimentaires pourraient menacer la popularité et la stabilité de leurs gouvernements.

    Chaque pays est également confronté à ses propres pressions politiques internes. Encouragé par la reconnaissance de sa position par les États-Unis, l’Espagne et, plus récemment, l’Allemagne, rien n’indique que le Maroc reviendra sur son insistance sur « l’intégrité territoriale » du Sahara occidental. Plusieurs pays africains ont également ouvert des consulats dans le territoire depuis la décision des États-Unis.

    La dépendance économique de l’Algérie vis-à-vis des hydrocarbures signifie que ses activités actuelles ne sont pas viables sans réformes structurelles et sans diversification. En outre, la capacité d’exportation limitée de l’Algérie et les infrastructures de gazoducs existantes, ainsi que son besoin d’être considérée comme un fournisseur fiable, signifient qu’elle ne peut pas devenir le sauveur de l’Europe ni faire constamment miroiter les exportations de gaz comme levier.

    La Tunisie est en train de négocier un prêt du Fonds monétaire international, mais la situation représente une sorte de Catch-22 pour Saied. Alors que le prêt aiderait le pays à éviter la crise financière, il est très impopulaire à l’intérieur du pays et pourrait mettre en péril le soutien déjà ténu du président.

    Certains observateurs craignent que l’Algérie ne devienne de plus en plus isolée à mesure que de plus en plus de pays arabes se normalisent avec Israël et s’alignent contre l’Iran, avec lequel l’Algérie entretient des relations relativement positives. L’Algérie semble déjà recevoir des réactions contre sa politique étrangère affirmée alors qu’elle se prépare à accueillir le sommet de la Ligue arabe en novembre. En outre, le Maroc est peut-être en train de gagner la compétition entre les deux rivaux du Maghreb pour une présence stratégique en Afrique sub-saharienne. Enfin, les experts suggèrent depuis des décennies que la réticence de l’Union européenne et des États-Unis à perturber les relations avec le Maroc a permis à ce dernier d’entraver les processus de médiation de l’ONU.

    Approches pour Washington

    Le conflit du Sahara Occidental a empêché l’intégration du Maghreb, conduisant à des opportunités perdues pour la prospérité de la région. Il a également alimenté une course aux armements entre l’Algérie et le Maroc et entraîné des violations des droits de l’homme à l’encontre de militants. La croissance et la stabilité au Maghreb sont importantes pour contrer le terrorisme et contrôler la migration à travers la Méditerranée. L’administration Biden, cependant, a clairement indiqué que si elle renouvelle l’accent mis par les États-Unis sur le processus de l’ONU pour le Sahara occidental, elle ne reviendra pas sur la reconnaissance de la souveraineté marocaine par l’administration Trump.

    Les États-Unis devraient continuer à signaler à Alger qu’ils sont un partenaire apprécié, afin d’équilibrer la position actuelle de Washington sur le Sahara occidental. En plus d’étendre leur implication dans le processus mené par l’ONU, un engagement continu à haut niveau avec Alger sera important pour la dissuader d’adopter une posture extérieure encore plus affirmée et de compromettre l’indépendance de pays comme la Tunisie.

    Sabina Henneberg est Soref Fellow au Washington Institute for Near East Policy, où elle se concentre sur l’Afrique du Nord. Sabina était auparavant analyste principale chez Libya-Analysis LLC.

    The National interest, 13/09/2022

  • Guerre diplomatique entre l’Algérie et le Maroc

    Guerre diplomatique entre l’Algérie et le Maroc

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Israël, Normalisation, Etats-Unis, Donald Trump,

    La grave crise entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental s’est transformée en une guerre d’usure diplomatique qui dépasse la région et fait craindre une déflagration faute d’issue en vue, selon des analystes.

    Enhardi par la reconnaissance par l’administration de Donald Trump fin 2020 de sa souveraineté sur ce territoire disputé en contrepartie d’un rapprochement avec Israël, le Maroc déploie depuis une diplomatie de plus en plus offensive pour rallier d’autres pays à ses positions.

    Le roi Mohammed VI a averti en août qu’un tel soutien ne devait « prêter à aucune équivoque », affirmant que le dossier du Sahara était « le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international ». En face, le grand rival algérien continue d’afficher son soutien indéfectible aux indépendantistes sahraouis du front Polisario.

    Alger met aussi à profit son statut d’exportateur gazier choyé par l’Europe cherchant à compenser le gaz russe pour marquer des points dans son duel diplomatique à distance avec Rabat, avec lequel il a rompu les relations en août 2021.

    « Nous assistons à une guerre diplomatique dans laquelle les deux parties usent de tous les moyens sans aller jusqu’à un conflit ouvert », estime Riccardo Fabiani, spécialiste de l’Afrique du nord à l’International Crisis Group (ICG).

    Le dernier épisode de cet affrontement diplomatique a eu lieu fin août lorsque le Maroc a rappelé pour consultations son ambassadeur en Tunisie après que le président Kais Saied a reçu le chef du Polisario, Brahim Ghali, à l’occasion d’un sommet économique Japon-Afrique.

    Cet incident montre que « le conflit au Sahara occidental commence à avoir des répercussions en dehors du cadre bilatéral Maroc-Algérie », souligne Ricardo Fabiani. « Le Maroc va désormais considérer la Tunisie comme faisant partie du camp pro-algérien ».

    L’hospitalisation de Brahim Ghali en Espagne en avril 2021 avait provoqué une grave crise entre Madrid et Rabat, culminant avec l’entrée le mois suivant de plus de 10 000 migrants en 24 heures dans l’enclave espagnole de Ceuta, à la faveur d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain.

    Madrid a mis fin à cette crise en s’alignant en mars sur le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée à 80% par Rabat. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU.

    En réaction au revirement de Madrid, l’Algérie a suspendu sa coopération avec l’Espagne, rappelé son ambassadeur et évoqué une hausse des prix du gaz algérien livré à l’Espagne.

    Un cessez-le-feu au Sahara occidental en vigueur depuis 1991 avait volé en éclats en novembre 2020 après le déploiement de troupes marocaines à l’extrême sud du territoire pour déloger des indépendantistes qui bloquaient la route, selon eux ouverte illégalement, vers la Mauritanie.

    La tension est encore montée en novembre 2021 après que l’Algérie a fait état d’un bombardement marocain qui a causé la mort de trois camionneurs algériens en territoire sahraoui.

    Pour Ricardo Fabiani, la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara en contrepartie d’une normalisation avec Israël, au grand dam d’Alger, a « réactivé un conflit qui était gelé pendant longtemps à la faveur d’une sorte de pax americana ».

    Situé sur la côte Atlantique, le Sahara occidental (266 000 km2) est riche en phosphates et doté d’un littoral très poissonneux de plus de 1 000 km. « Pendant la décennie écoulée, le Maroc a musclé sa diplomatie, notamment en Afrique et envers certains pays de l’Union européenne (UE) alors que l’Algérie était à la traîne », décortique Dalia Ghanem, de l’Institut d’études de sécurité de l’UE (IESUE).

    L’Algérie, forte de sa richesse gazière mise en valeur par le conflit en Ukraine, « entend renforcer son rôle dans la région et devenir leader en Afrique », estime-t-elle. « Nous assistons à une tendance inquiétante qui consiste à tout voir dans la région à travers le prisme de la rivalité algéro-marocaine », note Anthony Dworkin, du Conseil européen pour les relations internationales. « C’est un moment délicat et dangereux ».

    L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a effectué ce weekend une nouvelle visite dans la région sans le moindre signe d’une possible reprise du dialogue en suspens depuis plusieurs années.

    « Le risque d’un conflit militaire est faible car aucune des deux parties ne le souhaite. Mais cela ne doit pas être sous-estimé, il suffit d’un incident frontalier et d’un mauvais calcul », met en garde Ricardo Fabiani, l’expert de l’ICG.

    Africanews, 06/09/2022

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Tunisie #Israël #Normalisation

  • Liste des pays africains reconnaissant la RASD, selon le Maroc

    Liste des pays africains reconnaissant la RASD, selon le Maroc

    Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, RASD, Front Polisario,

    Selon une note datant du 04 mai 2014, voici la listes des pays reconnaissant la RASD, ceux qui ont retiré ou gelé leur reconnaissance et ceux pour lesquelles le Sahara Occidental appartient au Maroc:

    Ministère des Affaires Etrangères

    et de la Coopération

    Direction des affaires africaines

    Attitude des pays Africains à l’égard de la question du Sahara

    Pays qui n’ont jamais reconnu la « rasd »
    Pays reconnaissant la « rasd »
    Date de reconnaissance
    Pays ayant retiré ou gelé leur reconnaissance
    Date

    Pays ayant reconnu la Marocanité du Sahara
    1– Cameroun 2-Centrafrique 3- Comores 4-R.D.Congo 5-Côte d’Ivoire 6- Djibouti 7-Egypte 8-Erythrée 9-Gabon 10-Gambie 11-Guinée 12-Niger 13-Sénégal 14-Somalie 15-Soudan 16-Tunisie 17- Libye***
    1-Algérie 2-Angola 3-Mozambique 4-Rwanda 5-Ghana 6-Tanzanie 7-Ethiopie 8-Ouganda 9-Lesotho 10-Botswana 11-Zimbabwe 12-Mali 13-Mauritanie 14-Nigeria 15-Namibie 16-Afrique du Sud 17- Sud Soudan
    + 18- Malawi
    06/03/1976 10/03/1976 13/03/1976 31/03/1976 28/08/1978 09/11/1978 24/02/1979 06/09/1979 09/10/1979 13/05/1980 23/05/1980 03/07/1980 27/02/1984 11/11/1984 29/05/1990 15/09/2004 09/07/2011

    1- Guinée Equ.(R) 2- Burkina Faso (R) 3- Congo (Brazaville) (R) 4- SaoTome et Principe (R) 5- Bénin (S) 6- Togo (R) 7- Swaziland (R) 8- Libéria (R) 9- Sierra Leone (G) 10- Madagascar (G) 11- Tchad (R) 12- Kenya* (G) 13- Cap Vert (G) 14- Seychelles (R) 15- Malawi**(R) 16- Guinée Bissau 17- Burundi 18- Zambie 19- Maurice

    12/05/1980 05/06/1996 13/09/1996 03/10/1996 1996
    02/07/1997 05/09/1997 16/07/2003 07/03/2005 17/03/2006


    26/06/2007 27/07/2007 17/03/2008 15/09/2008 26/03/2010 25/10/2010 06/03/2010 29/03/2011 15/01/2014
    1-Burkina Faso  2- Centrafrique  3-R.D. Congo 4-Gambie 5-Guinée Equatoriale  6-Sénégal 7-Sierra leone 8- Bénin

    R  : Retrait de la reconnaissance.

    G  : Gel de la reconnaissance.

    S  : Suspension de la reconnaissance.

    (*) : Le kenya a suspendu ses relations diplomatiques avec la pseudo « rasd » le 18 octobre 2006 puis le 26 juin 2007,

    ce pays a gelé la reconnaissanec de la « rasd ». Toutefois, il a été procédé, le 06 février 2014, à la réouverture de l’ambassade

    de la « rasd » fermée depuis 2006, avec comme chef de poste une chargée d’affaires.

    (**) : Après le retrait de reconnaissance opéré en mars 2010, il semble que le Malawi ait tendance à revoir sa position suite à la

    présentation par le présumé ambassadeur de la « rasd » de ses lettres de créance à la Présidente malawite, le 06 mars 2014.

    (***) : la Libye déclare reconnaître le polisario mais pas la prétendue « rasd ».

    RECONNAISSANCES PAR REGION :

    Afrique du Nord : 2 sur 6pays : Algérie Mauritanie 
    
    Afrique de l'Ouest : 3 sur 15 pays : Ghana Nigeria Mali
    
    Afrique Centrale : 0 sur 8 pays 
    
    Afrique Orientale : 6 sur 11 pays : Kenya Tanzanie Ouganda Rwanda Éthiopie Soudan du Sud 
    
    Afrique Australe : 9 sur 13 : AF du Sud Zimbabwe Zambie Angola Mozambique Namibie Malawi Lesotho Botswana 

    #Maroc #Afrique #Union_Africaine #Sahara_Occidental #RASD

  • Sahara Occidental : Le Polisario s’accroche au référendum

    Sahara Occidental : Le Polisario s’accroche au référendum

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Staffan de Mistura,

    Le Polisario s’accroche au plan d’autodétermination de l’ONU après la dérive occidentale vers l’autonomie au Maroc
    L’envoyé des Nations unies pour le Sahara se rend dans les camps de Tindouf pour tenter de relancer une solution politique. Pour la première fois, le médiateur ne voyage pas dans un avion offert par l’Espagne en raison du tour donné par son gouvernement
    Juan Carlos Sanz

    Staffan de Mistura, 75 ans, ancien médiateur de l’ONU en Afghanistan, en Irak, en Syrie et dans d’autres points chauds mondiaux, s’est rendu ce week-end en silence à Tindouf (Algérie) pour tenter de relancer une solution politique pour la décolonisation du Sahara occidental, territoire espagnol jusqu’en 1975. Le diplomate a entendu dans les camps de réfugiés sahraouis le mémorial des doléances des dirigeants du Front Polisario, qui s’accrochent au plan d’autodétermination par référendum qui ouvrirait la porte à l’indépendance, conçu il y a trois décennies par l’ONU, face à l’autonomie offerte par le Maroc, qui administre en fait la majeure partie de l’ancienne colonie.

    Ancré dans cette thèse du fait de la dérive en sa faveur des Etats-Unis et de plusieurs pays occidentaux, dont l’Espagne, le gouvernement de Rabat joue avec le temps en sa faveur tandis que les émissaires onusiens se succèdent au pouvoir. Del silencio oficial de De Mistura, nombrado hace apenas 10 meses, solo ha emergido la voluntad de continuidad y de “seguir guiándose por los precedentes sentados por sus predecesores (…) en el proceso político sobre el Sáhara”, según aclaró un portavoz officiel.

    Lors de sa deuxième visite dans le désert de pierre de l’extrême ouest algérien, la première après le tournant donné en mars par le gouvernement espagnol à la proposition d’autonomie marocaine, la jugeant « la plus sérieuse, la plus réaliste et la plus crédible », le médiateur a reçu un message sans équivoque du Polisario : il ne considère plus l’Espagne comme un acteur « positif » dans la solution du conflit après s’être « allié » à la position marocaine. « C’est devenu un acteur qui a créé plus de problèmes dans le processus de décolonisation », a averti Sidi Omar, représentant sahraoui à l’ONU, dans des déclarations recueillies par l’agence Efe.

    Le Front Polisario a suspendu les contacts avec le gouvernement espagnol après le changement de position sur le Sahara, et Alger, qui accueille des exilés sahraouis sur son territoire, a retiré son ambassadeur de Madrid et paralysé les relations politiques et économiques avec Madrid. Dans ce climat de rupture formelle, De Mistura s’est rendu à Tindouf sur un vol régulier de la compagnie Air Algérie, au lieu d’utiliser un avion de l’armée de l’air espagnole, habituellement proposé par l’ancienne puissance coloniale pendant trois décennies pour les déplacements dans la région des envoyés du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental.

    L’émissaire de l’ONU a commencé sa visite samedi par un premier contact avec le négociateur en chef sahraoui, Jatri Aduh, et avec des représentants de la société civile. Ce dimanche, il a rencontré Ibrahim Ghali, le leader du Polisario et président de la République arabe sahraouie démocratique autoproclamée. Ce déplacement intervient deux mois après la visite du médiateur à Rabat, où il a rencontré le ministre des Affaires étrangères, Nasser Burita, sans que la teneur des entretiens ne soit révélée. De Mistura prévoyait également de s’envoler pour El Aaiun, capitale de l’ancienne colonie espagnole, à ces dates, mais il a brusquement annulé son voyage sans explication.

    La visite à Tindouf s’inscrit dans le cadre d’une tournée au cours de laquelle le médiateur prévoit de se rendre lundi à Alger avant de se rendre samedi à Nouakchott, les capitales de l’Algérie et de la Mauritanie voisines, pour boucler les mêmes étapes qu’il a parcourues lors de sa première tournée régionale, en Janvier. De Mistura tente maintenant de rassembler les positions des différents partis afin de pouvoir réactiver un processus de solution politique longtemps bloqué. Le Front Polisario a dénoncé en 2020 l’accord de cessez-le-feu avec le Maroc qui a mis fin à trois décennies d’hostilités médiatisées par les Nations Unies en 1991. Le Maroc s’est également réarmé, entre autres, grâce au récent accord de coopération militaire signé avec Israël, pays avec lequel il a renoué des relations (gelées depuis deux décennies en raison de la question palestinienne), sans encore les aboutir à un échange formel de ambassadeurs.

    La reconnaissance il y a aussi deux ans de la souveraineté marocaine sur le Sahara par les États-Unis en échange de la normalisation des liens entre Rabat et l’État hébreu, alors que s’achevait le mandat du président républicain Donald Trump, a été le déclencheur d’un renversement en chaîne de positions diplomatiques favorables au plan d’autonomie marocain suivies, entre autres, par l’Allemagne, l’Espagne ou les Pays-Bas.

    De Mistura espère pouvoir présenter le mois prochain au Conseil de sécurité de l’ONU le bilan de sa première année de mission à la tête d’un poste ardu pour lequel des personnalités comme l’ancien secrétaire d’État américain, James Baker, ont jeté l’éponge en 2004 après sept ans de médiation, ou le haut diplomate américain Christopher Ross, qui a également démissionné en 2017 après huit ans de chocs dans sa mission.

    Le secret et le silence avec lesquels l’envoyé des Nations Unies pour le Sahara se déplace maintenant dans ses voyages à travers le Maghreb contraste avec la projection publique et la stratégie de communication ouverte de son étape précédente dans l’organisation internationale. De 2014 à 2019, il a piloté des pourparlers de paix entre le régime de Damas et des groupes rebelles et partis d’opposition au siège de l’ONU à Genève, au plus fort de la guerre civile en Syrie. L’avancée irrésistible des forces gouvernementales avec le soutien de la Russie et de l’Iran a cependant fini par reléguer leur mission à la simple gestion du statu quo.

    El País, 09/05/2022

    #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Staffan_de_Mistura #ONU

  • Sahara Occidental : L’ONU et l’UE agacées par le Maroc

    Sahara Occidental : L’ONU et l’UE agacées par le Maroc

    Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Union Européenne, Christopher Ross, hacker Chris Coleman,

    L’étau se resserre sur la diplomatie marocaine, notamment pour ce qui est du dossier du Sahara occidental. Cette vérité cachée au peuple marocain par le palais royal est révélée par le «hacker» Chris Coleman qui, en publiant un document officiel prouve que la communauté internationale est agacée par l’entêtement du Maroc à vouloir bafouer le droit international et la Charte des Nations unies.

    L’ONU, les Etats-Unis, la France et l’Union européenne ont exprimé leur soutien total au diplomate américain Christopher Ross, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, ainsi qu’au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Maroc tente vainement d’obtenir le remplacement de ce diplomate américain par un autre qui cautionnerait son occupation du Sahara occidental. La position de l’Union européenne (UE) a été exprimée par Mme Catherine Ashton dans une note envoyée à l’ambassadeur marocain à Bruxelles et révélée par le hacker Chris Coleman.

    «Soyez rassurés que la Haute représentante soutient les efforts du secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, et notant le rôle et les responsabilités des parties à cet égard.»

    L’UE est préoccupée par la longue durée de ce conflit et espère que le retrait par le Maroc de sa confiance en Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, ne retardera pas d’avantage les négociations. La Haute représentante marque son soutien à la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies 2044 (2012) du 24 avril 2012 prorogeant le mandat de la Minurso au Sahara occidental jusqu’au 30 avril 2013.

    La Haute représentante note, en particulier, que la résolution souligne l’importance de l’amélioration de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf. Elle encourage aussi les parties à collaborer avec la communauté internationale pour mettre au point et appliquer des mesures indépendantes et crédibles qui garantissent le plein respect des droits de l’homme, en gardant à l’esprit les obligations découlant du droit international.

    La dite résolution se félicite également de l’ouverture des commissions du Conseil national des droits de l’homme à Dakhla et El Ayoun, et les mesures prises par le Maroc pour assurer un accès sans réserves ni restrictions à tous les titulaires des mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des Nations unies des droits de l’homme.

    Tous les acteurs concernés directement ou indirectement par la question du Sahara occidental partagent la position de Mme Ashton, à savoir le soutien total au représentant personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, la nécessité de résoudre ce conflit de longue date par la voie des résolutions des Nations unies, le respect des droits de l’homme dans le territoire sahraoui et la participation de la population sahraouie dans l’exploitation de ses ressources naturelles», est-il écrit dans ce document révélé par Chris Coleman.

    #Maroc #Sahara_Occidental #ONU #diplomatie_marocaine #Lobbying #UE #Christopher_Ross

  • Sahara: Note de l’ONU sur la visite de De Mistura à Rabouni

    Sahara: Note de l’ONU sur la visite de De Mistura à Rabouni

    Sahara Occidental, Maroc, ONU, Staffan de Mistura, Front Polisario, Tindouf, Algérie, Mauritanie,

    Note aux correspondants : sur les voyages de l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental

    Suite à sa visite à Rabat en juillet et au voyage qu’il vient de conclure à Tindouf, l’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, prévoit d’avoir des entretiens avec d’autres interlocuteurs concernés dans la région.

    Le 5 septembre, il sera à Alger pour rencontrer les autorités algériennes. Il prévoit de se rendre à Nouakchott pour des entretiens avec les autorités mauritaniennes le 10 septembre.

    Au cours de ces engagements régionaux, l’Envoyé personnel continue d’espérer approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur les perspectives de faire avancer de manière constructive le processus politique sur le Sahara occidental. Ce faisant, il entend rester guidé par les clairs précédents établis par ses prédécesseurs.

    United Nations, 04/09/2022

    #Staffan_de_Mistura #ONU #Sahara_Occidental #Maroc #Front_Polisario #Algérie #Mauritanie

  • Le conflit du Sahara conduira-t-il le Maroc à sa perte?

    Le conflit du Sahara conduira-t-il le Maroc à sa perte?

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Espagne, Algérie, Mauritanie, MINURSO,

    Lhoucine BENLAIL

    Depuis l’organisation en 1975 de la fameuse Marche verte par Hassan II, marche à laquelle participèrent pas moins de 350.000 marocains, la monarchie qui a fait de ce dossier un champ privé, s’est conduite d’une manière pour le moins curieuse pour ne pas dire amateure.

    – Déjà en 1975, le défunt roi Hassan II qui avait pris les devants au moment où le régime franquiste était à l’agonie, décida de partager avec la Mauritanie, ce territoire revendiqué par le Front Populaire de la Seghia Hamra et le Rio de Oro (P.O.L.I.S.A.R.I.O)

    L’etat mauritanien n’était demandeur d’aucun pouce du Sahara occidental.

    Ce partage fut acté par le traité tripartite de Madrid (Maroc, Espagne, Mauritanie)

    Les guérilleros du F.Polisario qui étaient déjà engagés depuis 1973, date de la création de leur mouvement, dans la lutte armée contre les troupes espagnoles présentes au Sahara occidental, dénoncèrent ce traité et décidèrent de retourner leurs armes contre les troupes marocaines qui avaient remplacé les militaires espagnols à l’issue de la Marche verte et de la signature des accords de Madrid.

    – La Mauritanie qui ne disposait guère d’une force militaire apte à faire face aux attaques du Polisario contre sa très modeste armée, dut se résoudre quelques années plus tard, à renoncer à ce cadeau empoisonné que lui avait offert Hassan II.

    – Le retrait de la Mauritanie en 1979 de ce conflit armé l’opposant à un Polisario armé par l’Algérie, obligea le Maroc à se déployer sur les territoires abandonnés par les militaires mauritaniens.

    – Ce retrait mairitanien fut accompagné de la reconnaissance de la RASD (République arabe sahraouie democratique) proclamée en 1976 par la direction du F.POLISARIO.

    – Vu l’immensité et l’étendue du Sahara occidental, le redéploiement marocain ne put couvrir l’ensemble du territoire sahraoui et seule la partie considérée par le Maroc comme utile pour son économie fut investie par l’armée royale marocaine.

    Cette partie couvrant essentiellement les zones (voir carte ci-dessus) comprenant les gisements phosphatiers et les côtes atlantiques donnant accès aux eaux de l’océan riches en ressources halieutiques.

    – L’accentuation des attaques du Front Polisario contre les troupes marocaines présentes au Sahara pour assurer la sécurité de ces gisements, conduit le roi Hassan II à décider l’érection d’un immense mur de sable, séparant de facto, la partie riche en minerais du Sahara de celle sur laquelle s’installèrent les combattants du Polisario, la considérant comme libérée.

    Ce mur appelé par les uns (Polisario) Mur de la honte et par les autres (Maroc) Mur de défense fut construit entre 1980 et 1987.

    – En 1984, pour protester contre la présence du Front Polisario au sein de l’OUA (Organisation de l’unité Africaine, Hassan II se retire de cette instance africaine. Ceci constituera une grave erreur, car le départ du Maroc permit à l’Algérie et au Polisario de prendre une influence considérable au sein de l’OUA et plus tard, dans les instances de l’UA (Unité africaine).

    RASD fut, en l’absence du Maroc, l’un des etats fondateur de la nouvelle structure africaine.

    A noter que, se rendant compte de l’erreur commise par son père par le retrait de l’OUA, l’actuel monarque marocain reviendra sur cette décision et demandera l’adhésion du Maroc à l’UA.

    Ce faisant, il fut obligé de ratifier la charte de l’instance africaine, laquelle charte contraint le Maroc à respecter les frontières des États membres de l’unité africaine en cela celles compris la RASD.

    – les instances internationales qui considéraient les affrontements militaires au Sahara comme un conflit de basse intensité ne s’étaient guère préoccupées de cette guerre larvée opposant le Maroc au Polisario.

    – Néanmoins, plusieurs batailles d’importance se déroulèrent sur ce territoire contesté.

    Déjà en 1976, des affrontements violents opposeront dans la région d’Amghala, l’armée marocaine aux combattants du F.Polisario soutenus par l’armée algérienne.

    – Ces affrontements prirent de l’intensité et amenèrent les Nations unies en 1991, à proposer un cessez le feu entre les belligérants.

    Cet armistice qui est accepté par les deux parties en conflit est assorti d’un accord signé tant par le Maroc que le F.Polisario, accord préconisant la nécessité de l’organisation d’un référendum d’autodetermination à travers lequel, les populations sahraouies devront choisir entre l’indépendance de leur patrie ou le rattachement au Maroc.

    Une force onusienne d’interposition entre les troupes marocaines et sahraouies (M.I.N.U.R.S.O) Mission des Nations unies pour un Référendum au Sahara occidental, prend ses quartiers sur ce territoire et entame les démarches en vue d’organiser cette grande consultation des sahraouis concernant leur avenir.

    Tant le Maroc que le Polisario signeront cet accord en 1991.

    – Depuis cette date, l’ONU, par le truchement de la MINURSO, s’emploie à favoriser des contacts directs entre le Maroc et le Polisario en vue de procéder à un recensement des populations sahraouies dont la majeure partie s’était réfugiée à Tindouf (Algérie).

    Le temps s’écoulant sans que les parties en conflit ne parvinrent à un accord au sujet de ce recensement indispensable pour l’organisation du référendum d’autodérmination au Sahara occidental.

    Si le Polisario estime que seuls les sahraouis recensés par l’Espagne avant 1975 sont éligibles pour participer à cette consultation, le Maroc, lui, exige la participation au référendum de toutes les personnes présentes sur ce territoire, en cela compris, celles établies au Sahara occidental après la Marche verte de 1975.

    Et c’est l’enlisement.

    – Pour donner une chance à ses efforts, l’ONU désignera un délégué du Conseil de sécurité pour le Sahara occidental dans l’espoir de trouver une solution à cette impasse.

    – Un deuxième puis un troisième et un quatrième représentant onusien sont envoyés vers les parties en conflit sans parvenir à dégager un consensus sur l’organisation du référendum d’autodetermination au Sahara.

    – Chaque partie accusant l’autre de saboter les efforts des envoyés spéciaux du Conseil de sécurité de l’ONU en vue d’avancer vers la réalisation des objectifs préconisés par les Nations unies.

    – En 2007, radicalisant sa position et rejetant de facto le contenu de la résolution onusienne proposant un référendum d’autodetermination, l’état marocain estimera que le Sahara occidental est un territoire marocain non négociable avec qui que soit.

    Dans le même temps, il informe les différents états membres de l’ONU de sa décision d’accorder aux sahraouis un statut d’autonomie sous souveraineté marocaine.

    Il allait de soit que ce plan appelé « Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara », fut rejeté tant par le Polisario que par l’Algérie.

    – Depuis cette initiative prise par le Maroc, c’est le blocage total.

    Et même si le Maroc hésite encore à se retirer du processus décidé par l’ONU en 1991, l’état marocain fait tout pour s’éloigner des résolutions des Nations unies, leur substituant son plan d’autonomie qu’il peine à « vendre » aux puissances occidentales.

    – Fin 2020, Donald Trump, soumis à rude pression par le lobby sioniste et l’AIPAC pro israélien, prend l’initiative de proposer au Maroc, une reconnaissance de la souveraineté de ce pays sur le Sahara occidental, reconnaissance conditionnée par la normalisation des Relations entre le Maroc et Israël.

    – Cette normalisation va nettement plus loin que ce qu’espéraient les USA et Israël puisque le roi Mohammed VI a ouvert tous les secteurs névralgiques de l’état marocain (armée, police, économie, etc) à la pénétration israélienne.

    – S’appuyant sur cette reconnaissance US qui reste aléatoire, le roi Mohammed VI durcit sa position et exerce un chantage très dur sur son voisin espagnol à travers l’encouragement par le Maroc de l’émigration clandestine.

    Ainsi, en mai 2021, des milliers de jeunes et d’adolescents marocains envahissent la ville espagnole de Ceuta dans une passivité flagrante des forces de sécurité marocaines.

    – Augmentant sa pression sur le gouvernement espagnol pour l’obliger à reconnaître la marocanité du Sahara, le monarque marocain autorisa ses services d’espionnage à mettre sur écoute le premier ministre espagnol via le dispositif logiciel Pegasus.

    La pression est tellement forte sur Pedro Sanchez, que celui ci n’a d’autre option que de faire les louanges du plan marocain d’autonomie. Un projet catégoriquement rejeté par le Polisario et son parrain algérien.

    – Convaincu que le chantage, la menace et les opérations d’espionnage paient et constituent la voie « royale » pour amener les pays occidentaux à manifester leur soutien à la thèse marocaine au sujet du Sahara occidental, Mohammed VI a lancé dans son discours du 20 août 2022, un avertissement clair aux pays qui hésitent à reconnaître le caractère marocain du Sahara occidental.

    Désormais, a dit le roi, nous conditionnerons notre amitié et notre partenariat avec les autres pays, en fonction de la seule attitude de ces états en rapport avec notre souveraineté sur le Sahara occidental.

    – Considérant ses rapports à l’Algérie et fort de l’appui israélien à sa politique militaire dans la région, le roi ne cesse d’acquérir des armements de plus en plus sophistiqués pour se mettre à l’abri de toute supériorité algérienne dans ce domaine.

    – Il n’est pas sûr que ce chantage et ces menaces exercés par Mohammed VI à l’encontre des pays européens produira les effets espérés par le roi du Maroc.

    Les relations internationales ont leurs règles, dont le chantage ne fait pas forcément partie.

    Sawt El hakika, 22/08/2022

    #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Espagne #Mauritanie #Algérie #MINURSO #ONU

  • Politique d’impasse à Washington

    Politique d’impasse à Washington

    Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Etats-Unis, Congrès américain,

    From: « L.A » onecasea@gmail.com
    Date: May 18, 2012 8:33:04 AM GMT
    To: elkhalfi2000@yahoo.fr
    Subject: Fwd: Politique d’Impasse a Washington(2)

    Salam Si Mustapha!
    Please make time to read this policy brief….I think Dr. saad may find it interesting, inshallah!!
    Ali

    ———- Forwarded message ———-
    From: L.A onecasea@gmail.com Date: 2012/2/7
    Subject: Politique d’Impasse a Washington(2)
    To: Mehdi BERRADI mberradi@gmail.com

    Dear Si Berradi,

    Pour la premiere fois depuis la défaite électorale de Novembre 2010, les Démocrates ont une chance de re-capturer le Congress des Etats Unis, Chambre et Senat, et de conserver la Maison Blanche…Le sondage
    réalise la semaine dernière et publié ce matin par le Washington Post/ABC News donne beaucoup d’espoir aux Démocrates:

    1) President Obama est soutenu par 50% des électeurs Américains, ses meilleurs résultats depuis la liquidation de Bin Laden en Avril dernier,

    2) Les candidats Democrates sont génériquement préferés aux candidats Republicains par une majorité des électeurs,

    3) la majorité des electeurs ont une opinion négative des Républicains et surtout de leur leadership au Congress,

    4) L’economie s’améliore et le taux de chomage est en baisse pour la première fois depuis 2007, et

    5) Le fundraising Démocratique est largement superieur à celui des Républicains.

    A tout cela s’ajoute une politique étrangère du Président Obama, largement approuvé par le plus grand nombre des Américains et qui n’a rien de Démocrate sauf sa propre affiliation au parti de John F. Kennedy. En bref, si les élections ont lieu cette semaine, les Démocrates seront victorieux par une grande marge!!!

    LES OPPORTUNITES DE L’IMPASSE:

    Au cours des annees électorales peu se passe a Washington qui exige des efforts exceptionnels ou des initiatives particulières…Tout le monde conserve leur energies pour les élections: présidentielle, sénatoriale et parlementaire. Le Président est rarement à Washington et les membres du Congress sont souvent dans leurs districts pour faire du findraising et du politicking…au Congress, ce sont les Membres partants du Congress et les staffers des autres qui gèrent la plus importante institution législative au monde!! Pour moi, c’est notre opportunité offerte par l’impasse politique et les priorités électorales pour promouvoir et protéger nos intérêts startégiques à Washington. Par des actions coordonnnées, bien elaborées et intelligement exécutés nous pouvons lancer les actions suivantes:

    1) Travailler avec un ou plusieurs Membres partants pour avancer notre agenda au Congress.

    2) Annuler, et éliminer l’Amendement Leahy qui impose des conditions sur une partie de notre aide militaire (S-1601)

    3) Sortir une résolution qui lie le financement Américain de la MINURSO à la résolution du conflit de Sahara sur la base du Plan de l’Autonomie.

    4) Sortir une résolution qui reconnait et soutient la transition démocratique au Maroc.

    A SUIVRE !

    Ali

    #Maroc #Etats_unis #Sahara_Occidental #Congress